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Full text of "Annales de l'Assemblée nationale"

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MOUÉTE PARLEMENTAIRE 



SUR 



L'INSURRECTION DU 18 MARS 



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N- 740 ANNEXE 

fronce ASSEMBLÉE NATIONALE 

SESSION 1871. 



Annexe au procès-verbal de la séance du 2i décembre 1871 





SUR 



L'INSURRECTION DU 18 MARS 



TOME 111 



PIÈCES JDSTIFICATIVES 









VERSAILLES 

CERF, IMPRIMEUR DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE, 

99, RUE DU PLESSIS. 



1872 



\ 






J6 YV ^ 



\ 



Aux deux volumes déjà publiés et contenant les résultats de 
l'enquête sur l'insurrection du 18 mars 1871,' la Commission 
a cru devoir en ajouter un troisième. 

Ce travail si vaste, puisé à des sources si nombreuses et si 
diverses, fruit de tant de recherches^ de dépositions, de témoi- 
gnages, devait par là même, malgré Tattention la plus scru- 
puleuse, contenir des inexactitudes et provoquer des récla- 
mations. 

C'est pourquoi la Commission réservant son droit d'examen 
et de contrôle^ mais voulant aussi entourer son œuvre de ga- 
ranties sérieuses, lui imprimer le caractèi'e d'une irréprocha- 
ble impartialité, a décidé la publication de ce troisième 
volume où sont insérés la déposition de M. le général Ducrot, 
les procès-verbaux des séances du Comité central, de l'Inter- 
nationale et de l'Alliance républicaine et où sont mention- 
nées soit in extensOy soit sous forme de notes rectificatives, les 
observations et protestations qui lui ont paru dignes d'être 
imprimées. 

Il importe de bien faire saisir au public les difficultés in- 
hérentes à une enquête de cette nature. 

Il fallait procéder à la fois par analyse et par synthèse, don- 
ner à grands traits une vue d'ensemble des causes et des ef- 
fets de la plus formidable insurrection qui ait jamais éclaté en 



n 

France, puis ajouter à c6 tableau, les mille détails^ intimes 
en quelque sorte, qui l'expliquent et le complètent, mais que 
sous peine d'étendre outre mesure et d'allanguir le récit, on 
ne pouvait comprendre dans ce travail. 

Delà le plan adopté par la Commission du 18 mars pour 
l'ordre et le développement de son enquête. Aux termes de la 
loi du 17 juin 1871^ elle a confié à l'un de ses membres, 
M. Delpit, l'œuvre la plus laborieuse, la plus importante, la plus 
délicate, celle qui après son adoption par la Commission a été 
déposée sur le bureau de l'Assemblée, c'est-à-dire le rapport 
général • Elle avait désigné également plusieurs autres de ses 
iBembres et les avait charges de lui présenter des mémoires 
ou rapports spéciaux sur ûa certaiii noinBre de faits parti- 
culiers^ 

Ces documents occupent la majeure partie du tome !•' de 
res^uête dru ISmars. Le volume s'ouvre par le rapport gené- 
m1 de M. Delpity les mémoires qu i:appoïts, spéciaux vieiÉment 
à la suite. 

Iss. mis et les autres^, le rappeirt géJiéjal.et les rapports, spé- 
ek»ix^ant tous été lus devant la Gonmxission,. tous adepfês 
par ellej, ellô le* couvre tous de sa responsabilité. Cependajftt, 
m^ mâme^ temps que la^ Cojaimissioa est responsable des fa:a- 
¥a«s exécutés par son ordre et sous sa direction,, les auteurs 
èô eeis divers rapports, et m&noires ne sont point solidaires les 
vcài^ des aufcpes ; chacun d'eux a conservé une pleine liberté de 
ïédaotio», ehacua d'eux aussi prend sous sa responsabilité 
pie][*9(mnd:le, garantie par sa sigaature^r 1^ opinions qu'il a 
émises, l'appréciation des faits dont, sauf erreur démontrée, il 
ereil pouvoir affiriaer l'exactitude. 

Ces observations suffisent pour faire con^xrendre d^ans 
qitel esprili de jiustice^, d'impartialité ce grand laJ^ur ai été 
entrepris et achevé. La Commission ne {détend pas étra à 
V^idédi I» enti($u&^ mais «Ue^ feul due q^u'elle a^ sans oraiate 



ni 

comme sans haine, consciencieusement rempli son devoir. 
Nous ne sommes nullement garants de la valeur des récla- 
mations que nous insérons dans ce troisième volume. Elles 
concernent presque exclusivement les dépositions des té- 
moins, des Présidents de Cours ou des Officiers de gendar- 
merie ; les rapports de la Commission n'ont été l'objet que 
d'un très-petit nombre d'observations. 



\ 



^. 



DÉPOSITION 



DS 



M. LE GÉNÉRAL DUCROT 



(<) 



C»>C3 «»— 



M. le Président. — La Commission désire 
avoir les renseignements que "vous pourrez lui 
donner sur les événements du 4 septembre et 
sur ceux quiont suivi cetteïévolution. Vous avez 
tout vu et par conséquent nous entendrons avec 
un extrême intérêt ce que vous voudrez bien 
nous dire. 

M. le g^énôral Ducrot. — Je vous remercie 
de rlionneur que vous avez bien voulu me faire 
en m'appelant devant la Commission. Je vous 
exposerai de mon mieux ce que j'ai vu et su, 
des événements auxquels j'ai été mêlé ou dont 
j'ai eu connaissance d'une manière parfaitement 
authentique. 

Depuis que notre Assemblée existe, dans deux 
circonstances, je me suis posé en adversaire très- 
résolu et très-convaincu des hommes du Gou- 
vernement de la Défense nationale. 

La première fois c'était à Bordeaux le 4 mars 
dans là réunion du 8® bureau. Je ne sais si quel- 
ques-uns de vous faisaient partie de ce bureau. 

Un menibre. — J'ai eu l'honneur de vous y 
entendre. 



M. le général Ducrot.— A ce moment, le 
général Le Flô m'ayant offert le commandement 
de l'armée de Lyon, j'ai déclaré que je n'accep- 



erais aucun comulandement tant que je verr 
dans les conseils du Gouyernement, les. homr 
du 4 septembre. 

La seconde fois, c'est ici, lorsque notre c 
lègue M. deValon lit son jinterpellation à M. 
JFavre. Ayant entendu la réponse de M. Ju 
Favre, ses protestations de parfaite loyauté, 
ne pus maîtriser un mouvement d'impatience, 
je dis que je renvoyais, pour faire mes rêvé 
tiens, au moment où l'Enquête fonct^ioni 
rait. 

Yous êtes bien convaincus qu'il n'y a de 
part aucun sentiment d'animosité personne 
contre des hommes que je n'avais jamais v 
que je ne connaissais pas; si je suis leur adv 
saire, c'est parce que j'ai la conviction qu 
ont exercé une influence fâcheuse sur les des 
nées do notre pays, et qu'ils l'exerceront tou 
les fois qu'ils seront au pouvoir. 

Néanmoins, quand je parle des hommes 
Gouvernement de la Défense nationale je 
pare complètement le gouverneur de Paris, 
n'y a jamais eu, entre lui et les hommeç? 
l'entouraient, la moindre communauté de nr 
cipes, de sentiments, aucune attache nntéri eu 
et s'il a commis quelques erreurs c'est par « 
traînement, c'est parce qu'il a poussé j»jsq 



(ijM. le général Ducrot, appelé devant la Commission du k septembre, a demandé que sa déposition fût consid 
comme commune aux deux enquêtes du 18 mars et du 4 septembre ; en conséquence, et conformément au désir mamf 
arle Général /sa dépositiou a du être imprimée parmi les pièces justificatives de V^nquôte du IS mi^rs a laquelle 
appartient. 



n 

rexagération une parfaite loyauté et une grande 
générosité. 

Je vous dirai un mot seulement du 4 sep- 
tembre; je n'y étais pas, je ne yuis arrivé à Pa- 
ris que le 16; mais j'en parlerai pour rendre 
plus compréhensible la suite de mon récit. 

Je n'ai pas à rechercher comment au 4 sep- 
tembre le pouvoir était tombé, par surprise ou 
par un plan conçu à l'avance, dans les mains 
d'hommes quej'appellerai révolutionnaires, dans 
racception que Ton est convenu de donner à ce 
mot. Il est évident que Tancien secrétaire de 
Ledru Rolliii, Tautcur des circulaires de 1848 
est un véritable révolutionnaire, et ses amis 
aussi. 

Ces hommes comprirent immédiatement que, 
pour conserver le pouvoir, il fallait donner 
des gages au parti conservateur, et s'assurer 
l'armée, surtout en présence de l'ennemi qui 
s'avançait. Ils pensèrent au général Trochu qui 
était tout indiqué; ils firent appel à son patrio- 
tisme, à son dévouement, et , après beaucoup 
d'instances, le déterminèrent à entrer dans le 
Gouvernement. Mais après s'être assuré de ce 
côté le parti de l'ordre, ils craignirent que 
cela ne portât ombrage à la démagogie, et pour 
faire la contre-partie, ils s'adjoignirent un re- 
présentant de la démagogie. C'est ainsi, comme 
vous Ta expliqué M. le général Trochu, que 
dans l'intervalle de sa première à sa seconde 
visite à l'Hot.el-de-Ville, le Gouvernement de la 
Défense nationale se trouva augmenté d'un 
membre, lequel était M. Rocheforfc, représen- 
tant parfaitement la démagogie. 

L'élément révolutionnaire dominait dans le 
Conseil du Gouvernement. On avait fait une 
sorte d'équilibre entre le représentant du parti 
de l'ordre et le représentant de la démagogie, 
mais c'était un équilibre instable; il ne pouvait 
se maintenir qu'à la condition de se servir d'un 
balancier qu'on appelle la faveur populaire, ba- 
lancier fort difficile à manier, et qui finit tou- 
jours par entraîner ceux qui ont l'imprudence 
de s'en servir. 

Dans cette situation, le général Trochu avait 
deux partis à prendre : ou bien chercher à do- 
miner le parti révolutionnaire en s'appuyant 
sur le parti de l'ordre, sur les nécessités et les 
exigences de la défense, en s'appuyant même au 
besoin sur l'armée qui n'était pas, je l'avoue, 
brillante en ce moment, mais qui posséiTait déjà 
quelques bons éléments: ou bien chercher à 
dominer le parti révolutionnaire par la persua- 



ENQUÊTE SUR LE 18 MARS 

sion, à lui faire partager ses vues et surtout à ne 
pas se laisser entraîner par lui. Avec une par- 
faite loyauté, une grande générosité, lia essayé 
de ce second moyen.. 

Mais la partie n'était pas égale, car immé- 
diatement, les hommes qui l'entouraient se sont 
mis à conspirer contre lui. Dès les premiers jours 
de septembre, M. Rochefort organisait, à côté 
du Gouvernement de la Défense nationale, un 
conciliabule composé de Ranc, Tibaldi , Flou- 
rens, Lissagaray ; et pendant que dans une salle 
de l'Hôtel-de- Ville les membres du Gouverne- 
ment de la Défense nationale délibéraient ; à 
côté, dans une autre salle, les hommes que je 
viens de vous indiquer délibéraient sous la pré- 
sidence de M. Rochefort. 

Ce fait m'a été signalé par plusieurs éclaî- 
reursFranchetti qui, dès le 4 septembre, avaient 
été appelés. pour former la garde du Gouverne- 
ment de la Défense nationale. Ils se sont trouvés 
par hasard entendre les conversations, voir ce 
nui se passait et ont été très au courant de tout. 
Si vous désiriez en appeler quelques-uns, je 
pourrais vous faire connaître un témoin qui vous 
en indiquerait d'autres, EdgardRodri gués, brave 
et excellent jeune homme, qui s'est vaillam- 
ment conduit dans tout le siège de Pari's, et 
qui se trouvait de garde à l'Hôtel-de- Ville pen- 
dant les premiers jours. Il a même eu une al- 
tercation très-vive parce que M. Rochefort, 
l'ayant reconnu, l'avait traité d'espion. Je crois 
qu'il avait dans le temps écrit quelque chose 
contre Rochefort; il y avait entre eux quelqu'a- 
nimosité et Rochefort a voulu le faire arrêter. 
Il a fallu que Franchetti intervint pour le tirer 
de là. 

Les hommes dont je vous parle commencè- 
rent à organiser une armée de l'insurrection ; 
voici comment. 

M. Ranc était maire du 9« arrondissement. 
Avec lui,ils ont constitué ce qu'ils ont appelé 
un comité de vigilance ; les maires avaient des 
fonds pour venir en aide aux malheureux; quel- 
ques-unsse sont servis de ces fonds pour donner 
de l'argent à un certain nombre de gardes na- 
tionaux dont ils ont formé des compagnies fran- 
cises, tels que les Tibaldieng, les Flourens etc. ils 
leur ont fait contracter des enrôlements avec 
engagement formel d'être à leurs ordres quand 
le moment serait venu. En effet, ce sont ceux 
que nous avon3 vus au 3). octobre. Ils ont donc 
organisé, dès le principe, l'armée insurrection- 
nelle, Vous avez pu voir par les fragments de 



DÉPOSITION DE M. LE GÉNÉRAL DUCROT 



/ 



isofpeftpondanoe dç H. Julea Fnvre à.M- Gam- 
betta, publiés il y a qu6l(][U6 t^mp^, ftue lui aussi 
conspirait oon:^e le Gouverneur de Paris et 
eontre .nous, , contre les. agepts militaires .qui \e 
secondaient. Ces dépêche^ ,$ont .parfaitement 
authentiques, h^ Gouveitneur en avait con- 
naissance jour par jour parce qite l'iidniinistra- 
teur des dépéohes les lui com^PUniquait. M. 
Jules ^Pavre rdisait que le Gouverneur de 
Paris étaitun 'homme sans valeur,,qu'on son- 
l^it à le remplaoar, et qu'on j arriverait. 

<2M[. HeHaol. err-iH. 6$imbetta ^poudait-U^sur 
«la même ton? 

'Un4rmmbm. tt- i^qu^Ue date ^e^pl^ce cette 
«orpespondance ? 

M. 'le général J>uwQt. -^ Elle a commencé 
«vant notre eombât de la Marne, au moment 
où M. Gambetta agissait du côtéde Qoulmiers. 

M. le ^éaéraJL ^'Aux^lle de Pi)49.dines. 
-— Ge doit é^ alorp vers le 9 ou 10 novem- 
bre. 

M. le ^Présidezit au ^général Ducrot. .-— 
^îrojrez-voTis, général, que l'on pût re^trouver 
les dépêches dont vous parl^ at qui auraient 
•leur importance;? 

an.iegàiiéral'BuccQt. *- Jerignore, maisje 
vous citerai des faits dansle.cour^ dG,mon.rQci)b> 
^oi viendront à l'appui de mon opinion. 

Le Gouvernement a^laissé^prondre une série 
démesures révoltFtîonnaires qui ont ^u la plus 
€|ineste inâuence. C'^t ainsi .qu'il a d'abord 
laissé déoréter lal^â'een massa, cela ne peut 
^as ^'appeler Aulrement, de la ^|kulation de 
?Pariô. 

11 y avait, ou pointée vue de la défense, deux 
^ariis apprendre. Qn pouvait augmenter l'armée 
•régulière qui audébut ôtait«bien peu de chose, 
Risque nous n'avions que le 13® et le là® corps 
et qu'à vrai dire, il n'y avait que le 13° corps 
ayant une certaine valeur ; et encore, dans ce 
13® corps, il n'y avait qu'une seule brigade. de 
l'ancienne armée, la brigade de Rome, com- 
posée 4 u85« et du 42«. Tout le refite, était des 
ramassis de dépôts avec des cadres pitoyables, 
des hommes non in>struits. Nous avions en chiff» 
fres oxacts, 60,000 hommes disponibles pour 
suffire à tous' les besoine de laeituation. Voici, 
un document authentique qui Rétablit. »C-est la 
lettre que m'écrivait, le IS septeml»^, le jG^Ur- , 
verneuride P^ris : 

, « ^on ch^r Général, ' 

c Tous save2 qu'il ne m*a été possible de 



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réaliser qu'en partie les diffl$renfte« dettaitdi 
que vous m'avez adressées hier au -soir, d 
pendant, vous avez dû voir arriver œ matii 
entre Bicétre et Ivry, la division de Maudhu^ 
que je mettais avec son canon à votre ^ 
position, et à laquelle, vous avez dû ém 
ner direction. Je vous ai également ^cpédi 
( Route de Chevreuse, ) entre MontrofQ|^, i 
Vanves, un renfort important de munHio] 
d'artillerie .'Mais à votre droite, j'ai dùrempl 
cer les six bataillons de mobiles que toi 
demandiez, par un régiment de marehe < 
2,000 zouaves qui était à Montretout, tJiù 
ne reste plus conséquemment que 600 
SOOhommes. Enfin, jen'ai pas pu vousenvoy 
non plus les 2 bataillons de mobiles que ve 
souhaitqz pour occuper le bois de fleetà 
Piquet. 

*i Votre droite est faible; mais, j'ei^me qti 
pour aujourd'hui, vous «avez peu h erainâ 
dece côté. Tout le mouvement de i'eiinei 
qui a passé la Seine à Villeneuve-Stoi] 
Georges et à Choisy-le-lloî, se porte vers I 
hauteurs que vous occupez ou parallèlemie 
à ces hauteurs, vers Versailles, qui sera 
de ses principaux points de concentratîc 
D'autres troupes prussiennes viennent à V< 
vailles, j[)ar le .Nord-rOue^t, mais elles nepe 
vent ^passer la Seine qu'à Mantes, et el 
n'ariiveront que plus tard au ppinft de en 
cdiitration. 

« J'aurais donc souhaité <iue rennemi "8^ 
quât aujourd'hui même. J)'une part,j6 ïie 
crois pas en fprce supérieurq, et dans là pd 
tion où vpus êtes, (bien que nou^ nepUitBSt< 
pas tirer parti du fort des Hautj3s-Bruyôr 
et du Moulin-Saquet, ) àvec 40,000 hî)mï) 
d'infanterie environ, plus de 100 pfèces 
J'îippui des forts, vous êtes en mesure; Si !'( 
nemi s'allongeait devant vos pDsitions, che* 
nant vers Versailles, vous pourriez tâter i 
flanc, mais avec la plus grande circotisp 
tion, car, en sortant de la position déféus 
où vous êtes, et perdant l'appui des' forts, v 
perdriez du même coup un^ partie notable 
vos avantages. Vous jugjare;^, d'aptes e< 
dqnnée qui m*est fournie, que l'enneiùi a^ 
cette nuit le plu^ gros de sa masse, pôst 
2 ou trois kilomètres en avant de "Vitlèj 
» Si vous n'êtes pas attaqué àujôû^^litiî, 
si vous ne pouvez pas attaquer, \\ fàtit pôi 
à la journée de demain et.àux Jours suiva 
car vous avez aujourdlitti un matimun 



IV 

Ti facilités et d'équilibre que le temps réduira 
1» infailliblement. 

.^ « beux cas se présenteront alors : ou nous nous 
h entêterons à garder la position que vous tenez, 
|t mais alors je devrai penser à assurer votre 
n droite et j'aurai l'obligation de faire passer le 
» reste du 13^ corps à Meudon et à Montretout, 
» abandonnant à sa destinée Vincennes que 
» je regarde comme très-hàsardé. Nous aurions 
n alors près de 60,000 hommes en ligne, de 
n Bagneux à Montretout, et toics nos œufs se- 
» raient, comm^ on dit, dn^is le même panier. 
)» En outre, notre position de Clamart à Mon- 
9» tretout serait infailliblement percée, àun jour 
V donné, par des' colonnes cheminant dans les 
9 bols et par les routes de Cheville et de Saint- 
» Cloud. Il ne me parait donc pas que nous 
» puissions prétendre à tenir indéûnimeut dans 
I» une position contre laquelle l'ennemi, quand 
» il lui conviendrait, pourrait conduire, après sa 
«concentration à Versailles, des masses consi- 
» dérables. Ou nous nous déciderons à céder les 
» hauteurs, et alors nous devrons convenir des 
«termes dans lesquels il faudra eJQTectuer sur 
I» Paris cette retraite qui devra être étudiée à 
» Tavance avec précision, en raison des difûcul- 
» tés que présente l'étroitesse des issues. » 



Comme je vous le disais, ii y avait le 13« 
corps, qui avait une certaine valeur, et que 
commandait le général Vinoy le 14® corps, 
commandé par le général Renault qui n'était 
composé, dans le principe, que de troupes sans 
aucune espèce d'instruction, sans aucune valeur. 
On y adjoignit 2,000 zouaves qui n'avaient des 
zouaves que l'habit : c'étaient des Parisiens 
qu'onr venait d'équiper et d'habiller, quelques 
débris venus de Belfort et de Sedan ; puis un 
bataillon dont les cadres étaient complètement 
désorganisés : sur 600 hommes, on ne comptait 
que trois officiers. Us ont fui au premier coup 
de canon, et sont rentrés à Paris à huit heures 
du matin, en criait : à la trahison. 

Le général Trochu pouvait chercher à ren- 
forcer cette armée enpuisan^t dans la population 
parisienne les éléments vigoureux et sains qui 
s'y trouvaient. Il fallait pour cela prendre les 
bommes de 30 à 40 ans. Avec cette ressource^ 
nous pouvions reconstituer une armée régulière 
et ne conserver, pour défendre Paris, qu'une 
garde nationale composée d'éléments choisis, de 
personnes honorables, de pères de famille, pré- 
soutant toutes les garanties nécessaires, ca* 



ENQUÊTE SUR LE 18 MAHS 

pables de maintenir l'ordre dans la ville et de 
faire le service des remparts. Je crois que cette 
organisation aurait beaucoup mieux valu; nous 
aurions certainement obtenu de ces hommes, 
bien encadrés et bien surveillés, ce que nous 
avons fini par obtenir des mobiles des départe- 
ments qui, dans le principe, n'étaient ni mieux 
instruits, ni mieux disciplinés. 

Mais cela n'entrait pas dans le plan des révo- 
lutionnaires, qui voulaient armer tout le monde ; 
et alors on «donna des armes à tous les citoyens, 
quels qu'ils fussent, à ceux de Belleville comme 
à ceux de Montmartre. Et comme cependant les 
maires de Paris étaient souvent tourmentés par 
ces gens turbulents, ils cherchaient à s'en dé- 
barrasser en nous les envoyant, pour le service 
d^ avant-postes, sous le nom d'éclaireurs, de 
francs-tireurs, de corps francs, etc. Leur nom- 
bre s'élevait au chiffre de 12 à 15,000 hommes 
en permanence dans nos avants-postes. 

J'avoue, Messieurs, que j'en étais souvent fort 
embarrassé, parce que dans ce moment j'orga- 
nisais une armée qui n'existait pas au début, 
mais qui, un mois après, pouvait se présenter à 
l'ennemi ; et ce n*est pas chose facile d'organi- 
ser une armée aussi promptement, et dans de 
pareilles conditions. Vous avez vu avec quelle 
peine on à formé l'armée de Versailles, malgré 
les forts éléments dont on disposait. Eh bien, 
cette même armée qui, le 19 septembre, à Cha- 
tillon, faiblissait au premier coup de canon ; 
ces mêmes gens, ces mêmes zouaves surtout, qui 
s'enfuyaient en criant «à la trahison,» cette 
même armée, dis-je, un mois après, le 21 oc- 
tobre, à la Malmaison, abordait l'ennemi avec 
une telle vigueur, que l'émotion se mettait dans 
Versailles et que le roi de Prusse quittait la 
ville. Cette armée, je dois le reconnaiitre, se 
conduisit aussi bravement que possible. Quant 
à l'artillerie, on avait pu la constituer, de telle 
sorte qu'au combat de la Malmaison nous avions 
en batterie 120 pièces de canon qui ont fait 
beaucoup de mal à l'ennemi. 

Pendant que j'organisais cette armée avec 
beaucoup de peine, on m'envoyait des ramassis 
de francs-tireurs ; ils me gênaient; il est incon- 
testable que ces hommes de désordre faisaient 
beaucoup de naàl au milieu.de nos troupes, don- 
naient les plus fâcheux exemples d'indiscipline. 
Et, il faut bien le dire, l'indiscipline était notre, 
plus grand mal; je ne parlerai pas d*un général 
qui, àChâtillôn, m'a abandonné en rentrant à 
Paris sans ordre, et qui cependant a conservé 



DÉPOSITION DE M. LE GÉNÉÉAL DUCROT 



son commandement, quoique.j*eusse proposé de 
le faire traduire .devant un conseil de guerre ; 
le fait est assez connu. K/O que j*afârme, c*est 
que je faisais de mon mieux, pour combattre 
Fesprit d'indiscipline ; un jour, un poste con- 
sidérable ayant fui, dans une panique venue 
comme il s'en produit dans les mauvaises trou- 
pes, je pris un grand parti. Je nepouvais faire fu- 
siller tous ces gens-là en masse : je les fis arrêter, 
je fis retourner leurs capotes, je leur plaçai sur 
la poitrine un écriteau su? lequel étaient ins- 
crits en gros caractères, ces mots : ' 

« Je stiis mi tâche qui ai fui devant Ven- 
« neynù » Je les fis conduire à Paris sous bonne 
escorte et exposer pendant toute une journée au 
pied de la colonne Vendôme. 

Cette punition, quelques-uns d'entre vous 
s'en souviennent peut-être, produisit un grand 
effet. 

A partir de ce moment, sans avoir à faire 
fusiller ces malheureux, je vis la discipline ren- 
trer dans notre armée ; et, sauf ces bandes que 
nous envoyaient les maires de Paris, notre ar- 
mée était à peu près organisée, disciplinée, et 
nous pouvions compter sur elle. Mais ces ban- 
des nous arrivaient tous les jours; on nous en- 
voyait surtout les éclaireurs de la Seine, qu'on 
appelait les éclaireurs du colonel de Joinville. 

Il nous en arriva d'abord 300 armés et équi- 
pés ; puis, leur nombre grossissant de jour en^ 
jour, je découvris bientôt qu'il y en avait plus 
de 1,500 dont les deux tiers étaient sans armes. 
Je faisais tous mes efforts pour avoir une armée 
véritable; et je refusais d une manière absolue 
d'en recevoir un plus grand nombre-: je gardai 
ceux que j'avais, puisque c'était un élément de 
désordre enlevé à Paris, j'aimais mieux les avoir 
aux avant-postes, mais sans compter sur eux; 
je n'ai jamais consenti à ce qu'ils fussent seuls 
devant l'ennemi. Les éclaireoirs des Ternes 
ayant commis quelques actes d'indiscipline, je 
les fis désarmer et les licenciai, mais je les 
gardai à Courbevoie pour éviter les inconvé- 
nients de leur retour à Paris. 

Voilà donc une première mesure révolution- 
naire qui a eu une infiuence funeste : Tarme- 
ment en masse de la population parisienne. Je 
crois qu'on aurait pu éviter bien des malheurs 
en s'opposant à cette mesure dè^ je principe. 

Un membre. — Se sont-ils armés eux-mêmes 
en prenant des fusils ? ou le Gouvernement les 
a-rt-il armés sciemment et volontairement? 

M. le général ]>uci*Ot. — C'est le gouver- 



nement qui les armait : c'est le ministre de la 
guerre qui a toujours donné des arme^ à la po- 
pulation. 

Je protestai souvent contre cette mesure; 
j'ai eu beaucoup de peine à empêcher que les 
éclaireurs de la Seine, qui étaient à Neuilly, 
reçussent dés armes. Je n'ai pas pu l'empêcher 
d'une manière absolue. 

Plus tard, quand cela a dépendu de moi, je 
m'y suis toujours refusé. 

Un fait encore qui a été une conséquence du 
système révolutionnaire, — car c'es(t là sur- 
tout ce que je reproche àces hommes, c'est qu'ils 
étaient complètement dominés par l'idée ai 
parti ; faire triompher leur parti passait avani 
tout; — c'est l'envoi de M. Gambetta er 
province ; on savait que les armées n'étaieni 
pas bien organisées, que la direction man- 
quait, et beaucoup de gens avaient la pensée 
que , puisque , avant tout , il fallait se pré- 
occuper de la défense nationale, il eût ét( 
convenable d'envoyer un militaire. Je vous 1( 
dirai franchement, et sans y attacher d'impor- 
tance personnelle, beaucoup de personnes vin- 
rent me dire : « Général, vous feriez mieuî 
n d'aller en province; vous y seriez plus utii< 
»» qu'à Paris. » 

Beaucoup de ces messieurs doivent se rap- 
peler que plusieurs journaux m'avaient fait par- 
tir en ballon, tant ma présence dans les armées 
de province paraissait naturelle. 

Pressé par mes amis, j'allai trouver le Gou- 
verneur de Paris ; je lui dis : « nous n'avon; 
personne en province, ici je suis votre doublure 
n'est-il pas plus avantageux pour le pays qu< 
j'aille le servir hors des remparts de Paris poui 
tâcher de seconderjnos camarades et de concou- 
rir avec eux à la délivrance commune? » 

Je tenais ce langage au général ïrochu avan 
le départ de M. Gambetta. 

Le général Trochu me répondit : « Ce qu< 
» vous me demandez, j'en ai eu plusieurs fois h 
» pensée. Oui, certes, d'un côté, je vous verrai 
»♦ volontiers à l'extérieur; mais d'un autre côté 
f* ce serait fortjmprudent. Sije venais aman 
» queràla défense de Paris je ne vois que vou 
» pour prendre le commandement en chef 
» Toutefois j'y réfléchirai. » 

Quelques jours après cette conversation 
M. Gambetta fut envoyé à Tours auprès de 1; 
déléiration du Gouvernement. 

On prit bien d'autres mesures révolutionnai 
res; je vous en citerai une particulièrement, à. 



TI 



ENQUÊTE SUR LE 18 MARS 



'HA eertaîn ^moment, on a affiché sur les murs 
^e P^is un décret, par lequel le Gouvernement 
offrait une prime à la délation ; c^était au 
girjet des vivres. 

Nous commencions à être à court de subsis- 
tances, et un beau jour on afficha sur les murs 
de PaHs que tous ceux qui viendraient dénoncer 
les citoyens détenteurs de farines ou de blés, 
recevraient une prime, û%ée, je crois, à 25 
• francs par hectolitre. 

Cette mesure produisit le plus mauvais effet 
'parmi les honnêtes gens. Donner une prime à la 
délation poujirait avoir des conséquences très- 
graves. Je demande à rappeler à cette occasion 
qu'un très honnête homme, négociant de Paris, 
M. Lapostolet, marchand de grains, vint trou- 
ver le gouverneur' de Paris, et lui dit; -^ il 
était indigné: — «Général, pourquoi a- 1- on 
» pris cette mesure, qui ne tend à rien moins 
» qu'à pervertirle sens moral de la population'^ 
•» je doute fort de la réussite. On pouvait arri- 
« ver à un meilleur résultat d'une manière 
•» beaucoup plus simple; il n'y avait qu'à repor- 
•» 'ter «la prime de 25 francs sur le prix de la 

• farina ou du blâ; vous auriez fait une écojio- 
<9» mie en «n chargeant quelqu'un, moi ou tout 

• autre. Nous aurions trouvé des blés prompte- 
n ment. Faîtes rapporter ce décret, qui a été 
m rendu à l'ineu du gouverneur de Paris. » 

Je vou^aisignaléee fait, parce qu'il est odieux. 

Quand cet honnête îuégociant fut parti, le gé- 
néralTroçhu me dit, en parlant des membres 
du Gouvernement qui avaient rendu ce Décret: 
» Ils ont assumé sur eux une grande responsa» 
«•bilité. Un Gouvernement qui veut être res- 
» pecté ne peut accepter la responsabilité d'une 
» me&ure pareille. Il faut revenir là-dessus. » 

Eq effet, peu de joursaprès, le décret fut rap- 
porté. 

C'était la tendance de la plupart de ces mes- 
aieurs. En fait de morale, ils n'y regardaient pas 
de si près. 

Maintenant que j'ai donné une idée générale 
de la situation politique et de notre orgunisa- 
tion militaire^ je vais vous dire ce qui s'est passé 
au 31 octobre. 

^ A. ce moment, kt population de Paris était 
dans une assez grande agitation. M. Thiers ve- 
nait d'arriver après «on pénible pèlerinage à 
travers r£urop6«Grâoe à son patriotisme et à ses 
ardents efforts, nous obtenions quelques témoi- 
gnages de sympathie de la part des puissances 
européennes, par l'entremise desquelles. M. 



Thiers avait pu franchir les lignes Prussienneij 
et arriver jusqu'à nous. Il avait été trouver 
M. de Bismark, et en avait rapporté de bonnes 
paroles et quelques espérances. Déplus, il avait 
eu quelques entrevues avec les membres du Gou- 
vernement de la Défense nationale, et avait 
arrêté avec eux les bases d'une suspension d'hos- 
tilités avec la Prusse, Il y avait surtout deux 
choseé qu'il s'agissait d'obtenir, et qui avaient 
été refusées une première fois par M. de Bis- 
marck: la première, que les départements occu- 
pés de l'Alsace et de la Lorraine fussent au- 
torisés à envoyer leurs représentants à l'As- 
semblée nationale ; la seconde était, l'armistice 
avec ravitaillement, c'est-à-dire l'autorisation 
de faire entrer dans Paris des vivres au jour le 
jour pendant la période nécessaire pour faire les 
élections. * 

Le 31 octobre, j'avait été prévenu que M. 
Thiers devait passer à Sèvres pour aller au 
quartier général de Versailles; je devais lui en 
préparer et lui en faciliter les moyens, parce qu'il 
fallait toujours entrer en pourparlers avec les au- 
torités militaires prussiennes, et cela n'était pas 
sans danger, il y avait. souvent des coups de 
fusil tirés sur les parlementaires. 11 était à peu 
près trois heures du soir. A Paris, on ne se dou- 
tait de rien. Les bataillons de la garde nationale 
avaient fait leur promenade militaire; j'en avais 
vu défiler plusieurs du côté de Courbevoie, des 
Batignolles, lorsque M. Thiers arriva avec M. 
Cochery, si j'ai bonne mémoire; ce dernier me 
dit qu'il y avait un peu d'agitation à l'Hôtel-de- 
Ville, que les membres du Gouvernement de la 
Défense nationale y étaient réunis. J'appris ainsi 
les premières nouvelles de ce qui se passait dans 
Paris, mais elles n'avaient encore aucun carac- 
tère de nature à m'inquiéter sérieusement. Je 
vis passer M*. Thiers, qui s'en allait à Versailles. 
Vers six heures, je reçus avis par M. DoUfus, 
qui arrivait de Paris, et deux autres messieurs, 
qu'il se passait de graves événements à l'Hôtel- 
de-Ville ; qu'il avait été envahi, (ju'on venait 
d'y nommer un Gouvernement provisoire, dont 
on me donna les noms : c'étaient tous des gre- 
dins. — On ajoutait que, seul de tous les mem- 
bres du Gouvernement de la Défense nationale, 
le général Trochu. était maintenu comme com- 
mandant les troupes chargées de la défense. 

Cette dernière nouvelle m'étonna beaucoup. 
J'envoyai immédiatement des aides de camp au 
ministère de la guerre, au quartier général au 
Louvre, à la Place de Paris, à l'Hôte We-ville, 



DEPOSITION DE M. LE GÉNÉRAL DUCROT 



vil 



pour .^voir oxactement ce qui se passait, afin 
de prendre une détermination; en attendant, je 
fis masser une division d'infanterie près de la 
porte Maillot, plusieurs régiments et quelques 
mitrailleuses sur divers points. Ces mesures 
étaient prises, lorsque je reçus de M. Picard un 
télégramme conçu en ces termes : 

a Le ministre des finances prie le général 
» Ducrot de vouloir bien passer au ministère 
» des finances pour affaires urgentes. » 

Je réfléchis un instant et me dis : «Quellessont 
ces affaires très urgentes? Cela a trait certaine- 
jnent à l'Hôtel-de-Ville. Qu'est-ce que j'irai 
faire au ministère des finances? Me faire pren- 
dre comme un niais! Non, je n'irai pas seul à Pa- 
ris, je n'y rentrerai qu'avec mes troupes. » — Je 
continuai à préparer mes éléments d'action. 
J'envoyai de nouveau un de mes aides de camp 
à Paris. Il ne put pénétrer dans 1 -Hôtel-de-Ville 
jusque. dans la salle du conseil, mais on lui dit 
que le gouvernemeHt|était renversé, que lé Gou- 
verneur de Paris était conservé pour comman- 
der la force armée. Il vint me rapporter ce qu'il 
avait aîppris. 

J'étais fort indécis, parce que le général Tro- 
chu m'avait fait souvent sa théorie sur la force 
morale. Il me disait que, dans son sentiment et 
dans la situation qui lui était faite, il ne pouvait 
se maintenir que par la force morale ; que le 
jour où il serait obligé d'en venir aux coups de 
fusil, en présence des Prussiens et au milieu de 
la démagogie armée, (car M. de Bismarck avait 
fait entrer, dans ses calculs, la guerre civile); 
que, de ce jour, la défense serait impossible, et 
qu'il fallait maintenir l'ordre avec la seule force 
morale. 

A cela je répondais que la force morale était 
une très bonne chose; que je ne comprenais pas 
l'emploi de la force matérielle sans l'emploi de 
la force morale; mais qu'il fallait se résoudre à 
appuyer la force morale par la force matérielle 
quand cela était nécessaire. 

J'envoyai de nouveau un aide de camp, le 
commandant Franchetti, homme très intelli- 
gent et très habile. Je lui avais donné ces ins- 
tructions: Il faut absolument que vous parve- 
niez jusqu'auprès du Gouverneur de Paris, pour 
lui dire que je suis en mesure d'arriver, s'il le 
juge convenable. 

Au ministère, au commandement de la Place 
de Paris, au grand Quartier-Général, absence 
complète de^déci&ion et d'ordres : il fut impossi- 
ble de rien obtenir. Je ne dirai pas le nom d'une 



personne qui s'est bornée à me répondre : qu'il 
ne savait pas au juste ce qui se. passait; que si le 
gépéral Trochu n'était pas rentré au Louvre à 
8 heures il viendrait me rallier à la porte ^ail-' 
lot. Le commandant supérieur de la garde na- 
tionale étaiti détenu; c'était ce qui faisait la 
difficulté de la situation. 

Enfin, nous venions de nous mettre à table, 
lorsque le commandant Franchetti entra dans 
la salle â manger, et me dit ^à part, dans 
l'oreille • a J'ai vu .le général Trochu , il 
» il est détenu À l'JSôtel- de- Ville et gardé è 
» vue. >» 

Sans la moindre hésitation, je me levai et po- 
sant ma serviette sur la table,' je dis à ceux qui 
m'entouraient: «à cheval !»» nous piontâmes aus- 
sitôt à cheval ; je fis placer un très fort poste i. la 
porte Maillot pour garder mes communications, 
je fis disposer mes réserves, et j'entrai dans 
Paris , par les Champs - Elysées. Mon plan 
était très simple. J'avais de mon autorité en- 
voyé mes aides de camp à. la caserne du quai 
d'Orsay, qui renfermait un bon régiment de 
dragons ; ce régiment n'était pas placé sous mes 
ordres, mais je crus pouvoir agir ainsi ^ cause 
des circonstances; il reçut l'ordre de monter à 
cheval et d'attendre sur la place de la Concorde. 

Voici quel était mon plan: descendre les 
Champs-Elysées et arriver à la place de la Con- 
corde ' diviser mes troupes en deux colonnes, 
pourvues chacune de trois canons de 12 et de 
trois mitrailleuses, et marcher sur l'Hôtel-de- 
Ville, par la rue de Eivoli et les quais. En cas 
de rencontre des gardes nationaux de l'ordre, 
et je l'espérais bien, je les emmenais avec moi. 
Si en continuant ma marche, je me heurtais à 
des groupes hostiles, je les dispersais avec mes 
mitrailleuses. J'enveloppais l'Hôtel-de Ville, et 
je sommais les gredins qui l'occupaient de se 
rendre. S'ils refusaient, les pièces de 12 enfon- 
çaient les portes. J'aurais eu promptement rai-» 
son de toute Résistance, et je faisais passer ces 
misérables par les armes. 

S'il m'avait été permis d'exécuter ce plan, il 
est possible que MM. Jules Favre, Tamisier, 
Emmanuel Arago, Jules Ferry et quelques au*^ 
très de ceux qui se trouvaient là comme otages 
eussent été fusillés par ces misérables qui s'en 
étaient emparés; mais ce qu'il y a de sur, c'est 
que la répression aurait été terrible et que tout 
eût été fini. 

Quoi qu'il en soit, je m'avançais par les 
Ç]^9.mps-Elysée;â, Iq^squa mon pauvre aide de 



VIII 



ENQUÊTE SUR LE 18 MARS 



camp de Néveriée, qui fut tué depuis, me re- 
joignit et ine dit: « Mon général, le Gouver- 
»» neur de Paris, que je Tiens de voir au Louvre, 
»» "VOUS fait supplier de laisser vos troupes en 
>• dehors de la porte Maillot, et de venir lui parler 
»• de votre personne. » 

J'avoue que je fus contrarié. Je donnai Tor- 
dre à mes troupes de ^e replier et de retourner 
prendre position à la porte Maillot ; puis, avec 
mon état-major j'arrivai au Louvre. 

Là, je trouvai le gouverneur au milieu de 20 
ou 30 personnes, qui étaient dans son cabinet, où 
Ton causait avec beaucoup d'animation. L'opi- 
nion qui semblait prévaloir était qu'il fallait 
éviter une affaire, que l'on devait tenter de parle- 
menter, attendre au lendemain pour arranger 
ce conflit, et surtout tâchpr de faire mettre en 
liberté Jules Favre, Emmanuel Arago, Jules 
Simon et autres qui se trouvaient entre les 
mains des insurgés. 

Vous savez comment le général Trocliù a été 
délivré: ce fut par le commandant Ibos, du 
106® bataillon de la garde nationale, et par le 
bataillon commandé par M. de Crisenoy, qui, 
ayant pu pénétrer dans l'Hôtel-de- Ville par- 
vinrent à arracher le général des mains des 
communeux et à le faire sortir. 

Le général Trochu, en sortant de l'Hôtel-de- 
Ville, croyait que ses collègues du gouverne- 
ment avaient été délivrés comme lui et le sui- 
vaient. Mais la grille s'était refermée et ses 
collègues n'avaient pu le suivre. Ce ne fut qu'à 
son arrivée au Louvre que le général apprit que 
presque tous les membres du Gouvernement 
étaient encore entre les mains des insurgés. 

On discutait pour savoir ce qu'il fallait faire. 
Je pris immédiatement la parole, et j'exprimai 
l'opinion qu'il fallait agir avec énergie, que les 
ménagements et les délais étaient hors de sai- 
son, que Ton devait en finir avec ces gredins^ 
arriver par la force à s'emparer de l'Hô- 
tel-de-Ville, et surtout ne pas attendre au len- 
demain, saus quoi les bandes de Dôlescluse et 
Flourens, allaient s'organiser et de^scendre sur 
rHôtel-de-Ville. 

Je parlai dans ce sens avec la plus grande 
vivacité. 

M. le comte de Rességuiei». — C'est vrai, 
j'étais là un moment après. 

M.legénéralDucrot.— ^ Je fussoutenu parle 
général de Chabaud-La-Tour, qui parla dans le 
même sens que moi, m'appuya très énergique- 
ment et nous finîmes par convaincre tout le 



monde; seulementle général Trochu ajouta:c(Je 
» veux qu'on ne fasse agir que la garde natio- 
>» nale. » — Je fis observer que la garde na- 
tionale pourrait rencontrer une résistance sé- 
rieuse, qu'il fallait la faire soutenir par une 
troupe solide. 

Je proposai d'employer la garde nationale 
mobile et particulièrement le bataillon du 
Finistère qui occupait la caserne Napoléon. 

Je dis : « il y a des souterrains qui communi- 
» quont de cette caserne à l'Hôtel-de- Ville, il 
faut combiner le mouvement de manière que 
les mobiles entrent dans l'Hôtol-de-Ville par 
les souterrains, pendant que les gardes natio- 
naux y entreront par la rue de Rivoli et par 
la place. » 

Qe plan fut adopté ; je connaissais l'existence 
de ces souterrains, et j'envoyai — ou plutôt non, 
ce fut le général Schmitz, qui envoya des ins- 
tructions au commandant de Legge, chef de ba- 
taillon de mobiles d'IUe-ét-Villaine, et qui lui 
ordonna d'entrer par les souterrains dans l'Hôtel- 
de- Ville pour donner la main aux gardes natio- 
naux qui arriveraient par la rue de Rivoli. 

En somme, tous les ordres étant donnés, 
tout étant convenu, le général Trochu remonta 
dans sa salle à manger, et pendant qu'il dînait, 
je voulus faire le tour des cours du Louvre. 

Messieurs, j'entre peut-être dans trop de 
détails? — (De toutes parts : Non, non, pas du 
•tout! Continuez^ général). 

M. le général Ducrot. — Je descendis donc ; 
je sortis dans la cour, j'aperçus beaucoup de 
monde, un grand nombre d'officiers de garde 
nationale, tous animés de bonnes intentions, 
mais généralement l'objection qui dominait 
était celle-ci : a Nous n'avons pas d'ordres, que 
» faut-il faire? c'est insupportable ! Il n'y a pas 
«wd'État-major, il n'y a pas de commandement 
» de la garde nationale, nous n'avons pas d'or- 
»» dres. » 

Je fus frappé de cette situation, j8 remontai, 
et je dis à Trochu : *t il faut absolument nommer 
>» un commandant de la garde nationale. — 
« Soit, dit-il, mais qui? »» — ** H y a Roger (du 
» Nord), qui est un homme bravo, vigoureux, 
»» énergique qui ne demande qu'à aller, n — 
» Soit, w Nous descendîmes dans la cour, et là 
nous trouvâmes Roger (du Nord), qui se montra 
disposé à accepter le commandement. Trochu 
s'avança sur le perron, fit une harangue aux 
officiers de la garde nationale, leur présenta, 
comme leur commandant provisoire, Roger (du 






^M. 



DÉPOSITION DE M. LE GÉNÉRAL DUCROT 



IX 



Nord) qui, à son tour, leur dit quelques bonnes 
paroles. Il fut parfaitement accueilli, et tous 
partirent pleins d'ardeur en disant : En avant! 
En avant I Je le répète, tout le monde était 
parti plein d'entrain. 

Le général TA)chu et moi nous rentrâmes ; 
il y avait à peu près une demi heure que cet 
incident avait eu lieu, lorsque arriva M. Jules 
Ferrj. 

— Eh bien, dit-il, que s'est-il passé? Je ré- 
pondis : 

«• Nous avons pris toutes nos dispositions 
pour nous emparer de l'Hôtel- dè-Ville. On y 
marche. » — « Je crois que la garde nationale 
marchera bien. » — « Oui , mais pour cela il 
a fallu trouver un général qui la commandât, 
et le général Trochu a désigné M. Roger (du 
Nord). » — «Roger (du Nord) I c'est impos- 
sible! comment, vous avez choisi Roger (du 
Nord). » — « Eh I pourquoi pas? »» — « Mais, 
parce que la situation politique ne permet 
pas, sans les plus grands inconvénients, de le 
prendre pour c&mmander en chef la garde 
nationale. Cela va produire le plus fâcheux 
effet. » — « Eh! il s'agit bien de politique 
maintenant, il s'agit de rétablir Tordre, voilà 
tout, et Roger (du Nord) convient parfaite- 
ment à cette mission. > 

M. Jules Ferry eut alors un entretien avec 
le général Trochu dans le fond de la salle. Que 
s'est-il passé entre eux? Je n'en sai^ rien, mais 
ce que je sais bien, parce que cela m'a été dit 
par M. Roger (^u Nord), c'est que celui-ci fut 
rejoint place Vendôme par M. Jules Ferry qui 
lui dit que, d'après ce qui avait 'été convenu 
avec le général Trochu, c'était lui qui prenait 
la direction, le commandement de la garde na- 
tionale ; et en effet, il le prit dès ce raoment-Jà. 
Dételle sorte que M.Roger (du Nord) se voyait 
obligé de marcher avec M.Jules Ferry, n'ayant 
plus ni initiative, ni commandement, ni par 
conséquent de responsabilité. 

Enfin, la garde nationale s'était réuàie, et 
elle se mit en m.arche vers lITôtel-de- Ville. 

Il y a tels de nos honorables collègues qui pour- 
raient vous donner, à cet égard, les renseigne- 
ments les plus intéressants sur ce qui, à cette 
époque, s'est passé à l'Hôtel-de-Ville ; mais 
quant à moi, je vous dis ce que je sais. Pendant 
ce temps, le commandant de Legge, après beau- 
coup d'hésitations qui ne vendaient pas de son 
fait, mais d'ordres et de contre-ordres succes- 
jiifSi était passé avec ses hommes par lessouter- 



rains, avait surpris les gaillards qui étaient 
entrés- dans l'Hôtel-de- Ville et en avait feit 
sortir un certain nombre des caves. A cet égard, 
je vais vous rapporter un incident assez curieux. 
Pendant que les mobiles fouillaient les caves, 
un capitaine du bataillon, M. Laurent, je crois, 
mais je ne suis pas sûr du nom, avait aperçu un 
individu qui se cachait derrière une pile de bois. 
Il allait sauter sur lui, croyant se trouver en 
face d'un insurgé, quand l'individu lui cria : 
— Ne tirez pas? ne me fusillez pas ! respectez- 
moi! je suis le maire de Paris! je suis Etienne 
Arago ! 

Le capitaine de mobiles lui répondit : « Si 
» vous êtes le maire de Paris, votre place n'est 
" pas ici ; montez en haut, dans la salle. >• 

Pendant ce temps, les mobiles avaient garni 
les grilles et les gardaient. Il y avait là des 
délégations qui voulaient entrer. De Legge ne 
savait pas trop en face de quoi il se trouvait; 
parmi toute cette foule de gardes nationaux, il 
y en avait de bons, il y en avait de mauvais; 
il ne voulait pas toutefois ouvrir la grille. 

C'est alors que M. Jules Ferry, avec une autre 
personne, se mit en communication avec Deles- 
cluze, Adam, je ne sais qui encore; il entra en 
pourparlers , et il fut conclu une transac- 
tion que, pour mon compte, je trouve déplo- 
rable. 

On finissait par accepter toutes les condi- 
tions posées par les insurgés, alors qu'on était 
maître de la situation, et voilà, messieurs, où 
recommence mon rôle direct. 

Je nie irouviis dans le bureau du gouverneur, 
lorsqu'une personne, envoyée par M. Jules 
Ferry, apporta au g(!'ncTal Trochu la nouvelle 
qu'on avait transigé avec les insurgés, qu'on 
allait mettre les membres du gouvernement de 
la défent^e en liberté , à condition qu'on leur 
promettrait que les élections de la Commune 
auraient lieu et que tout le programme serait 
rempli. Je mo récriai, je dis : •* Mais ce n'est 
»pas possible, M. Jules Ferry a outrepassé ses 
» pouvoirs, il n'est pas possible qu'pn ait accepté 
t de pareilles conditions.Quant à M.Jules Favre, 
'ï et aux autres membres du gouvernement qui 
» s'étaient trouvés sous les menaces de la foule, 
» leur engagement est de nulle valeur jparce 
» qu'il a été imposé par lavîolenc'e. Il faut faire 
n dire à M. Jules Ferry que Ton considère ces 
» engagements comme nuls et noil avenus.»Cela 
n*empêcha pas que ces conditions fussent accep- 
tées par M. Jules Ferry qui nous envoyait pour 

2 



X * ENQUÊTE SUR LE 18 MARS , 

n0«ifi» en prévenir un homme du Préfet de police I fut un triomphe : vive Trochu! Les tambours 



dealers, M; Cresson, je crois. 
. M. l'ei comte de Rességuiër. — Le Préfet 
de policé n'était pas en ce moment M. Cresson, 
lûaîs M. Adam. 

M. lé général Ducrot. — Toujours est-il 
qu'il fallait sauver la vie de M. Jules Favre, 
pour lequel on tremblait. 

€ Êh bien, dis-je au général Trochu, il faut 
» eii finir; montons achevai; la garde natio- 
n nale est dans la rue^ elle s'impatiente, il faut 
» aller à rHôtel-de- Ville. » 

Il fut de mon avis^ et nous sortions, quand la 
porte s'ouvrit ; M. le général Le Flô entra, 
un peu ému. H nous raconta qu'il était resté 
sous le coup des menaces de ces gredins ; puis, 
qu'il s'était fait un grand mouvement à l'en- 
trée de 1^ salle où il était retenu ; on a^^ait 
menacé de le fusiller, mais il avait obtenu Tau- 
torisation de sortir pour voir ce qui se passait. 
Au moment de sortir, il avait rencontré une 
troupe de Morbihanais, de Bretons, qui étaient 
entrés en croisant la baïonnette, et il avait eu 
toutes les peines du monde, en leur parlant 
breton, à se faire reconnaître et à leur faire 
comprendre qu'il était le ministre de la guerre 



dues, nous allions partir, lorsqu'arriva M. Ro- 
chefort ; il était jaune, vert, de toutes les cou- 
leurs, une vilaine figure. 

« Qu'est-ce qu'il y a? demanda-t-il^ où allez- 
» vous? 

» Nous allons à l'Hôtel-de-Ville, répondis-je. — 
» Mais pourquoi faire? — Mais, pour faire cesser 
> ce qui s'y passe, — Mais, mon Dieu f cela n'en 
» vaut vraiment pas la peine. C'est une plaisan- 
» terîe, ce n'est rien du tout, on attache à cela 
» beaucoup trop d'importance. » 

A ce mot de plaisanterie, le général Le Flô 
qui était assis dans un coin, se leva comme mû 
par un ressort : «Ohl monsieur, dit-il, vous 
» trouvez que c'est une plaisanterie? Si vousaviôz 
» été comme moi au bout de la baïonnette et des 
» fusils de ces gredins-là, vous trouveriez que 
» c'est une bien mauvaise plaisanterie. » 

Bochefort fut un peu embarrassé. — « Par- 
tons,dis-jeau général Trochu, à cheval I allons.» 

Il y a beaucoup de gens qui ont trouvé que 
cette démarche était imprudente, que Trochu 
pouvait recevoir un coup de pistolet ; mais i! y 
à des circonstances où il faut braver ces chan- 
ces-là. 

Kous ayanç&mes au miilieu de la foule : ce 



battaient aux champs ; partout l'émotion fut si 
grande qu'elle se propagea jusqu'à IHôtel-de- 
Ville,bien avant notre arrivée. Lescoquins, qui- 
ne sont pas braves prirent peur ; tous ceux 
qui purent se sauver de l'int^ieur' de THô- 
tel-de-Viile, gardé dès ce moment par les mo- 
biles qui ne laissèrent plus sortir personne, 
prirent la fuite ; et alors les membres du gou- 
vernement, qui étaient restés entre leurs mains, 
furent mis en liberté et purent nous rejoindre. 

Nous continuâmes notre promenade. Tout 
alla fort bien ; il y eut cependant derrière l'Hô- 
tel-de-Ville, un bataillon qui cria: Vive la 
Comnlunel nous passâmes /l'ovation fut encore 
plus complète, à mesure que nous avancions, et 
enfin nous rentrâmes au Louvre. 

Il était à peu près quatre heures- et demie ou 
cinq heures du matin ; là, je causai un instant 
avec le général Trochu : « Eh bien, lui dis-je, 
» il faut une répr^ession, et tout de suite. » — 
« Oui, dit le gouverneur, il faut qu'un exemple 
» se fasse. »• — € C'est indispensable. Il me 
r> semble surtout qu'il faut que cela soit vite 
»» fait ; les mobiles ont pris un certain nombre 
» de ces misérables, les cours martiales nous 



et non pas un insurgé. Ces explications enten- » donnent le moyen de les faire juger; il faut 



n que dès demain on en passe quelques-uns par 
» les armes. » 

Le gouverneur était tout à fait de mon avisai 
il ordonna à M. Bibesco de se rendre immédia-' 
tement à THôtel-de-Ville et de prendre les me- 
sures nécessaires pour que la Cour martiale ser 
réunît. 

Je reconduisis M. Bibesco, et je lui dis : « User 
» de votre influence, insister pour que cette fois 
» justice soit faite des gens qui nous ont mis 
» dans cette situation cruelle.» M. Bibesco était 
parfaitement convaincu, il mequittaet je revins 
à mon quartier-général. 

J'étais si préoccupé que je revins à 10 heures 
du matin; quel fut mon étonnement, mon cha- 
grin, en apprenant que tous les hommes qui 
avaient été arrêtés avaient été mis en liberté f 

Voici ce qui s'était passé ; c'est là un rensei- 
gnement que j'affirme. 

A quatre heures du matin, MM. Etienne 
Arago et Jules Ferry étaient venus trouver le 
commandant de Legge, et lui avaient donné 
l'ordre de remettre en liberté 280 et quelques 
insurgés pris les armes à la main, qui avaien 
été arrêtés , désarmés et enfermés dans les 
caves. Non-seulement on donna l'ordre de les 



DÉPOSITION DE M. LE GÉNÉRAL DUCROT 



remetta^ en liberté, mais on voulut bien leur 
rendre leurs armes. 

M. le com^ïe de R6sségui«r. - — Comment! 
on leur remit leurs armes? probablement on 
leur promit qn'on les leur rendrait? 

M. le général Bucpot. — Pardon, on remit 
les armes à ce ramassis de gredins, d'étrangers, 
é'ItalieBS que vous avez vus à Tœuvre depuis* 

M. Belsol. — Et ils partirent de THôtel-de- 
Ville en» corps et en armes? 

ML le^ général Duerot. — Sur Tordre de 
M. Jules Ferry ; de manière que M. Bibesoo, 
MTivé à THôtel- de- Ville, vit qu'il n'y avait plus 
pienàyfaire% 

Ici,* il faut q^e je réponde à une objection 
qu'on a faite depuis. 

On a dit que les conseils de guerre avaient 
acquitté les hommes qu'on leur avait donnés 
à^uger. Mais il ne faut pas perdre de vue que 
les conseils de guerre ont fonctionné deux niois 
après l'affaire ; ce qui> le matin même de l'évé- 
nement était très-possible, devenait beaucoup 
plus difâcile deux mois et demi après, alors 
que tous ces gens qui avaient été arrêtés iso- 
lément étaient relâchés, lorsque les éléments 
de l'instruction étaient dispersés et qu'il n'y 
avait plus nécessité de l'exemple d'une ré- 
pression immédiate. 

Voila donc à peu près le rôle joué par M. Jules 
Ferry daïis cette affaire. , 

Un membre. — Quel était le Préfet de police? 

M. le général Bucrot. — Je ne peux pas 
vous le dire exactement. J'ai toujours entendu 
prononcer le nom de M. Adam. 

M. GaMet. — Et le maire de Paris d'alors ? 

M. le comte de Rességuier. — C'était 
M. Etienne Arago, 

M. le général Dvcrot. — Oui, le matin on 
a vu sur les murs de Paris une proclamation 
signée, je crois, des noms de MM. Adam, Schœl- 
cher et Arago. 

M. te comte de Rességoier. — Brisson, 
Floquet. 

M. le général Duerot. — Dans laquelle on 
annonçait aux Parisiens que le Gouvernement 
concédait aux insurgés tout ce qu'ils avaient 
demandé. Ce n'est que vers midi ou une heure 
qne le général Trochu fit arracher ces aflSches. 

M. te totikHe de Rességoier. — En effet, 
les élections avaient été fixées ce jour-là à midi; 
il y eut conseil du Gouvernement chez M. Jules 
Favre à dix heures, je m'y trouvais : et là il fut 
déràdé'que les affiche» imprimées seraient arra- 



chées et Ton nous remit des affiches à }a main 
que nous avons placardées duns nos mairiea^ et 
qui annonçaient l'ajournement de» élection». 

M.Lefèvre-Pentalis.— Mais qui Jes avait 
acceptées? 

M. le général Ducret. — Le Gouverne» 
ment ,qui se considérait comme lié par cet en» 
gagement pris la nuit lorsque M. Jules Ferly 
nous avait dit : Nous avons traité avec les insur- 
gés^ nous avons accepté telles conditionef. Mais 
le Gbuverneur et moi nous avions interprété 
autrement la situation et nous avions tenu cet 
engagement pour impossihle etintolérahle; 

Un membre. — En réalité il n'y avait pas en 
d'engagement. 

M. le général Bucrot. — Il y avait eu cet 
engagement pris par M. Jules Ferry dans sa 
transaction avec les délégués, et par suite duquel 
. il avait été convenu qu^on mettrait en liberté 
les individus qui avaient été arrêtés^ C'est pour 
cela que vers 4 heures^ du matin il était venu 
les faire mettre en liberté. 

M. Gallet. — Mais le Gouvernement provi- 
soire, pendant sa détention, n'avs^tpu prendre 
d'engagement à cet égard ? . 

M. le général Duerot. -- Aussi avaient-ils 
été pris par M. Jules Ferry, 

M. le comte de Rességuler. — Je me rap- 
pelle avoir dit au général : Est-ce que les élec- 
tions peuvent avoir lieu aujourd'hui, à midi? 
— Je n'en sais rien, me répondit-il, je crois qu'il 
a été pris un engagement, pas par moi. A^ 
surplus il va y avoir conseil chez Jules Favrè, 
et là vous saurez ce qui s'est passé. 

Par conséquent le général Trochu savait qu'il 
y avait un engagement pris. 

M. le général Dncrot. — Pas par lui 
qui seul était libre. C'est pour cela que quand 
nous nous sommes mis en marche pour l'Hôtel- 
de-Yille, nous étions bien résolus^ à ne pas en 
tenir compte. 

M. Lefèvre-Pontalis. — Quand vous avez 
vu chez le Gouverneur le général Le Flô, est-ce 
que le général vous avait rendu compte de cet 
engagement pris par le Gouremement? 

M. le général Duerot. — Nullement, le 
général Le Flô n'était pas membre du Gouver- 
nement, il était simplement ministre de la 
guerre, 

M. de Raînnéville. — Il est clair que Yîàée 
qui dominait, c'était la crainte de faire fusiller 
les membres qui étaient restés aux mains d A 
insurgés. 



xn 



ENQUÊTE SUR LE 18 MARS 



M. le général Ducrot. — Pas autre chose. I 
La même crainte de faire, fusiller monseigneur 
Darboy et les autres otages, n*a pas arrêté la 
marche de J'armée. La crainte de faire fusiller 
trois ou quatre membres du Gouvernement, ce 
qui aurait bien pu arriver, ne devait pas nous 
empêcher d*agir, en suivant les règles de la jus- 
tice, dans rintérêt du pays et dans Tintérêt de. 
Paris. 

Voilà mon opinion, du reste vous demanderez 
à M. Jules Ferry de s'expliquer sur ce fait si 
grave d'avoir relaxé et réarmé les prisonniers. 

M. Belsol. — M. Jules Ferry a été questionné 
sur ce point et il à été évasif. 

M. lé comte Baru. — M. Jules Ferry a dit 
qu'il ïï'avait pas pris d'engagement, qu'il avait 
fait son devoir; qu'il ne savait pas si un engage- 
ment avait été conclu pendant la détention des 
membres du Gouvernement, niais que, quant à 
lui, s'il avait eu des pourparlers avec Delesduze, 
c'était pour désavouer ces engagements qu'il re- 
gardait comme non-aven us, parce que après avoir 
attendu pendant deux heures l'évacuation de 
THôtel-de-Ville, qui lui avait été promise, l'éva- 
cuation n'ayant pas eu lieu ; qu'il avait dès lors 
' repris toute liberté d'agir. 

M. le général Ducrot. — Les membres du 
-Gouvernement n'avaient pu prendre d'engage- 
ment pendant qu'ils étaient prisonniers, ou du 
moins ils n'avaient pas pu en prendre dd valables. 

M. le Président. — Je crois. Messieurs, qu'il 
faut continuer à entendre la déposition de 
M. I9 général Ducrot, parce qu'en ce moment 
nous cherchons à recueillir et à constater les 
faits dont le général nous entretient et nous n'a- 
vons pas à entamer entre nous une discussion qui 
pourra trouver sa place plus tard. 

M«%le général Ducrot. — Les élections 
eurent lieu, et furent, vous le savez, presque à 
l'unanimité, favorables au Gouvernement. On 
sentait que l'on consolidait la situation du Gou- 
vernement de la défense nationale et du géné- 
ral Trochu. Il faut le dire: ily avait là deux idées 
qui dominaient tout. L'une, c'était l'espoir de 
la paix pour beaucoup. ï)u moment que M. Thiers 
était en pourparlers avec M. de Bismarck, on 
espérait, qu'en confirmant les pouvoirs du Gou- 
vernement de la défense nationale et surtout du 
général Trochu, qui pour beaucoup était l'arbi- 
tre de la situation, on avait des chances d'obte- 
nir la paix; puis la seconde idée, c'était l'espoir 
que le Gouvernement puiserait dans ce vote 
assez d'énergie pour dominer complètement le 



parti insurrectionnel. Le sentiment qui dominait, 
c'était qu'il fallait que le général Trochu prit 
la dictature et en finit. Je crois que mes amis et 
mes collègues ne démentiront pas ce sentiment. 

M. le comte de Rességuier. — C'était le 
sentiment de tout le monde. 

M. le général Ducrot. — Lorsqu'on 
vit que le général Trochu ne prenait pas, avec 
sa parfaite loyauté, avec son honnêteté, le 
parti de marcher dans cette voie, il y eu^ une 
réaction contre lui. Ici, je suis forcé de me 
mettre moi-même en cause. Je dois dire que 
beaucoup de personnes, des hommes considé- 
rables, sont venus me trouver pour me t&ter et 
pour me demander si je ne serais pas disposé 
à le remplacer. 

Naturellement, je répondis que si le général 
Trochu était renversé, je tomberais avec lui, 
que mon sort était lié au sien ; que je ne pour- 
rais voir à son remplacement que de très-graves 
inconvénients, et qu'il fallait marcher avec lui. 

J'ai rappelé ce fait pour vous indiquer qu'à 
partir de ce moment, la popularité du général 
Trochu qui, jusqu'alors, était immense, alla tou- 
jours en déclinant. Vous avez vu, comme moi, 
de quelles acclamations il a été l'objet, pendant 
un certain temps. 

M. le comte de Rességuier. — ^'ai vu 
faire descendre du haut des omnibus et conduire 
en prison des hommes qui parlaient contre le 
général Trochu. 

M. le général Ducrot. — A partir de ce 
moment, la situation changea complètement. 

Maintenant, Messieurs, j'arrive à un fait qui 
vous intéressera encore. C'est le récit de ce qui 
s'est passé le jour de mon entrevue avec M. 
Thiers, au pont de Sèvres. 

Je vous ai dit qu'il était venu, à une ou deux 

heures, au pont de Sèvres, un envoyé de 

M. Thiers, M. Cochery ou peut-être une autre 

personne dont le noin m'échappe, 

M. le comte de Rességuier.— M. deBémusat? 

M. le général Ducrot. — Cet envoyé était 
venu savoir ce qui se passait à Paris, parce que 
à Versailles on avait fait courir le bruit que le 
gouvernement de la Défense avait été renversé, 
que maintenant il était composé d'insurgés ; 
M. Thiers avait envoyé quelqu*un qui put avoir 
des renseignements et rapporter des journaux 
rendant compte de ce qui s'était passé pendant 
la nuit du 31 octebre. 

M. Thiers avait fait demander si le gouver- 
nement de la Défense nationale était toujours 



DÉPOSITION DE M. LE GÉNÉRAL DUCROT 



XIII 



en mesure de traiter ; M. Jules Favre fut dé- 
signé pour allers'entendre avec lui. Mn d'éviter 
une nouvelle émotion dans Paris, il fut convenu 
que l'entrevue aurait lieu au pont de Sèvres, et 
aussi discrètement que possible. On chercha à 
la cacher afin d'éviter les mouvements popu- 
laires. 

M. Jules Favre, désigné pour cette entrevue, 
désira être accompagné du général Trochu ; ce 
dernier ne voulut pas. Comme M. Jules Pavre 
insistait, disant qu'au point de vue militaire, il 
n'était pas compétent, je fus désigné pour l'ac- 
compagner. Je me rendis donc avec lui au pont 
de Sèvres, j 'assistai à l'entrevue. 

M. Thiers commençaparnous exposer, comme 
il l'avait fait connaître au gouvernement alle- 
mand, l'ultimatum, les conditions demandées 
par le gouvernement de la Défense nationale, 
ultimatum qui avait été assez bien accueilli, 
même quand on avait traité la question de la 
représentation des départements occupés par 
l'ennemi. M. de Çismarck avait dit seulement 
quelques mots de l'armistice avec ravitaille- 
ment, mais ces quelques mots pouvaient faire 
croire, d'une manière à peu près certaine, qu'on 
était disposé à l'accorder. D'après l'avis du roi 
Guillaume, M. de Bismarck aurait dit : •« Ré- 
»» servons ce point de la discussion pour la se- 
» conde conférence, traitons d'abord la question 
» é^es représentants. »» 

Après les premiers pourparlers, le point avait 
été concédé : l'Alsace et la Lorraine auraient 
leurs représentants. On avait remis au lende- 
main la question du ravitaillement. 

Dans la nuit< M. de Bismarck avait fait de- 
mander M. Thiers et lui avait dit : 

« Monsieur, je suis désolé, mais notre situa- 
c tion est complètement changée, attendu que 
« le gouvernement qui vous avait donné vos 
« pouvoirs n'existe plus. Voici les nouvelles que 
t je reçois de Paris. Un gouvernement insur- 
« rectionnel s'est installé à l'Hôtel-de- Ville. Le 
« Gouverneur de Paris est emprisonné ; par 
« conséquent vous n'avez plus aucun caractère 
« ofûciel ; les négociations sont naturellement 
« rompues. ♦» 

— « Monsieur, répondit M. Thiers, cela m'é- 
» tonne beaucoup. Je ne peux pas le crofre ; 
» l'esprit de la garde nationale de Paris est 
« excellent en réalité ; elle a pu un moment être 
» surprise, mais elle ne peut tarder à reprendre 
p le dessus. Je vous prie d'envoyer quelqu'un 



» afin de savoir exactement ce qui se passe 
» Paris. » 

C'était alors que M. de Bismarck avait autoris 
le voyage du personnage qui avait rapporté lé 
journaux, et, sur la présentation des documeni 
officiels fournis par M. Thiers, M. deBiàmarc 
avait renoué 1.3S négociations. 

— u Mais, nous dit M. Thiers, les disposition 
» étaient singulièrement changées ; ce n'étaier 
♦» plus du tout les mêmes hommes. Jusque 1 
» j'étais convaincu que nous aurions obten 
u l'armistice avec ravitaillement. A partir d 
» ce moment, il fut évident que le Roi et M. d 
« 3ismarcky étaient contraires; ils n'ont pic 
« eu confiance dans la solidité du Gouvernemer 
» de la défense; ils ont eu l'espoir de voir s 
» produire dans Paris un état d'anarchie qui fa 
K voriserait singulièrement leurs desseins. Toi 
«jours est-il que leurs dispositions furent com 
î? plôtement modifiées; de bienveillantes, elle 
« étaient devenues hostiles. Aujourd'hui, apW 
« beaucoup de pourparlers, beaucoup de discus 
u sions pénibles, voici, nous dit M. Thiers, < 
« que j'ai pu obtenir : 

« Comme dans la première conférence on 
« accordé la représentation pour les départ) 
« ments envahis, on a maintenu cette concei 
u sion ; le roi veut bien accorder l'armisti 
u strictement nécessaire pour procéder ai 
« élections, mais sans ravitaillement. 

«* Je sens très bien que cette condition € 
« pénible ; elle place le Gouvernement dans u: 
« situation critique, parce qu'il sera très dif: 
« cile de la faire accepter par la population 
« Paris. Cependant, si j'ai un conseil à vous de 
u ner , si vous voulez m'en croire, accepta 
«» parce qu'il est très probable que l'armisti 
« vous donnera la facilité de nommer des i 
« présentants, et que ces représentants arri\ 
« ront à conclure la paix. Or, quanta moi, je 
« crois pas, — ce sont mes appréciatiojis, 
« viens de parcourir la province; — je ne cr 
« pas que la situation du pays et des arm( 
« soit telle que la continuation de la lutte puii 
« amener un résultat heureux. Je ne le cr 
« pas. Donc, continuer la lutte, c'est[augmen' 
u nos ruines, c'est amener infailliblement l'î 
u vasion de la Normandie et des provinces 
« Nord, et la ruine de la France. 

« De plus, ajouta M. Thiers. .... 

(Je crois, Messiéurs,pouvoirle répéter,quoi( 
celan'aitpasété dit d'une manière officielle, m 
officieuse, et parce que cela a de l'importan 

3 



XIV 

j'ai le droit de le répéter, puisque j'ai été 
appelé comme témoin» ©t je ne pense pad trou- 
ver une meilleure occasion de témoigner sur 
ce qui a été dit dans cette circonstance.) 

M. Iiefèvpe-Pontalis. — A Tours, M. Thiers 
répétait cette conversation-là. 

M. le géùéral Bucrot. — Eh bien ! je con- 
tinue. M. Thiers ajoute : 

«« Les Prussiens, si nous continuons la lutte 
*t envahiront de nouvelles provinces, la Nor- 
« mandie, le Nord. Aujourd'hui, je crois qu« 
« nous obtiendrions la paix aux conditions sui- 
« vantes : l'Alsace et deux milliards. Plus tard, 
« nous aurons à subir des ruines nouvelles et 
« plus considérables ; les Allemands nous de- 
(( manderont certainement l'Alsace, la Lorraine 
« et cinq milliards. Eh! bien, dans cesconditions, 
« je crois qu'il est préférable d'accepter la paix 
K maintenant* *> 

Je répondis : — «Mon Dieu, Monsieur,je crois 
a assez connaître Tesprit ei les intentions du 
« gou\erneur de Paris, pour être certain 
a qu'il n'acceptera jamais de pareilles conditions 
« et je partage son avis. L'armistice sansravi- 
« talllement est contraire ftu droit des gens; 
« cela nous .conduirait fatalement, non pas 
« comme Vous l'avez dit à la paix, mais à une 
« sorte de capitulation. Or, nous avons des ar- 
« mes, nous avons des munitions, nous avons 
a un matériel qui commence à devenir respec- 
« table ; nous avons des vivres, nous ne pouvons 
« pas capituler. Notice devoir est de résister tant 
« que nous pourrons, pour donner à la France 
« la possibilité et les moyens de se lever. Per- 
« mettez-moi de vous dire que si les ruines ma- 
« térielles du pays en sont augmentées, ses 
« ruines morales diminueront dans la propor- 
« tion inverse. Nous sommes aujourd'hui sous 
« le coup des honteux désastres de Sedan et de 
« Metz. Eh bien, la défense de Paris peut nous 
« relever douces hontes. » 

M. Thiers me dit alors : 

— « Général, vous parlez comme un soldat, 
•• c'est tréfc-bien, mais vous ne parlez pas comme 
€ un homme politique, n 

— « Monsieur, lui répondis- je, je crois parler 
« aussi en homme politique parce qu'une grande 
« nation comme la nôtre sô relève toujours de 
«ses ruines matérielles; elle ne se relève ja- 
« mais de ses ruines morales. Notre génération 
« souffrira peut-être plus de cette ruine, maib 
« nos enfants bénéficieront do l'honneur que 
« nous aurons sauvé. » 



ENQUETE SUR LE 18 MARS 

Il me dit: -^ « Mais enfin, voyons, que croyez- 
« vous ? Qu'espérez- vous? Est-ce que vous comp- 
« tez sur les armées extérieures pour délivrer 
« Paris ? H — « Non , répondis-je, je n'y compte 
« pas le moins du monde. » — «Eh bien ? e»t- 
« ce que vous vous croyez assez forts pour dé- 
« bloquer Paris? » — Je lui dis : « Pas davan- 
« tage. Je crois que nous pourrons peut-être 
« faire passer un corps de 50 à 60 mille honames 
u qui, â un moment donné,ira prêter un puis- 
•< -sant appui aux armées de Textérieur et amé- 
« liorera la situation; mais, quant à débloquer 
« Paris, cela me semble impossible. Ce que je 
tt puis vous affirmer, c'est que nous combattrons 
« honorablement et que nous ferons beaucoup 
»»de mal à l'ennemi. Il arrivera peut-être un 
« moment où, épuisé lui-même, fatigué, il nous 
« ofi'rira des conditions plus acceptables que 
« celles qu'il nous offre aujourd'hui. Dans tous 
« les cas, nous aurons fait notre devoir. > 

M. Thiers ne me répondit plus rien; ce fut, 
je crois, la fin de l'entretieti. 

Cependant, il y a un détail que je dois vous 
faire connaître. 

M. de Bismarck autorisa M. Thiers à dire 
ceci : « La Prusse veut bien vous faciliter les 
» moyens de faire les élections, sans armistice, 
» c'est-à-dire, qu'elle donnera au gouvernement 
» de la Défense nationale, la possibilité de se 
» mettre en relation avec l'extérieur et d'en- 
» voyer des agents en province. La guerre, le 
> siège continueront, toutes les opérations mili- 
» taires continueront; mais enfin vous pouvez, si 
» vous le voulez, faire des élections, réunir une 
» assemblée dans un endroit que vous désigne- 
» rez, soit dans le Midi, soit ailleurs . Telle est 
» la proposition que nous vous faisons. » 

Je ne sais si vous connaissiez ce fait là. 

Un me^ribre. — Oui, certainement. 

M. le général Ducrot. — Quant à moi, je 
n'ai pas caractère pour me prononcer, mais la 
guerre continuant,la formation d'une Assemblée 
me semblait presque impossible. Enfin, je vous 
le répète, cela a été dit. 

Eh bien ! Messieurs, permettez-moi de vous 
le dire, pour ma justification un peu à moi, car 
j'ai été souvent attaqué, et j'ai bien le droit de 
*me défendre, ce programme que j'avais tracé à 
M. Thiers, nous l'avons rempli complètement, 
et rempli très honorablement. 

Il y a eu un moment où Tennemi épuisé, fa- 
tigué, voulait entrer en pourparlers et nous au- 
rait fait des conditions relativement avantageu- 



DÉPOSITION DE M. LE GÉNÉRAL DUCROT 



xt 



ses. Ce moment, c'est après lee combats delà] des souffrances physiques, commençait aies ga 
Marne, Nous avions fait subir à l'ennemi des gner. 
pertes énormes. Nous l'avions vu, aux applau- 
dissements des braves marins qui étaient sur le 
plateau d'Avron, fuir en désordre. Le 2, à qua- 
tre heures du soir, nous étions maîtres du chatnp 
de bataille et Ton n'entendait plus ni un coup 
de fusil ni un coup de canon. Nous avions com- 
battu pendant trois jours, le 30. le 1«' et le 2. 
Mais nous ne pouvions pas aller plus loin, parce 
que nous avions toujours devant nous le parc die 
Villers,leparcde Cœuilly, positions où l'ennemi 
était fortement retranché et qui, malheureuse- 
ment, n'ont pas été tournées en temps oppor- 
tun par le 3« Corps, ainsi qu'il en avait reçu 
Tordre. D'un autre côté , nous n'avions pas 
les moyens de conduire la sape assez vite, 
pour pouvoir continuer notre mouvement , 
sans voir arriver des forces immenses contre 
nous. 

, Nous avions, il faut le dire, perdu B,000 
hommes. Des corps se trouvaient presque com- 
plètement privés d'officiers. Ainsi, par exemple 
dansle régiment des mobiles d'IUe-et-Vilaine, il 
ne restait en officiers supérieurs que notre ho- 
norable collègue, le colonel Carron, tous les au- 
tres étaient tués ou blessés. Nous avions eu 
600 chevaux d'artillerie tués, de telle sorte 
que nos attelages ne pouvaient plus marcher. 
Nous avions tiré 32,000 coups de canon, nos 
caissons étaient vides; mais enfin nous avions 
vu l'ennemi fuir en désordre et nous restions 
ndaitres du champ de bataille. C'était, si non un 
victoire, du moins un combat glorieux dont l'ar- 
mée et la population parisienne avaient bien le 
droit d'être fiers. 

Cependant le lendemain matin, je prenais le 
parti, de ma propre initiative, résolument, sans 
consulter personne, de repasser la Marne. Le 3 
de grand matin, en visitant les avant-postes, 
j'avais trouvé mes malheureux soldats épuisés, 
grelotant ; comme nous étions partis avec six 
jours de vivres et 108 cartouches, j'avais dû, 
pour ne pas trop charger les hommes, laisser 
les couvertures. Nous n'avions que des vivres 
et dos munitions, pas de bagages pour les offi- 
ciers, pas plus pour le général en chef que pour les 
autres. Les nuits avaient été très rigoureuses, 
depuis le 30; la température s'était très abaissée 
comme vous devez vous le rappeler. Ces hommies 
qui n'avaient pas mangé la soupe, qui s'étaient 
battus pendant trois jours, je les trouvai pâles, 
fatigués. L'affaiblisbement moral, con&équeace 



Je constatai que, dans beaucoup d'endroits 
nos batteries se trouvaient exposées au feu de 1 
mousqueterie ennemie. Dan« ces conditiom 
avec une rivière à dos, nous étions exposés à si 
bir un véritable désastre ; immédiatement, j 
pris le parti de repasser la Marne. Je le fis ave 
le plus grand ordre, et, telle était la situatio 
morale acquise par les combats des jours précc 
dents, que nous avons effectué cette opératio 
délicate, d'un passage de rivière, avec 80,00 
hommes et 300 bouches à feu, devant l'ennem 
sans recevoir un coup de canon, ni un coup d 
fusil. Nous avons fait ce passage, je puis le dîi 
avec un calme et un ordre parfait, comme à 1 
manœuvre. 

Le lendemain, — c'est là-dessus que j^appell 
votre attention, — il nous est arrivé un parle 
mentaire portant une lettre de M. de Moltkc 
elle était adressée, non pas au gouverneur d 
Paris ou au chef du gouvernement de la Défens 
nationale, mais au commandant en chef de l'ai 
mée Française. Elle commençait par cette phrfi 
se : f Mo7i général^ j'ai l'honneur d'informe 
» Votre Excellence que lies armées allemande 
» ont réoccupé la ville d'Orléans ; si vous voule 
» vérifier le fait, je vous donnerai toutes le 
» facilités pour faire passer un de vos offi 
» ciers d'état-major. > 

J'étais présent et je dis :— t C'est un incîden 
» providentiel ; ces gens-làen ont assez^ils veu 
» lent traiter. » Cela ne fut pas le sentiment di 
général Trochu, il me répondit : « Cesgens-L 
> se moquent de moi, ils veulent me compro 
» mettre comme ils ont compromis Bazai ne. » 

» Mais enfin, lui dis-je, pourquoi cela? Pour 
»> quoi ne pas admettre qu'ils sont sous l'impres* 
» sion des pertes que nous venons de leur fain 
» subir? J'admets bien qu'ils ont réoccupé Or- 
t léans, mais ils ne parlent pas du désastre de 
» l'armée de la Loire. Ils disent simplement 
w nous avons réoccupé Orléans. Par conséquent 
n je crois qu'ils sont très impressionnés et il m< 
n semble qu'il n'y aurait qu'une chose à faire., a 
» serait d'écrire dans le sens suivant : 

— « M. le comte, la réoccupation d'Orléanî 
f* parles armées allemandes est un fait qui m 
» nous surprend pas, il est entré dans nos prévi* 
»» sions.Nous n'avons pas besoin de le faire véri- 
ff fier par un officier d*étàt m^or ; je m'en 
» rapporte parfaitement à Votre Excellence, 
n Cela ne change rien d'ailleurs, à la situatioi 



r..:,^t 



XVI 



>♦ de l'armée de Paris. Je ne comprends pas pour- 
» quoi Votre Excellence a cru devoir porter ce 
» fait à ma connaissance, je lui demande de vou- 
» loir bien s'en expliquer. » — 

Cela ne vous compromettra pas, il n'y aura 
pas d'engagement, et cela nous permettra de 
connaître s'ils veulent réellement traiter. 

Je crois que le général Trochu était un peu 
ébranlé, malheureusement il rentra dans Paris, 
en revint à sa première idée et fit cette réponse 
très vive, très belle et très ôère, mais qui enleva 
toute possibilité d'entamer des négociations. 

Le lendemain il y avait armistice pour enter- 
rer les morts. Mon chirurgien en chef, M. Sar- 
razln, M. de la Grangerie, chef des ambulances 
de la presse, eurent occasion de causer longue- 
ment avec des officiers de Tarmée ennemie. Et 
entre autres avec un capitaine d'état-major de 
Versailles qui leur d it : mais enfin , pourquoi donc 
le général Trochu ne veut-il pas entrer en pour- 
parlers? Nous avons une grande admiration 
pour son talent, pour son caractère, notre roi se- 
rait très disposé à lui faire de très honorables 
conditions. Ils insistèrent beaucoup là-dessus. 

Quand M. Sarrazin vint me rendre compte du 
fait, je lui dis : « Il faut monter à cheval, aller 
« trouver le gouverneur et lui expliquer cela 
u vous-même. » 

Malheureusement la réponse était déjà partie 
et il n'y avait plus à y revenir. D'ailleurs cela 
n'était pas dans son sentiment. 

Il faut vous dire encore que ce jour-là et les 
jours suivants nous reçûmes de faux pigeons. 
C'étaient des pigeons tombés avec les ballons 
dans les lignes ennemies, dont les Prussiens s'é- 
taient emparés et dont ils se servirent pour 
nous envoyer de fausses dépêches. 

Ils nous faisaient dire dans ces dépêches, que 
l'armée de la Loire «n.vait subi de grands désas- 
tres ; que l'esprit de la population était tel qu'il 
fallait faire la paix. On reconnut facilement que 
c'étaient de faux pigeons, car on avait les nu- 
méros des pigeons, et puis ces dépêches avaient 
un caractère particulier : elles n'étaient pas 
signées. - . 

UnTnentbre.-'^ Si, il y en avait une signée 
àe M. de Lavertejon , aloraà Paris. 

JH. le général Dncrot. «^ C'est vrai. Cela 
avait augmentéles espérances du général Trochu 
iqui disait : S'ils en font tant« c'est que proba- 
blement ils ont été battus sur la Loire et qu'ils 
^ont près de leur ruine. Il faut continuer. 



ENQUÊTE SUR LE 18 MARS 

jourd'hui que tous les événements nous sont 
connus, nous savons parfaitement que l'armée 
Allemande était en effet épuisée à ce moment, 
qu'elle était très-inquiète pour son ravitaille- 
ment, qu'elle manquait de vivres, qu'elle avait 
fait des pertes énormes, sur la Loire et dans 
d'autres combats, qu'ils ne pouvaient pas conti- 
nuer la lutte sans demander à l'Allemagne de 
très-lourds sacrifices et qu'ils reculaient devant 
cette nécessité. Et c'est pour cela qu'ils vou- 
laient entrer en pourparlers. 

Je vous ai raconté ce fait pour vous prouver 
que le programme tracé à M. Thiers était rem- 
pli à ce moment-là. 

J'avais repassé la Marne ignorant encore 
l'occupation d'Orléans. C'était ,une opération 
stratégique commandée par les circo'h stances. 
Puisque nous n'étions pas parvenus à surprendre 
l'ennemi, que nous avions rencontré des obsta- 
cles et des difficultés imprévues, il était ration- 
nel de repasser la Marne, pour reprendre nos 
opérations, soit du côté du Bourget, soit du côté 
de Chelles, soit ailleurs; tel était bien mon 
projet alors que je comptais encore sur la pré- 
tendue arrivée de l'armée de la Loire dans la 
forêt de Fontainebleau. 

Ici, je dois vous dire que nous avions précé- 
demment un plan qui était, je crois, très-sage et 
très-rationnel, dont nous avions préparé tous 
les éléments pendant six semaines ou deux mois 
et que nous avions été à la veille d'exécuter. Ce 
plan, c'était le passage de la Seine à Bezons, la 
marche sur Cormeilles, Pontoise, Rouen et,, le 
Havre. Nous l'avons abandonné du jour au len- 
demain parce que M. Gambetta nous annonçait 
que l'armée de la Loire marchait et qu'elle se- 
rait le 6 décembre dans îa forêt de Fontaine- 
bleau. Lorsqu'il en fut question, je protestai 
énergiquement : Comment dis-je ; c'est sur des 
données aussi vagues que nous allons abandon- 
ner notre plan ? L'armée de la Loire sera le 6 
décembre dans la forêt de Fontainebleau ! oui, 
à la condition qu'elle sera victorieuse. Si par 
hasard elle est battue, tout manque alors. Et 
voyez dans quelle situation nous nous trouve- 
rons. Nous serons en présence de l'armée victo- 
rieuse du prince Frédérick-Charles, dans un 
pays ravagé à 30 lieues de distance, sans muni« 
tions, sans vivres ! Cela me semble insensé. Et 
ces Messieurs de nous dire : mais l'opinion? 
que dira l'opinion ? Elle ne vous pardonnera 
jamais d'avoir tourné le dos à l'armée de U 



fSnfin, nous perdîmes cette occasion et au- j Loire | 



"^ - 



DEPOSITION DE M. LE GÉNÉRAL DUCROT 



xvir 



Messieurs, la plus grande faute commise au 
début, c'est d'avoir, toujours cru à l'efficacité des 
moyens révolutionnaires, d'avoir conservé la 
liberté delà presse et le droit de réunion. Il est 
évident que c'étaient ces Messieu^ qui le vou- 
laient, comme ils avaient voulu les élections de 
la garde nationale mobile. Le général Trochu 
avait lutté, et enfin, ne pouvant pas les persua- 
der il s'était rendu, puisqu'il s'était fait une loi 
et un devoir de n'agir vis-à-vis d'eux que par la 
persuasion. Les nécessités de la situation, les 
exigences de la guerre , d'une place assiégée , 
donnaientparfàitement le droit de supprimer la 
liberté de la presse, le droit de réunion, et 
d'empêcher l'armement des masses populaires. 
Ceci est incontestable pour moi. et il est clair 
que, laissant la liberté de la presse et le droit 
de réunion intacts, on restait à la merci de la 
populace armée. Etant donnée cette situation , 
il fallait évidemment se servir de l'influence et 
de la faveur populaires et marcher d'accord avec 
le peuple. Nous avons donc renoncé à notre pro- 
jet qui était fort rationnel, parce que l'opinion 
publique le voulait, disait-on. 

Lorsque je connus la retraite de l'armée delà 
Loire, je pris mon temps pour réorganiser mon 
armée. Elle se trouvait dans une situation fort 
précaire, et je me suis vu obligé, avec mes trois 
corps d'armée, de n'en former que deux. Je man- 
quais complètement de cadres pour organiser les 
régiments de mobiles et j'étais obligé d'impro-^ 
viser des colonels avec des capitaines de dra- 
gons, avecdes officiers d'artillerie, d'état-major, 
avec des officiers subalternes qui du reste ont 
bien justifié la confiance qui les avait fait nom- 
mer, car ils ont admirablement conduit leurs 
troupes et se sont fait tuer ou estropier presque 
tous. 

Comme je vous le disais, à partir de ce mo- 
ment, nous prîmes le temps nécessaire pour réor- 
ganiser l'armée. Pour moi, je pensais bien que 
nous n'avions plus aucune chance de réussir 
dans une opération très-considérable, et dans 
les Conseils du Gouvernement, j'exprimai plu- 
sieurs fois mon regret de ce qu'on ne voulait pas 
essayer de traiter pendant qu'il était temps 
encore. Plus tard, une nouvelle occasion s'étant 
présentée, lorsque le prince de Saxe écrivit à 
l'amiral La Roncière le Noury, j'exprimai en- 
core le même regret, et ces Messieurs, qui ne 
se laissaient dominer absolument que par cette 
considération qu'il fallait donner satisfaction à 
l'opinion publique singulièrement égarée ; ces 1 



Messieurs, dis*-je, allèrent un jour jusqu'à m< 
faire sentir qu'ils me considéraient tous comme 
un peu « faiblard, » 

Je leur répondis que je me souciais peu d( 
leur opinion, et que quand le jour serait venu 
je leur prouverais que je savais faire mon devoi] 
aussi bien et mieux que personne. J'avais 1< 
courage de mon opinion et je dis à M. Julei 
Favre : « Vous avez l'air de m'accuser, de fai- 
» blesse. Eh bien, c'est vous qui êtes faible, e 
» c'est vous qui nous conduirez fatalement i 
n une capitulation sa^s conditions. Vous nou 
1 menez la corde au cou aux Prussiens. Moi, ai 
» contraire, je suis dans le vrai quand je vou 
*• dis : Aujourd'hui nous pouvons traiter hono< 
» rabiement avec l'ennemi, car nous avon 
» relevé l'honneur des armes, nous avons fai 
<» noblement notre devoir de capitale , nou 
» avons encore des munitions, des vivres, de 
» éléments de résii>tance, des armées à l'exté 
» rieur; mais arrivera fatalement un momen 
r où nousn'auronsplus de vivres, plus d'armées 
y> plus de ressources d'aucune espèce, et alors 
» nous serons obligés de nous rendre à merci. 

Voilà ce que je disais. Mais ces messieurs n'é 
taient préoccupés que de l'idée de donner satis 
faction à l'opinion publique qu'ils contribuaien 
à égarer. Ayant commis la faute d'armer e 
d'organiser toute la population, ils voulaien 
tenter une grande opération avec les masses d 
gardes nationale. Là dessus encore, j'étais e: 
opposition avec eux. Je leur dis « Messieurs, 
n force de soins, de peines, de petits combat 
3» d'abord, de gros ensuite, je suis arrivé à for 
» mer une armée qui a sa valeur, qui n'est pa 
» pai-faite à coup sûr, qui manque de .bien de 
f» choses, mais qui est enfin en état de manœv 
» vrer et de combattre honorablement j j'avai 
» à Champigny 350 bouches à feu de campagn 
» en ligne de 12 et de 7, et nous avons svi nou 
n en servir. 

«Je suis donc parvenu à organiser une armé 
» ayant une valeur incontestable, mais si vou 
o voulez la noyer dans deux cent mille garde 
» nationaux, qui, par leur nature, n'ont aucun 
» des aptitudes nécessaires pour se battre e 
» rase campagne, vous ferez un immense chac 
9» de tout cela et vous vous exposerez à quelqu 
i> gros désastre. Je veux bien utiliser votre gard 
> nationale, mais dans la mesure du possible! 

Et, ici, je dois vous dire ce qu'étaient ces r^ 
giments de marclte de la garde nationale. 

Lorsqu'ils arrivaient dans nos lignes, on étai 



xvm 



ENQUÊTE* SUR LE 18 MARS 



prévenu de leur arrivée par le bruit de leur 
musique jouant invariablement la Marseillaise. 

La tête de colonne apparaissait entourée 
d'une foule de gamins et de femmes *. et puis 
alors, les gardes nationaux en désordre, plus 
ou moins ivres» faisant porter leurs fusils par 
leurs femmes; et derrière tout cela, les omili- 
bus portant les matelas, les lits, les batte- 
ries de cuisine, des cheminées à la prussienne 
pour ces messieurs ; je les ai vus s'instal- 
lant dans les tranchées, en y établissant 
leurs cheminées à la prui^sienne. C'est un fait, 
Messieurs. Bh bien, cela m'arrivait par bandes 
de 5^ de 6, de 8,000 hommes. Jugez de la situa- 
tion que cela nous faisait. Pendant toute la nuit, 
ils nous donnaient des alertes continuelles, et, 
tous les jours, je recevais des dépêches du géné- 
ral Paron, de l'amiral Saisset, du colonel 
Êeille, ainsi conçues : « Mon Général, je vous en 
n supplie, ne nous envoyez plus de gardes na- 
ïf tionaux, ils jettent Tindiscipli rie etledésor- 
» dre dans nos troupes ; ils nous font avoir les 
» incidents lés plus fâcheux. » 

C'est ainsi qu'à Bondy, par exemple, en aban- 
donnant son poste, la garde nationale avait per- 
mis aux Prussiens de pénétrer jusqu'au milieu 
du village ; les braves inobiles de Tarn-et-Ga- 
ronne n'en furent pas ébranlés, et se retournant 

I 

contre les ennemi^ qui étaient déjà sur leurs 
derrières ,ils leur firent payer cher cette audace, 
et changèrent en un succès ce qui, grâce à la 
garde nationale, pouvait être un désastre. Nous 
avons cette satisfaction de pouvoir dire . Les 
t^russiens ne nous ont jamais enlevé un poste. 
Ils Font essayé souvent, mais toujours sans réus- 
sir. 

A Bondy^ après un. bombardement de trente 
jour», les Prussiens ont fait des attaques de vive 
force, très hardies, de jour et de nuit, et ils ont 
toujours été repoussés. Il n'y a qu'un seul jour 
où la garde nationale ayant lâché pied, ils sont 
entrés dans nos lignes. 

C'ett pour vous donner une idée de la situa- 
tion qui nous était faite par Tinsistance de ce» 
messieurs à vouloir employer lagurde nationale, 
et cela, uniquement pour donner sat'fefaction à 
l'opinion publique iJ'ai entendu des paroles 
comme celles-ci dans les conseils du gouverne- 
ment où je luttais avec beaucoup d'énergie 
contre les fune^ites théories émises tous les 
jours : € Général, vous aurez beau dire, mais 
9» l'opinion publique ne sera sgdisfaîte que quand 
» il y aura 10,01)0 gardes nationaux par terre. » 



A cela, je répondais :-^ « En vérité, Messieurs, 
» en ma qualité dégénérai d'armée, je ne puis 
» pas accepter la direction d'une opération qui a 
» pour but unique de faire tuer 10,060 gardes 
K nationaux. D'abord, ia chose n'est pa^ aussi fa- 
» cile que vouslepensez.Pourcela,il faudrait être 
» sûr qfu'ils voudront se battre. Vous voulez les 
» porter en masse sur un point ; Il pourra se 
» faire que, grâce à l'énergie et à labravoure de 
« quelques individus, la tête de colonne s'engage 
» mais la masse se débandera bien vite, et tout 
tf fuira en désordre. » Cest en effet, ce que nous 
avons vu plus tard. 

Voulez- vous que je Vous donne l'opinion d*uii 
des chefs de la garde nationale, dont vous esti- 
mez tous ici le caractère, le colonel deBrancîon? 
Voici ce qui s'est passé lorsque les maires se 
sont réunis chez M. Jules Simon. Je vais vous 
citer les paroles de M. de Brancion. Je puis du 
reste vous raconter cet incident de suite : 
Lorsque nous avons eu ce combat de Montre- 

; tout et de Buzenval, où l'on a dit que j'étais ar- 
rivé en retard , cela m'a. été reproché très 

; vivement ; je vous montrerai tout à l'heure que 
la responsabilité de mon retard doit être attrî- 

' buée à îB. Jules Favre lui-même;quoi qu'il en soit^ 
après ce combat, on avait forcé le général Tro- 
chu à donner sa démission, ou, plutôt, on l'avait 

; destitué. Les membres du gouvernement de la 
défensenationale s'étaient réunisaveclesmaires, 
et ils avaient fait venir le général Trochu. Là, 
on lui avait dit qu*il fallait encore tenter une 

' grande sortie avec la garde nationale. Le géné- 
ral Trochu avait répondu : « jusqu'à présent, 
contrairement t à l'opinion de tous mes géoé- 
•» raux, j'ai été d'avis qu'il fallait tenter une 
• grande opération. Mais après l'essai fait à 
m Buzenval avec la garde nationale, je suis bien 
» obligé de reconnaître que j'ai eu tort, et je 
» suis fermement résolu à ne plus renouveler une 
*» pareille entreprise. » Alors, un des maires 
prit la parole et lui dit en termes courtois, mais 
très-prôcis, qu'il devait donner sa démifcsion. 
A cela, le général Trochu répondit que dans les 
circonstances présentes, personne ne pouvait 
abandonner volontairement son poste, mais 

; qu'on pouvait le destituer; et il ajouta : « — Je 
» vous ferai remat'quer qu'il ne faut point d'in- 
n teixègné dans le commandement militaire. Il 
» faut donc immédîateiûent me remplacer. Or 
» vous n'avez q^ue trois hommds en situation de 
n me remplacer ; c*e.4 lé général Le F Id, i<â 
» prêtent, ministre de la guerre. » 



DÉPOSITION DE M. LE GÉNÉRAL DUCROT 



XIX 



Le général Le Flô se leva immédiatement et 
dit : « Je ne puis accepter. » — « C'est ensuite 
» le général Ducrot, mais je dois vous déclarer 
» que le général Ducrot, à Tendroit de la garde 
» nationale, a des idées encore plus arrêtées que 
» moi ; il ne veut pas en entendre parler, et, par 
» conséquent, comme vous l'oulez opérer votre 
« sortie avec la garde nationale il faut néces- 
« sairement écarter le général Ducrot. 

« Il ne vous reste donc que le général Vinoy. 
» En conséquence je vous engage à le nommer, 
» sans même le consulter, parce qu'il pourrait 
» bien refuser. «Et c'est comme cela que Vinoj 
a été nommé. 

Le lendemain, MM. Jules Simon, Dorian et 
les maires convoquent le général Vinoy avec le 
général Bellemare et deux ou trois autres géné- 
raux, et là, on leur dit : « Messieurs, nous comp- 
wtons sur vous pour faire une grande opération. 
y Qu'est-ce que nous pouvons bien faire ? » 

Le général Vinoy répondit : « Nous n'avons 
»» qu'une chose à faire, c'est de continuer la dé- 
» fense des forts et de tâcher de ne point les 
» lîaîsserprendiî'e par l'ennemi. Quant à faire des 
» sorties, nous n'en voyons pas la possibilité» » 

Il y eut une grande stupéfaction et un grand 
mécontentement, mais l'on ne se tint pas pour 
battu; et le lendemain on convoqua des colonels, 
des chefs d'escadron, des officiers subalternes, 
chez M. Jules Simon. C'est ciiez lui qu'on avait 
convoqué cette réunion, et, pendant ce temps 
on se battait à l'Hôtel-de-Ville. Voici le langage 
qu'on tint à peu près devant les officiers. C'é- 
taient pour la plupart des officiers de mon ar- 
mée; ils vinrent, immédiatement après la séance, 
me raconter tout ce qui s'était passé. On leur 
dit ceci : « Voyons, vous êtes des hommes pleins 
» de jeunesse, de vigueur, d'ardeur etdepatrio- 
n tisme. Depuis trop longtemps vous souffrez de 
f» l'incapacité: et delà faiblessede vos chefs, in ca- 
»» paeité qui réduit à l'impuissance cette magni- 
>» fique garde nationale remplie d'une si gêné- 
ft rcuse ardeur. Certainement il en est parmi 
» vous qui ont recherché les moyens de forcer 
» les lignes ennemies?, qui ont étudié un plan de 
9» campagne. Dites-nous à ce sujet toutes vos 
» pensées et, si parmi les projets que vous expo- 
» sez, il s'en trouve nu offrant iFérifablement 
» des chances de sncoés, et si son auteur se sent 
» assez résolu pour tenter l'exécution, nous lui 
SI donnerons le coibmandement en chef, quel 
> que soit son grade aujourd'hui. » 

Voici à peu près ce qtie M. Jules Simon, mi- 



nistre de l'instruction publique et des cultes osa 
dire dans cette réunion. 

Ce fut, je crois, le commandant Bourgeois qui 
le premier prit la parole, et il dit : — « On 
>» a fait jusqu'à présent tout ce qu'il était 
n possible de faire. Au point où en sont 
• les choses on ne pourrait faire mieux, et à 
» moins d'être un malhonnête homme ou un 
»> fou, je ne puis pas vous proposer d'agir autre- 
» ment. » 

Et cela, Messieurs, a été dit et répété partons, 
de la même manière, sans exception. Et alors, 
le brave colonel Brancion, qui certainement est 
un des hommes qui ont le plus qualité pour 
parler de la garde nationale, prit la parole. Je 
cite textuellement la note qui m'a été donnée par 
un des officiers présents, et que j'ai conservée. 

« Les autres officiers de l'armée eurent tous 
« une opinion conforme. M. de Brancion ajouta 
€ cette considération que Buzenval avait mon- 
« tré que dans la garde nationale, les cœurs 
«vraiment patriotiques, représentés par quel- 
it ques personnalités de rang social plus élevé, 
« savaient se faire tuer, mais que la lie, qui 
composait les bataillons de marche, restait en 
« arrière ; que si de nouveaux efforts devaient 
a être tentés, la fraction honorable paierait 
« encore de sa personne, laissant derrière elle, 
« pour l'insurrection et le pillage, la majeure 
a partie, composée d'éléments viciés. » 

« Bref, tous furent unanimes pour recou- 
« naître qu'il n'y avait plus rien à tenter, que 
(( la partie était perdue, que le rôle militaire 
c devait céder la place à la diplomatie. » 

Dans le combat de Buzenval, nous avons eu 
la douleur do perdre le vieux marquis de Co- 
riolis qui, malgré son âge, avait voulu s'engager 
dans les bataillons de marche ; le peintre Re- 
gnault. 

Un membre* — Gustave Lambert. 

M. le général Ducrot. — Gustave Lam- 
bert appartenait à la ligne lorsqu'il a été 
tué. Il était sergent au 119® de ligne. Il s'était 
engagé. Au début du siége^ il était colonel de 
la garde nationale. Quand il vit ce que c'était, 
quand il se trouva au milieu de toutes ces mi- 
sères et de toutes ces faiblesses, comme c'était 
un honnête et brave homme, il se décida à 
donner sa démission de colonel de la garde 
nationale et il vint me demander la^ permission 
de s'engager dans mon armée. Il y a fait son 
service comme simple spldat au IlSl® de ligpe, 
et ensuite comme caporal. Il est venu dîner un 



XX 



ENQUÊTE SUR LE 18 MARS 



jour chez moi avec son colonel, il était caporal I 
et il a été tué, comme sergent, dans le parc de 
Buzenval, dans les rangs du 119® de ligne. 

Un menibre. — Je vous demande pardon, 
général, il me semble qu'il faisait partie d'une 
espèce de réunion dite de Bois-Robert, ou un 
nom analogue ? 

M. le général Ducrot. — C'est possible, 
cela peut remonter à l'époque où il faisait partie 
de la garde nationale, mais je vous afiSrme qu'il 
a appartenu à l'armée régulière pendant la plus 
grande partie du siège. Vous pourrez demander 
des renseignements au colonel Cholleton qui 
commandait le 119°. 11 est venu dîner avec moi 
aux Lilas. Je trouvai que c'était réellement 
beau pour cet homme, un homme de génie qui 
honorait la France, de donner sa démission de 
colonel, pour venir combattre sérieusement 
tous les jours dans les rangs de l'armée, et, 
quoique caporal, je Tai fait dîner avec moi. 

Je vous ai dit, Messieurs, que M.- Jules Favre 
avait été cause de mon retard à Buzenval. Eh 
bien, oui, c'est positif et voici comment. 
J'abuse peut-être de votre patience ? 
(Non ! Non I parlez \) 

J'avais eu des discussions avec ces Messieurs, 
parce que je me refusais à employer la garde 
nationale en masse. A la suite d'une de ces 
discussions, j'engageai moi-même le général 
Trochu à essayer quelque chose avec le géné- 
ral Vinoy qui, jusque-là, avait été sous mes 
ordres. En effet, il y eut une convocation d'ofâ- 
ciers généraux, de ceux qui étaient sous mes 
ordres et qui en. furent détachés momentané- 
ment; dans cette réunion on voulut leur per- 
suader qu'il fallait faire une opération sur 
Versailles par Châtillon. Cela n'avait pas le 
sens commun, mais enfin c^était toujours l'idée 
populaire qu'il fallait aller à Versailles. On ne 
sortait pas de là, on semblait ignorer les travaux 
formidables que les Prussiens avaient faits de 
ce côté dès les premiers jours du siège et qui 
couvraient tous' les plateaux. Si on était par- 
venu sur lé plateau au-delà de Châtillon et de 
Clamari, on se serait i;rauvé soumis au feu 
croisé de Tartillerie des redoutes établies en ar- 
rière ; il n'y en avait pas pour un quart 
d'heure : c'eût été une destruction complète. 

Mais enfin on n'avait pas voulu me croire et 
il était décidé qu'on ferait une opération. On 
convoqua chez M. le général Trochu 26 ou 2*7 
officiers généraux ; comme je l'ai dit, je n'en 
étais pas, on m'avait mis» do côté. 



Là, ces Messieurs, à l'unanimité, déclarèrent 
que ropération de Châtillon n'avait pas le sens 
commun, qu'elle ne pouvait passe faire. 

Le général Bertauld, un brave soldat, celui 
qui a contribué à reprendre Paris, et qui s'est 
très-bien conduit pendant tout le siège, leur 
dit que si l'on voulait absolument arriver à 
Versailles, ce qui n'était peut-être plus* possible, 
il fallait tenter d'y arriver par Montretout et 
Buzenval. C'était une opération difficile, mais 
peut-être pouvait-on tenter quelque chose. Cette 
idée eut du succès et l'on se sépara en disant : 
nous allons penser à cela. Et en effet, le géné- 
ral Trochu me fit appeler pour me donner com- 
munication du projet. Quand je sus qu'on voulait 
faire cette opération sur Versailles, je me dis : 
Mon Dieu ! je suis iîn obstacle à tous leurs pro- 
jets : Il ne me convient pas de conserver la 
direction d'opérations que je blâme, que je 
trouve absurdes. Et alors, j'écrivis au général 
Trochu pour lui envoyer ma démission, ajoutant 
que j'entendais bien ne pas séparer mon sort de 
celui de l'armée que j'avais commandée jusqu'à 
ce moment, mais que ne pouvant pas me charger 
d'opérations que je désapprouvais,je considérais 
comme un devoir de ne pas en conserver la di- 
rection, et que je demandais pour toute faveur, de 
rester à la tête des vaillants éclaireurs de mon 
quartier général, qui avaient été organisés par 
le brave capitaine de Néverlée, que nous nous 
connaissions bien, et que du moins, au milieu 
d'eux, j'aurais la satisfaction de finir en bonne 
compagnie. 

Là-dessus le général Trochu me répondit par 
une lettre datée du 7 janvier : 

« Cher ami, 

ce Dans les circonstances où sont Paris et le 
« Pays, ta résolution ne serait pas comprise et 
« ne pourrait être justifiée. On comprend et on 
t honore la résolu tion d'un commandant de 
t fort ou de naviro qui, privé des moyens de 
c combattre jt ne pouvant plus soutenir la lutte, 
« fait sauter son fort ou son navire; mais on ne 
« peut pas admettre la décision qu'il prendrait 
« de'résignerle commandement, de se mêler àla 
a foule des combattants et de subir le sort 
« commun dans les rangs de son armée. • . 
• ....• .......... 

tt Je te supplie de ne pas donner suite à ton 
« projet. Si fortes et honnêtes que soient tes 
a convictions militaires, elles ne peuvent se 
a, concilier avec les devoirs civiques que les 



DÉPOSITION DE M. LE GÉNÉRAL DUCROT 



XXI 



« événements t'ont faits et nous ont faits à tous, 
c II faut que chacun de nous demeure à son 
« poste et 7 meure dans la forme qu'il plaira à 
M la Providence de décider.» 

Je fus trôs^touché de cette lettre, et j'allai le 
trouver. Je lui dis que puisqu'il considérait ma 
démission comme pouvant avoir de si graves 
inconvénients au point dé vue général, je la 
retirais; mais qu'il était bien convenu que je ne 
pouvais plus avoir la direction des opérations 
militaires, je me bornerais à exécuter de 
mon mieux- les ordres qui me seraient donnés; 
que, quant à la direction, je prétendais ne pas 
en avoir la responsabilité. Gela fut convenu. 

C'est alors que Topération de Montretout et 
de Buzenval fut arrêtée par ces Messieurs. Il y 
eut un conseil de guerre dans lequel je fus 
appelé et où je dis simplement quelques mots 
pour tâcher de faire comprendre que cette entre- 
prise n'offrait aucunes chances de succès pour 
moi qui avais là connaissance parfaite de tous 
les ouvrages de l'ennemi; que si nous parvenions 
à percer la premièreligne, nous tomberions sur 
une seconde, puis sur une troisième, et qu'alors 
il ne reviendrait pas un homme de notre armée; 
que ce n'était pas d'ailleurs avec la garde natio- 
nale qu'on pouvait tenter des opérations de ce 
genre. 

Mais enfin j 'acceptai un rôle dans cette affaire 
et il fut décidé que le général Yinoy comman- 
derait la colonne de gauche, le général de Bel- 
lemare le centre, et moi la colonne de droite. 

Le lundi 1*7, nous étions réunis au conseil du 
Gouvernement à 10 heures du soir. On discuta 
cette opération sur Versailles, et MM. Jules 
Favre, Emmanuel Arago, Jules Simon et autres 
insistèrent beaucoup, disant que le peuple 
voulait cette opération, qu'il fallait la faire 
absolument, qu'on était dans ces idées là, qu'il y 
avait chance de réussir. Quelques observations 
furent à peine écoutées, et enfin il fut décidé 
que l'opération aurait lieu. 

Alors, M. Jules Favre se leva et dit de son 
ton le plus solennel, au général Trochu : 

« Eh bien , général, maintenant que nous avons 
« décidé l'opération sur Versailleé, il s'agit de 
« convenir du jour; vous savez que lo temps 
« nous presse ; il faut donc que ce sôit le plus tôt 
« possible. Quand[pensez-vous|pouvoir faire cette 
« opération sur Versailles ? » 

Le général Trochu lui répondit :— « Voyons.. 
• C'est aujourd'hui lundi ou plutôt mardi, puis- 
qu'il etàt près de minuit, nous avons des 



« troupes à Rosny, à Bondy, qu'il faut faire 
«« revenir dans la presqu'île de GenneviUiers; 
« c'est assez long, nous ne pourrions guère 
« commencer l'opération que dans la nuit de 
« jeudi à vendredi. J'avoue que ce jour de 
« vendredi me contrarie, il inquiétera beau- 
« coup de gens; nous avons déjà tant de chances 
« contre nous qi^'il ne faut pas les augmenter, 
c On a déjà parlé des vendredis du général 
« Trochu. Je crois donc qu'il serait bon de 
« ne commencer l'affaire que dans la nuit du 
« vendredi au samedi. » 

— « Samedi 1 s'écria Jules Favre, c'est toute 
M une semaine encore ! Est-ce qu'avec beau- 
« coup de bonne volonté vous ne pourriez pas 
M avancer l'heure de l'action et la mettre dans 
M la nuit du mercredi au jeudi. — C'est impossi- 
« ble. répondit le général Trochu, il est minuit; 
<c nous sommes au mardi, songez-y; il faut 
M donner des ordres aux généraux des corps 
« d'armée, les transmettre aux généraux de 
« division, il faut préparer un plan et nous ne 
« pouvons faire cela en si peu de temps. » 

M. Jules Favre ne se rendit pas à ces raisons 
et répéta encore une fois : 

— «• Voyons, général, avec beaucoup de bonne 
« volonté et d'énergie, ne pourriez-vous pas 
« arriver à faire ce que je vous demande?» 

Le général Trochu ainsi pressé répondit: 
« A la rigueur avec beaucoup d'activité et 
« d'énergie, on y arriverait. — Eh I bien, c'est 
« convenu, dit aussitôt M. Jules Favre, nous 
M ferons cela dans la nuit du mercredi au jeudi.» 

Il était près d'une heure, nous nous sommes 
séparés. Le général Schmidt s'est couché et n'a 
préparé son affaire que le lendemain. Les ordre^ 
furent faits à la hâte et très écourtés. C'est le 
mercredi seulement que je regus l'ordre suivant. 

ORDRE POUR LA JOURNÉE 
DU 19 JANVIER. 

« Messieurs les officiers généraux comman- 
dant les colonnes d'attaque devront prendre 
toutes les dispositions nécessaires pour que 
les têtes de colonne soient arrivées et prêtes à 
se porter en avant à 6 heures du matin sur les 
positions respectives, savoir : 

« Celle de gauche, à la Briqueterie; celle du 
centre, derrière la Fouilleuse ; celle de droite, 
auprès de Rueil. Trois coups de canon précipités 
tirés à 6 heures du Mont-Valéricn, après un 
silence de toute la nuit, donneront le signal du 



-U^twC-» fc-v. ■-^'^wxw». ,j.^.. 



XXII 



ENQUÊTE SUR LE 18 MARS 



départ des'points'de concentration pour l'attaque 
des positions. » 

Quand je reçus cet ordre, je dis : c'est maté- 
riellement impossible, cela ne peut se faire 
ainsi, J'allai trouver immédiatetnent le général 
Trochu et je lui dis : « Mon cher ami, je 
« connais le terrain mieux que toi, je suis 
u resté trois mois dans la presqu'île de Gen- 
« nevilliers, et je te déclare qu'il est im- 
« possible que les têtes de colonnes soient à 6 
c heures au lieu du rendez-vous; au rond-point 
ti de Courbevoie, il va se produire un encom- 
« brement de voitures, d'iiîfanterie, de cava-* 
« lerîe, dont tu ne te fais pas une idée, 
« parce que cela dépasse rimagination. » 

Le général Trochu parut frappé de mes 
observations, et alors je lui dis : c II n'y a 
« qu'une chose à faire, envoie une dépêche au 
« Mont-Valérien pour prescrire de ne pas faire 
€ le signal avant 6 heures }/3, nous serons à 
« notre poste à cette heure; si nos têtes de co- 
« Ion nés ne sont pas arrivées, nous t'enverrons 
« une dépêche pour faire suspendre le signal. » 
lime dit : — c'est très- sage. En effet des ordres 
furent donnés en ce sens au Mont-Valérien. 

Je rentrai à la porte Maillot à dix heures, 
je réunis mes généraux de division pour donner 
mes dernières instructions, je ne me couchai 
pas: à 4 heures, je montai à cheval. 

Dés l'avenue de Neuilly je trouvai un encom- 
brement effrayant; je fus près d'une heure 
pour passer sur le pont. De l'autre côté du 
pont, je trouvai toute l'artillerie du général 
Vinoy qui était venue de ce côté, au lieu de 
passer par Puteaux et Suresne, pour arrivera la 
•briqueterie du Carrefour du Roi, 

A six heures, voyant que mes colonnes n'arri- 
vaient pas, j'envoyai, de la redoute du Moulin 
des-Gibets, un télégramme au mont Valérien : 
a Les colonnes ne ^ont pas là, j'attends. » 

Néanmoins, à 6 heures et demie, le mont Va- 
lérien donne le signal convenu : trois coups de 
canon et trois fumées. Personne encore ! Com- 
ment cela se faisait-il? je n'en savais rien. 

Voilà ce qui s'était passé. 

Le général Trochu était parti du Louvre de 
très-bonne heupe, mais il était en voiture, et 
n'avait pu passer au pont de Neuilly, de sorte 
qu'il n'était arrivé au mont Valérien qu'à 7 
heures un quart. Le alignai avait été donné à six 
heures tt demie; les troupes du mont* Valérien, 
sous les ordres du général Noël avaient engagé 



l'affaire, mais aucune des têtes de colonne n'était 
encore là, 

A 7 heures 1/4. je reçus enfin une dépêche du 
général Trochu, elle disait : « Nos têtes de co- 
» lonne ne sont pas encore arrivées. Le géné- 
» rai Noël s'est engagé seul, je fais courir 
» après lui pour l'arrêter, s'il en est temps en- 
» core ; pressez la formation de nos troupes,, je 
» ferai donner un nouveau signal dans une 
)) heure. » 

Mais Noël était tellement engagé qu'il ne put 
revenir sur ses pas. Le général de Bellemare le 
fit donc appuyer aussitôt qu'il eut sa première 
brigade formée, c'est-à-dire à huit heures; quant 
à moi dont les troupes venaient de St-Ouen, 
o'est-à-dire de 12 kilomètres, j'avais un retard 
proportionnel et, par suite de l'encombrement 
ma tête de colonne ne put arriver qu'à 10 heures, 
et c'est à cette heure seulement que je pus enga- 
ger ma première brigade. 

Voici comment l'influence de M. Jules Favre 
venant faire hâter le mouvement et avancer 
l'attaque de deux ou trois jours empêcha la 
préparation des ordres, la régularité dans leur 
transmission, et amena finalement un retard 
de deux ou trois heures suivant les distances. 

Si je vous raconte ce détail c'est pour vous 
prouver une fois de plus combien l'intervention 
des hommes incompétents dans les affaires de 
guerre est toujours funeste. Ainsi, je ne repro- 
che pas à M. Gambetta d'avoir pris la direction 
des affaires dans une certaine mesure, je recon- 
nais son énergie, son activité ; mais où je trouve 
qu'il est coupable au dernier degré, c'est d'avoir 
osé assumer sur sa tête l'immense responsabi- 
lité d'organiser etde diriger non seulement une 
armée mais plusieurs armées. C*est une présomp- 
tion insensée, un orgueil coupable. 

M. le comte de Rességuier. — On s'est 
beaucoup occupé de la divulgation des plans des 
sorties. Ainsi, la sortie sur la Marne a été gêné • 
ralement connue du public avant son exécution. 
Je faisais partie des ambulances de l'Interna- 
tionale; huit jours avant, nous savions le point 
par lequel on devait sortir. 

M* le général Diicrpt. — Vous ne pouviez 
le savoir que par hasard ou par présomption. Il 
n'était pas d'ailleurs difficile d'entrevoir les com- 
binaisons possibles. 

91. Ghaper. — Je confirme parfaitement ce 
que vous dites, mon général. 

M tesénéral.auci^t. —Je, pirenais mdi- 
méme la peine de faire les ordres et le^ fnstruc* 



DÉPOSITION DE M. LE GÉNÉRAL DUCROT 



XXIII 



tions, laissant en blanc les noms des lieux, les 
numéros des divisions qui devaient prendre 
telle ou telle part à Taction, et ce n'est que la 
veille de Taction que je faisais remplir ces 
tlancspar un officier d'état-n^ajor. Ainsi, lors du 
projet d'opérations sur Pontoise, pendant long- 
temps, il n'y eut que le général Trochu et moi 
dans le secret; je le suppliai de ne pas en par- 
ler ; ce ne fut qu'à la fin qu'on fit appeler les 
généraux de Chabaud-La-Tour et Guyot qui 
étaient des généraux spéciaux dont nous avions 
besoin, et Jules Favre,pour les mettre au cou- 
rant. 

Le 29 au soir, les Prussiens ne se doutaient 
pas de l'attaque; et sans cette crue, qui nous a 
forcés de retarder l'attaque de 24 heures, ils 
eussent été complètement surpris. 

Un peu avant minuit, j'étais sur les bords de 
la Marne avec MM. Krantz et Ducros, qui de- 
vaient établir les ponts ; nous avions constaté un 
commencement décrue et je dis aux ingénieurs: 
^ Cela ne vous donne-t-il pasquelqueinquiétude? 
— Non, répondirent-ils, cela n'a aucune impor- 
tance; nous allons commencer notre mouve- 

• 

ment tout à l'heure, n A minuit, je les quittai ; 
je remontai au fort de Nogent et là, j'écrivais 
des ordres, lorsqu'à deux heures du matin, 
M. Krantz arriva pâle, ému, me dire : «Il est 
» impossible de placer nos ponts ; la crue a pris 
n des proportions formidables; nos remorqueurs 
» ne peuvent passer sous le pont de Joinville ; 
» lios bateaux ont chaviré. »» Alors, je naontai à 
chevalet me rendis au fort de Rosny prévenir le 
général Trochu de l'incident qui nous arrivait au 
dernier moment. Jusque-là les Prussiens ne se 
doutaient de rien. Un moment nous eûmes la 
pensée de tenter un mouvement du côté du 
Raincy, mais nous vîmes bientôt les difficultés 
dans lesquelles nous allions nous lancer, et nous 
persistâmes dans notre premier projet. C était 
seulement un retard de 24 heures. La crue di- 
minua dans la journée et nous fîmes notre mou- 
vement le 30, au lieu de le faire le 29. 

M« le comte de Rességuier. — Comme je 
vous le disais tout-à-i'heure, dans la société In- 
ternationale de secours aux blessés, nous étions 
prévenus du mouvement sur la Marne, bien des 
jours avant son exécution. N'attribuez-vous pas 
cela à la présence de l'élément civil, dans les 
conseils militaires ? 

IL le gea^ralOuorot. -^ U n'y avait que 
àexiH hommes appartenant à l'élément civil qui 
oonnussent nos projets; MM. Krantz et Pucros, 



chargés de faire nos ponts. Je crois que vous 
voulez faire allusion à certains bruits q[ui ont 
couru, notamment sur le général Schmidt. Je 
n'ai pas pour sa personne, beaucoup de sympa- 
thie, mais quant à penser qu'il ait divul- 
gué nos plans, commis des indiscrétions com- 
me on Ta dit, trahi, je repousse bien loin cette 
pensée. J'afôrme sur l'honneur que^ dans ma 
conviction, cela n'est pas vrai. M. Schmidt, 
n*est pas mon ami, je peux donc être cru quand 
je dis que ce sont là de pures calomnie^ 

Un membre, — Le général Trochu l'a défendu 
contre ces calomnîesi. 

M. le comte de Rességuier.— Ainsi, selon 
votre impression, il n'y avait pas eu divulgation 
du plan ? 

M. le généra) Ducrot.—Non, c'était impos- 
sible. Maintenant nous étions enfermés dans un 
rayon très-limité, et quand on a l'habitude du 
métier,. on sait à peu près ce qui peut et doit fiie 
faire. 

Je tiens encore à dire ceci, puisque je suis 
entré dans cette voie. Si j'ai refusé d'opérer 
avec les masses des gardes nationales, j'étais 
tout prêt, au contraire, à opérer avec mes 
troupes. Ainsi, lors de l'affaire sur Versailles, 
j'avais proposé un contre-projet qui peut se ré- 
sumer ainsi. Mes troupes étaient divisées en 
six petites colonnes agissant sur des voies dif- 
férentes , mais ayant toutes le même objectif, 
c'est-à-dire des directions concentriques. On 
avait des chances de réussir avec de bonnes 
troupes. Car enfin, ce qu'on ne voulait pas 
comprendre, c'est que toutes les fois que nous 
marchions, nous arrivions nécessairement, fa-^ 
talement, à un goulot de bouteille ou défilé, et 
là, il ne ^'agit pas d'avoir beaucoup de monde, 
mais des têtes de colonnes solides qui peuvent 
forcer le passage. Lorsque nous sortions de 
nos lignes , d'assiégés nous devenions assié- 
geants; nous nous trouvions en présence de vil- 
lages fortifiés, de retranchements, de redoutes, 
et, de même que les Piusssiens n'ont pu parve- 
nir à enlever nos po&tes, nous ne pouvions es- 
pérer enlever les leurs. Aussi, je disais : « Vous 
avez tort de tromper la population de Paris ; il 
arrivera un moment où, fatalement il faudra lui 
faire connaître la vérité, vous l'entretenez d'il- 
lusions qui vous sauvent pour le moment, mais 
qui plus tard seront des armes puissantes contre 
vous. Ainsi, vous laissez croire 4 cette popula- 
tion que des armées extérieures viendront la 
délivrer; mais c'est un mensonge. ^ Et alors. 



XXIV ENQUÊTE SUR LE 18 MARS 

M. Emmanuel Ârago disait : « Pourquoi ne pas 
compter sur les armées extérieures 1 • — « Pour- 
quoi I parce que je connais leur composition, leur 
valeur ! parce que je sais ce dont elles sont capa- 
blesetle jour où l'armée delaLoire, par exemple, 
sera dans desplainescomm'e celles de la Beauce,. 
en présence de l'armée de Frédérick-Charles, 
elle sera indubitablement battue. D'ailleurs, j'ai 
plus d'habitude des choses de la guerre que vous, 
et dans les dépêches de Gambettaoù vous voyez 
un succès, une victoire, je vois un échec, un 
combat douteux. Je suis convaincu que ce que 
vous donnez à la population Parisienne comme 
victoire ou succès , n'est rien d'heureux pour 
nous. Voilà mon opinion ; il faut préparer la po> 
pulation de Paris à sa situation ; au lieu de pré- 
parer Topinion publi(|ue, vous êtes à sa remor- 
que ; marchez en avant, tâchez de la former. 
Vous en avez le moyen. La presse a une grande 
action. Puisque vous l'avez maintenue, nommez 
un syndicat de la presse, faites venir les repré- 
sentants des journaux, nous allons leur expli- 
quer la situation militaire de manière à leur 
faire partager nos convictions, à leur faire con- 
naître la vérité, et alors, comme parmi eux il y 
a beaucoup d'honnêtes gens, s'ils ne le sont pas 
tous, ils nous aideront à éclairer la population, 
notre rôle deviendra plus facile. » 

Un jour Jules Favre dit : « Dans l'état où est 
» votre armée, prenez garde aux fureurs popu- 
•t laires. — t Cela m'inquiète peu, lui répon* 
» dis-je, avec quelques bataillons et deux mi- 
» trailleuses, je viendrai à bout des fureurs 
» populaires. » 

J'ai dit, je crois, tout ce que j'avaisà dire. 

M. le Président. — Ne pourriez-vous pas 
nous donner quelques renseignements sur ce 
qui a suivi l'opération de Montretout ? 

M. le général Ducrot. — Je vous ai dit qu'a- 
près l'opération de Montretout, il y eut une ré- 
union des maires dans laquelle on obligea le 
général Trochu à se retirer; comme je m'étais 
lié à sa fortune et que la lutte était terminée, 
je demandai à être mis en disponibilité. Il y 
eut alors une réunion de quelques membres du 
Gouvernement de là Défense c^twnale et des 
maires, dans laquelle on appela des officiers 
subalternes. 

On voulait rechercher si parmi eux, il ne se 
trouverait pas un homme de génie capable de 
faire ce que nous avions essayé sans pouvoir 
j réussir. Cette réunion n'eut aucun succès. 
Ajlors, M. Jules Favre se décida à aller 



trouver M. de Bismarck pour traiter" avec lui. 

M. le Président. — C'est après la réunion 
des officiers généraux que M. Jules Favre prit 
cette décision ? 

M. le général Ducrot. — Non, c'est après 
la réunion dans laquelle avaient été appelés les 
officiers subalternes. 

Un mernbre. — Cette réunion eut-elle lieu 
aprèà Buzenval, ou avant? 

M. le général Ducrot. — Après Buzenval. 
Le général Trochu dit dans cette réunion, qu'a- 
près l'expérience faite à Buzenval de la garde 
nationale, il n'y avait plus moyen d'essayer d'en 
user. On lui dit : « C'est votre conviction, mais 
» la nôtre est contraire, » et on l'obligea à don- 
ner sa démission. Le général Vino|^, qui lui 
succédait, n'avait pas plus confiance que noua 
dans la garde nationale ; c'est alors qu'eut 
lieu une seconde réunion dans laquelle on ap- 
pela les officiers subalternes, espérant trouver 
dans ces éléments ce qu'on n'avait pu trouver 
dans Trochu, Vinoy et moi ; c'est dans cette 
réunion que le brave colonel de Brancion, qui 
avait mené avec tant d'ardeur son monde au 
feu, a déclaré que ce qu'on attendait alors des 
officiers était une folie. Il y a dans la garde 
nationale quelques personnalités d'élite qui se 
font tuer, mais c'est le petit nombre. Tous in- 
disciplinés, nous les avons vus à Buzenval se 
débander, courir à un quart de lieue les uns des 
autres; tirer dans toutes les directions. Ils ont 
même tiré dans les jambes de mon cheval ; nous 
avons eu un quart de nos hommes tués par eux, 
et je ne sais pas si Lambert, dont nous parlions 
tout à l'heure, n'est pas une de leurs victimes. 

Je vous donnerai encore un détail sur la garde 
nationale.Un régiment avait pour objectif le parc 
de Buzenval. J'avais placé ce régiment de garde 
nationale entre deux régiments solides de l'ar- 
mée ; quand il arriva au parc de Boispréau, le 
colonel de Miribiel, qui commandait la brigade, 
pressa le colonel de faire avancer son régi- 
ment. Les gardes nationaux qui entouraient le 
colonel, en entendant cet ordre, s'écrièrent : 
<K Nous ne pouvons pas marcher, nous sommes 
» fatigués, nous n'avons pas mangé depuis hier, 
y> nous voulons faire la soupe. » 

Ils sont restés ainsi dans le parc de Boispréau 
à faire la soupe. Ils l'ont même faite deux fois. 
Le colonel de Miribiel, les envoya chercher par 
son aide de camp ; ils ont trouvé je ne sais quel 
prétexte et ne sont pas venus. Le soir ils sont 
rentiés à Paris, et ce régiment, dont je viens de 



DÉPOSITION Dïï M. LE GÉNÉRAL DUCROT 



XXV 



vous citer des exploits, a reçu à son retour 
8 croix, 8 médailles et 6 citations. Il fallait bien 
les contenter, donner satisfaction à Topinion 
publique qui était convaincue que la garde na- 
tionale était héroïque. 

M. le comte de Rességuier. — M. Jules 
Favre a dit qu'il avait eu beaucoup à lutter 
pour conserver les armes à la garde nationale. 
Croyez- vous que Ton aurait pu désarmer la garde 
nationale ? 

M. le général Ducrot. — Quand Trochu 
m*a fait connaître cette clause, jeluidis : « C'est 
insensé, on ne nous laisse que 12,000 hommes 
et la garde nationale ; il aurait mieux valu 
15,000 hommes sous les armes et pasde gardena- 
tionale.» Trochu me répondit : «< Nous ne Tavons 
pas pu. Il y a certaines considérations politiques 
que tu n'apprécies pas. »» Et, en effet, je ne les 
appréciais nullement, et j'aimais mieux^jele 
répète, 3,000 hommes de la ligne de plus. 

Nous avions alors dans Paris une armée qui 
était bonne, et surtout une mobile excellente. 
Je citerai les groupes des mobiles bretons, des 
mobiles de Seine-et-Marne de Tarn-et-Garonne, 
de la Côte- d'or, du Loiret, qui étaient animés 
contre les hommes de désordre d'un sentiment 
très-hostile, surtout après le désarmement. Il y 
avait en eux un élément puissant, qu'il eût fallu 
maintenir, surtout en présence de l'insurrec- 
tion qui était inévitable, que tout le monde 
voyait venir ; en face de V Internationale , dont 
je connaissais bien les agissements, puisque des 
délégués étaient venus, après la capitulation, 
me demander de me mettre à leur tète pour 
fonder une république générale de tous les Etats 
de l'Europe et pour renverser tous les souve» 
rains. 

M. le comte de Rességuier. -*- Croyez-vous 
qu'il y ait eu un moyen pratique de désarmer la 
garde nationale au moment de la capitulation ? 

M. le général Ducrot. — Oui. J'aurais de- 
mandé aux Prussiens la suspension des hosti- 
lités, et elles étaient suspendues parle fait. 
Puis, avec mon armée, j'aurais donné Tordre à 
la garde nationale de rendre ses armes. Le 
général Trochu disait que c'était honteux en 
présence de Tenneml. Il espérait gouverner, et il 
a en effet gouverné pendant un certain temps 
par laforce morale. Il ne faut pas se le dissimu- 
ler, il y a quelqu'un plus coupable que Tro- 
chu, quemoi, que nous tous, c'est le ministre de 
la guerre, etle commandant de Tarmée de Paris 
qui n'ont pas pris les mesures nécessaires pour 



étouffer dans son germe l'insurrection. On s'est 
fait des illusions ; on s'en est cru maître. On 
répétait : ce n'est rien, tout cela va s'arranger, 
et on n'a pris aucune précaution. On aurait dû 
enlever les culasses des canons qui étaient entre 
les mains de la garde nationale, on pouvait 
noyer les poudres; on n'y a pas songé. L'on au- 
rait pu, après la capitulation, former d'excellents 
corps à l'aide des mobiles ; vous eussiez 
formé des volontaires excellents avec chaque 
régiment. 

En renvoyant les classes on a désorganisé les 
régiments ; et, la veille du 18 mars, on avait 
des régiments qui ne comptaient pas plus de 
500 anciens soldats et qui recevaient des contin- 
gents aussi nombreux venus d'autres corps. 

' Un membre. — Comment vous expliquez* 
vous cet aveuglement ? Est-ce que l'intervention 
des maires de Paris n'a pas eu une grande in- 
fluence sur ces décisions? 

M. le général Ducrot. — En effet. C'est un 
grand danger d'employer dans la machine gou- 
vernementale des hommes d'essence révolution- 
naire qui fuissent toujours par perdre le pou- 
voir, parce qu'ils sont toujours fatalement en- 
traînés à verser du côté où ils penchent. 

U7Î membre: — Vous nous parliez de récom- 
penses abusives données àde mauvais bataillons. 
A qui en revient la responsabilité? 

M. le général Ducrot. -— C'était une des 
exigences imposées à ce pauvre Clément Tho- 
mas qui était toujours en équilibre instable, 
entre Tordre et la révolution. 

Un membre. — Ainsi c'est le général Clémenl 
Thomas qui a commis ces erreurs? 

M. le général Ducrot — Nous-mêmes sou- 
vent, nous commettons des erreurs; nous don 
nous des récompenses à de^ gens qui ne les mé< 
ritent pas, et nous laissons de côté ceux qui lei 
méritent. Quand on a 100,000 hommes entre lei 
mains, il est presque impossible de ne pas com* 
mettre d'erreurs. Clément Thomas était dan: 
cette situation, il avait 200,000 hommes sou; 
ses ordres. On lui avait cité un régiment comm* 
s'étant signalé, il l'a cru. * 

Un membre. — Voûdriez-yous compléter c« 
que vous disiez sur ràrmée après la capitulation 
Nous avions, disiez-vous, une bonne armée ? 

M. le général Ducrot. — C'est-à-dire, non 
avions de bonnes troupes et une garde national 
mobile excellente. D'abord, vous savez qu'oi 
avait conservé une di'vision armée de I2,00i 
hommes; on avait un peu forcé le chiffre et oi 



. y • mu:.*» ''"' 



XXVI 



ENQUÊTE SUR LE 18 MARS 



était arrivé à 13,000; ajoutez à cela les gen- 
darmes et les gardiens de la paix, 3,000; il y 
avait rééHement entre les mains du comma-n- 
dant de Paris 16,000 hommes. Maintenant vous 
aviez les hommes désarmés qui, désœuvrés, 
étaient restés mêlés à la population de Paris, pen- 
dant pi usietfrs semaines; et, àcepropos, permet- 
tez-tnoi de vous dire quelques paroles que j'ai 
prononcées dans le 8« bureau, à la séance du 
4 mars, et qui vous prouveront que les avertis- 
sements n'ontpas manqué au Gouvernement. On 
discutait la question du transfert de TAssemblée 
à Versailles; M. le général Le Flô cherchait à 
nous convaincre des avantages de cette mesure ; 
il affirmait que la situation de Paris était excel- 
lente, que lesïParisiens étaient fatigués degarder 
kurs canons, qu'ils allaient les rendre et que 
taut rentrerait dans l'ordre. A cela, je répondis 
dans les termes suivants : ( C'est la copie du 
procès-verbal de la séance du 4 mars) 

f Contrairement à l'avis de M. le Ministre de 
» la guerre, je pense que le danger est très- 
» sérieux. Les gens de Belleville évidemment 
» sont peu redoutables par eux-mêmes, et, dans 
I» des circonstances ordinaires, il suffirait de 
B quelques coups de mitrailleuse pour en finir. 
» Mais, aujourd'hui, ils peuvent donner à leur 
» soulèvement un prétexte auquel les uns se 
» laisseront prendre, et que les autres éxploite- 
• ront. Ils diront, comme ils le disent déjà, que 
» la paix, au prix qu'elle a coûté, est une lâ- 
o> chetéjUn crime contre la nation, et ils trou ve- 
» ront des hommes résolus. Il y a en ce moment 
» à Paris un grand nombre d'anciens francs- 
ù tireurs, gens de peu de valeur morale, pour 
» la plupart, mais très-énergiques; ils forme- 
» ront des groupes autour d'eux, et seront des 
» têtes de colonne capables d'une action très- 
> vigoureuse. 

» Il est fâcheux que, dès la première tenta- 
» tive, l'insurrection n'ait pas été étouffée. // 
» faudra, plus tard, un siégr peut-êlre, 

» Et d'ailleurs, il n'y a pas que Paris qui soit 
» menacé. Le mouvement s'étendra, on ne peut 
** oublier qu'un grand nombre de départements 
)) sont encore à l'heure présente administrés par 
T» des hommes de désordre. (Extrait du procès- 
» verbal de la séance du 4 mars 1871). » A ces 
observations, M. le Ministre répotidit avec une 
certaine vivacité qu'il faisait son po^^sible pour 
maintenir Tordre, non-seulement à Paris mais 
encore dans le reste de la France, que précisé- 
ment en ce mom^"^ il s'occupait d'organiser 



une armée a Lyon et qu'il avait l'intention de 
proposer au Chef du pouvoir «xécutif d^ m'^n 
confier le commandement. 

Je répliquai que j'étais fort touché de la bien- 
veillance de M. le Ministre de la Guerre, méjs 
que j'étais fermement résolu à n'accepter aucun 
commandement, aucune position officielle, tant 
que je verrais dans les conseils du Gouverne- 
ment et sur, lés bancs des Ministres, MM. Jules 
Favre, J. Simon, J. Ferry et le Ministre de la 
Guerre lui même. « J'ai été trop souvent eo con- 
» tradiction avec ces Messieurs pendant le siège 
» de Paris, pour vouloir recommencer la lutte.» 

Un memdre. — Il est fâcheux qu'avec le« 
éléments dont on disposait on n'ait pas agi au 
début de l'insurrection, 

M. le général Ducrot. — J'ajouterai en- 
core une observation. Vous aviez d'excellents ré- 
giments, la division Faron qui est et qui a tou- 
jours été excellente, les gendarmes et les gar- 
diens de la paix; mais le 18 mars, les troupes 
n'ont pas reçu d'ordres précis ; ou plutôt on leuf 
donnait Tordre de ne pas tirer, de ne pas répan- 
dre le sang. Il est arrivé ceci, c'est que de 
malheureux bataillons se sont trouvés au mi- 
lieu de la population qui les pressait et a fini par 
leur prendre leur fusil ; on les a forcés de met- 
tre la crosse en l'air ; n'importe quelle troupe 
placée dans cette situation eût agi comme l'ont 
fait ces pauvres bataillons. Je vous citerai un 
exemple. 

Un commandant de gendarmerie dont le nom 
ne me revient pas en ce moment à la mémoire, 
occupait le Palais de l'Industrie. 

Il me raconta ainsi qu'il suit la journée du 
18 : « Je savais que cela allait mal du côté de 
« Montmartre, que des groupes se formaient 
« pour descendre vers la place de la Ooncorde. 
t Tout à coup, je -^ois arriver un lieutenant- 
« colonel d'état-major qui m -apportait un ordre. 
1 II me dit que le général m'ordonnait de bien 
« prendre mes dispositions, mais surtout, d'é- 
« viter l'elfuûion du sang; puis il partit ensuite 
« au galop sans donner d'autres ordres. Je me 
et miô à réfléchir sur ce qui m'avait été dit, et 
KJe conclus que pour bien prendre ses dispo- 
« sitions, et surtout éviter l'eff'usion du sang, 
(( quand on avait devant soi des gens armés, le 
« meilleur moyen c'était de s'en aller, et je me 
« retirai à l'école militaire. » 

Vous savez encore comment ont été aban- 
donnés sans ordres les régiments et les batte- 
ries qui étaient au Luxembourg. Rappelez-voua, 



«.■^ 



DÉPOSITION DE M. LE GÉNÉRAL DUCROT 



XXVII 



Messieurs, un mot qae j'ai dit de ma place dans 
une séance de nuit en comité secret. Un de nos 
collègues disait à la tribune que Tarmée était 
démoralisée ; je demandai aussitôt la parole pour 
un fait personnel et je répondis que quoique 
membre de cette assemblée je ne pouvais oublier 
que j'appartenais toujours à Tarmée et que je 
croyais devoir protester contre Texpression em- 
ployée. *i Non, Tarmée n'est pas démoralisée, 
mais elle n'est pas commandée et le jour où 
Ton saura et l'on vouHra s'en servir, on la 
trouvera. »» 

Un membre. — Je me souviens parfaitement 
de cet incident, 

M. le Président. — Permettez-moi de 
vous faire observer que ces faits appartiennent 
à la commissioti du 18 mars. 

M. le général Ducrot — C'est parce que 
je croyais ces renseignements utiles, que je les 
développais. 

Un membre. — Il a été question, en pro- 
vince, de votre départ de Paris, pendant le 
siège ; à votre place est parti Gambetta. Savez- 
vous quelque chose des délibérations qui ont eu 
lieu à ce sujet, et connaissez-vous les instruc- 
tions qui avaient été données à Gambetta ? 

M. le général Ducrot. — Je ne connais 
de ces faits, que quelques rapports. Je sais que 
la délégation de Tours, était très-molle, qu'elle 
ne prenait aucune décision, que Torganisation 
de la défense ne marchait pas ; c'est alors que 
le sentiment populaire exprima l'idée de m'en- 
voyer. Plusieurs personnes considérables vin- 
rent m'en parler. Je fis à ce moment une dé- 
marche auprès du général Trochu, pour lui 
dire : « Si tu crois que je sois plus utile au 
» dehors qu'à Paris, je suis prêt à partir. » Il 
me répondit : « C'est une grave déterminar 
»tion, elle a ses avantages et ses inconvé- 
» nients, je vais y réfléchir. » Je pense qu'il 
en a été question dans les conseils du Gouverne- 
ment. Mais, je ne pouvais faire l'affaire de ces 
Messieurs, ils savaient que je n'étais pas avec 
eux en communauté de sentiments et qu'arrivé 
en province, je ne ferais pas de politique et ne 
m'occuperais que de la défense nationale. Il 
leur fallait un homme du parti, et ils envoyèrent 
Gambetta. 

Un membre. — Un fait très-important est 
de savoir pourquoi on avait concentré le Gou- 
vernement à Paris, et envoyé au dehors une 
délégation dont on connaisisaitla faiblesse. Si on 
avait laissé le commandement pur et simple au 



général Trochu, les choses n'auraîent-elles pai 
eu un tout autre aspect? 

M. le général Ducrot. — Je crois qu^ellei 
eussent été beaucoup mieux. Mais il ne faut pai 
vous y tromper, personne ne croyait l'inves- 
tissement de Paris aussi prompt et aussi com- 
plet. Le sentiment général était que l'armée 
allemande, forte de l'ascendant moral que lui 
donnaient ses succès et avec son matériel im- 
mense, allait tenter de s'emparer de Paris, pai 
un coup de main ; ils avaient bien des chances 
pour réussir, car nous étions peu préparés. Notn 
pensée était donc qu^ils allaient tenter une en- 
treprise de ce genre et notre préoccupation étaii 
de nous mettre en mesure de résister à cette 
tentative, de quelque côté qu'elle se produisît, 
car nous ne connaissions pas leurs projets, et là 
était la difficulté. * 

La délégation a été envoyée dans cette pensée 
que les communications continueraient avec 
Paris, que Paris serait toujours le grand direc- 
teur, l'agitateur, le grand chef du mouvement; 
c'est pour cela que les meilleurs éléments furent 
conservés pour Paris, et qu'on envoya MM. 
Crémieux, Glais-Bizoin et les autres à Tours. 
Quand on vit au contraire que l'ennemi nous 
avait copaplètement investis, que les communi- 
cations étaient interrompues, on fut très em- 
barrassé. C'est pour éviter ou retarder cet in- 
vestissement que je tentai l'entreprise très 
audacieuse du plateau de Châtillon, au moment 
où l'ennemi marchait de Choisy-lè-Roy et Vil- 
lejuif sur Versailles. Il fallait risquer le tout 
pour le tout, mais vous savez le résultat de 
cette opération ; les zouaves se débandèrent au 
premier coup de canon et nous fûmes repousses. 

Avant de lever la séance, permettez-moi do 
vous donner connaissance d'un document que 
vous connaissez peut-être, mais je tiens à vous 
le rappeler. 

A la séance du 28 février, lorsqu'il s'agissait 
de délibérer sur la paix et la guerre, je disais 
ceci : 

« Le véritable élément de la défense est dans 
n l'esprit des populations ; les représentants 
» doivent le connaître. Si ceux qui les ont élus 
» sont disposés à se lever et à faire le serment de 
» mourir en combattant, aux champs, derrière 
» leurs haies, à la ville, dans leurs maisons, 
» alors la résistance est possible. » 

« Mais s'il n'en est pas ainsi, j'atteste, en 
« mon nom, comme général en chef, et j'ap- 
a porte ici l'opinion du général Chanzy, nos 



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xxvni ENQUÊTE SUR 

armées, aujourd'hui, sont incapables de lutter 
en rase campagne. » 

ffJ'ajouterai que nous avons une autre douleur 
et que nous* ne pouvons nous dissimuler que 
derrière le danger de Tennemi, il y a le danger 
de la guerre civile. 

« Je ne perdrai jamais le souvenir des diver- 
sions horribles que les hommes de désordre 
sont venus apporter à la défense nationale, et 
je me sens bondir le cœur d'indignation à la 
pensée qu'au 31 octobre, il m'a fallu quitter les 
Prussiens pour venir à l'Hôtel-de-Ville. Et 



LE 18 MARS 

M chose misérable à noter, pas un de^ chefs de ce 
n parti, si disposés à l'insulte et à l'étalage de 
M patriotisme, ne s'est exposé devant l'ennemi. *» 
M Oh ! j'ai tant souffert du mal qu'ont fait ces 
» hommes, que je leur ai voué une haine éter- 
i>nelle. (Applaudissements prolongés). 

(Extrait du procès-verbal de la séance du ftwi- 
tième bureau du 28 février 1871 . 

{Séance du SOJidn 1811.) 






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PIÈCES JUSTIFICATIVES 



Les documents réunis et publiés dans ce troisième volum 
n'ont été communiqués à la Commission d'enquête sur 
18 mars, qu'après le dépôt du rapport de M. Delpit sur le burea 
de l'Assemblée nationale, le 22 décembre 1871. 



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COMITÉ CENTRAL 



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LA FÉDÉRATION DE LA GARDE NATIONALE 



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COMITÉ CENTRAL 



DE 



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LA FEDERATION DE LA GARDE NATIONALE 



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Pendant le siège, les principaux centres délimitation à Parisétaient: 

L'Internationale, 

Le comité central des Délégués des 20 arrondissements, 

Le comité central des fédérations ouvrières. Dans F Enquête du 
4 septembre, on trouvera l'explication de Torigine, des actes de 
ces différents cogf)ilés. 

Après la capitulation de Paris, un nouveau Pouvoir insurrection- 
nel surgit au sein même de la garde nationale, et joua le princi- 
pal rôle dans l'Insurrection du 18 mars. Ce fut le comité central, 
dont rbis'oire est écrite dans les journaux qui lui servaient d'or- 
ganes, et dans les nombreuses pièces authentiques qui se trouvent 
au dépôt de Ja Guerre. Nous avons eu communication de quelques 
unes de ces pièces que nous publions en les classant par ordre 
chronologique et en les rattachant au rapport par de courts som- 
maires. 

Le rapport de la Commission explique, page 44, comment avait 
été convoquée au Vaux-hall, le 15 février, une réunion des délé- 
gués de la garde nationale. 

Les bataillons de dix-huit arrondissements y étaient plus ou 
moins régulièrement représentés. Le but de la réunion était d'éta- 
blir un lien entre les bataillons de gardes nationaux fédérés, 
d'abord à Paris ensuite avec la province. 

La réunion, après avoir voté sur quelques propositions incidentes, 
sur l'obligation notamment, de procéder immédiatement à de nou- 
velles élections là où des options avaient fait des vides dans les 
ni. 1 



— 2 — 

rangs de l'Assemblée nationale; puis, sur lafornaule du mandat à im- 
poser aux Députés de Paris pour poursuivre la guerre à outrance, 
décida qu'un comî7é central serait placé à la tête de la fédération 
de la garde nationale, et l'on forma une commission composée de 
20 membres, pour rédiger les statuts de cette fédération. Le projet 
des statuts devait être soumis à l'approbation des délégués de la 
garde nationale, réunis ultérieurement en assemblée générale. 

a Cette proposition était tellement, dit un orateur, dans Tespritde 
tous, qu'elle fut votée par acclamation. > 

Le préambule des statuts soumis à l'assemblée fut adopté, ce jour- 
là, à l'unanimité et Ton décida que ce préambule serait inoprimé sur 
toutes les lettres de convocation envoyées aux délégués, comme le 
programme, la profession de foi des membres composant la réunion 
et de ceux qui viendraient à y adhérer. 

11 devait faire partie intégrante des statuts, et indiquait, disait- 
on, le moyen d'opposer à la tyrannie une barrière infranchissable 
et de remplacer l'exploitation humaine par la fraternité et la 
solidarité universelles. 

Il était ainsi conçu : 

COMITÉ CENTRAL 

DES DÉLÉGUÉS DE LA GARDE NATIONALE, 



CONVOCATION A L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 

En exécution de la décision prise à la salle du Tivoli VauhaulU le 15 février 1871, par l'As- 
semblée des Délégués de la Garde Nationale, la Commission nommée pont élaborêf led statnts 
invite toutes les compagnies de la Garde nationale à envoyer chacune un délégué pour les r^pr^ 
senter à l'Assemblée générale qui aura lieu le vendredi 24 février 1871, à une heure et demie. 
salle du Tivoli Yaucshall, rue de la Douane^ 46. 

Les délégués devront se munir d'une attestation établissant leur mandat. 



ORDRE DU JOUR 

Aeoeptation des statuts. 
Constitatioii da Comité eenir»!. 



^Mt 



-^ 3 — 

PRÉAMBULE DES STATUTS. 

Le devoir de tout citoyen est de concourir à la défense du pays et au maintien 
de l'ordre intérieur , non de l'ordre monarchique, mais de Tordre reposant sur 
les principes franchement républicains. 

Ses droits sont d'être électeur et d'avoir l'arme nécessaire à l'accomplisafê- 
ment de ses devoirs; la garde nationale doit désormais remplacer les armée» 
permanentes, qui ne furent jamais que des instruments de despotisme, et qui 
amenèrent fatalement avec elles la ruine du pays. 

Dans le but de préciser et de prescrire les devoirs, d'exprimer et de défendre 
les droits dès citoyens, et aussi pour établir et fortifier les liens d'union et de 
solidarité qui doivent faire de la milice citoyenne la seule force nationale à 
. l'exclusion de toute autre, il est établi un comité central de la garde nationale, 
dont la composition , les attributions et les fonctions sont réglées par de» 
Statuts. 

Le choix des représentants du peuple dans les divers conseils du pays étant 
un des actes les plus sérieux du citoyen, le comité central s'occupera également 
d'aider les électeurs à connaître et à apprécier les candidats qui se présen- 
teraient à leurs suffrages, de telle sorte que la notoriété publique ne puisse plus 
s'établir uniquement sur les succès faciles de procès politiques ou d'articles 
publiés périodiquement dans des journaux, et de façon à ce que l'homme du 
travail, le producteur, soit également appelé à représenter la Nation. 

En résumé : prescription des devoirs, défense des droits, expression des vœux 
des Citoyens, initiative enfin de toute proposition et des mesures nécessaires au 
développement de la grandeur du pays, au bien-être de tous et au salut de la 
République, tel est le programmé du Comité central, qui prend pour devise la 
formule républicaine : 



TOUS POUR CHACUN, CHACUN POUR TOUS. 



LES MEMBRES DE LA. COMMISSION ! 



1®^ Arr. * 

2® Arr. * 

3e — AwnaiicîGénofel, 10,ruedeBelleyme. 

4e _^ André AlavoiRe, 15, rue Pavée. 

5® — Manot, 2, rue du Haut-Pavé. 

6® — FPOiitlep,18,r.delaGraude.Cliaumiëre. 

7® — Badoîs, 85, rue Vanneau 

8® — Soleypole, 27, rue de Ponthieu. 

9* — Mayep, 44, rue de la Tour-d'Auvergne. 

10^ — Arnold^ 25, boulevard Magenta. 



ll^Arr. Pîconcl, 54, rue Oberkampf. 

12^ — Audoynaud, 57, rue Moreau. 

13° — Soneial, 19, rue Baudricourt. 

14® — Dacosia, rue Maison-Dieu. 

15° — Masson, 10, rue de la Rozière. 

16*^ — Pê, 25, rue de la Fontaine (Auteuil). 

170 — Weber, 3rt. rue Lévis (Batignolles). 

18° — TpouîlleJ, 101, rue de la Chapelle. 

19° — Lagardc, 11, rue Riquet. 

20° — Boiilt,50, rue Vilin, passage Dubois, 11, 



Le secrétaire, 
RAMEL, 

14, rue Traversièrc. 



Le président, 
COURTY, 

169, rue du Temple. 

* Ces deux arrondissements n'ayant pas été représcnU*s à la réunion du 15 février, sont invités 
à envoyer leurs délégués à celle du vendredi 24 courant. 

Pour tous les renseignements) s'adresser au délégué d'arrondissement, ou an si^e de It Com 
mission, chez le Président, 369, me du Templet 



_ 4 — 

La commission nommée se mit immédiatement à l'œuvre. 
Elle se réunit les 16, 17, 18, 19, 20 février. Le procès-verbal 

authentique des séances de cette commission existe; il n'est pas 

inutile de le publier. 

COMITÉ CENTRAL 

Des délégués de la Oarde nationale. 



Procès-verbal de la séance du mercredi 15 février ISTfl, à 9 heures du 
matin. 

A l'ouverture dé la séance, l'assemblée générale des délégués de la garde 
nationale procède à la formation du bureau. 

SONT ÉLUS : 

Président : le citoyen Lâpommerais ; 
Assesseurs : les citoyens Mayer et Courty: 
Secrétaire : le citoyen Ramel. 

Le citoyen Président fait d'abord observer que, devant le résultat des 
élections du département de la Seine, annoncé le matin même par les journaux, 
Tun des points principaux du programme de l'assemblée disparaît, puisque la 
majorité légale a été obtenue par quarante-trois des candidats à l'assemblée 
nationale. 

Le citoyen Ramel, secrétaire du bureau^ combat cette opinion, et il propose 
à l'Assemblée nationale de prendre la décision suivante : 

« Considérant que plusieurs des représentants élus à Paris ayant également 
w été élus çn province, il y aura lieu à diverses options qui laisseront vacants 
» à rassemblée nationale plusieurs sièges appartenant à la représentation de 
» Paris ; 

t Que ce même fait s'est produit aussi dans les départements ; 

c( Considérant que, dans les circonstances graves où se trouve la patrie, il 
)) est indispensable, pour la régularité et la validité de ses décisions, que la 
f représentation nationale soit au complet ; 

f Que l'urgence est évidente en l'état actuel des choses ; 

« Demande que, sur tous îes points de la Franca où des optionsauront fait 
> des vides dans les rangs de l'Assemblée nationale, les électeurs soient 
»» immédiatement convoqués pour procéder à de nouvelles élections; 

« Proteste de la nullité radicale et absolue de toutes délibérations et solu- 
» tiens qui émaneraient d'une assemblée incomplète.» 

Mise aux voix, cette décision est votée à l'unanimité. par l'assemblée. 

Le citoyen Piconel parle delà nécessité de maintenir la garde nationale 
avec ses armes et de lui laisser l'initiative la plus absolue dans toutes les affaires 
d« la patrie. 



— o — 



L'assemblée approuve. 

Le citoyen Soncial propose d^imposer aux députés de Paris d'exiger la 
guerre à outrance, plutôt que de subir une paix honteuse ou de céder la moin- 
dre partie du territoire; 

De maintenir la république par tous les moyens ; 

De mettre en accusation les membres du Gouvernement dit de la Défense 
nationale et ses acolytes, tels que M. Thiers; 

D'établir un comité de salut public ; 

De protester contre l'entrée des ennemis dans Paris après l'armistice, et de 
s'y opposer, même 1^ armes à la main. 

De protester enfin contre le désarmement ultérieur de la garde nationale, à 
laquelle devra toujours appartenir exclusivement le maintien de Tordre et 
l'honneur de défendre le pays. 

L'assemblée approuve tous ces points. 

Le citoyen Lbfèvre parle sur les statuts projetés d'un comité central de la 
garde nationale, et sur la nécessité de nommer les vingt commandants à délé- 
guer à ce comité, non par arrondissement, mais au prorata des bataillons de 
chaque arrondissement. 

L'acsemblée renvoie cette proposition à la commission qui va être nommée. 

Le citoyen Ramel, secrétaire du bureau, demande la suppression de toute 
faveur arbitraire au profit des commandants de bataillons, et de laisser le 
suffrage universel choisir tous ses élus au comité central. 

L'assemblée renvoie cette proposition à la même commission. 

Le citoyen Tbinoc demande qu'on fasse imprimer le projet de statuts du 
comité central et qu'il soit distribué dans chaque compagnie avant toute dis- 
cussion. 

L'assemblée renvoie aussi cette proposition à la même commission. 

Le citoyen Haroud demande qu'on fasse imprimer les convocations en 
nombre suffisant pour en adresser plusieurs à chaque compagnie. Il demande 
aussi que les convocations soient mieux faites à l'avenir,pour que les assemblées 
soient toujours le plus nombreuses possible. 

L'assemblée approuve. 

Le citoyen Président met aux voix le projet d'un comité central de la garde 
nationale, et la nomination d'une commission provisoire de vingt membres, 
dont une par arrondissement, pour élaborer un projet de statuts qui sera en- 
suite soumis à l'approbation des délégués de la garde nationale réunis en 
assemblée générale. 

Le citoyen Faltot demande que, préalablement au vote sur les propositions 
du président, on s'asfcure que les vingt arrondissements de »Paris et les deux 
arrondissements ruraux sont représentés à l'assemblée. 

L'assemblée approuve. 

La vérification établit que tous les arrondissements de Paris, moins le pre- 
mier et le deuxième, sont représentés à l'assemblée, et que les arrondissements 
de Saint-Denis et de Sceaux n'y sont pas représentés. 

L'assemblée décide qu'il sera passé outre aux absences constatées, que des 



— 6 — 

mesures seront prises pour appeler le premier et le deuxième arrondissement à 
nommer leurs délégués le plus tôt possible; que, quant aux arrondissements 
de Sceaux et Saint-Denis, la question est entièrement réservée à leur égard ; et 
qu'il va être procédé à la nomination des délégués des dix-huit arrondissements 
représentés, si l'assemblée vote affirmativement les propositions du président. 

Mises aux voix, ces propositions sont votées à l'unanimité par l'assemblée. 

En conséquence, les délégués de chaque arrondissement représenté se retirent 
pour délibérer en comités séparés sur le choix des délégués à la commission 
provisoire. 

Ces délibérations terminées, chaque groupe d'arrondissement apporte au 
bureau de l'assemblée le nom et l'adresse de son élu, et le président annonce à 
rassemblée le résultat d'ensemble comme suit : 

Les représentants du 3* arrondissement ont élu le citoyen Armand GénotkL; 
10, rueDebellejme; ceux du 4^, le citoyen André Alavoine, rue Pavée, n° 15, 
ceux du 5«, le citoyen Manet, 2, rue du Haut-Pavé; ceux du 6«, lé citoyen 
V, F. Fronxieb, 18, rue de la Grande- Chaumière, ceux du 7, le citoyen Badois, 
35, rue Vanneau; ceux du 8®, le citoyen Soleyrole, 2*7, rue de Ponthieu; 
ceux du 9* le citoyen Mayer, 44, rue de la Tour-d'Auvergne ; ceux du 10®, le 
citoyen Arnold, 25, boulevard Magenta; ceui^ du 11®, le citoyen Piconel, 59, 
rue Oberkampf ; ceux du 12®, le citoyen Audoynaud, 57, rue Moreau ; ceux du 
13«, le citoyen Soncial, 19, rue Baudicourt ; ceux du 14®, le citoyen Dacost.a, 
8, rue Maison-Dieu; ceux du 15% le citoyen H. Manson, rue de la Rozière: 
ceu:?: du 16% le citoyen Pé, 25, rue de la Fontaine, Auteuil; ceux du 17« le 
citoyen Weber, 36, rue Lévis,à Batignolles, ceux du 18«, le citoyen Trouillet, 
101, rue de la Chapelle; ceux du 19*^, le citoyen Lagarde, 11, rue Riquet; 
ceux du 20% le citoyen A- Boint, 50, rue Vilin, passage Dubois, 11. 

Plusieurs citoyens demandent que les citoyens qui ont pris part au projet de 
statuts déjà soumis à l'assemblée, et renvoyé à la commission provisoire, soient 
cons»ultés par elle, et que cette commission ait la liberté absolue de ses actions 
et de son initiative. 

L'assemblée approuve cette proposition à l'unanimité. 

Le citoyen Piconel proteste avec indignation contre le jugement inique 
rendu par le conseil de guerre contre les colonels Piazza et Brunel. 

C^s courageux citoyens mirent leurs bataillons sous les armes pour sauver 
Paris de la honte d'une ignoble capitulation. 11 maudit les juges. 

L'assemblée se joint à lui pour proclamer que les citoyens condamnés ont 
fuit Isur devoir et ont bien mérité de La pairie. 

Rien n'étan^plus à l'ordre du jour et aucun citoyen ne demandant encore la 
parole, le citoyen président a levé la séance, 

Le Président, Le S^crçtaire,_ 

Signé : ÇouRTY. Signé : Ramei^. 

Travaux db la Commission. 
A TiBSUé d% la séance dont le prooès-verbal précède, les ineiabres de la 






commission nommée pour Télaboration des statuts en ont délibéré, et ont fixé 
leur première a;îsemblée au lendemain seize février, trois heures de relevé, 
à la salle du Tivoli Vauxhall. 



Procès-verbal de là séance de la commission à la salle de Tivoli Vaux- 
hall, le 16 février 1871, à trois heures de relevée. 

A Touverture de la séance, la commi-^sion procède à la nomination d*un 
président et d*un secrétaire, pris en dehors de ses membres, et qui n'auront 
pas voix délibérative. 

Sont élus jusqu'à la fin des travaux de la commission. 

Président : le citoyen Courty, 169, rue du Temple ; 
Secrétaire : leeitoyen Rambl, 41, rue Traversière. 

La Commission passe ensuite à l'élaboration des statuts du Comité central de 
la garde nationale. ' 

DISCUSSION DE l'aBTICLE PJBEMIER. 

Après âVoir délibéré, là Commission adopte à Tunanimité le texte suivant : 
« Le Comité central est formé : 

i^ Dun délégué élu à cet effet dans chaque compagnie, sans distinction de 
grade ; 

2® fies côiûmandantâ, qui auraient été élus par le cercle de leur bataillon . 
Cette décision fté pourra être prise en leur présence. 

Ces délégués, quels qu'ils soient, seront toujours révocables par ceux qui lei 
auront nommés, m 
La Commission passe à la discussion de l'article deux; 
Et, api^é^ en avoir délibéré, elle adopte à l'unanimité le texte suivant : 
« Le bureau du Comité central, pris dans son sein, sera (Composé de : 
Un Président; 
Un Vice-Président; 
Quatre Assesseurs ; 
Deux Secrétaires ; 
Un Trésorier. 
11 sera élu en assemblée générale, et pour six mois. Seules, les fonctions de 
Trésorier auront la durée d'une année. 

Les membres du bureau iont rééligibles et révocables. » 
La commission passe à la discussion de l'article trois. 

Les délibérations sur cet article s'engagent , et, ne pouvant être terminées 
dans cette séance, la séance fest levée à sept heures et demie du soir, et la com- 
mission s'ajourne au lendemain à trois heures de relevée, au même lieu. 
Le Président^ Le Secrétaire, 

Signé : CôuiiTt. Signé : Ramel. 



rfi>i*ii^ 



Procès-verbal de la séance de la commission au Tivoli Vauxhall, le 17 fé- 
vrw ISTfl; à trois heures de relevée. 



La séance s'ouvre sur la continuation de l'article trois, après adoption du 
procès-verbal ci-dessus. 

Et, après avoir complété ses délibérations, la commission adopte à l'unanimité 
le texte suivant : 

H Chaque compagnie se réurira tous les quinze jours, à moins de convocation 
urgente du comité central. Ces réunions prendront le nom de Cercle de 
compagnie, et auront à discuter, outre leurs intérêts particuliers , les motions 
ou propositions d'intérêt général qu'elles désireraient porter à la discussion du 
cercle de bataillon ou du comité central , et celles que le comité central ou le 
cercle de bataillon soumettraient à leurs délibérations. » 

La commission passe à la discussion de l'article quatre. 

Et, après en avoir délibéré, elle adopte à l'unanimité le texte suivant : 

•< Chfique cercle de compagnie devra élire, au scrutin de liste, cinq délégués, 
dont un spécialement désigné pour faire partie du comité central. Un suppléant 
devra lui être désigné pour les cas d'empêchements. 

Le& cinq délégués des compagnies du même bataillon formeront le Cercle dit 
du bataillon. 

Ce cercle se réunira dans les trois jours qui suivront les réunions des cercles 
de compagnies, et, en cas d'urgence, sur la convocation de son bureau, n 

La commissioB passe à la discussion de l'article cinq. 

Etf après en avoir délibéré, elle adopte le texte suivant : 

« Le cercle de bataillon est appelé à décider de toutes les questions intéres- 
sant le bataillon. Il devra, en outre, transmettre immédiatement au comité cen- 
tral toutes les questions d'intérêt général qui lui seront soumises. 

Toute T^roposition appuyée par un cercle de bataillon sera de droit mise à 
l'ordre du jour des séances du comité central. 

Cette dispoisition ne saurait atténuer l'initiative accordée aux cercles de com- 
pagnies par l'article trois. •» 

La séance est levée à sept heures et quart du soir, etla commission s'ajourne, 
pour la continuation, au lendemain matin, dix heures, au même lieu. 

Le Président, Le Secrétaire^ 

Signé • CoURTY. Signé : Ramel. 



Procès-verbal de la commission au Tivoli Vauxhall, le 18 février 18*71, à 
dix heures du matin. 

La séance ^'ouvre par l'adoption du procès-verbal de la dernière réunion, lu 
par le secrétaire. 

La comnoission pasbe ensuite à la discussion de l'article six. 

Et, après en avoir délibéré, elle adopte à l'unanimité le texte suivant : 

M Trois membres par arrondissement seront élus par le Comité central, et 
pris dans son sein, pour îovmev le gra^id comeil du comité. 

Ce conseil se renouvellera par tiers et par trimestre. Les membres sortants 
sont toujours réélj^ibles. 



— 9 — 

Les foDcticms du conseil sont : d'expédier les affaires courantes, de faire con- 
voquer par son bureau les réunions du comité central , de communiquer aux 
différents cercles les décisions de ce comité, et d*en assurer l'exécution immé- 
diate. 

Pour faciliter l'unité d'action, le bureau élu par le comité central sera aussi 
celui du grand conseil, n 

La commission passe à la discussion de l'article sept; 

Et, après en avoir délibéré, elle adopte le texte suivant à Tunanimité : 

« Une commission dite de Vigilancey composée de cinq membres, sera nom- 
mée dans lé sein du grand conseil. 

La mission de cette commission est de veiller à ce que les décisions du comité 
central soient exécutées régulièrement. 

Elle avertit le grand conseil des cas imprévus ou urgents qui nécessiteraient 
une réunion générale du comité central, et elle prend, au besoin, toutes les me- 
sures à cet effet. 

Elle a aussi le droit de contrôle et d'investigation le plus absolu pour la véri- 
fication des livres de la caisse.» 

Lacommission passe à la discussion do Tarticle huit. 

Et, après en avoir délibéré, elle adopte à l'unanimité le texte suivant : 

« Les réunions du comité central auront lieu les premiers dimanches du mois, 
sauf l'urgence ; et, en cas d'élections, le grand conseil devra immédiatement 
convoquer le comité central en réunions quotidiennes, qui seront continuées 
jusqu'à ce qu'il ait arrêté la liste des candidats qui seront proposés aux électeurs 
au nom du comité central des délégués de la garde nationale, » 

La séance est levée à midi, et la continuation de la discussion est renvoyée à 
deux heures de relevée, au même lieu. 

Le Président, Le Secrétaire^ 

Signé : Couety. Signé : Bamel. 



Procès-verbal de la séance de la commission au Tivoli Vauxhall, le 18 fé- 
vrier 1871, à deux heures de relevée. 

A l'ouverture de la séance, la commission adopte à l'unanimité le procès-ver- 
bal de la dernière réunion, lu par le secrétaire. 

La commission passe ensuite à la discussion de Tarticle neuf, 

Et, après en avoir délibéré, elle adopte à l'unanimité le texte suivant : 

« Pour qu'une candidature soit soumise au comité central, elle devra être 
appuyée par un cercle de bataillon . 

Le comité central, après avoir entendu le candidat, décidera s'il y a lieu d'at- 
tendre le rapport d'une commission d'enquête pour se prononcer sur son admis- 
sion. 

Cette admission n'aura lieu qu'à la majorité des suffrages exprimés par les 
deux tiers au moins des membres du comité central. » 

La commission passe à la discussion de l'article dix. 

m. 2 



— 10 — 

Et, après en avoir délibéré, elle adopte à ruaanimité, le texte suivant : 
« Dans le cas où le nombre des candidats admis et inscrits au registre du 
comité central serait supérieur à celai à élire, un vote de l'assemblée générale 
du comité central décidera, au scrutin secret, ceux qui seront présentés aux 
suffrages des électeurs. » 

La commission passe à la discussion de Tarticle onze. 
Et, après en avoir délibéré elle adopte à l'unanimité le texte suivant : 
« Tout candidat qui, après son admission par le comité central, viendrait à 
démériter, pourrait, sur le rapport d'une commission d'enquête, être rayé du 
registre d'admission par l'assemblée générale. >» 
La commission passe à la discussion de l'article douze. 
Et après en avoir délibéré, elle adopte, à l'unanimité, le texte suivant : 
« Tout fonctionnaire au comité central sera, sur le rapport d'une commission 
d'enquête, révocable par l'assemblée générale. » 
La commission passe à la discussion de l'article treize. 
Et après en avoir délibéré, elle adopte, à l'unanimité, le texte suivant : 
a Une cotisatisation mensuelle, dont le minimum sera de cinq francs par com- 
pagnie, alimentera la caisse du comité central pour subvenir à ses frais géné- 
raux et d'administration, publicité, réunions, soutien des candidatures recom- 
U^andées aux électeurs par le comité central etc., etc. • 
La commission passe à la discussion de l'article quatorze. 
Et, après en avoir délibéré, elle adopte à l'unanimité le texte suivant : 
« Il sera remis à chaque délégué, membre du comité central, une carte per- 
^^onnelle qui lui servira d'entrée aux réunions de ce comité. » 

La séance est levée à sept heures du soir, et la continuation de la discussiqii 
est renvoyée au lendemain matin dix heures, chez le citoyen Courty, président 
de la commission, rue du Temple, n** 169. 

Le PrésidefU : Le Secrétaire : 

Signé : CouRïY Signé : Ramel. 

Procès-verbal de la séance du 19 février 18*71, tenue par la commission, 
à 10 heures du matin, chez le citoyen Courty, son président. 

A l'ouverture de la séance, la commission adopte, à l'unanimité le proçès- 
verbal de la dernière réunion, lu par le secrétaire. 

La commission pa^se ensuite à la discussion de l'article quinze. 

Et, après en avoir délibéré, elle adopte, à l'unanimité le texte sgiv^nt. 

c Les convocations aux réunions du comité central se feront par simxjles let- 
tres d*avis aux délégués, la veille de^ assemblées, au plus tard. 

Elles îttdiquerojit sommairement l'objet des réunions, et seront faites par le 
bureau du comité, ou, à son défaut, parla commission de vigilance. 

Ces conyoeations se feront, en outre, de la manière suivante : 

1<* L'ordre sera envoyé a celui des membres de chaque arrondissement fai- 
sant partie du grand conseil, et désigné pour cette éaission, ou chez l'uu des 
autres membres à son défaut ; 



— 11 — 

2° Aussitôt l'ordre reçu, il devra le transmettre aux bureaux des cercles de 
bataillons de son arrondissement, qui, eux, le feront parvenir aux délégué* de 
leurs bataillons désignés pour siéger au comité central. 

3° Si le cas e^t urgent, l'ordre devra être a,dressé par voie télégraphique aux 
membres des vingt arrondissements chargés de les transmettre aux cercles des 
bataillons. » 

La commission passe à la discussion de Tarticle seize. 

Et, après en avoir délibéré, elle adopte à l'unanimité, le texte suivant : 

« Les décisions du comité central seront valables,quel que soit le nombre des 
membres présents, sauf les cas prévus par les articles neuf et dix- sept. 

Le scrutin sera de droit sur la demande eignée de quinze membres 
présents. >» 

La commission passe à la discussion de l'article dix-sept. 

Et, après en avoir délibéré, elle adopte, à l'unanimité, le texte suivant : 

« Les présents statuts pourront toujours être révisa sur ua^ des:iM4# faite 
en séance générale, *et appuyée par untier$ s^u moi^s d^^ men^br^s du comité 
central. 

Cotte demande sera renvoyée au grand cpu^i^il qui pr^sent^m gon rapport à 
la plus prochaine réu4ion mensuelle. 

La délibération de ras^emblé9, su;* le rapport du grandi coni^eil, n^ &era vala- 
ble que si les deux tiers des membres du comité central y sont présenta. D^nsle 
cas oùcjBtte proportion ne serait pas atteinte, la proposition serait renvoyée à 
l'examen de la plus prochaine assemblée, qui statuerait déânitivepue^t qn^l que 
soit, dès lors, le nombre des membres présent^. 

Les décisions sont toujours prises à la majorité des suffrages exprimée. *» 

La séance est levée à midi, et, la première rédaction étant terminée^ la com- 
mission s'syourne, pour la revoir et la corriger, à deux hearo$ de relevée, au 
même lieu. 

Le Président : Le Secrétaire : 

Signé : Courty. Signé : Ramel. 



Procès- VERBAL de la séance de la commission chez le citoyen Courty^ le 
19 février 1871, à deux heures de relevée. 

A l'ouverture de la séance, la commission adopte à l'unanimité le procès- 
verbal de la dernière séance lu par le secrétaire. 

La commission revoit ensuite la première rédaction d'une partie des 
statuts. ' 

La séance est levée à sept heure! et la eontiaoation entremise au lendemain, 
à neuf heures du matin, ches U eitoyen €c^ui?ty, président de la commis- 
sion. ... 

Le Présidait : I^e Secrétaire : 

Signé; Courty. Signé : Rambl. 



- 12 - 

Procès-verbal de la séance de la commission, le 20 février ISTfl, chez le 
citoyen Courty, à neuf heures du matin. 

La commission adopte à l'unanimité le procès-verbal de la dernière séance lu ' 
par le secréiaire. 

Elle revoit ensuite la rédaction de la dernière partie des statuts. 

Elle vote ensuite à Tunanimité l'ensemble des statuts ; 

Et charge le secrétaire de dresser une minute des statuts. 

La séance est levée à onze heures, et la commission s'ajourne à une heure 
pour la signature de la minute et les dispositions à prendre pour la convocation 
de rassemblée générale des délégués de la garde nationale. 

Le Président : Le Secréiaire : 

Signé : Courty. Signé : Ramel. 



Procès-verbal de la séance de la commission, le 20 février 1871, chez le 
citoyen Courty, à une heure de relevée. 

A l'ouverture la commission adopte, à l'unanimité, le procès-verbal de la 
dernière séance, lu par le secrétaire. - 

Tous ses membres, ainsi que le Président et le secrétaire, signent la minute 
des statuts à soumettre à l'adoption des délégués de la garde nationale. 

La commission décide : 

Que l'assemblée générale des délégués aura lieu au Tivoli Vauxhall, le ven- 
dredi 24 février 1871, à une heure et demie de relevée; 

Que les convocations rédigées par elle seront imprimées à dix mille exem- 
plaires de façon à pouvoir, pour plus de sûreté, en adresser trois à chaque com- 
pagnie; 

Que la distribution en sera faite dans chaque arrondissement par les soins des 
membres de la commission: 

Charge son président de la location de la salle du Tivoli Vauxhall et de l'im- 
pression des convocations; 

Se met en permanence pour toutes les mesures à prendre pour assurer à la 
réunion le plus grand nombre de délégués possible, et afin que le pacte fonda- 
mental, qui sortira des délibérations de l'assemblée avec leur sanction, ait toute 
l'autorité nécessaire. 

Enfin la commission charge du rapport le citoyen Arnold, l'un de ses membres. 

Les membres de la commission : 

Signé: Bouit (A.) 20® arrondissement, Lagarde, 3« arron- 
dissement, Weber (Adolphe), PicoNET (Joseph), Au- 
DOYNAUD, Masson (Henry), Arnold (Léon), M. Mayer, 
commandant du 229®, Frontier (V.), et François PÉ. 

Le Président : Le Secrétaire : 

Signé : Courty. Signé : Ramel. 



~ 13 — 

Rassemblée générale des Délégués eut lieue en effet au Tivoli 
Vauxhall le 2i.février. Le citoyen Arnold y donna lecture du rap- 
port qu'il avait été chargé de rédiger sur les statuts. 

Il ajouta : 

Tels sont, Citoyens, les Statuts. Votre Commission a eu, pour constante 
préoccupation, dans son travail, la nécessité de faire vite et le mieux possible 
de façon à permettre la prompte constitution de Tœuvre qui est notre but. 

Avant de soumettre ces divers articles successivement à votre appréciation, 
elle croit dès à présent devoir vous donner quelques explications sur la solution 
prise pour le point assez délicat tranché par l'article P', la question de l'ad- 
mission des commandants et autres officiers d'état-major des bataillons. L'ex- 
clusion absolue a paru à votre Commission inadmissible au point de vue de la 
justice la plus élémentaire, d'autant que cette exclusion aurait pu atteindre 
d'excellents citoyens, des républicains dont le concours ne pourra qu'être très- 
utile à la garde nationale. 

Une autre solution s'était présentée ; celle de soumettre les commandants et 
autres officiers d'état-major à l'élection dans telle ou telle compagnie de leurs 
bataillons. 

A cette solution qui a pour elle l'avantage, au premier abord, de paraître 
conforme aux principes de l'égalité dans les suffrages, il est facile d'opposer 
certaines raisons pratiques qui ont paru concluantes à votre Commission. 

En effet, il est facile de se rendre compte que telle compagnie d'un bataillon 
ayant pour délégué au Comité central le chef du bataillon, ne serait pas réelle- 
ment représentée dans ses intérêts de compagnie, les fonctions d*un comman"» 
dant ou de tout autre fonctionnaire du bataillon étant de se préoccuper de 
l'intérêt général d'un bataillon et non de celui d'une compagnie. 

En outre, les fonctions de délégué de compagnie au Comité central d.v.r.: n 
en même temps accès au Cercle de bataillon, il est aii^é de prévoir la confusion 
de mandats qui se pourrait produire le jour où un commandant, un capitaine 
adjudant-major ou autre. observant scrupuleusement la délégation à lui confiée, 
irait dans un Cercle de bataillon défendre les intérêts ou la motion d'une com- 
pagnie, lesquels pourraient parfois ne pas être considérés par les autre 
compagnies au même point de vue. 

Ce deuxième élément ne pouvait donc être éliminé en raison des services 
qu'il pourra rendre le jour où il sera en pleine communauté d'entente et de 
principes avec la garde nationale entière; ses fonctions dans la garde nationale 
étant, en outre, spéciales. 

Votre Commicsion, convaincue d'ailleurs que cet élément ne pourra que 
gagner à se pénétrer de notre esprit en prenant pari à nos réunions, a jugé que 
la meilleure solution était d'admettre tous ceux qui en seraient jugés dignes par 
le Cercle de leur bataillon, le tribunal le plus compétent pour prononcer en 
pareille matière. 

Tel est, Citoyens, l'esprit qui nous a constamment guidés dans l'élaboration 



■s 



- 14 - 

de» Statuts quiront être soumis actuellement à vos délibérations. Ils renferment 
en eux-mêmes le moyen de se modifier, de s'améliorer. Votre commission désire 
que, comme elle, vous soyez pénétrés de Timportance de l'œuvi^e que tous nous 
voulons fonder, des résultats immenses qu'elle aura promptement comme Union, 
solidarité, soutien mutuel ; elle croit pouvoir émettre le vœu qu'à ce point de 
vue, passant rapidement sur certains points forcément imparfaits^ vous arri- 
viez dès aujourd'hui à constituer définitivement le Comité central de la garde 
nationale : ce sera la seule récompense qu'elle puisse ambitionner pour son 
humble travail. 

Pour la Commission: 

Le Rapporteur y 
Signé : G. Abnold. 



La Commission envoya aux principaux journaux de Paris, le 
compte-rendu de celte réunion: 

L'Assemblée générale des délégués de la garde nationale réunis au Tivoli 
Vauxhall, le 34 février, s'est constituée en Comité central. 

Bile a décidé que les Statuts seraient imprimés à un grand nombre d'exem- 
plaires, pour être vendus dans Paris et portés ainsi à la connaissance et à la 
dise<ttsflioii de toutes les compagnies. 

A la suite de ees résolutions, les propositions suivantes ontété, après délibéra- 
tion, votées à l'unanimité : 

1® La Gkrde nationale proteste, par l'organe de son Comité central, contre 
toute tentative de désarmement et déclare qu'elle y résistera au besoin par les 
armes ; 

Î8® Les délégués soumettront à leur Cercle respectif de compagnie la résolution 
suivante : 

Au premier signal de l'entrée des Prussiens dans Paris, tous les gardes s'en- 
gagent à se rendre immédiatement en armes à leur lieu ordinaire de réunion, 
et à se porter ensuite contre Tennemi envahisseur. 

3® Dans la situation actuelle, la Garde nationale ne se reconnaît pas d'autres 
chefs que ceux qu'elle se donnera. 

'Un délégué du Comité central se rendra à leur lieu de réunion pour y for- 
mer un centre d'action. 

La séance est levée à 6 heures. Le Comité se rend à la Bastille pour rendre 
hommage aux martyrs de 1830 et de 1848. 

Conformément aux décisions prises le 24 février par l'Assemblée des délégués 
de la garde nationale, la Commission s'est constituée en permanence et a pris les 
mesures indispensables commandées par les circonstances. 

Elle est déterminée à se conformer jusqu'au bout au mandat qui lui a 
été conféré. 



- 15 - 

La prochaîne réunion du Comité central doit avoir lieu le vendredi 3 mars 
prochain, à 1 heure précise, salle de Tivoli Vauxhall, 16, rue de la Douane. 

Les compagnies,qui ne seraient pas encore représentées, sont invitées à nom- 
mer un mandataire. 

Afin q^ue les pouvoirs de ce dernier soient parfaitement réguliers, leâ délégiiés 
nommés doivent se munir d'un esitrait du procès-verhal de la réunion de Ià 
compagnie convoquée à cet effet. Cet extrait doit être signé du président de la 
réunion et de plusieurs des citoyens présents. 

Le 26, un commencement de fermentation se manifesta dans Paris 
par suite de l'entrée des Prussiens. Voici dans quels termes V Avant- 
Garde en rendait compte : 

Paris, la nuit du 9G février. 

Je viens de parcourir Paris dans tous les sens : 

Partout une stupeur morne. 

Pas de passants dans les rues; des groupes somhres, des visages sévères , des 
hommes aux poings crispés. 

A Belleville,le clairon avait rappelé les anciens bataillons de marche. Les ci- 
toyens que Trochu n'a pas voulu utiliser s'étaient rendus à Tappel de leurs 
chefs. Ils étaient là prêts à tout événement. 

On me dit un peu plus loin que des hommes , des femmes attelés tratùent des 
pièces d'artillerie sur la hutte Montmartre. 

Les boulevards extérieurs sont déserts. Mais dans les rues transversales les 
attroupements sont nombreux. 

Les délégués des bataillons de la Garde nationale sont réunis et délibèrent. 

Sur les grands boulevards, il j a relativement peu de monde. 

Je redescends vers la place de la Concorde, et, vers minuit, je croise dans la 
rue Rojale un régiment d'infanterie revenant du Palais de l'Industrie. 

Chaque homme apporte son matelas sur son dos, et marche la tête courbée : 
c'est lugubre. 

Depuis midi, on déménage le Palais de llndustrie; à minuit ce travailcon- 
tinue. 

Les Prussiens arriveront bientôt. 

Place de la Bastille, il y a eu une émotion qui a eu , paraît-il , de sérieuses 
conséquences. M. Thiers devrait savoir qu'il n'a pas le droit de surexciter une 
population affolée de douleur, en se servant contre elle des mouchards d^ l'em- 
pire. 

On m'affirme que lesï^russiens entreront dans la nuit de lundi. 

Les avant-postes français occuperaient une ligne perpendiculaire à la Seine, 
du Corps législatif à la Madeleine. Vingt mille hommes de chaque côté garde- 
ralenties lignes. 

M. Thiers est parti dimanche soir pour Bordeaux pour aller communiquer le 
rénultat de ses « patriotigues » efforts à T Assemblée. 



_ IG — 

Toujours le même , ce hanneton politique qui se croit habile y et qui commet 
rinexplicable faute , Timpardonnable folie de laisser Paris dans une anxiété 
terrible à l'heure où expire Tarmistice. 

Les républicains, ceux qui aiment sincèrement notre belle France , auront 

peu dormi cette nuit. 

Signé : G. D A. 

P. S. A une heure et demie du matin , les bataillons de la garde nationale 
défilent sur les boulevards. 
Les uns vont occuper Passy, les autres la place Wagram. 

On a vu , page 37 du rapport, que la veille de l'entrée des Prus- 
siens dans Paris, le2S février j une affiche placardée sur les murs recom- 
mandait à la garde nationale de ne tenter aucune résistance, parce- 
que une aggression serait le renversement immédiat de la Républiqtie. 

Voici le texte de cette affiche dont l'original, écrit de la main 
d'Arnold, existe au dépôt de la Guerre : 

REPUBLIQUE FBANÇAISB. 

Liberté, Egalité, Fraternité. 



COMITÉ CENTRAL DE LA GARDE NATIONALE. 

Citoyens, 
Le sentiment général de la population paraît être de ne pas s'opposer à Ven- 
trée des Prussiens dans Paris. Le Comité central, qui avait émis un. avis con- 
iraire, déclare qu'il se rallie à la résolution suivante : 

Il sera établi, tout autour des quartiers que doit occuper l'ennemi, une série 
de barricades propres à isoler complètement cette partie de la ville. Les habi- 
tants de la région circonscrite dans ces limites devront Tévacuer immédia- 
tement. 

La Garde nationale, de concert avec l'armée formée en cordon tout autour, 
veillera à ce que l'ennemi, ainsi isolé sur un sol qui ne sera plus notre ville, ne 
puisse en aucune façon communiquer avec les parties retranchées de Paris. 

Le Comité central engage donc toute la Garde nationale à prêter son concours 
à Texécution des mesures nécessaires pour arriver à ce but et à éviter toute 
agression qui serait le renversement immédiat de la République. 
Fait à Paris, le 28 février 1811. 

Les membres de la Commission : 
Signé : André Alavoinb, A. Bouit, Frontier, Boursier, David, 
Boisson, Haroud, Gritz, Tessier, Ramel, Badois. Arnold, 
PicoNBL, AuDOYNAUD, Masson, Weber, Lagarde, Jean La- 
RocQUE, Jules Bbrqeret, Pouchain, Lavalette, Fleury, 
Maljournal, Chouteau, Cadaze, Gastaud, Dutil, Mattb, 
Mutin. 



~ 17 — 

Le Comité central s'établit en permanence, place de laCorderie. 

Le 1*' mai, à 10 heures du malin, aux termes des stipulations 
convenues entre les autorités françaises et allemandes, un déta- 
chement de l'armée Pussienne entrait dans Paris, par l'avenue des 
Champs-Elysées, et occupait l'espace marqué par la convention. La 
population s'était retirée en arrière du cordon de nos troupes.Voici 
en quels termes le Comité central rend compte de cette première 
journée : 

UN TRIOMPHE MANQUÉ. 

Paris, le I®' mars, s'est voilé de noir. 

Et ce n'était pas seulement k la surface que la tristesse régnait, elle était 
dans tous les cœurs. 

Dès la veille, tous les drapeauxdes diverses mairies avaient été couverts d'un 
crêpe. 

Sur la place de la Concorde, les statues avaient été voilées. 

A neuf heures du matin, apparaissaient les premiers éclaireurs de Tennemi, 
des hussards verts, qui descendaient l'avenue des Champs-Elysées, caracolant, 
sondant les rues transversales, les massifs. 

A dix heures moins quelques minutes, ils arrivaient sur la place de la Con- 
corde. 

Derrière eux, Tinfanterie pénétrait dans nos murs, au son de la musique. 

Les premières*troupes appartenaient presque toutes au contingent bavarois. 

A l'entrée de la rue Royale, une barricade avait été construite avec des 
chariots. 

Les AUemands s'arrêtèrent en face de nos lignes. 

Le plus morne silence avait accueilli leur entrée. 

Pas un citoyen sur leur passage. 

Tous les établissements publics étaient fermés, barricadés. Les fenêtres étaient 
closes ; à peine si de loin en loin, une tête de femîme curieuse apparaissait dans 
Tentrebâillement des rideaux. 

A rintérieur, même deuil, môme manifestation, même protestation. 

La vie était suspendue dans ce monde qu'on appelle Paris. 

De rares passants circulaient dans les rues désertes. 

Ils semblaient honteux et s'enfuyaient au plus vite. ' 

Jusqu'à deux heures de l'après-midi, on n'a vu presque personne aux abords 
des Prussiens. 

Entre eux et nos soldats une barrière de citoyens en blouse s'était imposée la 
consigne d'empêcher toute communication. 

Quelques femmes, de ces malheureuses qui encombrent nos trottoirs, ayant 
essayé de passer, ont été saisies, dépouillées, et ont reçu le fouet en face des 

Prussiens. 

3 



— 18 — 

Des cantiniers sans pudeur, — un ou deux au plus, — ayant voulu essayer de 
passer, portant des provisions à Tennemi, ont vu leurs bouteilles brisées, leurs 
provisions foulées aux pieds. 

Pas un des hommes qui se trouvaient là^ n'a voulu toucher à ces vivres. 

C'était la colère patriotique contre d'indignes citoyens, et non lé désir du pil- 
lage qui les animait. 

Je tiens à le constater, certain que des journaux qu'il est inutile de nommer^ 
ne manqueront pas de dénaturer ces faits. 

Vers quatre heures, la foule est devenue plus nombreuse, plus compacte. 

Dans la rue deRivoli, dans la rue Saint-Honoré, on a été obligé d'interdire le 
passage. 

De fréquentes patrouilles de gardes républicains à cheval, de chasseurs d'Afri- 
que, le sabre au poing, parcouraient nos rues. 

La foule allait jusqu'à l'Elysée, allait bêtement contempler quatre soldats 
prussiens qui fumaient à une fenêtre, et s'en retournait. 

A cinq heures et demie, tout redevient désert. 

Un officier allemand ayant voulu, dans la journée, faire ouvrir le café Meyer- 
beer, a reçu du maître le refus le plus formel. 

Comme il insistait avec cette morgue hautaine que Ton connaît, des soufflets 
ont été échangés. 

Les assistants ont soutenu le droit du patron. 

Le soir, vers dix heures, j'ai voulu « aller en Prusse. » 

Accompagné de deux amis, nous avons pénétré sur la place de la Concorde 
par la rue Boissy-d'Anglas. 

La place était presque déserte. 

Au pied de la statue de Lille, qui avait conservé son voile noir, deux officiers 
causaient. 

Devant eux, sur la bordure des Champs-ïlyséSi étaient étendus à plat Ventre 
deux cents Allemands qui dormaient. 

Des sentinelles nombreuses se promenaient devant des fasils en faisceaux. 

Dans les massifs,nous distinguons des masses noires;ce sont encore des soldats. 

n y en a partout. 

Derrière l'infanterie, deux cents cavaliers se tenaient debout à côté de leurs 
chevaux, prêts à sauter en selle. 

Ils portaient le shapska de nos lanciers avec Taigle prussienne. TTn large plu- 
met blanc tombait sur le côté. 

Un peu plus loin, sur le côté gauche, au-dessous du Palais de rindufitrie, 
plusieurs batteries attelées, les conducteurs en selle, attendaient. 

De cet endroit nous pouvons embrasser toute rétend«ue des Champs-Elysées. 

De rares lumières brillent aux fenêtres. 

L'avenue elle-même est peu éclairée. 

Pas un passant. 

Sauf quelques gamins, quatre ou cinq, qui insultent les I^ssiéns, tout eet 
espace est désert. 

Un groupe d'officiers galonnés sur toutes les coutures, casque en tête, remonte 
lentement sur une seule ligne qui tient toute la ehaussée. 



— 19 - 

ÎU causent sans trop de bruit. 

C'est lugubre ; et mon cœur se serre au moment où ils nous croisent. 

Sur notre gauche, au coin d'une rue, nous apercevons une porte en- 
tr 'ou verte. 

Nous nous dirigeons de ce côté. C'est le Café Marignan, le seul qui ait man- 
qué de pudeur. 

Dans la salle, à côté de nombreuses blouses blanches, — des espions de Piëtri 
peut-être, passés au service de Bismarck — des soldats allemands boivent. 

Au pied du monument nous voyons des masses noires. 

Au moment où nous allons arriver, deux sentinelles se précipitent à notre 
rencontre et nous barrent le chemin . 

— Retourne I Retourne! 

Nous n'avions pas oublié que nous étions en Prusse ; mais cette injonction 
brutale nous fait monter la colère à la gorge. 

Là-bas peut-être les Prussiens grattent le nom dléna, d'Ejlau. 

Tant mieux après tout I . 

Que la France oublie jusqu'au nom de cette race maudite, qui, deux fois, a 
conduit l'étranger dans Paris. 

En redescendant, nous apercevons le pavillon vitré qui se trouve derrière le 
restaurant Ledoyen, resplendissant de lumières. 

Nous nous approchons ; huit à dix officiers prussiens sont assis à une table ; 
ils sont servis par deux garçons. 

Le reste de l'établissement est plongé dans l'obscurité. 

Nous traversons de nouveau les postes formidables qui se trouvent aux abords 
'de la place de la Concorde, et nous rentrons en France. 

Cette entrée des Prussiens, cette concession faite à l'orgueil du parti mili- 
taire, restera dans Thistoirô comme une humiliation. 

Paris est resté calme, digne, grand, à très-peu d'exceptions près. 

Nos vainqueurs, parqués dans un étroit espace, sont restés sur le pied dé 
guerre, et cette nuit qu'ils ont passée dans nos murs, n'a été qu'une fatigne 
ajoutée à tant de fatigues. 

Qu'il y a loin de 1871 à 1815? 

Alors une population joyeuse acclamait le vainqueur. 

Aujourd'hui, c'est un morne désespoir qui le salue. C'est l'inertie de la foule 
qui l'accueille, ironie sanglante, protestation terrible contre sa barbariel 

Triomphe manqué I 

Dès le lendemain, Arnold demandait, dans une lettre qui a élé 
conservée, les pièces nécessaires pour préparer la séance de l'as- 
semblée générale des délégués, fixée au 3 mars. 

Cette séance eut lieu à la date indiquée. Voici dans quels termes 
les délégués y furent convoqués : 

Paris, 26 février 1$71. 
Citoyen, 

Conformément à la décision prise dans l'Assemblée du 24 courant, le Comité 



— âo — 

■ 

central 6ô réunira vendredi 3 mars prochain, à 1 heure précise, salle du Tivoli- 
Vauxhall, rue de la Douane, 16, 

Vous êtes instamment prié de vous y rendre. 

En vertu de Tart. 13 des statuts, vous voudrez bien apporter à cette réunion 
le montant de la cotisation de votre compagnie pour le mois de mars; quittance 
vous en sera donnée sur un registre à souche du Comité. Je n'ai pas besoin, 
citoyen, de vous faire remarquer que nous comptons sur le patriotisme des com- 
pagnies pour élever leur souscription à une somme qui nous permette de faire 
"face aux frais que nécessitera la réussite de notre entreprise. 

Agréez, citoyen, nos saluts fraternels, 

Pour la Commission, 

Le Président, 

COURTY. 

P. S. Vous pourrez retirer votre carte d'entrée chez le citoyen, 

délégué de votre arrondissement. 

* 

Avant d'ouvrir les débats sur le projet de statuts de la fédéra- 
tion de la garde nationale, qui n'avait pas été voté dans la séance 
du 24, Arnold rend compté de Taccomplissement des mesures 
adoptées dans la dernière assemblée générale, au sujet de l'entrée 
des Prussiens. 

Nous donnons le texte de son rapport , dont l'original existe 
au dépôt de la Guerre. 

Les statuts furent définitivement adoptés dans cette séance. 

H est remarquable que le jour mêm3 où M. le général d'Aurelle de 
Paladines était nommé commandant supérieur des gardes nationales 
delaSeine,un Gouvernement révolutionnaire se formait et prenait 
possession du commandement de la garde nationale de Paris. 

Voici le rapport d'Arnold. 

Citoyens, 

Avant d'ouvrir les débats sur la discussion des statuts, votre Commission a le 
devoir de vous rendre compte de l'accomplissement du mandat que vous lui 
aviez confié par suite de l'adoption des propositions votées à l'unanimité dans 
l'Assemblée générale du vendredi, 24 février dernier. 

Ces propositions étaient ainsi conçues : . 

« 1° La garde nationale proteste, par l'organe de son Comité central, contre 
w toute tentative de désarmement et déclare qu'elle y résistera au besoin par les 
f> armes ; 

» 2** Les délégués de compagnies soumettront à leurs Cercles respectifs de 
» compagnie, la résolution suivante : 



_ 21 — 

» Au premier signal de l'entrée des Prussiens à Paris, tous les gardes s'enga- 
» gent à se rendre immédiatement, en armes^ à leur lieu ordinaire de réunion, 
» pour se porter ensuite contre Tennemi envahisseur; 

» 3° Dans la situation actuelle, la garde nationale ne reconnaît plus d'autres 
» chefs que ceux qu'elle se donnera. 

» En cas de l'entrée des Prussiens dans Paris, les compagnies, réunies en vertu 
» de la décision ci-dessus, désigneront un chef pour le cas où le leur ne marche- 
» rait pas avec elles. Il en sera de même des bataillons; 

» Les délégués du Comité central se rendront de suite à leur lieu de réunion 
» pour y former un centre d'action. » ^ 

D'après les conventions arrêtées avec l'armée allemande, l'armistice expirait 
le dimanche 28 février à minuit. Néanmoins, tout tendait à faire supposer qu'il 
serait de nouveau prolongé, et l'apparition de l'organe officiel du gouvernement 
était attendu avec calme, he Journal officiel parut tardivement ; ilétait muet. 
Une fièvre patriotique s'empara immédiatement de la population. L'expira- 
tion de l'armistice, c'était la reprise dos hostilités, c'était l'entrée violente des 
Prussiens dans Paris, c'était peut-être Paris livré à la discrétion du vainqueur. 
A la garde nationale seule qu'on n'avait pu livrer dans la capitulation revenait le 
devoir de s'opposer à l'envahissement de ses foyers, à la souillure du contact de 
l'ennemi sur le sol sacré de Paris. 

La situation des esprits était unanime dans ces sentiments ; car immédiate- 
ment, de leur initiative propre, les bataillons coururent aux armes, se tinrent 
sur pied ou prêts à partir. La garde nationale donnait cet exemple admirable de 
tout un peuple qui, après avoir subi par une confiance trop aveugle toutes les 
hontes, se levait enfin toute entière, en quelques heures, pour empêcher la der- 
nière honte, celle qui eût enfin comblé la mesure, la violation de ses foyers. 

Oui, citoyens, cette page est à ajouter à l'histoire du siège de Paris. Après des 
mois de misère, de souffrances, de privations, la garde nationale courut aux 
armes pour empêcher que Paris livré ne fût exposé à ce dernier outrage, et c'est 
à cette attitude virile qu'il faut attribuer la honte de roccupation prussienne; 
jamais vaincu ne fut humilié comme ce soi-disant vainqueur entrant dans Paris. 
Dans ces circonstances, le rôle de votre Commission était bien modeste et 
tout tracé. Fidèle à ses principes républicains, elle avait à suivre le mouvement 
et à lui obéir, non à le devancer. 

Établissant immédiatement sa permanence, elle transporta son siège à la 
mairie du 3e arrondissement où elle se constitua en comité de vigilance, pour 
recevoir tous les renseignements et être prête à répondre à toutes les éventua- 
lités; l'expectative, la défensive ou l'action. Le premier de ces points fut le seul 
à exécuter. Les Prussiens ne vinrent pas, mais la certitude n'en fut réellement 
acquise qu'à l'aube du jour. 

Votre Commission avait, pendant cette nuit, mis à profit les répits pour pré- 
voir le cas d'opérations militaires. Elle convoqua les chefs de la garde nationale 
à constituer une commission militaire destinée à les diriger. La réunion eut lieu 
le lundi, l**" mars, à deux heures, à la mairie. 

Pour des raisons qu'il serait de peu d'importance d'énumérer ici, ce conseil de 
guerre n'aboutit point. Mais cette réunion permit à des citoyens courageux et 



— 22 — 

dévoués de prouver leur esprit patriotique ; leur concours fut accueilli par ras- 
semblée, et votre Commission n*hésita pas à se l'adjoindre pour soutenir sa per- 
manence et être toujours prête à tout événement. 

La convention pour l'occupation de Paris conclue entre l'armée allemande et 
ceux à qui la responsabilité toute entière doit en incomber, se répandait dans 
la ville; l'esprit de la population parut être de ne pas s'opposer à son exécution. 

C'est alors que votre Commission, dont la règle fut toujours de suivre le mou- 
vement général de l'opinion, fit afficher immédiatement dans Paris son esprit, 
son programme, résumé dans les lignes suivantes que le rapporteur croit devoir 
rappeler à votre attention. — (Voir l'affiche.) 

Le programme était net et bien tracé. Votre Commission restée néanmoins 
jusqu'à l'heure présente en permanence, a reçu toutes les communications qui 
lui étaient adressées. Voilà, citoyens, comment elle a compris le mandat que 
voug lui aviez confié. 

En terminant ce résumé historique, elle croit devoir affirmer une fois de plus 
le programme du Comité central. Elle répondra ainsi aux calomniateurs de 
l'œuvre qui commence, à la réaction, toujours ennemie du progrès qui déjà 
s'efforce à attaquer cette pensée éminemment patriotique et républicaine^ la 
fédération de la garde nationale. 

Nous disons donc : 

Le Comité central n|est pas une assemblée de factieux; il est la réunion 
d'hommes libres qui connaissent leurs droits et leurs devoirs, qui veulent les 
affirmer et se constituer définitivement de façon à remplir leurs devoirs et aussi 
à maintenir et défendre leurs droits. 

Voir le compte-rendu de la séance ; 

Comité central db la garde nationale. 

La réunion des délégués de la garde nationale a eu lieu hier au Vauxhall, 
sous la présidence du citoyen Bergeret. L'assemblée a fait preuve de la plus 
grande dignité et a vivement protesté contre les tentatives de désordre de 
quelques réactionnaires. 

A une heure, la séance est ouverte. Un délégué du 140® bataillon s'élève 
contre une décision du ministre de la guerre concernant le non-paiement des 
médailles militaires aux gardes nationaux de marche. L'Assemblée se prononce 
en sens contraire et déclare que ce qui donne une valeur aux médailles, c'est 
précisément qu'elles ne sont pas payées. 

On adopte en bloc les statuts de la fédération, mais à titre provisoire, 
et on se réserve de les modifier à mesure qu'on en reconnaîtra les défauts. 

Le citoyen Viard. — « H faut que toute la garde, nationale obéisse aux ordre«i 
du Comité central. Si la place envoie des ordres contradictoires, il faut être 
prêt à arrêter Tétat- major. 

Il faut s'organiser promptement pour pouvoir défendre la République et 
repousser le roi qu'un plébiscite rural nous amènerait. » 



— 23 — 

Lô eitoyen Laoord. — Les armées permshientes doivent être supprimées ,et 
remplacées par la nation armée. 

On procède ensuite à Téléction de la Commission executive provisoire en 
maintenant les pouToirs de certains membres. 

Sont élu» les citoyens Prudhomme, Alavoine, Frontier, Arnold, Piconel, 
Chauvière, Bénard, Gastioni,"Wéber, Lagarde, Louis, Courty, Ramel, Bergeret, 
Lavalette, Vîard, Fleury, Maljournal, Henri Fortuné, Boursier, Pindy, Varlin, 
Jacques Durand^ Henri Verlet, Lacord, Ostyn, Chouteau, Gasteau, Dutil, 
Matte et Mutin. 

Sur le nom du citoyen Verlet se produit un singulier incident. Le citoyen 
MçTJB prétend que Yerlet n'a jamais pu rendre ses comptes d*administration à 
ItkPçLt^ie en danger^ et que, ce journal est tombé de son chef; il déclare tenir 
1q fait des citoyens Be^ard, Lacambre et Brideau. 

Le citoyen Verlet répond qu'il n'a jamais été administrateur de Ib. Patrie e?i 
dangCTt et que» par conséquent, il n'a pu en dilapider les fonds, três-restreints, 
dii reste, comn^e on sait. Il ajoute qu'il était simple secrétaire de rédaction, et 
qu'il n'a jamais, de sa propre autorité, refusé un article socialiste ou 
autre. 

Il imnonce que son honneur se trouvant engagé, le Cri du Peuple publiera 
les résultats de l'enquête ouverte. 

Les citoyens Gouhibb, administrateur de la Libre-Pensée^ Henri Goullé, 
ancien rédacteur de la Patrie en danger, Viard, etc., attaquent énergique-* 
laçnt le calomniateur. L'assemblée se joint à eux, repousse l'enquête demandée 
pax le citoyeu Metjé, et maintient le nom du citoyen Henri Verlet. 

L'incident est clos. 

Le citoyen Vablik propose qu'on procède à la réélection des officiers de la 
garde nationale, dont beaucoup ont été révoqués contre tout droit. 

Il est décidé que les commandants qui n'obéiront pas au Comité, seront révo- 
qués par lui. 

Un citoyen demande que le département de la Seine se constitue en Répu- 
blique indépendante au cas où l'Assemblée de Bordeaux enlèverait à {^aris son 
titre de capitale. 

Ce» deux proposition^ sont acclamées. 

La séance est levée aux cris dç Vive la République^ et renvoyée à vendredi 
prochain. 

Une note discutée et signée par le Comilé central était envoyée 
à tous les journaux pour annoncer le résultat de la délibération 
de rassemblée réunie le 3 mars. 

néPUBLIQUB fbàkçaise. 

Liberté t égalité^ fraternité. 

COMITÉ CENTRAL DE LA GARDE NATIONALE. 

Le Comité central de la garde nationale, nommé dans une assemblée générale 



— 24 — 

de délégués représentant plus de 200 bataillons, a poifr mission de constituer lia 
fédération républicaine dé la garde nationale, afin qu'elle soit organisée de ma- 
nière à protéger le pays mieux que n'ont pu le faire jusqu'alors les armées per- 
man^entes, et à défendre par tous , les moyens possibles la République 
menacée. , 

Le Comité central n'est pas un comité anonyme ; il est la réunion de manda- 
taires, d'hommes libres qui connaissent leurs devoirs, affirment leurs droits, et 
veulent fonder la solidarité entre tous les membres de la garde nationale. 

Il proteste donc contre toutes les imputations qui tendraient à dénaturer 
l'expression de son programme pour en entraver Texécution. Ses actes ont tou- 
jours été signés ; ils n'ont eu qu'un mobile, la défense de Paris. Il repousse avec 
mépris les calomnies tendant à l'accuser d'excitation au pillage d'armes ou de 
munitions, et à la guerre civile. 

L'expiration de l'armistice, sur la prolongation duquel le Journal officiel Âm 
26 février était resté muet» avait excité Témotion légitime de Paris tout entier; 
La reprise des hostilités, c'était, en effet, l'invasion, l'ùccupation et toutes les 
calamités que subissent les villes conquises. 

Aussi là fièvre patriotique qui, en une nuit, souleva et mit en armés toute la 
garde nationale, ne fut pas le résultat de l'influence d'une commission provisoire 
nommée pour l'élaboration des statuts; c'était l'expression réelle de rémotiori 
ressentie par la population. ' * 

Quand la convention relative à l'occupation fut officiellement connue, le comité 
central, par une déclaration affichée dans Paris, engagea les citoyens à assurer 
parleur concours énergique, la stricte exécution de cette convention. 

A la garde nationale revenait le droit et le devoir de protéger, de défendre ses 
foyers menacés. Levée toute entière, spontanément, elle seule, par son attitude, 
a su faire de l'occupation prussienne une humiliation pour le vainqueur. 



Paris, le 4i3aars 1871. 



VIVE LA RÉPUBLIQUE I 

Arnold, Jules Bbrgerbt, Bouit, Castioni, Chau- 
viÈRE, Chouteau, Courty, Dutilh, Fleury, Fron- 
TiKR, Henry Fortuné, Lacord, Lagardé, Lava- 
LETTE, Maljournal, Matté, Ostyn, Piconel, 
PiNDY, Prudhomme, VarliNj Henri Verlet, Viard. 



Lft h mars, une affiche rouge annonçait à tous les habîfants de 
la capitale la formation du Comité central de la fédération 
républicaine des gardes nationaux. 

En exécution des statuts -votés, =^les gardes nationaux étaient 
invités à concourir à la fédération en formant les cercles de 
bataillon et les conseils de légion chargés de choisir les délégués. 

L -affiche du (i** arrondissement est signée i>ar J, Bergeret, V. 



— 25 — 

Frontier, H. Chouteau, L. Lacord, E. Varlin, H. Verlet, membres 
du Comité cenlral provisoire; celle du 18 est signée de Laadowskî- 
Noîreaut, Josselin, Godard, Lapcé, Mayer. 

Des affiches pareilles furent placardées dans la plupart des arron- 
dissements. 

AUX GARDES NATIONAUX DU VP ARRONDISSEMENT, 

Citoyens, 

Toute armée permanente est destructive des institutions républicaines. Elle 
ne peut que conduire le pays tantôt^ d*effroyables désastres, tantôt à la gloire 
militaire, s'élevant toujours sur la ruine des libertés publiques et Toppression 
des autres peuples. 

Elle favorise les coupables entreprises des prétendants et des ambitieux, sert 
à écraser le pays d'impôts, à entraver la production en consommant sans pro- 
duire. L'armée permanente prend des hommes et rend des esclaves. Elle dé- 
grade le caractère des citoyens, fait perdre le goût du travail et fournit des 
recrues à l'odieuse police , qui engendre la corruption au lieu de sauvegarder 
les mœurs, et prête la main à tous les crimes contre la liberté des citoyens. 

Après la longue suite d*infamies dont la plupart des chefs militaires se sont 
couverts en hain^ de la République» la Garde nationale ne peut, sans trahir la 
patrie à son tour, conserver le commandement à des chefs imposés. Elle ne doit 
obéir qu'aux chefs choisis par elle et constamment révocables. 

La Garde nationale parisienne a su., par son attitude, déjouer tous les pièges 
et sauver la Cité du déshonneur et du pillage. A elle incombe le devoir de 
veiller sur la ville, de la préserver des calamités que lui préparent dans l'ombre 
les souteneurs de princes, les généraux de coups d'Etat , les ambitieux cupides 
et éhontés de toutes sortes. 

La force doit rester au service du droit. Nous avons l'un et l'autre, conser- 
vons-les. Les ennemis de la patrie et de la République seront impuissants. 

Citoyens de la Garde nationale , pour constituer rapidement une force com- 
pacte, pour avoir des chefs sûrs, capables, dévoués , républicains, ayant notre 
confiance, il faut prêter votre concours au comité central, dans lequel vient de 
se fondre le comité fédéral, et que reconnaissent plus de deux cents bataillons. 

Les bataillons du VP arrondissement sont invités à envoyer, jeudi 9 mars, 
à huit heures du soir, 10, rue Saint-Benoit, trois délégués par compagnie, 
élus sans distinction de grade , et un officier par bataillon , élu par le corps des 
officiers. 

Lm chefs de bataillon sont également invités à cette réunion. 

CADRE DU JOUB : 

Organisation de la fédération républicaine de la ||arde nationale. — forma- 



— 26 — 

tioD des cercles de bataillon , des conseils de légion et nomination dês délégués 
au comité central. 

Vive la république ! 

Jules Bergerbt, •-- V. Fbontibii, *— H.Chouteau, — ^L.Làcobd^ — 
E. Varlin, — Henri Vbelbt, membres du comité central 

provisoire. 



AUX CITOYENS COMMANDANTS 

DE LA GABDE NATIONALE DU XVIIl® ARRONDISSEMENT. 

Citojen commandant , 

Dans une réunion, composée principalement d'ofûciers délégués de presque 
tous les bataillons de Montmartre ^ un comité a été nommé et a été chargé de 
vous soumettre les considérations suivantes: 

Vous connaissez, citoyen commandant, les causes de nos malheurs ; il est bea, 
néanmoinSydans l'intérêt du but que nous nous proposons, de les rappeler som* 
mairement : • 

l' Une armée permanente , paraissant être la plus solide et la mieux organi- 
sée du monde, et cependant disloquée, détruite en quelques semaines. 

Pourquoi? 

Parce que, depuis vingt ans, nous avions un pouvoir monarchique, c'est-à- 
dire personnel, qui avait préparé l'élément militaire, bien plus pour les besoins 
de rintérieur que pour défendre la patrie. 

Aussi cette armée vaincue, Tennemi n'a plus rencontré de résistance, par 
cette raison toute simple que la gaixle nationale n*existait pas en France. Dans 
les provinces, quelques corps de pompiers , armés de mauvais fusils , incapables 
d empêcher l'ennemi d'avancer ; de plus, une population ignorante, ajant perdu 
jusqu'au sentiment de l'honneur national : voilà la raison de nos rapides et hor- 
ribles désastres. 

2*" Les causes de nos calamités, pendant le deuxième acte de cette sinistre 
tragédie, sont encore plus évidentes ici. Ce n'est pas la garde nationale qui 
manque : mais la foi en son courage, en son dévouement à la patrie. 

Que vojons-nous en effet? Cinq cent mille hommes, dont au moins trois cent 
mille, jeunes et vigoureux, pleins de patriotisme, sinon d'esprit révolution*. 
uMre ; très-disposés, malgré nos défaites, à tenir tête à l'ennemi, et à forcer ses 
lignes, bien moins formidables, nous le savons maintenant, que les membres de 
la reddition nationale ne nous l'ont toujours fait croire. 

Qu'en a-ton fait? Rien ; pourquoi? 

Parce que son. organisatioD. a. été. déplorable, pour ne pas dire eriminelle. 

Une occasion unique de réorganisation sérieuse se présente pour la milice ci- 
toyenne : une excellente artillerie, dont les Prussiens allaient s'emparer, vient, 
par notre vigilance, de tomber entre nos mains. Cette artillerie est la propriété 



— 27 — 

de la garde nationale, qui Ta payée par ses souscriptions; elle sera pour l'avenir 
une force dont vous devez comprendre toute l'importance. 

Cette artillerie doit donc nous rester sous peine de la voir tomber entre le^ 
mains de nos ennemis, quels qu'ils soient. Il s'agit là de votre intérêt, de votre 
dignité, de votre honneur, citoyen comniandant, en même temps que de l'avenir 
de la garde nationale et de la patrie. 

Ces considérations, dont vous comprenez l'extrême importance, nous ont fait 
un devoir d'accepter la mission qu'on nous a confiée ; et c'est avec le titre de 
Comité d'mitiativey comité absolument provisoire^ en attendant qu'il se soit 
régulièrement constitué avec les éléments qui seront fournis par vos bataillons 
respectifs, que nous- vous adjurons, au nom de la République, de faire prendre 
les mesures suivantes : 

l*" Convoquer vos compagnies, qui nommeront chacune quatre délégués. 

Ces délégués, réunis, éliront un comité du bataillon, qui nommera un délégué 
au comité central du XVIII® arrondissement. 

2^ Le comité central du XVIII* arrondissement , composé des délégués de 
chaque bataillon, sera chargé de faire appel auiL gardes de bonne volonté, dont 
ils prendront les noms, pour faire régulièrement et à tour de rôle, de concert 
avec les artilleurs, le service que comportera la garde etla défense de Tartillerie 
placée sur les hauteurs de Montmartre. 

Les résolutions du comité central seront transmises à chaque bataillon par 
son représentant. Nous n'avons pas besoin de vous dire , citoyen commandant, 
que de l'union des bataillons de la garde nationale dépend Taveuir de la répu- 
blique. 

Agréez, citoyen commandant, nos salutations fraternelles. 

Les membres du comxUf 

Landowski, président, — Noireaut, vice-président, — Jossblin, 
secrétaire, — Etienne Godabd, — D. Lapib, — J. Geolard, — 
A. DuNcouRT, — A. Berthaut, — Mayer, — Chatblbt, — 
Sabrier, — GouaBLiN, — Bras, — Panier, — Dardelle, — 
Vivier, — Duval, — Bbrnicot, — Henrion, — Bavois. 



te vendredi 10 mars, avait lieu au Tivoli- Vauxhall, sous la pré- 
sidence du citoyen Pindy, une réunion des délégués de la garde 
nationale, destinée à recevoir les adhésions de balaillons nouveaux. 

Le rapporteur du Comité central, Arnold, rappela d'abord les 
origines de la fédération fondée en vue des élections^ et dans le but 
d'envoyer à l'Assemblée des patriotes dévoués. C'était principale- 
ment, dans un but électoral qu'on avait tenté de réunir la garde 
nationale dans un même faisceau, et il attribuait à la capitula- 
tion, au mouvement patriotique qui s'était manifesté dans la nuit du 



— 28 — 

26 au 27, lors de l'entrée des prussiens dans Paris, Vinfluence et la 
force que le Comité central avait acquis. <c Ce que nous sommes , 
» dîsait-il,ce sont les événements qui l'ont fait. » 

Assurément, la création et les progrès du Comité central tenaient 
à d'autres causes et à des causes plus profondes que ne le croyait 
Arnold. C'était le résultat d'un travail fait de longue main, et pour- 
suivi par les chefs du mouvement pour s'emparer de Tunique force 
qui restât dans Paris.Le rapporteur rappelait,après ce début,aux dé- 
légués que, dans leur dernière réunion, ils avaient donné au Comité 
central la mission d'établir les statuts de la fédération républicaine 
sur une base définitive, et d'organiser la , fédération conformément 
à ces statuts* 

Dans Tintervalle s'était formée, à côté des hommes du Comité, 
et en dehors d'eux, une autre association qui, sous le nom de 
Comité fédéral républicain^ avait le même programme, mais 
procédait d'un autre mode d'élection ; la représentation y était éta- 
blie dans chaque bataillon par un citoyen de tout grade. 

On avait proposé aux deux comités de fusionner, et il avait été 
convenu: d'une part, de donner une plus large représentation aux 
chefs de bataillon et aux officiers dans la délégation ; et d'autre part, 
(les chefs de tous grades étant les justiciables de leurs électeurs,) de 
nommer un mandataire spécial dans chaque compagnie. 

L'accord se fit sur cette base ; on procédai à la rédaction des 
articles destinés à consacrer cet accord et à constituer la société 
fédérée. 

Le rapporteur, après s'être livré à des insultes violentes contre le 
général d'AurelledePaladines, ajoutait: « M. Ernest Picard, dans une 
» entrevue avec un des membres de votre comité, nous assure 
» que le général est un homme implacable et qu'il vient pour réor- 
» ganiser la garde nationale et la courber sous une discipline 
)) dçfcr... 

ce M. Picard a dit aussi que les membres du Comité central jouaient 
lôurs tètes. » 

Le rapporteur se rit de ces menaces et termine en engageant les 
gardes nationaux à compléter leur organisation sous le plus bref 
délai possible. 



— 29 — 

Voici le rapport d'Arnold dont l'original, écrit de sa main, a été 
communiqué à la commission d'Enquête. 

RAPPORT A L'ASSEMBLÉE 

TENUE AU TIVOU-VAUXHALL. 

CITOYENS, 

La Commission provisoire, instaUée par vous pour fonctionner comme Comité 
central, m'a donné la mission de vous présenter fk>n Rapport. 

J'avoue que l'honneur qui m'est fait en cette ^circonstance m'embarrasse quel 
que peu, et le sentiment de mon inexpérience me ferait redouter de porter la 
parole devant une assemblée aussi imposante si je n'étais soutenu par cette idée 
qu'en vertu même du sujet que je dois traiter, vos sympathies et votre atten- 
tion me sont acquises. 

Bien que je n'aie pas à refaire complètement l'historique de notre Associa- 
tion, j'en toucherai cependant les points principaux pour ceux d'entre vous qui, 
nouveaux venus dans cette assemblée, ont besoin d'être éclairés à cet égard. 

Vous savez certainement. Citoyens, qu'après toutes les défaillances du gou- 
vernement du 4 Septembre, après même la honteuse convention qui a livré ao-^ 
tre fière capitale, la population ne voulut pas croire encore à l'odieuse trahison 
tramée contre la République, Malgré tous les faits éclatants qui devaient lui 
ouvrir les yeux, elle ne voulut reprocher qu'une incapacité sans nom à ceux qui 
avaient précipité notre malheureuse patrie dans l'abîme. 

Honnête, courageuse et patriote, elle se refusait à admettre tant d'abjectroii 
et pas plus au 31 Octobre qu'au 22 Janvier, elle ne songea sérieusement à se 
mettre en garde contre ses plus implacables ennemis. * 

Elle comprit cependant que, voulant une paix honorable et voulant sauver de 
ce naufrage l'intégrité du territoire.il lui fallait envoyer à l'Assemblée nationale 
des patriotes dévoués, énergiques, profondément et sincèrement attachés aux 
institutions républicaines. 

Elle s'assembla donc dans ses comices, confiante encore qu'elle était dans le 
patriotisme de la province, qu'on lui avait représentée comme soulevée tout en-* 
tière, et comptant que tout Français ferait son devoir pour sauver le pays. 

C'est alors que, dans un but purement électoral, votre association prit 
naissance et tenta de réunir la garde nationale dans un même faisceau. 

lia fallu que les dernières illusions s'évanouissent et qu'on s'aperçût du 
terrible travail opéré par la réaction ; il a fallu voir Paris, ce héros et ce mar« 
tyr, conspué, calomnié, méprisé par les infâmes qui, de tout temps ont exploité 
les peuples ; il a fallu cette paix honteuse et hideuse entre toutes, bâclée à,la 
hâte, quand il nous restait, pour nous affranchir, d'immenses ressources et 
l'énergie que donne le désespoir ; il a fallu que tous les postes du gouvernement 
fussent accaparés par les hommes les plus notoirement hostiles à la Répubh^iie» 
il a fallu, enfin, la suprême humiliation de Paris occupé par l'étratger^ppiii^ que 
cette population, disposée à une confiance aussi candide, s'aperçût enfin qu'elle 



— 30 — 

n'avait plus à compter que sur elle-même pour assurer son honneur et sa 
liberté. 

Voilà pourquoi, Citoyens, le Comité central est devenu quelque chose ; car il 
tenait le drapeau, sous les plis duquel pouvaient et devaient venir se ranger tous 
ceux qui portent dans leur cœur le deuil de la patrie mutilée, tous ceux qui, 
ayant attendu si longtemps l'heure de la délivrance, Tavénement de la Répu- 
blique, sont disposés à empêcher qu'elle ne soit de nouveau assassinée. 

Voilà pourquoi cent mille gardes nationaux se sont soulevés à notre appel dans 
cette mémorable nuit qu'enregistrera Thistoire, où l'étranger n'osa pas entrer 
dans Paris, 

Voilà pourquoi les journaux anti-républicains appellent chaque jour sur nous 
les rigueurs de ce qui s'intitule l'autorité, pourquoi leur bile et leur vocabulaire 
d'injures s'épanchent sur notre institution. 

• C'est aussi la raison pour laquelle les divers organes du gouvernement nous 
adressent des menaces qui ne sauraient nous faire trembler. 

Donc, citoyens, ce que nous sommes, les événements Font fait ; les attaques 
réitérées d'une presse, à bon droit suspecteàla démocratie, nous Tout appris, leS 
menaces du gouvernement sont venues le confirmer. 

Nous sommes la barrière inexorable élevée contre toute tentative de renver- 
sement de la République. 

Le périlleux honneur de la défendr.e nous est échu ; nous n'y faillirons pas. 

Qu'on vienne nous traiter de factieux, de fauteurs de troubles et de désordres, 
peu importe ; notre attitude donne à ces accusations le démenti le plus formel. 
Nous sommes les plus endurcis conservateurs qu'il soit possible, conservarteurs 
de toutes les libertés résultant du principe républicain. 

Rien n'est moins dans nos idées que les luttes funestes et sanglantes des 
citoyens les uns contre les autres ; nous tendons nos mains fraternelles à tous 
nos concitoyens, à tous les peuples, qui sont aussi nos frères. Mais ayant recon- 
quis encore une fois la liberté de disposer de nous-mêmes, nous entendons la 
conserver. Nous ne voulons plus d'aliénations, plus de monarchies, plus de ces 
oppresseurs ni exploiteurs de toutes sortes, qui^ venant à considérer leurs sem- 
blables comme une propriété, les font servir à la satisfaction de leurs passions 
les plus criminelles. 

A chacun tous les droits et les devoirs que comporte la situation d'homme 
libre. 

Tel est notre programme, et nous l'aflrmons hautement, afin que nul n'en 
ignore. 

J'ai à vous parler maintenant, citoyens, des travaux de la semaine qui vient 
d-e s'écouler depuis notre dernière réunion. Ils ne sont peut-être pas aussi Im- 
portants que nous l'eussions désiré, pour les raisons que je vais avoir l'honneur 
de vous exposer. 

L'assemblée dernière, en nommant une Commission provisoire, lui avait 
donné pour mission d'établir les statuts amendés sur une base définitive et 
d'organiser la Fédération républicaine de la garde nationale conformément à ce 
règlement. En conséquence, elle avait fixé ce jourd'hui pour se réunir et arrê- 
ter l'organisation tout entière. 



— 31 ~ 

Mais, dans cet intervalle, il se formait à côte et en dehors de nous,une autre 
Association qui, sous le nom de Comité fédéral républicain, affichait en quelque 
sorte le même programme. 

Surpris qu'au lieu de venir simplement à nous, on ait trouvé préférable *de 
diviser les forces de la démocratie, nous avons pensé que, si les membres de 
cette Société nouvelle étaient nos coreligionnaires, il y avait lieu de leurproposer 
une fusion désirable à tous égards. 

La So<nété nouvelle était partie d'un principe opposé au nôtre dans ses élé- 
ments de formation ; la représentation y était établie dans chaque bataillon 
par un citoyen de tous les grades de la hiérarchie. Ce qui, bien qu'opposé aux 
principes de la démocratie, avait en définitif, au point de vue pratique de la 
force de cohésion, une certaine raison d'être. 

Étant tombés d'accord sur la nécessité de fusionner, il fut nommé des délé* 
gués de part et d'autre pour arrêter des statuts communs. 

Il fut admis par nous qu'il y avait lieu de faire une part plus large aux chefs 
des bataillons et autres officiers. Vu l'importance qu'il y avait à ce que leur 
concours dévoué apportftt à la Fédération la force, le prestige et l'autorité. 

Il fut admis par eux que chaque compagnie d'un bataillon devait être repré- 
sentée par son mandataire spécial, et que les chefs de tous grades étaient en 
principe les justiciables et les révocables de leurs électeurs. 

Ces points étant établis, on procéda de concert à la rédaction des statuts qui 
vont vous être soumis, en tenant compte des amendements qui avaient été 
présentés antérieurement. 

Noua avons été, dans ce travail, guidés pal* l'idée de faire une Association 
grande, s'affirmant au grand jour par des actes qui soient ainsi constamment 
soumis à Texamen de nos commettants; une Association forte, parce qu'elle 
aurait groupé dans l'intérêt du salut commun tous les membres composant la 
grande famille à laquelle nous appartenons. 

Nous revendiquons ensuite le principe du suffrage dans toutes les positions 
où le commandement de la garde nationale s'exerce ; nous voulons avoir con- 
fiance dans la main qui nous conduit ; nous voulons avoir les yeux partout où 
m détettent nos propres afihires, où se préparent nos destinées. 

La Commission provisoire a, dès le début, divisé son travail en plusieurs 
parties formant des sous-oommissions ; les résultats de cette division ont été de 
pouvoir grouper tous les éléments préparatoires : 

1® L'organisation définitive et statutaire de la Fédération ; 

2« La préparation d'un travail complet sur la réorganisation des forces 
nationales, au point de vue démocratique et républicain ; 

3^ L'examen de l'armement et des divers services qui s'y rattachent; 

4^ La mise à exécution des volontés de la garde nationale comme représen- 
tant fidèlement la population. 

n reste sans doute beaucoup à faire dans ces différents ordres d'idées; ras- 
semblée comprendra dé quelle importance sont ces divers sujets d'étude. Pour 
arriver à une pratique prompte et sérieuse et pour que ces travaux s'achèvent 
rapidement, il importe d'arriver aux assemblées mensuelles et non hebdoma- 
daires ; il est nécessaire aussi que le concours des cercles de bataillon et des 



— 32 — 

conseils de légion, apportant leurs contingents de lumières, il en sorte des actes 
sérieux et dignes d'une Association telle que la nôtre. 

Le Comité central a reçu un très-grand nombre de délégués, les uns venant 
s'enquérir du but de la Société, les autres apportant d'utiles renseignements, 
ou venant chercher des indications et des ordres ; ce qui démontre combien cette 
institution répondait essentiellement aux besoins et aux vœux de la garde na- 
tionale. 

Enfin, il s'est occupé de réorganiser provisoirement un corps d'artillerie, en 
attendant que cette arme trouve sa place dans le plan général de réorganisation 
des forces du pays. ^ 

Le Comité n'a pas répondu aux attaques virulentes dont il a été l'objet de la 
part des journaux hostiles; il lui a semblé qu'il était indigne de vous et de lui 
d*engager des polémiques avec de pareils organes. Il s'est borné à répondre à 
la note agressive du Journal officiel par une affiche que sans doute vous a^ez 
tous lue sur les murs de Paris. Il s'en est rapporté au bon sens public, et le bon 
sens public a été avec lui. 

J'arrive, citoyens, à l'événement capital de cette période hebdomadaire ; je 
veux parler de la nomin^ion par le gouvernement du général d'Aurelle de 
Paladines au cbmmandement de la garde nationale. 

Jamais nomination ne souleva davantage de protestations ; jamais homme ne 
fut plus impopulaire dans nos rangs. 

Eh quoi I citoyens, c'est sans nous consulter qu'on envoie, pour nous com- 
mander, celui qui, disposant de forces suffisantes, a reculé devant un ennemi 
inférieur en nombre et commencé la seconde période de nos désastres ! 

C'est sans rougeur au front que ce général déshonoré ne craint pas de si- 
gnaler son arrivée par une proclamation audacieuse, dont tous les termes sont 
une menace, et dans laquelle pas une seule parole, pas une, entendez-le bien, 
ne fait appel aux sentiments généreux dont nous sommes animés. 

M. Ernest Picard, dans une entrevue avec un des membres de votre comité, 
nous annonce que c'est un homme implacable, et qu'il vient pour réorganiser la 
garde nationale et la courber sous une discipline de fer. 

Il reste à savoir si les citoyens confirment le mandat du pouvoir ; si la garde 
nationale continuera à recevoir des commandements d'autres que de ses élus ; 
si, non, le plan d'Âurelle de Paladines ira rejoindre le plan Trocliu ; il ne 
recevra aucune exécution, et ce général sera prié d'aller cacher dans une 
retraite nécessaire la gloire qu'il s'est acquise en battant en retraité à Or- 
léans. 

M. Ernest Picard a dit aussi aux maires de Paris que les membres du Comité 
central y jouaient leur tête. Certes, il ne manquerait plus, pour compléter le 
tableau qui se déroule devant nés yeux, que le rétablissement de l'échafaud po- 
litique sous la République de 18*70 1 Rien n'est impossible à des hommes sans foi 
et sans cœur ; mais ces menaces ridicules ne sauraient nous émouvoir* 

Forts et fiers du mandat que vous nous avez confiés, armés de notre droit, 
nous ferons notre devoir sans crainte et sans faiblesse, sûrs que, si l'on s'em- 
parait de nos personnes, l'institution ne peut périr, et que de suite il surgirait 
derrière nous des hommes virils pour relever le drapeau arraché de nos mains ! 



— 33 — 

Il me reste, citoyens, à vous entretenir de notre situation financière ; la voici 
résumée : 

RECETTES. 

Il a été encaissé, pour cotisations représentant 219 compagnies appartenant 

à 68 bataillons Fr. 1,115 »)) 

Produit de quêtes, ventes de journaux, etc 91 »» 

Plus, pour divers prêts faits au début de la Société 432 35 

Total des recettes ..Fr. 1,638 35 

DÉPENSES. 

Frais d*împrimés, aflScbes, collages, etc Fr. 618 50 

Locations de salles 120 »» 

Remboursement d'argent prêté 432 35 

Frais de bureau et dépenses diverses 186 95 

Total des dépenses Fr. 1,357 80 1,357 80 

Reste en caisse à ce jour Fr. 280 55 

Il est redû à l'imprimeur Morris 262 »» 

Disponible Fr. 18 55 

Nous ne saurions trop insister pour que chaque délégué mette tout en œuvre 
pour faire rentrer les cotisations. Vous en saisissez l'importance, et, à chaque 
assemblée il vous sera rendu un compte exact de l'emploi des fonds ^ue vous 
nous apportez. 

Faites auteur de vous de la propagande pour que dans peu de temps il n'y ait 
pas une compagnie qui ne soit représentée. 

L'argent, c'est le nerf, c'est la force ; il est nécessaire que nous soyons forts 
pour intimider les audacieux ennemis du peuple. 

Il faut aussi que l'union existe parmi nous d'une manière constante ; liguons- 
nous en nous constituant au plus vite. 

Que, dans chaque bataillon, les délégués de chaque compagnie se forment de 
suite en cercles, quand même une ou plusieurs compagnies n'auraient pas 
encore procédé à l'élection de ceux qui doivent les représenter ; le centre n'en 
existera pas moins, en attendant que tout le monde ait fait son devoir. 

Que, dans chaque arrondissement, les cercles de bataillon se mettent immé- 
diatement en rapport ; qu'ils désignent les citoyens quj devront composer le 
Conseil de légion, quand bien même un ou plusieurs bataillons auraient omis de 
former leurs cercles. Quand ils auront vu fonctionner le système, ils compren- 
dront que nous ne sommes pas là pour fomenter le trouble, la guerre civile, 
mais bien pour entrer dans le plein et entier exercice de nos droits. 
Que les cercles de légion choisissent parmi eux les hommes aux convictions, 



— 34 — 

à réii'ergié les plus solideb pour venir faire partie de ce Comitë central qui, bien 
qu'il ne sorte pas encore de Télection à trois degrés, a fait trembler déjà les 
criminels qui nourrissaient la coupable espérance que, le peuple une fois en- 
dormi, on pourrait encore lui voler tc»utes éis libertés. 

Accomplissez donc au plus vite votre organisation tout entière , et alors on 
pourra ôtre sûï* que désormais le peuple ne s'endormira plus. 
Citoyens, 

Le pays vient de traverser leà plu^ cruelles épreuves qu'un grand peuple 
généreuxj intelligent et fier, puisse supporter ; une longue suite d'infamies ont 
conduit notre France bien-aimée au démembrement. Nos frères d'Alsace et de 
Lorraine tendent leurs bras vers nous, n'espérant que sur le patriotisme des 
républicains, s'étant vus lâcheméiit àbÀiidônher par les tripoteurs de tous genres 
auxquels les monarchies servent de manteau. 

Jurons donc de tout sacrifier à nos immortels principêis. 

La République française d'&bord ; puis la République uhîvèrséire. 

Plus d'armées permanentes, mais la nàtîôh totit biitîére irinéby dé telle 
sorte que la force n'oppriiûè jamais le di*6it. 

Plus d'oppression, d'esclavage ou de dictature d'aucune sorte ; mais la nation 
souveraine, mais lés citôyénâ lîbrèS ÏTé gô'uvfei'*àiBnt à leur gré. 

En un mot, plus de rois, plus de maîtres, plus de chefs imposés ; mais des 
agents constamment respoiisâblès et rëvocableâ à tous les degrés du pouvoir -, 

Et alors, ce ne sera plus un vaiih mot que ciè'fte sublimé dévise : 

Liberté^ Egalité, Fraternité. 
Rallions nos forceS; serrons nos rangs, unissons-nous et 

VIVE LA RÉPUBLIQUE I 

Lé premier àcle du Cbi&fté tjétttràl, ftil de publier tiiie procFama- 
tioû à l'armée, qui avait été rédigée le 10 et adoptée Sût* la proposi- 
tion du citoyen Lacord. 

A L'ARMÉE 

Ua DàlÀQXjis DB LA. OABDB KATIOMiLB DB PABIS 

SoldAts, «nfants du Peuple, 

f 

On fait courir eh province defs bruits odieux. 

H y aà Paris 300,000 gardés nationaux, et, cependant, chaque jour on y fait 
entrer des troupes que l'on cheifche à tromper sur l'esprit de la population phri- 
sienne. Les hommes qui ont organisé la défaite, démembré la France, livré tout 
notre or, veulent échapper & la responsabilité qu'ils ont assumée, en suscitant la 
guerre civile. Ds comptent que Vous Serez les dociles instruments du eriinè qu'ils 
méditent. 



— 85 — 

Soldats oitoy ans, obéîrez-Tous à Tordre impie do verser le même sang qui 
coule dans vos veines ? Déchirerez-vous vos propres entrailles ? Non ! vous ne 
consentirez pas à devenir parricideô et fratricides I 

Que veut le Peuple de Paris? 

Il veut conserver ses armes, choisir lui-même ses chefs, et les révoquer quand 
il n*a plus confiance en eux. 

Il veut que Tarmée active soit renvoyée dans ses foyers, pour rendre au plus 
vite les cœurs à la famille et les bras au travail. 

Soldats, enîàhts du ÎPeuple, ûnîssôns-nbus po}lb sauver la 'Riépuhïiqùe. Les 
rois et les empereurs nous ont fait assez de mal. Ne souillez pas votre vie. La 
consigne n*empêche pàà là fôëjionsàbilitê de îâ conscience. Embrassons-nous à 
la face de ceux qui, pour conquérir uû grade, obtenir une place, ramener un roi, 
veulent nous faire ehtr'égorger. 

«« Vive à jamais la RépiiUique!» 

Il existe un grand nombre de procès-verbaux cOHstatant la no- 
mihaiion des délégués au Cotnité central dont Arnold venait de 
presser l'élection ; nous en reproduisons un comme spécimen 
de tous les autres. 

FÉDÉRATION RÉPUBLICAINE DE LA GARDE NATIONALE. 
Conseil dé LiéaiON du 10° arrondissement. 

Nomination des trois délégués du 10^ arrondissement au Comité central. 

Extrait du procès-verbal de la séance du mardi 14 mars 1871, salle rue 
Dieu, n® 8. 

Lès délègues (Ses èeï^les de bataillons dn 10® arrondissement sont réunis en 
Assemblée pour Têleotion des trois délégués de leur arrondissement au Cotnité 
central. 



Sont présents : 








ï*onr 


lé 24* 


bataillon, 


les 


cito 


9 


107* 


» 




» 


9 


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» 




9 


» 


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» 




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JO 


110« 


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7» 


167« 


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170* 


n 




• 


n 


186* 


» 




n 


» 


202* 


» 




n 


n 


238« 


w 




» 



Vallée, Sée, Prétot, 
Philippe, Grégoire, Saclier, 
Dosblechin, Teat, Fossé, 
Mogan, Noël, Bahabeh, 
Salamon, Jôuy, D'huin, 
Oiselez, Richetin, Frondiére, 
Sans, Bez, Wautzel, 
Lemaire, Leber, 
Arnold, Simonet, Filleul, 
François, Aubry, Desagneaux, 
Bretheau, Babick, Corlet, 
Durand, Lebel, Guillochet, 



— 36 — 

Après appel nominal des délégués présents, il est procédé au vote par scrutin 
secret. 
Nombre des votants 32. — Majorité absolue 17. 

Ont obtenu, le citoyen Arnold, 32 voix. 

» Babick, 32 j 

» Lisbonne, 20 » 

» Fossé, 12 » 

En conséquence, sont proclamés délégués au Comité central pour le 10« arron- 
dissement. 

Le citoyen Arnold, à l'unanimité, 
w Babick, id. 

» Lisbonne, à la majorité. 

En foi de quoi ont signé les citoyens présents ! 

Signé, L. Ph. Covlet. 

Signé^ Spinon. 
Signé, P. Wautzel. Signé, Babick. 

Signé;, Vallet. 42, Chopinetle. 

Signé, Georges Arnold. Signé, Lisbonne. 



Le 15 mars, à Tivoli-Vauxhall, l'assemblée générale des délégués 
de la fédération républicaine de la garde nationale eut lieu, cotnme 
nous l'avons mentionné dans le rapport pages 56 et 57. 

C'était la 4® assemblée générale de la fédération républicaine, te- 
nue depuis le 24 février; (la première est du 24 février, la seconde, 
du 3 mars, la troisième du 10 mars). Arnold y fait un rapport dont 
on a conservé la minute ; il annonce que la fusion entre le Comité 
fédéral et le Comité central est un fait accompli ; il rend compte de 
l'état des finances de la fédération et proclame les noms des nou- 
veaux élus au Comité central. Cette liste est importante, ce sont 
les membres, proclamés ce jour-là, qui ont fait le 18 mars. 

Voici le rapport d'Arnold. 

Citoyens. 

Nous voici arrivés à la quatrième assemblée générale depuis le 24 février 
dernier, c'est-à-dire depuis 20 jours. 

Conformément à ses précédents, le comité central provisoire vient vous rendre 
compte des actes accomplis pendant la dernière période. 

Le mandat spécial qui lui avaitété donné dans la séance du vendredi 10 mars 
était celui-ci : provoquer dans le plus bref délai la mise à exécution et le fonc- 
tionnement des statuts de manière à ce que, sortant du provisoire, la fédération 



- 37 - 

soit enfin constituée d'après le principe tutélaire du suffrage universel. C'est de 
cette portion si importante de son mandat que votre comité tient à vous rendre 
compte tout d'abord. 

Le travail de classement de tous les pouvoirs et délégations qui nous avaient 
été remis était le plus long et le plus ardu dans nos fonctions. Ce travail est 
actuellement relevé et consigné sur des registres dressés à cet effet par ordre 
numérique et par ordre d'arrondissement; il sera d'une grande lumière pour 
tous les travaux du comité central, des conseils de légion ou d'arrondissement. 

Afio que vos esprits soient immédiatement fixés sur l'importance actuelle 
de notre œuvre, il est utile de vous dire, dès à présent, de combien d'adhésions se 
compose la fédération républicaine de la garde nationale. 

215 Bataillons sont actuellement représentés : toutes leurs compagnies ne 
figurent pas jjar leurs délégués, mais c'est à ceux qui sont ici présents qu'il ap- 
partient de provoquer, dans leurs bataillons respectifs, la constitution de cercles, 
pUis d'en donner avis à leurs conseils de légion et au comité central. 

A eux de réchauffer Tardeur des tièdes, le zèle des indifférents, en les éclai- 
rant sur la grandeur de cette idée, qui esf la seule solution possible à la régé- 
nération démocratique et sociale. 

Le chiffre des compagnies représentées s'élève actuellement à mille trois cent 
vingt cinq délégués, ce qui ne laisse pas que de prouver l'extension rapide de 
la fédération. 

Votre comité s'est ensuite, entre la plupart de ses divers membres, partagé 
les divers arrondissements, pour les aider à se grouper et à se constituer en 
cercles de bataillons et conseils de légion, et obtenir ainsi par le suffrage, la 
nomination des délégués au comité central. 

C'est le résultat de ce travail qui nous permettra de proclamer tout-à-l'heure, 
ici, les noms des citoyens appelés à constituer le nouveau comité central. 

Il est d'autant plus utile que le principe de Télection par arrondissement soit 
maintenu intact, que l'expérience prouve que certain nombre de citoyens qui 
paraissent accepter, à l'acclamation de leurs noms, le mandat que leur confie 
une assemblée, négligent ensuite leurs engagements ou se retirent immédia- 
tement. 

C'est à ce point de vue que votre commission vous signale comme démis- 
sionnaires, les citoyens Dutel, Piconel, Audoynaud, W^ber, Ramier. A côté de 
ces noms, votre comité à joint ceux des citoyens Ostyn^ Prudhomme, Alavoine 
et Chauvière, qui n'ont pour ainsi dire point pris part aux travaux nombreux 
du comité. 

Cet exposé terminé, il importe de vous dire rapidement quelques mots sur 
l'acte le plus important de la période écoulée ; nous voulons parler de la fusion 
faite entre le comité fédéral et le comité central pour ne former qu'une seule et 
même fédération. Fusion si désirable^ qui est actuellement un fait accompli et 
que cette séance est destinée à consacrer solennellement. 

Nous devons, citoyens, attendre le plus grand bien de cette fusion ; formée en 
un faisceau que rien no pourra rompre^ la garde nationale constituera ainsi lo 
régime de la République. 

Il e&t nécessaire de vous donner actuellomenl le tableau encore bien étroit de 



— 38 - 

notre situation financière. Par suite de certaines diâiçu],tés survenues entre le 
Comité central et le citoyen Courty, trésorier du Comité, le compte des ayances 
faites par ce dernier n'avait pu figurer dans le rapport de la, dernière séance. Un 
détail a été remis parle citoyen Courtj, dans leqi;iel certains points demandent 
à être examinés et discutés. Le rapport de la séance actuelle ne peut encore se 
prononcer sur ce point, ce sera l'objet du rapport de la prochaine séance. 

Nous devons maintenant vous entretenir de la situatiO[n financière. 

Le compte qui vous a été présenté à la dernière i^^en^blé^ générale portait 
comme solde en caisse 280 fr. 55 c * , 280^fr. 65 

RECETTES. 

Il a été encaissé depuis : 

10 Cotisations 796 fr. 55 

2*^ Produits de quêtes *11 65 

S^ Ventes de journaux 1Q5 65 

Total des recettes l,254fr. 50 

DÉPENSES. 

Frais d'imprimés, affiches, collage, etc 40*7 fr. 35 \ 

Location de salles ' 180 00 l 683fr. 30 

Frais de bureau et dépenses diverses 95 95 ) 

Reste en caisse à ce jour 571 fr. 20 

Sauf à déduire diverses factures dues par la société, lesquelles ne sont pas 
encore produites. 

11 reste maintenant, citoyens, à proclamer les nonis des citoyens élus dans 
leurs arrondissements pour former le Comité central. Tous les arrondissepaents 
ne sont pas représentés, mais c'est au nouveau comité qull appartient de se 
compléter par l'appel fait aux retardataires pour obtenir la représentation cqçi- 
pléte des 82 arrondissements. Qu^lquei-ui^s d'eptre ^% ont fixé leur élection 
pour un jour prochain. 

Citoyens, il est temps que nous rentrions dans notre légalité ji nous, c'est-^- 
dire dans le fonction^enient unique .çt abçplu du suffrage^ tel qu^ l'ont établi les 
statuts. Le contrôle permanent des compagnies, des cercles de bataillons, des 
conseils de légions sur leurs délégué^ au Comité central, en, luéme temps que le 
choix dont ils sont l^pQoréç seront de âûr$ garaQ^^ que les fqandats çp^fiés seront 
bieu remplis» . . 

Parmi 1^ npms lui vont è^q proclamés, Ypus remarquerez peutrétre Vgt- 
sence de certains d'entre nous qui n'ont été ni démissionnaires, ni attachés 4 dj^s 
commissions spéciales. Ils n'ont pu se porter dans leurs arrondissenaents pçjçr y 
faire la propagande nécessaire et prendre part aux élections, mais leur patriq- 
tisme vous convaincra qu'ils continueront à apporter à la fédération l^ljr dé- 
vouement et leur utile concours. 



-- 39 — 

Voici les noms des citoyens élus dans leurs arrondissements membres du Go* 
mité central. 

If^ lûrroudi^sement : . 

3e — Ant. Arnaud, 54, rue de Nazareth. — Gouhier. 

4? T-T \^Qre^|i. — Clémence. 

5^ — «[çtjf^^Q. •— Blanchei, 

6® — Chouteau. — Ferat. 

9« — 

10® — Arnold. •— Babick. — Lisbonne. 

11« — Assi. — Mortier. — Prudhomme. 

12* — Gerame. — Forgeret. — • Baroud. 

IS? ~ 

14« — Avoine. — Billauré. 

15® -r- Castioni. — Aijdignoux.— Gauthier. 

16« — 

IT — 

18« — Grolard. — Joceljn. 

19® — Fleury. — Alemane. 

20® — Ranvier. — J. Bergeret. — Maljournal. 

21* — Varlin. 

22*^ — 

CHEFS DE LÉGION. 

Faltot^ 15*. — Eudes, 2(f . — Duval, 13«. — Henri Lucien, 14®. 

(Les noms des délégués des arrondissements (1,2, Tf, 8, 9, 13, 16, 11) sont 
lais^é^ pn bjanc ^ans la liste originale jointe au rapport d'Arnold.) 

Le rapport soumis à votre appréciation approuvé, votre comité vous remettra 
ses pouvoirs et cédert^ au nouveis^u coniité la place qui lui revient de droit. ÂÏh! 
appart|ei|c{ra le àiçoit de la vérification des pouvoirs des membres. Il aura à 
terminer notre œ]iyre, ^ 

En terioainant, citoyens, votre comité croit devoir exprimer le vœu que les 
sentiments d'union, de concorde, de solidarité seront plus que jamais les prin- 
cipes de la fédération pour en être la force, en présence de Tenjiemi intérieur 
qui, déjà, se signale par des actesi d'hostilité évidente. Nous devons veiller et 
serrer nos rangs; c'est ainsi que nous constituerons enfin le seul régime sauveur 
pour notre patrie et l'humanité entière: la République démocratique «t so- 
ciale. 

Vive à jamais la République 1 

(Minute origt|»»Id de 1^ fuain d'Arnold, au dépi^j^ d^ mjçistère de la 
g«trr#). 



- 40 — 

Le comité se mit immédiatement à l'œavre ; il annonça, dans 
son journal du 16 mars, les préparatifs de l'insurrcclion. 

Lô général de division Cromer est arrivé hier à Paris en vertu d'une pé'rmis- 
sion illimitée qui lui à été accordée par le ministre de la guerre, le général 
Le Flô. ' 

Le e^énéral a trente et un ans, les cheveux, la moustache et labarhicho noint, 
la figure très énergique ; il est de taillé moyenne ôt porte la petite tenue de gé- 
néral de division — ' 

Il était accôitipagné de son père; il a eu la dbuleur, à son arrivée, d'apprendre 
la mort de son jeune frère, qui était volontaire dans le bataillon des éclaireurs 
Laf on-Mocquart . 

M. Henry, général en chef de la garde nationale, est toujours instaUé 
boulevard du Maine. - 

Il signe des ordres, et les envoie par ses aides de camp. 

On a le relevé exact des munitions en possession des gardes nationaux de 
Montmartre. .-.,.. 

Il y à, parait'iU quarante mille obus, dont quinze mille seulement sont char- 
gés, seize millions de cartouches et quelques centaines de tonneaux de poudre. 

Dans le conseil des ministres qui a été tenu hier à Versailles, on s'est occupé 
delà question. ' . 

Le 17, la municipalité de Montmartre repousse, dans un article 
publié par V Avant- Garde, toute responsabilité dans les faits qui 
se produisent sur la butté: 

Le maire, M. Clemenceau, serait, nous a-t-on affirmé, sur le point de donner 
sa démisaion. Il est probable que ses adjoints le suivront, et aucun de ces mes- 
sieurs ne songerait à sq présenter de nouveau aux suffrages de Tarrondissement. 

Nous croyons également pouvoir affirmer que les membres de la municipalité 
de Montn^artre, tout en étant en parfaite harmonie de principes avec la plupart 
de leurs administrés. désapprouvent. las démonstrations qui se produisent et ont 
déjà fait plusieurs tentatives dans le sens de la conciliation la plus complète. 

(Monitexçr Universel.) 



Le 18 mars, rkisurpeetlôn éélatait. A onze heures du soir, VarKn 
écrivait a ArÂoîa Té biïïet suivant, dans lequel il lui donnait dés 
reaseigaerneau sur la situaÛQïb . ..::>: . / ^ . . 

. ^'l^niâr'sl^il. '(Onze heures r/asôir.-' ' '-' - 

-.:;..; (îlt<>y(^n.:AxnQÎd,., .,.:...... .;:,.; .. /'^':'^,.^'• ï'^.. ' ^.^• 

J'arrive au Comité central. Le mouvement généralse continue à notre avan- 
tage, mais nous n'avons pas encore réussi partout. Faltot avec les hommes du I5« 



- 41 — 

' occupe le Luxembourg. Qn dit, mais ce n'est pas sûr du tout, que nous occu- 
pons le Palais-de-Justice. L'Hôtel-de-Ville n'est pas encore pris, ni la caserne 
Napoléon ; ces deux monuments sont pleins de troupes, gardées elles-mêmes par 
des gendarn^es et des sergents de ville. Il j a déjà eu quelques coups tirés aux 
premières approches ; nous avons eu quelques, hommes tués. Mais actuellement 
des forces considérables sont dirigées sur ce point, sous le commandement de 
Lullier. Au moment oîi j^écris, on nous apprend que THôtel-de- Ville serait 
occupé ; et que les gendarmes du Louvre, seraient en train de déménager. Mais 
on nous signale en même temps, de grands mouvements de troupe au Champ 
de Mars et aux Invalides. Veillez! Veillez I Ça va bien, mais il faut se défier d'un 
retour offensif. 

E. Varlin. 
Place: Bosquet — Bayonne. 
Comité : Masséna — Marseille. 

Voici en quels termes rendait compte de Tinsurrection le journal 
le Cri du Peuple^ qui passait pour être un des organes du Comité. 

• 

LA JOURNÉE D'HIER. 

Toutes les inquiétudes de la veille au soir se sont évanouies. Pendant la nuit, 
la garde nationale n'est pas restée inactive. Elle a pris possession de la préfec- 
ture de police, de plusieurs ministères et de THôtel-de- Ville. 

Le temps est superbe, un peu froid. Soleil splendide. Les magasins sont fer- 
més. Tout le monde se promène, Tair joyeux. Paris a tout à fait Taspect des 
jours de fête. 

On affiche, vers midi, les deux proclamations du Comité central. La foule 
s'amasse pour les lire. On remarque qu'elles sortent de Tlmprimerie nationale. 
Modestes, sincèrement républicaines, et sans arrière-pensée ambitieuse, elles 
réunissent tout de suite l'adhésion générale. 

La grande caserne de la Cité, située vis-à-vis du Palais-de-Justice, a été aussi 
occupée la nuit dernière. Les gardes nationaux des bataillons sans armes ont 
trouvé de quoi s'équiper. 

Il y avait là une énorme quantité d'armes à feu et de munitions de guerre, 
surtout de fusils chassepots de cavalerie. Toutes les salles étaient ouvertes. 
Daosup/des» dortoirs on a trouvé une quantité d'épées de sergents de ville. Un 
ga?de i^atioQal du poste du Palais-de-Justice montrait aux passants Tune de ces 
épées sur laquelle on voyait des traces de sang. 

Le poste des pompiers qui est situé à côté avait été respecté. Un pompier 
montait tranquillement la garde devant ce poste. 

Le matin, les gardes de Paris revenaient isolément pour déménager leurs 
effets, auxquels personne n'avait touché. Ils circulaient au milieu de la foule, 
qui les regardait faire et souriait. 

Près de la porte intérieure, plusieurs gamins, enfants de troupe, vêtus de Tu- 



- 42 - 

niforme si connu des gendarmes, quêtent à leur profit» Les sous pleuyent comme 
grêle dans leurs vastes sébilles. 

Et c'est ce peuple que le gouvernement Thiers accusait, il y a e^eulement 
quelques heures, de vouloir mettre Paris au pillage, qui assure ainsi le dîner du 
soir et le déjeuner du lendemain aux petits de ces municipaux qui l'ont, à toute 
occadon, sous l'Empire comme souslaRépubliqe, assommé, emprisonné, fusillé! 

Singuliers pillards, n'est-ce pas? 

Ce sont trois colonnes parties du XIII* arrondîssenient, et à la tête desquelles 
est venue se placer à la fin une mitrailleuse, qui ont débouché à la fois eh face 
de la préfecture de police et l'ont occupée, 

La préfecture était vide. Ni agents, ni soldats. 

Il y avait trois chevaux et une voiture préparée pour le sieur Valentin. 

Les trois rue^ du faubourg Antoine, de Charonne et de la Roquette sont bar- 
ricadées à leur débouché sur la place. Des gardes nationaux veillent à la circu- 
lation qui est considérable. 

La plus forte barricade du faubourg Antoine est située à l'angle de la rue de 
Charenton. Toute entière faite de pavés, elle est percée de deux embrasures et 
armée de deux pièces de 12. Les caissons sont placés tout près, à Tentpée d^ la 
J?ue de Charenton, en dehors de la ligne de tir. 

Rue de la Roquette, boulevard Voltaire, avenue Richard-Lenoir, et dans tout 
le XI® arrondissement, on rencontre à chaque pas des barricades, au milieu 
desquelles la foule circule souriante et çereine, méprisant les insinuations per- 
fides de quelque;^ réactionnaires qui vopt semant le ^ruit que leg Prussien^ sont 
tout prêts, et peuvent venir... 

— Qu'ils viennent ! *- répondent, non-seulenaent les| gardes nationaux de 
marche, mais aussi les femmes, les enfants de ces qu?irtiers populeux; — qu'ils 
viennent, on les recevra! 

Le peuple, joyeux de la victoire pacifique qu'il vient de remporter, sent la 
confiance lui revenir. Abreuvé de misère et de hontei par les gens du 4 septem- 
bre, il était découragé^ désespéré. 



Dans le même journal se trouvent les premières proclaniations 
du Comité qui, ayant fait la révolution, en prend jmmédiateg[ient 
la direction. Elles ont été insérées dans le Journal Officiel. 

Les diverses Coofimissions que devaient représenter le Pouvoir 
exécutif sont formées. Uc tableau ci -dessous, (Jpnt l'original existe 
au dépôt de la Guerre, indique quels étaient les nom? des mem- 
bres et les lieux de réunions des diverses Commissions. 



— 43 — 



COMMISSIONS. 


LOCAUX. 


NOMS DES Î^IEMBRES. 




executive» 


Salle de la République. 


Cournet, Delescluze, Félix Pyat, Tri- 




• 




don, Vaillant, Vermorel. 




Militaire. 


Gralerie des tableaux, centre. 


Pindj, Eudes, Bergeret, Ranvier, 
Cluseret. 


^ • 


Sûreté générale. 


Galerie du conseil municipal, 11° 2, 


RigauU, Ferré, Oudet, Chalin, Gé- 






à la préfecture. 


ra rdin. Chardon. 




Services publics. 


Au bout, galerie des tableaux. 


Ostyn, J.-B. Clément, Mardelet , 
Mortier, Rastoul. 




Eoseigncment. 


Galerie du conseil municipal, n° 5 


Jules Vallès, Goupil, Urbain, Ver- 






à gauche. 


dure, Demey. 




Relations extérieuree. 


■ 


Paschal Grousset^ A. Arnoudi A* Ar- 




• 




naud« Ch. Girardin, Léo M^iU^^ 




Subsistances. 


Galerie du conseil municipal, à 


Dereure, Champy, Clément, Parîsel, 
E. Clément, Fortuné, Henry. 




* 


gauche. 




Finances. 


Miil^istère. 


V. Clément, Varlin, Jourde, Besli^y, 
Theisz, Fra^ckel. 




Justice. 


Galerie du conseil mvmicipal, à 


Protot , Ledroit , Babick , Billioray, 






droite. 


Blanchet. 




Travail industrie, 


Aile 4^oite, troisième étage. 


Malon^ Franckel, Theiaz, Dupont, 




échange. 




Àvrial, Pujet, Eug. Girardin, Le- 








français. 




Comité d'artillerie. 


Salle de la République. 






Armement , babille 7 


Ministère de la guerre. 






ment. 








Secrétariat général. 


Galerie du personnel. 






Télégraphie 


Galerie des Bustes. 






Gouverneur. 


id. 






Rédaction. 


id. 






Presse. 


id. 






Renseignements. 


Salle de la République. 






Correspondance . 


Galerie du conseil municipal, à 






• 


gauche. 






Délégués de province. 


Galerie du conseil municipal, à 
droite. 






Questure. 


Porte au bord de Teau, entresol. 


Léo MeUlet. 




Salle d attente. 


id. 






Commissariat. 


Rez de chaussée, qile droite. 


' ..,^,!.^*^ 1..:-^ — 'J...JIJ, ■ ;-::- 





Un des premîçrs soins du Comité, fut de mettre en délibération 
le projet de proclamation et de décret, dont voici le texte : 
(Dépôt du Ministère de la Guerre.) 



Nous prouvons à nod frères épuisés par six mois de crise que ramélioraiion du 
sort du peuple a été le constant objet de nos travaux et de notre sollici- 
tude. 

Considérant que la guerre inique qui a frappé la patrie n'a été que Tœuvre 
d'une minorité puissante et qu'il n'est pas juste quel'immense majorité, sur qui 
ont pesé la misère et la famine, soit la'seule à en supporter le fardeau. 

Considérant que l'état de siège a arrêté lî^vio industrielle et comnaerciale de 



_ 44 — 

la nation et réduit l'artiste, le commerçant et Touvrier à l'épuisement entier de 
ses ressources, tandis que le capital assez puissant n'a snhi qu'une stagnation 
d'intérêt. 

Considérant que le peuple de Paris n'ayant ménagé, ni son sang, ni son abnéga- 
tion à la défense de la patrie, il est de toute justice que ceux à qui leur position de 
fortune a permis d'échapper, par le fait, aux douloureuses étreintes de la faim et 
dttWmbardement, soient frappés d'un impôt proportionnel à leur fortune. 

Le Comité central^ 
Décrète : 

Art. 1^'. — Il sera distribué aux vingt-deux arrondissements la somme d'un 
million résultant de l'économie réalisée par notre présence au pouvoir et par la 
suppression de tous les appointements des précédents régimes. Cette somme 
séraafTeetéo à secourir les familles nécessiteuses et distribuée avec justice par 
les soins des municipalités postérieures. 

^r»t. 3. — Tous les termes de loyer au-dessous delà somme de 250 francs, dûs 
jusqu'au terme d'avril inclusivement, sont remis aux locataires en retard. 

Les termes de loyer de 250 à 800 francs,dûs dans les mêmes délais, sont dégre- 
V es d es deux tiers ; 

Les termes de loyers de 800 à 1500 francs sont dégrevés d'un tiers. 

Seront exceptés de cette dernière exonération les locaux occupés par les 
citoyens sans professions. 

Afin de sauvegarder les intérêts des propriétaires, une commission d'enquête 
sera appelée à statuer sur les indemnités qui pourraient leur être allouées en 
raison de leur situation financière. 

jif*t. 5. — Les échéances des effets de commerce et les intérêts dûs pour des 
inscriptions hypothécaires jusqu'au 1*' avril inclusivement ne seront exigibles 
qu'au l*"^ octobre avec intérêt de six mois seulement, la durée du siège ayant été 
de oe laps de temps. 

Ar*t, 4.-^ Tous les objets^ quelle que soit leur nature, n'excédant pas quinze 
francs seront rendus gratuitement à leurs propriétaires. 

Les Sommes destinées à couvrir le montant de Findemnité due au Mont-de- 
Piété pour l'exécution du présent article seront réalisées par un impôt propor- 
tionnel prélevé sur tous les fugitifs delà capitale pendant le siège. 



On décida d'urgence^ Tenvoi en province, par tous les moyens 
possible, des journaux pouvant éclairer la population sur le mou- 
vement accompli le 18 mars. 

Les soldats demeurés dans Paris embarrassaient le Comité. On 
délibéra siir la situation qui leur serait faite, dans une séance du 
2 mars, dont le procès-verbal a été retrouvé. 

Nous croyons devoir le reproduire. 



— 45 — 
Séance du 21 mars 1871, soirM h. 

Président, Henry FortCné, , . 

Eudes propose le licenciement de l'armée. ... ,. , 

Henby déclare que la question est réBolue^puisqueTon a conâé an ci tayeu La- 
vaux le soin de subvenir à Talimentation des soldats... Boursier dit que Ton 
a même été plus loin que l'on ne devait, et que les soldats aiment mieux de 
l'argent que des vivres. Il croit que les militaires seraient plus utiles, étant 
mêlés avec les gardes nationaux. Il demande isi l'on se bornera à subvenir à 
leurs besoins, en tant que logement et vivres, et s'il n'y aurait pas ingratitude 
à ne pas leur fournir les centimes de poche qu'ils sont habitués à touchers tout 
en déclarant qu'il a cru voir qu'ils aimaient mieux l'argent que les vivres 

YÂRLm demande ce que l'on veut faire pour eux, tout en faisant ressortirque 
ce n'est pas à titre de soldats. 

Henry déclare que ce n'est que comme gardes nationaux. 

BouiT dit que l'on ne peut pas faire un décret de licenciement. 

Dupont dit que certains mots se produisant forcent à se prononcer sur de cer- 
taines questions, et il dit que l'on devrait les incorporer dans lia garde natio- 
nale. 

Eudes est de cet avis et craint que les mettre dans les fortsysans les adjoindre 
aux gardes nationaux, sans les mêler, soit un danger. 

BiLLiOBAY ne croit pas que nous ayons le droit d'incorporer daQ$la garde 
nationale des étrangers à la ville de Paris, et ne croit paa que noua pc^s^ons 
avoir une armée soldée. Du reste, cela ne leur conviendrait certaineioient pas. 

Ghouteau veut qu'on les mêle avec nous, ils seront utiles. 

Castiont est de cet avis; il ne croit pas devoir les licencier; si Ton les renvoie 
dans leur pays, ils en reviendront tournés contre nous. 

Varlin croit que l'on doit supprimer l'armée permanente^o'est dans uos prin- 
cipes, il faut l'annoncer à la province, en laissant le droit aux soldats de se faire 
incorporer dans la garde nationale. 

Eudes cite l'arrêté Thiers qui les fait arrêter, n'importe où on les trouvera. 
On doit pour le moment les utiliser, car ils pourraient être, une hvm» opntre 
nous. Il ne demande pas que l'on en fasse un corpg spécial. 

Castioni ne veut pas que l'on dise qu'on veut une armée permanente; l'on doit 
les prendre comme des enfants et des frères, l'argent n'est rien. L'on doit être 
révolutionnaire, l'on trouvera de l'argent par n'importe quel; mpyeiHi^Pké tard 
nous les renverrons dans leur pays comme gardes, nationaux. , 

Lacord ne veut pas qu'on les renvoie et ne veut pas qu'on les laisse înactifs; 
les mêler, ils seront utiles. , :• :. 






.« .' . ■ r ^> . i • 



Nos soldats né voulurent pas se battre pour la Cbifitotlne^ ' ' 
Rien ne le prouve mieux que la lettre ci-joîntê , dbtit l'bri^na^ 
existe ; elle est du Général du Bisson. - / ? -^ ^ 



— 46 — 

Citoyens, 

Depuis deux jours, mon bataillon, le 25^, est caserne â la Nouvelle France. 

J'ai trouvé installés dans cette caserne environ deux cents hommes,infanterie 
et artillerie de ligne. 

J'ai cru de mon devoir, dans l'intérêt de notre réï)ublique, de tâcher de les 
persuader de s'enrôler soub la bannière de la Commune. 

J'ai rencontré chez ces mauvais citoyens une hostilité très-grande. Ils sotit 
dévoués à Versailles et sont nos ennemis, ils ne s'en cachent pas. 

Ils reçoivent cependant de la RéjîUblique la solde, là nourriture et l'hïibille- 
mènt. 

C'est un danger pour nous, car ils sont beaiicoup de souà-6ff!itiîetB trèS-ébéï- 
giques. 

Une surprise peut avoir lieu, citoyens, vous êteà avertis; j'attends vos ôt^iféô, • 
et ils seront rigoureusement exécutés par moi, quels qu'ils soietit. 

Salut et Fraternité. 

Signé : Le général Ë. du BlèfeON, 

Commandant du 25^ db marche. 

Dans cette même séance du 21 mars, le procès-verbal contient 
une annexe ou la déinarche de MM. Clemenceau et Lockroy pour 
réclamer l'élargissement du général Chatizy, et les négociations 
avec les maires sont l'objet d'un débat. Nous en citerons la fin. 

ANNEXE AU PR0CÊ8-VERBÀL DU 21 MARS AU SOIR. — HINUIT. 

\ 
■ ■ ■ »•..#,. , - >% ■ , . 

Clemenceau croit que les maires et les députées de Paris, rôconnaîB^ôïi'i, 
malgré eux, mais reconnaissent l'Assemblée. L'Àssèmlblée âàoptàiit Ifes 
élections, il se produira un conflit fatal si nous persistons. Il croit qiië hous 
aurions dû transiger pour nous réconcilier ayec le gouvernement; ii'ôuls è'émiùes 
entraînés, et il nous est impossible de le faire malgré eux, m&ls tout se rétëttr- 
nera contre nous, tl a voulu une dernière fois coiii^tàter le coUflii qui èîiste 
fatalement entre lui et nous et le conjùrei» ; il déclare que jsi iiouâ avioài tendu 
nos canons èl gardé nos armes, la République était sauvée. 

Lockroy demande que Ton ne récriminé pas sur déis faits passés, car nous 
devons être d'accord sur les principes, 

DuvAL demande ce que l'on gagnerait à accepter la loi de l'Assemblée. 

Clemenceau est venu sachant bien que c'était inutile, mais il a été guidé par 
un sentiment de sympathie pour les prisonniers.. 

Ddval réitère sa question. 

Clemenceau déclare que maintenant il est trop tard. 

Favre a été épouvantable aujourd'hui. 



— 47 — 

LooKEOY Ta traité d'infâme et lui a déclaré qu'il n'y aurait jamais rien de 
commun entre eux. 

Clémenobàu revient sur l'élargissement de Chanzy, il est représentant du 
peuple. 

Protestations. 

LAOÔftb dit que la garde Nationale ne voulait que ses armes» la nomination de 
ses chefs et leur révocation. — Le gouvernement a tendu un piège aux gardes 
nationaux, cenl-cî ont pris les canons. Le gouvernement savait que la bourgeoi- 
sie avait plus àcràiïidtè dé l'ouvrier, si celui-ci avait un fusil. Le gouvernement 
a voulu les désarmer, tout Paris a protesté. Seuls, les élus qui n'avaient qu'à se 
montrer, ont accepté une position subalterne et les maires ont voulu amener 
une transaction avec le gouvernement ; il n'a pas assez de blâme contre eux, 
surtout pour ceux qui sont sortis de chez les ouvriers; selon lui, il y a des assassins 
et'des assassinés, le choix a été fait par les municipalités. 

LocKROT dit que les citoyens, dont veut parler Lacord, ont été entraînés par 
les circonstances douloureuses où se trouve la France, que cela seul a pu les 
déterminer à parlementer avec les misérables qui n*ont jamais fait que de vendre 
le pays. Il déclare qu'il ne reniera jamais les travailleurs. 

Le document suivant a été communiqué à la Commission par 
le chef du dépôt de la guerre. C'est une note écrite au crayon et 
non signée, prise pendant l'entrevue des maires avec les membres 
du Comité central. On y lit ce qui suit : 

Minière : « Lé tttàié eèt rompu, nous n*avbns pas le droit de délibérer avec 
M une Assemblée qui n'est pas l'expression du sentiment de la population. Elle 
* doit ôtré remplacée par des hommes qui représentent réellement le peuple de 
»» Paris. 

» Tout gouverDoment est discuté, nous le savons bien, le jour où il prend le 
n pouvoir. Vous pouvez nous reprocher de l'avoir pris, nous reprocher d'être 
» des inconnus; mais tout cela nous touche peu. 

» Nous avons 100,000 hommes derrière nous. Il faut les solder, et nous n'a- 
» vonè pas dé fonds ; pouvez-vous nous en donner ?» 

Puis après cette note sur le discours, sur le revers de la page, on 
lit: 

« U «st entendu que nous restons sur la défensive ; nous laissons les proposi- 
» tiens suivre leur cours; nous voulons laisser les maires et les députés se dé- 
» masquer; nous restons scrupuleusement sur notre terrain, la République avec 
» ses conséquences politiques et sociales. 

» S'il y a lieu de donner une réponse définitive, nous délibérerons entre nous. 

t En attendant, nous voulons former notre conseil municipal. 






— 48 — 

-^hhiiuVf^ .L'on .Ui'M.'.:--i./ .- . '■ .■•.:^'^- ^V ••■-:■. ^: ^'^ ■;.:^. i- •:■: s, ;.■:.. -: 

£9i ft^l|o\}fi^4UWr(^^gj3,uf le projet d'unfiaffiohe "y,. 

^TO{?]ip^ii?^}flî^'I^^ 4«^^ conciliation, heureux de rétdia^r la fu- 

» sion vers laquelle tendaient tous nos efforts, nous avons, loy^k^meuttl. ouvert à 
IP j^^^ljf^flflyiiCiÇfl^ ##*ej[»i9li€j,',M^i»laïObatiiMii4éïrfè cer- 

' » nuitamment à la mairie du 2® arrondiss^in^At^ii^uaoblj^iitàiBàaiMenitij^^ 

Miîli ^:y[9t9L\^^^Mm^^M^Ml^^^'^^^ mou»jsw»nPLe8-anépitt»«up la 

M pensée de nos adversaires, nous les imtQds^& noiisJe.téBQj9igAbr^ea>s,'uni6sant 

èjimînxiflij'l aîflôjcro looj '^g*î:î >•* Ki>i' mîv* fiurve»t*leg:«lgïaatupa»i jo ji^^/r - 

)» pourront voter dans tout autre arrondissement sur la prés^tation tl'Sïiïepiôce 
iii{^tt^obiMïaëJ'^tâW«SW^%iÀ*^ ou de 

» garde national. » ' ■ ' "^ ' ' 

lâi JLôiFéfiidtatd&laidéUbéralîoDxi^ avec les âfiaires 

H^t ï(»iù\Slé- dé^ ta tiïÀiflèfef Stiîvanfô dàlns lés pifocès-vet^b^ du 
Ck)mîlé : 

li-rnyho OJX'^J '»J^ -^^îr-iio'^ {;ïu:. :fr:r) ':0'^iKv^ ^i ^ = •>v.;''; ï- :vv..^- 
Le Comité dit que son rôle est de garder un«^^4^rvetabspl|iieaii^Ctles xx^ 
de demander seulement leur concours pour les élections, mais rien que cela. Il 
désire que le Comité reste énergiquement sur Sjon terrain, c est -à-dire la Répu- 
blique avec toutes ses conë^qùeiîcês.— Donc, aucune concession ne sera faite en 
vue d'une union lidérale quelconque. , 

Pendant que ces négociations se^poursuivaient, et avant que les 

élections ne fussent décrétées, le Comité fesait distribuedadéclaration 

î^BuIvrtiîtBv d6nt^Ie4<exleauthenti(pie à Ué Mtrouvë t 



V- /;. <■■■ :\ -j- 

■ >, . 



Mî V 



;?■ t..; i - ^■^.:: •■;.•; ' joî.xi'l 



t La Révolution du 18 mars est en^réf^daps^u^^.^i^^uv.e^l^ phase pif^jllnter-^ 
» médiaire des députés de la Seine et df s jntt^|ci5ftUj^§. /î . ;. ,;; '.., ^jni 

» Ce mouvement, unique dans rhi^irfi,:i^ d4ma^tré.qu!il éi^ dfing^dp^ux de 
» provoquer une population aussi magnanime que,c@Ui^ dp p4ri§^/qiq^,X0&:lidTer- 

» Le Comité central voulait Télection immédiate du corps con|in}i9iUj.4jerPtri8 
7> sur les ba8^}g^j^u(S[déin9C|ratiques. Maintenant son droit représenté par tous 
n le» chefs de la garde nationale, la population parisienne déjà si éprouvée, de- 



— 49 — 

• « 

f> mandait la prorogation des effets de commerce. Aiijourd*hai, nous avons de- 
» mandé impérieusement l-exonéràtîoh complète des loyers, Youlant que les 
» pi^opriô^res'qaï oofirtj^los Pèëjpobl^bles quêtons autres ^é 1^ sttu'atîbW, paient 
# Uf! tribut à Ja patrie/ •^^- ^-■'- •''■"'^- '' ■■■ '- '■■'■■ ■■'■ ^ ''■ ^-'-^-'-i- ^-^■'" -'^'- 

.^£lai^si4»Qsl6rtti6d'0mprttiiti^iMtM3 hypotliéqdéss léé^ gëlnératidhs^ ft il 

» est de toate}t»tioe que la génération précédente qui à al^sé ié la propriété , 
»» soit contrainte à certains jBaoriÔo^s. :*; • t: . t 

c II serait immoral de laisser sans contributions de gilèrris^ lès fdjard^é qui 

»» viennent areo une santé âôriissant^ prétientërà des affaiïiés> belul-^ci; uti billet 
1 échu, celui-là unie quittance de loyer, 
» A ceux-là aussi nous demandons Qûii&pôi proportionnel âf leur âyrtahè; ' 
» Tant qu'aux éléetÂons, noas «soyons qu'il est sage pour obtenir Tunanimité 
.1» de vote .daua. loua les.aiTondiasQments d'attendre le moi d'ordse de^ députés 

DdePi^is. ; . r 

; ? Nous convions donc toutes lea municipalités è^ attendre patiemment ie ^lai 

» nécessaire. . • ? • * 

» Ce jour-là les élections parisiennes, par un vote révolutionnaire unanime, 

» concentreront à la Chambre les sentiments de la grande ville. 

. ,jPf.,i^ors.i^sett)exQent: le-Coiàitâ central remettra tous lès pontoira entre les 
j» mains des nouveaux élus^ avec la conviction. d'avoir dana la patrie la-ré- 

» publique. » . . - 



Les, élections eurent lieu, la Goiomuoe fut Bouunée^ le Comité 
central abdiqua comme pouvoir politique^I^^^^ctoraifton/ar- 
mulée et adoptée en conseil était ainsi conçue. (Le texte original 
existe au dépôt de la guerre.) 

BÉPUBLIQUE FBANÇAISB. 

•FÉDÉRATION RÉPUBLICAINE DE LA GARDE NATIONALE. 

. ;/^:::^^Citôî^ng, -.■■--■-■■■••••• • ■•" '^" ■'^''"'■■' ^^'''^ 

Vous nous avez 4(^nn^ ^a nta^flat, bqu^ venons demander, à vptrte tribunal 

si vous le trouvez bien ou mal rempli. 
En tout cas notre lourde tâche est terminée : 

-^ La garde ïiationaîe conserve ses armes ; 

Elle est la seule force militaire de Paris ; '' 

TèûB ses chefs sont sournois à Télectîon; - ' - ^^ - 

• ^ Lar Commune est nomméev '"■ - â * : 

Ce résultat obtenu, nous remplisso^e Id delcnier terme' dé nôtre' iniitnjàt en 
•'-moTâ-re^Âraiit.'- 

i Signé : Le Gomi^.' " 

■ ■■■■- ^7- 



^ 50 — 

iSi le Comité cédait à la Commune le pouvoir politique, il notait 
DQlleiDeQt disposé à lui céder la direction de la garde nationale, 
ie'«st-à-dir6 delà seule force militaire existante. Il agita xelte ques- 
tioiidans !^e séance tenue le 29 mars, et dont le prooès^^verbai a 
étèfetrouYé. 



iC "'■ 



FBOeàS'VBBBAL DE hk SÉANCE OU 20 MABB 1871. 



7". 



ÀxKbÏD pôvé U qttoirtioA dé délimitation doi pdttiToini. 

ttôilYlliit dit que la Oommisatoii miUtalpe a déoidé dani la Oomnutna qu'elle 
àirlisait de concert avec le Comité oentrai poui* ee qui oonoernerait la garde aa- 
'tipnaie. 

ÂiotôlD troure Bingulier qtie la Commiseioa dé laOommuaé ait aradeToir 
commander le service de la place. 

^ MôBtiBB dit que cette décision prise n'a pas été sanétionnée par laCommane, 
mais seulement par la Commission. 

LucipiA dit qu'il ne peut y aroir compétition de penroirs ! que le 
Comité doit avoir son action propre, ainsi que la Commune, c*est-à--dire, k l'un 
le pouvoir militaire, à l'autre l'action civile. 

JotJBDB est d'avis que le Comité, en tant que Comité, ne peut avoir aucun rôle 
gottvei*nemental ; il n'est pas assez nombreux d'abord ; de plus, il n'a pas reçu 

\jU[ça^?f^«'appu^aBt sur un ordre donné par le général Duval, duquel il res- 
sort qùé cet ordre est un acte dictatorial ; que, de plus, par un acte nouveau les 
mêmes hommes qui actuellement font partie de la Commune affichent les mê- 
mes prétentions et annulent complètement le Comité» dit qu'il est nécessaire de 
mettre un frein à ces prétentions qui pourraient faire un tort immense au prin- 
cipe q;ue nous défendons. 

FoBTUNé dit que le citoyen Moreau a faussé le débat, et qu'en s'appuyant sur 
i'a^aire du fort d'issy , il n'a pas compris que cette mesure était dans un intérêt 
génénal* 

Lacobd dit que la mesure qu'a prise la Commune menait à la dissolution de 
l'autpnoxnie de la garde nationale, 

ÂBNOLD rappelle le rôle qui doit incomber au Comité et dit que la Commune 
neidoit .pas nommer des Commissions militaires qui annulent complètement 
l'action du Comité. 

LuciPiA demande que l'on laisse toute question dé personnalité potir s'occu- 
per de la question de principe. Alors, et pour coûserver le principe, il est de 
toute logique que la Commune resté le pouvoir politique et administratif, m Aiii que 
le Comité reste chargé de l'action militaire. 

Yabun dit que la question vient d'être posée d'une manière logique et qu'il 
ne reste qu'à bien délimiter les attributions de chacun. 

YiABD est d'avis que l'on passe à la délimitation des pouvoirs; seuleînelit, il 
voudrait qu'au nom des principes Ton prit des mesures contre l'abus qui se 



• ffii^i m |f^^iT^ni^^ni|:^u;2; Uvyitatioç^ que se j^ermetteut certains officiers qui 
j^poLèp^i^t des dames dans nos repas. -^ ' J c^ 

Le général Brùifel rend compte qa^une compagnie de sapèttrs p(Àkipîènî*Aiiit 

' feMf&dîejHs aj«n^ en! mains les. x^tenoes iaites «dans. .c^U^ÂoQPiisAgj^. ^^s 

^jifts^efl^ aïii»[^e«k, l^s^UftpÊficieif, étaient 3?r^t? ^ E^wçtirijj^our Y^^ 

le^r caisse. Qu'haut été prévenu de ce fait par une délégation^^e cette conjL- 

pagnîe, il avait cru devoir envoyer des hommes saisir ces X)ft(élèftl.^îl^i^ 

mande au Comité s'il approuve cet acte» ce qui est approuvé. 

lie GxN9iâ;é adopta }» propciiition^ saivanAerq^ild^âMIiTiBi 9ctttm9A^^ Commune 

et nomme les citoyens Arnold, Bouit et Lucipia pour la soutenir. 

{Proposition. -^ La C!<wsMine pepiyés^ntf^^^ Pfri»,!^ pç^^y(4r,pQ^14|i]^^^t,,4^^ 
vBUeestrémanation d» l'autorité du peuple.Le (^mité oenWal^.cHcips^q^^ di-- 
ceeta de9ptUiÂpe0jEMéii?ati& 4e la garde Aatipnf4e, repr^seAte.Ufi^^^ 
Jl£edte]i;écuterles ordres donnés par la Commune ; son autonomie est com|fl^t»^; 
^11 lui appartient de faire r.organisation de 1^ garde natipi^ale.^, ^,^na$^9^^ 
fQnotian«ement et de i^oposer à Tacceptation de la QoIàs(^l^l.e.;ta^^^ 
sures politiques et ânancières nécessaires à la x&jlçe à j^éQUt^Q^. 4^éi| $^^6ns 
p^ise^ pajp iQ Comités , ' ,\, ;; .^.^'^^ ;', J.^^ 

: Ç«d«g»ft «w4té«AveeleAQfiioi«r%4^^^ ^j,,. , ï 

■•■■'■■■•■ fi^ili t^ :,îio> • 

Les deux pSèoesd-joittteai trouvées au mipistère de îa gttp^f è et 
dont la date es! da 4 ou du 5 aviil» indiquent oaBQUQ(ieaté^Q&):'d4QÙ 
nlstratloij^ de Chiseret, la double question du comMôttdefnéiit d©^ta 

gaxdQ oaUoaale et de rorgaâ«atîoft des ïègÎQos fût jJîoyîs6îfët^|?n^ 



i i J ; »>l. 



Fas de général en chef àe Id garde nattomie. 
: tin délégué jîi la guerre ayant sous sa direction tût^ les m^^tUéê'mWÈMfH, 
maî^, ne commandant pas la force armée. ' "^ "\* 

Quand la Commune Jugera que là galfde nationale ddt agir otoîflàMfcil'ïtottr 
uii seçvice quelconque, le Comité central désignera le général qui en pMUdimile 
commandement et dirigera ràctîon. '-.o- > 

See fepctions commenceront et finiront aVèô là iûisslbBrspiteialé ^tlll^^ 
. été. confiée,... .... ."■' ' ■'■-■■^i^- 

Le dëflégtté à la guerre pourra être chef d'étiait-majôr dé la^gai^ iiàtt(wW«. 
•Et eirtççûrtwïuçnt révocable par la Commune. ...i . >i. 

, :Lechefd'é.tat-major le sera par le Comité Cénttal. '"'"' ' ^'"l' ' - 

..[[ Ppuplar^orgj^iiç^^^ il conviendrait de conlltéï ati^aëié||^éàila 

guerre les fonctions de chef d* état-major, afin quTl ii*y ait ni '^Ëipf^éMéli*M^ 
^ ^f^éfriçei jpi 4^saçcord entre ^ conception et ï'eiéé^^ ' '^^ -~ 

-Le délijgué à la guerre, désîgiie le personnel adininîstrdifif de ïà'twM, le 
, chof. d'état-major central de la garde nationale, celui déWtat-»i?iJoi^^é1»f feWHe 
. nt^tionale. 






— 52 — 

Le Comité central de la garde naU«iuQe résidera auprès du chef d*ëtat-m%jor 
et conservera le contrôle absolu de toutes les mesures d'intérêt général prises 
par le chef d'état-major. ^ i^f / r»v^ t j^v : ^y^ tp^t^ qp 

En attendant que la Commune ait adopté la loi sur Torganisation de la garde 
nationale, ^ ÉimaaT/ïï^ - ^r îaoS ^-. i^Ta^ian 

n serait bon d'autoriser le délégué- i^-^a guerre d'en commencer immédia- 
tement la réorganisation 8«p Wi^eSjS^WAfAn)* ' 

1® Tout Parisien de 1? à 30 ans, fait partie de la garde nationale active; 

2^ Tout Parisien de 30 à 40 ans, fait partie du premier ban de la garde natio- 

3« Tout Parisien de 4(rà 50 ans, Tait partie du deuxième Ban de Ta^a^d^ ibr- 
tionale sédentaire* ^""^ 

Les comDaimiûs de marpbo formeront le noyau de la garde nationale active. 
Elle ^fmiLMMéà i^ pt^îrMvâiftle^VMiéâ^f^i^'ét par 
ordre de la Commune. — 




Le deuxième ban ne sera appelé qu^en cas Jabsoluô hécésàîfé, ' ",^ ^^ ^ ;' ' *' ' ^ 
La division par secteur subsistera. Chaque secteur serà'pifÀiëé sbus lè'i'bï^Ss 
d'un général pourvu d'u^j^tf^trxaaîor djmt la eompo^tion, et les fonctions seront 

nt déterminées'pajrleaélégùé a 1er 




ultérieurement déterminées par le aélégùé 
.^i^Wfên dbârràaerohtiTpfAs^nrildli^ktf fi;44iiitr^Q^ d^ia- gffiq4e.flA%A<4^ :®t 
par lui transmis dîi^^iéteâfiâ^ atJX}dïef8 ^e Isiàcitelir/qui.eii «8SQr«ro»tiri'«zét 
cution. :iiibîi^A 

Les dispositions concernant le service dec^liiee ft9rQAVjarftiisxipâs#s[dise(r1ie9^4nt 
au commandant de la place qui les transmettra aux co^oftM^itnibfl!) d^t^fM^rs 
lesquels en assureront l'exécution. -^ • ^ j^I loi/un n'J 

L'artillerie et la cavalerie formeront des corpii%:Sgai^rrecrnM4j0^.^|[Mte^^ 
absolument sur les mêmes principes que ceux de l'infant^Oé.! :.>^Li! • ;tj.\wp ïd 

Tous les grades sont à l'élection; mais demaft^ok 1soisA^^tLûi^i»m^ibfftk&^ 9W9k 
l^èâ d^YSàl li^^obfittaiiSBibhsiaësigiiëe^arilav jofleifiini.tuiine 

8ë)fMtf{>j^ag%'M'kft«tU«rUef|rài«io^^ Béacèwti^iJm 

*^'^efti¥i(M^^ ÎK^oWieti^ ap)^ii|uëe9iiifié d^tBSeiâetmieitUiAebmi^i^^^ 

'^l^bflf)JiaM&8,H^'^èJ^bblr«teflfé qiiçièùidviibnsf duusèlryÎQei seififèsfneUitoitk v^A^ 
vis de son chef| et à l'occasion d'affaires de service^ «m iiiitUttoitivo^s/tidî&î^ 

6l eiiîfîanoo iiob II .ooiîfq r,l ob lot/îm- Jiit^f c')'/^ c^i^ib.o/nmi 6t'Uwîor^i li'^ ^no^nol 
^^ig eTtè jo eiMo'b .tom ^f 7-anoh ■^^nnrr.r .,[ r,i ^^r.^,, . r 7^nr;nîrrn--roo -a'o' 



54 »»'* 






RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. M^tn^^i^jb i> lt)iir> ^,1 li^^r 

LIBBBTi — BaALTTi — FRATBBNITi. r„ \ 

ii^%ir9,«,^|t%jii^P^^V yi^rf^elï>"6^' constater !« f àlé'ùtfljes bbeîi^^'fià'yUQdn^ 

colonel Qoit surveiller et passer en^reirué' lés bÀi^oii'ij"iei[i^nîÛ{âl4s(ir'îttlix 
prises d'armes ; il doit s'assurer, en un mot, de la valeur militaire der *S&fSêf 
bamuop&dç sa légion."' ■■''"■"^'- '■'' "; ■'■' ■ ■*■•■••• -■ '' --^ n';^-'«-.fx..-./,.n,î 



ABBiKTK • .X . < 1 4 . .- .- 

Un major de place, ^ w « :■ ; vt'-ir:. -^i? fT-g >;7/iyr:2oî 

Et quatre adjudalit»i-"^ -f^* ■ kï ri' r. -,i- - •• M7>{v''ir'j ^vo:^^ ^i»f t:^.?!^ Ja^auffc8((/î 

«niii[/{,^i[^djf:^'éta1^«l}ofv'«liai^|:écHl d]^B^i[ ǧi( 

ètfidér, {AJU»^éeialêiMi|t dmhgé^de Tadsif nistratiot^ .^d^i ep^^q^Si^^^j^/^mt^fd^^. 

le moii^w«tftdÂhi''légim. -A ltfii;kpp»ti«fitd'étabUp .V^JJ^tKfe^ 

lion»! d't^t^ d^lftlItriHdtôWt i ï'éqaip^m to^^^ 

des bataillons qu'il doit préparer tous les jours* f(]fÉâ?/l^ri^[i[KM^t^^T^|^ 

la journée, c'est-à-dire pour les vingt-quatre heujîeç, 4>tt^q!iPi^»gLÎq«%P>g%5^^ 
tAt «Vit iiiltèfs tti»t^«ailk>àvil esi l^ÎBtérinédif^^ 

29 Un major de place chargé du servw»*||,pteo^tf(;^|o(4^}ejPJ^4^^4^^9fJf^ 
lement en rapports immédiats avec Tétat-major de la place. Il doit connaître le 
service du bataillon. En rapp ort quotidie n- avec les adjudants-majors, il doit 
}eur communiquer le service de la journée, donner le mot d'ordre et être prêt 



h tùFitiéi* immédiatement le nombre exact des hommes de la Mgioxk ^iepôniUes 
pouivîé service; . 

'SP JMix capitaiïies d*état--majôr attaebës, Tan au chef de la légion, Taatreau 
lîeiftëBstiit-'dolcmèL Ces 4elix officiera montés panassent jndispensahlee. lU 
àsslrùMit* la i^roldpté exécution dèlt ordres donnés, et exeroent en même tev^ps 
unesurveiUancé'actÎTedejotir e*dHÈfii«i%. : ' '*^ i '[■ •■r-.r-^- 

'4^'tTiî chirtir^éh: ptincipal remplissant les fonctions de médecin înepôcteur. 

'6^'Qft(à!l^é''ic^ùdantâ ch^gêsdû seM^ Oeseous-ofScnetr^fiaut» 

la direction des différents t^efÉ de fétat-^najor de )a Ugiion,établmeiii parant, 
tràviffl'î^rêpai^birë, sûrreilléèt scrupulensenient contréié, la làtuatm présentée 
chaque matin au rapport adressé au général délégué. k. v 



'■'■■''•'"" .FONCTIONNEMENT.' 

i ;■.'. ■-•.•. ■• ■■'.■■■ ■;■-;'/■■■ - ■■ • - 



'••! • '^''; _jN.&.—,M.M«»>i^«;i «MM •«»««««*• ' i- ' > -r V .■.--.*.. <^, 



?'. !•>'''. h* i»' 



Pour saisir immédiatement le plan quia serti à laiorma^iour^e ,Vét*at i^égi^ieç 
d'eg 'l)aitaiM6nB; il wffit de jeter un ooup-d'Osil. sur île tah^s^Ur pr^st^t^ et^i(|ue 
jom*^pai^-lèachefli delégbn; D'un c^té^ reffsetlfdes iMttaikafl^ a44e|i|l^ea.; (^ 
Vautre, Teffectif des bataillons de guerre. De cet ensemble,, façUQ]qe:piir em:^ 
bmmaé^ rfetilte^iin<e simplicité prédeusé pour le commaïKLenct^t 4li Sf^^çeiiMié- 
rtonr <^ extérieur •"■ - 

' ^Pcmrla^'Simplifieation du trayaiLetrezactitude néoessaîre, le chef de la l^g^Pnt 
réunit les réclamations diverses des bataillons, et présente ce résultat le matiin 
au^^rapptet;:; y' •-■ ■\-i-<.\--i\.,\ ; .■ » -, 

En vertu des pouvoirs à Icdconfêrés,: le colonel chargé de rprga^isatipn^t 
enjjaa teémoyeasTapides qu'ilia |»u tnonvev d'^i^éputifi9im^é^iat^4l^:Pr;b^ 
ccH^i^spôhdant au± baâoinsi^ilctsi facilités de transport fournil^ pajr d^^ 
des dii^ectes aux diverses administrations de Paris; et|e service j|${|ui;i§ aiiisi se 
fai^arec^ /pins grande. exactitude et unexapidii^ j^S4U'4h^ra^i^H^]|aI{uç^ ./ •; - 
Hb soin modmbantii im^eul, on évite ainsi les lenteur^ trop fçooiiuef d{f,ji)*iAr 
tèndainoe^'crt on obtient. pcctryéaultat Tenvoi, à toute heure et d^ns çbaqu^..Ié7 
fton^'des'èbjetS' d'habillement et detsampement dont \^ d^pande ei|t |pf;p\4^^.^t 
wconnî»3Bégitim«fèhaq|aé matin. ^.. ,;.,i. 

^;BnoriÉBisaiié»le';travàil e'éffeotue de larjnaniièr^9i;^yaQte^ oq^rjQ^m^if^^^j:^ 
imprimés distribuée c;:{ ..;.';.;.: ;r ;-.■ :.; • ■,.;•, ..^...■^.i-^a .■:',-- ;-^ri-^-/^';w"p^- 

iAiSti 0&atni»iicoi»p{kgnia d^ime.Boa effeetlf ivéol, et.îl'^jxj^éi^^ In^^^l^l 

i8piiCfaa4Él0^kaiailloD:féuiiii lei.efbatifs^t^l^^ d^mande%i^ qp^iliagQJ^aî;-^ 

"^S^il^défMm^ilaiJtpipio? ]j»s ifaïukaiU^ ^ que le bataiUgiiLJ^iip^^ 
gnies, centralisation des effectifs ^;desi)éolAmationfj^..':^,, s.* aa^^ii^n^. ^>/i:ii 

Enfin, il est fait chaque jour une situation des légions, comprenant l'ensemble 
des ffi'Vîtf^ 'ert^^ttt)diii8ibns de^ïa gardé nationale de Paris. Cet exposé général 
servant de guider, U^^fitt imipomsible que, si le service est bien fait, aucune récla- 
mation, de quelque nature qu'elle soit, puisse s'élever :f dj^jQf t9us les cas, satis- 
faction immédiate peut et doit être donnée. / 

L*artillerie, dont Torganisation se complète de jour en jburV eèt également 
Tobjet d'un rapport quotidien. 



J :■ y! :- 



-^ 55 — 

llistoultodd eet apefçv npida deTorganidation, n^dessMremeiit impfayk^,, 
de la garde nationale de Paris, que le général délégué peut posiédor imméAU^ 
tefment la cdnnàissanêe des ordres donnés intra et ei^tra^-muros, et poiinFinr 
dé siiHé^iout dubll ou réclamation légitime ; en un mot/, au mojen.da ee^trift 
TÀîl^, aussi simple que complet» le général peut, et c*tst le but dél-orgaaiiuMi^l^ 
surveiller et contrôler les diverses opérations delà garde national^., , , ,^ r 

Oétte; organisation permet aux officiers de ronde de §*assurer de.rexaetitvLde 
des eflCe^fii mentioanés* e^ de 9upprii¥ker aii^^ simpUmcint ^fi abusfj^|ue}s a 
donné lieu trop souvent la service de la solde et dçs vivras*, : . : . m • t, i / 

Il est tenu également compte des bataillons en Toie de formation danal^s 
casernes. ... ; 

Tout bataillon habillé, équipé et armé, non requis pour la place, est dirigé 
immédiatement sur le Champ-de-Mars, où il est exercé deux fois par jour^ et 
forme ainsi^ avec les autres qui se trouvent dans le même cas, la réserve, prête 
à tout événement, età la disposition du général délégué. T 

Lés))àtaillons faisant actuellement le service desfofrt»^ smrant rejervéa^ie^ra 
justes' réclàxnations feront satisfaites, et ils seront bientôt ainsi en état 4e re~ 
prendre les armes. . \ à ' 

ïl eét indispensable que les municipalités, conseils de légion^ ehefs ^ légion^ 
se pénètrent bien des instructions renfermées dans le rapport de la Gornmisaiini 
de hk guerre, et se^ eonforment strictement aux Instructions de VmeMé qui Va 

suivi. ' .'■.■•'■■■ ..:.. V..,: i;. ::;'.■ 

Il faut, en outre, pour tout ce qui touche à Forganisation de la gaid<9';natim 
naïé, apfporter la plus grande sévérité dans le choix des agents; . ::l 

Je demande de'iioùTeau ètavec instamce, pour les motifa que^ j'ai déjA expm-» 
mes, réquipément rapide dés bataillons; suppression des abus; qu*il (n'jait 
qu'un seul magasin à Paris, le magasin central. Toutes les demandes doiveai 
arriver de la compagnie au chef de bataillon, du chef de bataillon au chef dé 
légion. Ce dernier, par mon intermédiaire, reçoit du nSagasin,dana les vingt- 
qdati^è' heures, tous lès effets reeonnus néoessakee/ il faut^tablii"» A^oet égurd; 
^WiebHtMltt sévère^ afin qu'il 'ne puisse s'opérer aucun détburneauuit>PDilrja0l% 
suppression immédiate et absolue de toute espèce de dépôt dans lec^makias, lea 
tààerttéiiriéb compagnies, les bataillons, les légions. Tous les effets apetuélleiaîbnt 
dans ces réserves ou magasins particuliers, (et il parait qu'iVèn existé utoiaçsez 
grande qtilgmtité)/dôiVent être sùr-le-ehamp envoyés au d^ôt oenteai/^BTè c^te 
façon, la Commune pourra réaliser des économies notables, et la Com^nianoli 
militairé-Tètà^ ^'augmenter rapidement lé nombre des batailbnahfl^hâépé^i- 
piiil et arinéff^Gés bataillons, dirigés sur le Ohamp^de-(Mari^,£oniM9oiit(she ^ré- 
serve suffisante aux besoins Tés plus pressants. :„?;/>•:.!', r^'^a'u 

w 

•r.jr..- ..-iî: .-.» '-^■jj)pTpoUVé':' •:.•..•/■...■ ,i ,:.: .. ij. iOiip ;i,b .ilOîJjR/rt 



— 56 — 

Chaque jour et à-toute heure, le service est envahi par nomhre de icitoyeiis 
qui se déplacent pour obtenir des demandes légitimes, mais présentées ântem." 
pcstlvement. ■ r - ; 

Toute demande doit passer par la voie du rapport. C'est le. moyen d'économiser 
le temps de chacun et de désencombrer les bureaux. = : « ; i 

■ • . •■ ..■-•■■■■/ 

. i ; : = ■ ■ . • . .. ....... 

Le Comité avait deux séances par jour, ainsi que le-fiwJtiVô la 
circulaire suivante qu'il adressait le 14 avril fiiux chefs de légion : 

■ 

FÉDÉRATION RÉPUBLICAINE Paris, le U avril 1871*. 

de la 
GARDE NATIONALE. 



COHITÉ CENTRAI*. 

• . ' t 

. : - - \ 

Au citoyen Chef de la Légion de la Garde nationale. 

Citoyen/ 

Le Comité central tous rappelle que votre grade vous donne le droit de siéger 
au Comité et il vous verrait avec plaisir venir y prendre votre placé; =^ 

Les séances du Comité ont lieu, touslesjours.de 2 à 6 heures et de 9 à If heu- 
res du soir. . • ^ ... - ; 

Comptant sur votre concours, il vous prie de recevoir ses fratèmelSisahtts. 



• f ■ . j ■ « ■ : I ' ■ . i ■ • 



Par délégation du Comité central. ; .: 



9 m • ■ ■ ■ 



Les conflits entre le Comité central et la Commune ont continue 
malgré tous les projets de décrets et dérèglements. Les profièS-Ver- 
baux des séances du Comité, dont le registre à été ret)roûVé;;S^^p^^ 
tir du 10 avril jusqu'au 25, en font foi. Lapremièb pagé^e ce RëgW^ 
tre^conliemt le règlement intérieur du Gomit» tel qu il était aiÔSçhé 
dans la salle de la séance. 11 était ainsi conçu : . ^ ù 

RÈGLEMENT INTERIEUR DU COMITÉ CENTRAL. 

Article l«^ -^ Lé bureau du 'Comité ceûtràl sei?4 coAipoeé/cl'^wh président et 
de deux assesseurs qui seront nommés chaque jour à Télection. 

Le président sera chargé de veiller s lexécution des dôcisioni^de l-aasembb3e 
et d'appliquer le règlement. ri / 

Article 2. — Le Comité central, pour régularité de ses séances, a'a^jotiidta 
un secrétaire général, un sténograx^he et un archiviste, : -\ 



— SfT.— 

m 

il» secrétaire générai Boi^a choisi pa^ L& Comité-et pourratéjtr&.piti^|C<v,^g){e^s 
desostseiayaiflSL^aeitoutldpdirQpnneliadfladiâ ;^.v; i\'>uilq->f) o^ w, 

Le secrétaire général est chargé de l'expédition des affaires, de di|\i£|f^)f j^^ 

sur^ûiUftP leitrovaiLdefa^aaii^ed seprétadr^v^^'Ai^t^^iAto iMtste$l9^<i!/lïy^l 

administratif. ^i:, •..;.'. :î ■/ -.:■. roi'iniv.'Tn.^/".!^ ...h j-j ju; .jL..f j ub SQoioi si 

Article 3. — Un trésorier, pris exclusivement dans le sein du Comité central, 
pourra s'adjoindre un secrétaire qui ne pourra, dans aucun cas, prendre part aux 




..■• ,•. ■' ORDRE DBS TRA VAUX. ;>{ ..^..,|j.;, ».j;;^^, /()i r/>i%£r[a • 

\o — Nomination du bureau. 

20 — Appel nominal. ■ "'-'^''^ -''^^■^-' 

30 — Lecture du procès-verbal. 

4^ — Kapports des commissions. 

50 — Communici^tion& diyerses. . . .^, -, . , ., ...t; ,1 

go — Ordre du jour. - i. - 

DISCIPLINE. 

Article S.^r- T.out^mq#f^,,m^nq^Jaot,f Hn> .^^P^,.^afla 9^?H^r*J^}%,oTL* 

privé ll]upj<Wae«4(iô,f.» û i :,.,,, ^r .-yl^^r. ,-.o[t.o v -oO^^ .-^mn^^.oJ 

Tout membre manquant à deux séances consécutives sans motif vaïaDle. sera 

privé 4e^4jPflïe;dft-;^old^. w-./îv.i.'ï ..-,}> on-; >;i»07 U . -.M^o'-no'^ -nto.' -uj?. .iriKJqjjicO 

Tout membre manquant à trois séances consécutives sera . exclu provisoire- 
ment du Comité central,' (Jûi-aVèriilral- te- Conseil de sa légion pour statuer sur 
son remplacement. 

Article 6. — L'exactitude aux heures des séances est de rigueur. 
■»flj0rt(iflri5talir*Bntï»lne«».: î •,! i-- !»Hi3y> Yîndoj j! nln-» bjiflno') -'al 

Pir^WW 
sions. n.;»noo iïniG iuA'j 11 •ooniiO'^ lil obollca iîleneb 




to .înM.h 'Vr(î (NOMS-.^B» MEaiBEB» »ttiC©MII'M:'Gl!lMKAL. J^'I oIoii-iA 

lîoiîM-.i- '! A ;;..,., -jcij^riio ?.-!inrrofi iDc.-iiy", •■:»[) ^'i(jo>;rtr>?<>jî xnob '^f» 
■ AfiAToiiffi (André)''' •■ ^-'J' ilîy^rtiV-Pavééf'^''^'' ^f> î^vîiîiii) r^-ioo JaoMcô'rq o.l 
A. BouiT, 50, rue Vilin (Passage DubOîôj^rJ^t)^^ •louj'il.jqc'I» J3 

Boursier, "i.'i.^vir, n:/ jo '•r::î<r^oo.'t'. nir Js-iôn^^ oiir.;')r'jo< p.:,' 

8 



5a 



Datid, 

Boisson,] 

Baroud, 

Oritz, 

Tbssibr, 

Bambl, 

Badois, 

Abnold, 

PZOOMBL, 

audotnaud, 

Masson, 

"Wbbbr, 

Lagabdb^ 

Bbbobwt (Jules), 

pouchain, 

Lavalette, 

Mauoubnal, 
Chouteau, 
Cadazb, 
Gastbau. 

DtJTlL, 

Mattb, 

MUTTIN, 

Bbsnard, 



25/ Passage du Grand-Qerf et rue tPorbigç» 46. 



35, rue Vanneau. 

25, boulevard Magenta* « 
59, rue Oberkampf . 

57, riiè Morean. 

36, rue Leris^ (BatignoUes). 
11, rue Biquet. 

H, rue Grande-Chaumière • 
3, Passage Ménilmoptant* 
6, rue Lesage. 
6, rue Lesage. . ' 

5, impasse Célestin. 
8, rue Guénégaud. 
27, rua d'^&gc^^me. 
10, rué Réblette: ' 

12, rue des Panojauz. 
49, rueRobinau. 
64; rué Fontafne-att^Boi. 
72, rue des Fourneaux. 



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eOMMiaSK»! DU COMITÉ CEKTBÀL. 



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. Ordonrummnent ^tffiifmiqps. 

•Pîati -^ B.' Laoqrd,'^— Geofroy* -^ Josseliii. 

Commission médicale. 

Lacord. r— Tournois, — Bouit, — Baroud. 

Laroque, — ' fiô^séaiii — Houzeîot, — Bisson, '— Maréchal. ' '-'''^ ^^ 

•în.vj.'l '^'î' •>'■■• !- -'^ ' .■ ■ ' • . . . ■ .;.■•-! i ; . ::ia/ <■ 

Brin, — Marceau, — Lévéque. ..,.-.. 



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PROGÈS-VÊMj;iîX , D^ 



Chouteaw, — AyoIb^, fils, — Salmon, 

Examen disciplinaire et secours. 

• . naMlànçf^l.ffij^qnifetnent. ,a:^Anro.ok 

Yalats^ -r- Godard, — Patris, — Fougeret. , v:o<-aM 

Dacamp, — areUer, -n-BMi^gfpiy^ .h^ :J;^T«t. [ ? . >hrl.^ rm^.^^^mH 

Voici les procès-Terf)aux d«n4ô au 4^. (a^ril 1871; il noujB^4waiWilt 
utile de les publier, u» i ^ . n^j / ,ja^^ t- -i/ 

Pl^deat, Gaudieb. 
Excusa d'^sence 4^ citojea Morean; 
Bi^ui^SD» réclame 4^ PrudkQmm^ les contrôles des bataillons. 
Lacobd donne lecitfiô:rdtf'fpi'cwiôi*-Vei*bal'â:ii XV»'^ relatif à la 

nomination des délégués au Comité central^ 
Diltcltôaion sur le nombre l^s'^ëmferes à délég^^^ central. 

Làcord fait remarquer que le pèïitii6mbr0cde ii>é|n'|^'e6'99^ 
blée du XIIP ar^ndissement peut en faire rejeter.la yalidité. 
Kalauvement au vote de plâme porté contre les citoyens Andignoux et 
' Gaudier; ce vote ne peut êir%^m^fhé^ii^mhWiiP^^ 

1^ Ne coQdut pas affirmativement; 

2« Les citoyens étaient trop peu nomW§a^f'^ftn7îl^ér%«ifeg4îfê i^^ti^ 
remu^quer à ce conseil que les citqyçççk^^d^f noux et Gaudier ont bien rempli 
leur mandat auprès du Comité. . ,, <„ n^ r » 

Une discussion, motion d ordre, s engage sur Ta question de savoir si 1 on peut 
céder son tour de parole. Sur robser^vattoii cte Moreau l'affirmative est admise, 

Addoynaud pw^&5^1gmen^ft)jr,^ m)îïf^a§SflAâég}i^^^ .enpoiB.! 

AKDieNOiJX demande un vote immédiat sur la question du blâme qui paraît 
mi 4tre infligé ; il Q'a ()a§ reyu de çoav^dlttîon, ses devoirs au Comité central 
llii ont toujours semblé préférables à remplir. 9"p?>v^?^ î — .zjBofïiJsM — aii^ 



* 



Gaudibb explique que lors de sa nomination, on n'a pas eu égard m 
nôiàibré de citoyens élisant; il est donc d*avîs d'âcceplër sa tiyàtaiiàné • ' 

LÀCOBD pense que si des circonstances graves ont pu, au commencement 
tàiH ijàssersnr la légalité, lô^ moment n'esVpîns léînémëY t^Ate la féâiSràtîrin 
est complète, et Ton doit aujourd'hui exiger la présence de tous les gardés àptès 
à nommer les délégués. Il repoussé donc l'ordre dû jour ; il faut que la majorité 
prononce. ' .. ;•»'-; 

BoûE^tÉJff revient gur son ôpinibh spécifiant que Ton ïie peut dema^dé^ ab- 
cun chiffre pour la majorité et demande l'ordre du jour pur et simple. - ' 

BabôÙd soutient les citoyens Âiidignoux et Gaudier qui onî encouru; tourte la 
respotiSsibilité des faits accomplis et qui doivent rester jusqu'à entier éciartè- 
ih(Bnt du péril. ' . ^^ ' ' : 

Laoobd appuie de nouveau sur la majorité qui doit être infailliblement exigée : 
le Ûomîté central à de bonnes raisons à donner pour écarter le vote dii XV^, Il 
vaut mieux les donner que de passer à l'ordre du joui». 

ÇrAUDiEBmet aux voîxla rédaction d'une note. Les points principaux en s6at 
indiqués par Lacord, conformément aux observations présentées par lui.' 

BoussEAU demande qu'aucun membre ne puisse être admis à réélection 
ayant la fin de l'état des ohoses actuelles. ._ . ^ 

Lacobd se rallie à cette opinion. 

BoiJBSiEB lit les considérants de son ordre du jour. 

Pbupkommb donne avis que le XX® arrondi ssem^ent demanda énergiquement, 
pêpTorgane du Sous-*Comîté, que Bei^éretlui soit- rendu. 

Lacobd dit que ce Sous-</omité aurait dû être arrêté. 

Lacobd propose, comme amendement à l'ordre du jour Boursier, dont la 
conelusipn^ peut étre^un peu rude, pourrait être atténuée, que le Comité central 
dise qu'il De peut être fait d'exclusion à l'égard de citoyens engagés dans le 
péril. 

RoussBAU réclame le vote sur sa demande. 
. Laco&p dit que. les meinbres du Comité cenlaral doivent subir les variations 
de l'opinion de leurs électeurs, sauf toutefois pendant la crise. 
. Troifiivoties affirmaaifirpourl'ordro du jour pur et ample de Boursier* 

Quatre votes contre, adoptant l'amendement proposé par Lacord à'cetorchrié 

diijoUP.A:f;iu'.^'' -V.. .-•■■: : : ':■■'. •: ■ ' ■' -' '^.'■■'-y.^ '■.:; li. 

BoussE AU lit une nouvelle rédaction de son projet, rédaction plus^douicie de 
sa pi^mié^ idée et. tendant toujours à s'opposer à une réélectioniantque 1^ pé^il 
aatuel ueserapçs.pas^é. :_:,,•.•;•; 

Tony Moilin dit que le Comité central est toujours dans la lutte malgré sa 
déoîarfttîon;^rô qu'il s'est retiré devant la Cojdamune. ■ j r t 

- iA,çi?0TW4Wappw cette observation. JLie Comité oentf al esfctoujour» pouvoir 
révolutionaire : il n'est pas couvert par les votes oommeiar Commune, •- 
r;^ ChqutEau j^aH reiQaarquer que les .pouvoirs politiqued seuls ont été remis à^ la 
Commune^ ■ '-:; ^ '■ V^u- •■;o 

Lacobd est bien d'avis que le pouvoirde Versailles regarde toujours le Comité 
central comme responsable. 11 est donc bien certain qu'il encourra toutes les 
peines à échoir, en cas de revers ; il convient d'intéresser la majorité des 



./ .. 






3r 

<J.. 



— 61 -^ 

électeurs à ses actes et de ne pas aliéner les arrondissements en rejetant leurs 
désirs trop carrément 

La proposition Boursier, amendée par Bousseau, est adoptée par sept 
voix. 

Choutbau donne avis que les lettres réglant la position de Yiellant n'ont pas 
été adressées. 

Gbblieb informe que les Prussiens sont entrés dans les magasins Généraux à 
Saint-Denis et ont enlevé les marchandises. Il en a informé la Commune. 

ToKT MoiLiN fait ob&erver que ces magasins sont dans la zone prussienne, et 
qu'à ne peut être rien fait. 

BouiT fait communication d'un projet relatif au service actif des hommes 
mariés. Il demande que tous les chefs de bataillon aient droit d'incorpora^ 
tion dans les compagnies de guerre des citoyens non inscrits dans la garde na- 
tionalei. 

Pbudhomhe n'est pas d'avis de procéder par la voie des chefs de bataillons ; 
les maires lui semblent préférables ; la loi sera alors protégée par Tautorité du 
magistrat. 

BouiT préfère les chefs de bataillons aidés de leurs capitaines qui agiront plus 
vivement ; la mairie n'aurait qu'à s'occuper des réfractaires. 

Pbtjdhommb insiste sur la nécessité d'agir au point de vue légal. 

Lacobd n'a pu joindre le délégué à la mairie du YP arrondissement. — l 
entre dans la discussion en faisant remarquer que devant le crime, il ne doit 
pas 7 avoir d'opinion. Tous les bataillons, à son point de vue, doivent être fédé- 
rés. Il poiirrâ; alors être procédé à une surveillance rigoureuse des bataillons de 
Vordre; mais, pour le moment, il serait préférable de s'en tenir à l'état actue 
pour l'enrôlement des gardes, quitte à prendre bonne note des gardes réfrac- 
taires et à sévir plus tard. *■ 

Bourr demaiide que si son projet n'est pas accepté comme décret^ il soit tout 
au moins aœepté comme instructions à adresser aux arrondissements. : 

BouBSiEB lit une circulaire tendant à faire presser l'envoi des états de con- 
trôle. 

AûDOTNÂtJD demande, pour compléter cette circulaire, qu'il soit enjoint tnx 
chefs de bataillons de recheroher les réfractaires. 

BouBSiBR dit que l'introduction de ce complément, arrêterait eiuxmf^*^ 
d6S contrôles. 

BouiT demande si Boursier est d'avis de séparer les gardes nationanx**'**^ 
pagniedéguerreet compagnies sédentaires. . 

Pbudhohhb, après avoir reçu les états comprenant refbofif g<M'*^T^l^ 
devra demander aux cercles de bataillons les noms des ganta fiî*^*"^ 

P*^- ' ''■' ■■■■•■•■■... ' ^^^^^^j^xjiiir» 

BouBSiEB : Cet appel est très-facile à faire, et l'on né \ 
Tapplication : quant à la séparation en dent compagnkB, 
se faire après la réception des étât^, sur te vtt de J'If»- ^_ 

: Laoobd observe que les compagnies âurslèni * *^ f"L :4 TârfiMi * 
primitif; il demande que^ les officiers nommé» 
guerre. ■ . 



3S***«*^ 



iii*t* 



en ce nToment, nous nous perdons faute de temps.; gardons l^.pï^ftWti$9Wii*4^ 
tvejRirnofts ç^çtox«b«ro»a teft réfectoires* .. ^ - -:.-u; i;l-./< 

AuDOTNAUD demande que les compagnies -dé. guj3rre.«tt: iiédeiiaii^éB'vittW^- 

^' Of^HîMi^ isbiitrd^t^itéd^iiiaahde qui njd répond ]^.àl^prit^ai(jM<^Ml4<^'^''' H 
BQyitWWfait deux iQctur^ i^w^ èi?iMkl»i|*c ^ ^ / ■ ^ ;; •' ; -^.;û.::^ a-ii-^hià^ al 

ripf^pi&&iti^ àix^(Ai6:3im^ AtïâXij^nkà^ M^ ^ImkêWPffjShrkt 

ren»ei|rnés par U Comité central sur le$ yoteii pour laG(àà|iVii^U^« î ^ i^niq jL A 

L40QW demande que le ComUé j^i^ti^l^«Ài^e'|tW€t4«^ 
:^M^ti«n9 dé ^ WèiDbre èè la: Commune volent incompatibles' àVé6 tèèlip liÛive; 
8» que 4«« wewag^rn soient envoyés en proYiiiçe, ,^^.»i * » ■■ii:^:h ro t^Hi^njk 

Tony Hoiun sélôve contre la propûsition Lacord ; 8 àppbîQiivè^li^éi'iiiJSMlM, 
pour les membres de la Commune, de potivolrMàtiAtùï^'bé U^ airé^titf é^ 

PBUBaoïfMi demande que les membres de la'Commttne ni'iMkià'^iàAhàfoit 
délégoé9 municipaux.. . ^ ^ ' ■ -0..^..:: ..^ M-r <<-:^.<^^K:.^i. 

'^'}^ï^îri^''tiii égaWmeni réioiar^ûer' la^ ikétiëisi%ê^d^é»^U UlàwMk» 

teîiuifttf mt^^^^ ■■■; 'v";; ■"■■";';; --^j-^--- -^'-- '^-•-■^; - --• •'^- > 

"liAoé»iiD ^ fàît abstraction de ' son " projet. ^' il ISêtnàriàè séUliSinèàt^' ' (j^é 
B. BigauH. Tun des principaux lEtéressés. soit ayerti de riute&tion du d(it&itis 
central de s opposer a tout cumul. . : _ , 

Le citoyen Tony Mqilik devrait être eïiftrgâ kè'bàrieî* 4TSl%^^fe 
faire connaître les intentions au Comité centrât. ^ 

TojfX MoîjtJ^ ftAt ^pb^erver eue les membres de la Comflitlne len pltts ïiifel- 
lîgents étant dans leurs ministères, ne peuvent assister aux (^éUbérptions et 

Laoobd demande la publicité des Séances de la Cçxnuiùne, . 
Atn>ot^Atîi> WP^î^ cett^ derilière den^andô. .. . " 

municipaux dans chaque ^i^^î^,,.^ .^^^^^ . . ,:,,..^,,,^ .i^n yx .u,::u.,'n.i 3ui:v 

si-Adl»PT*^Up,ji«|Ml^n4^,qj^^ |B^^i»feçe§;d#i,<jp%ç«n»iflW(9|ys «^ifi^^jlf 4f^é^^ 
faire acte d'offtcïers civils. .>:.'.., ,:.;... j. ; .: .::,î.>5j./î - :i.:^i:>^t iijùq 

1 :i.A»x)0YHÀiœjdeBiAii(]4ivt Aâigualêc un Qfficôer du 18?% ^c&M«âlWI0ilijAilE^^ * 
ÙlaiWtdoii^â-aTifir.âç flaire çqlît^ ol>seFVdUû9) à a(»i.(ittefei)9tf)i^i^W^H>l^:!«^ 

delasûreté. ■»../-. i.,-- ■,;..;- •■ -r»^ • a-^ ri 'j:.'- jaii^.-^K*: •■.-i ^rv ;^7V"'^;ri5;'î 



f ,■ ■ ( 

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--- 63 — 

BoutiVAU K^Qd 9V0 I# PâU du Comité central n'est pas d# s'oecupi»^ de 
Vwyr^i de mesMgen #n proyinoe. 

Sur 1a proposition du citoyen Bourdier, il est alloué au^ secrétaires du Comité 
central, une somme de 4 fr. 50 o. par repas. • .- . .^ :L 

Le citoyen Boubsier est d'avis que liberté entière devrait 4tre laissé^i aux 
joumam; 4U0 l#i •sagératiooi méir^ii feraient (pandUeit a» Ciaaûléfimtval; 
k meiUeuré maulère de Kouyern^r est la liberté. . ■ [ 

Laoobd lit sa rédaction sur le projet de réorganisation des munieipaUtéS* 

Adoption à Vunanimité. 
:JhffJ9MmÊM (in^oovf Tidée de lACordi demandant renvoi de ikies^ifCni : 
Adoption à Tunanimité. ,: ; -.î.- 

Twv Mouaii (ait remarquer wala venue de délégués d# te ftevinnt à J^âris 
et leur vetour en province répond à ce désir. 

VuM arrivant s'élév# eoiitra riniutelUgen^e apportée dans Vaffatre.dfa màr 

gasins de Saint-Denis. ... ^^ 

TuM a*éléva eontre la puMi^té des séances de la C^mmune^i sea mam^res 

intelligents en sont absents. Il faudrait que tous ses membres puweut 9a i^U^ 

pev en Toe da la pidiUeité. 
Somiim aM (^tnant da cet i^vis.» 

ÀMObtf l'app^iei l^ Commune pourrait être paralyaée ; elle n'a qH^pon^^vw* 
w piAïaat atiagir«. 

AuDOTNAUD retire sa proposition. 

Le ^tojraa Booit la x'eprenaftt pour son compte, Tony Moilin ap]}vie Ja j^ubli- 

cité. Les commissions doivent être secrètes, mais la Commune eU^-mili^e dc^it 

avoir sas séauees publiques* Qu doit conncûtre les bommes choisis par. la Com- 
mune. 

BouxT demande la publieité, en mettant la Commune en demeure dé se rjiunïr 
au eoinpleti i une heure âi;e de la journée. 

LâOOBO est d'avis que ce désir doit être adressé officieûsQmeni & là Com-' 

AuvoLO ft4tremarqtt#r que des individus peuvent venir trouver ^iàmpyçr 
mettre les séances. 

ToNT Moilin : la Commune est un corps éïu^ les jéleeteure dolvèttt coiinâlti'e 
la ligne de conduite de leurs élus» 

Laoobd demande' à ce que cette publicité soit étendue att Comtté^éenii^elV 
; 'T^liT' MatUH demande i^w la Commune donne le céitfpté-rênd'uâfés^ci^es. 
^4 eiWéîi ï<>47 Moilin Sonne connaissance de son projet de rédàctién détûi)!^ 
dant un compte-rendu fait par la Commune elle-même* ' \'"^ 

Yuan annonce que le ^toyen Varlin lui a dit qu'il n'était ptiA (I6é£f|6!ê^â'al- 
Ibuet dièSs appointements au Comité central. Il volt dans ce M% léèésiiT j^tii* la 
CIraimune d'annihiler ees pouvoirs du Comité» - ^^^ 

"" 'Tàict MôixiXN demande & ce que le citoyen Lacord soitMéguéi là 6Qi]iiléine 
pour réclamer Tobtention d'un eompte-rendu, ■ • '^'^*' ''^**^' 

AniK>Lù aiuumee ^ue le > éitoyen S*ortuné lui a parU 4ea ËcanieaoQdsèant 
ainfre le Co^UM central et; la Commune, n s'est élevé [eontre^a prétention de 
ee oito7#ni en lui alléguant que le bon accord avait toujours existé. 



t .' . 



— 64 — 

Gaumer donne lecture d'un rapport de la Commission disciplinaire sur le 
citoyen Sohenser, dû 184® bataillon, duijuel rapport, résulte soustraction faite 
par ce capitaine d'une somme de 180 fr. sur la solde de la compagAie ;^la 
compagnie demande Tarrestatiôn. 

Boursier demande si le capitaine a été entendu. 

pRUDHOMMB explique que le Comité central n'est pas justicier; îl prend^oon- 
n^iss9.nce d'un fait; en apprécie la gravité, mais n'a pas à en donner satis- 
faction. # 

Renvoi de ce procès- verbal est fait à la Commission de sûreté. 

Gaudies lit un 2® rapport, affaire Josselin et Viellant; ce dernier est SGtain- 
tenu dans son grade de chef de légion. 

Le citoyen Bidet, ancien chef de légion, convaincu de concussion, devra être 
mis en accusation. 

Cette dernière affaire sera renvoyée à la sûreté ; la 1^^ a été vidée en une 
précédente séauce. 

Prudhomme demande de quelle manière on procédera pour l'envoi des cartes 
aux délégués. . ; . . 

Arnold propose de prendre un planton pour deux arrondissements qui les 
remettrait à domicile ; avis de cet envoi serait fait par affiches ; les délégués qui 
n*auraieht point k*eçu leurs cartes viendraient lés réclamer en justifiant de 
leurs droits. Des lettres seraient même adressées aux compagnies dont les dé- 
légués n'ont point justifié leurs titres. 

Boursier rappelle qu'il aurait été décidé que ces cartes seraient adressées 
aux Conseils de légion. 

ARNOLD réclame le droit, pour la Commission nommée à cet effet, de tranoher 
cette question. 

Gaudier donne lecture d'une réclamation des officiers du 249® sur des me- 
nées qui existeraient à la caserne Napoléon, parmi les soldats isolés. Renvoyé 
au citoyen Lavaud. 

^Boursier rappelle que les Conseils de Légion ayant à vérifier les pouvoirs 
des délégués, doivent seuls être aptes à faire la distribution des carte». 

ToNT MoiLiN appuie la Commission qui, ayant eu les procès-verbaux en 
mains, doit connaître les ayants droit. 

Boursier: ces. procès- verbaux ayant été faits avant le 18 mars, ne sont plus 
vrais et ont subi dès modifications. 

Ai^NOLD maintient que^sur 1,500 procès- verbaux, la Commission en a examiné 
600 qui sont valables et demande que la Commission ait seule droîi d*^a^r. 

La clôture est prononcée en faveur de la Commission. 

Lacord lit la demande du Comité central demandant la publicité du compte- 
rendu avec le dépouillement nominal des votes. 

AuDOYNAUD fait une réclamation tendant à rectifier une qualificatioii donnée 
à cert^ns membres de la Commission. 

Prudhomme lit également sa rédaction sur le même ordre de choses. 

Etant trouvée trop courte^ cette dernière rédaction est rejetée. 

Le citoyen Viard fait remarquer qu'il y aurait danger à envoyer cette de- 
naande à la Commune, en niéme temps que celle relative aux émoluments:* la 



— 65 — 

CommuBe pourrait^ étant blessée par cette ingérence, rejeter la demande pé- 
«uniaire. Communication au citoyen Arnold. 
Le citoyen Brin demande une formule de pouvoir pour toutes perquisitions, 

■ * . ■ ' 

toutes distributions nécess^eSr. 

AaoQyNA.UD fait observer que Gluseret ne signera pas. 

.7i4^fiP (Ut que Glui^eret a constaté rinsufôsance de Brin. 

AuDOTNAUD raconte qu'au contraire Gluseret a accepté les services de Brin. 

Arnold réclame d'être édiâ,é sur la délimitation des pouvoirs de Brin. 
; A^DOTNAUp : Il doit ^'occuper de l'armement de l'infanterie. 

YiARD s'oppose à une trop grande extension des pouvoirs de Brin. 
< : Aji^OLPcdonne}e0turp4!une nouvelle rédaction adoptée parle Comité central. 

Gaudibr donne connaissance d'une demande de secours formée par une 
âtoyen^e ayant eu £ion mari tué place Ye^dôme. 

Accordé cinq francs. 

XiAïQPRP demand^^ue la Compagnie du travail soit invitée à donner du tra- 
vail aux femmes. 

Un ei^jien annonce que de§ emplois sont offerts aux femmes dans les télé- 
graphes. 

:Le citoyen Tony MoiLiN demande que le citoyen Moreau soit délégué per- 
manent, entre la Commune et le Comité central. 

Les citoyens Moreau et Grelier sont chargés de porter la demande de pu- 
blicitéf (seule présentée aujourd'hui^ à la Commune. 

Le citoyen Viard, interpelé par Laccord sur les élections du 2® arrondisse- 
inenti répond que demain aura lieu une réunion à cet effet» rue Montmartre, 70. 

L'ordre du jour de demain est ainsi fixé : 

« 

lo Cartes d'identité (Lacord). 
:~ 3^ Projot de discipline (Audoynaud). 

3^ Interpellation Arnold à la Commission disciplinaire. 
.4^ Lacosd demande que chaque jour les Commissions rendent compte de 
leurs travaux. 
Jà^ Incompatibilité entre le Comité central et la Commune (Bouiï). 
Laoord demande que le citoyen Brin soit admis à expliquer son projet de 
. comz^unication sous-marjne. 

MoBBAU donne avis que les bataillons de Belleville sont d'avis de délivrer 
Bergeret; Q'y aurait-il pas lieu d'envoyer un délégué pour ramener l'esprit de 
eesbat^iUops? Il .demande ensuite si un journal ne pourrait pas être fondé 
sous les auspices du Comité central. Il annonce que, choisi par Gluseret pour 
c)i<^f 4^ cabinet, il se charge de toutes les communications. Le général de- 
manderait, dans le sein du Comité central, un secrétaire chargé du dépouillement 
^ ,^ ,tout^ piècea. / 

Lavalette dit que ce ne sont pas spécialement les bataillons de BèlIeville, 
mais les Conseils de Légion qui, par jalousie, font une coterie et réclament Ber- 
geret. — Lacokd demande le rétablissement des secteurs, 
ç :, B^UBSXSR dit qu'il conviendrait d'informer Ranvier de l'affaire Belleville. — 
: Quanjb çm^x^riapports entre le Comité, centrai et Gluseret, il est nécessaire que le 

général vienne toujours se retremper au sein du Comité. 

9 



_ 66 — 

PRVi>9QtfM^ est chargé de préyenir offideuseinent Bauyier. 

Le citoyen Lisbonnb partant pour Is&y, e&t remplacé par Andignoiu^ à ï^ 
cai^ernè du Prince-Eugène. 

Boursier demande qui se chargera de faire faire les affiches de l|t féàératipiff 

Lisbonne; annonce que les négociants de la rue du Sentier forment Wurs ba- 
taillons. 

liAOORD demande pour Tordre du jour de demain la nomination de sou3-cîipfs 
de Légion. 

Les Mbmbbes du Comité csMiftAii. 



Séance du i\ avril. 

Bectiâcation au procès-verbah Le citoyen Moreau a été chargé de porter 
la demande d'émoluments à la Commune. 

Excuses du citoyen Audoynaup sur son retard. 

Lagord lit un projet d'affiche du 6® arrondissement tendant à, hftter V^xjsi^^ 
ment immédiat de cet arrondissement. 

Prudhomme demande à ce qu'ui\ exemplaire de cette affiche soit adressé À 
toutes les mairies. 

ÂUDOYNAUD demande que les citoyens en dehors du décret par suite de leur 
âge soient employés comme pionniers. 

Prudhomme fait observer que Tadoption de cet amendement serait rincorpo- 
ration des yieillards; il serait préférable de faire un appel yolontaire, mais pus 
par un décret. 

Les terrassiers du génie doivent être des plus solides. 

AuDOYNAUD demande que son projet soit mis à Tordre du jour. 

L'affiche Laoobd est adoptée avec Tamendement Prudhomme. 

Prudhomme parle des travaux de sa commission. Rien n'arrive ; il' a vu 
Tony Moîlin avec un capitaine du YP arrondissement qui se charge de 
réunir les éléments épars de cet arrondissement ; quant aux cartes, aucun 
envoi ne peut être encore fait, Arnold s'est chargé de ce soin. 

AuDOVNAUD lit le rapport de la Commission disciplinaire, portant sur la mau- 
vaise distribution des vivres. 

Baboud indique que les gardes nationaux, absents aux prises d'armes, tou* 
chent irrégulièrement leurs soldes. Cet abus devrait être réprimé. 

Gaudieb dit que cette suppression atteindrait les femmes et les enfants. 

Prudhomme s'élève contre les commandants qui, falsifiant leur état de 
vivreo, devraient être déférés aux tribunaux existant actuellement. 

AUDOYNAUD demande que tous les officiers soient responsables de ces cou-* 
eussions. 

C^ouTBAU est d'avis que Tiatendance devrait exiger un état Bominatif pevr 
la distribution des vivres. 



~ 6T — 

BoimetÈil dit qtiè lé buUdtiil d'appel répond parfaitement à cd fléair, en xnAi&e 
teniips qu'il permet de constater les homîned manqnantS; 

BouBSiSB lit nne iettlre par laquelle un citoyen démande qtii^ ië§ gfdféés 
nationaux, màtiis de leurs fàâils, soient admis â demi-place, leii éérgëntè-inâjors 
et sous-officiers sur le tu de leurs insignes et que la compagnie deé (^nîBiii 
tranche cette l|uestion. 

PïiTTDHOMMB appuio cctte demande. 

CfiouTBAu : Id chef du matériel des omnibus pourra d'ocëUpér dé éé^ih 
aiftiire. 

Lacobd n'est pas d'aTis de s'occuper de te désir ; il posé inddésinMiit là 
quMtion de savoir si la Commune ne dèyrait pas s'emparer dès omniBttd^ dès 
batéàux-mouehes, et les exploiter à son compte. 

La clôture est demandée ; les voix sont partagées. 

Le président est d'ayis que là discussion sera mise à l'ordre du jour. 

C!ommunication faite par le citoyen Romanetti tendant & effrayer 16 gouYev^ 
nement de Yersailles par la destruction des archives du Grand Livre. 

LACÔiîD démande que cetié proposition soit renvoyée à la Gdmmuiiey 
annotée par le citoyen Rousseau ; il fait remarquer le péril de cette propoèitibâ 
eu égard aux valeurs à Tétranger. 

ViABD : cette question a son importance. C'est à la Commune dé dé- 
cider. 

Pbudhommb demande qu'elle soit envoyée à son auteur, pour qu'il l'adresse 
directement à la Commune. 

La proposition est renvoyée à son auteur sur le vote du Comité central. 

Le citoyen commandant du 189®, se met à la disposition du Comité central; il 
n'a pii se rendre encore à son invitation, vu l'état de désorganisalion de àon 
bataillon. 

Il est passé outre à la question des cartes d'identité^ le projet du citoyen Là- 
cord ii'est pas encore complet. 

Sur la question du code disciplinaire, le citoyen Audoynaud demanda ni lé 
Comité central ne serait pas d'avis, au lieu d'adoucir le code militaire, d'élever 
au contraire les peines portées contre les gardes nationaux; en un mot, il 
demande des renseignements à ses collègues. 

BouBSiBB donne lecture d'un projet tendant à régler les divei^es pémdités 
que pourraient encourir les gardes nationaux réfractaires et indisciplinés ; il 
règle les diverses peines qui peuvent être infligées par chacun. des officiers ^t 
sous-officiers ; il conclut en demandant la nomination d'une Commission qui 
présenterait son rapport sur cette première idée. 

Choutbau s'élève contre la suppression de solde, féU^heuse pour la famille, et 
contre la radiation, qui pourra être désirée. 

BouBSiEB fait remarquer que le citoyen qui, oubliant ses devoirB do famille, 
se laissera supprimer sa solde, est doublement coupable ; quant à la radiation^ 
comme elle privera le garde de ses droits civiques, il aura lieu d'y réfiéohir. 

Gboçtbajj serait d'avis que les citoyens manquants devraient avoir latirs 
noms affichés dans leur arrondissement. 



vj ■* '* -"' 



— 6« 



1 ^ 



Pbudhommb : La garde nationale est la seule armée du pays, il couvient 
d'avoir un code sévère pour maintenir Tesprit de discipline. 

BpuBSTBB pense q^ue ces pénalités devraient être fixées dès à préisent • 

Lavalbttb a donné la solde au^ femmes des gardes prisonniers, mais non 
célibataires. 

Prudhomme pense' que la femme, sous le coup de la pirivation de la solde, obli* 
géra son mari à faire le service. 

Gaudibb et BouBSiBR sont adjoints à la commission disciplinaire. 

Lacobd demande que le citoyen Moreau explique pour quels motifs il ne 
8*6St pas rendu à la Commune, porteur dçs résolutions du Comité central. 

Moreau explique, qu'étant absent au moment de la discussion, il ne peut, 
sans renseignements précis, porter la parole à la Commune^ et appuyét une 
résolution qui lui est étrangère. 

La discussion est ouverte sur' la question dés incompatibilités. 

BouiT dit que si les membres du Comité central peuvent faire partie de la 
Commune, il y a lieu de procéder à une option de la part de ces membres. 

AuDOVNAUD dit que ces membres se considèrent bien comme étant sortis du 
Comité ; il y a donc incompatibilité reconnue par eux. 

Lacobd demande quel est le vrai signe de la médaille portée par lés mem- 
bres du Comité central ; il pense que c'est un souvenir du 18 mars. 

ToNT MoiLiN propose dé signifier aux membres de la Commune faisant par- 
tie du Comité central, leur destitution. 

Le citoyen Mobbau est délégué de nouveau à la Commune pour porter les 
résolutions du Comité. Le citoyen Audoynaud lui est adjoint en remplacement 
du citoyen Grelier. 

Clvsbrbt vient réclamer contre une lettre du citoyen Lacord auquel il con- 
teste même son titre de membre du Comité. 

Lecture est faite de cette lettre qui tend à réclamer, pour les membres du 
Comitéje droit de pouvoir prendre leurs repas proche du lieu de leurs réunions 
dans le but de hâter le travail. 

Audoynaud fait remarquer que cette lettre -est personnelle, et qu'elle nVn- 
gage en rien les décisions du Comité. 

BABpqp fait observer que Lacord, non incriminé dans cette question desre- 
pa,8^ ne. devait pas écrire cette lettre . 
Iti'brdre du jour est adopté. 

Relativement à Télection du citoyen Sébille, Cluseret déclare que la Com- 
mission executive, de même qu'une députation des officiers du 2* arrondisse* 
nient, demande le remplacement de ce citoyen. ^ 

Audoynaud déclare qu'un garde du 2« arrondissement lui a formellement 
exprimé l'intention des gardes de ne pas obéir à Sébille. ' 

.Lacobd fait remarquer que Sébille n'a été élu qu'à titre temporaire ; il y 
auçait donc lieu d'attendre le résultat des élections ; si le général Cluseret à 
reçu une note du comité central, c'est que ce comité n'avait été nullement 
prévenu du fait en discussion. 

BouBSiEB entre dans les observations de Lacobd ei demande si vin citoyen 
a été nommé en remplacement de Sébille. 



— 69 — 

GouHiBH annonce que des délégués du 2« arrondissement viennent d'anno»- 
cer leur refus d'obéir à Sébille. 

Lavalbttjs se rallie au remplacement de Sébîlle. 

.Mqrbau propose au général d'envoyer un délégué pour présider aux élec- 
tion s decet arrondissement, sans avoir aucun caractère militaire. 

Clussrbt, est de cet avis et demande deux délégués. ' 

Laoobd demande l'arrestation de Sébille. 

Clusbrbt annonce l'envoi de cet ordre; il est d'avis que , dans les cas de dé- 
mission des chefs de légion, le comité central délègue deux de ses mem- 
bres pour faire procéder aux élections. 

-Lacqrd fait une ^iiouvelle lecture de son projet d'affiche lu déjà au coiâ- 
xpepceme^t de la séance. 

MoRBAU et BouESiER s'élèvent contre la rédaction. * 

BouRSiBE interpelle Cluseret sur le rétablissement des secteurs et sur la nomi- 
nfition des chefs par le copi té central. 

Clusbrbt accepte ce projet, en spécifiant que les chefs de secteurs seront à 
]H*oprement p€a*ler, des commandants de place ;^ il ne pourra accorder aucune 
allocation. 

Le citoyen ândignoux donne le motif de son retard ; il a été à la commission 
executive et autres endroits. 

GrAUBjBR, revenant sur la question des incompatibilités, croit que si le comité 
central était représenté à la Commune il y aurait chance de faire disparaître 
« le dualisme des deux pouvoirs. ^ 

BouBSiBR remarque qu'il avait été convenu que les membres du comité cen- 
tral ne se porteraient pas candidats à la Commune : il craindrait que dans le 
cas où l'on comblerait les vides du comité central par de nouvelles élections, les 
9 membres qui quitteraient le comité, prissent les opinions ^de la Com- 
iQune» 

IiAVAiiBTTB est d'avis que les membres du comité devraient se porter candi- 
dats à la Commune pour régénérer un peu le principe révolutionnaire de ce 
pouvoir; les membres de la Commune faisant partie du comité central devraient 
venir prendre les idées au sein de leur ancien comité. 

ARNOLD pense que les membres élus à la Commune se serviront du comité 
central comme d'un marche-pied ; le comité aurait dû se porte? en masse, 
et le nouveau comité, élu en remplacement, aurait accepté les fonctions pQtir 
combler les vides du comité central; les membres du comité central actuel de- 
vrcmt se porter aux prochaines élections. 

BouRSiBR aurait voulu que dans le cas où l'on établirait des listes tifées du 
smi du comité central, les candidats s'engageassent à soutenir le comité cen- 
tral au sein delà Commune. 

: Lac.ord lit des considérants concluant à l'incompatibilité ; c'est une queis- 
^ou de. règlement si des exclusions spnt prononcées contre les manquants aux 
8j$ancû9 du comité central: si les membres de la commune veuïent assister au± 
séances, il y a lieu de les admettre. 

,.,Çaeoud p^pequjs c'^st à rassemblée] générale de la fédération dei ptô^ 
noncer. 



— ÏO — 

7oN¥ MoiUN fait remarquer que c'est impossible qu'un citoyen puisjié re- 
présenter deux sortes de suffrages, Tun universel et l'autre direct. 

Lacobd et BouiT se rallient à Tidée de rendre rassemblée générale maî- 
tresse de cette décision. 

ToNT MoiLiN annonce que des procès-verbaux déposés à là Corderie ont d& 
être portés à VEntrepôt. 

Gaudibb : le 3® arrondissement demande si les chefs de bataillon doivent 
prendre part à la nomination des délégués au comité central. 

Les statuts de la fédération donnent une répjpnse négative. 

Le citoyen Bbotteau, du 170^, s'élève contre les attributions du Comité cen- 
tf«l dont il conteste les pouvoirs. Cette réponse a été ftute à Toccasion d^une 
demande d'exemption formée pour un secrétaire du Comité central. 

Feudhomme pense que le Comité central ne peut accorder aucune exemp- 
Ûan, et lui, convoqué par son capitaine, se rendrait à son poste. 

n est décidé qu'une note sera envoyée à Lisbonne, chef de la 10* légion, pour 
répondre au commandant Brotteau. 

Abnold ne croit pas qu'une assemblée puisse trancher la question de savoir 
si un citoyen, délégué du Comité central pour un arrondissement, peut être 
nommé chef de bataillon dans un autre arrondissement. 

BouRSiBB revient sur l'opportunité de constituer des listes électorales patro- 
nés par le Comité central. 

Baboud pense que la question doit porter sur la facilité de rester membre du 
Comité central étant nommé membre de la Commune. 

ToNT MoiLiN pense que le Comité central ne doit pas se présenter, ayant 
déclaré qu'il abdiquait tons ses pouvoirs; il se déjugerait en procédant autre- 
ment. ' 

Abnold pense qu'il y aurait peut-être abnégation à persister dans cette voie ; 
il n'y a pas antagonisme entre les deux pouvoirs. Nous avons voulu constituer 
un pouvoir fort à Paris ; ce n'est que, par la faute de la Commune même, s'il 
existe un différend entre nous et elle. Le Comité central ne doit être qu'une 
sentinelle vigilante ; le Comité n'est qu'un pouvoir qui pourrait apporter son 
concours révolutionnaire à la Commune dans la situation actnelle. Il ne fatit 
pas interdire aux membres du Comité central de se présenter à la Commune* 

BouBSiBB : Dès l'instant où un certain nombre de membres du Comité cen- 
itêl ont accepté le mandat, il n'y a pas lieu d'interdire aux autres Membres lé 
droit de se présenter aux élections. 

Lacobd se demande si les gardes nationaux doivent être soumis au ponvmr 
civil qu'ils ont nommé eux-mêmes; c'est eux qui bntjiommé la commune laquelle 
décidera contre eux après. Les membres de la Commune ont été nommés pow 
remplir des fonctions civiles. La garde nationale doit garder son autonomie Àu 
point de vae civil. Il pense que le Comité central aurait dû ne pas avoir un di- 
sintéressement aussi complet. Plus il y aura de ses membres entrant À la 
Commune, et plus le dissentiment ira en s'amoindrissant.ll admet parfaitement 
pour la seule garde nationale le droit de voter. 

AltofiOLD : il est certain que le réle du Comité central ne permet pas d'être 
membre de la Commission. Si la Commune se permettait un acte ag^resaif 



71 — 

ê^niM U Oomité oentral, il conviendrait de faire appel aux éleoteurë, à la 
garde nationale dont il est le mandataire révocable à toute heure. Il à le droit 
44 faire veâir à sa barre tout citoyen dont les aôtes seraient contraires àùpirin- 
eipe révolutionnaire. 

P&TJDHOHMB pense que le fait de demander des émoluments à la Commune, 
constitue le Comité central à Tétat de fonctionnaires du Gouvernement. 

BotmfiîSB'ne pense pas que. le Comité central soit un pouvoir politique: il a 
démandé une allocation pour couvrir ses frais généraux. 

ToNt MoiLiN fait observer que les appointements n'entraînent pas la néces- 
sité dé i^éconnaître tous les actes de la Commune. 

' ÀKifOLD : Nous ne sommes pas dépendants de la Comimune pour en recevoir 
de l'argent; elle-même en reçoit de la garde nationale, nous avons le droit 
d'ei{ recevoir tout comme ^lle. 

BouBSiBB parle contre la clôture de la discussion ayec renvoi à demain. 

La clôture simple est mise aux yoi^, : 7 pour. * 

Abnold parle sur la position de la question. 11 demande si les citoyens du 
Co^^tâ coiitral pourront se présenter aux élections de la Commune. 

PlUiDHOMMB n'est pas pontr-aire ^ pe principe. Il p'élpve seulement contre le 
]gf tp^nage du Conaité centra . 

4W0I.D n'a pas parlé du patronage ; c'est le citoyen Boursier qui $(>st ^erifi 
dp gett^ ^«prpssion. 

RoussQAiJ pst contre 1^ présentation aux élections. 

Iii^.]?#Bf IfH^ 4d 1^ di«K}ussiOB est acceptée par 6 voix. 

Les citoyens faisant partie du Comité central feront-il^ bien 4e ^pi^f^s^tdf 
aux prochaines élections à la commune? 

i Yoi^ pour, 6 contrp. 

Bàsobd motive spn vote contre ; le Comité central a répoiidu à un fsrondisr 
sèment que les membres du Comité central devraient rester pendant tout lo 
"téf'ùî ai de nouveaux membres en sortaient , ils seraient décapités. 

BouBSiBB motive son vote contre . 

BausHCfMiiiB vote pour Tindividualité de la présentation* 

Devons-nous aux prochaines élections patroner une liste dans laquelle nauf 
fourrosra laire entrer un ou plusieurs membres du Oomité? 

3 pour .: le reste contre. ^ 

Bevûns-nous nous laisser porter candidats? 

Devons-nous décliner toute candidature? 

Pbudhommb: nous avons le droit de décliner la candidature; noue n^avens 
péé le droit d'empêcher le peuple de nous porter. 

3 pour, 2 contre. 

BouiT réclanie toi^arot^ pour motiver son abstention. 
rL'ordre du jour est prononcé. 

AuDOTTNAUD absent, son interpellation àCluseret est ajournée. 

Le citoyen Bbin absent sera invité à se présenter h la prochaine séance. 

Fondation d'un journal renvoyé à la prochaine séance. Sfit la nomination des 
sotuMsheft de légion, Laoord prend la parole; Il oonviend^t de nèmàier \[n 



■ ? ^^ 



— 72 - 

sous-chef qui aurait mission de remplir les fonctions de chef d'état-major, et 
resterait à la place pour adresser aux bataillons les ordres nécessaires. 

BouRSiBR admettrait cette nomination, mais sans nécessité de créer le titre 
àé' sous-chef. Un ofûcier d'ordonnance suffirait parfaitement. Il n*j aurait pas 
ainsi un 2« pouvoir. 

' ToNT MoiLiN appuie la proposition de Boursier. 

Pbudhommb conteste les pouvoirs des chefs de légion dont Tautorité n'est pas 
réellement reconnue au point de vue militaire. Le sous-chef de légion n'est 
donc pas nécessaire. Un adjudant major peut parfaitement faire le service. 

Lâcobb dit que les attributions de chef de légion ne sont pas encore défi- 
nies. S'il n'a pas d'ordres à recevoir de la place, il a au moins un titre au point 
de vue de la fédération ; ou s'ils sont contre l'ennemi^ il convient qu'il reste 
qtielqu'un avec lequel puisse correspondre le Comité central. 

BoniT parle contre les sous-chefs de légion. — Les chefs de légion même 
ne sont pas reconnus par la fédération. 

Pbudhommb pense qu'un citojen essentiellement civil serait préférable pour 
cette fonction. 

BouBSiEB dit que si la lettre des Statuts ne parle pas des chefs de légion, 
l'esprit de ces statuts indique tout au moins la nécessité de cette création. 
L'attribution du chef de légion est ^d'être membre du Comité central. Il est le 
dépositaire moral de Tidée du Comité, qu'il doit faire partager à tous ses batail- 
lons; quant aux sous-chefs de légion, le Comité central n'a pas à décider lui- 
même cette question. C'est au chef de légion de nommer ses adjoints. 

Chôutbau est d'avis que le sous-chef doit être militaire pour remplacer au 
besoin le chef de légion. 

BouiT parle contre la nomination. 

Lâoobd soutient de nouveau sa proposition. Il est bon de mettre, à cAté des 
chefs de légions, un adjoint qui resterait là, et recevrait au besoin tous les ordres 
de la place. 

Gaudieb propose que les chefs de légion aient à présenter au Comité central 
un sous-chef apte à les remplacer. 

" Lacobd formule sa proposition dans le sens que les conseils de légion nom- 
ment eux-mêmes leurs sous-chefs. 

BouBSiEB maintient la nécessité, pour le chef de légion, de présenter son 
^joint lui-même, 

Lacobd présente un tableau propre à constater la présence des membres du 
Comité. ,. 

Approbation. 

"" Lacobd présente un deuxième tableau donnant la liste des membres avec 
leur adresse, leur gracie, la nature de la délégation . 

Approbation. 

Ordre du jour de la séance de demain. 

Cartes d'identité. 

Proposition du citoyen Brin. 

MoBBAU : fondation d'un journal. 

Assemblée générale des délégués. 



— 73 — 

Brevet des offlcîers. " 

Utilité d'ane imprimerie spéciale. 

'Laoobd lit le projet définitif sur la nomination des sous-chefe de légion. . 

MoRBAU rend compte de sa mission à THôtel-de-YiUe et de la mauvaise 
réception faite. 

Lacord demande que le citoyen Beslay sbit'saisi de la demande. Il est chargé 
dé voir Beslay. 

MoRBAU revient sur la marche à suivre en face de la mauvaise disposition de 
la Commune. Le puhlic croit que le Comité central dirige sourdement la Com- 
mune. Cette dernière n'est peut-être pas étrangère à ces rumeurs; il convient 
donc qu'un journal, tout à nous, puisse être fondé pour soutenir le Comité, et 
biénindiquer que nous sommes étrangers à la politique gouvernementale ac*- 
tuelle. Si le Comité central était resté au pouvoir, la marche de la Commune 
aût^ait eu un autre sens, et bien des mauvaises mesures n^auraient pas été 
prises. 

Babottd appuie les arguments du citoyen Moreau. 

BouiT demande un projet présenté par Moreau. 

ÂHDiONoux insiste sur la nécessité de prendre une décision, nette. Il affirme 
que le public pense que le Comité central et la Commune agissent de concert. 

Boursier demande la délibération immédiate ou une démission en masse. 

Làoc^eid s'opposQ à une désertion en masse. Kous sommes forcés d'attendre 
l'élection des compagnies. Quant au journal, le moyen est bon ; mai^ la situa- 
tion financière actuelle doit être liquidée avant toute nouvelle dépense. 

GHotrTBAtJ ne pense pas que les embarras soient aussi grands; Il y aura une 
grande vente, surtout en disant bien que c'est l'organe du Comité central. 

Arnold. Il ne faut pas s'effrayer des frais du journal ; nous avons déjà eu la 
Fédératiorit ayant eu trois numéros. Il suffirait d'annoncer le quatrième, ce 
qui éviterait la nécessité de demander une autorisation à la Commune, La société 
typographique ne demanderait pas mieux que de faire notre impression. 

Moreau soutient sa proposition. Il croit que le projet serait productif. On 
pourrait parfaitement trouver un bailleur de fonds; donc, devons-nous faire 
l'affiâire nous-mêmes avec des chances aléatoires, ou .bien soumissionner le 
projet ? ; - 

ÀUDÔTNÀtlD demande à ce que le journal la Fédération soit continué. Il 
pense qu'il n'est pas nécessaire de demander l'autorisation préalable : quant a 
là fondation du journal, nous devons le feire nous-mêmes avee nos propres 
ressources. 

Boursier constate le grand succès obtenu par le journal la Fédération, lien 
infère lé succès certain des numéros prochains ; il fait constater l'avantage, de 
n'avoir aucun frais de rédaction. : /^ 

Arnold demande que le citoyen Moreau groupe immédiatement, les articles 
nécessaires au quatrième numéro de la Fédération, de manière à ce quo dès 
demain l'impression puisse être assurée. 

Moreau demande des renseignements sur la rédaction ; les articles seront- 
ils signés ? . \, . 

Boursier accepte le principe de la signature. r 

10 



— 74 — 

MoREAU demande une commission chargée de la rédaction du Journal. 

ÂUDOTNAUD insiste sur la nécessité de grouper des nouvelles fratchies et qne 
le journal discute les actes de la Commune. 

Bourr : le journal sera-t-il quotidien, et quel prix sera-t-il vendu? 

Chaque jour un article du Comité central devra être inséré. 
PritÔhommb préférerait que les signatures fussent collectives. 

Lacord est du même avis ; mais Tamour-propre des auteurs dès àrtiples 

ç|fdatrait îiouflHr d« cet anonymat. Il demande si le Moniteur de Varmee ne 

^ÔBirait pas remplir les vues du Comité. 

, BcmUdiBR repousse les signatures collectives qui, entraînapt la nécégs^ité pour 

td«tB ies memlbres du Comité de prendre connaissance des articles, ferait 

fi^re trop de temps. Quant au titré, il vaut mieux s'en tenir au premier titref^ 

£a Fédération, quitte à porter en signes très-distinctifs création du Comité 

èëfitf^àl. 

^fLAOO&D demande que le journal -soit nommé Orgayie de la garde na- 
tionale. 

f-^r^AirDntE s'oppose à cette qualification. 

: MontiJLV s'éïôve contre l'accusation d'amour-proprè portée contre Jes auteurs 
d'articles; chacun doit prendre la responsabilité de ses articles ; de niéme aue 
le Tdté nominal est réclamé, de même nous devons avoir rartîcle nominale 
S)%rticlè dé fbnd seul détra être signé par le Comîj.^ central. 
• -^'ÀtmoirîrÂtJD dit qiTô les articles d'auteurs étrangers ?iu Comité central 
devront être indiqués. 

Le vote sur le titre devant êtrp adopté s'effectue dans l'ordre des propositions. 
' Proporittoû BouRSîKB : 

« Fédération républicaine de la garde nationale^ 7 j^pwr. 

^&rgane âu Comité central. y> i contre. 

Préposition Audotnaud: 

« Fédération républicaine de la garde nationale. 

Comité central. » 
.: Proportion Choùteàu : 

 Le Comité cefitraL » 

La proposition Boursier est admise. 
r. "ÙtitL^h^^^ àdlnise . 

tià publication devient quotidienne au prix de 5 centimes? 

Boursier, Lacord et Morbau demandent 10 centimes. 
"8 Votent pour 10 centimes ; 3 contre. 

Le président propose, comme membres de la commission d'examen, les ci- 
{ojéns Moreau, Boût^sieri Lacord, Gouhîer, Bôuit. 

Sa.^isonséqueBce led citoyens qui précèdent sont nommés membres de c^tte 
éômmission ; l'administration eçt contée 4 Arnold, Fougeret, Gaudier, 

La séance est levée à. • . 

Lbs Membres qn C!ûJ4iTâ oBSiTR^fi» 






-;■>'> 



— TS - 



Séance du \% avril. 



n( 



La séance commence à.... 
Appel nominal. 

Bxouse de Lacord sur son absence. 

* 

Le citoyen landeic, délégué de la Commune vient demander ka Miniiiftf (h 
la gpuerre un fusil ; il va aux arant-poste^s pour relever le Hioral deé eoniifiafih 
dants; il Tavise en même temps de la rencontre faite parlai au poste eu mliiië- 
ttrede la guerre du citoyen Féligot^jcapitaine des francs-tireurs. D^ft deux feû»; 
il l'a fait arrêter, et toutes les fols non lieu a été rendu. Il demandé 8oà àitêÊh 
tation immédiate. \ 

Le Comité déclare n'avoir pas qualité. Envoi au ministère. 

BouiT a la parole sur le procès-verbal. Il n'a pas demandé la ttofiiiÉéiim da 
sous-chef, étant opposé même au chef de légion. ■'.tt 

Tony Moilin n'a donné aucune indication sur les procès-vepbanit. Il rééMme 
donc contre le procès-verbal qui lui fait dire qu« les p]i^04ès-verba6xJ Éli- 
raient été tnansportés dé la Corderie à la rue de TBatrep^t. : r 

Boursier dit que,si Ton se borne & faire vérifier les pouvoirs par les difl^^aiitii 
fractions de la fédération et à réclamer les listes arrêtées, on pounait laet!#- 
ment avoir les listes, sans être chargé du difficile travail des Tériftcatioii»;'le0 
cartes pourraient alors être remises très simplement. -S 

Laoorb revient sur le procès-verbal du 10. 

{«ACORD demande que la somm# de 6 fr. soit allonéa An fleorétaivê iéi 
séances. — 7 pour adoption. 

AuoOYNAUD demande que les appointements du trésorier (MiMk véj^li ; 
ces appointements lui ont été refusés par « les finances ». 

GuiNÂB donne des explications. 

BouRSiBR appuie les réclamations du citoyen Guénée, 

AuDOTNAUD met à la disposition du Comité central la liste dés a 
lUloués par la Commune. Il demande que les appointemeiltaâikiallélll 
gion soient mis à l'ordre du jour. 

Laoobd demande à ce que Boursier s'entremette pour obtenir^ la al^iftt^* 
de Cluseret relativement à la réclamation Guénée. I 

Boursier est chargé de faire le nécessaire. 

Lacord insiste pour que Moreau et Audoynaud retournent à \tk €kMniiiM# 
hiter la dé»gnation des émoluments. 

La plupart des membres s'élèvent contre cette aonvelU démtfcké. :■:-.> 

lijLGORj) maintient sa demande. Il faut faire la part des maaicaisét ii^poii- 
tions passagères 1 :; «^^ 

Boursier demande l'envoi de Lacord. .. >;j, f J 

Gaudibr se rallie. 

RoussBAU refuse de se rendre^ à la Commune. 

Baroub fait observer que la Commune a annoncé la mis# à r-«ifdr# âil Joar 
de cette question. 



— 76 — 

ROUSSBAU fait observer que^ tout le Comité est solidaire; qu'il importée sa 
dignité de ne pas renouveler une démArche inutile^ 

: .MoBEAU pense que la Commune n'a aucune estime pour le Comité central; que 
la réception faite hier a été des plus humiliantes, et qu'il ne convient pas d'en-t 
vojer de nouveaux délégués. Notre rôle est d'agir sur la garde nationale, elde 
prouver à la Commune que nos moyens d'actions sont toujours de force àmériter 
son attention. Ensuite il ne convient pas d'envoyer toujours le même citojen 
comme délégué. 

u. Tony Moilin : Lacord s'abuse sur les dispositions bienveillantes de la Com- 
mune qui est hostile au Comité central. 

ÂUDOTNAun demande que les citoyens envoyés à la Commune aient pris 
ptrt aux délibérations. 

Le vote est ouvert. 

2.pour. — 6 contre. 

BouRSiBE demande que les communications à la Commune soient envoyées 
par un planton. 

Lacobd demande que Tenvoi soit fait à la Commune du désir du Comité 
central relativement à la publicité des séances. 

Pbudhommb rappelle les paroles de Cluseret qui ne garde le Comité central que 
de sa propre volonté. L'H6tel-de- Ville envoie les plis aux magasins réunis; on 
ne reconnaît donc pas notre présence au ministère de la guerre. 

Laoobo indique que la pièce envoyée a été réclamée par lui à Constant 
Martin. 

Hobbau revient à l'idée de la fondation d'un journal. Il croit que dans ce 
journal on pourrait faire connaître à la Commune nos désirs par un article spé* 
cial. 

La clôture est prononcée. 

Rapport des commissions. 

Peudhommb est d'avis que les cartes aux délégués doivent être adressées,soit 
directement à domicile, soit par voie d'affîches invitant les délégués à venir les 
chercher. U donne lecture du projet d'affiche. 

BouBSiBR critique le moyen d'affîchage. Il demande que les cartes soient âis« 
Hribuées par les conseils de légion, après en^oi par ces derniers de la liste des 
délégués. 

Lacord demande que cette question soit mise à l'ordre du jour. . l 

Gaudier dit que la carte ne doit pas être nominale, mais porter seulement le 
n^ de la compagnie. 

Audotnaub' demande que les cartes soient timbrées par les conseils de lé- 
gion, et la réunion d'une assemblée générale, 

Prudhommb revient sur la mauvaise organisation du travail des commissions. 
U aurait fallu lui faire ses projets pour éviter toute mauvaise voie de 
travail. • 

; BoviT : Je général Cluseret n'a aucun droit dans cette affaire; c'est avantsa 
nomination. ■• ■ -^^i 

.'... Arnold pense que kjour de la place Vendôme, où Bisson n'a pa& été£la 
hauteur de sa mission , il s'est répandu en jérémiades devant le public : ^r) 



— 77 — 

- RousSBÀU n'admet pas qu'un homme ayant servi Bomba, puisse porteries 
épaulettes de général de la garde nationale. :"> 

' Il est décidé qu'il sera demandé un rappel de solde en faveur de Du 
Bîsson. 
- Laoobd lit la note appuyant le citoyen Faltot. ■ ■■ -.-y 

PRtJDHOMMB demande si Du Bisson ne pourrait pas être porté sur les feuillds 
d'appoint^ment de rHôtel-de-Ville. 

Communications du citoyen Arnold. ■■■ .'.'^ 

Arnold revenant sur l'affaire Fleury, demande que les absents au vote 
puissent se prononcer sur les questions, même après le vote. 

RoussBAU appuie la demande Arnold. 

Tony Moilin pense que le règlement du comité central exige la signatuve 
même des membres en explication de leurs votes. 

L'ordre du jour est prononcé. Renvoi à demain comme question de vote seu- 
lement, mais noti pas au point de vue de la confirmation de médaille^ 

2 communications. r. 

' Le journal imprimé à l'assemblée typographique pour 10,000 exemplaires 
coûterait 264 fr. 25 c, ce qui revient à 0,25 c. pour numéro ; à 40,000, il se 
reviendrait qu'à 869 fr. 25, ce qui revient à, 004; nous gagnerons un sur deux 
journaux. Il y a en plus la vente. Il faut compter 200 ni^méros envoyés gratui- 
tement. Il faudrait connaître les conditions de Châtelain pour la vente. A prë^ 
sent, à quelle heure paraîtra-t-ii? Il pense qu'il y aurait avantage à paraître à 
1 heure. T 

Boursier pense qu'il y a intérêt à paraître le matin au point de vue des nou- 
velles, t 

MoREAU appuie le journal paraissant le matin. 

BouiT : sur quel format le prixa-t-il été fixé? 

Arnold : sur le format du journal «« La Fédération. » 

KoRBAU : Il est nécessaire que la commission administrative donne tous ren- 
seignements. ■ . : ■ Z'.:.. 

Arnold s'engage à donner demain tous les renseignements recueillis chez 
Châtelain pour la vente, ensuite le changement de prix résultant de l'augmen- 
tation des colonnes. 

MOREAU demande si le comité central admet la nécessité d'adjoindre àla^éli» 
daction des reporters et journalistes nécessaires. 

Arnold appuie la proposition Moreau. 

Le Comité central admet cette proposition à l'unanimité. ■ r 

^ GotJHiBB demande à être remplacé comme membre de la Commission d'eta- 

men du journal. -:i,; 

Arnold demande des renseignements sur l'affichage. 

' Gaudibb propose la distribution de prospectus par les gardes nationaux. Il 

Boursier insiste sur l'affichage. > « ^rJ 

.:. MoBBAtr fait observer que les relations avec Alavoine peuvent autoriser à 
penser qu'il pourrait prêter une brigade d'afficheurs. '♦-5 

: Le président veut donner lecture d'une lettre adressée à Ferrât ; remisé de 
cette lecture est. faite. , — .5-: 



— 7» -^ 

Môsiâv ê'Aêffê «montré ià odiitocatioii d'ans tàsBtMiê fénévàlé ; les sartlèili 
extvaoïFdinairds des gardes nationaux lés cmïpéeheiit dei s'y rendre. 

hkcèni^ est du même avià, tout en réservant la question d'opportunité; 

BouiT fait remarquer que la mort de Flourens, Temprisonnement de Bergérèi 
laiideiit le Comité central sans le nombre Toulti des^ représentants du SLX* ârroi- 

AltNOLD fait remarquer que plusieurs arrondisi^ements matqtient êgëléiSEL^i 
de représentants. 

à|W€^D aemlmde èoMmetii efst établie la ifituatioii dès offléiers ; «lott^ ftVbàs 
les procès-verbaux, mèUs qui èst-cè qM établit pbtr les fiuànceiiy par êxëmptôi 
le droit des ofâciers ? 

OitIâtËtt ! b'm lé Tàpl^eH dti éhèf dé corps. 

AluïOLD suppose que des proéés-^verbkut éh triple expéditioii pourrsiiëiit 
améÉéf kh Von effet ; uii au Oomité central^ un à la place, un au Oomité de U 
Légion. 

I#àOOBD préfère les procès-verbaux des mairies dans les élèetiôfië. 

A,vikJtiikVJ> s'élève cotltre Tiiitertëiltion des mairies dans lès élection is. 

Jkxk^t : Il doit éii effet y avoir un î*eprésentant de la loi. La vërifiëàtidii 
piniihfait toujours être fàeilé^ taais amènerait une grande pèHe de tëmpâ. Dàiiâ 
èHàqtië bataillon undélégiië pourrait surveiller les élections j l'Assemblée géâé-^ 
rsle devra totijdttrs âtôi^ bëtië questioii à résoudre; 

GiTOiBB donné des renseignements sûr le mode d'élection des officiers. 

AxsôLD rectifie quelques-uns de ces renseignements. Il fait remarquer la 
nécessité dé fot^mulei* uh questionnaire en vue de rassemblée générale. 

BousSEAU s'élève contre l'envoi de délégués aux élections, les compagfilëé 
doivent être maîtresses. 

Làoord réclame des délégués surveillant passivement l'exécution de là loi. 
Il faudra néanmoins aviser plus tard à la création d'un papier remis au± orga- 
nisateurs d'élections; 

BoussBAU maintient son opposition. Il a eu à se plaindre vivement dei délè^ 
^és de là itiàii^ie; les citoyens sont seuls juges de leurs élections. 

j^Étoiè ne pense pas qifun excès commis puisse faire rejeter tout un éhdeid* 
ble de mesures. Il y a lieu de surveiller j;oute coterie qui pourrait se produire. 
Il (Iroposerait à rassemblée générale de décidei* que le Comité central déléguera 
un membre choisi dans le sein des bataillons pour àssil^ter aux élections ; il û*f 
a pa^Iieu de. s'alarmer de cette ingérence du Comité central. 

La qaestion des cartes est renvoyée à demain, sur la proposition du èitoyën 
P^dhbmméy Qtii fieinandé un bl&me pour i^es deux collègues. 

BouiT trouve deux défauts dans les statuts ; il demande si Tenvoi doit en étire 
fait néanmoins ? 

AvddTiïitfD est d'avis de iie pas s'arrêter â ces détails qui ne ]^eutënt Atdir 
grand effet. 

fi^urt Insiste de iioilveau sur l'interprétation existante; 

Tpi^T MoiLUff. trouve la rédaction correcte et n'est p&s d'àviH d'uit fehàË^ 
féinèiit. 

AnDiatKOUZ «t Audoynaud appuient la rédaction actuelle. 



— 79 — 

Audotnjlud motive son approbation, 

Gaudieb trouve que Tinterposition est flagrante; mais que la distribiiiloii ne '• 
doitpas moins en être faite. 

8 pour — 1 contre. 

MoRBAU revient sur Tincompatibilité des membres da Comité central et ^ïFiâ '■^■•■ 
Commune. Il présente un projet à adresser aux membres de la Commune p0iii!' ' 
déclarer leur démission. Ensuite il demande que des délégoôs soient adressé» 
âtilt^ arrondissement pour les élections. : :; ; . :i.v 

BouBSiBB réclame le travail de la Commission chargée de sojrv^lep les éliêb^ 
iioni à là Mcléràiion dans tous les arrondissements* - '- \ ^ '• 

t'ktoHOMMB demande à ce que Arnold et Yiard soient invités à apporter ftiê ^^^ 
de zèle dans leurs travaux* . .. 

TôNT MoiLÎN explique là marcbe suivie dans le VP arro&dissefteiil^^if^ 
les élections de la fédération. : <b 

MdBBÂu pense que des délégués, ..complètement étrangers à rarrondisse^fttl'^ - 
auraient un caractère plus sérieux; étant inaptes aux nominationsi les ineBkbMNi 
du Comité cehtrill auraient tout avantage à préconiser cet envoi. 

Pbudhommb engage ses collègues à bien prendre en considération les arguments 
de Moreaù et à nommer un membre en remplacement de Yiard. ^ 

AuDOYNAUD pense que des affiches ne sont pas toujours nécessaires pour ecm- - 
vbquèr les électeurs. C'est sur Timpulsion directe de chacun qull faut compter) 
il agit efflcacement dans ce sens dans son arrondissement. . 

MoBEAU pense que ce moyen ne serait peut-être pas aussi pratique dans !è 
IP arrondissement. 

Laoobd demande que la médaille soit remise à Fleur j. 

BouiT donne connaissance d'une demande formée par divers oitojens po«r 
Tobtention de la médaille. 

ÂiipiONOUX s'élève contre la remise de cette médaille à d'autres membre*^ 
qu^aux membres du Comité centrai. 

MoBBAU remplace Gaudier comme président. 

lié vote est demandé sur cette question. j 

MoBBAU est d'avis que tous les citoyens qui ont coopéré à l'œuvre da 18 maffia 
doivent participer à ce titre distinctif ; ainsi Lacord et Yiard en ont $té jugée 
dignes alors qu'ils n'étaient pas élus à la fédération d'une manière régulière; 

G-AXjDiB]^ reprend la présidence. 

BouiT fait observer que beaucoup de membres, ne faisant point partit^ chf 
Comité central comme délégués, ont reçu cette médaille. 

Pbudhommb : Le Comité, c'est le fondateur de cette insigne. Il aie droit d'to ^ 
disposer à son gré. 

ÀuDOYN'AUD demande que le mot ordre ne soit pas employé* Ile antrefU'^' 
cett0 médaille comme instigateurs de la révolution ; mais il ne convient paad^^ 
la donner à tous ceux qui y ont pris une part active. . - - 'ï S 

HoBf AU : Ce n'est pas une décoration ; c'est un brevet pour avoir appartéHillii^ 
la révolution, à la perpétration d'un fait. Ceux quio nt fait cette révolutiott^^i#^ 
droit de porter la médaille, comme ayant encouru la responsabilité laploi griàdé.^^ "^ i 

î^uiT parle contre la clôtui^e. Il demande qu^ «^uto IbB^tàgtuMatéÊ' àêir 
affiches en soient porteurs. 



I 
.îi 



— 80 — 

La question 69t mise aux voix. 
« Un signe commémoratif est adopté. » 

{Unanimité.) 

Il est entendu que la médaille sera rendue au citoyen Fleurj* 

Discussion entre les citoyens Chouteau, Audoynaud, Rousseau etBaroud sur 
ce point. : / 

Le citoyeù Choutbau ne croit pas que le citoyen Fleury doive recevoir, cette 
médaille. 

Le citoyen Flbuby n'a pas été élu au Comité central lors des élections faites 
à la Corderie. Il n'a pas siégé à. THôtel-de-Ville, il a fait seulement office de 
secrétaire. 

BouiT rappelle que la situation de Fleury est pareille à celle de plusieurs 
membres du Comité. 

MoREAU pense que ceux qui ont siégé à THétel-de-YiUe du 18 mars jusqu'au 
28, ont seuls droit, même n'ayant pas été régulièrement élus. 

ToNT MoiLiN, désintéressé dans la question, dit que ceux qui sont venus le 
20 n*ont aucun droit. 

Pbudhommb et Boubsibe demandent que le Comité central décerne la mé- 
daille à qui lui plaira. 

MoRBAU précise bien la position de la question : tous les citoyens qui, du 
18 au 28 ont siégé, ont été gouvernement et ont droit à ce signe. 

6 Voix contre 4 décident qu'Arnold remettra la médaille à Fleury. 

Lacobd demande que chaque matin une séance préparatoire soit consacrée 
au dépouillement des communications. 

La proposition du citoyen Brin est mise en discussion d'urgence. 

Brin développe sa proposition pour ouvrir des communications avec le Havre 
au moyen de câbles sous-marins. Un citoyen propriétaire d'un bateau marchand, 
en ce moment à Courbe voie, se chargerait d'une partie de c&ble qui serait im- 
mergé dans la Seine à destination du Havre. 

ïtoussBAU : L'idée est excellente, mais le secret est difficile à garder, le câble 
peut être coupé. 

Brin : il est assez difficile de ramasser un câble ; c'est une opération des 
moins faciles à réaliser; mais dans la Seine^ en le chargeant de boulets, il y 
aurait impossibilité de le retrouver, 

Tony Moilin demande si le citoyen Brin a un point d'attérissement sérieux 
au Havre. 

Brin pense qu'un citoyen dévoué pourra facilement en trouver un. ♦ 

AuDOTNAUD discute cet avis. 

Lacord demande une Commission secrète, et même le renvoi de Brin à la 
Commission executive. 

Brin propose un alphabet secret pour la correspondance, il s'engage à donner 
connaissance des dépêches au Comité central. 

Relativement aux wagons de pommes de terre, il n'a pas encore reçu dé 
nouvelles. 

Il est interpellé, sur une déclaration du citoyen Saler , qui proteste contre 
l'intention de Brin de consigner une compagnie, venant demander des effets d'^ 



— 81 — 

quipement. Il répond que ce ne peut être lui qui adonné cet ordre; il a bien 
demandé des hommes pour l'aider dans le travail des bureaux; mais les hommes 
envoyés par Henry, n'étant pas armés, n'ont pas voulu rester, pensant qu'ils 
étaient venus pour leur armement. La seule difôoulté qui ait pu se présenter, 
c'est que n'ayant pas de bons de sortie, ils ont pu être retenus un moment par 
le portier-consigne. 

MoBEAU fait une observation sur la rédaction de Taffiche proposée par La- 
cord pour les citoyens du VI® arrondissement. 

Àbnold demande que Ton en finisse avec Brin. 

Brin annonce que la Commission executive lui a ditd^armer, sans aucun 
retard, tous les bataillons; que là était le danger. Il n'a donné aucun ordre 
pour transformer les armed, et cependant Cluseret, un moment api'ès, lui envoyait 
une lettre portant défense de transformer les armes, défense expresse en termes 
vifs. Il est insulté par les officiers qui ne peuvent être armés. Cluseret lui de- 
mande des revolvers. Il n'en a pas, et les officiers en exigent ou refusent de 
partir : une débandade en est résultée à la caserne du Prince-Eugène. Il de- 
mande les armes des bataillons rentrés pour parer au plus pressé. 

Arnold demande si Brin a une autre communication à faire. 

Laoord fait remarquer qu'il ne doit pas être fait mention de bataillons neu- 
tres. Le Comité central devrait demander à Cluseret de donner l'avis que le re* 
volver n'est pas une arme réglementaire» que Ton fera ce que l'on pourra au fur 
et à mesure. 

ÀNDiaNOUX fait remarquer que les anciens officiers doivent rendre leurs 
armes. 

Boursier s'élève également contre la qualification de bataillons neutres. 

• Brin fait remarquer qu'un grand nombre de citoyens ne marchent pas et 
sont possesseurs d'armes. La confusion du type des armes est encore une grande 
cause de trouble ; il y a donc lieu de prendre des mesures énergiques, de faire 
.des perquisitions pour arriver à armer les légions en partance. Il appuie sur la . 
nécessité d'avoir un revolver pour l'officier. 

V Gjludibr propose de faire les perquisitions domiciliaires chez les anciens 

officiers. 

Andignoux propose que les officiers remplacés soient mis en demeure de ren- 

:dre leurs armes. 

Brin demande une circulaire pour informer la garde nationale de la difficulté 
de l'armement. 

ARNOLD demande un ordre du jour fait par Cluseret, tendant à faire rentrer 
le» armes des anciens officiers. 

Laoord lit une lettre au citoyen Beslay relative aux émoluments ; il de- 
mande que la Commune mette cette réclamation à son ordre du jour. 

MoRBAU insiste sur le caractère particulier qui doit être couseryé et cette 
lettre. 

Communication relative aux brancardiers de la 12* légion. . ? - 

* Les citoyens Audotnaud et Rousseau demandent pour eux la solde de 1, 50 
et 0,75, de même que pour les gardes sédentaires. 

m. 44 



— 82 — 

: Bëèlamation d'un citoyen ayant le même objet. (Le capitaine Vauthier.^ 

AuDOYNAUD pense que la solde de 1,50 doit être suffisante et qu'il y a lleii de 
d^^ander à Giuseret cette allocation. 

BouiT dit qu'un décret fixe cet ordre de choses; il n'y a donc pas lîeu de s'en 
occuper. 

AxTDOYNAtJD fait remarquer qu'un décret forme bien ce corps, mais ne fixe pas 
9» solde. 

Communication de la circulaire du Cftoyeu Brin relative à rarmeniént. 

Le citoyen Arnold réclame jôcitre la brièveté du terme donné. aux c!iôf$ de 
légion pour présenter leur^état d'armement. 

Certificat accordétau capitaine Guénée. 

Lettre de B^tTOT demandant le droit de nommer des officléir& pdttf le 
fort de Vincefitoes ; il réclame, à cet effet, l'appui du Comité central; il ne petit, 
sans ce droit, assumer la responsabilité de la défense. 

Lacobd est chargé de transmettre la prise en considération fâfte pflr le 
. Comité central. ^ . 

BouiT eommunique une réclamation de i)u Bîsson, qui demàildefàît à Site 
compris parmi les co-partageants du fonds d'appointements* 

Rousseau conteste les droits du citoyen Du Bissoù. 

Abnold quoique sympathique au Général, n'admet qu'un rappel éé »Aie, 
aon pris sur les fonds du Comité central. 

Prudhomme croit que l'officier municipal, notre élu, suffira paMaiteteéift à 
contrôler le brevet d'un officier nommé; il n'y a donc pas lieu de change fi«fc. 

Tony Moilin combat cette idée ; les officiers municipaux né w>nt paU nos 
hommes; ils ne font pas tous partie delà fédération. La^arde national» doit 
faire ses officiers elle-même. 

Pkudhomme ne pensait pas que tous les municipaux n'étadent paa garcM na- 
tionaux, salis cela il n'aurait pas fait cette observation. 

AuDOtNAUD est d'avis qne les municipalités ont déjà assez d'ouvrage «t ne 
pourraient suffire à ces nouvelles délégations ; H demande la reoônnaiaaaaoe 
par le conseil de la Légion. 

Rousseau demande la délégation d'un membre du conseil de Légion. 

Abnold demande que cette question soit mise à Tordre du jour de l'amw- 
blée générale, 

Lacobd dit que 400 gardes à Neiiilly sont sans abri, sasa solde; il û»- 
drait envoyer Chouteau pour rallier ces gardas. 

Rappel des communications au nom du 124« bataillon. L'affaire Fieury est w- 
mîse sur le tapis, des votes nominaux sont émis. 

Lacobd s'élève contre la demande d'Arnold de reprettdre la éiseasskni 
tendant à conserver Fleury comme membre do Comité cestral. Le vota est 
acquis, il n'y a pas lieu de le discuter. 

BouBSiBB demande que nous ayons une imprimerie spéciale qui xieee per- 
mette de nous affranchir de l'Imprimerie nationale. 

Bouesieb réclama contre l'allocation de 15 fr. donaée au eitoyeà Durasd. 

MoBBAU donne des renseignements sur ee eito^es que le Comité^n m^ployé 
étant à l'Hôtel-de-Ville, et quil a congédié; tt n'a domaé avioiui evdie* 



- 83 — 

Abmold comp^^e ces renseignements. 

BouBSiEB demande d'autres renseignements sur les citoyens Lebrun et 
Navelet. 

ÂBNOLD dit que ces citoyens ne pouvaient retirer leurs effets, faute d'argCBt; 
ils ont demandé une avance. 
Facture Gauthier, imprimés, circulaires. 

BouBSiBB demande que Guénée soit admis comme caissier du journal et que 
ses appointements soient portés à 6 £r. par jour (adopté). 
^Laoobd lit le pouvoir donné à Ghouteau pour rallier les gardes de Neuilly. 

MoBBAU demande la mise à Tordre du jour de la discussion sur la différence 
de solde faite aux femmes mariées et non mariées. 

Des élections du 2® arrondissement. 

Des allocations de 300 fr. aux membres du Comité central, déeidèp ai les SOOfr • 
seront restitués ou conservés à titre d'éventualité. 

' BouBSiEB demande que la Commune soit invitée à régler les premiers fniê 
faits par le Comité, tels que papeterie, etc. 

AbnoiiI) approuve et demande qu'on Venvoie comme délégué lorsqu'il y atHra 
lieu. 

Pbuphommb fait connaître un fait prouvant bien que la Commune n'a pas 
rint^tion de solder une seule dépense du Comité. 

Mobbau dit que le Chef d'Ëtat-Major de Gluseret lui a laissé pressentir la 
fatigue de Cluserei des agissements de la Commune et son désir d'être d'aeeerd 
avec le Comité central. 

U lui a parlé du journal, l'approuve» pense que le journal pourra devenir 
l'organe du Ministère de la Guerre^ 

Il insiste sur la nécessité d'avoir un service de plantons* 

B0UB3IBB pense que des cavaliers seraient préférables pour ee service. 

Abnold pense qu'une nouvelle division du travail pourrait être faite au sein 
du Comité conjointement avec Bossel. 

BoTJlT demande des renseignements- sur ce qui s'est passé ; le citoyen Mo- 
reau est invité à se rendre, à cet effet, auprès de Gluseret* 

Laoobd demande que Ton mette à Tordre du jour de demain la question de 
la cotisation par tête ou par compagnie* 

AuDCmiAUD demande le fonctionnement régulier des commissions. 

Laoobd demande des séances du matin pour dépouiller la correspondance* 

BouBSiBK s'élève contre ce projet entravant le travail des commissions* 

Laoobd demande AeB ballons pour la publicité* 

BouBSiBB : ces questions font de nous une assemblée de parleurs; noud n'avon 
pas de moyens d'exécution. 

Laoobd maintient sa demande d'ordre du jour; la Commune a dû aigour- 
d'kui mettre cette question à Tordre du jour. 

Laoobd parle sur les cartes et les moyens de contrôle dans les assemblées; 
Sur la liquidation de la dette du Comité central* 

Sur le travail des femmes qui pourraient être employées dans les mairies* 
' MoBBAU annonce qu'aucune dépêche n'est arrivée aujourd'hui. 

Ordre d^ jour : Réunion des ingénieurs pour seconder la guerre. 



~ 84 ~ 

Nëcejtôité do faire appel aux inventeurs. * 

Y a-t-il lieu de continuer à manger au ministère? 

Lacosd demande rimpression de bulletins pour lea Votes. 

BouBSiBR conteste la nécessité de cette dépense. 



-(. 



Séance du 13 avril. 

•i 

La séance. ouyre. 

Rapport de la commission d'initiative. 

Pbudhomme demande si les commandants ont le droit de se faire remplacer 
par un officier en dehors du cadre élu. 

Béponse négative. " 

Un capitaine faisant fTo^&gSLnde révolutionnaire, le citoyen Prudhompaea 
donné le pouvoir de le remplacer par élection. 

Le Sous-Comité du 11® arrondissement a envoyé deux citoyens au comman- 
dant du 209<' avec ordre 4e les incorporer; le commandant a refusé. Prudhomme 
a envoyé demander au commandant de faire cette incorporation, le comman- 
dant a fait droit. 

Le 214® Bataillon a retiré le procès-verbal pour les élections. . * 

Le citoyen Gouard a retiré les pouvoirs donnés pour les élections ; il signale 
2000 chassepots à la Belle-Jardinière. 

Le commandant GrU, du léS"*, a déclaré qu'un, bataillon» le 11* bataiUon du 
2® arrondissement» ne voulait pas céder le poste de la mairie aux gardes rele- 
vant du (jomité central. Il a prétendu ne relever que de la Commission de la 
mairie ; les citoyens de cet arrondisaement demandent un Chef de Légion. 

Gaudibb et fiouBSiBB accepteraient bien le poste de chef de légion, afin de 
peser sur Tesprit réactionnaire des l®'et 2® arrondissements et d'arriver à 
constituer une sérieuse force fédérative. 

Laccbd annonce que Combatz est nommé chef de légion du YK 

Pbudhommb donne connaissance d'une demande faite à l'effet de savoir si les^ 
officiers de la garde sédentaire, n'ayant pas 40 ans^doivent marcher avec les 
bataillons actifs, et rentrer dans ceâ bataillons à l'état de simples gardes. . 

AuoOTNAUD est d'avis que ces citoyens tombent sous le coup de la loi. 

Pbudhommb pense qu'ils ne demanderaient pas mieux que de marchc^i mats 
avec leur grade. 

BotJBSiBB a reçu un état complet de la 3* légion; on pourra expurger des 
compagnies tout homme au-dessus de 40 ans pour en faire des compagniea 
spéciales avec nouveaux numéros. 

Pbudhommb demande une réponse immédiate; il doit donner une solutioB 
immédiate. 

BouBSiBB maintient qu^il n*y a aucun idéplacement à faire. 

Pbudhommb fait remç^qu^r qvie , le décret de Cluseret n'admet qixeicom- 



^o 



— 85 — 

pagnies et donne, par suite, matière à ces demande» pour les offl©iePS dépas- 
sant Feffectif de ces compagnies. • ; ; 

Rousseau explique que, dans un arrondissement, le chef de légion * déclaré 
qu'il ne devait y avoir aucun déplacement. • - , i ,1.-4 :, .L': 

AuDOYNAUD se rallie à l'opinion de Rousseau. 

Pbudhommb insiste de nouveau sur le chiffre de 4 compagnies. 

AuDOYNAUD dit que Cluseret a demandé 4 compagnies pour un bataillon • si 
d'autres compagnies sont en état de formation, elles forment un nouveau 
1)ataillon. 

Gaudibe est d'avis que les officiers seraient laissés provisoirement et rem- 
placeraient les vides faits sur le champ de bataille. 

AuDiaNOUX s'élève contre la possibilité de révoquer à chaque moment tout 
officier. 

MobbaO pense que Clàs<^et décidera toujours à son gré' malgré l^s ybéux du 
Comité central. 

Pbudhommb annonce qu'il a séparé la caisse de la Fédéi'atîon de celle du 
CcftBÎtééèBtr^L Tous les matins, il rendra compte à là déancé dés recettes 
faites. 
. Approbation unanime. 

'HOBBAU annonce que le nàînîstre américain étant à Versailles a eu cpn- 
nàifisattee des projets de Thîérs, tendant à amener la Prusse à lui permettre de 
faire diversion par les forts de l'Est. Sans cette concession, l' Assemblée serait 
perdue. Le ministre américain considère la journée du 11 eomme fftclieùse pour 
leè Véfsaillais. — Il demande, en outre, s'il a le droit de donner Une exemp- 
tion aux secrétaires attac hés au Comité central. ' v 

Le Comité approuve ces exemptions qui doivent être signées par Cluseret. 

BotmsiBB donne avis que les employés de la manutention ont des accointances 
ésre^ VersaîlliBfs, 

MoBKAù a un reporter qui irait à Versailles pour transmettre tous rensei- 
gtteiïiehts; peut-il en profiter? 

Làcôbd demande que Moreau prévienne les « Relations extérieures n de la 
communication. 

MoBBAU s'élève contre cette demande qui l'obligerait à révéler le mode d'o- 
pérer de èon reporter. 

Lacobd dit que sa deniande né s'applique qu'^ la communication dii mi- 
nistre américain. 

AuDOTNÀUi^ donne avis des renseignements donnés par HadoncourV ^r 
Mâlroux qu'il accusé d'accointances avec Versailles. 

Abnold soutient Hadoncourt;^ les renseignement qu'il a obtenus confirmant 
K respect, peut-'étrè* exagéré, d'Hadoncôurt pour là consigne ; s'il apù ifaîre 
feti^ur^îttîi êfflder â rHétel-de-VîUe , il avait un ordre écrit. Quant àMaIrbux, 
il lui est suspect par l'exagération même de ses opinions; il a même essayé de 
s'^élôVèt^cèfître le Comité central et dé créer un comité rival. ^ " 

Laoobd donne quelques détails sur les faits reprochés à Hadoncoùrt, qui à 
a^ arbitrairemejit; % I^^&serne Lôbâu. 

AÎôiébihSFiub ifliforme^ qtfe consigiàe rigoureuse avait été donnée à'Ôàdoneourt 



— 86 — 

de ne rîen laisser sortir de la caserne ; l'observation stricte de cet ordro lui a 
suscité des ennemis. 

BouESiBR pense ^ue le portefeuille trouvé par Malroux doit être porté 
rue de TEntrepôt. 

Prudhommb est invité à se chaîner de ces recherches. 

Communication d'Arnold sur l'ambulance militaire. Il lit un rapport du docteur 
Dubail, relatif À une organisation nouvelle du service médical, par suite de 
compétitions entre les divers services. Il y aurait lieu de suivre l'organisMion 
de ce service même par la Fédération. 

Le docteur Dubail termine son énoncé de système en se metta,nt à la dispo« 
sition du Comité central. 

AuDOYKAUD demande que communication de ce projet soit donnée aux 20 lé- 
gions, pour qu'adoption s*ensuive. 

Arnold demande le renvoi à Cluseret. 

Pbudhommb demande à ce que le docteur lui-même soit adressé à jCila- 

seret. 

Arnold s'élève contre cette idée qui étoufferait le projet en présenoe des 
compétiteurs; il parle contre le projet de la formation du bataillon des mé- 
decins. 

AuDOYNAtJD demande une exécution rapide, faire signer par Cluseret et adreisser 

aux légions. 

pRupooi^MB : avons-nous le pouvoir de mettre ce docteur en fonctions ? 
Nous ne pouvons que le présenter. 

Baroud trouve l'idée bonne ; vous avez un service à organiser. Le général 
ne peut donner que son approbation. 

Il faut que la commission spéciale donne également son avis. 
' Arnold reconnaît parfaitement la justesse de cette observation, 

Gaudier annonce que le service médical au ministère de la guerre pourrait 
donner avis utile. 

MoRBAU informe que le citoyen Bossel se met de nouveau au service du 
Comité central. Le citoyen Rossel demande l'application vive et énergique des 
mesures du Comité central. 

Les reporters du journal se trouveront indirectement payés par le mlolstèrede 
la guerre. 

Arnold demande si Moreau ne pourrait pas présenter un abrégé du projet 
médical, à Cluseret. 

Lacord : Les officiers des forts ont-ils reçu des lorgnettes ? 

Arnold a donné le bon à tirer pour les affiches du journal. Le journal tiré 
à 40,000 avec 6 colonnes, reviendrait à fr. 036 l'exemplaire, soit 368 fr. Ce 
prix est celui de l'association typographique. 

MoRXAU a trouvé un lanceur pour le journal qui se chargerait de tous les 
détails. Il viendra demain. 

Arnold demande si le journal paraîtra demain. 

MoRBAU n'a pas encore reçu d'articles ; il ne peut donc donner réponse. 

BouRSZBR demande que les pièces secrètes trouvées au ministère de la guerre 
soient insérées comme articles , 



— 87 — 

Abnold dit que la vente commencera demain à 6 heures, si Ton est prêt ; 
seulement nous avons à donner une provision de 150 fr. 

BousssAU est d'avis de remettre un peu rapparition du journal. Il convient 
d^attendre, il ne faut pas faire paraître un journal incomplet. 

BouBSiBB a demandé à Grelierde solder les dépenses de la fédération sur les 
fonds qu'il a actuellement entre ses mains. Il remettra notre reçu à Yarlln 
comme pièce pro'bante. 
[ BousSBAU s'élève contre l'irrégularité de cette opération. 
GtJÉNÉE dit qu'il a 1000 francs en caisse. 

Aj^OLD : Cliatelain n'a encore donné aucun compte sur la vente du journal de 
la Fédération. Châtelain se chargerait de fournir le papier ; d'après ses calculs, il 
, trouverait 250 fr. de bénéfice »ur 10,000. 

MoBBAU dit qu'il faut rabattre un peu de ces calculs. 

Abnold demande à aller avec Fougeret auprès de Châtelain , à seule fin de 
terminer; les articles pourront étra envoyés jusqu'à minuit. 11 y a nécessité 
de connaître les détails de mise en page, de correction ; comment devra- 
t-opérer ? 

Mobsau dit qu'à l'imprimerie ce travail pourra être fait ; il demande à 
s'adjoindre un correcteur de nuit. 

abnold pense que le 1^' numéro devrait renfermer une profession de foi 
signée par le Comité central. 

Choutbau propose un article, s'il est nécessaire. 11 fait toutes réserves sur les 
corrections qui pourraient être faites sur cet article. 

Abnold pense que la commission d'examen n'aura pas à statuer sur le style 
des auteurs. 
Mobbau réclame de nouveau le service des plantons. 

Abnoldt dit que Cluserei peut trancher cette question en invitant la place à 
fournir un piquet pour le Comité central. Bossel signera parfaitement un ordre 
en ce sens. 

li'ordre du jour rappelle la discussion sur la solde dés femmes mariées et non 
mariées. 
Besoin par la Commune. 

L'ordre du jour de demain portera sur les pensions des femmes marines où 
non mariées. 
Abnold annonce la remise à demain de collections de journaux. 
Discussion sur les élections du II* arrondissement. 

Mobbau rappelle qu'il avait été décidé que des délégués seraient envoyés par 
Iç Comité central, et pourraient rallier, au profit du Comité central, les 
arrondissements non fédérés. Quseret avait accepté. Que devons-nous faire ? 

BouBSiEB pense que, dans le II®, un chef de Légion pourrait être nommé 
directement. 

AuDOVNAtJD appuie Boursier, à la condition que ce chef de Légion serait 
^fmpathiqtte au comité et que deux délégués iraient sHnspirer de V esprit des 
gardes de cet arrondissement 

Choutbau : Le Comité central est bien réduit aujourd'hui ; si nous laissons 
partir encore un de nous, ce sera un tort. 



— 88 — 

AuDOYNAUD demande seulement renvoi de deux délégués qui chercheraient 
un chef de Légion dansTarrondissement. 

PauDHOMME rappelle que les gardes du II* arrondissement accepteraient par- 
faitement un citoyen étranger à leur arrondissement. 

Arnold appuie la nomination d'un chef de légion provisoire, mais étranger 

au Comité. 
Prudeommb demande si le commandant Gril, du 148% ne pourrait pas être 

porté comme chef de légion. Il a de Tinitiative et de la volonté. 

Boursier propose de nommer Gaudier comme chef de légion. Il se chargera 
lui du !«'' arrondissement. 

Lacord demande Tétahlissement de fonctionnaires responsahles dans les 
mairies à l'effet de seconder les chefs de légion. 

AuDOTNATJD appuic le citoyen Gril qui a fait opposition à Séhille. 

Grblier fait offre au Comité central de 1,500 fr. qu'il détient en ce naoment. 

Le Comité n'accepte pas. 

Chouteau croit que le citoyen Gril a hien quelque droit, mais que pour 
entraîner «cet arrondissement à la fédération, il convient d'y implanter des 
memhres du Comité central. 

Les citoyens Gaudier et Boursier seront présentés à Cluseret comme chefs de 

la légion. 

Prudhomme dit que des compagnies n'ont que 50 hommes, et que la cotisation 
par tête ne donnerait que 2 fr. 50, il conviendrait de porter la cotisation à 

10 fr. par mois. 

Boursier demande un sou par quinzaine. 

Prudhomme demande compte des 800 fr. touchés par Assî, et d'autres 
sommes annoncées perdues ; il conviendrait de rechercher vivement la cause 
de ces pertes. Il propose que des délégués aillent trouver Assi et lui deman- 
dent compte. 

AuDOYNAUD a vu Assi qui est lihre. 

Prudhomme conteste qu'Assi ait pu employer ces fonds au service du Comité 

central. 
Boursier a vu Assi dépenser beaucoup d'argent et n'en tenir aucun 

eompte. 

Baroud parle sur l'impossibilité du contrôle à certains moments. Il pense 
que l'assemblée seule peut décider le mode de cotisation. 

Lacord est pour un sou par mois et par tête. 

Rousseau est d'avis de laisser les choses en l'état actuel. 

La discussion est terminée. 

Prudhomme, relativement à la publicité par ballons, dit que c'est à la Com- 
mune de décider ; il regrette néanmoins que des citoyens qui s'étaient offerts au 
Conseil central aient été éconduits. 

AuDOTNAUD rappelle que la Commune s'occupe de cette question ; il explique 
brièvement le système des ballons. 

Prudhomme propose de faire rappeler ces citoyens au Comité central s'il veut 
prendre la chose pour lui, mais il convient de laisser la Commune libre d'agir. 

Gaudier rappelle que ces citoyens ont leur adresse rue de l'Entrepôt. 



— 89 — 

6nr la question du contrôle des cartes, Gaudier explique que la couleur étant 
changée, il n'y a pas lieu de craindre confusion. 

Prudhomme donne des renseignements sur l'envoi des cartes à domicile; 
sur 10, 3 cartes ont été renvoyées. 

Andignoux a envoyé la femme d'un garde national blessé, àTHôtel-de-Ville; 
on a répondu ne pouvoir s'en occuper actuellement. 

Prudhommb demande le renvoi à la Commune faute de fonds au Comité 
central ; il a encore 5 fr. sur les fonds de secours aux isolés ; il demande pré- 
lèvement de 13 fr. sur la caisse, soit 20 fr. à accorder. 

Arnold demande 10 fr. (adopté) 

HoBBAU demande si les 300 fr. alloués à titre d'éventualités, qui n'ont pas de 
raison d'être actuellement, doivent être remboursés ou bien laissés ; le citoyen 
Moreau qui ne les a pas reçus demande décharge. 

Chotjtbau croit que tous ceux qui les ont reçus ne pourront pas les rendre. 
Il demande acquit, et même que les membres qui ne les ont pas reçus soient 
appelés à les recevoir. 

AuDOYNATjD cst également d'avis de les conserver ; il demande mêm^ un 
suppléme7ît. 

Prudhommb ne voit pas pourquoi le Comité central ne s'allouerait pas 
cette somme. Le Comité central a contracté des dettes individuelles ; nous 
serions nous les seuls hommes du pouvoir n'ayant rien touché, alors que nos 
employés touchaient. Il faut déclarer que le Comité central a eu besoin de cette 
8omme et se l'est légalement attribuée. 

Lacord ne comprend pas cette discussion. Il a demandé que cette 
somme fut mise de côté pour éventualité, quitte à se faire allouer des sommes 
supplémentaires, par suite de différends survenus entre lui et Varlin. Il conclut 
en demandant que, sur la somme allouée plus tard, il y ait lieu de faire rembour- 
sement de ces 300 fr. 

MoRBAU pense que le travail fait antérieurement au 18 mars ne saurait être 
réclamé. Il rappelle le milliard des émigrés et tous nos efforts. Cette alloca- 
tion a été faite à titre personnel. Certains ont accepté ; il semble que cette 
somme a été touchée pour l'ensemble des membres; 3 membres ne l'ont pas 
reçue. La caisse a reçu pour eux. Les finances ont un reçu général, alors qu'il 
devrait y avoir seulement des reçus personnels. En dehors des membres du 
Comité central de l'Hôtel-de-Ville, il y en avait d'autres également qui n'ont 
pas reçu. Il désirerait au moins que le Comité central donnât décharge aux 
membres qui n'ont point touché. 

AuDOTNAUD revient sur le milliard des émigrés ; il conteste l'opportunité de 
cette allocation. 

Arnold demande des explications sur le dire de Yarlin relatif aux 300 francs. 
Le Comité central a cru devoir prendre ces 300 fr. C'était son droit. Seulement 
il voudrait connaître l'usage des 900 fr. non partagés. 11 prie également le 
citoyen Moreau de préciser exactement la manière de donner acte aux citoyens 
réclamants. 
RousSBAU appuie la réclamation de Moreau. 

Baroud dit qu'il est diflScile de régulariser cette question ; la meilleure 
IIL 12 



— 90 - 

^pfm^etf c^estqudnous avons donné un reçu particulier aux finances. D explique, 
qu'à un moment, il a remis Targent à Varlin, et les reçus de chacun. Varlîn 
Il remis Targent à Bouitqui Va perdu. Ceux qui ont touché ont donné 
leyr signature ^ Yarlin qui n'a pas la signature du moins de ceux qui n'ont 
lias touché. 

Pbuphohhb Droit le Comité incompétent pour résoudre cette questiou» U 
âemandela comparution des membres de la Commune qui ont touc]ié cette 
somme étant au Comité central. 

Du BissoN vient donner des nouvelles favorables à nos armes. Le Comité 
s'inquiète de savoir si des recherches ont été faites à rHôtel«-de-Yilld rela- 
tivement À la solde du général. 

BonssBAu n*a pas accepté les 300 ûranci comme éventualité défaite; VMàA il 
les accepterait comme appointements. 

Pbttdhommb rappelle que malgré les 300 ffanca, personne n'a pris te 
fuUe. ' 

MoRBAU explique que Fabre, le 3« non aeceptant, les a pris sur la caiase du 
Comité, ce qui constitue cette caisse en déficit de 1200 fr. 

MoBBAH insiste pour l'attestation donnée par le Comité central à ceux qui 
n'ont pas reçu. 

ÂBNOLD demande que oes citoyens reçoivent eette somme comme appdnîte^ 
mente peur la part qu'ils ont prise à la Révolution, quitte à la rendre à la caisse 
comme don. 

MoBBAV s^engage à ne pas rendre publique l'attestation donnée par le Coniité 
. central ; seulement, il ne veut pas recevoir d'appointements pour la part çpjCil a 
prise à la Révolution. 

ÂBNOLD demande à Moreau s'il admet que l^s fonctions publiques ne soient 
pas rétribuées ? Le travail du Comité central a été considérable ; il doit rece- 
voir des appointements, c'est démocratique ! Les fonctions gratuites n'amè- 
Bent au pouvoir qu'une seule classe ; il y aurait mauvaise grâce de la part du 
citoyen Moreau à refuser cette somme. 
MoBBAtr dit qu'il demande seulement une déclaration du Comité central 
■ parce que les 300 fr. ont été versés. Quant aux fonctions publiques, il avait 
: demandé 1 fr. 50, Z^ vivres^ Véquipement^ et rien avire chose. Il rappelle 
qu'il lui a été répondu que cette allocation était personnelle, alors qu'aujour- 
d'hui on lui reproche de blesser ses collègues en demandant décharge pour 
lui. Faisant partie d'une administration, il ne refuserait pas des appointements ; 
mais membre du gouvernement, il n'acceptera que les 1 fr. 50. 

Bouse j^^u est entré à l!Hôtel-de-yille, avec le sentiment de n'être que 
garde national^ et de toucher seulement X fr. 50 c, — Aujourd'hui, il les 
\ .prendrait comme appointements, mais seulement au^point de vue de la soli- 
darité. 

Lacobd ne voit pas la nécessité de garer sa tête. Il n'était pas parlisan 

de cette allocation qu'il n'a reçue que comme prêt; mais aujourd'hui nous ik>us 

Fadjugeons comme appointements, c'est très^Uen., Moreau a pu la refuser 

» conufte prêt, mads au point de vue des appointements, il doit l'accepter : votre 



— 91 - 

service à THAtel-de-VîHe n'ëtaît pas un seifvice commandé, &étàit un trtwcdl 
moral engageant fortement les forces vitales. 

Prudhommb dit que Moreau prétend que nous ne sommes entrés à l*Hdtd-« 
de-YiUe que comme gardes nationaux; pourquoi alors avons-nous pris des secarë^ 
taires à 5 francs par jour, qui n'avaient aucune responsabilité? Il maintient^ue 
ces 300 francs doivent leur être alloués comme membres du gouvernement, 

BouBSiEB refusera de signer une décharge à Moreau ; si ce fait se réalisait, 
il rapporterait également son argent. 

MoBBAU dit qu'il y a eu vote sur cette question ; la liberté existant à ce 
moment n'existerait donc plus aujourd'hui ? 

AuDOYNAUD dit qu'on a fait circuler une liste ; que ces signatures ont été 
remises à Yarlin, et que les reçus personnels ont été rendus à chacun des mem- 
bres. 

AKBiaNOUX donnerait parfaitement le reçu demandé par Moreau« 

BouBSiBB maintient son refus de donner décharge, ^ 

Baboud pense que le ministère des finances pourrait seul doûner <^cftté 
pièce. 

Abnolp est de cet avis; TattesUtion du ministère des finances serait là «eule. 
valable. 

IdOBJSAU maintient qu'il a été dpnné un reçu collectif ne portant aucun noQ», 
fUB 900 francs qui figurent dans ce reçu n'ont pas été touchés. 

Abnold pense que Bouit aurait dû figurer dans cette discussion ; gue tes . 
900 francs ont été perdus par lu% qu'il est responsable envers le mlnistlre. 
I^e citoyen Moreau doit recevoir décharge par le ministère. 

BoussBAU demande que 900 francs soient demandés au ministère dès finiûftces 
pour les citoyens qui n'ont pas touché. 

MoBBAU n'accepte nullement ses 300 francs et demande un vote. 

Oaudxbb et Abnold insistent pour que Bouit obtienne décharge àa minis- 
tère des finances pour les 900 francs. 

Pbudhommb demande que tous les membres anciens du comité central soient 
invités à entrer dans la discussion. 

BounsiBB demande la clôture. 

Ajrnold demande que les 900 francs soient touchés; les dOO francs de Moineau 
seront rendus et if lui sera donné acte de cette restitulion parle miilisière. 
Bouit devra toujours exiger sa décharge. 

Cette solution est mise aux voix et adoptée. 

Bouit est chargé de faire le nécessaire. 

JUm^obd demande que des délégués soient envoyés chez Maijournàl. 

Laoobd pense que Gombatz mérite l'attention du comité central, 4^*il n'a 
reçu aucune indemnité pour son service .à la télégraphie. 

ÀBNOLD se charge de faire parvenir une note au ministère dô llnt^- 
rieur. 

Jl demande que la commission d'examen du journal fonctionne sérieuse- 
ment ; il rappelle les propositions de Bossel qui devraient être prises en oonsi- 
4ération. 

Gaudteb donne des renseignements sur le travail général des commissions. 



— 92 — 

Prudhohmb demande à Arnold des renseignements sur la dette du comité 
central. 

Abnold demande quelle somme pourra être allouée par la Commune pour les 
besoins du comité. 

BouBsiBB donne lecture des propositions tendant à nommer des chefs de 
légion provisoires aux 2® et 1*' arrondissement. 

La séance est levée à 



Séance du 14 avril 

Le commandant Labue fait tout ses efforts pour le bien du service. Il de- 
mande qu'aucune entrave ne soit apportée et ne retarde Texécution de ses 
ordres. Il a une copie de lettre. Si des ordres ne sont pas arrivés à temps» il ne 
doit pas être responsable des erreurs d' autrui. Il n'est pas militaire; cepen- 
dant comme ingénieur, il a la certitude de faire dignement son service. Il a tou- 
jours eu plein pouvoir du général ; le colonel Bossel a pris ombrage de son mode 
d'agir et lui a défendu de rien faire sans ses ordres exprès ; il a cru cependant 
pouvoir passer autre et agir en l'absence du colonel, pour les besoins pressants 
à satisfaire. 

D pbnse que le but du colonel est de le remplacer. 

Il demande à constituer son bureau lui-même, en dehors de toute relation 
personnelle et de tout favoritisme. 

Choutbau lui demande la nature de ses rapports avec Brin et avec le comité 
d'artillerie. 

Lâbtjs ne connaît pas expressément les attributions du comité d'artillerie; 
il exécute tous les ordres. 

Chooteau demande si le commandant ne ferait pas bien partie du comité 
d'artillerie; il pense que Cluseret devrait être consulté. 

Labue revient sur Tantagonisme qui existerait avec Bossel ; entre temps, il 
explique que sa mission doit être la réparation des canons. Il donne des rensei- 
gnements sur l'usage des pièces de 34 qu'il a pour ainsi dire révélées au 
général. 

Il revient sur la nécessité de constituer son personnel lui-même et réclame le 
droit de timbrer ses ordres sans passer par la voie du colonel Bossel. 

Laoobd demande de nouveau à Larue la désignation de ses attribu- 
tions. . 

V Labue a tout le matériel d'artillerie; mais non les attelages qui relèvent de 
l'intendance. 

Lacobd voit que l'autorité manque à Larue pour l'exécution de son travail; 
ne pourrait-il pas agir et passer par-dessus ces entraves qui sont particulières 
à JEfossel? . lé comité central fera tout son possible pour dégager le commandant . 
de ces liens; seulement il serait nécessaire que le commandant donn&t un état 



^ 93 — 

de tout ce qui relève de son service, indiquant les citoyens qui font partie de 
ses bureaux, et le$ lieux de fabrication. 

LiBUE reçoit chaque jour un rapport de ses chefs de service ; il les adressera 
au comité central. 

Laooed signale à Larue le citoyen Philippe, ingénieur très méritant. -^ 
BouiT demande que Larue mette ses demandes par écrit; il les remettra au 
comité central qui les appréciera. 

Lacobd donne le même avis à Larue; ce projet sera apostille par le comité 
central et transmis par lui au général. 

GuÉBiN se présente au nom de la 20^ légion. Il lui a été demandé de faire le 
recensement de cette légion ; mais il n'a rien voulu faire sans ordre du comité 
central. Un imprimé lui a été remis; il ne portait que les citoyens consentant 
à faire le service, alors qu'il devait avoir un état des citoyens rentrant dans Tes- 
prit du décret; il acondammé le sergent-major qui a fait cet état. 

Quant à la sortie en armes sur Bagnolet, c'est sur Tordra du commissaire de 
police qu'il a agi. Ce commissaire de police a assumé la responsabilité du fait. 
Les hommes ont juré n'avoir pas dépassé la zone neutre, alors que cependAnt le* 
fait a eu lieu. 

Bouix demande au citoyen Guérin qui Ta nommé chef de légion et qui lui a: 
donné ordre de faire battre le rappel le 7 avril î 

GuÉBiN a fait battre le rappel suivant ordre de la plaee qu'il a en main. 
Quant à sa nomination, lorsque Eudes eût été nommé chef de secteur, il a pré* 
sente Guerin comme son remplaçant. — Il a été ensuite capitaine d'état*migor 
de Flourens; pendant ce temps le secteur a été des plus mal administrés. Il lit 
une lettre de la légion du général Bergeret demandant à ce que Guérin prenne 
le commandement du secteur ; Bergeret a accepté. 

BouiT revient sur la question d'élection, Valette ayant été nommé sous-chef 
de légion avant lui; quant aux rappels battus, il demande de nouveaux rensei- 
gnements. 

Sur la demande d'un capitaine du 1*78^ bataillon, contre ordre a été donné, 
alors que tout le bataillon était déjà sous les armes. 

Laoobd dit que Guérin a été nommé par Cluseret. 

Baboud demande quel est le motif qui amène Guérin? Ne lui obéit-on 
pas? 

GuÉBiN affirme que tous les bataillons obéissent. 

BoniT conteste l'çbéissance du 173^ bataillon. 

Lacobd s'élève contre l'esprit mauvais d'un bataillon qui croirait pouvoir^ 
pour un motif personuel, faire opposition au chef de légion. Il conviendrait d'iti- 
former les gardes du 20® arrondissement que l'obéissance doit être passive, (quitte :, 
à adresser des plaintes au comité central qui statuera, tout en réservant les droits 
de révocation pour les chefs élus, et droit de plainte sur les chefs imposés. 

BouiT remarque que le bataillon obéit mais n'a nulle sympathie. 

GuÉBiN conteste. 

Çhoutbau demande que la commission s'inspire directement auprès dÉê ] 
bataillons. 

Gu£bin préférerait une réélection par le sufiï'age universel. 



— 94 — 

V 

BifOUD iniUte à noureaa sur le motif qui aminé Guérin. 

Làtalsitb dit que ce n'est qu'une coterie du 173^, que Gu^riQ efit parfaite- 
lient oMi* 

Bâboud pense qu*une réélection serait meilleure chose. 

Boyn revient de nourean sur les questions adressées é^ Guérin auxquelles le 
eitoyen n'aurait pas donné réponse* 

PBUOKOHiai : Gluseret nomme les ohe£» de légion ; nous n^avons pas le droit 
' 4# l^S faire réélûra. Visons-lui ses pièces et ne nous occupons pas du reste^ 

GotJHiBB, sur les explications de Guérin^ se rallie à l'approbation qui lui est 
dionnée par le comité central. 

^XTOHoiuiii maintient à l'autorité militaire seule le droit de faire une enquête. 

HoBBAU annonce que le lanceur oiSf^e de payer .6 fr, 50 o^ au comit4 central 
par centaine d'eiemplaires du journal, 
^ Accepté. 

Boviî motive son absence d^ier ; il a été yoir les compagnies de marche dd 
son bataillon, 

< Communication de la Repêche Grolard sur le mouvement de son bataillon qui 
a. rq^ssé l'ennemi jusqu'à Argenteuil; devant un feu terrible, il adiise 
replier; depuis trois jours, il demande des renforts sans (fus rien vienne fULm^' 
Mahon aurait l'intention de s'emparer de la presqu'île de GenneviUiers. 

Renvoi à Gluseret. 

pBn9H0if¥n donne connaissance d'un rapport du 65^ à Neuilly qui demande 
qu'on ne promette pas de les relever alors qu'on ne les relève pas d'ailleurs. Ce 
baiflillon ne veut pas s'en aller. Ce bataillon demande que les maisons qui 
-radient l'ennemi soient démolies. 

BouïT appuie énergiquement ce désir. 
^ . Renvoi à Cluseret de cette communication* 

AODOTNAUD demande que l'on fasse usage du feu grégeois. 

- LiSBONMS annonce que Ferrât mandé par le général n'a pas accédé à ce 
désir* — * n donne avis des dissentiments qui existeraient entre lui et Bros* 
eéau du 170®. Il réclame régularisation de sa situation. 

AuDOTNA.ni> rappelle que Brosseau est opposé au comité central, 
PaTOfiOiiMB appuie sur ce fait que Lisbonne a été nommé avec approbation de 
Cluseret . 

. LiSBONNB pense que cette nuit, çeut-étre^ il y aura une attaque ; il igouie 
,'.que les gardes nationaux sont sujets à s'alarmer et ^ tirer sans aucun motif. 

LàCCBD demande des renseignements sur les agissements de Cluseret* 
g i»X9B0|iX]| ne ^ait rien ; sa légion est de 500 hommes. Cependant Cluseret, 
'^^0!<l'^ q^6 trop d'hommes sont employés, alors qu'il y aurait nécessité de faire 

- jr^mplacf p ces gardes nationaux le plus souvent possible; il donne avis que Clu- 
seret aurait dit à Ferrât que le Comité central devait plier ou qu'il serait bris4 

2, icomme verre. 

^^ BounsiBR vient parler sur les nominations de chefs de légion des l^'^ ei%^ 
c^rrondisoements* Le comité central est- il toujours d'avis de présenter Gaudier 
^ AuDOT^AUD pense que Gril, du I4&P, serait peut-être préférable, qu'il a beau* 
coup de sympathie dans l'arrondissement. 



I 

I 



mÊÊÊÊ» ^0 •-••* 

(Le comité d'artillerie est introduit } . 

Pbûdhommb pense également que Gril serait accepté. 

Gaudibb annonce. que si un citoyen était présenté, il ^e retirerait du 2* arvos;- 
dissement. 

Il est donné avis que, sur les neuf bataillons de Tarrondissemeat, la minorité 
i^eraiipour Gril. * 

Pbûdhommb revient sur l'énergie de Gril qui s'est emparé du posta la msàné ; 
il a la poigne ferme; iZ comnen^ c^ (ejpo^^ comme chef do légio«i« 

Gaudibb prend la présidence. 

Un membre du comité d'artillerie, le citoyen Foumaux parla sur la positioii 
faite par la commune aux divers comités; le comité d'arrondissement a'osfc p6sé 
à côté du comité central comme aide ; mais aujourd'hui la poiiitlon B'est plilf la 
même, le militarisme reprend la main sur tous les comités. Uyapèut^Mro 
péril à laisser cet état de choses. Le comité d'arrondissement ne veut pas être 
considéré, comme employé révocable. Il croit qu'étant nommé p«^ des électemrs, 
il ne peut être question de les annihiler comme on le cherche à faire. 

Il y a nécessité à ce que l'unité soit faite, et que des conflits ne a'élèvent pas 
journellement entre eux et Cluseret, ou l'état-mqor, ou même les chefs de 
légion. 

Il est dans la même position que le Comité central ; on le remercie grali?- 
dément, mais on n'en veut pas. 

iSfous sommes gênants, c'est vrai ; alors que les autres se retirent, noua ves- 
tons pour constituer une révolution sérieuse. 

Maintenant il y a de nouvelles élections; on avait résolu que le Comité 
central d'artillerie ayant été reconnu comme institution républieaine, présen- 
terait des membres comme candidats. 

Labub vient donner communication d'une demande adressée par le fort d'issy 
qui demande des projectiles sans indiquer la nature de ces prOjeotilee. Il 
devrait être enjoint aux commandants des forts de donner tous renseigne- 
ments. 

Le citoyen du Comité eontiùue : Le Comité central d'artillerie engageait les 
électeurs à prendre comme candidats un ou plusieurs membres de ce comité ; 
trois candidats ont été présentés ; nous ne pensons pas être en opposition en 
cela avec le comité central. 

Pbûdhommb remarque que c'est le droit de tout citoyen de se présenter. --> 
Le citoyen remarque que ces candidats Sont présentés à titre collectif , et nén 
comme individu»* 

BouiT pense que les rapports du Comité d'arrondissement doivent être les 
inêmes que ceux du Comité central qui se contente d'être le guide de la garde 
nationale et son état-migor ; quant aux élections, le Comité central n^en fàr' 
tronnepaa. 

Laoobd ne pense pas qu'un comité d'artillerie doive exiater^ le CoioBlité 
central doit résumer tout^ une légion d'artillerie devant exister et envoyer ses 
délégués à la Fédération ; le Comité central en aurait une force plus active.^!! 
M devrait pas y avoir un comité à o6té du Comité central. Lee deux tomUu ne 
devraient OB ftûre qu'un. 



— 96 — 

Quant au^ ^l^aetlôjQSi nucune x^aiididature ûffîciellé ne peut être admiise par les 





B^RQup^^e f^^je dci tacoi^d rassemblant. eii un seul groupe toiis le 

différents corps. . . .; 

yuBD parle syr.les élections-. Chacun est Ubre, il est vr»i,v de se porter ; mais 
quant aii Coiidité d artillerie, il pense qu'il a voulu se poser en rival du Comité 
central, agir dans un sens non républicain^ créer des entra.ves à un mouvement 
i*^ubfic'àtn. ' âHl'veui ise faire politique et . militaire^ il ne pourra que 
faire du mal. Cluseret lui ^en a fait Inobservation, tout en désirant garder Tt^u- 
tonomie de ce Comité. ' ^ / 

été quç pour la. réorg^ni- 
au point de vue agressif: 
il'ifeVâît y avbff une prisé d'armes qui nécessitait la présence d'hommes pra^ 
tiques. Il y a peut-être eu confusion au premier moment, niais le-bon sen« a 
fîtâ'pètfl^émirbi^lieR irsôù^îèndra 1^ révolution,' quitte à se mettre entravers 
s*à'érôyaî1riiîïeqiiéïquéV entravés pusse être apportées à la marche régulière» 
II reVîénf Sût* èôn dire' que lès comités gênent la Commune. 
-• Llèb^D'scrtftiènt q[ùe p^ en péril les droits delà 

itèiOrutibiVlfe Comité èèhtràl se laissera annihiler pour un moment ; plus tard 
il se reconstituera. 
-^Éè toiiôj^ f^oiAri^Atifllii)pùîe^ 

Baeoud précise dans ce sens les opinions arrêtées du Comité central. 
*^Vi^R» dit'qlie darii^là comnïilùé'iiya uh'coùrant dangereux, celui de Técole 
IMèsfeluie ^îaï voudrait reînplaeer Êigault par Quentin, et supplanter tous le^ 
vrais Républicains. Il est nécessaire d'exercer une surveillance sérieuse en ce 
moment. ' -: 

BbiW^emàndë là conclusion du Comité d'artillerie; que les citoyens donnent 
l'expression de leurs désirs ; il sera statué. 
AuDOYNAUD demande la fusion des deux comités. 
:àBNOiD s^élôve tfonirè les deux comitéô qui devraient faire fusion. 
FoUïiNAtJX, tout en n'engageant pas «on comité, croit que son devoir actuel est 
de continuer comme par le passé, qnitte plus tard, pour ne pas disséminer les 
forcea» à tenir an sein du Comité central. 

Aenold revient sur ce fait que l'artillerie au 18 mars n'aurait pas agi d'une 
manière assez énergique pour l'organisation. Ensuite à quoi répond ce comité? 
Qiiellesc^jmat'lesfiorces' dont il dispose ? 

FouRNAUX dit qu'un rapport officiel sera inséré démBU Journal Officiel rela- 
tait le:ti!awil fait par son i^omité^. » ; . 

Aenold dit que pendant que le Comité était à l'Hôtel-de-Ville, il aurait dû se 
faU*^ donReç Miyfipport àé tant le matériel existant. 
Baeoud explique que la^ situatioâu actuelle des deux oomités est identique et 

qu'il ;fi()^nviendwi< d^A^f*isi<>ûï^i^* 

Peudhommè demande si le comité d'artillerie veut faire fusion avec le eo- - 
m ité central. 

%q^^]|7)^.^rn^e.quet€ile e$i la pensée du comité, illit un procès-verbal qni 
end à constituer des délégués de son comité auprès du ministère de la guerre. 



. ~ 97 — 

BouiT demande de nouveau la fusion pour une époque éloignée ; mais il désire 
que le comité reste conseil de famille et sans état major d'artillerie. 

Laoobd lit une demande adressée au comité d'artillerie de nommer deux 
délégués au comité central et de lui donner tous les renseignements nécessaires 
sur le matériel et les hommes. 

Rousseau demande qu'un orateur ne puisse prendre la parole plus de deux 
fois dans une question. 

Lacobd exprime le désir que, dans le cas d'introduction d'un étranger, uu 
seul orateur parle au nom du comité. 

ÂuiioYNAtJD demande une limite de temps de parole. 

Lecture du procès-verbal. 

BouiT parlant sur le procès-verbal, dit qu'il ne peut demander décharge à 
Varlin des 900 francs perdus^ qu'il n'a aucun moyen de l'obtenir et ne peut 
en assumer la responsabilité. 

Abnold explique le motif de son insistance à réclamer de Bouit décharge 
des 900 francs. La cour des C07nptes trouvant indication d'une somme totak 
donnée aux membres du comité central et n'ayant pas de justiâcation de l'emploi 
de cette somme, pourrait soulever des contestations sérieuses^ Ensuite, ilfait la 
rectification suivante: il déclare que la dette du comité était d'environ 1,500 
francs, que c'était la somme à demander à la Commune. 

BouBSiBB revient sur la nomination du chef de légion au ^•' arrondisse- 
ment ; il n'accepterait pas d'être sous-chef. 

BouiT revient sur la somme d'argent qu'il a reçue; il ne l'a pas. consacrée 
seulement à l'indemnité, mais à payer des menues dépenses dont il a des 
reçus. 

Abnold s'élève contre la reprise de la discussion. 

BouiT maintient qu'il n'a pas eu cette somme à titre seulement d'indemnité ; 
il tient à ce que l'on en prenne acte. 

Le procès- verbal est adopté. . 

Lecture d'une lettre adressée par Lacord à Bossel lui demandant l'état gé- 
néral de l'armement et l'état du personnel. N'y aurait-il pas moyen de re- 
trouver les anciens états de contrôle de la garde nationale? (adopté). 

RoussBAU annonce que les jeunes gens de son arrondissement (le 5*) passent 
sur la rive gauche pour ne pas servir. 

Les 157^ et 159* bataillons demandent des adjudants-majors. 

Layalbttb demande l'autorisation de nommer un capitaine adjudant^major 
d'office. Il a un sergent-mfgor d'élite sous la main. 

Rousseau appuie l'idée de prendre pour cet emploi des sous-offieiers de 
ligne. 

Laoobd demande que les anciens sous-officiers de l'armée soient convoqués 
au comité central pour être employés comme adjodants-majors. 

Pbudhommb tient à ce qu'on désigne les gradés de sergents-majors et four- 
riers pour cet emploi. 

U est décidé que la convocation sera faite. 

Pbudhomms demande-la commission d'enquête ; une partie des officiers du 

m. u 



~ 98 — 

s 

466« (H« arrondissement) forment un nouveau bataillon le 3W2«, conaposé de 
réfràctàirés j Tenqûête est démandée. 

Compte de là caisse. — Recettes au 13 avril : 66 fr. 20 c. 

La distribution des cartes marche très-bien. 

LàcôRd demande à tïupont (présent) si la Commune s*est occupée de la 
question des émoluments. 

DoikJiîT à*est pas aâsôz souvent i la Commune pour donner réponse affirma^ 

tive. . / 4- * r 

Sur là aôtiiinàtion d'ôfflciérs civils dans les Tûàiries, Interpellé par Prjadhom- 

me, le citoyen Dupont ne peut donnef également aucune réponse à ce 

sujet. 
DjQux citoyens porteurs de laissez-passer de la Commune sont introduits. 

LIOOBÔ dèîiândèque Cluseret sbit appelé. 

BouBSSAÛ anjionce que les deul citoyens iùtroduits feraient Toffre de servir 
pour les équipements. 

BoôBSiBR sig^nale ^ue ri&ténd&hée (Centralisé tout, et que par cette central!- 
sàtîon elle apporte des entraves à la prompte régularisation des services. Ce 
fâcheux état de choses va soulever des réclamations. 

Babôtjd observé que Clusèrèf a déclaré qu'il passait toutes les soumissions 

lui-mémé. 

Prudhomme dit que ces citoyens doivent être renvoyés à la commission. 

BoUBSiBB demande que May soit invité par ClUseret à décentraliser les ser- 
vices et rintendance. 

L4C0BD propose la réunion de tous OesabUsdansun récit poiirétl faire un factam. 

Pbushomme propose pour règle de nos travaux de ne rien faire qiié pour la 
Commune, elle fera droit ou pas droit. 

Lacobd pense que le journal sera bon pour insérer toutes fiOS réclàniations ; 
il devra également donner reçu de toutes les communications qui lui seront 
faites par des citoyens. 

Pbudhomme dit que la Commune pourrait se plaindre de n'aVôir pas été pré- 
venue directement. 

îiAOÔBD est d'avis qu'il n'est pas nécessaire de perdre son temps en diseus- 
sions oiseuses et de laisser passer sans débats d'autres réclamations, telles 
que la question de la cotisation qui aurait dCi être modifiée. Il annonce que Fer- 
rat lui à donné de mauvais renseignements sur le sucoès des armées; Cluseret 
lui a parlé en termes des plus vifs, s'étonnant de ce que les gardes natioaaux 
ne fussent pas campés en plein air, au lieu de s'abriter dans les tranehées^ Clu- 
seret h^à jamais donné d'ordres en ce sens; il ne devrait pas prendre un ton 
aussi cassant avec des chefs de légion, tels que Lisbonne par exemple. Il s'atti- 
rera, en agissant ainsi, Tanimadversion des gardes nationaux; il sape même en 
dessous le comité central, tout en lui faisant mille protestations. 

(jkiufiiBB à demandé un laissez-passer pour un cavalier porteur d'une dépêche; 
le général ne veut pas apposer son timbre à côté de celui du oomité central, 

BouBâiBB insiste sur l'appel à faire à Cluseret. 

Pbudhommb pense qu'il faudra user de ménagements en parlant à Cluseret ; 
ûQ pas compromettre ut camaradQ çn cittmt des paroles diten imprudemment ; 



T- 99 - 

il ja Traiment des moments^ en guerre, où le principe démocratique doit céder 

la place à l'énergie militaire. Le général noua admet comme contrôle agissant en 

ce sens. ... ; 

Boursier appuie surtout dans l'intérêt du citoyen May. 

CHCrt}f«Âtf côittêste l'étaMisséitient d*iifie Uttèrîë au l^rôcààêro; " ' ;' 

PRtJDàcfliHÀ né pense pas que dhouteàti ait qualité pour faire cette ÔDservà- 

tion. . 

• ■ * 

(jBOiiiÉkii dit qtié la niànuiehtion et lé t)ôck d'Habillement sont menacés 
pftf te MdnfcValôHèti, i'^pôridant à cette batterie. 

BouBBiEB dit qu'oh lui a donné côntiàissânce de souterrains cbnduisaiit au 
Mont^Valérien : la dynamite pourrait donc être .employée. 

Baroud démdiidë ôt tlâ citôyéii cbéf de légion peiit iivè memtiré dé la Ëfdm- 
muné. ♦ 

fiotJâdtfitî |îônâé iê éônti'&îf'é ; ce ciief dé légion étant dé droit n^emb^e du 
comité central, ne peut en même temps fonctionner à la Commune. . 

AuDOYKÀUD atiâbficè que cette demande lui a été faite par lé colonel Majer 
et qu'il a répondu négativement. 

ËotiRâiBÈ dit qûé, dans lès mairies, il y a dès majors de subdivision ; ils 
tôuèbèht tbtljô'tli*^ Âéè émoluments ; c^est une sinécure ; il convient Àe lés dfis-^ 
soudre. 

BAftÔbl^ est d^àVis dé commuîiiquér cela aux finéinces. 

BouBSïRR pense, qu^en vue des prochaines élections, il convieiit de trancher 
la question d'incompatibilité entre cbefs de légion et membires cie ïà Ôômmune. 

Réponèe négative sei^d faite au délégué dé la guerre. 

Bà ftoùt) déiàiandè égdleiûent si un cKëf de légion peut commander plus de^ 
dix bataillons? 

Prudhommb informe qu'Avrial, membre de la commune, est chef de la H* 
légîoA. 

Lacord demande que Ferrât soit invité à faire un rapport au comité 
central sur son incident avec Clusèret (adopté). 

Prudhomme demande si les chefs de légion ont une autorité civile ; ils ae- 
vraient rester à la mairie, en tant que la mairie serait point central. 

AuDOYNAUD cite le li® arrondissement, où il faudrait trois^ chefs de légion. Il 
demanderait un chef de légion, un lieutenant-colonel, un major. 

Boursier pense que cette hiérarchie est mauvaise, en ce qu'elle devrait être 
appliquée à d'autres arrondissements n'ayant pas même droit, 

Prudhommb n'est pas d'avis de changer l'ordre de choses; c'est au ministère 
dé la guerre de voir s'il y a lieu de créer des chefs dé brigade, alors que lès cir- 
conètâhces lé commanderaient. 

Lacord lit la lettré à î*errat. ' . ■ \ .. • 

pRùbHôMMÉ continue: Le chef de légion part avec ses iatalllôhs; le minis- 
tére peut désigner des chefs, au moment du combat, qui prendront le com^n-- . 
demeiit dè^ fractions àe bàtaîUoné qu*îl composera. , ., n 

BoftisiBR appuie Prudhomme. il n'admet pas que le clief de légion doive 
mafbher âfec tduâ ses hommes; il peut commander, sur les ordres delà. place^^^ 
d'atiti^es b&t&îllôAs ^tii né dont plis de son arrondissement!' U y aurait seiileméni 



~ 100 — 

nftîeSèitëâ ce que de pouvoir fut partagé, surtout au point de vue du Comité 
central qui pourrait toujours compter sur Tun de ses chefs dans un momeyit 
décisif. 

" PètrbôOMME craint Tantagonisme qui pourrait résulter de la multiplicité de 
ces chefs, même étant de nuance républicaine; il ne doit y avoir qu'un chef de 
légion. 

Bot^àsifilEt serait alors d'avis de nommer des lieutenants-colonels subordonnés 
au'ohefdelég;îon; ils exerceraient les mêmes fonctions dans les légions, mais 
toujèuris avec obéissance au chef de légion . 

Pbudhomme pense que cette question rentre dans la proposition Lacord de- 
mandant des sous-^hefs de légioii, proposition rejetée précédemment. 

BouBSiEB dit que la proposition Lacord demandait des sous-chefs dans toutes 
les légions, tandis que la proposition actuelle porte sur les légions ayant plus de 

10 bataillons. 

.,-■■* 

Baîoub denàande à quel point de vue ce partage est nécessaire. 

Boursier. Au point de vue du travail. 

PfitùiifHOMMB: Le chef de légion n'a rien à viser dans le détail; il a des capi- 
taîÀél» d'^habilleinent, d'armement qui s'occupent des menues choses ; il n'a qu'à 
8'accu]^F (Ée la question d'ensemble et à donner des signatures. 

Pbudhomme continue à donner des renseignements sur la marche du travail 
dans les légions. 

BouBSiEB relève quelques détails ; il pense que la multiplicité de ces dé- 
taîls mêttït constitue un grand travail pour le chef de légion, que tous ses 
momentskçeuvent être pris. Il demande à ce qu'une décision soit promptement 
re&âad afin d^éviter" que les nominations ne se fassent sans avis du Comité 
central. 

Boursier demande à ce que les invitations soient adressées aux chefs de 
légioiï pour une séance de nuit. 

Prudhommb s'élève contre une permanence de nuit. 

La séiàncé est levée à... 



Séance du 16 avril. 



> : .' > ' 



La s^tfftôéiouvre à... 

LÀtfORb jpârle sur le procès-verbal; il dit que les décisions prises dans le 
Comité ne sont pas exécutées, il {recommande ce soin au président. 

PAGïiâO^MK rappelle que Perdre de Cluseret, en date de ce jour, tranche la 
position d«'ohef de léjgion. 

LAidôBô^tap^Ué ^e la dèma»de formulée par Larue lui a été adressée; il 
donne lecture de la note à adresser^ par le Comité central^ à Cluseret pour 
signaler lés obserrations de Larue. 11 est dit que Rossel n'a pas répondu ^ la 
demande, qui lui a été faite de donner des renseignements sur Tensemble des 
services ; il y a lieu de le lui rappeler. 



•nr.. 



— lot — 

Rousseau annonce qu'un jeune homme recommandé par h Comité pentrcd^ 
comme employé du génie, n'a pas obtenu gain de cause. 
Gaudier se charge de Tappuyer auprès de Rossel. 

Laoord demande si les citoyens présentés par Rousseau pour la jBonfec^Hon 
des équipements sont revenus? 

Rousseau répond négativement. 

Lacoed fait connaître que Brin et Larue ne donnent pas les rapports promis 
sur leurs travaux. Il conviendrait de les inviter à presser leurs communications. 

Gaudibr annonce que l'Imprimerie réclame 365 francs dont nous sopimes: 
débiteurs. 

Lacohd demande que le citoyen Assi, soit prié de rendre compte des spiçoiaes 
dont il a été dépositaire. , , r . 

BouBSiEE annonce qu'Assi .est tout prêt à rendre ses con^tes; il a seulement 
à faire défalcation des sommes afférentes aux finances. 

Gaudieb donne la décomposition de la somme de 385 francs due par le Comité 
pour le journal La Fédération, les statuts, les affiches. 

Gaudieb lit uneiettre du Conseil de légion du 18® arrondissement, relativ^aa 
61» bataillon, protestant contre son Conseil de légion, et même Qontre le Gonûté 
central. — Egalement, une lettre de Yiellant confirmant ces faits et relatant les 
reproches articulés contre lui par le 61' bataillon. ^ 

Il propose qu'une lettre soit adressée au commandant du 61* bataillon pour 
inviter à la concorde. 

Le citoyen Lbndbieux, du bataillon «des défenseurs de laBastille^,.demande 
la suppression des marchands étalagistes entourant la Colonne. 

Ordre du ministère de la guerre réduisant à un rôle purement civil les ch6& . 
de légion ; les municipalités seront chargées de l'armement des bataillons de 
guerre. 

Lacobd demande que cette décision soit mise à l'ordre du jour de la 
séance. 

Lettre de Febbat annonçant que Cluseret lui a donné avis de sa destitution. 
Il est menacé d'arrestation, et il informe le Comité central de la nécessité de 
prendre des décisions pour parer à ce coup. 

Gaudier dit que Ferrât doit se présenter devant son bataillon à l'effet de 
se faire élire de nouveau. 

Boursieb demande l'appel do Cluseret auprès du Comité central. 

Prudhomme conteste le droit du Comité central de s'immiscer dans la direc- 
tion militaire; il y avait déjà antagonisme entre Ferrât et Cluserejb. Ferrât est 
des plus vifs, il peut donner parfaitement matière à une accusation d'insubor- 
dination, r . : i 

Pouvons-nous reprocher à Cluseret le fait de destitution sans avoir une oon^ 
naissance parfaite des causes? Il conviendrait d'ajourner nos décisions. -rrr 11 . 
demande que le Comité pose bien les questions à adresser à Cluserei». alBin: 
d'éviter tout ce qui est personnel. : * 

Rousseau ne demandera des renseignements que suriarrestation de Ferrât» , 

Lacobd lit la partie de la lettre relatant les menaces faites, au,, Comité cen-^; 
tral par Cluseret. j /^^ 



— 102 — 

Prudhommb ne pease pas que ces menaces doivent être relovées en face de 
Cluseret. Il pense qu'il convient de s'en tenir à l'incident Ferrât, sans même 
parler de la lettre reçue. — Baboud demande s'il est nécessaire de faire compa- 
l>a((re Oluseret pour ce fait; il serait mieux de lui adresser un délégué ou un^ 

note. 

LA.COÉD dit que Cluseret a accepté le contrôle du Comité contrai. . 

ÂUDOYNAUp annonce que les gardes nationaux ayant supprimé un train de 
vivres destiné aux Bavarois, il a été envoyé en mission afin d'apaiser les 
PrusHetis qui n'avaient accordé que trois quarts d'heure pour avoir satisfac- 
tion, sous peine de couper toutes les lignes. 

BouBisxBB demande quel est l'auteur du mouvement qui a poussé les gt^rdes 
nationaux à faire cette capture? 

AuDOYNAUD : C'est le chef du poste de la porte deCharenton,— liarueyi^nt don- 
ner lecture de sa démission. Il donne avis des faits motivant cet acte ; le citoyen 
Baux vient de. recevoir l*entreprise générale des canons, alors qu'il est tout-à- 
fait étranger à cette fabrication, étant doreur sur cuivre; il a 107 canons et 
mitrailleuses à réparer, travail dépassant tout-à-fait la mesure des forces 
d'uii entrepreneur ; il convenait de disséminer ces réparation^, ou tout au moins 
de les Y»emettre aux premiers fabricants qui ont toujours moyen de les faire ré- 
parer à meilleur marché. 

Il n'a jamais pu obtenir inventaire de l'Ecole militaire. . 

Il annonce son remplacement par le citoyen Lebailly. 

BouRfitiEB demande que le Comité central revienne rue de l'Entrepôt et con- 
voque la Fédération. 

BousCTAU demande le contrôle par le Comité central. \ 

BouBSiB^ dit qu'une assemblée générale complétera le Comité central et 
pourra imposer à la Commune ses décisions. 

RousSBAU appuie sur ce fait d'une entreprise générale accordée à Baux. 

BouBSiBB demande un vote. 

Laco^d demande la convocation des membres de la Commune en ce moment 
au ministère. 

Convocation est faite. 

AubOTNAUD et FouQBBET sout délégués auprès de Maljournal. Audoynaud 
informe que d^s artilleurs, embauchés depuis près de trois semaines» n'oBt 
encore fait aucun service. 

ïiAOORD s'élève contre l'ingérence des municipalités dans la formation des 
compagnieif de guerre. Ce n'est que pour la question de guerre que nous avons 
admis le fi^it d'élection directe par le ministère des chefs de légion. 

jËARpup explique que l'ordre de service de Cluseret ne doit pas être compris 
de ceïtç manière j les municipalités n^nt aucun droit sur les che& de légion ; 
elles se bornent à former le rôle des compagnies. 

BoussBAU comprend également le rôle des malries dans ce sens; le chef de 
légipn^n'i^st ajîmis que comme aide, 

Î^bÙdhqmmk appelle l'attention sur ce point qui doit occuper le plus vivemeqt. 
le Comité ^^niripi^ la mairie devait s'occuper de la formation. des compagnies.de 
guerre; les mairies ont les listes dressées pour l'élection des cadres ; cette for- 



— 105 — 

mation incombait au Comité central qui S6 trouve dépossédé de son pluô grand 
travail par Tadoptiôn de cet ordre. 

BouRSiEE appuie et propose un arrêté consistant à relever de son amoinârisèé- 
ment successif le Comité central par la nomination de ses membres à la Com- 
mune ; les empiétements de Cluseret et de la Commune Teffraient. Il conclut en 
demandant que la Commune soit avisée du retour du Comité central à la rue 
dé l'Entrepôt ; il veut la convocation d'une assemblée générale, afin que, fetrempé 
par une élection nouvelle, le comité puisse exercer un vigoureux contrôle. 

MoRBAU observe que les bureaux de la rue de l'Entrepôt appartiennent à la ' 
ville. ' ' 

Boursier dit qu'il ne pense pas que la Commune puisâiô en venir j'usqVà 
arguer de cette possession. ' 

AuDOTNAUD dit qu'il se signe une demande de prise en considération pour nos 
émoluments flxés à 10 francs. ' . 

Boursier refuserait ces appointements ; ils nous compromettraient aux yeiix 
de la garde nationale. 

LaValette discute l'opportunité de l'envoi de la note Boursier; il demande 
le renvoi à trois jours. 

Boursier insiste sui»la nécessité d'adopter sa motion, et sur le devoir pour le 
Comité central de se reconstituer sur des bases nouvelles. 

MoRBAU appuie le renvoi; il connaît le désir de nous évincer, mais ce désir 
peut être retourné contré ses auteurs; il pense pouvoir néanmoins faire re- 
venir sur le compte du Comité central et en faire reconnaître raiitorité ; 
ensuite il a à sa connaissance certains détails dont il peut faire comprendre 
l'importance à la Commune. •• v 

De Yincennes à Saint-Denis, il peut avoir tous les renseignements sur Tar- 
mée de Versailles, l'indication des moindres positions, du nombre des caissons^ 
de la force des régiments, il peut donner des renseignements précis il a lûéme 
déjà donné connaissance à Dombrowski des mouvements de troupes. 

Boursier demande si ces renseignements ne pourraient également pas venir 
rue de l'Entrepôt, 

Moreau insiste sur le caractère officiel que présente l'installation du Co- 
mité central au ministère de la guerre. 

Moreau revient sur la nécessité de conserver une bonne entente avec la 
Commune; nous devons lui prouver que nous pouvons être d'un grand secours 
pour elle. 

AuDOtNAUD perise que, pour une susceptibilité justifiée, nous né ^^votis pas 
créer d'antagonisme; de nouveaux membres dé la Commune, amis du Coinlté 
central vont être nônimè's bientôt. Il convient donc d'attendre et dé connaître 
l'eôprit qui pourra animer la Commune 'par suite de ceô nouvelles adjonctions..'' 

Oaudier annonce que Rossel donne reçu dés communications qui' lui ont\^té 
adressées par le Comité central. , ^ . 

Moreau ajoute que, pour les informations dont il a parié, il voudrait bîjéln 
qu'une commission fût nommée, à l'effet de contrôler ces observations. ' * , 

OAumËR annonce que lés membres de la Commune convoqués étaient partis.' 

Rousseau se rallie à l'ajournement soutenu par Moreau. 



— 10» — 

Boursier reconnaît que nous devrions protefster contre la note de Cluseret. 

pRUDHOMMB demande la cessation de toutes hostilités personnelles ; il a 
assisté aux instructions données par Moreàu à Tun de ses reporters, et il a 
pleine confiance. 

Boursier demande aux membres du Comité central qui pourraient entrer à 
la Commune de vouloir bien lui transmettre les idées du Comité central. 

L'ajournement est accepté. 

Il est demandé que les délégués auprès de Maljournal reçoivent Une alloca- 
tion pour ce citoyen. 

Boursier dît que Maljournal est membre de la Commune. 

Lavalette conteste complètement cette nomination. 

Prudhomme conteste Tenvoi de sommes par suite de souscriptions. 

Lavalette donne lecture d'Une lettre de Maljournal. 

Une somme de 20 francs est remise aux délégués. 

Sur la demande du citoyen Brunbl, présent à la séance, Gaudier donne con^ 
naissance de la conduite du 107® depuis son arrivée à Clamart ; description de 
la barricade établie à cet endroit ; indication des fautes qui existent dans la 
disposition des lignes de défense. Les tranchées ne sont point faites ou établies 
sur les crêtes ; il a eu trois hommes tués par des odics vefiant de nos renfiparts. 
Le bataillon a été solide au feu. 

Le citoyen Brunel entre dans des détails sur la mauvaise construction des 
tranchées, constructions nuisant au tir des forts ; le service de place est mal fait ; 
les bataillons non remplacés se fatiguent et se désorganisent ; il y a abus de 
munitions. Il conteste la bonne organisation des troupes de Versailles qui, seu- 
lement la nuit; sont d'une certaine valeur. Il revient sur la nécessité de mettre 
les tranchées sur la même ligne que les forts, et de relier ces derniers entre 
eux par des tranchées. 

Rousseau appuie l'observation de Brunel sur une reconstruction de la tran- 
chée. 

Boursier signale le mauvais état des poternes ; il dit que Rossel a donné 
ordre de les boucher avec de la maçonnerie ; il s'étonne d'un ordre de cette 

nature. 

Lacord lit une lettre blâmant le choix du citoyen F. Pyat comme délégué 

des chemins de fer. 
MoREAU demande à ce que Brunel fasse un rapport qui sera communiqué à 

Ro5seL 

Brunel préférait qu'un membre du Comité central vînt avec lui ; il lui don- 
nerait tous les moyens de se rendre compte des faits. 

Lacord interpelle Brunel sur l'incident Ferrât ; il lui parle du désir de 
Cluseret de faire camper les gardes en plein air ; une discussion assez vive a èù 
lieu entre Cluseret et Ferrât. Cluseret a cassé Ferrât avec ordre à Josselin de 
Tarréter. 

Brunel n'a pas assisté aux faits. Ferrât lui en a dit quelques mots seule* 

ment. 

• L.VC0RD demande à Brunel de vouloir bien lui adresser le rapport de tout 
acte qui se passerait et de toutes réclamations bonnes à adresser au général. 



— m— ' 

BouBSiBB revient sur la question des tranchées. ,. c 

BsuNBL annonce que le 143®, venant avant bier ea renfort^ s'iest^ro^uyé.e^^posé 

à une fusillade trôs-vi va : une débandade a eu lieu, \À hpjpûijnç^.seulenient.gpn^ 

restés à la disposition de Brunel. 
BouBSiBB insiste sur la nécessité d'établir des chemins çonvejjts. . , ..,, .r 
Brunel trouve q.ue 20,000 , hommes sont de trop de garde ,au3éi^anQhé^ç, 

chaque jour; les bataillons se fatiguent, il y aurait lieu de ne ,pas j^jisseraWer 

les- gaj?des inutilement, _ . , 

Arnold justifie son absence ; il a été délégué à la manutejotipjii ... ., 
Gaudibr demande si des redoutes ne pqviiTaient pas être installées^? .^ \,{ 
Boursier est de cet avi^; d'abord les gsardes nationaux .jtjrouyçraient. une 

occupation sérieuse. . ,,,.._, ..t 

Brunel dit que ces constructions faciUteraient les sorties^; qu'il ;€M^vi0^^ 
drait d'enfumer les hommes cachés danis les^ carrières,; 4^; .raser. 4^,. maisons 
abritant leâ tirailleurs ennemis. / < ...,,,.n,, , .-^ 

BoufisiBR fait observet* que Tempbi de x^s mOD^ens. n'altère pas te cara^tè.i^ 
défenslf de la guerre ; q«'il ne convient pa» seulement i^n^iav (Jtmii^f^le^[ 
murs attendant l'ennemi/ il convient aussi de se servir: d^ cavale|;iepO:^v^It^. 
faire des reconnaissances. .^ , • ->:• - r r^ 

Prudhommb demande si le ministère approuverart la fanâigaiion da6 oaiM 
rières ; un chef de corps en préndraiMl l'initiative ? : • ■<! r • - ? I 

Bronel. Parfaitement. . . .,• . ^ v.t 

Arnold signale un rapport traitant du feu grégeois/- ■ ' ' ■'-■ v- ^i"- : :•: 
LACpRD fait lecture d'une lettre à lui adressée. " ' :':.^;iii 

Bonne note est prisé du dire de' Btûtiél relàtibéfriétît à là dékï'hMi&ii'W 
Versailles. ' "'"■ '"'' "■--- ' '•■' '>-;'.■'••:;>- 

Brune^ dit que le bataillon de Ferrât est d'avis de ne même pas voter pour 
le remplacement de son commandant.' ' '' - ^ ^r- ,. . r.,r^ :.>f 

Arnold demande si Brunel présenterait bien un plan de bataille. - *>'-5 

Bbunçl, reprend son exposé : rapprochement deàîîgnes déi''ti:'ancflée;' ài^Sl- 

lerieYolsintet efisuite les carrières enfimzèès. "'" ' ■• ■' "■ * ^n :^' * 

, Arnold demande fii Brunel ne pourrait pas préçenter son rapporji à la^)8oM- 
mune. ' - ' ' '^■' > >>^ ' 

BBXJNB^diique la Commune qstphilantrope. , '^^ -«'fiî.iD rMt 

Arnold fait remarquer la position actuelle de la Commune et du Oomitâ 
central.. , . . • "^^o^'.'. 

Gaudier fait observer que Rossel entrQ.d^n|S.J,^3 4d4j994*^fi'9ïPÎtjf ggP^^^'U U 
dQnne queilques.expUoa^puS'g^r.le d,4sir de; jElçg^el ^^^y^ir .^i^ ^^vj^'çs ^Jjc^ses^^n 
rappoyt.^çciiwt,.,,.;,;; ,,.. ....^ ^.. ., r-., -.-.^ ':,,•■■{ v..in.-^'^r^^ 

;Lacoiid demande une solution: sur la queetioçi, des |nwi<ip«^Ut^.Kff: » oîm^* jfoif 

Gaudier demande si nous sommes assez nombreux pour surveiller Ipft j^J^g-l 
tiens; il conviendriEdt de déléguer; ce soin dlix, conseils «de l^iQa»jî,T x;'» .:./^n>ja 

Pétition demande que les employés des administrations soient remplq^î^gj 
par dee'femmen^'ou -des- vieillarda. -:■.:»! •'.•;!:. .• ,.,. ..,„,.: r. oiiu;f,îoh a-.»-:./ J 

Reovoiftla^commissioneiiéoutiyeaveqnote'duîÇomitéofiatPal- r j - '• n .-i 



— 10« — 

Laoobd si^ale les garçons boulangers au nombre de 6,000 qui ne font pas 
de service. 

Pétition du 140* bataillon de la 11« légion, sur son commandant qui n'arme 
pas, désorganise son bataillon ; ce dernier n'a pu élire son conseil dd légion, 
faute d'un nombre suffisant de citoyens. Renvoi au chef de légion. 

La séance est levée à... 



Séance dxc 17 avriL 



Le séance ouvre à... 



Gaudieu annonce la venue à la séance de deux anciens membres du Oomité 
central venant s'expliquer sûr l'incident Boursier. 

ViAED conteste la légalité de l'arrestation de Boursier. 

Gaudibe réclame comme principe un interrogatoire immédiat. 

Laoord cite plusieurs arrestations faites parle Comité central qui ont été 
résolues de suite. 

Lecture du procès-verbal. 

Gaudiee annonce que Brin doit envoyer son rapport au Comité central. 

Gaudiee donne des renseignements sur la présence des citoyens Demeule et 
Clément, relativement à larrestation Boursier, 

Gau0X)bb dit que la présence de Boursier au Comité. central est contestée; là 
seulement doit être la question. Il ne convient pas d'égarer la discussipp. Elle 
doit être inconscrite à savoir si le Comité central a voulu accepter Boursier 
comme membre actif et lui reconnaître son droit de porter les insignes malgré 
l'insuffisance de sa délégation. 

YiAED demande la relation des faits. 

Dbmbule fait le récit des faits. Le citoyen Thévenot ayant été révoqué çomnàe 
chef de légion, il a dû décliner la présidence du conseil de guerre institué dans 
la légion. 

BouESiBE alors a voulu parler comme membre du Comité central. Les citoyens 
du lY® arrondissement qui ne l'ont pas nommé, ont protesté contre cette préten- 
tion; déjà des réclamations avaient été portées contre lui. — Le citoyen Demeule 
a voulu vainement calmer cette effervescence; un délégué de compagnie a voulu 
arrêter Boursier pour port illégal d'insignes. Boursier alors a voulu dégainer. 
Un grand tumulte en est résulté, et les insignes ont été arrachées; ces faitssont 
regrettables. Il proteste contre la prétention qu'aurait Boursier de rester 
membre du Comité central, alors qu'aucune délégation régulière n'a pu être ob- 
tenue par lui. 

YiAED parle sur ce fait, qu'alors que le péril était grand, aueune protestation 
ne s'est élevée contre les ho.nmes qui ont encouru la mort pour leurs idées r^ 
volutionnaires : nous qui n'avons travaillé que pour une idée, vous viendrez nous 
contester nos droits alors quo les positions sont acquises. Il convient de savoir si 



/ 



— 107 — . 

au point de vue der/^omiew/* moraZ, des délégués peuvent réclamer aujourd'hui, 
i— 11 proteste de toutes ses forces contre ces susceptibilités qui paraissent se 
faire jour, alors que l'heure du péril est passée. 

Il convenait de demander si Boursier avait failli à son devoir, s'il n'avait pas 
tenu hautement le drapeau de le révolution, risquant sa fortune et sa vie. Il 
déclare qu'il déplore que les citoyens présents n'aient pas cru devoir prendre 
plus énergiquement la défense de Boursier. — Il conteste l'arrestation au 
point de vue légal. 

Il demande si la retraite du Comité central serait un bien , il pense au con- 
traire qu'il y aurait là un mal extrême. 

Clémence déplore que le Comité central ait à délibérer, sans connaître l'im- 
pression du IV* arrondissement. ïl n'y aurait qu'Hun mioyen de trancher la ques- 
tion, ce serait de déléguer deux citoyens se rendant à une réunion du IV® arron- 
dissement. Il rappelle que, le 20 mars déjà, protestation a été faite, alors qu'il y 
avait péril. Il dit que ses sympathies sont avec le Comité central \ qu'il a 
fait à la Commune la proposition de charger le Comité central de la réorganisa- 
tion de la garde nationale : il demanderait Moreau et Viari^ comme délégués. 

More AU conteste que Thévenot ait été révoqué par le comité central, qui n*a 
aucun droit de nomination ou d'exclusion ; il désirerait savoir quelle est la dé- 
légation présente du IV® arrondissement. 

Clémence. C'étaient les délégués des compagnies. Il reconnaît que le comité 
central a le droit de s'adjoindre tout citoyen, m^is non à titre officiel. 

ViARD rappelle que îe Vauxhall a reconnu, au contraire, le .droit de ces 
membres adjoints de faire partie du comité central. 

MoRBAU dit qu'il a reçu également avis qu'on lui reprochait de n'avoir pas 
rendu compte à ses mandants. Le travail opiniâtre auquel il se livre l'en a em- 
pêché. 

Belativement à Boursier, lui-même a donné des renseignements, au nom de 
Boursier et au sien, de la marche des événements ; s'il n'a pas fait plus, il le 
regrette ; mais il ne l'a pu. Il demande à faire partie de la délégation. 

BarouI) appuie la délégation. 

DâMBULs rappelle qu'il a été convenu avec Moreau que ce dernier serait au 
Comité central, tandis que ses collègues resteraient en permanence à la mairie. 
Ils ont mis en branle tout leur arrondissement, construit les barricades. Tel est 
le motif pour lequel lui et Clémence n'ont pas paru au Comité central et n'ont 
pas siégé àrHôtel-de-Ville. 

Gaubisb leur, aurait demandé un rapport sur leurs faits et gestes. Il ne croit 
paâ ce rapport nécessaire actuellement ; quelle était au 20 mars, Vpçganisatipn 
derarrondissement au point de vue de la fédération? 

CLé^MENCB donne ce renseignement. Le conseil de bataillon ^'existe pas; If)S 
dél^guéi^ de: compagnie concourent à tous les actes. 

Gaudïer fait observer que, par suite de Tinorganisation de cet arrojadis^^ 
ment, le Conaité central a pu ne pas prendre bien au sérieux les observa,tipn8 re- 
latives à. Boursier. 

> Gouhibe revient sui^ la réponse: négative ou affirmative à faire par le Goupité 
central.- > ■ ■ . • 



— 108 — 

BouRSiBB est-il membre du Comité central, oui ou non ? 

Lacobd dit que, si tous les membres délégués des arrondissements eussent 
fait eomme ceux du quatrième, et ne se fussent pas présentés, il aurait été re- 
grettable que le rôle du Comité central fût ainsi amoindri. 

Clémence répond qu'en nouvelle occasion il agirait de même. 

Lacord signale que, dans le Vl® arrondissement, malgré Tesprit de réaction, 
les statuts de la fédération ont été observés sans égard au petit nombre d'adhé- 
rents. 

Clémence demande à ce qu'il soit bien entendu que les membres du Comité 
central sont reconnus comme membres de la garde nationale et non comme 
délégués de l'arrondissement. 

Lacobd demande à Clémence s'il à connaissance des décisions prises par la 
Commune sur les émoluments du comité . 

Clémence donne avis qu'une commission a été saisie de cette demande. 

BouBSiER demanderait que la Commune accusât réception des avis du 
Comité central. 

Lacobd demande à Demeule de constituer les cercles de bataillon dans les 
onze bataillons du quatrième arrondissement. 

Dbmbulb explique les diflScultés qu'il a rencontrées chez les officiers: il espère 
une prompte solution. 

Guénéb donne avis que le citoyen Âssia rendu compte de 490 fr. sur les 
900 fr. remis par Fleury ; il a remis 410 fr. 

BouBSiEB est chargé de faire la vérification de ce compte. 

BouiT rend compte des plaintes formulées aiî XX» arrondissement sur l'orga- 
nisation mauvaise de la garde nationale, faute imputée à Guérin, qui donnerait 
accès au favoritisme. 

Dans les IIP et XI* arrondissement, les 88, 144 et 182° ne font que com- 
pléter leurs anciennes compagnies de guerre, et laissent de côté l'excédant de 
leur effectif. 

Ces réclamations sont mises à Tordre du jour. 

Lacobd dit que dans le XIX^ arrondissement un recensement sérieux aété fait 
dans les maisons. Les citoyens sont venus demander l'approbation du Comité 
central. Ne connaissant pas l'esprit de ces citoyens, les membres du Comité cen- 
tral présents n'ont pas voulu donner leur avis. 

Gre;.ieb donne des renseignements sur les intentions de ces citoyens qui 
voudraient se grouper par quartier. 

Lacord parle'contre le mauvais esprit qui pourrait résulter de cette réu- 
nion. Le Comité central n'a pas à commenter les décrets ni à en faire lui-même. 
Il doit se réserver, et laisser Cluseret responsable de ses actes. 

Prudhomme demande que la question soit éclaircie. 

BouiT demande la nomination d'une commission chargée d'éclairer Cluseret 
sur Tapplication du décret. 

Prudhomme regrette que les chefs militaires de la Commune ignorent aussi 
complètement que les maires se montrent incapables d'organiser sérieusement 
des bataillons de marche. N'ont-tfe donc pas les registres de l'état civil, et ne 
peuvent-ite pas agir comme pour le recrutement ancien? 



_ 109 — 

Làcord rappelle son affiche demandant que Ton consulte les listes électo- 
rales. 

Gaudiee dît que le mauvais vouloir vient delà lettre du décret qui a annihilé 
le patriotisme de chacun : au nom de la liberté , bien plus d'hommes auraient 
marché. 

BouBSiEE rappelle la contradiction existante entre les décrets de Cluseret, sur- 
tout pour les chefs de légion, principalement au P' arrondissement. 

AuDOYNAUD dit que, dans cet arrondissement, deux chefs de légion se par- 
tagent Tautorité; les ordres sont donc mal exécutés et compromettent le ser- 
vice. 

Prudhommb dit qu'il faut indiquer simplement les moyens de trouver des 
recrues, sans entrer dans la voie des récriminations au sujet des décrets. 

MoREAU revient sur l'immensité des plaintes portées contre le Comité cen- 
tral, qui sert de tampon kla, commune, même devant le gouvememmtde Ver- 
sailles, qui peut-être laissera intacte la position des membres de la commune 
pour sévir contre le Comité central. 

Il revient.sur le journal qui sera exploité directement par un spéculateur, sans 
aucune chance de profit ou de perte pour le Comité central. 

BouiT insiste sur la nomination d'une commission tendant à présenter une 
note pour hâter l'organisation des compagnies de guerre. 

Pbudhommb s'élève contre cette commission peu nécessaire en cette occasion ; 
il indique les moyens à appliquer pour le recensement. 

MoBEAU réclame la nomination d'une commission secrète à laquelle il doit 
donner des renseignements sur les événements militaires. 

Yjabd donne communication de la nomination de Lullier; opposition de l'exé- 
cutif. 

Clusebbt donnerait ordre de l'arrêter, pour cause d'excitation à une mutine- 
rie contre la nomination de Lullier comme chef de la flottille. 

Lacobd, Boussbau et Pbudhomme sont nommés membres de la commission 
secrète. 

AUDOYNAUD donne des renseignements surlavisiteàMaljournal. Bonnes nou- 
velles; il demanderait des journaux. 

Le commandant Mayer donne lecture d'un projet de réorganisation de la 
garde nationale à présenter par Cluseret à la Commune. 

Il y aurait un colonel chef de légion, un lieutenant-colonel, un major de 
place, quatre adjudants majors, un chirurgien major. 

Efléctifdu bataillon: 800 hommes ; casernement pendanttrois jours rCanàpement 
au Champ de Mars pendant cinq jours, après équipement, pour faire l'exercice. 

Bataillons non organisés resteraient consignés ; après organisation des batail- 
lons de guerre, organisation des sédentaires ouréserve. 

Envoi chaque jour de la situation par le capitaine commandant, 
id. par le commandant. 

Id. par le chef de légion. 

Bapport tous les jours au ministère de la guerre. 

Les délégué? de l'intendance feront des rapports tous les matins. 

Le service extra-muros sera fait pour cinq jours. 



— ito — 

La légion ne comptera que neuf bataillons ; au-dessus de ce^cliiffre , création 
de subdivisions. 

Centralisation au ministère de la guerre des matricules de la garde natio- 
nale. 

BouRsiEH demande si les chefs de légion peuvent recevoir le commandement 
de bataillons étrangers à leur légion. 

Mâter dit que le besoig. urgent peut donner lieu à dé telles nominatipns. 

AuDOYNÀUD s'élève contre le casernement. 

Lacord parle en faveur des citoyens du XIX® arrondissement. 

Ces citoyens sont renvpyés à leur chef de légion. 

Mayer affirme que le casernement n'est organisé qu'au point de rue 0e l'é- 
quipement; il cessera au bout de trois ou quatre jours. 

Gaudter appuie le casernement du point de vue de Torganisation. 
' Amdiqnoux constate la répulsion contre le casernement; mais ée gérait le «eûl 
moyen d'organiser. 

âuDOTNAUD demande la présentation à Cluseret d'un projet de disoIpUiie^ 

Boursier demande l'adjonction d'un délégué du Comité eefitral^ 

Mater annonce que le Comité central devra être chargé d'appliquer ce pro-* 
jet. Il annonce qu'un membre de la commune sera adjoint au ehef d&légion 
pour laver les difâcultés journalières qui pourraient ressortir du rôortitement; 

Boursier demande qu'un délai soit Até pour procéder aUx élection»^ «ïonfor- 
^mément au projet. 

Quant aux arrondissements qui n'auraieât paë 'pfo&édé à 668 éleôtioiis, des 
nominations directes seraient faites. 

Gaudier demande que l'examen soit fait des candidats atix grades 6upérieul*s. 

Mayer dit que toute élection devra être approuvée par le Comité central. 

Boursier et Gaudier s'élèvent contre cette pensée^ 

AuDOYNAUD demande que les dandidata examinés pa^ le ministère soient pré« 
sentes par le Comité central. 

Boursier pense que le Comité central ne doit pas changer le principe d*ëleci^ 
tion ;il est potir la nomination directe par le ministère, aveo approbation par k 
Comité central. 

Laoord demanda que le projet soit confié à iin# coffîmissioû pont »oii exi^ 
men. 

BouiT demande si le chef de légion doit commander leeecteur ; quelles sodt 
ses attributions? qui doit le nommer! les commandants où les délégués de com*^ 
pagnie. - 

AuDotKAUO soutieiit la demande d'examen par le ministre atée présentation 
du Comité oentrali 

Prudhommb demande si lès offlciers sédentàîre3j dàâs l'esprit dtt décret, dè^ 
vront entrer comme simples gat*âé» dans lee ébmpagliieède guérïré. 

Mayer. Il n'est pas possible qu'il y ait des officiers à la suite. Ils doivent se 
faire réélire. 

Andignoux rappelle qu'il n'y a plKs de sedtetti^. Quant à rëlectiofl déâr èhêté 
de légion, les comiûandaûts seuls devront faire cette nomiziation. 



— m — 

Gaudiks n'a parlé que de Texaijien des chefs présentés par leurs compa- 
gnies, 

BouiT rappellie que Cluseret s'est élevé contre la création de généraux chefs 
de légion. - 

Gaudier approuve ati contraire la création d'officiers supérîeiirs comme sim- 
plifiant la remise des ordres. 

Matbr dit que Tarmement multiple est une des grandes causes de la désor- 
ganiiâàtion. 

GaUDIëô t»apj)elle que lé Comité central n'a pu obtenir encore les états d'ar- 
tnement. 

Prudhommb désire que les chefs de légion soient élus par les chefs de ha- 
tàilloh. 

Lacord trouve que c'est déjà beaucoup que les gardes nomment leurs com- 
mandante, filais qu*il j aurait grand abuâ que des commandants, nomtnés 
quélqtiefoià pôiir une cause de popularité et ignorants du service, pussent pré- 
tôtidtô à îiotntner les chefs de légion. Le concours seul pourra indiquer de bons 
chefs, surtout au moment présent.* 

AuDOtKÀÙiJ déâlaûdé qUé lé Comité central ait le droit dé i'atlfier lès choix 
faits. ^ 

Boursier pensequ'ii résultera une grande fatigue de ces éledtidiiiâ multipliées. Il 
désifèraitqUôch&quô légion eût un délai pour compléter ses cadres; pâèsé ce délai, il 
y aurait nomination directe par le ministère, tl conviendrait même pour le mo- 
ment dé recourir à ce moyen pour toutes les élections. 

Lacord demande l'institution d'une Commission chargée d'examiner la capa- 
cité des chef^ de bataillon. 

BotrnstStt pense que l'on tl*ôuVôrà difficilement dés hommeé capables de con- 
duire un bataillon. 

pRûDHÔMMfi conteste la nécessité dé cherché!* un aussi grand nombre de ca- 
pacltéô jour une gUëffô atisst reétreinte que la gUei*l*e actuelle. NdUs devons 
chercher principalement l'élément communal ^ et non pas pactiser avec le vieil 
élément militaii*e. Kous devons dôiic en rester au prînéipé de la nomination 
par les commandants. 

BouRSiÈô insiste Sur la nomination d'un chef de légion ayant la éàpàdté 
nôeessalPd ôt connaissant tout au inoins son école dé bataillon, sans s'arf étér à 

la question de parti. « 

Prxjdhomme marque bien que ce n'est que pour les commandants qu'il a 
parlé ; il admet l'élection du chef de légion par les commandants. 

'ÂUDOYNAUD et BouiT demandent une commission chargée de présenter les can- 
didatsjugés capables. 

Gaudier pense que cette présentation ayant un titre officiel sera un sujet de 
défaveur pour les bataillons. 

Proposition Bouit : Nomination d'une Commission de 3 délégués par compa- 
gnie. 

3 pour. — 2* vote : — 3 pour. 
3« Proposition : Nomination des chefs de légion par les chefs de bataillon. 

3 pour. — 2« Ypte : — 4 pour. 



— 112 — 

3^ Proposition : Nomination des chefs de légion examinés par une commission 

spéciale. 

Prudhommb demande que la Commune soit informée de la panique exis- 
tant dans Paris au sujet des vivres. Le Comité central demande que la Com- 
mune renseigne à ce sujet la population. 

Adoption. 

Lacord dit que Rossel et Cluseret restent sourds aux demandes et convoca- 
tions du Comité central. Il j a lieu de leur demander des explications sé- 
rieuses. — Le yp arrondissement loge en caserne les locataires expulsés des 
garnis. 

BouBSiBB pense qu*il serait préférable défaire rester les locataires dans leurs 

logements. 

LACOBDdemande lasolution delaquestion des municipalités de renseignements 
sur la nomination de LuUier, de May; ensuite il y a nécessité que Cluseret expose 
ses vues sur la défense de Paris. Urgence d'un Conseil militaire composé d'hom- 
mes compétents. 

Gaudisr ne pense pas que Cluseret accepte le principe de la nomination d'une 
Commission militaire. 

Le Comité central est libre de faire tout contrôle. 

Lacobd dit qu'aucun renseignement n*a encore pu être obtenu par le Co- 
mité central. — Relativement à Ferrât, le Comité central ne sait pas encore ce 
qui lui est advenu. 

Le neveu de Lavalette est accepté à titre de secrétaire. 

BouBSiEB donne lecture d'une protestation du ISl^' contre des élections dont 
il demande Tannulation : le citoyen, objet de cette protestation, est invité à . 
comparaître après demain à 3 heures. 

Les membres du Comité central d'artillerie dénoncent la soustraction de leur 
timbre par le citoyen Jacquet, à l'instigation d'une fraction d'un Comité qui 
s'élèverait comme pouvoir rival. 

BouBSiBB dit que nous ne pouvons agir dans aucune affaire du Comité d'ar- 
tillerie. 

Lacobd dit que si Cluseret convoqué ne vient pas, que doit-on faire ? 

Gaudieb donne lecture d'une réclamation de caporaux du IV" arrondissement 
qui se plaignent de n'être pas compris dans l'augmentation de solde. 

La séance est levée à... 



Séance du ï^è dvriU 

La séance ouvre à... 
Gbbltbb ouvre la séance. 
Lecture du procès-verbal. 

AuDOTNAUD explique au sujet de la nomination des chefs de légion qu'il a 
demandé, qu'après examen des capacités, ils soient soumis à l'élection. 



— 113 — 

GouHiEB dit que les membres de la Commission des barricades s'étonnent 
du désavea qui est fait de leurs travaux par Cluseret ; ils demandent à être in- 
troduits. 

MoRBAU explique que ce désaveu s'applique à des citoyens qui ont fait des 
barricades en dehors des décisions de la Commission des barricades. 

Lacobd est pour le renvoi à Rossel comme président de la Commission et 
chef d'état-migor, 

ÂBNOLD lit un procès-verbal envoyant 3 délégués au Comité central pour le 
XVn* arrondissement (Marceau, Bisson, Des Camps). 

PauDHOMMB dit que Viard a entre les mains une affiche de Cluseret s'oppo- 
sant à toute barricade . 

Les citoyens Dàbnal et Gaillabd père sont introduits à Teffet de faire des 
communications. 

Dàbnal signale le mauvais état du XVI® arrondissement au point de vue dé- 
fensif , et la négligence de Cluseret et de Henry qui trouvent cet état de défense 
suffisant. 

Oaillabd père dit que 300 hommes seulement gardent Tarrondissement. Il 
demanderait qu'un délégué du Comité central fût envoyé pour examiner. Il 
revient sur la question de barricades, dit que Rossel lui-même ne comprend pas 
Tordre de Cluseret. — Delescluze a fourni les fonds nécessaires pour ces cons- 
tructions; Rossel n'étant que Finférieur, ne peut se mettre en contradiction contre 
son supérieur. 

Abnold voudrait que les délégués pussent voir Cluseret. 

MoBEAU revient sur le fait que cette affiche ne serait faite qu'au point de vue 
de constructions ordonnées en dehors de la Commission des barricades. 

Dàbnal dit qu'il a vu une lettre de Cluseret au caissier des finances s'oppo- 
sant à la remise de toute somme. 

Gaillabd dit que la Commission executive déclare que Cluseret prétendait 
que la barricade construite Tavait été sans ordre, alors que c'est Rossel 
qui a fait lui-même le plan. — Delescluze a fait donner 500 fr., et Cluseret re- 
fuse de les laisser pa^er. 

ÂBNOLD demande le rapport de ces faits à la Commission executive. 

AuDOYNAUD est d'avis que les délégués se rendent à la Commission executive 
et fassent approuver leur délégation. 

Darnal lit le pouvoir donné par les membres de la Commission executive^ qui 
donnent même des fonds. 

Arnold demande le projet d'affiche tendant à répéter l'ordre Cluseret, pour 
ceux travaillant en dehors de la Commission. — Gaillard dit que Cluseret s'op- 
posantà toute haute paie, voudrait que les barricades fussent faites par des corvées 
de la garde nationale. 

Baroud est d'avis que la confirmation par la Commission executive, infirme- 
rait les ordres de Cluseret. 

AuDOTNAUD propose une affiche dégageant la Commission des barricades, et 
rejetant le blâme sur les citoyens agissant en dehors d'elle. 

Dàbnal signale que Tallocation de 5000 fr. pararrondissoxnent est insuffisante ; 
dans le XVP, il y a au moins 40 barricades à faire. 

III. iS 



— 114 — 

îàtitë aux <atèyëîiè 6fâeiérs éoftj^iS éknë lé ^iêbm. 
La décision a été prise hier; ces officiers suivront la loi comme simplet gg^fti, 
Bô^lT dèriïàùdè qu'ti dèérèt fedlt fait pcftif httèi? l'<ifgaôttàt»ft déê «6«pa;- 

gnies de guôf ré^èt t)(Kif jmHf>* I^* rêfraetcH'rêêi 
AftDdf wAt^c dètûandé la côtiflïlëétloti des Meiis déé ftljrât^é, éf là ÇrlVâtkte des 

droits civiques. 

Bôùit démahàe que les réfràctSirés ÉtAéHi Mciiéi45lié8 dàfiîil cfiUqTlé MfiJSMi. Il 
indique les pénalités encoùftièé pâf 1^ Ht^àt^i^éi èl Uà hfict&fi. 

LAedftt) dôTûâiidô iè fénVoi. Il j i deâ éoôsèik de gtié^tê, tAê ééttî» iiàr- 
tiale. On est en train d'élaborer une loi pour les réfractairés; flôïiti n'àftifti pétJ â 
ôôtis océujfjer de ceè plrojet». 

BouiT demanderait tout au moins qu'une pétition fût adressée & ti ÔdttffiSâè 
pour hkt&t éèts dédsîétiS. 

Âûbôt^AÎ^^ à^ptiiëtaît lé t^t^ôjet. Il detàftâdëfÀii së<ilêi)iéft« qflê lei^ ëilèlK^ 
sements appartenant aux fuyards fussent exploités collectivement. 

Laco*d demali(ieîe Yotèsurlefenvoi. 

ÀRNOLtï demandé Tétude du 'ptù^ëi Boûît; le OômlM céiiti^àl dèvatit «WSafiâH 
Bien rintétj^fète de là gàfdé nationale tihe èéÉ îfitéÉdàèt. 

Lacôïid rippelld qtté deâ !mémbrèé dtt GoMité èéfUtral edttt fi^d^îéiS; U 
conviendrait de s'^bôéUpëf d'etiX . 

Arnold insiste sur la nécessité et le devoir, pour le Comité central, â0flTli9nt§9 
des observations sur tous les faits. Il rtifipeile ^ûe la Oomtfiuâè àVttit âil p# les 
bataillons au dèh«2H»s dévidaient Voter et èepéndafit véôdifedi Mit, AûGnûê mMkve 
n'avait été prif^^. 11 à proposé Teâvoi de délégués de légiôfi ; il « dêattto fi^ 
pi^t à la Gommâtie qui Ta adopté. Il convie&l don^ de procéder êfk oè BMê^ en 
simplifiant le projet et en le présentant sous fofme de àééfét. 

Pbudôomme pl^opose d'-adresêer à la Commune «n projet àê diseipliiie. 

BissôK se rallie à Ift prope^itien Boait; Il ne voit àndune orgftnisatioA, daecm 
sjstétne propre à racilrëi^ liés gardes niitionatit 4^1 restent eh^ èûHi II éèifi#ft^ 
drait donc de prendre des mesures énergiques. 

Le vote sur la proposition Beuit prise en conlidératioti, déftfié ruûftffitt&ité 
pour la discussion iminédiaté. 

Bouiî en donne une 2* lecture. 

PRUi>ffOMMB demanèeirait six moi6 dé prlseff fbiat tons léé dito^eàs, eit âelUrs 
de toute pénalité fiscale. 

AuDOYNAUD demande que leë gai*déô nàti^^ïïàtfx soient chatgéô àê l'dxdetttfon 
du présent décret, et noû pas invitéSi 

BouiT expliqua que les municipalités sont chargées de ée feciôi 

Le renvoi de cette proposition à la Commune est adopté. 

Morbâu rend compte de sa délégation au IV' arrondissement» rèlatitnsaAt à 
l'incident Boursier. La décision de l'Assemblée est d'ehvoyer àil jCoHiité eetiirftl 
un extrait du procès-verbal, demandant rexpulsiott de Boursier non réellement 
élu. Le lY» arrondissement présente le vœu d'une r^éleetion générale du @omiM 
central. L'arrondissement émet un bl&me (Contre lé OoiÂrlécenti*»! qui a eoHséivé 
Boursier, malgré les observations des déléguéÉ^.^ I) fait ressortir l'esf^it ià 



— 115 ~ 

rv® arrondissement qtli prétendant avoir seul fait ta Révottction, n'admet que 
ceux qui sont restés à la mairie, sans prendre part à aucune décision de THôtel- 
die- Ville. — Il a été même mis en jeu personnellement, alors qu'il représen- 
tait le Comité central, donnant des explications sur Boursier. 

Arnold rapelle que Demeule est venu, le25 mars, àTHôtel-de-Ville, faire acte 
de présence ; il s'est opposé à son désir d'apposer sa signature aussi tardive- 
ment. 

Bàboxjd est d'avis de passer outre. 

GouHiBB ne pense pas qu'une demande de 250 délégués puisse être rejetée 
par le Comité central. Ces délégués ont déclaré^ qu'en toute circonstance, ils 
arracheraient les insignes de Boursier. 

MoBEAU rappelle que tous ces délégués donneraient même leur démission. 

Lacobd demande la nomination de Boursier comme secrétaire général. 

MoRBAU signale les reproches divers faits contre Boursier. Il n'y a pas à s'en 
préoccuper, c'est vrai ; mais enfin nous ne pouvons pas dénier à une assemhlée 
de délégués le droit de protester contre un membre non régulièrement nommé. 

Arnold pense que des haines personnelles subsistent contre Boursier. Il rap- 
pelle qu'il a émis la doctrine qu'aucun membre n'aurait dû être adjoint, n'étant 
pas légalement élu ; il est d'avis d'appuyer la délégation du 4® arrondisse- 
ment. 

MoEBAU demande combien, sur 80 membres du comité central, se sont présen- 
tés. Et ceux qui ont siégé, ont-ils inécqnnu leurs devoirs ? N'ont-ils pas fait tous 
leurs efforts pour assurer* Vordre et la vie matérielle'^ il constate ce fait que l'on 
ne pardonne pas aux membres du comité central la position qu'ils ont acquises 
dans l'opinion publique. 

GouHiBB : la nomination de Boursier à la cour martiale a également jeté une 
grande défaveur. 

AuDOYNAUD faisant ressortir l'analogie entre les réclamations de Boursier et 
Gaudier, Andignoux demande le rejet de tout membre qui ne se présenterait 
pas dans les 48 heures au comité central. 

Renvoi à l'assemblée fédératiye. 

Asnold demande la solution de la question Boursier, en ce sens (^ue Boursier 
serait conservé au comité central en qualité de membre adjoint (adopté). 

Il est décidé qu'extrait du procès-verbal sera adressé aux citoyens délégués 
du 4:^ arrondissement. 

Pbudhommb parle sur l'incompatibilité existant entre les membres d0 la com- 
mune et les membres du comité central. 

Baboud pense que l'assemblée générale décidera seule sur ce point. 

AuDOYNAUD pense que Tincompatibilité constatée entre les membres de la 
commune et les chefs de légion répond à cette objection. 

Abnold donne lecture d*une lettre de Babick sur les frais du^ comité central et 
ses émolunients. Il s'élève contre le rejet des frais de bureau. Il n'a pas de9Lan(J$ 
lÔ francs par jour, mais bien uncrédit de 5,000 fr. Il pourra, sous peu de jour^, 
donner l'état général des frais du comité central. 

fiocjiT demande la nomination d'une commission chargée de vérifier lei^ 
cofiàptes, qui s'entendra avec lui et Yarlin relativement aux 300 £r. 



— tl6 — 

- ■ ".,1 y : --■ 

Arnold est du môme avis. 

P&UDHOUME rappelle, qu'à la réunion du yauxhàll,on afaif a^^pel à làèc^itt^ 
tion du inois ; on devait donner reçu; plusieurs sont venus réclamé^r'eëÉT'tèçôsf^ 
il demande en quelles mains est le lîvreà souche ? ^ '' '^" ■]'= i 

BissoN rappelle qu'il a versé 5 francs. Il a eu un reçu dëtaclîli d^tfit livsefS 

souche. • • . . ; . ■ = -•-■. '■^^^^i:.:^^:■ :î.;^ .c^iA 

Arnold pense, que le 1Ô mars seulement, un versiement provisoire é'étéïïtit^" 
Il conviendrait de demander à ces citoyens à quelle date ils ont vér^V ■ " - 5 * 



Prudhomme. Voici les recettes delà fédération t' " * ' '' ' 






13 mars... V... ..,-... .;........ B6 fr, 30^. J^ - ' à :/^/.a 

14 id 158 85 | ^Vf^s'^c? 

15 îd.. 15 •» j ^«8 fr v«&c^ 

16 id 89 ' 30 r -^;;^-a 

17 id ;. '8*7 •■'■ w- '-'vlr.:/^ ;\:v-ji\-.-Ki 

Arnold demande que les trois nouveaux membres soient portés sur là^fehilK 
d'émargement. ' • • '■^''* 

Rousseau demande qu'Arnold soit adjoint à Bouit pour examinerleseéiûptéi 
du comité central avec Varlin. ; ; ' : : i ::\vï 

Boursier déclare ne pas rester au comité central dans la^ition qài lâi^st 
faite. .•■■....-.•;•• - ^ ■. ^ ; . ■ -i ■:-.,-r^-: cvcwuJ 

Lacord signale que Cluseret laisse par trop de côté le côinité central, âélfiaÉ^ 
formant même pas de l'arrestation de Ferrât: le comité central né' ï^ù1?ôM&iip 
aucuns renseignements sur ïes services, sur iWganisation. Il j «WJ^âît lierfF de 
faire un rapport gérieux sur les agissements de Clusèreti •'' ', <i-J5'Viî 

Arnold réclame des actes. ' ■ - ^?'J: Q 

ILacqrd répond en citant les actes faits par lui ; il à signalé à ChliéUNdt-lki^ 
m^énre l'insuffisance des barricades de Neuilîj; il demande que là ' qué^îoiilde 
EîarraA soit mise à Tordre du jour. . . = y'^-^^i co^i^it^m 

Airsold demande que Lacord transmette toutes ses récIàmatiëëÉ^^ft 1B9éfcel, 
et même soit constamment à agir sur Téspiit de là Commune. IlfaltîHinÉiili^wr 
les contradictions existant dans rétablissement des eonséils dier 11égi@ifi^« 

I4A.00RD dit que le comité central a fait toutes les choses nécessaiirèis'^t^^^]^ 
rien obtenir de Rossel. " -.m., ii:. jal 

Boïjrsier dit que Fèrràt avait tort. îlle tîismt dé Eudes d;^éUiSbMW*Xes 
paroles dites par Cluseret sur le comité central étaient prèvoq^ès'^pfir Sef IMÉ^ 
qui avait mécontenté ïssjr par toutesses réqùisitÎDnè^xà^i^dj quiofttdii{''tt^ 
obligera faire partir le bataillon. : -' .:•/-:.- j:^j:ii.;o3::\aéiqA 

Arnold pense que néanmoins Cluseret àiÈtràâ pu' être plui^d^'^^^^^T^tofl^. 
Ferrât agissant isolément ne devait pas mettre en causerie ^^ïdÉiilé ^i^Ofeiltâ^î de 
même Cluseret ne devait regarder que le chef de bataillon, et ne pas incrimi- 
ner le comité central|pour le fait d'un de ses membres. Il relève de nouveau les 
x^ontradictions de Cluseret, surtout en.câ4ui.£LQncernerorganisation des compa- 
gnies de guerre. Lui-même dans son bataillon agit et il aura bientôt 4 ,000 hom« 
mes* Quant à la remise aux municipalités de la formation des compagnies, il 



- m - 

CQjQ^|^i^4r4tifl.M|9il^^n^i|^ <^HltrAl indiquât la marche à suivre. Pstr suite éé la 
B||^H3^4d{^,pr|^ïus^tipn, ator& quèlà générale est battue, à peine lôO hommes 
répondent. Le journal officiel dpyralt être consulté chaque jour; enquête et 

Abnold donne des renseignements sur Ta manutention. Il y a passé deux heures 
ç^j0p?/;M^«^tpus le&.déjb^lU. Il est d'avis que chacun devrait agir ainsi et se 
rendre coiïyjL^.|>ai;lui-n^é^^ 

PauDHOMMBpense que Gluseret ne donnera aucuns renseignements sur Ferrât, 
qut sera jugé. 

Baboud demande ia «^mparution de Ferrât devant ses juges dans le délai né- 
cessaire. I •■.:!. 

l^:fi:fipnqfa^ fait observer que Gluseret a fait arrêter le chef de bataillon et 
non pas lemembr^ du qomité central. 
GouHiEB est d*îvis i,e laisser les choses en Tétat actuel. 
BoussEAU demtande qu'au nom du comité central, Ferrât ne passe pas 

Abnold demande si les membres dû comité central sont inviolables ? Non . . . 
fii)^fh9î^Vi§jd€i,poayo^ de.Cj[,U3ere]t,iJaais la justice doit suiyre son cours 

Lagobo s'élève contre la composition de la Cour martiale. 
;:fXt%prési4eQtdonuelecturade.la démission de Boursier. 
vLacobd repousse cette démission. Le 4* arrondissement doit être prévenu, 

àe^ïfïémf'JtM t9Wy^^^i!^^^ 0[» Andi^pux. 
v':ÇlMP|)9P2^M9ji{Wi^i^ntracceptàti^ « 

^<!tBQVB8lWi99cplique'^ueipne représentant pas Te^prit de l'arrondissement et 
n'étant pas élu, il maintient sa démission. 

BouiT donne lecture d'une lettre adressée à Cluseret, relativement à Ferrât; 
il iteiXUMftdeirait, que Ferrât ne fût pas traduit devant là cour martiale. 
e; B0OSIEMI4U i9^t d'avis de demander seulement à Gluseret les motifs de sa dis- 
cussioii avec Ferrât. 

:t,PBS[D90iti^B;r»pp^Ue que Fer;*at, ai^ 6%adéjà,donné lieu à de nombreuses 
fé$)iim«itioB]^9 ;Qn doi^ demander seulement qu'il ne soit pas j ugé . 

ÂuPQirifA^ demande le rapport de Gluseret sur l'arrestation d'un membre du 

Pbudhomhb :il est arrêté comme chef de bataillon. 

LAGQB$»^XpUqma. que c^egt notre droit d'exiger des explications de Gluseret ; 
]»»aajdll^il^S:CQii^^^9rsefi actea. 

;€kmS[iSBr> IJiQnneJec^re de sa communication à Gluseret. 

Après discussion nouvelle, sur la proposition d'Arnold , l'ordre du jour de de- 
main .pctri^aisuç l{i dé]n»s|on Bpu^8ie& 



o,.- 



s: 



"iïùJSZ^ s-j.:. .1;.., ;;.;■ ,;.:;■■.. ; ■ . , 



118 — 



Séance du 19 (wrïl. 



La séance ouvre à 

Réclamation d'un commandant du 14® arrondissement qui présente à Tappro- 
bation du comité central Tétat des indemnités demandées par cet arrondis^Md- 
ment. Des états pareils ont dû être déjà payés; il convient de rechercher quels 
sont les membres du comité central qui ont signé le bon à payer de ces éti^ts, 
aûn d'obtenir d'eux l'appui nécessaire pour le paiement de ces nouveaux 
états. 

Le commandant s'est adressé au citoyen Billioray qui, deTavi^ des membres 
présents, peut donner des renseignements. 

BouRSiBB fait observer qu'il a donné sa démission, alors que le coxpité 
central, l'ayant maintenu après 3 votes successifs, se déjugeait aujoupdliui, 
et acceptait les réclamations du 4® arrondissement. 

Rousseau dit que l'incident Boursier et l'incident Andignoux n'ont aur 
cun rapport. G. Andignoux et Gpuhier ont été élus régulièrement, tandis ^tte 
Boursier n'a pas été élu. Il y aurait donc lieu de maintenir Boursier, ^eulem^nt 
à titre de membre adjoint. 

Lecture de la proposition Arnold demandant que Boursier soit maintenu 
comme membre au comité centrai jusqu'aux élections générales. 

AuDOYNAUD fait remarquer que la nomination de Boursier à la cour martiale 
pourra être contestée encore plus, si sa position au comité central est con- 
testée. 

BouBSiEB fait remarquer que sa position au comité central n'est pour rien 
dans sa nomination déjuge. 

* Pbudhommb demande quelle serait la position de Boursier si trois n^embres 
du 4® arrondissement venaient se présenter au comité central? 

ÉouBSiBB dit qu'elle sera la même qu'actuellement. 

GouHTBB insiste sur la nécessité de ne conserver Boursier qu'à titre de mem- 
bre adjoint. 

BouiT dit que Boursier n'a pas été admis, comme membre d'un arrondisse- 
ment, mais bien comme membre actif. 

Lacobd demande qu'on s'en tienne à la proposition Arnold; d'abord 
l'assemblée du 4<' arrondissement n'a pas qualité. C'était au conseil de légioÀ ^ 
prononcer. Il y aurait sujet de blâmer Clémence et Demeule de n'avoir pas siégé 
au comité central et de n'avoir pas organisé leur arrondissement. 

Baboud insiste sur le fait que Boursier n'est pas le représentant du 4« arrpor 
dissement. Il n'est là que comme membre actif de la garde nationale. 

BouBSiEB remarque qu'il est toujours resté sur ce terrain. 

AuDOYNAUD s'y rallie, demandant un blâme contre Clémence et Demeule. 

Lacobd est chargé de rédiger la réponse au 4^ arrondissement. 

Deuxième lecture de la proposition Arnold. 

Le vote est demandé. 



-. 119 ~ 

^ h SFPPô^itioa i' Arnelâ avec I^l&me aux citoyens Clém^Bce et Demeule , 

T Ê^P TT ? o<?^t^e ^- 2 abstentions. 

JiAQQSP indique comme ordre du jour : recherohes sur les agissements du 
Cluseret. 

Q^mH99 lit une demande de la 11® légion indiquant que Jaclard conteste 
les pouvoirs du conseil. 

S^Hj^ité d'une assemblée générale. Résumé des opérations du comité cen- 
tral. Question des incompatibilités. 

MoBBAU demande que la question de Boursier revienne à Tordre du jour. 

lé^ÇQMP «V appose, 

Gaudieb annonce que le comité central a été sufûsainment éçlMré, queBouff 
sier est conservé au comité central. 

3l9^QMf rappelle que Yarlin a été également membre du comité central, sans 
être élu par un arrondissement. Il rappelle que le comité de légion seul a le droit 
4f prenencer. 

MoBBAU maintient le droit pour le 4® arrondissement de contester la situation 
4fi ^oQwep. 

A^9QiffiAVl> demande une assemblée dans les 48 heures. 

Oi^itfW pense que les délégués se présenteront facilement à l'assemblée, 
deatccoup ayant ce prétexte pour ne pas sortir. 

J9i9iOlf ne pense pas quil sejit possible de faire une assemblée mieusôy beau- 
99^^ ile délégués n'ayant pas été nommés. 

Andignoux est du même avis. Il conviendrait de faire élire les délégués de 

Af^DOTJffi.UD pense que la réunion de l'assemblée est facile. Publions avis de 
Jtotre assemblée 2 ou 3 jours avant. Nous recevrons les délégués avec procès* 
Mfbaux Ml main. 

MoRSAXJ pense qu'avec les éléments anciens et les Conseils de Légion, nous 
devons prx^voquer une assemblée générale ; puis ensuite nous soumettre à réé- 
l«etioa ûAt faire rapport^ non k de nouveaux membres, mais à ceux qui nous ont 
jidttmés. 

BissoN ne pense pas qu'avec les anciens délégués, il soit possible de faire 
WM êsifemblée générale. 

BoxjRSiBR demande la discussion de son projet présenté précédemment et 

rwiifiàSjours. 

- OASioinadonne une nouvelle lecture de ce projet qui, portant sur l'amaindris- 
SMMnt dtt .Con^té central, demanda sa translation rue de l'Entrepôt et la 
réunion d'une assemblée. 

BoiTiMÂU demande que jusqu'à fin de la guerre, le Comité central reste 
et ne se soumette pas à une réélection. 

MoftiAU parla sur l'amoindrissement du Comité central par la Commune et 
par l'administration de la guerre, — il croit à la nécessité de créer un antago- 
nûuûê entré la Commune et le Comité central. Il y aurait même un lemin dans 
le public qui réclamerait, de la part du Comité central, une énergie plus grande 
eontre La Commune. 

Il revient sur ce fait que la rue de l'Entrepôt appartenant à la Ville, le Oo-» 



— 120 — 



ïnité central s'élevant contre la Commune, devrait chercher un autre local; 
les ressources matérielles nous le permettent-elles ? — Quant à rassemblée, 
il est d'avis de sa réunion ; il pense que le Comité central ne peut compter '^ue 
sur la sympathied e ceux qui Tont vu à THôtel-de-Ville. 

AuDOYNAUD fait remarquer le nombre sans cesse diminuant des membres du 
domité central, il convient de réclamer une assemblée. - 

BouiT répondant à Rousseau dit que nous n'avons aucun motif pour repôasiser 
la convocation. 
- Lacord est également d'avis de la convocation. 

BissoN pense que la présence du Comité central au Ministère de la gnbrre 
exerce iin certain prestige. 

Rousseau demande que le Comité central soutienne la Commune* - 

Prudhomme rappelle l'élan des délégués. Il n'yflwrapas 200 membres à l'as- 
semblée. 11 pense que la réunion de l'assemblée doit être écartée. 

BouiT demande que l'assemblée ne soit pas convoquée pour nous donner uà 
ÀouYcau mandat. 

' Lacord demande que les membres du Comité central soient complétés. Noùà 
aurions pesé d'un plus grand poids sur les décisions; nous aurions pu créer plus 
de commissions, inspecter par nous-mêmes. La Commune mollit. Nous devons 
nous compléter pour peser sur elle, et sauver la situation. '- 

Bousseau dit que, dans son quartier, on n'a pu trouver aucun délégué pour 
le Conseil de Légion, crainte d'être compromis. Il n'est pas partisan des grandeJSi 
assemblées qui parlent beaucoup et ne concluent pas. 

Boursier pense comme Lacord. Notre mandat n'est pas terminé. Nous aroûi 
lamissiondè réorganiser la garde nationale etd'ènfaire élire les chefs. Lesentràves 
créées ne nous ont pas permis de mener notre rôle à bien. Nous devons donc eïi^ 
ger une assemblée renommant même les membres du Comité central, màiH 
ceux-ci élus régulièrement d'une manière générale par l'élection à 3 degrés.* 

AuDOYNAUD fait remarquer que le mouvement révolutionnaire s*ôst 
t6v3jôurs accentué à la suite des assemblées. Il pense que, dan& le cas d'arresta- 
tion des membres anciens, les membres nouvellement élus resteraient pour 
continuer l'œuvre. • 

Pruûhohme demande que, par affiches, les compagnies soient invitées à' 
nommei^eurs délégués. 

Boursier observe qu'il a demandé deux assemblées, Tune pour faire le rapport 
des actes du Comité central; ensuite après cet exposé, pour demander le complé- 
ment du Comité central dans le délai le pluscourtparla voie du suffirage à 3 de-5 
grés. ' ' ■ '-■■ 

BissoN dit qu'on est las de faire des élections. Lui, dans son arrondissement^'^ 
est chaque jour en rapport avec tous les délégués. 

Boursier dit que tous les arrondissements n'étant pas organisés, il n'y HuMii^/ 
pas moyen d'agir également partout. ■ ■ 

Gouhier signale même Tira possibilité de retrouver les compagnies qui èàl 
élu les membres du Comité central ; elles sont désorganisées. 

Gaudier demande si l'on est d'avis de provoquer l'assemblée générale avant* 
les élections. .' 



— 121 — 

ê 

I«A,çoi^D demande que l'assemblée ne -soit convoquée que pour entendre le 
çapport du Comité oentral. 

BouBSisA dit que l'assemblée devra décider de l'opportunité des élections. 

Le vote est fait sur la convocation d'une assemblée à bref délai. 
9 pour. ^— 3 contre. 

BissoN demande quels seront le& moyens à employer pour cette convocation. 
' La ^^voçatiôn sera faite pour dimanche. 
7 pour. — 3 contre. 

MoBBÀU ne pense pas que le Comité central ait droit de s'occuper de la desti- 
^.tutioi^ de LaruOé 

Làoobd : Cluseret nous ayant reconnu le droit de contrôle , nous avons le 
droit de demander les motifs de la révocation de Larue. 

AupoTNAUB appuie fortement Lacord. 

Rousseau appuie la démarche près de Cluseret, surtout en ce qui concerne la 
Cfmeessian faite à un doreur sur cuivre.. 

MoBBAU conteste la capacité de Larue comme artilleur, alors qu'il n'est que 
chimiste; Cluseret ne veut pas se priver des services de Larue, mais dans la 
nature de ses talents,. Il y avait insuffisance dans l'organisation. 
, . Au^soTNAUD 4it que nous avons besoin de connaître les motifs de la destitu- 
tion d'un officier supérieur, surtout d'un chef nommé et non pas élu. 
< MoBEAU^e. reconnaît pas le droit du Comité central de contrôler les actes 
d'un délégué de la Commune^ C'est faire acte de gouvernement. 

BouBSiBB pense qu'à titre officieux, nous devons demander des explications ; 
nouii avons à voir, mais non pas> il est vrai, à ordonner. 

Paudho¥MB demande comment entrer dans le contrôle des promotions ? 
Le général nous dira alors qu'il nomme des gens capables et nous n'avons pas 
les aptitudes nécessaires pour contester ces capacités. 

Am>0Ts^UJ) est d'avis de contrôler les promotions ; par exemple, nous devons 
contrôler }a concession faite à Daux. 
.'Baboup dit que le Comité central a le contrôle des vivres, des équipements; 
Huas non pas de tous les actes ; nous serions alors le pouvoir. 

MÔBEAU rappelle le dire de Bossel exigeant des actes de la part du Comité 
çipntral et son action conjointement avec le ministre de la guerre. U rappelle 
que le citoyen Boursier a été nommé membre de la Cour martiale. 

Lagobd dit que, pouvoir contrôleur, nous ne devons pas être enterrés dans 
une seule fonction. Le Comité central ne doit pas être à la disposition du délé- 
gué à la guerre qui devrait êtreau contraire sous la main du Comité central. Il 
rappelle de nouveau que jamais le Comité central n'a pu obtenir de rensei- 

gnemente. . . 

Mobbau rappelle que Cluseret a demandé un membre du Comité central, 
cendme oontrôleurde l'artillerie et que personne ne s'est présenté. 
Lagobd rappelle qu'il n'a pas refusé à Bossel. 
. Mobbau citO: Arnold qui a été délégué à la Manutention. 
AuDOTNAUD revient sur le contrôle des destitutions qu'il revendique; en 
suivant l^, doctrine de Moreau, nous serions des employés, et non plus des con* 
trôleurs, ce qui est le rôle du Comité central, au nom du peuple. 

III. *46 



-- 122 — • 

M&S$ÊMkV i^Bfld que B0US devofiA éclairer et non pag âontrAler. 

Baroud : nous ne pouvons pas contrôler, nous' n'a¥ons pas ua mandai | m 

AuDOYNAUD rappôUd que c^ast au contraire ce qui eat réclami de uuaàckaque 
instant, . • 

Dausièm^ leetura a^t faite de la lettre relative à Larua at i la daBUnde 
d'états. 

Pbudhommb demande que les deux demandes soient seindéea. 

Ia Vj)te de division est fait : 
1«. — relatif à Larue, 

5 pour. — 5 contre. *-- 2 abstentions. 
2®, — Demande d'états. 

9 pour. — 1 contre. — 1 avec modification. 
. . IdAO&soi donne lecture de la réponse au 4^ arrondiasemeni OQiiaeyBaai Baur- 
sîer comme membre du Comité central et jetant un blâme sur les ^élégaéa j&i 
.4f. Arrondissement qui n'ont pas siégé à THotel-de-YiUe. 

MoBBAUa'élève contre le blâme infligé aux délégués, surtout contre ub ttâttu- 
bre de la Commune ; satisfaction, n'est pas donnée au 4^ arrondissemmi, 
Gl^t l'affaire du Comité. Le 4^ arrondissement demande que Boursier ne 
signe pas les affiches; il ne demande pas son exclusion du Comité oaatral.fl 
^aatate le droit réel des réclamants au point de vue de nos statuts. 
p BouBSiEB rappelle que le 4^ arrondissement n'étant pas organisé , on n'a àoM 
4*a:^reer aucune action contre lui. 

BouBSiEB lit le procès^verbal de la séance du 4* arrondiasemant qui dattaada 
4 l'unanimité I'élimination de Boursier. 

Febbat demande la solidarité entière du Comité oentral en face daa ér4a#« 
ments qui se préparent. 

Fbbbat dit que, depuis huit jours, il est en lutte ouverte avec Cluseret, qui 
veut le faire arrêter, Ta cassé de son grade. Il ne lui reconnaît paa oe panvair. 
Dix paraunpies ont été chargées de l'arrêter. Il ne reconnaît pas le droit à COlu- 
seret d'arrêter un membre du Comité central à la tête de 15 bataillons, alaes 
411a aûB bataillon est opposé à cette arrestation. 

B^pouD demande quel est le prétexte de cette lutte. 
. Fbbbat relate sa lutte personnelle ; il dit ensuite que Cluseret lui ^ parlé d# 
dil^tura prisa au besoin, qu'il briserait même le Comité central. U lui aaBBoncé 
saa intaation de ^'y opposer, même par la force. 
^ ^BoDS^BAU rappelle les exagérations de Ferrât, 

«Lxbbonhj: doane des détails sur ees faits. — Ferrât a continué wirlêSMiieiêm 
errements, 

r. FjuuLiT répond qu'il s'est élevé contre cette grande dépense de vivvas, 
faite arbitrairement. C'est le général Eudes qui donnait les ordres pour laa 
réquisitions ; il n'a pas été cassé pour des actes de service. 

Lacobd rappelle que Ferrât avait dit qu'une discussion s'était élevée contra lui 
at Cluatnat; la garde nationale devait camper en plaine, et non rester CMt&Mée 
dans oa village. 

Fbbbat a refusé d'obéir À cet ordre ; la garde nationale ne ^poarnM pafii 



^423 

fi^ppçr. Il réclame l'unité dap^ le commandemeQt, \^ pré^fpi^ du g4o^§|^ple8 
lieux. 

. X«iSBpN^IB pense que le ton de Ferrât a pu seul blesser OJiuis^Mf 
JS^V9B^AV demande une démarcbe officieuse auprès de Glus^^et P9F Af^lH t^ 
trois de ses membres ; il désire que cette affaire soit étoufféi^ n^jiji QÇ|3^liil#? 

4911068. 

Fftit94T d^mande au nom du Comité à ce que Li$3bpm)^ m t>9 ^Qï^Jj^msUi 
jp^^• Jo^selip et Lisbonne prodiguent trop leur vie. 
JjfpBSAU n^ppuie la demande de Ferrât. 
B0UB9iB]E( rjsippelie que c'est Eudes qui a dit que Ferrât ftVfit ifài 4/Q4I végM" 

«iti^BS- 

Fbbbat met Eudes au défl de trouver une sign^^ture de Hi ovàg^n%%% jîtl 
réquisitions. 

£l^iU>U9 demanderait une epquôte signée par Lisbonne et JpjM^U|i, ^ffjtft^nt 
l§§ llitfi à Gluseret, 

F^WAT r;§ippelje que personne n'u youlu prendre la m»8ppD8{i]UU:UI àê JOft 
^a^npeiM^fttion. 

JossELiN demande qu*Eude$ précise la nature des r^qu^sitip^s fAitM fW 
{>rr%t ou à Montrouge, ou à Issy, }l a reçu ordre d'arrestatiop Pftr %|jto et 
Mégy. 11 a fait des réquisitions à Issj; c'était pour tous les bats^ijflojiSi jltWHI 
p9Ujr le sien propre. Il a fait ipettre à Tordra du jour que len ej^i^li Mie- 
▼raient avoir à leur dispositipn que leurs vivreç. 

Mo&jBAy aujionae la démission de Qluseret, la pour miiPti^e^jAPjt 9rfMfiÇ4 nn 
§ff4t ^p mort non conârmé par la Qommune. 

SouBSf 99 eiiplique que Tarrét prououpé par la Cour n^ Va M qu'm ffim^m 
de circonstances atténuantes accordées par la Commune. 

Xi4 iéapoe est levée. 



Séance du 20 avril. 



La séance ouvre à.... 

. 4ïjpoYWAU© depaande qu'on mette ^ Vordre du jour Ijt rédaetipç 4'??!? f^^ 

a^pssée à la Commission executive pour obtenir que Ferrç^t up soit p99 t^t^j 

Baboud s'élève contre le fait de préjuger If décisiou, * 

..^typoTNATJp montre famour-propre diçtatorû^l de Clusepet gui 9 j^i4|ifti^ la 
Çpur umrtiale h sa discrétion. 

Lacobd demande Tordre du jour suri* affaire Ferrât. Convocation d'asse]Q^^||j, 
Ig^^ame» dps cartes dps délégués. 

Pbudhommb demande la discussion sur l'utilité dp 1^ opnvppfttipf 4^ l^fWfiBH" 
^^e ppur difift^çhe, 

QqPïITO i?St noflumé président. . 



— 124 — 

' Lacobd veut mettre à Tordre du jour le rapport sur les agissements de Clur , 
seret. 

AuDOYNATTD réclame la nomination d'Une commission présentant à la Corn"» 
mission executive un rapport sur Taffaire Ferrât. La discussion sur Taffaire 
Ferrât est ouverte. 

Laoobd annonce que Gluseret n'est pas dans les bonnes grâces de la Com- 
mune qui àuraitméme déjà choisi son successeur. Des membres, tout à fait civils, 
seraient seuls mis à la tête de la délégation ; les généraux iraient sur le champ 
èe bataille. Gluseret est allé à la Commune au siget de Girot, mais réellement 
pour donner sa démission. Il demandait Tapplication de la peine, alors qu'il avait 
demandé par lettre la commutation de la peine. Quant à Ferrât, Boursier 
n'accepterait pas de siéger le jour de son jugement. Chardon a été renseigné sur 
les faits ; il conviendrait de faire un rapport. . 

AuDOTNAUi) demande que le rapport spécifie que le Comité central représente 
les intérêts de la garde nationalcw II doit être tenu compte à Ferrât, l'un de ses 
membres, du soin qu*il a pris de son bataillon, en lui évitant la peine de campefk^ 
Il dit que Faccusation d'insubordination pèse sur Ferrât. La Commune rappuie, 
sans avoir aucun renseignement sur cette accusation. 

BouiT donne avis que le bataillon de Ferrât ferait une protestation contre son 
commandanl4 ' 

- Laoobd rappelle la note écrite hier à Gluseret, et la réponse faite par Glu- 
seret. Il demande la nomination de la Commission. 

Babo0d demande si deux délégués ne pourraient pas être envoyés au bataillon 
de Ferrât pour bien connaître les faits. Nous ne devons pas agir comme un« 
coterie ; notre solidarité ne doit s'exercer que sur les faits du Comité central 
entier. 

Pbudhommb rappelle que Bouit a déjà eu connaissance de l'esprit du ba-^? 
taillon ; quant à l'envoi de la .note, c'est à la Cour martiale qu'elle doit être 
adressée. 

Bouit demande néanmoins la nomination d'une commission. 

Rousseau demande que Bouit, de l'arrondissement de Ferrât, provoque une 
réunion des officiers faisant enquête sur les faits de Ferrât et adoucissimt le 
rapporta la Cour martiale. . 

Baboud n'admet l'envoi de la note à la Commission executive qu'après le 
prononcé de Tarrét, 

La nomination d'une commission est admise. 

Gbolabd insiste sur cette nomination, qui seule peut éclairer le Comité cen- 
tral sur des faits qui lui sont étrangers. Il défendra Ferrât contre la peine 
capitale, mais non contre une punition. 

Bouit, Fougeret et Prudhomme sont nommés membres de cette commission^ 

AuooYNAUD fait observer qu'il serait très-possible que le jugement eût liea 
ce soir. 

■' Laoobd demande l'envoi d'une note à Boursier pour obtenir des renseigner 
ments sur la mise en jugement. 

Pbudhommb pense que l'affaire Ferrât n'est qu'une machination contre I^e 
Comité central qui gêne la Commune ; celle-ci manque d'un prétexte plau- 



— 125 — 

sible pour supprimer le Comité central. Il relève ce fait que Ferrât a été 
amené au sein du Comité central par son adjudant. Il y avait provocation. Le 
Comité central a eu la sagesse de ne pas tomber dans le piège. La Commune: 
trouverait un nouveau prétexte dans la réunion d*une assemblée pour dimanche, 
n pourrait en sortir une scission dans la garde nationale. Nous devons éviter que 
ces faits se produisent. Il déposerait même sa démission dans le cas de • cette 
réunion. 

Baroitd fait observer que Tesprit de la réunion dépendra du rapport même 
présenté par le Comité central. En ne faisant ressortir que la nécessité d'une, 
reconstitution, rien ne pourrait nous incriminer; nous avons besoin d'être 
complétés ; nous faisons appel en ce sens à la Fédération. 

Bourr remarque qu'il est impossible de dire qu'on restera dans telle ou tell^ 
voie ; nous risquons d*étre débordés et d'être entraînés à une lutte ouverte aveo 
la Commune. 

GsoLABD pense qu'à reculer constamment, il j a un égal péril. U faut con* 
vôquer cette assemblée ; nous risquons d'être tous arrêtés, si nous persistoniT 
dans cette même voie. 

Baxoud dit que nous devons faire notre situation nette ; les droits de lagardd 
nationale doivent être revendiqués, même en face de la commune. ■ -a- 

Ce qui a fait la révolution du 18 Mars, c'est le comité central organisé à cette 
époque. Nous devons faire cette convocation pour jouer un rôle moral. 

ÂUDOTNÀUB rappelle que, sous le Gouvernement de la Béfense, la Commune 
n'a pu s'établir par suite de cette même crainte de conflits. 

PRUDHOMMB Insistc sur la reculade dont il est argué. Si la Commune seule 
était devant nous, nous aurions. Mais «nous avons Versailles devant nous, et 
rùnioh est nécessaire -pour vaincre. Si nous expliquons nos raisons, nous pDa-» 
vons être sûrs que des rumeurs et des faits malheureux se produiront. La 
Commune croira à notre hostilité en présence de cette assemblée. 

Bourr dit que notre œuvre du 18 Mars serait anéantie par rassemblée ; nous 
serions en lutte avec la Commune que nous devons soutenir. r 

BoussbJlu dit que la convocation serait une faute. Tenons toigours la mêtne 
conduite que nous avons suim> jusqu'aujourd'hui. 

AuDOTNAUD pense que nous devons nous opposer au caporalisme de Cluseret. 

Dans notre rapport nous devons être entre le Comité central et l'idée 
eemmonale. 

Laoobd rappelle que Rousseau a émis la crainte que Tesprit du Comité cenr 
tral ne fut renouvelé par de nouvelles élections. / 

- L^ Assemblée n'aura nullement ce pouvoir ; mais les raisons de Prudhomme 
méritent considération, tout en faisant un rapport mitigé ; nous ne pouvone 
éviter un conflit, c'est vrai. Mais [enfln il n'y a que l'assemblée qui puisse re^ 
donner au Coitiité central une valeur politique. Si, pour ne pas porte^.de 
troublé, yôxLB restez ce >que tous êtes, vous ne pourrez éviter une catastrophe. 
Vous voyez que dans l'organisation actuelle rien ne se fait, le Comité oen*- 
tMjie pouvant intervenir. Il y a donc péril égal dans les deux manière. iNe 
serait- il pas possible de reculer VassemUéBy et de bien s'entendre sur les chose» 
^i déviaient lui être soumises, pour alors revendiquer tous les services nécés-' 
'■■.■'■/■'■ • . - '. ■ -. -. > 



•^ 



— ÎM — 

Si^én & Pôr^àAlsàfioD dô h gardé nationale ? II y aurait lieu d'ajoui^êf 
TéiséÛViéè, et de féroîr les statuts généraux et particulii»rs de la Fédératiom. 

CfdtfiiBR fait observer qUe la Commune a le droit de reproeher au Oomitif 
eëtttnl *tt mîfiorHté i^i ne lui permet pas de faire acte viril. 

Biôàbfif appuie la réunion pour modifier les statuts, en fUire de définitive, in* 
fftéf léii aifroadissements & se compléf^; ne nous occupons pas de faite publiai;, 
organisons-nous nous-mêmes, et pour cela une assemblée est nécessaire» 

Gf)i6LAleiiô( Iiisiste feur la néôessité d^avoir les soixante membreë aetifs Au 
OtHLitS éêmU et dô compléter la Fédéi'ation. 

Ik^M ité pense pas qu'on puisse essayer de modérer Tesprit d'une asiléiôblé«{ 
on devra entrer dans des détails brûlants; nous n'ayons qu'à disparaît^ èttfr* 
Mfèii rôppôsltioti. Bi le Comité central disparait, l'oeuvre de la Fédér&tién 
raltéra. 

AuDOTNAUD est persuadé que c'est un parti pris d'anéantir le Comité ééiitj^ - 
n SétùàHAe le côltipléniéiit du Comité éé&tral avant la réunion. Un drdre An 
jdd]^ poàrl^ft âtfe pris sans que l'assemblée puisse en sortir. 

Pbudhommb ne soutient pas la Commune en protestant contre l'aBSeàiblée { 
Ce (Jû*!! tëut éviter &est ta guêtre civile, la fin de la République tuée par les ; 
YersaiUais. Nous devons compléter lé Comité central avant toute réunion < Noé§ . 
sdàiâieéy pôUr la Commune, un pouvoir rival dont elle veut la mort. 

LacobD j^èttSe que si ùùe téunion ne peut être faite sagefiienX , il èoûfIeW 
dé né pas ia faifë. 

Çaboud est d'avis que l'on croit que nous sommes contraires à la Comnaunê, 
ïiMi ^dïïVOfts àfftrméir qu'il n'en est rien. Nous avons le droit de demander à kl 
gtttdé Ààtiônàlé de màrehèr dans la voie de la Commune, tout en lui signalant 
lêk fautes' èoihmfsèS. Le Comité central a besoin d'être complété pour ^e troU>* 
vëi* fort en fàee dô la Commune. Nous ne pouvons disparaître sans rendit 
compte à nos mandants de la mission donnée par eux. La désunion pourra tOtK 
]ètiH 86 ^te i^àns rassemblée. 

MoBBAU a vu Cluserét qui se défend d'avoir rien fait contre le Comité 
ceÉtNA } il serait même heureux de voir le Comité central reprendre sa mission 
politique et agir dans les arrondissements ; il a ofi^ert à Moreau d'être préfet dé 
là pdlice militaire. Celui-ci a refusé, gardant sa position présente. ^^ Il cott • 
vf^tArait dorié dé S'en tenir â l'intention de Cluserét et de provoquer la fédé- 
ration. Il est partisan d'une convocation de l'assemblée. Nous pouvons paiHBal-i 
teffîént dééÙré^ qùè noué ne sommes pas en compétition avec la CommUhé. 
Nous pouvons le déclarer, surtout en présence de l'action des VersàillaiS, 
sQflëUt €tL ayâht dés bataillons qui ne demanderaient pas mieux que de refuser 
déT iKài^lef , sôUS prétexté de faire opposition à la Commune. 

RofiéëfiAU demandé là liberté de Ferrât et la conservation du mandat et dû 
l'éSpë^ dû àU Coâiité central qui a été froissé dans sa dignité. 

A6è6¥ftAtJD né pértSè pas que nous devions exiger la liberté de Ferrât, mais 
gefiTéiàéiit là répatution du froissement imposé au Comité central. Il oOnstatô 
léir teMàncéS dictatoriales deCluséret qui avait promis d'acéepter le contrôlé ètî 
Côiaîfé dèntral. 

PStîDftoliME voit un piégé dans lés propositions qui annihilei^nt lé 



— 18T — 

Comité central, en l'envoyant dans les arrondissements, et en lui faisant perdre 
sa solidarité. — Il faudrait que Cluseret, s'attachant le Comité central, deman- 
dât Tapprobatio n de la Commune. 

Grolabd constate le bon e^pï^it delà gatde fiâtiotiâle qui se dégoûte par suite 
du mauvais commandement. Le Comité central doit se mettre au niveau de la 
Commune, prendre en main la garde nationale. 

Rousseau demande le complément du Conlité têhitàl pé.t ïeâ âffôurflS^MSWis 
^f ii^diif i»étè fait leurs éléctîôtis. 

MEÔttÀt àpptiîe sur cette proposition, sàûs éfeàrtef l'Asêèîfitlèé gi^ttétâïa ^ 
seule peut redonner vie au Comité central, sans caugôf âtieoti trôtitifs iiilîù 
!%r». ï?6tis àétoÈà ^tâtjHi» qte ûottâ n'avons pas teçu mandat dtt ptfèffie' 
fiétit. ^ Kôtfà devons être le Oôâseil de famille dô la gkMà natioâÂÏê ; isM 
les circonstances actuelles, en présence des dispensions avec là ÛoMmii&ô, fkt^ 
i^tiàtë revendre Tî niaence sur la garde nationale . 

1?àCî>H0MliïÈ revient sur là nécessité d'obtenir l^approfcàiibii dé là Côùffittaé. 

MoRBAU donne avis que le curé de St. Roch a été arrêté au lioîfl rfti tbtMè 
eëfitHfl. -M. Le Comité central protestant contre cet âôte arbitraire àôédiiipîf en 
son nom, il est convenu qti*uhe note sera adressée âuX jôurnaùi î)ôur fêcliSxét 
èftél^giqifômeiif cdâtte ce fait. 

Bi8d6ir dit que, té soir, il propoisôfà à soil Conseil de légion dé réhoiûûiér c(èùx 
délégués en remplacement des six collègues qui ne se présentent pas âù Comité 
ôtfiti^aï. 

Ndté êisf àdrêâôéô à Moi*éau teûdàùt à obtenir des excuses' cle Ofùserét feli^ 
vement à la violation de !a salle des délibérations du Comité central. — ïï 
demande qu'après le complément du Comité central, ily ait convocation dé TAs- 
iêïAVbêé. Là ^tieâtion est posée sur l*âjournement de TAssemblée saiis tinâiier 
ff'épè^Uè ; lèé évènôlnénts pfonôncei'ôût sur cette réunion. 

L'Assemblée est ajournée. 

bâ démàiiâe le complément du Comité central par lés arrondissements non 
i^i^etttéd. 

Interpellation de Bouit : les membres du Comité central péuvent-îls fesler 
i£dffib¥ëâ dé la Commune ? 

filfiôÛÛ demandé une assemblée avant réélection. 

Lacobd dit que le complément du Comité est indépendant de TÂssembUe. 
ttà réunion ne peut que sanctionner des actes accomplis au point de vue des 
dtatâtd, et il ne peut y avoir que renouvellement partiel du Comité qui ne peut 
jâinaiâ procéder à dés élections générales, 

Pbudhomme approuve complètement ; des délégués nouveaux peuvent toiyours 
iitë envoyés : il insiste sur' les affiches pour donner avis des élections. 

Auûôf Nix^D demandé l'envoi de lettres aux chefs de légions. 

lëèturé est donnée dû projet d'affiches. 

Le citoyen Prudhomme donne connaissance de la recette de la fédération du 
ï&âti*il, 64fr.95c. 

Pbudhommb demande l'adjonction de membres pouvant l'aider dans son 
tibàvédl de sect^étaire général. 






, <• ■ - ^ . ,.-■■■'. ■■'-. ?i i ■ .'. ..'..■.•...■■-. •. . •■ Ai ^ 



Sécmce du 2A avrils 









! Baboud pré^id^nt o^vre la s4iaiiei9. 

Il donne lecture du procès-verbal de la séance de la 15^ ligioB^opmBUlixt.tdaQX 
délégués au Comité cetUr^^ ldSoito;)rjG|n%.!r<^&oi% 

de Gaudier et Àndignoux. . : >; 

, Rqubsrau inv<Kiu€^ k «ÇLïi^stioa d^ l0Goçiitéi/Ç€«i1i|['al>ar refusa de 

^e séparet des citoyens Gaudier et ^^igAOUX, en faoe de la pogitton.tipiigours 

périlleuse des citoyens faisant partie du Cppûté ceptrjj; : ; • - y;.?. 

*BouiT, tout eji <mai^tenaat ,1e droit de _, révocation pouy le? él^câe^rs, 
demande si les citoyens ré vpftué? ne peuvent ^tre. conservé» a« Comité central 
jufiqu*à là fin de là crisç. . ., , /r. 

IBoussb^lu insiste sur la qu^stipEi 4e principe. H craindr^t que ce^ éleoBoiiQ 
nouvelles ne changeassent resprit du Comité cen • . cî 

Laroqûb maintient le droit pour les éleateiirs 4e reconstituer le Gomîléi 
centrjal qui se. trouve désorganisa par l'optio». de plusieurs de se^ membre» 
pour d*àutres fonctions. i. 

TôuBNôis explique que dès notés ont été adressées au, Comité centraL notes 
sans doute égarées qui renseignaient le, Comité central s^ur les motifs qui; ont 
fait agir ïe 15* arrondissement. . / ... 

Làro^Ub indiqué que là révocation a eu lieu à l'unanimité. 

Tournois explique^ entre autres gjfiefs iippjutés à A^ndignoux, qu'ayant reçu 
une somme pour le^' élections de Ja Cpmniune, iVs'est servi deeette spmnaepçur 

sa candidature personnelle. ..y 

- RoussBAY fait ;remarqu.e^ q^ le^ Cpïni^.cçntral s!esi désint^^ssé.. 4^ 
élections et qu*aticurië sonirQë n*a pu être dîstriliuée par lui pour l'éleotiioiQi . de 
l'un dé ses membres. 

BouiT, répond qu^'argent a été dpii^é aux maij^ie^ipoijHî à^es candidatures locales, 
noii pas il est vrsd pôiir un des membres du Comité central» mais pour (k élQot^pn:», 

etpour aider les mairiep..^;^,^,^ ,.,,,,.,,-.,... •--.•■: . :.:-..' ^. ■• ■■ ■_. ..■.-^^- 

l'btJRNÔÏd sait qii'Xndignoiix lui a • rejc^is 2DÔ bulletin? avec. prière da les 
remettre au hoin du Comité central. Il a été surpris que ces bulletins porta^ç^t 
le nom d'Andignoux ; il admet la réserye du Comité centr^Bil au, point davue 

s ; ; •! ' ±* ^ ' ■ ' • l r ■ .J . I > i ■■)■■-'' t O \ *i >, '.I t.: k ' -r *J . vj . , ^ 

eiecxii. -, ,.....' '..,.■■■■.-,' 

Bàroud expliqué que le Coihité central « sentant ilanéceisité.pù «^trpuy^ant 
leà àrroiiiïssénçients d^iuéQ 4é ÏÂids^, a disposé de\ 2000 .fr. j)pi|r fjad^^ Ifia 
élections," ir était * bien énteriàu qùé ïe Comité central ne, ifàisait. nullement 
œuvre de patronage. , ,,./.'. . r. 

TûURMOis était délégué a la mairie ; il sait que la mairie n a 7Pçu. ftUPl^n 
fonds. .....*• 

. liAROQUB parle dans le^iicliçe ^ns, I^ légion n a ég^le.men^ re^u nul arg[ent, 
' K6tsSfiAU pensé que cette 4îociBitîon.éto à, l'witrigïii^tjl 



-^ 129 -' 

adhère parfaitement à l'acte du 15* arrondissement, en présence des faits 
imputés à Ândignoux. 

Laroqub demanderait Tenvoi d*un délégué à la légion pour s'éclairer. 

Lacobd est d'avis de convoquer Andignoux pour justifier sa conduite. 

Bourr relève ce fait que les 2000 fr. ont été adressés à la mairie. Ândignoux 
en était seul porteur. 

Laoord maintient l'envoi de la somme aux mairies pour frais d'affiches indi- 
quant les lieux de vote. 

Laik)QUB dit que la légion réclame des explications de Gaudier et Andi- 
gnoux. 

BçnsSBAU a signé la note au 15' arpondissement dans la seule idée qu'il 
soutenait dfeux citoyens ayant engagé leur vie dans une révolution, conjointement 
.avec les membres du Comité central. 

< Laboqub dit qu 'Andignoux a refusé de rendre compte à la légion de l'argent 
eiz^oyé. Il a même froissé l'esprit des électeurs en acceptant des fonctions 
au ministère de la guerre. Les délégués de la légion, par le service actif qu'ils 
ont fait à l'Ecole militaire, n'ont pu avoir le temps nécessaire pour se mettre en 
rapport avec le Comité central. Ils ont pensé, alors que Cluseret est venu au 
Ministère de la guerre, qu'ils devaient se retirer. 

Ils ont réclamé contre Tarrestation de Castîoni ; Faltot, leur l*'' chef de légion, 
les a abandonné ; Bernier, le 2*, a été mis justement en suspicion ; Caries, le 
dernier, a été convaincu d'avoir dérobé des effets militaires. 

TouBNOis préférerait que des membres de la légion vinssent soutenir les 
allégations portées contre Gaudier et Andignoux. Il invoque un motif de con- 
venance. 

TotiBNOis relève contre Gaudier le fait de ne s'être jamais rendu aux convo- 
-eatioBS de la légion. Il ne prétend pas que Gaudier ait été mêlé aux agisse- 
ments d' Andignoux. 

TôVBNOis dit que si Castioni a manqué au Comité central, c'est par suite de 
Bon emprisonnement depuis trois semaines. Cette arrestation est du fait àe 
Cluseret qui aurait trouvé résistance de sa part. 

r' Laboqub dit que la Commune voit d'un mauvais œil la légion du 15» arron- 
dissement. 

Lacobd donne lecture d'une convocation adressée à Gaudier et Andignoux. 
' ' La réception des deux délégués du 15® arrondissement est admise à l'unani- 
mité. 

PfiUDHOMMB rend compte de sa mission au sujet de Ferrât. Il a trouvé le 

bataillon réuni, lequel n'admet pas que le reproche de réquisition soit fondé. 

Cinq lapins ont été pris pour vingt hommes ; personne n*a entendu Ferrât 

encourir le reproche d'insubordination; la généralité du bataillon lui est sym- 

- pathiqne et au besoin le renommerait. 

BouiT pense que le bataillon ne renommerait pas Ferrât; il avait un caractère 

'trop violent. 

Lacobd demande la rédaction d'une note à la cour martiale. 

Pbttdhomhb est d'avis d'une demande tendant à obtenir le solde des affiches^ 

' ^du 4^ numéro et des procès-verbaux d'élection. 

m. i" 



— tso — 

Bàrqud m peDi^e pas qu'ii&d décision puisse Ha^ prisd mm lit 9»és#iieÉ «lu 
citoyen Arnold. 

Laroqub demande si les délégués de la 17* légipn somt iihm»«« r^i^jf^ ^Hmpte 
de Tesprit de la légion qui ne receAAait nuUesNNit l» çtm^ié ^ntriU. 

BissoN, représentant le 17*,dit tue le chef dieiégic>B étant impesé pur <ilii9dret, 
ils ne peuvent le révoquer en présence des faits militaires 9iai«els ; plit^ éai4, il J 
«ura lieu d'figir dan^ un «eus plus féfU'if^fi rr-r II e^i^i^d^di» reps»^^ i ce 
chef de légion son action par trop commune avec la munieipalili^, 

1(AR0QU£ dit que la 47« l^ffs^ % eesammi^Bé a^eB i^ W^^mmin^vt^m Peur 
seignements sur l'organisation et protestant contre la nomination d'un.idl^4e 
légion étranger aux h^talilons, 

Baroud indique que, pour ne créer «ucufi «^afliÉ^ le eomit^^nl^ asdfiiM la 
nomination provisoire de chefs de légion, "befoçoiip de légiûii« le demandaîeiit 
ellas-méme. 

Laroqus revient mv le fr^nd désir d« 1^ de prooMar à ea réorgiiiHea- 
tion. 

Les citoyens Teuimeis et Laroque se retirent* 

Prudhûhhb donne lecture d'une protestation de la 1*7^ légion qui n'a p^ ^ftte 
admise à vérifier l'établissement des ambulafices ; son délégué n'a pu être mçn. 
Il informe que le docteur Biender est admis eamme «hirure^enrnajftr â^ la 
n« légion, 

Marceau donne des expUopttions sur la remise dô cette pièoe. 

Pbudhomms pense que la Commune se servira des eonseils d^ léfioo pour 
annuler l'autorité du Comité central; des intendances mêmes sont organisées an 
dehors du Comité central. 

Çaboud pense qu'en thèse générale nous peuvens poser en principe que nous 
Be venions être que le conseil de famille de la garde nationale et soutanipies 
droits. 

Les délégués du 11® arr4>ndi£sement (232^ bataillon) annoncent que le sous- 
comité de leur arrondissement prétend ne pas se subordonner au oonseil de 
légion. Ils réclament les cartes qui sont attribuées aux délégués. 

Baroud donne connaissance de la lettre de Moreau qui n'a pu voir encore 
Cluseret. 

Le citoyen Rousseau rédige une note adressée à la cour martiale relativement 
à Ferrât. 

Il est répondu aux citoyens du 11® arrondissement que les procès-verbaux de 
leurs élections n'étant pas en la possession du Comité central, il ne peut être fait 
droit à leur demande. 

Demande d'éclaircissement est faite relativement à leurs craintes d'arresta- 
tions. 

Lecture est faite de la lettre adressée à la cour martiale ; est jointe à cet 
envoi copie du procès-verbal du 80« bataillon. 



^wflttnwi 



~ 431 — 



Séance du "32 (wriL 



InTitatioa s^u citpjen Ghouteau d'assisteir régulièrement aux séances du 
Comité central. 

Lecture Qst f^te du procès-verbal de la 15® légion remplaçant Gaudîér et 
Acdignoux. 

Laçobd explique que la protestation adressée antérieurement au comité cen- 
tral ne relatait pas les faits allégués contre les citoyens Gaudîer et Andi-* 
gnpux. 

Lacobd vient, au nom du 3® arrondissement, protester contre un ordre signé 
Gouhier donnant» au nom du Comité central, ordre d'exécuter rigoureusement 
le décret de Cluseret. 

Le citoyen Vasseur,du 3« arrondissement, donne des explications sur ces faits; 
il se demande comment expliquer pe fait que les ordres dé Cluseret se trouvent 
signés par le Comité central? 

Peudhommk demande si Gouhier, resté au Ministère de la guerre, n'aurait pas 
signé au nom du comité central le projet d'organisation Mayer. Le comité cen- 
tral a été au ihinistère choisi par Cluseret comme contrôle. 

Baroud explique que la signature de Gouhier au nom du comité central ne 
viendrait que comme appui d^s actes de Cluseret. 

Lacobd s'étonne que les citoyens aient cru devoir s'adresser à la Commune et 
créer pour ainsi dire des dissensions entre le comité central et la Commune, 
alors qu'en présence des circonstances difdciles que nous traversons, l'union est 
des plus nécessaires. 

Pbudhommjb donne des explications sur la marche suivie par son bataillon 
poui Torganisation des compagnies de guerre. 

Baboud appuie de nouveau sur l'entente que le comité central tient à conservei 
avec la Commune. U insiste sur ce fait regrettable que l'incident ait été soumis 
& la Commune. 

Yasseub demande pourquoi le comité central n'a pas provoqué une assemblée 
générale à l'effet de rester en communion d'opinion aveo les électeurs^ 

BissoN demande si les bataillons représentent les citoyens, et $'iU sont 
représentés au comité central. U insiste sur la nécessité de convoquer les repré- 
sentants de cet arrondissement. 

Lacobd dit que les délégués nommés à l'effet de représenter l'arrondissement 
à la fédération ne s' étant pas présentés, il y aura ce soir réélection. 

CuMKT, délégué du 3® arrondissement, est introduit. 

Lacobd, sur Tàfifaîre du 15* arrondissement, dit que le comité central n'^pu 
juger cette affaire plus tôt, n'ayant aucune pièce en sa possession.' Il relève ce 
fait que les circonstances exceptionnelles ont parfaitement pu empêcher les 
citoyens Gaudier et Andignoux de rendre leurs comptes à la légion. L'affaire 
d'argent ne regarde qu' Andignoux* La légion a trois délégués au comité central. 



— «82 r- 

Gaudier. f: >1 

D*aprè8 la lettre deMopeâUvU est jj^nible qU'Andignottx ii*ait pu éirp fré^ 

"Téii»di»*kèbBÎ^dèaAWnftliiifeit^ :: j 

n insiste sur le maintien de Gaudierqui n*est pas oomiffomis dans Vafffifi^ 
diÉ»"tate«ini¥4s«léetd^te^^^^^ ••' - -^i. 

' ^ li' a )!iè!ttlairï[d ait* MiHiStère dés finances eommxinicB,iïoii de remploi qui 
devait être fait des^ 2^,000 'frà&ctoallotiée à chaqu;e^ arrondissements >«^.Y«di«49i 
fendît qééèes îé,W(Ffrair<« 'sôtiwetti^tAlqiiés d/o^^ Véiectiùn descmdi- 
dats sympathiques au Comité centrtil^'^ il pense ^u^Âhdigncmx n*ayaat 
jamais rendu' <Hnàpte dé ééàfànâii\ doii être exclu provisoirement du eotfiité 
'central:'- '• '-i - ■■^- ■ ■■■ ■■ - -■ ■ •■•.-•. ^ . .■ i . -.\u.. 

ÏAlI^^t (l^^'àrrhÂdissêment) peiisél^uê Gitudier n*ayan[t jamais réponda àox 
appels de sa légl^ti èsi Èôn^ldi^^pàr'élle^mme eomptomis dans les m8|aes 
Mis ;' ihtàà éMn ' atcm Irèprûcbe grâre ne petit être articulé centra, laiv 11 a 
soutenu^ A.ndignoux. li'&e feit-^àucnhé ob^ectiott :eontre lé maintienMie 
Ôiàniie^'i' &ifs' p6ù 3* d'éïégué; sorti de prfecm- anjotipd'tni, 

ve^ttt ptet'd?6 éi&pfàcè^snx comHd'centiral, il n^;f aurait pas lieu de passer outre 
à la révocation. ^ ..r;.-/; .^j; ■ . \„ -._;.■ v. v.^- n- 

' tiAdOBb âi{, 4^*e¥'hLbéeâèe"âédtit<^iis àuéune âéci- 

sion ce peut êti|;e prise; mais de toute manière les citoyens Tournais et Lerô^e 
doivent prèàdre ^iài^^sIiift^êWéi^âohtf'd centrai, étant i*^lidrement 






- • < .' -: 



élus. , ,* . . 

.Tak^7 s éjér^. con^^ lettre de Gaudiei^ l^nuonçànt à Castloài qulr lui 

rendra compiej alors 4ûe cW'compies devaient être tendus à là légion' elle- 
même. 






\ ^ . m. 



^I£|^pN| sur. \ffif , i^terifeliation de Tantôt, donne dés renseignements Strr la 
manière dont il a rendu compte, au sein .d^ sa légion/ de farte^taiion de 



i^ " -■-••- V .•«■,■.■■_:* ■ . , ■ , ■ . • .■■'■■'•.: •■"■>■; ■ - '. 






'«.' ^' ^ * 



Lecture d'une lettre de Morêau donnant des renseignements siir là note rç- 

tpxme$i4e fionbier^smr.scmabseace^ Il âeiuande s^il y a lieu de ëonêeryér la 
permanence au Ministère delà guerre. ,. .• • x .. 



•^*:-;6;: 



9^lWnM^^i9mmiV9if 9^^^i,lp:<>mi^ f^^^ Prisse continuer, à é^e reprS- 
■"^ W Hif«J*r« ^h<M^fT^yi4l M ui^e no^ pqnçljaan^t eu;cefie^^ r .,[, 
BiçsoN.dit que le départ du comité central duMinistère de la guerre vien^jifiat 
*»:^H%ftWBfe^^ç^)»Wïdsi» siyrgAa4is9pliîtifm du coipité pexit^çlj.,,. . ^,_ :^T'* 
Baboud insiste sur laBécessité de reconstituer laiédériation^ r r . , « --. v^ 
RoussifiAudit que, surJft^oanansaiiffâ/âetfaÀts.q^i^eulprovoqié npilrre.départ, 

^ -B«Mibîl^âMÉrdr4t«é ^Fé» iMKibres^: tve£ Mgisant pasirue de : rBntrepêit . slïWt 
révoqués. ' . / : i\ ■-> • ■ ^ •■; ;. ^ . > -. *: -; v b 

^^ïaiibtéïMlê^rilbrtâtf est^^sHeptée. r ' /; 

Lecture du procès-verbal du 3* arroBdtssetoent aûmmetni deux déléguée «u 
Comité celMm ^^^^-^- ^i> li^-i^i^'i s iv*«'2yc.:..:>I»/.i,;, ,voit rr^:- :': .i.-.^i} v:m^Ui 



léûéréS. ol.Oîhb'^;^ 

Lacord donne communica)iÂôs'dfuî?L6iot^dMi}ilfd^^ 

Rousseau est chargé de rédiger une note tendant.4£lf46tto^ jl9%|>Pl41^d^^f^ 
^<rfll«yments?4«rïBe<iiiWiîm«ad3!'p^^^ ^.^j^ ^-j^^^y, 

^âéhfidt êti5ef)verfié©^àt)^ft ©aissf d# la^!à*r^^ ,;x; vvV:;*5:i^-î^v^vv?. vV-^ 

BissoN annonce pour ce soir Télection d'un chef de légion par le 17«^.^et j 

^,exjaiiiuea«»i«sa0j|t^^t#^xi§1tf^a Jf^l^j^^^M '^, ^^ ^;r^,, ^^. 

ii ;rUoô»Dr«xpli«*f ffts^a^li n^ipin^tipii^îfi^jjfM^r^ ^e^^^le^^î léj^n^^^'t 

.t0UJ^i^îî5ftT^C|^t)l^Wi7%pt#ft^:^fl*^ yîJOflv^î^îî/^ îr. ,/., 

l;Tieodlî«l^e^lie©b^.ebfçÎJi§,'^Wî9ies4.^^ 

ne devant supporter aucun des frais actuels. , ,:'^ / > J i 

l,>?BiSSWHÇst5ç^4;^Tïaf .^d^ .JwrcAei^ )çan^ el; 



•àS 



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A < • 



contenter de la solde de garde national. ^ ' -> ^ . . . .. 



taires. 
taires. 




CUMST demande si des membres du comité ne peuvent faire fonction de' jéâré^ 




|)ération| 

^ ' ' j!LÙiK>VNAtiil'^bUhe' èoit^^ fô^l^^^ë^^a^gé^â^ttit^en 

dehors défàûtirtéûétà^'^UîmàM j^ l'^sl W^én«'p«i» m^^ M t^^m- 

rester au sein drf^ïttftLlti-'^e^kfàK^'^-''^'^'-'^ ^^ uji^icw^^^iml nuui i^^^,haî a^-j^njâl 

BAROUDlit unl^iaiCfilib^^iftA^èH^tes^miiiiiâ 
^ltti^slikit»ii^iitouàtesdei^DteBt%ttiatif&^^^ 
des gardes nationaux. ,âi>jupov j^ 

Lacobd lit une lettre adressée au efiid9À^d|^^9gt(^<>9j^§V9ff^^ 

BissON demande une note dans les journaux à l'appui de cette liKMpsPbci è.^^oQ 



*-> 



„ 134 — 

ÂUDOTNAUD demande la confirmation de Tafâche tendant à obtenir la noûii- 
nation des délégués pour les arrondissements non représentés au comité cen- 
tral. 

Rousseau donne lecture de la note à adresser aux journaux. Il insiste sur ce 
point que le comité peut subir une transformation complète, mais non pas 
disparaître. 

Lacord annonce que des arrondissements ont fait faire des cachets portant 
le timbre « Comité central. » 

CuMBT demanderait que le comité central provoquât une série de tim- 
bres uniformes dans chaque légion.* 

Lecture du procès-verbal. (Adoption.) 

Baboud donne lecture d'une demande d'enquête sur le înii argué par le 
Siècle de la reconstitution à Versailles de Tétat-major de la garde liatie^ 
nale. 

Lacobd fait demander des renseignements sur le nombre des délégués â ras- 
semblée générale. 

BissoN aurait iwulu que l'œuvre du journal fût continuée ; toutes les légions 
communiquant hiérarchiquement auraient parfaitement fait office de ktn^ 
ceur. 

CuMBT est du même avis. Il constate, conjointement avec Bisson, le grand 
désir que beaucoup de légions expriment d'être renseignées exactement sur les 
faits de chaque jour. 

BissoN demande la mise à Tordre du jour de la discussion de sa proposition 
tendant à obtenir l'approbation du comité central poar la nomination d'un ehef 
de bataillon délégué par ses collègues et la nomination d'un chef de l^en. 

Mabceau demande quelle sera la marche à suivre au cas où le chef de légioB, 
nommé par Cluseret, ne voudrait pas céder la place au chef de légion éhif 

BissoTT mentionne ce fait que Rossel ayan^ mécontenté sa léglcm, avaii été 
révoqué comme chef de légion. C'est en remplacement que Jadard a été 
nommé. 

Baboud fait remarquer que le caractère du chef de légion est devenu piÈfé^ 
jnent civil. 

BissoN affirme que les chefs de bataillon refusent de marcher sol^leifr étàfeB 
de Jaclard. 

Lacobd pense qu'une note doit être faite constataût le droit po*p la légion 
d'accepter ou de révoquer son chef de légion. 

Rousseau dit que, de droit, est réservée la nomination des chefs de légieis parr 
les arrondissements. 

FouGEBET dépose le rapport sur les renseignements obtenus parla déJégatien 
qui a fait l'enquête relativement à Ferrât. 

Lacobd fait lecture de la note autorisant le XVIP arrondissement à procé- 
der à l'élection d'un chef de légion. 

Il donne ensuite lecture d'un projet d'affiches tendant à obtenir la régalarî- 
sation des élections de la fédération. 

AuDOYNAUD demande que les convocations des cercles soient faites par l#s 
délégués de» compagnies. 



r- 135 — 

Roinsfi^viiiJ fait remarquer le grand esprit de modération oontenu dans le. 
projet de Lacord. 

Il est décidé que, conformément à la proposition Audojnaud, les légions se- 
ront invitées à envoyer leurs délégués au Comité central. 

■ rf-iiWiijt iTi" I >" ■ r I, ■! 



Sêcmce du 23 avril. 



frésidélit : eitayeii ToùBKtiis. 

létftuï'é du procêd-tertal. 

Bissc^ reùd compte de k réunion des chefs de/bâtaîrj'ôn de son arrondisse- 
ment. La légion procédera ce soir à la nomination de son chef. ** 

LAééé» a vu VéPllB, qui â affirmé Télection ée Jadlard. 

BissoN conteste ce dire. Roââel a été nommé réguUérétnent. Jtfclard a été 
pfé#é«Ft4 paf Oira^difi ; il à été admis inêralement par intérim. Il revient de 
Miivciaii 0ar le peu àê emawttm&vdé d'idées eiistsifi^t entre la légion efc 
Jaclard. 

imii àftÈfféê^ ^M U chef à» légioÉ du XX« arrondiasement a été nommé 
par les délégués de compagnie , et non conformément aux statuts de la fédéra- 
lilsn i îtàMil de àréH parB# du Comité dentrai? 

LMOHiy àepense pas qi(« le oeaséil de légioft iMse^ de droit partie d« 0cm 
mité «Hi«^« O^est lé «baf de b«tilifieâ,dbéisi9i(i^s«A»déléf^Qés, qui y eai seul 
admis. 

Bi08^ est du méste avis* 

Ramaj^eiaments soât f^ts au eitajen Delonry pour les efinria faità par lui eb 
province. 

OapfiOKi demande s'il est légal qu'il soit remplacé eomme chef de légion^ alors 
que, mis en prison, aucun fait a'a été allégué contre lai. 

MoïKiA» éemânde des veUseignaBients sur Matuscewitst, chef de la 20« légion ; 
mauvais renseignements seraient donnés sur lui. 

BouiT pense que Guérin, ancien chef de légion^ peut susciter desrédama- 
tiens. 

MottBAtt iasiste sur là néeersi^té» pour le Comité ceatral^ de se nettre de nou- 
veiHi aa relations d'idées aveo la garde nationale, da reprendre notre rôle révo- 
lutlfisnaire. Il réelasM* un contrôle pour la commune. Nous devons repoussât 
tout étaljHyk^emjsnt, d'oUgarchie. Nous devons refaire une assemblée générïlle, 
1^1 exposer no^ actes^ Iih faire comprendre qu'elle doit nous décerner un maur» 
jiati i^)re reconnaître par la Commune le droit de contrôle par le Comité 
central. L'administration est essentielle, et nous devons en exiger une réorgtt^ 
nisation complète. La Commune doit penser à enoercler Versailles dans le meu- 
IFCo^nt Révolutionnaire. Il revient de nouveau sur l'urgence de la fondation du 
^ournalf 



- ■* 



:-.;> 



HT 



— '136 — 

BoussEAU ffdt remarquer que la que3tioQ de dignité s*oppo66 à toute prés^nofi 
au ministère de la guerre des déléguas du Comité central. 

Mqekiu maintient Turgence de faire passer la question de dignité aprôft la 
question politique. La révolution s'en va par la guerre d'épuisement que nm^> 

so^te^o^8.. . -.:■.■..■; ■''■rr '.:,'■ ^h 

Lacord ne pense pas que quelque chose nous empêche d'avoir un bureau aui 
mi^iistèrei de la guerre» Il y a là une sourc^d'infonnations précieuses dont nOlis 
ne pouvons nous passer. Seulement, il réclame ;cliaque jour un rapport. âttoGoi: 

mitéoentral, . . ; ■_, .. .,...•<- :,■ «■; -^ :-,r:/ ■•:•:. ■•:\-.-..l 

1 JEIqussbau ne pense pas que Moreau puisse accepter dignement le r^e qui luHi 
est attribué au ministère. r -. . 

. Pbudhommb proteste oontr^ les membres du Comité central qui ont occulte 
des fonctions gouvernementales gans réclamer Tassentiment du Comité scentral» 
con.tr^rement au eitoyep MoreiiH t qui, ^ %mie^ ehc^s, a demandérapproba^ 
tion du Ctmité central. ?: 

:• tPj|imHOMMB insiste sni' le fait de savoir sic Horeau affirmera sa qualité ^e 
m^nstbre d%^<>}mté centrai. en tœ^Qfcifeoaistancec. ' >kJ^:3 

Moreau dit qu'il est du Comité central et pour la révolution; pai^ sa po^id&p 
il permettra au Comité central de: protestarcontre tons actes de' maisrvv^ 
orgp>nisation.'. •-.•:^; '• ; v>:^ -rr' -^ • -•:■■•_ ■.•.■;- o::/V^ 

jLfi^OB^ demande qu'une note soit adressée à la Commune tendant à BÏgdi^ 

l#r;lci mauvaise organisation de Cluseret* : / - t; 

<: Baboud pense que cette noté'serait retournée contre le Comité eenti^al,^'et' 

que la Commune n'en tomberait que plus fabilement dans les bras de Quseret* ' 

Uimaintient la néce^stité.de conserver un bureau au ministère de la guerre. H 

Castioni est également de cet avis. ^ ; >.• 

.;^usBBAU soutient la commission de la guerre qui, jugeant lii valeur de 
Claseret^&it demander le Comité central pour prendre la direction du mou*^^ 

Baroud fait remarquer que la nouvelle commission executive, sur laquée: 
repose les événements actuels, ne se réunit même pas. 

Rousseau, votant contr^^lemaintien.dKir.biireau, demande qu'il lui soit^bétié 
acte de sa protestation. ; - .; *^ 

Neuf voix maintien&i^t le bureaux . ^ •• -'.tiH. 

-Una<a»ntre. n. \ ..-j--.' :i": ..:::::.'> -'^ '■■r:-y} 

Lacobd donne l'avis que Tétat-major du 249® bataillon ne veut pas? ie eôtt-^ 
mettre au décret de Cluseret, et que ses officiers restent ^ans Ié0 o^mpagtolbs 
sédenjiaires» Lecture-, est faite d-une protestation envoyée^ta Comité central. : 

Prudhommb explique que le Comité a décidé en ce sens que tous dffieters,'àt<^- 
teints par le décret et passant âa^sles çon^pagaies de guerre^ y entrent â^l^tàt 
de simples giu:desr Les lardes qu'ils entraînent avec eux peuvent parfaitettreiit 
maintenir leurs grade?. . • -.A ^ .? 

Réponse en ce sens sera faite au chef de bataillon. ' > i' 

Castjoni demande deç édairçissemi^nts gur la loi relative aux €0]iqpag»ie& Ae 
guerre. Uluiest dpnnédesrenseigneme^nt^^^^ 



I : I 



tetaiUoa 6t qui ne trouyeraient pas place dans les compagnies dé guerre con- 
tribuent à la formation d'iin batailloii nouyéaù. 

Lecture^- faite d\in6 lettre du citoyënDélouiy; donnant aVIs qii'èh Vertu 
d'une déUbëriatîèfir prlëe par une àiwinBlëel dé- cîtoj^ns', îl'aWô dëcidô qu'envoi 
de délégués serait fait dans les arrondissements pour provoquer la lëvëe en 
masse; iHeiiia^deTenvbï dé délégués^ du Comité eent'ral; ^ 

11 est répondu qtié le Ckmiilë ôeirtM né p^t délègue^!' auèiln de ses membres; 
iLéonviendfaj^lildmëntde'lniadréiidei^des'r&ppo^ . - 

Lacobd, parlant sur Taffaire Andignoux, fait brièyement l'exposé ftes faits« 
H insiste fersQîeixlënt sur ce point qve lé délfbérartion actuelle né régarde que le 
Comité central jugeant un de ses membres. 

: ' Le Comité dentral reut eeulement jnget i^ imputations portées contré Audi- 
gnouTy et particulièrement l'acouSâtio»n d&manœuvréséiectojtobs tenliées au 
mejren.de f<md8^l6urnis pi^-ia mairie étiqull àùritit'employés^^ à un usage per- 
sonnel. " 'f ' - * . • 

oJli'dewiuiàe^^UdiCMttdierTéMeHdamrr^le àeinidu Comité eentndy-'TU la part 
active qu'il a prise depuis le l&manéans toiis les aotesgoùveniemientafiix^u 
Cf)^ité-oen|ra].^ ^ : ..:• :.■■.-. ri \;:-. •.■•:: 

oJ(?kvpxBB^éxidJqiie quetleamemtoetde la. 15^ légion 80ntvèn«FàrH6telHle« 
Ville et que chaque jour des renseignements leur ont été fournis. LHnseriptioâ 
d'Andignoux sur laûsteéleciofaleaurait étéfaite conjointement avec des mem- 
bres de la légion. Andignoux^se chargeant de tons les frids,devait rendre compte 
i^u Comité central* >-^ Castioni «rx(dique qa^Andignoux et Langioni faisaient des 
li,stes, sans prendre aucun souci dé là oonTenanca de leurs électeurs. 

RouBSBAU. demande rexelneion 'provisoire d'Andignéux, avec maintien de 
Qaudier jusqu^à l'assemblée générale. 

'Lacobd demande un vote fixant la situation acquise par Guudier et Andi- 
gnouxqui n'ont pas rendu.oompte.daremploi des fonda. 11 relate de nouveau les 
renseignements donnés par Yarlin sur le motif qui a £Etit allouer des fonds aux 

Le vote sur Gaudier esisnanimeTpburlè maintien. ^^ 
ô,IKQi&»JBur l».]kiâiptîé»â^A^ignei» . ^^ 

Gaudibb motive son abstention. ' 

BrssoN également, n'ayant pas entendu Andignbui B&ntenir ^à ^dse. 
Contre le maintien : Laroque, Prudhomme, Castioni^ Tournois, Oouhiér, 
■Reo^eaUi^'Bcftit^ Baroud;::'--:' ^' À'. .:.•':•■■•■:--■ r- '. ■ ^'^ 

j: Pp^ lemaiiàtieii t- aiieim bulletin. : < 

LiciOBD^ donne leoiuife^de la letti^' adressée Â-Andignotix pour l'informer de 
lai^lé<»9«Oft.da>(^lDitéfe0nsb^ ;-■ !^ = - • ^ ( ■ ; t:; -; : 

.r.Jt»Vjrdyit:dn^rappeUBla>aéd«lotf lù^^^^ W 

SiiM9SiW^.^^am^^ brièvetés ^ GiUrtiblfi^ette âéë^éxiAicatfoM^^ 

TouBNois et Laboqub expliquent que Castioni n'a été adÉis qu'à tïtré provi- 
soire envoyé parle Comité centèW;^ri > V -> ' '= ■ — --^ ' • ' ''" 

oLaoos^ ^ que rapport tf été liltf àûX^Mlté cënft^l de U ttâ^^ 
tntBwd0TEdoi«?ihihtab^ GiHitio^ èës fàiiè ; de là 

III. la 



— 138 — 

BÉM doute BOB arregrUtlon. En présence du désarroi, le Comité central tf a pas 
cru devoir protester, pensant qu'U convenait d'affirmer l'unité da commande- 

menU 
Gaôïioni dit qu'il a été accusé d'avoir dérobé des fonds, alors que la fausseté 

de wtie assertion a été prouvée. Il a conscience d'avoir rempli son devoir , fait 
réquisition de matériel et d'artillerie. >Quant au gaspillage, il proteste énergi- 
qoailient contre cette acouôfttion. Il dit que le citoyen Eudes peut affirmer que, 
sans la 15® légion, le fort de Vaaves aurait été pris, 
BouôSJBAV dit que Ga^tioBi aurait été arrêté comme réclamant Télargissement 

de Bergerei^ 

GouHiBB annonce que Bergeret a été relâché et siège à la Commune. 

IiAOOBi> demaBde si le Comité central doit demander enquête sur l'arresta- 
tion de Gaetioni^ 

liABOQUB pense que le Comité central n'a plus à s'en oceuper; c'est àtCastioni 
d'en référer à la Commune et de réclamer le droit de reprendre ses fonctions de 
chef de légion en provoquant un nouveau vote du conseil de légion. 

Castioni doit être prudent , étant toujours sous l'animadversion de Cluseret. 

Lacobd demande que le Comité central adresse une note à la commission de 
justiee demandant des explications sur les faits reprochés à Castioni, citoyen ar^ 
rêté et relasé sans qu'aucune instruction ait été faite. 

Laboqub voudrait que le Comité central engageât Castionî à agir avec oir- 
conspection^ 

Il est décidé que Castioni fera toutes les démarches nécessaires. 

Lacobd demande une réunion demain à dix heures pour la note à adresser & 
la Commune sur la mauvaise organisation de Guseret. 

BoussBAU remarque qu'une commission ayant droit de révocation fonctionse 
au ministère de la guerre. 

GrAUDiEB demande l'approbation parla Commune du droit de contrôle général 
sur toute l'administration. Il annonce que les gendarmes occupent l'île de Billan- 
court. 

GrOUHiEB pense que le Comité central étant en minorité, n'aura aucune in- 
fluence sur les décisions de la Commune. 

Lacobd a vu Briosne, qui lui a donné des renseignements sur le-titre de Comité 
central pris par la délégation des vingt arrondissements. — Briosne maintient 
le droit pouy cette délégation de conserver ce titre. 

Abnold demande si le Comité central n'accepterait pas la demande, àlaOom- 
mune, d'un crédit de 5,000 fr. sans indication d'émoluments, avec justification 
des frais. Il constate le fait que les agissements des divers comités d'arrondisse- 
ments et de légion sont imputés au Comité central par la Commune. 

liAOORD demande que la Commune reconnaisse le Comité central comme 
grand conseil de famille de la garde nationale. 

ÂBKOLD n est pas de cet avis. Nous ne relevons que de la garde nationale^ 

Lé citoyen Lotfiia doùne également connaissaùce au Comité central dé canons 
qui se trouvent abandonnés rue Parmentier. 



— 139 — 



Séance du 24 avril. 



TouBNOis, président, 

Lecfture du procès-verbal. — Adoption. 

Procès-verbal du III* arrondissement annonçant la révocation des citoyen^ 
Cumet et Fèvre et leur remplacement au Comité central par les citoyens B. l*a- 
côrd et Houzelot. 

Ces citoyens sont admis au Comité central àTunanîmité des votants. 

Le Peésidbnt donne lecture d'une protestation de la 17® légion, relative i, 
l'inexécution du décret d'appel aux armes ; mauvais armement^ insufSsance de 
distribution des vivres. 

Bapport à la Commission executive sur des faits constatés au boulevard pi- 
neau; les pièces d'artillerie ont été abandonnées par leurs servants. Arile-de4fi« 
grande-Jatte, le tir de la batterie d'Asnières étant insuffisant, il s'y est rendu et a 
trouvé également le personnel de cette batterie absent de son poste. /^ a constaté 
un grand relâchement sur toute la ligne et pense que des mesures énergiques 
doivent être prises à l'effet de réprimer ces faits déplorat)ies. 

Boursier réclamerait la suppression de la solde de 3 fr.. aux artilleur^. W 
demande aussi que les chefs de sections soient rétablis à l'effet de constituer ^ne 
sorte de police. 

Laboqub pense que la solde de 3 fr. nous a ramené beaucoup d'artilleurs '^ H 
croit Qice le motif dHvrognerie 'ne vient pas de là, la garcle naticmi^ éj^t 
passible du même reproche. Il constate qu'il a toujours trouvé l'artilleirieW^te 
à son poste, et que cette suppression jetterait une perturbation.- Il donjpi.e lecture 
des affiches apposées dans le 15^ à l'effet de rétablir ladiscij^Une, de su{iipriiaep 
l'ivrognerie. — Il veut retirer les armes aux gardes nationaux %ui en possèctoni 
en double et enfin provoquer l'inscription des gardes non encore portfe t\^ \s§ 
contrôles. — Boursier demande copie de l'affiche. 

BouBSiBB explique que la Commune trouve que laCoul! martiale va tf<^ loin 
dans ses arrêts, alors qu'il conviendrait, au contraire , qu# des ^rrôt& 9év<t?^ 
fussent rendus à V effet dHntimider les réfractaires, — Il donne dearenBeifiie- 
ments sur le Comité central d'artillerie qui n'est qu'une superfétatioB^ i^ devrait 
comprendre qu'il devrait faire fusion avec le Comité central. 

Laboqub explique que des batteries fédéréea ne valent j^m f^BWiaiiÉ^ViSBàm^ 
rite du Comité central d'artillerie. 

l^^ssoN dit que le 45* bastion 0si abandenaé ea ce mom^mii II ÏM^faki Mesmer 
de sa propre initiative. Il explique q^àe la municipalité est àain» riat<hfttlait dei 
faire arrêter le Conseil de légion du VU® arrondissement. Il craint ua confiiez 

BouBSiBBlit la lettre adressée précédemment à Clusevet» reMiveifieiità Fermât 
et la répanse faite par Çluseret alléguant qu'il n'a pas ciUsu^i^^er le membaw èm 
QeiiM QeAtral, mais bien le chef de oorps^ «- hiiccïfà dôi qx» ht réi^om» i» 
&mBB!^i est ^q^voque. 



— 1*0 — 

HoczBLOT demande comment nous pouvons contrôler les actes de la Guerre, 
étant absents du ministère. 
Rousseau pense également que notre place est au ministère de la Guerre. 

Il conviendrait donc d'informer Moreau, des désirs du Comité central d'obtenue 

/■.(,-.. . • ..■.■.•■.•■ 

Satisfaction de Cluseret. — Boursier n'admet pas qu'après satisfaction obt^na^ 
de Cluseret, nous puissions retourner au ministère de la Guerre. . 

Vu la présence d*Andîgnoux à la séance» Lacord lui donne avis de la décision 
prise par le Comité central, de l'exclure provisoirement, sauf appel. Il lui do]|ine 
connaissance des motifs qui ont guidé le Comité central dans cette décisioiu 

ÀNDieNOUx afûrme n*avoir jamais su que cette somme dût être portée à la 
municipalité. Il n'a pensé avoir à rendre compte qu'au Comité central» Il affir- 
me être prêt à rendre ses comptes, alors que le trésorier d^ la légion loi aura 
donné connaissance des dépenses faites par lui. 

' LAkOQûB donne des explications sur le trésorier delà légion dont les actes n^ 
seraient pas des plus nets, et qui, au surplus, n'a jamais parlé à là légion des. dé- 
^penses dont parle Andignoux. Il dii, en outre, que les délégués de compagnies 
demandent à toucher eux-mêmes les cotisations. — Rousseau affirme le yoie 
précédent qu'il a émis comme réprobation du fait d'avoir employé les 2b00 fr. 
à son usage personnel, et ensuite de n'en avoir rendu aucun compte. 
^ ' ToimNOife fait remarquer qu*Àndignoux figurait sur les deux bulletins ; le 
Conseil de légion demanderait comment ce faits'est produit, alors qu*aucune en- 
tente préalable n'avait eu lieu dans rarrondissement. 

Andignoux fait remarquer que J.-B. Clément se trouve dans le même cas. 

Laroque demande que la discussion ne continue pas, leur fonction de déléguée» 
du lô« arrondissement leur créant une position délicate. 

BouBSiBB aurait voulu savoir pourquoi Andignoux n'a pas rendu compte des 
2,000 francs. 

Andignoux dit qu'ayant reçu de l'argent très-tard, il a cru devoir parer au 
plus pressé en faisant d'abord les bulletins. 

Rousseau dit qu*il est nécessaire qu'Andignoux se rende devant le ConseU 
de sa légion. 

Tournois explique que la mairie n'a eu aucune somme en sa posse^o^. 

Andignoux n'est pas d'avis de se présenter au Conseil de légion dont il 
constate la partialité à son égard. 4- * 

Rousseau demande le vote sur le renvoi d' Andignoux devant la légion, 

A l'unanimité Andignoux est renvoyé devant ce Conseil. 

Chouteau fait une réclamation pour la paie des hommes attachés au service 
des écuries du Comité central. U demande une décision tout au moins pour les 
deux jours écoulés. 

Castioni est d'avis que les membres du Comité central, devant toujours être 
obligés de se rendre sur leslieux pourfaire enquête, ont besoin de chevaux à leur 

^sposition. , v* 

Laroque dit que les légions sont organisées et qu'elles ont toute ^ cavà|i^rie 
nécessaire à leurs besoins. A plus forte raison, le Comité central doitpil être or- 
ganisé d'une façon plus complète et obtenir des fonds pour subvenir à ses besoins. 
Boursier explique que la Commune a favorisé le déveïoppemeut des légions 



.j. t 



j 



— 141 — 

au détriment du Comité central, à cette seule fin d*annihiler le rôle du Comité 
cénti^L 

HouzE^LOT réclame la nécessité pour le Comité central de conserver ses che- 
vaux. V 

ItovsssAtT demanderait que**Ia cotisation meuBuelle fût exigée de çbaquç 
Compagnie* . . " 

Le caissier est autorisé à verser les 24 francs réclamés par Chouteau. / 

Lacobd demande l'exactitude aux séances. 

Les délégués du in« arrondissement, réclament des cartes justifiant de leui(» 
position de membres du Comité central. 

Ordre du jour de demain. 

' Komination de la Commission. 

■ .■•,'■ . •■ ■ ■ ■ ""1 

Lacobd écrit à Moreau pour qu'il se charge de robtention de laissez- passer. 

Lacobd lit la lettre de Frontier demandant allocation comme membre du 
Comité central pour le VIP arrondissement. 

Le citoyen n'ayant jamais figuré à THÔtel-de- Ville, il ne peut éti:e fait drpjjt 
àsàdeniandé. 

. ï^roppsition dé citoyens du 128^ bataillon, demandant que le ministère de la 
Gueî*ré se trouve subordonné au Comité central. 

Il est répondu que eette décision relève plus spécialement de la Commune, 



Sécmoe du 25 avril. 



I ■ 



TouBNOis, président. 
'" 'PatrDflÔMME donne connaissance de la position de Brin, qui se trouvait e^ 
^danger ^'arrestation. Cluseret est plus fort que jamais et jouit de toute laqon-- 
"iftaiice de la C%)mmurîé. Il fait ressortir, comme confirmation, les arrestati<5ns 4e 
Faltot, du Conseil de légion de la 1*^% 

Lai^OQus confirme pleinement ces renseignements. 
' Pbûdhomhb j^ense que le Comiité central doit faire attention à ne ce 
laisser entraîner à aucune provocation . 

RoûSSBÀTj'ne partage pas ces craintes. L'opinion publique ne considère plus 
Cluseret. — Le Comité central doit soutenir la Commune pour le principe ré* 
"volutiôâtiàire ; nous devons passer ce moment critique et attendre les prochai- 
nes élections; ' "['". r 

TouBNOis pense que le Comité central doit, avant tout, redevenir une force 
jBériëuse. '_/[.,///]_ . . ■- ^. ": .■ 

^ BbèziLOT demàûdé si le Conseil de légion doit contrôler lies actes du chef de 
légion. . - 

BoussBAO indique que, dans sa légion, le Conseil assiste à tous les rapports. 

TouBNOis pense que c'est affaire officieuse. Le Comité central, pouvoir non 
recon^iu, ne peut trancher ouvertement cette question. 



k. . i 



^•■^:--- ■ ■■-■• -■ V... J... ;..; - 






— 142 -- 

UQVn^Sf âesQMij^ »i h^ iélégué$ dtt Comité eeiàtral ofit ie droii àe fùvB d^ 
enquêtes aux avant-postes ? 

IiÀMi^cis a toujours £ait ce service ; il pense qu'il est du ressort du Comité 
central» d'agir en ce sens. 

¥m^DmoMMB dit que les délégués peuvent tout faire^ à condition de ne pas se 
présenter comme membres du Comité central. La Commune ajant favorisé le 
transfert dss pouvoir^ du Comité central aux légions, c'est donc au nom du Co- 
mité de légion que toutes les enquêtes doivent se faire. 

Laco&d é^uande la suite de la discussion. ^ 

Lecture de la lettre du citojen Rousseau, demandant Tadjonction du Comité 
] central à la Commission de ]a Guerre pour effectuer le contrôle de tout acte. 

Làcord a vu Arnold qui demanderait la rentrée du Comité central au nainis- 
tAred« la Guerre. 
L'envoi ^e cette lettre est décidé. 

Lacord annonce que les commandants delà 17% arrêtés ce matin, ont été 
relâchés. — Il demande Tenvoi d'un délégué du Comité central auprès de la 
Commune pour demander des explications. 

Lettre adressée à Arnold au nom du Comité central. 

Pbudhommb propose que tous les membres du Comité central soient invités à 
siéger; faute de ce, ils seront révoqués. 

Le citoyen Baroud s'excuse de ne pouvoir continuer à siéger. 

Les citoyens Lacord, Prudhomme, Tournois, Barond et B. Lacord sont 
nommés membres de la commission d'organisation. 

La première séance de cette commission aura lieu à huit heures. 
Le citoyen Brin, admis é^ la séance, donne divers renseignements. 

L'armement, pour Cluseret, ne consiste que dans un travail d'arquebusier; on 

ne peut délivrer d'armes que lorsqu'il s'en trouve; il ne s'inquiéta pas du 

nombre en magasin . Il constate l'impossibilité de délivrer deç armes. Cluseret 

ne l'ayant d'abord autorisé qu'à emmagasiner sans l'autoriser à faire empiète. 

Plus tard pouvoir lui a été donné de faire empiète ; il ma acheté SIS à 50,000 

en 1â jours. 

Il a pris toutes mesures pour que sa comptabilité puisse toujoursétreenrègle. 
Cluseret s'est alarmé de l'exagération du personnel de Brin ; il lui a défendu 
de délivrer aucune arme sans les signatures nécessaires. — Malgré ces ordres^ 
il n'en a pas moins pru devoir délivrer des armes, fait qui a motivé son mandat 
d'arrestation. Il a reçu, eu outre, un pouvoir pour l'équipement , ce qu'il na 
croit pas devoir accepter. 

Il donne des renseignements sur l'arrestation de Faltot. 

Les délégués du XYII* arrondissement, dont l'arrestation avait été annoncée, 
se présentent à la séance. 

Le citoyen Marceau donne des renseignements surla voie suivie dans son ar- 
restation et dans celle de ses collègues de la IT^égion. Il annonce que le oooh 
mandant Muley a été nommé chef de légion. 

L'arrestation a été faite suivant les ordres de Jaclard, avec approbation par 
Malon,au nom de la Commune. 



— 143 — 

Bf0«ON P698S qw U conflit est toujcHirs p^r^^fld&t. JadaPd (9t k ^^f df lé- 
gion nouvellement noroniié vont se trouver en présence. 

Un citoyen de la 17® légion vient anjioncer qu'à Neuilly le monde manque. 
Le 182® bataillon demande du renfort à cor et à eri. — Les yenudllàid 6é 
massent, remontent des batteries. — Il remet en même temps le procès-verbal 
d'élection du nouveau chef de légion de la 17®. 

n est décidé que ces renseignements seront eottttitiiif qués à la Oettttàmd^ 



La lettre suivante adressée par Rousseau à Arnold prouve à quel 
point étaient vives k cette époque les récriminjeitiops du Ck)itnité 
central contre la Commune. 

Paris, 27 avril 1871, 
Au Citoyen Arnold, membre de la Commission de la Querre. 

Citoyen, 

Un machiavélisme infernal cherche à jeter la division entre I0 Coqiité et I* 
Commune. 

J'ai sous les yeux un proeès-verbal du 17* qui est une véritable provocation. 

N'était la terrible situation dans laquelle nous nous trouvons, il n'y aurait 
qu'à hausser les épaules, où à se tenir le ventre de rire, à la lecture des expres- 
sions grotesquement autoritaires de ce procès-verbal. 

Les membres de la Commune qui l'ont signé, n'ont pas conscience de ce qu'ils 
ont fait; ils ne connaissent pas le premier mot des Statuts de là Fédération. 
Là garde nationale a fait la Révolution du 18 Mars pour avoir son entière 
automonie, elle entend la conserver. 

J'ai lu hier une note de vous qui invite le citoyen Jaclard à se présentera 
votre bureau. Dites, je vous prie, à ce citoyen, de la part du Comité, qu'il n'a 
été nommé qu'à titre provisoire; que le Conseil de légion du 17* use de son 
droit en provoquant une élection, et qu'il ferait beaucoup mieux de s'y sou- 
mettre, que de Vbuloir s'imposer par un petit brumaire. 

Ayez aussi l'obligeance de lui dire qu'il met trop de chefs de bataillon p^rmi . 
ses signataires ; les sédentaires n'ont pas de chefs de bataillon ; ils ont un capi- 
taine qui en fait l'office quand l'unique chef de bataillon est aux avant-postes; 
trop de boursouflure, trop de tam-tam dans ce factum, ce n'est pas démocra- 
tique. 

A vous, citoyen, qui êtes un des principaux promoteurs des Statuts delà 
Fédération, de les faire respecter à la lettre ; vous aurez fait acte de civisitne en 
empêchant un égorgement inévitable dans le W», 

A T0U9 fraternellement^ 



— 14* — 

La discipline de la garde nationale laissait beaucoup à désirer, 
Cluseret rendit les H et 16 avril les décrets suivants dont la minute 
existe au ministère de la Guerre. 



Considérant que les ennemis de la République tentent par tous les moyens de 
corrompre la garde nationale afin de vaincre par la démoralisation, ne pouvant 
y parvenir autrement. 

Considérant qu'il est entré tout récemment dans Paris une grande quantité 
d'argent uniquement employé en ce moment à détruire, par l'ivresse, les soldats 
invincibles du droit. 

Considérant que le gouvernement de Versailles se vante hautement d'avoir 
introduit dans les bataillons les plus dévouésîses plus détestables agents, repris 
de justice et agents de police, lesquels sont chargés d*y semer la discorde et 
l'insubordination. 

Considérant que sans discipline il ne peut y avoir de force militaire et sans 
unioti, de force politique ; que dès-lors il importe, toute affaire cessante, de 
mettre un à un état de choses qui met en péril notre victoire et le salut du 
peuple. 

Arrête : 

n sera immédiatement institué un conseil de guerre dans chaque légion, et un 
conseil disciplinaire 4ans chaque bataillon. 

Ces conseils de guerre seront composés de sept membres, savoir : 

Un officier supérieur, président. 

Deux ofûciers. 

Quatre sous-officiers ou gardes. 

Les membres des Conseils de guerre seront nommés par le ministre, sur la 
proposition du chef de légion. Ils seront constamment révocables par la com- 
mission executive, sur la proposition du ministre de la guerre. 

Les conseils de discipline seront composés de trois membres, dont un officier; ils 
sont nommés par le chef de bataillon sur la proposition des chefs de compagnie. 
— Le ministre de la guerre peut les casser et les faire changer. 

Seront justiciables des conseils de guerre et disciplinaires,* les gardes natio- 
naux de la légion et du bataillon. 

Le conseil de guerre prononcera toutes les peines en usage dans le code mili- 
taire, sauf celles que la situation de Paris assiégé ne permet pas d'appliquer. 

Le conseil disciplinaire pourra prononcer la prison depuis un jour jusqu'à 
trente. 

Tout officier peut prononcer de un à cinq jours d'emprisonnement, contre 
tout subordonné, mais il sera tenu de justifier immédiatement, devant le conseil 
disciplinaire, des motifs de la punition prononcée. 

Les sous-officiers peuvent prononcer de un à cinq jours de consigne et de tm 
à deux jours de prison, en se soumettant aux mêmes règles que celles pres- 
crites aux officiers* 



1* i 



les 2Ï heures, lequel sera envoyé chaque niatin àù rapport de la place. * 
^"^'CftcfyiBns, V6ti*é bravoure à sùïfisairiiment prouvé "qtiè "Versailles "né pouvait 
rien par la force, que votre vigilance déjoue aussi la- ruBB. .■-':■.':' - ;• ' ■ 

J'autorise chaque compagnie, bataillon ou légion, à faire sa propre police et à 
disposer sommairement de tout faux garde national introduit dans ses rangs 
pùuru^ bi»t coupable en le. déférant 'aijt^çoiiseîljdegaen'ei' - -- : 

,?r.QTuand xwus&isoûs face à Fe^iiejm c'eat bien lô,Da<rinfl; que nous nef soyons 
pas obligés de regarder en arrière. ■■..■■: t 

^jrl^e4'^ïie3?gi^, de. la sobriété, de lavigilenoe, et la Oommune est sauvée. 
^./ ||aris>- le lAayiil 1871, •,•■;.'■■. ■■ ...;.;'..■:•.■. .■■. ....... : ..■:..■:■■ ■■■'■■/■■ 

Le délégué à la guerre, 

."'^ ' Signé : E. Cluseret* 

jL^ prison militaire du ChercherMidiefitimise à la; disposition de la garde 
nationale. 



>• ' 



:::.'. ' .' "' . ' ^ «1 < >■' mil ,nwà m 



Eh présence de ?état d'indiscipline et de désorganisation où se trouve la 
garde nationale ; en présence de la nécessité d'agir rapidement et vigoureu- 
sement; ■ ' 

En présence de l'impossibilité de traduire devant les conseils de guerre de 
"të^àii qui n^ existent pas encore*/ des cas exceptionnels qui nécessitent une 
répression immédiate ; le délégué à là guerre demande à la Commission execu- 
tive, comme mesure indispensable de salut public, d'être autorisé à former une 
cour martiale sous sa présidence et composée dés membres ci-après. 

Le colonel Rossel, chef d'état-major de la guerre. 

Le colonel Henry, chef d'état-major de la place, 
^i' Lé colonel Razotja^ commandaiit deTécole militaire, 
-Lé lieutènatttcolotiel.. '....., sous-chef d'état-major du général Eudes. 

Le colonel Chardon, commandant militaire de la préfecture dé police. / 

•'Lé lieutenant Boursier, membre du' Ôoinitéceûtral. 

..••■ ■ ■■' 

-^Les peines capitales seront somnises à la sanction de la Commission exe- 
cutive, 

*^ En" cas d'èmpôchémeilt, le délégué à la guerre est autorisé à se faire rem-^ 
placer par son chef d'état-major. 
-'^-îiiô cour siégera tous les jours, (le l'esté de là lettré éàt illisible). 

,. '^ Le déléguée la guerrûf 

Signé : Cluserbt. 

' -'Oïl ôrganiisa rartîliérie par un décret en date du 19 avril- ajiaai? 

• ... ' ' . '■ 

^ •//■■ -j .' y . . • . .:..=;:..".; ^ ' • '' ■ ■■■■•- ■ ■ 

-■SO;-.:' '::\j- ' 'J ■ -■ ■••■■■ '"■.■.•—'■•■••• ^' • ■ ' ■• ■ • • _ " 

Lés chefs de légions feront appel au bon vouloir de tous lëi» aUdéâils 
m, 19 



— 146 — 

artilleurs et leâ engageront à se faire inscrire, chacun dans sa mairie, au bu- 
reau de la légion. (Ceci n'a pas été fait sufûsamment.) 

Tous les artilleurs qui ont appartenu, pendant le siège, aux batteries de ca- 
nonniers auxiliaires sont requis de se présenter dans leurs légions pour 8*7 faire 
inscrire. 

Les batteries composées de 1 capitaine, 1 lieutenant en premier, 1 lieutenant 
en second, i adjudant sous-offîcier, 1 maréchal des logis chef, 1 fourrier, 6 mai 
réchaux des logis, 10 brigadiers, 3 artificiers, 2 trompettes, 50 servants dont 
deux ouvriers de batterie, 42 conducteurs, 2 maréohaux-ferrants, 1 bourrelier, 
formeront la batterie de guerre. 

La batterie sédentaire se composera de 1 sous-lieutenant, 3 maréchaux des 
logis, 5 brigadiers, 1 artificier, 1 trompette, 19 servants dont 1 ouvrier de bat- 
terie, 12 conducteurs et 1 bourrelier. 

La batterie sédentaire formera le dépôt de la batterie de marche et sera seule 
chargée, en Tabsence de la portion de guerre, de la garde des parcs et des dé- 
pôts de munitions. 

Il y aura un chef d'escadron par légion, à moins que le nombre des batteries 
ne dépasse trois. Dans ce cas, il y aura 1 chef d*escadron par deux batteries et 
le plus âgé prendra le commandement de l'artillerie de la légion. 

Il aura sous ses ordres, comme petit état-major : X capitaine adjudant-major, 
2 adjudants, 1 fourrier d'ordre, 1 médecin-major et 1 niédecin aide-major par 
batterie. 

Il serait nécessaire d'avoir, si c'est possible, un vétérinaire par batterie. 

Chaque batterie fournira tous les jours, une situation de son effectif, en hommes 
et en chevaux. 

Une situation semblable sera fournie chaque jour par le chef d'escadron com- 
mandant Tartillerie de la légion. 

Aussitôt qu'une batterie sera organisée, elle sera dirigée au Champ-de-Mars, 
où elle sera exercée aux différentes manœuvres de l'artillerie, d'abord isolé- 
ment et ensuite aux évolutions de batteries attelées. 

Paris, le 19 avril 1871. 

Approuvé : 

Le délégué au ministère de la guerre^ 

Signé : Clusbret, 

En môme temps qu'il cherchait à rétablir la discipline dans les 
légions, Cluseret s'occupait d'imposer silence aux journaux. Voici 
la lettre autographe qu'il écrivait à Raoul Rîgault et qui a été con- 
servée. 

19 avril \m. 

Mon cher Rigault, 

Interdire absolument l'annonce du contenu des journaux par les crieurs. Ilg 
jettent Terreur par de fausses nouvelles. 



— 147 — 

Quant aux journaux qui répandent de fausses nouvelles, je vais prier la oom- 
mîssion executive de prendre des mesures à leur égard. 

Tâchez d'être un peu plu» rigoureux et tnoins arbitraire par le canal de vos 
commissaires de police, des galopins de 20 ani, comme celui de Montmartre» 

Signé : Cluserbt. 

La consommation des munitions était énorme. Cluseret, le 19 
avrils faisait afficher Tordre suivant: 

ORDRE. 

n $e fait depuis quelque temps une consommation ridicule de projectiles 
dans les forts. Celui de Vanves en a consommé à lui seul 16,000 . 

Outre l'inconvénient de brûler inutilement de la poudre, de dépenser en pure 
perte l'argent du peuple et de jeter la terreur dans les esprits, cette pratique 
nous couvre de ridicule aux yeux des hommes de guerre. 

Il n'y a que les poltrons qui soient assez peu maîtres de leur émotion pour ne 
pouvoir contrôler leurs actes. 

Le délégué à la guerre prévient les gardes nationaux et le commandant du 
fort de Vanves en particulier, qu'à l'avenir, il ne sera plus fait droit aux de- 
mandes de munitions au-delà du nombre de coups alloués à chaque fort. 

Le délégué à la guerre, 

G. Clusebet. 
Paris, 19 avril 1871, 

Envoyé à la commission executive avecpnère défaire afficher. 

Les réfractaires ne manquaient pas. Aussi, Cluseret adressait-il le 
21 avril aux délégués des municipalités la circulaire suivante : 

Le délégué à la guerre rappelle aux municipalités que leur mission dans 
l'organisation de la garde nationale, se borne à être arbitre en cas de conflit, à 
faire le recrutement conformément au recensement, et à opérer le désarmement 
des gardes réfractaires ou absents. 

J'attire toute Tattention des municipalités sur ce dernier point et je les engage 
à redoubler de sévérité et surtout d'esprit de méthode dans les recherche». 

On peut, d'après le recensement connaître chaque citoyen faisant partie de 1^ 
garde nationale. Il faut qu'il se présente ou.qu'on présente son arme. 

Si Tarme n'est pas présentée, il faut perquisitionnera maison et ppér^ pu^ 

p«aP9^v ^ 

Le délégué à la Guerre j 

Signé : B. Olvsbbit. 



— 148 — 

Le délégué du Comité central^ Baroud» écrivait de son côté aux 
chefs de légion : 

FÉDÉRATION REPUBLICAINE 

de la 

GARDE NATIONALE. , 

Comité central. 

Citoyen, 

Devant les plaintes nombreuses qui sont faites au sujet des réfractaires, il 
est urgent, pour faire cesser cet état de choses préjudiciable à la cause com- 
mune, de faire instituer dans Tarrondissement un conseil exécutif composé à& 
délégués de Légion, chargés de faire exécuter les décrets concernant les réf^ac- 
taires ; il y a urgence ; le salut de la cause en dépend ; deVinitiatiTé, encore de 
rinitiative. 

Pour le Comité central, 

Signé • Baroud. 

Cluseret adressait, le même jour, à un général, dont le nom n'est 
pas indiqué dans la minute de la leltrC) la recommandation suivante : 

Général, 

On se plaint généraleinent et spécialement à la Commune de votre État^Major 
général, trop somptueux et qui se montre sur le boulevard avec des cocottes , 
des voitures, etc., etc. 

Je vous prie de donner un vigoureux coup de balai à tout ce monde -là. 

Vous êtes compromis par eux, et, avec vous, moi et notre principe. 

Le délégué à la Guerre, 

Signé : E. Clusebet. 



A un autre général, qui, évidemment, était le commandant de la 
place, il écrivait : 

Mon cher général. 

Vu l'importance de votre commandement, il vous est impossible de vouô 
occuper du service intérieur de la place. J*aî besoin d'y mettre un administra- 
teur qui y soit. 

En conséquence, j'ai décidé les changements divers dont Tordre ci-joint vouv 
donnera la teneur. 



— 149 — 

Vos l)rillants services et votre énergie indomptable réclament autre chose 
qu'un poste sédentaire. 

Avez-vous reçu la pompe à pétrole ? Avez-vous des obus à pétrole? En voulez- 
vous pour vos petits mortiers? (le reste de la lettre est illisible),. 

Le délégué à la Guerre ^ 
Signé : E, Cluserbt. 

Cependant Cluseret, devenu suspect, était envoyé à Mazas. Le 
Comité centrai profita de cette occasion pour essayer de se débar- 
rasser de tout délégué, représentant le pouvoir exécutif au ministère 
de la Guerre. Le procès-verbal de la réunion du Comité central où 
celte question fut débattue n'a pas été retrouvé, mais il existe une 
copie authentique de la résolution prise à la suite de ce débat. Elle 
était formulée de la manière suivante : 

3 mai 1871. 
SALLE 

du • 

COMITÉ CKNTBAL. 

Dans sa séance d'hier, ayant dans son sein 15 chefs de légion, le Comité 
central de la garde nationale a pris, à l'unanimité, la résolution de présenter à 
la Commune l'adresse suivante : . 

Nous avons l'honneur de demander à la Commune, à partir de ce jour: 
1^ La suppression delà délégation à la Guerre. 

2*^ Son remplacement par le Comité central entier, chargé de l'administra- 
tion et du contrôlé de la garde nationale et de la défense. 



On se rappelle comment fut exploitée la découverte d'ossements 
dans l'église Saint-Laurent. Dans la lettre suivante, le commissaire 
Barret reproche aux membres de la Commune de ne pas faire assez 
de bruit de cette prétendue découverte. 

Citoyens, Pères conscrits, 

C'est par dévouement à la République que je vous signale quelques abus, avec 
prière d'en opérer la répression, après vous être assurés de la véracité de mes 
dires. 



• . 



Pour ce qui concerne les cadavres de l'église Saint^Laurent, il n^y a pas asfeg 



150 — 

de publicité sur ce fait monstrueux, nié pftr les botines femmes du quartier ; il 
faut autoriser les visites moyennant une légère rétribution, et faire un pett de 
bruit sur cette épouvantable découverte qui doit porter un coup terrible, si 
vous savea vous y prendre, à la superstition catholique. Vous feriez bien de 
faire sonder les autres églises de la Capitale, où vous ne manquerez pas de trou- 
ver de semblables éléments. 

Signé : Pierre Baret. 
Paris, 8 mai 1811. 



f Voici dans quels termes Eutles,Ciétnent et Ferré recommandaient 
un de leurs protégés le citoyen Boisson à Assi. 

VILLE DE PARIS. 

XVIII*' ArrontUssement. 
Mairie de la Butte-Montmartre. 

Citoyen Assi^ 

Prenez-moi vite le citoyen Boisson, il vous sera utile, c'est un vieux lutteur 
et un assassin de Montmartre. 
C'est tout dire. 
Salut et fraternité. 

Signé : J.-B. Clément. 
Paris, 5 mai 1871. 

Je recommande également mon ami Boisson à mon 
ami et collègue Assi. 

Paris, le 6 ms^i 1871. 

Signé : Th. Fkbré. 

Le citoyen Boisson est un solide patriote, je vous le recommande. 

Signé : Général Ë. Eudes. 
21 avril 71. 

Bue de Jean, 9, Montmartre. 

Signé : Boisson. 



Cependant Rossel avait remplacé Cluseret comme délégué à la 
Gaerret Voici quelques-unes de ses lettres : 



— 151 — 

Au colonel Brunel, commandant à Issy. 

' Citoyen Colonel, 

Conduisez quelques troupes au fort de Yanves, et examinez l'état de ce fort ; 
h&tez«-vou8 de dégager le parc des Fous qui est sur la gauche dlssj. 
2 mai 1871. 

Le délégué à la guerre, 

Signé : RossKL. 

P. S. Formez un conseil de guerre et fusillez tous ceux qui se rendent 
coupables de d'ésobéissance ou d'abandon de leur poste devant Tennemi. 

J'approuverai tout ce que vous ferez dans cet ordre d'idées, pourvu que 
VOUS y mettiez de l'énergie. 



3 mai 4871. 
Au citoyen Eudes, commandant supérieur du fort d'hsy. 

Citoyen Général, 

J*ai reçu dans la nuit, à THôtel-de- Ville, une lettre assez longue pottânl 
copie d'une dépêche adressée par vous au Comité de salut public. Je n'y re- 
marque qu'une seule ligne, c'est que le fort tient et tiendra, et je vous remercie 
pour cette ligne. Quant au reste de la dépêche, je vous ferai remarquer, 
d'abord, qu'il vaut«mieux, pour la prompte expédition des affaires et à tous les 
points de vue, adresser les dépêches directement à votre chef hiérarchique, 
plutôt qu'au Gouvernement; de plus, je remarque ce mot, que vous auriez mis» 
pour condition expresse de votre entrée au fort, l'arrestation de Wetzel, et que 
la non exécution de cette condition vous dégage de toute responsabilité. A ce 
sujet, je vous ferai remarquer que Wetzel est maintenant sous les ordres du 
général La Cécilia, lequel a des instructions particulières^ tant au sujet de 
Wetzel, 'qu'au sujet des opérations à entreprendre pour dégager le fort. Ces 
opérations i)euvent avoir plus d'un jour de durée. 

Je n'ai jamais entendu vous donner d'autre responsabilité que celle de la 
Conservation du fort même, indépendamment de toutes les opérations qui peu- 
vent ée faire à Te^^térieur ; considérez, en conséquence, que plus vous élèverez 
lé moral de votre garnison, plus vous la convaincrez que son fort a une certaine 
valeur défensive, plus nos opérations tendant à dégager ce fort auront de lati- 
tude, soit comme durée, soit comme distance; tandis que si nous sommes sous la 
crainte constante d'une évacuation du fort, par suite de démoralisation ou de 
terreur panique, nous voilà réduits à continuer les opérations qui se faisaient 
pendant le siège et depuis la révolution, c'est-à-dire à nous occuper d'urgence, 
précipitamment et d*une manière désordonnée, des opérations eo cours d'exécu- 
tion. 



— 152 — 

Au coDtraire, si vous admettez nettement que votre fort se défende tout seul, 
et que Tassaut ne sera pas donné ou sera repoussé victorieusement, vous donnez 
à La Cécilia le temps d^entreprendre des opérations plus sérieuses, plus efficaces, 
plus décisives que Texpulsion pure et simple de l'ennemi dlssy et du village. 

Je vous ai envoyé à plusieurs reprises des sacs à terre; je vous ai envoyé trois 
compagnies du génie ; je vous ai donné plein peuvoir pour acheter et requérir 
tout ce qui serait nécessaire à la défense ; je ce puis réellement pas en ce mo- 
ment-ci faire beaucoup plus, je vous envoie du tabac; je voudrais qu'il fût aussi 
facile de vous envoyer tout ce qui serait nécessaire au salut du pays. 

Salut et fraternité. 

Le délégué à la guerre. 

Signé : Rossbl. 



4 Mai. 
Citoyen commandant du fort de Vantes. 

Citoyen, 

Je vous envoie les réfractaires du 19« arrondissement. Vous les installerez 
dans les fossés de votre fort, — vous les nourrirez, — vous les ferez travailler, et 
vous leur imposerez la discipline la plus rigoureuse. Veillez surtout à ce qu'il 
n'y ait pas d'évasion. 

Salut et fraternité, 

Le délégué à la guerre. 

Signé : Rossel. 



5 Mai« 
Aux citoyens membres du Comité central. 

Citoyens, 

La formation rapide de la cavalerie est très-importante pour le succès de 
notre entreprise ; je pourrais disposer probablement de plusieurs milliers de 
chevaux, et il importe que le personnel qui doit les soigner soit prêt à l'avance. 
En conséquence Je vous invite à faire recruter, parmi les hommes de 19 à 40 ans 
et Iè§ volontaires, dans chaque arrondissement, tous les hommeç capables de 
bien tûoniQv à cheval, d'en former des pelotons de 55 hommes, et des esca- 
drons de 4 pelotons. 

SKl^t et fraternité, ■ 

. . .- : Le délégué à la guerre^ 

Signé : BossbL. 

. ■ \' ■ ' T ■ ■ ■ ■ ■■1 .>m n II ■ » ^ ■ T . „ a 



— 153 — 

5 Mai. 

Au citoyen Gois, rapporteur à la cour martiale. 

Citoyen, 

J*ai besoin d'organiser la répression : les prisons s*encombrent et ne se 
vicient pas ; voulez- vous être à la tête de la prévôté, — afin de pouvoir juçer 
vos détenus et de m'en débarrasser ? 

Salut et fraternité, 

Le délégué à la guerre, 

Signé : RosSBL. 



7 Mai. 
Au colonel Gois, rapporteur près de la cour martiale. 

Colonel, 

Je n'ai pas encore vu le rapport que vous adressez sur la réorganisation de 
la justice, mais j'ai en main votre lettre du 6, où vous vous plaignez du grand 
nombre de coquins inoffensifs qu'on vous adresse. Indiquez-moi un local, où 
pourront se faire les punitions disciplinaires, et en faveur duquel je vous 
débarrasserai de ce que vous appelez le détail. 

Je ne sais pas comment nous viendrons à bout d'organiser la répression ; 
personne ne veut mettre la main à la pâte, et au moment où il s'agit d'une 
exécution nécessaire, cbacun prend peur et parle de circo^istances atténuantes ; 
vous avez vu cela, aussi bien que moi. Si vous pouvez nous tirer de là, nous 
aurons sauvé une grande partie de nos affaires. 

Lorsque Danton disait qu'il valait mieux être guillotiné que guillotineur, il 
ne croyait plus à la chose publique. 

Salut et fraternité, 

Le délégué à la guerre. 

Signé: Bossel. 

Dans le bureau de Rossel on a retrouvé les rapports qui lui étaient 
journellement adressés ; quelques-uns sont intéressants. Nous en 
choisissons trois. 

Le premier n'est pas signé ; il est attribué à un colonel dont on 
croit avoir reconnu récriture, mais que nous ne pouvons pas nom- 
mer sur ce seul indice. 

Les deux autres émanent des directeurs du génie et de Tartillerie, 

m. 20 ' 



— 154 — 

I. 
Au POINT DE VUE MILITAIRE. 

Le nombre des troupes réunies autour de Versailles, s'élére, toutes armes 
comprises, à environ 130 à 140,000 hommes, malgré la convention avec la 
Prusse, qui n'en permutait que 40 mille. 

Ces troupes, ainsi que je l'ai constaté devisUy sont campées depuis Saint-Ger- 
main, au nord, jusqu'à Satory, Bue, et les Loges, au sud. 

Le point extrême que j'ai visité est, à droite, en regardamt Paris : Les 
Loges, l'Hôpital ; et à gauche : le Chesnay, Rocquencourt, Louveciennes, 
Bougival, la Malmaison, Rueil, Nanterre, Colojnbes, Gennevilliers et Villeneuve, 
la-Garenne, en face Saint-Denis. 

Je signale les camps de Satory, de Saint-Cyr, de Bougival, de la Malmaison 
de Rueil ; les avant-postes de Colombes et de Gennevilliers, sont fortement oc- 
cupés par toutes armes et surtout par l'artillerie. 

Je signale également une très-forte batterie de plus de 40 pièces de siège 
établie à Montretout contre Paris. "^ 

Sur la place d'Armes de Versailles, on compte 125 pièces de siège, des mitrail- 
leuses, de obusiers de campagnes à roues de fer et à un sewl cheval. 

D'après les renseignements fournis par plusieurs ofâciers et sous-ofâcierg, Une 
attaque de Paris est imminente sur trois points à la fois, mais une seulô «était 
sérieuse. 

ic Le bois de Boulogne ; 

2^ Saint-Ouen ; 

3<> Le Moulin-Saquet et Villejuif, ou peut-être la Seine entre les forts d'Ivry 
et de Charenton. 

On croit que la plus sérieuse aura lieu par ces derniers points, mais je ne 
l'affirme pas. 

Au moyen de ces attaques qui n'auraient pais lieu en même temps, mais ne 
seraient séparées que de quelques heures, on chercherait à diviser les troupes 
de la Commune, pour pousser à fond celle où il y aurait la moins de troupes de la 
Commune, 

Les hôpitaux et les ambulances de Versailles et des environs ne renferment 

guère, d'après les chiffre donnés par les chirurgiens, plus de 12 à 1,500 blessés. 

A Pontoise, il y a 4,000 Prussiens, 150 gendarmes et autant de sergents de ville. 

Néanmoins, quelques personnes de la ville et des villages environnants, tels 
que Cergy, Ennery et Osny, blâment Versailles et ne seraient pas éloignés de 
manifester pour la Commune, surtout si elles avaie>it la certitude dé Vaùelitmi 
de la conscription; mais ces personnes attendent un événement ifavorable pour 
sô montrer. - 

A Saint-Germain, Marly, Roquencourt et autres lieux, la irréfeèfecédeô^troupeé 
ferme les bouches, mais on parlé à mots couverts, et los attend; tin Héû leâ dé- 
ciderait. 

J'ai vu là, parmi les ouvriers surtout, d'assez bonnes dispositions en faveur 
de la Commune. 

A Satory éi environ, iBur la routa de Saint-Cyr, mémea obsérvatloHS. : 



— 155 — 

À fiôugival, Ruel, Nanterrè, des causeries plus intimes m*oiit révélé de très- 
feonues dispositions pour la Commune; mais là, comme ailleurs, oh attend, et, il 
faut bien le dire, ce n'est que l'argent qui décidera pour une diyersîon armée et 
effective; car la misère est grande, surtout parmi les ouvHers et leè petits culti- 
vateurs qui sont fatigués dé cet état de choses, et ne recùleçaient pàS, positù 
ponendis, à tirer quelques coups dé feu, en partiisans. 



2^ Au POINT DB VUE POLITIQUE 

L'événement qui domine tout, c'est Tultimatum signifié par Bismarck, et qui 
a déterminé lé voyage de J. Favre et de Pouyer-Quertier à Berlin. 

Je signale à Yersailles un commencement assez prononcé de réaction en fa- 
veur de la Commune, parmi quelques députés qui ne le disent pas, mais le don- 
nent assez à entendre dans Tintimité, parmi la bourgeoisie et dans l'armée. 

Dans la population, ce sont lés ouvriers surtout qui sont frappés de Ténergie 
de la défense de Paris. 

Dans la bourgeoisie, quelques personnes plus éclairées craignent que la 
Prusse s'annexe quelques uns des départements qu'elle occupe aujourd'hui; de là 
un commencement de déûance contre l'Assemblée. 

Ce courant d'idées aurait besoin d'être bien développé dans quelques jour- 
naux\ car on reproche à l'Assemblée de sacrifier la France à son intérêt per- 
sonnel, de ne pas assez se préoccuper de la Prusse, et trop d'elle-même. 

Quelques députés, quelques bourgeois blâment l'Assemblée, la trouvent trop 
réactionnaire et trop divisée, et ainsi que je viens de le dire, plus préoccupée 
d'elle-même que du départ des Prussiens. 

D'après le parti Thiers et les royalistes, qu'il ne faut pas confondre , car bien 
qu'unis en ce moment contre la Commune, ils sont entièrement séparés par 
leur» vues personnelles, Paris n'aurait plus que quelques jours pour se défenr- 
dre. 

L'armée versaillaise y entrerait en masse, et l'on déporterait toute la Gom- 
inune, le Comité, et tous les gardes armés indistinctement, pour purger défi' 
mtivemeni et une bonne fois ce Paris (disent-ils). 

Dans l'armée, la réaction commence aussi, bien qu'elle ne se manifeste pas 
aussi hautement, car l'espionnage y est fortement organisé, mais les motifs de 
cette réaction, sont : 

1<* La résistance énergique de Paris qui a été plus longue qu'on ne s'y atten- 
drit. 

%^ Le favoritisme: ^ui fait donner les gros grades à presque toutes les ctéature 
dô l'ôk-i-ettipërèur. 

Sn ni) Ofipij on ^émi enchanté de voir cette guerre cesser, et la sàdad^ 
siaÂifélilÂtmB venue du centre de la France, aurait une influence énorme sur 
rârfnëe. 

Conclusion. 

î)e toutes mes observations personnelles, de ce que j'ai vu et entendu, je suis 
fondé â éôMurô : 



— 156 — 

1* Que Paris doit déployer la plus grande énergie au point de vue militaire» 
tnais qu'il doit se défendre et non attaquer ; ce qui a Tair d*un paradoxe, mais 
ce que j'expliquerai très-facilement en quelques mots; la défense seule fera 
plus d'eflfet sur la campagne qu'une victoire; 

2* Que la Commune doit publier un manifeste plus clair, plus précis que celui 
quelle a publié tout récemment; que son programme, en un mot,doit être mieux 
définii et qu'elle explique mieux ses actes et leurs causes, ceci au point de vue de 
la France et des campagnes. 

3** Qu'au moyen de ce programme qu'elle fera publier, par tous les moyens 
possibles, les ballons et des émissaires actifs et intelligents, qui le feraient impri- 
mer eux-mêmes dans les villes, elle doit faire appel aux conseils municipaux de 
France pour déterminer une pression dans le sens de la dissolution de l'Assem- 
blée et de l'élection d*une Assemblée constituante, avec le programme ci-joint 
ou à peu près. 



II 

Rapport au Citoyen délégué à la Guerre. 



TRAVAUX DE DIRECTION DU GÉNIE. 



Direction de Paris. 

* 

Citoyen délégué, 

Lorsque j'eus l'honneur d'être appelé par vous à remplir les fonctions de 
directeur du génie, je me mis en mesure immédiatement de reconstituer ce ser- 
vice. Je ne retrouvai rien de l'ancienne organisation; agents civils et agents mi- 
litaires s'étaient dérobés à leurs devoirs envers la République. 

Convaincu de l'idée, que dans la situation pressante où nous nous trouvions, il 
fallait i^ller au plus près et au mieux, je me plaçai dans les attributions si diffi- 
ciles du corps du génie, et je fis appel, pour le reconstituer, aux ingénieurs an- 
ciensélèves des écoles spéciales et aux employés d'entreprises industrielles. 

Dans le choix des propositions de nomination, je n'ai eu qu'une visée,la capa- 
cité du citoyen. 

Après quatre jours de formation, ily eut dans chacune des sections de l'en- 
ceinte bastionnée et dans 5 forts, un état-major du génies composé d'ingénieurs 
militaires, de conducteurs et de piqueurs faisant exécuter les travauxde répara^ 
tionnécessaîres aux talus, épaulements, embrasures, plongées, casemates, etc.. 
essayant la surveillance et l'entretien des poudrières jusqu'à ce momentouverte^j, 
la plupart sans gardiens, et par suite, à la merci du premier venu qui en Q(^t 
forcé l'entrée. 

Après plusieurs jours de lutte contre des citoyen^, qui ignorant des attribua 
tions~0t desrôsponsabilité^ du service du génie, en violaient les consignes, le^ 



— 157 — 

ingénieurs militaires sont parvenus à établir lenrs bureaux, leurs magasins 
d'outils, à faire clôturer des poudrières ouvertes, à faire respecter les propriétés 
publiques de l'enceinte bastionnée, enfin, à rétablir dans leurs sectiohsle service 
du génie. 

Il y a actuellement chaque jour 1,200 ouvriers civils et militaires isolés en 
subsistance à Paris^ occupés ^oi^^les ordres des ingénieurs du génie, et sous la 
direction'des conducteurs et piqueurs du génie, aux travaux de mise en état des 
bastions et des forts. 

Le génie comprenant les difficultés de la défense, ne s'est pas tenu stricte- 
ment renfermé dans ses obligations définies ; il a procédé à Tarmement de 
certaines parties de Fenceinte et aux transports des poudres et munitions. 

L'activité la plus grande a été développée dans les sections de la partie Sud. 
Dans les forts, à une exception près, il en a toujours été de même. Cette excep- 
tion a tenu à la difficulté de faire comprendre au citoyen commandant d'un fort, 
la nature de la fonction des ingénieurs militaires. 

Si le génie n'avait pas eu à sortir des travaux qu'il doit faire, pour en effec- 
tuer qui ne sont pas de son ressort, la mise en état de l'enceinte bastionnée et 
des forts du Sud, serait au complet et il procéderait déjà à des défenses «upplé« 
mentaires. . - 

Le bataillon du génie de 1,200 hommes est composé avec soin de : 

Neuf compagnies de sapeurs mineurs; 

Une compagnie de sapeurs conducteurs, est casernée avenue Lowendal, aux 
ordres du directeur colonel du génie. 

Ce bataillon a : 

Trois compagnies cantonnées dans les forts du Sud: 
Une à Tarmée du général Dombrowski. 

Une aux travaux de défense des portes Maillot^ Dauphine et des Ternes. 
Une aux casernements du Champ-de-Mars. 
Deux aux travaux militaires qui se font au pont de Clichj. 
La 9* compagnie est disséminée par sections de sapeurs mineurs sur divers 
points du périmètre attaqué. 

Une section de dynamiteurs, composée de vingt-six hommes, est en ce moment 
au corps d'opération du général Dombrowski. 

Le personnel des ingénieurs militaires attachés à la direction du génie se com« 
pose de 4 ingénieurs : 

Un de ces ingénieurs est auprès du général Dombrowski. 

Un autre à l'inspection et à la rédaction des projets de défense. 

Deux sont, en ce moment, au pont de Clichy, dirigeant la construction d*une 
lunette sur la culée du pont (rive droite), et de tranchées du côté de Sàint^ 
Ouen, en raccordement avec la porte deSaint-Ôuen. 

Parmi les travaux exécutés par le génie jusqu'à ce jour, 

Je citerai: -■ '""""'"[.'...''■.: 

!• LeÉ réparations dans les forts dlssy, Vanves, Bicêtre, lyry et Vincènne». 
2* Les réparations de la redoute des Hautes-Bruyères; 



— 158 — 

âo La barricade de Villejuif ; 

4" La batterie du Trocadéro ; 

50 Le fossé de la Demi-Lune à la Porte Maillot, et son raccordement avec le 
fossé de Tenceinte bastionnée; 

6« La batterie du Pont de Clichy et des tranchées de la plaine entre Saint- 
Ouen et Clichy; 

Tf*» L'entretien et la réparation de Tenceinte bastionnée ; 

8® L'installation de pièces d'artillerie dans divers bastions, notamment dans 
ceux du Point-du-Jour. 

9® Les clôtures des sorties des chemins de fer de Sceaux et Ouest ceinture. 

Deux ingénieurs militaires sont attachés aux campements du Champ-de-Mars 
et du camp Wagram. 

Un troisième est chargé de la surveillance et de l'entretien des casernements 
de la garde nationale et des soldats isolés aux casernes de la Nouvelle-France, 
du Château-d'Eau et du faubourg du Temple. 

J'ai installé, après avoir pris vos ordres à ce sujet, un bureau de défense et 
d'armement j qui s'occupe : 

1° De l'examen des inventions concernant la Guerre ; 
2** De la transformation des armes ; 
3» Du service et de la distribution des poudres ; 
4** De la fabrication des poudres et de la dynamite ; 

5® De la garde, surveillance et emploi de la dynamite, et de la direction da| 
dynamiteurs; 
6** De la visite et de l'armement des bastions et forts ; 
7® De la surveillance des carrières et catacombes. 

Ce bureau m'a déjà rendu de grands services par ses rapports sur : 

L'état des carrières et catacombes qui sillonnent le sous-sol de la rive gauche 
de la Seine. 

La fabrication, l'entretien et l'emploi des divers matières détonantes que le 
génie emploie pour le service de la R^ublique, etc. 

Je vous prie, citoyen général, d'excuser la brièveté de ce rapport, j'aurai 
l'honneur de vous en adresser un second plus complet sous peu de jours. 

Recevez, citoyen général, l'assurance de mon respect et de mon dévouement 
à la République. 

Le colonel directeur du génie. 
Signé : Ed. Rosblli-Mollbt, 

Paris, le 25 avril ISTfl. 



~ 159 — 

III 

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. 

LIBEETB. — ÉGALITÉ. — SOLIDABlrf. 



Raçport du Comité central d'artillerie adressé aux membres de la Com^ 
mune, au Comité de salut public et au Délégué à la Guerre. 

L'organfeation et la direction de Tartillerie, au point de vue militaire, doi- 
vent être en rapport avec les principes révolutionnaires dont la Commune est 
l'expression. 

Les conversions politiques sont rarement sincères ; aussi la garde nationale, 
artillerie comme infanterie, ne doit être que sous le contrôle de ses élus. 

L'artillerie a nommé, sa commission civile désignée sous le titre de Comité 
d'artillerie. 

Issu du suffrage universel et, par conséquent, représentant l'élément civil 
dans toute sa plénitude, il entra^ comme vous le savez, à l'Hotel-de- Ville le 
18 mars. 

Il ne rappelle pas les difficultés qu'il éprouva d'abord pour parvenir à com- 
pléter la fusion entre le corps d'artillerie auxiliaire et l'ancienne artillerie 
(dite Schœlcher). A travers les entraves suscitées toujours par les ennemis de 
la Révolution, il parvint à former un cadre imposant qui s'est accru tous les 
jours et dont le chiffre atteint aujourd'hui 5,445 artilleurs. 

Il organisa la défense, nulle alors, et put se dire : « à moi appartient la 
« pensée heureuse d'avoir donné à la Commune l'artillerie dont elle avait 
a besoin. » 

Quand les assassins de Versailles s'avancèrent sur Paris, le premier encore, 
le Comité mit à la disposition de la défense le personnel, le matériel et les 
munitions dont, par un surcroît de prudence que l'on apprécia en ce moment, 
il pouvait disposer. ^ 

Les membres de la Commission executive le comprirent si bien que, le voyant 
en permanence ^uit et jour à l'Hôtel-de-Ville, accompagnant les homnie? aux 
endroits attaqués, apportant les munitions nécessaires, ils consacrèrent son 
existence en approuvant une demande de décret signée des citoyens Taillant, 
F. Pyat et Tridon. 

Le 30 mars, transporté au ministère sur la demande du délégué Cluseret, il 
ne tarda pas à s'apercevoir que ses travaux étaient toujours entravés, et qu'au 
lieu de se servir de lui comme d'un directeur nécessaire de la défense, on cher- 
chait à lui substituer un corps d'agents galonnés, traîneurs de sabre, incapables, 
nommés d'un trait de plume par la toute puissance d'un général ou d'un colonel 
d'Etat-Major. 

La dictature Rossel vint après, continua et acheva presque l'œuvre qu'il 
avait commencée sous son prédécesseur. 

Du reste, il ne pouvait en être autrement. Les citoyens Cluseret et Rossel, 



— lee — 

■ ■ . » 
imbus déjà de Tesprit militaire, avaient été installés en dehors de tout prin- 
cipe révolutionnsare , au tninistète de la guerj^e et investis^ dé pouvoir^ dis** 
crétionnaires. ... 

Fidèle à son devoir, soucieux surtout de l'avenir de la Révolution pour la- 
quelle il n*a cessé de, lutter et à laquelle son dévouement est acquis, il s'adresse 
à vous et 'vous dit: «Tout ce qui a été fait en|dehors de lui, et sans lui, a été mal 
fait, la réaction a envahi les couloirs et les bureaux, la trahison a pris posses- 
sion des commandements. *-- Il faut de l'énergie pour sauver encore la position 
compromise ; il en faut^ et pour cela il signale dans la note ci-jointe les traîtres 
auxquels est confiée l'artillerie de la Commune, f» 

 l'Ecole militaire, il y a un état-major composé de tous les gradés de la rue 
de Valois qui ont suffisamment montré, sous le gouvernement du 4 septembre, 
qu'ils avaient plus peur de la Révolution que de la capitulation honteuse de 
Paris qu'ils ont provoquée. 

Chez eux, tout principe républicain est banni; ils ne peuvent donc servir la 
Commune. 

Cet état-major aussi coûteux qu'inutile doit être supprimé. 

La Commune, responsable devant ses électeurs et devant l'histoire^ ne peut 
laisser continuer ces épouvantables trahisons ; elle doit faire justice, et par des 
actes énergiques, ranimer le courage de ses défenseurs et porter la terreur chez 
les traîtres encore cachés. 

Il en est temps. 

Le Comité d'artillerie, fort de lui-même, ne vient pas solliciter un pouvoir 
discrétionnaire ou le remplacement des créatures par des créatures ; mais en 
vertu des principes démocratiques et révolutionnaires, il veut remplir, d'accord 
avec la Commune, en travaillant avec le Comité central, la mission qui lui a 
été confiée par ses électeurs. 

Aujourd'hui, au moment où le danger devient pressant, à Theure des grandes 
résolutions et des actes énergiques, le Comité d'artillerie, fidèle aux principe^ 
de notre splendide Révolution, vient encore se mettre â côté de la Commune 
pour la sauvegarder et mettre la force au service du droit. 

Sûr de lui-même, il garantit ses actes, et attend avec confiance les pouvoirs 
nécessaires pour continuer son œuvre et la mener à bonne fin. 

Vive la Commune ! Vive la République démocratique et sociale ! 

Signé .• A Rastoul, J. Lefol, E. Cakl, Kufneb, 
L. Fbrlbt, a. Dubst, Belot, Dbseicouet, M. J. 
Olivier, Dumont, Jacquet, Lambert, A. Bernard, 
Ceytairb, F. Faust, A. Pivaud, Dupont, Alexandre 
Devé, Frion, Hug, Journault (Jeune), Dellot, 
Ph. Chautard, L. Milet, J. Retteler, Sigon- 

NAUD. 



Le eomitô d'artillerie remettait à la même époque au nouveau 



— 161 -' 

délégué un état du matériel existant dans Paris le i'^ mai e^ dé 
couvert f disait-il, par ses soins. (Voir ci-contre). 



m. 



Sf 



162 — 



MINISTÈRE 

DK LA GUERRE. 



Au citoyen AVRIAL, membre de la Conwnm 

ÉTAT DU MATÉRIEL EXIST^ 

■ 

Ce matériel existant dans Paris a été découvert par les $c^ 



ENDROITS 

ou SB TROUVE LE HATIÊRIEL. 



Disponible : 

Hôtel-de-Ville 

Rue des Rosiers (parc.barn, etc). 
Place de la mairie (Montmartre) . . 
Fort de Vincennee (remparts et 

magasins) 

Parc Baffroy 

Batterie basse, place Saint-Pierre 

(Montmartre) 

Cartoucherie de Vanves 

Perrin, faubourg Saint-Antoine.. 
Lecouteux, rue Oberkampf, 74. . 
AlericetG«, id. 84.. 

Palais-Royal 

Parc du Ghâlet (Ménilmontant) . . 
Parc de la Réunion , id, 

Piet, rue Neuve-Popincourt 

Ancien 9® secteur (sans affûts) . . 
Ecole militaire et Champ de Mars 

Panthéon v 

Square du Temple 

Invalides 

Saint-Thomas-d'Aqùin 

Parc Wagram^ ; 

Place dltalie 

Moulin à la Galette 

Marché Saint-Martin 



CANONS RAYÉS DE . 



30 



Totaux, 



En service : 



Dans les forts 

Sur les bastions.... 
Aux postes avancés 



Totaux. 



1 

10 



16 



24 



12 
plice. 



1 
1 

3 
25 



13 



50 



76 



76 



A 

9 

4 

30 
3 

2 



2 
3 



56 



12 



20 

30 

9 



59 



4 
camp. 



9 
7 
1 



17 



4 
1 

2 

23 



2 



4 

DOBl 



CANONS 

LISSES 



6 



2 

laQi 
alTù'i. 



36 



1 
4 
\ 



6 



24 



31 



» 



16 



12 
canooi 
Ibuf. 



OBUsim 

DE 



22* 



31 



10 



» 



38 



32 
5 



37 



13 



23 



» 



16* 



mortiers' 'i 



32C 



18 



4 

Umn 

tél. 



22 



6 



8 



8 



27c 



12 



15 



, 



22^ 



27 



35 



w 163 



5feK»* général du matériel de tdrtillêrie. 



fS, PARIS AU 1« MAI 1871. 

Commission du matériel dû Comité Central i^ûrtilleHe. 



E 


ORONS 


1 

GiUfONS 


■ 

OBUSIËRS DE 


Mortieri 


MiTRAILLfiÛSÉg 


ilJGitiNlIES 






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à 












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irtisRtâtieHs. 


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1 


lisses. 


TOTOnt. 


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YarraL 


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1 




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1 

1 

1 


2 




12 

21 
1 








6 
2 


5 

15 


2 


12 


2 

13 


1 


48 

117 

18 


Montmartre 
entier (les 
Buttes). 




« 






1 


4 


2 


3 
6 






13 






138 

39 

52 

7 








3 


15 
1 








Mléa. 

1 




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5 




2 


11 

43 
7 
1 
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16 
6 
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9 



~ 104 — 

Observations de la commission du matériel du comité central 

de Tartillerie. 

■ ■ ■ i' ;f- 

Si Tétat €i-eontre pèche par quelques petites inexactitude^, la faute 'ônlest 
prîncipalemant aux chefs de légions qui ont opéré et qui opèrent, de leur auio^ 
rite privée. et à chaque instant, des mutations dans le matérieL .' * 

Déplus, la commifisièn a demandé, depuis longtemps, que le matériel t&t 
réuni sur un ou plusieurs points et confié à la garde d'agents responsables. Il 
n'a pas été donné suite à cette demande. 

Enfin, tous les membres de la commission sont prêts, sut< un ordre qui 
établisse leur mandat, d'aller jusque sous le feu de Tennémi) continuer les re- 
cherches, qui leur ont déjà mis en main un miEttériel formidable relativement. au 
point de départ. 

Paris, le 3 mai 1811, 

Les délégués à la commission du mxitériel du comité 

central de r artillerie y 

Signé: Jules B.. ....... Signé : C. C. . ., 

Signé :V , Signé: F...., 

Signé :C 



Oh sait qu'après rarréstation deCluseret, le Comité central 8*ém- 
para de radministratioii de la Guerre ; voici dans quels termes îï 
annonça sa prise de possession du pouvoir. " 

• .> ' •• • . :'.' ', '■ .,1 

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE 

LIBBBTÊ — iOAMTÉ — FBATBBNIti 

Commune de Paris 

ADMINISTRATION DE LA GUERRE. 



Citoyens 

Le Comité central; en prenant Fadministration de la guerre, sort de son rôlcr ; 
mais il a le devoir de ne pas laisser succomber cette réyolution du 18 Mars, 
qu'il a faite si belle. Il faut qu'elle triomphe ; ellb tbighpheba.* 

Résolu à introduire Tordre, la justice, la régularité dans les distributions et 
les tours de service, il brisera impitoyablement toutes les résistances pour 
Jmprimer{>ai!toiitra«tivité la plus grande. . -ï 

Il comprend que li^ société étant attaquée, tous, les mçin.bres «ont solididres et 
que nul ne peut impunément se soustraire à la défense', lï devient de son detpir 
de prendre sans faiblesse les mesures exigées par les circonstances. 



.ut 1.J 



IX ei^tead mettire fla mx tif»^en^enta, vaiû|[jf ^ lea mftuyj^is; jroulpii:^ faire 
cesser les compétitions, et tomber les obstacles résultant de Tignorance et de 
l'incapacité ou habilement suscités par la réaction. 

U ne demanda au^c citoyens de Paris qu'un peu de patience, et la défense 
va reoeroir une irrésistible impulsion. 

Citoyens, rappelonsrnous les immortels défenseurs de la grande révolution • 
Sans pàiQcj pieds njia, dans la neige, ils combattaient et remportaient des vic- 
toires. —r Dans d^s cQnditipns meilleures, serions-nous donc moins valeureux? 

Méprisons les récriminations des lâches et des traîtres ; soyons stoïques ; que 
diraient nos enfants, si nous les rendions esclaves ? 

;: Nos enfants seront libres, car nous maintiendrons la république et la Com^- 
mune> et rhumanité nous devra son amélioration et son. indépendance. 

Vive la Commune ! Vive la République / 

Par délégation : 

La commissim d'organisation : 
Signé : Bouit, Bakoud, L. Boursîêb, L. Laoord, Tournois^ 
9 Mai 1811. 



NéaBmoins le Comité ceotral ne prétendait pas s'immiscer dans 
Jjo cocQmandement des opérations militaires. 

Bouit écrivait, en eft'et, le 10 mai, la circulaire suivante aux chefs 
de bataillons de la gardo nationale. 



"-'-''-* j "^ — " ^ — — o — ._.-__ — _ .--- _- -_ — _ 

triomphe de Ta révolution du 18 mars, Font ^déterminé à prendre une 
dans Tadministration, sans toutefois s'immiscer en' rien dans le comE 



Le Comité central^ étant le^raud conseil de famille de la Garde nationale, a 
pour mission de sauvegarder les intérêts généraux de la garde nationale. 11 doit 
donc être, avant tout, le conseil deTlgilanoe et de contrôle, politique et adminis- 
tratif; seules, les circonstances graves où nous sommes et le désir d assurer le 

part active 
commandement 
militaire. 

Les conseils de légion, de bataillon et de compagnie^ étant institués suivant 
les statuts de la fédération pour concourir au même but, ne doivent en 
auèûn cas apporter d'entraves à Taccompllssementdes ordres émanant de^ chefs 
militaires; car de Tetécution rapide d'un ordre dépend souvent le succès d'une * 
entreprise. . r . 



De la cellule de Mazâs où il était enfermé, Gluserel adressait, le 
'5 iiïalj à I9 Çopimurie lé rapport suivant sur la reprise du fort 
dlssy ; . 



— t66 — 

Citoyens, 

Conformément à votre désir , je vous adressa le rapport de ce ^ui s'est cassé 
au fort d'Jssjr. 

Le vendredi 28 avril, en compagnie du directeur dû génie, je fus visiter les 
forts de Vanves et d'Issy afin de m'assurer de leur état et de leurs besoins. 

Le fort d'Issy recevait le feu de trois côtés différents, maïs ce feu remuait de 
la terre e^j démontaii quelques pièces , voilà tout. Les casemates et Jès revête- 
ments en 'maçonnerie étaient intacts, sauf une vieille brècïie faite par les ï^rus- 
siens. Bref, le fort était très-tenahle. 

Mégy, ainsi que Je reste de la garnison, était dans un excellent esprit. 

Jte me ^s présenter la situation des munitions; elle était plus (jue suffisante ; 
il y avait 1,700 coups de 1 entre autres, que je complétai à ^,000, et il y avait 
en outfe plus d'un millier de coups d'autres calibres. 

Je donnai un bon pour 150 tonneaux vides afin de gabionner, et portai de une 
et demie à trois le nombre de compagnies du génie chargées des réparations es- 
sentielles. 

•Te dois avouer que ce travail était des plus dangereux et ne pouvait s'exécu- 
ter que de nuit, mais il n'était pas inàispé'iibàble pour tenir dans le fort. 

Ce môme jour, j'assistai aux preniiers travaux d'une batterie nouvelle des- 
tinée à enfiler les Moulineaux et à empêcher un mouvement tournant parla ri- 
vière. 

Tout le monde, je le répète, était content, et rien ne pouvt^t mê fajre suppo- 
ser une catastrophe. 

J'envoyai, en outre, des renforts à Issy, quoique la garnison îîiiplus que suffi- 
sante. 

C'est un malheur, et Un grand malheur, malheur dont la responsabilité in- 
combe à chaque membre de la Commune, de perdre le sang-froid, et d'appuyer 
les réclamations du premier officier venu demandant des renforts. Cela me re- 
garde seul, et c'est â moi seul d'apprécier ce qu'if faut d^ommes dans un poste, 
comme aussi ce qu'il faut de munitions. 

Ces réclamations prouvent, de la part de ceux qui les font et de ceux qui les 
appuient, manque de sang-froid, de connaissances du métier et de confiance dans 
celui qui commande. 

Le dimanche 30 , je reçus une première dépêche de Mégy me déclarant que 
la tranchée était abandonnée , qu'il allait être tourné ; il demandait 10,000 
hommes de renfort. C'était insensé I 

Je répondis de suite à son chef Wetzel d'abord de tenir bon, que j'envoyais 
du renfort ; puis de me renseigner, car Wetzel ne m'avait rien dit. Unô demi- 
heure après peut-être, je reçois un billet de Mégy, me disant qu'il avait encloué 
et évacué de son autorité privée. C'était fort. 

Je pris immédiatement la voiture du général La Cécilia, je la laissai à l'Ecole 
militaire, avec ordre de venir au pas de course avec toutes les réservés ; puis 
prenant avec moi le colonel commandant l'artillerie , je vins à fond de train à 
Issy. 

En passant à la porte, j'approvisionnai la pîôce'marine de 19 à cent coups, 



— ^ 167 -^ 

Sans voir ni consulter personne, je pris la première compagnie qui me tomba 
sous la main et la fis marcher à la barricade qui défendait l'entrée du village ; 
puis entrant dans le parc, je pris les tirailleurs éparpillés, et, me mettante leur 
tête, je fis réoccuper la première ligne. 

Ceci fait, je réunis ]e 131® bataillon et m'en fus au fort, que je répccupai éga- 

lemont« 

Là catastrophe était parée. 

^J çie restait plus qu'uii bout de tranchée occupé par Tennemi, mais si faible- 
naent q^e qrta n'en yala^t pas la peine. J'en çonfifti la reprise aux réserves qui, 
en ce moment, débouchaient de Paris. 

Je fus, dans la seconde partie de l'attaque, secondé par le général Là Céçilia, 
qui avait déviance les réserves et déploya une grande vigueur. 

"VVetzel se conduisit bien aussi, mais je ne puis m'expliquer : 1" qu'il n'ait ja- 
mais osé exercer son commandement sur Mégv ; 2® qu'il ait laissé aller les choses 
à ce point, sans m'avertir. 

Ceci fait, il me restait deux choses à faire : 

1® Envoyer de l'artillerie pour réarmer le fort, car il n'y avait plus une seule 
pièce; . * . 

2® Rassurer la Commune et l'opinion, avant que le mal ne fût connu. 

Je repartis donc immédiatement pour l'Hôtel-de- Ville, emmenant avec moi 
le colonel chef de l'artillerie, auquel je donnai chemin faisant mes ordres. 

Pendant ce temps, la commission executive, sans réflexion et sans connais- 
sance de cause, me décrétait d'accusation. 

Quand j'arrivai à la Commune, je pus annoncer que tout était réparé. 

Pour me Temercier, elle me laissa arrêter. 

Que sa conscience lui pardonne, comme je le fais ici de grand cœur. 

Teli^ sont, citoyens, les faits dans toute leur simplicité. 

Depuis cinq jours, on me tient au secret le plus rigoureux, en sorte qu'il m'a 
été impossible de les faire connaître. 

Je m'adresse a votre probité républicaine pour les porter à la connaissance du 
public. 

La république doit être le règne de la vérité et de la justice pour tous , aussi 
bien pour ceux qui comjoaandent que pour ceux qui obéissent. 
Salut fraternel. 

Signé : E. Clusbrqt, 

Cellule 62. 



A la fin de sa détention, Cluseret écrivait à Delescluze : 

Paris, le 18 mai 1811. 

Mon cher Delescluze , 

On m'apprend une bonne nouvelle; vous avez repoussé les Versaillais au bois 
de Boulogne. : ,.. 



— 168 — 

Cette flourelie he fait que rendre plus amère la détention que je subis depuis 
vingt jours demain. 

Toute la journée j'entends le canon , et je reste là înactif comme un invalide. 

Je vous le demande, à quoi suis-je utile? 

Vous le savez mieux que personne, on n'a rien à me reprocher. 

Quant aux visées ambitieuses qu'on a affecté dô me prêter, c'est tout simple- 
ment stupide. 

Je laisse de côté mon caractère qui hait le militaire plus que vous, car mieux 
que vous je le connais. Mais dites-moi, la main sur la conscience, comment, avec 
de la garde nationale, et celle de Paris surtout, un homme quelconque peut- 
il avoir des visées ambitieuses» à moins d'être un idiot. 

Quant à mon administration de la guerre, vous, qui j êtes en ce moment, vous 
êtes à même de juger si c'est tout rose. 

Mon cher ami, comme homme, j'ai droit à la justice; comme membre de la 
Commune, j'ai droit à mon siège ; et comme enfant de Paris, j'ai droit à défendre 
ma ville natale. Je vous prie de vouloir bien ifisistèr pour que la Commune 
m'entende aujourd'hui et me rende enfin justice. 

Et que chacun se pénètre bien de cette vérité républicaine : quand le peuple 
gouverne, il 7 a autant de gloire à obéir qu'à commander. 

Je vous réitère la proposition contenue dans ma lettre du 12. C'est, je crois, 
le meilleur moyen d'être utile à la cause. 

Salut fraternel. 

Signé : E. Clusbbbt. 

N. B. — N'oubliez pas de faire sonder les fossés des bastions menacés afin de 
contre-miner, sans quoi un bastion sautera un deces jours^ et vous n'aurez rien 
pour le remplacer. 

Il faudrait bien aussi ouvrir l'œil du côté des Prussiens. Tâchons de n'avoir 
pas deux ennemis à la fois, plus la famine. 

Je vais adresser aujourd'hui une demande officielle à la Commune pour la 
prier de me juger. 

Je vous prie de l'appuyer, afin que je puisse immédiatement me rendre utile. 

Fortifie-t-on la place d'Ejlau, la place de l'Etoile et le Trocadéro? 

Croyez-moi, c'est une citadelle naturelle. 

Ne vous efikrouchez pas des projectiles que peut lancer le Mont-Valérien sur 
ce point. Ce n'est qu'une question de commandement d'ouvrage. 



Delescluze avait nommé commissaire civil au ministère de la 
guerre un homme intelligent, membre du Comité central, Moreau, 
qui, en prenant possession de ses fonctions, fît une sorte de pro- 
gramme dans lequel il justifie le Comité des fautes que Rossel, dans 
sa démission motivée, avait reprochées. 



— m-— 

Paris, 10 mai 1S11. 

Si ma nomiaatioQ ie coinirnUsaire civil auprès du délégué à la guerx^ ne 
doit pas sombrer immédiatement, dans ces fluctuations qui accompagnent 
presque tous les gouvernements incertains,! où le salut public est en question, je 
doia, avant d'entrer en fonctions, dire, non pas qui je suis, ce qui n'intéresse 
personne, mais ce que je veux. 

Jlme fautcommencer par répondre, -*- mon nom ayant été prononcé et inséré, 
— à des qitayens à qui je puis parler publiquement de réfvolutionnairè à révo- 
lutionnaire. 

Le délégué à la guerre, colonel Eossel^ se plaint, dans sa démission motivée; 
de l'inaction du Comité oeutrtil au ministère de la guerre. . -^ 

Lui, plus que tout autre, qui a cherché à organiser dans cette administration ' 
sait que si l'on pont décréter la victoire d'un trait de plume, Jon ne peut créet*, 
en trois jours, une armée solide et compacte. 

J*ai l'honneur de faipe partie du Cîomité central, et n'ayant pas un seul ins- 
tant abandonné mon poste depuis le; 18 mars, je puis dire que rien n'a été 
négligé par mes collègues pour suivre la voie qu'ils se sont tracée dès le début;. 
Au moment de la création de la Commune, nous avons été traités avec méfiance ; : 
de toutes parts, à dessein ou par faiblesse, on a semé ou laissé semer contré 
nous des bruits de compétitions de pouvoirs. Nous qui, en faisant la révolution 
du 18 mars, nous étions dressés contre un seul ennemi, la guerre civile, seule 
force vitale d'un» gouvernement moribond, avons préféré nous retirer, quitte à 
être accusés d'avoir négligé notre mandat, plutôt que d'accepter un antago- 
nisme public avec la Commune. 

Lorsque, cédant aux raisons que nous donnions pour le maintien de la révo- 
lution sociale/ le Comité de sàlut public ribus confia radmînîstration de la 
guerre, nous arrivâmes dans un Ministère ou presque tout était à créer. 

Le lendemain de nôtre a1n:'ivée, la Commission de la guerre dont nous avions 
non-seulement accepté, mais réclamé le contrôle, nous refusait offlciellenaent 
le droit de nommer notre personnel. 

Je mets en fait, que pour qui connaît l'organisation, aucun adniinistrateùr ne 
consentirait à entrer en fonctions sous le coup de ce veto ! 

Donc, insuffisance de temps matérielle, retrait des pçuvojrsiçus une fprpae 
indirecte ; voilà la situation du Comité central au Ministère de 1^. guerre jus- 
qu'à la date d^hier. . . i ,, 

Je passe à la question personnelle, motivée par une réplique du citoyen 
Delescluze, et je serai bref : 

Le commissaire civil à la guerre Cet non pas le délégué civil, ainsi que le dit 
VOpfktél daiisîki'COiâpiètrealdû de la Communes), n*e^ pai l'èmnillatlôn vivanlè 
de la Ç(wn|i|5sipn:da la gu^ve. * ,*. .. .• .' . ''• ■» i '»i '- '' ' •■ 

Mes, fonctions,, telles, qu'elles m'ont ^té (délimitées par les menibres du Comité^ 
de salut public, §e réduisent à une action indirecte sur les pouyoi,re.^dmin^tr^^ » 
tifs e^ ïnilît&rW; -■'' '■ "' ^ "^ '"■ '''"■ ' "' ' ' "^[\ ''"'" '''\^ "; 

Sans entrer dans des explications plus détalHéès, jé'il'aî', çâùr les' riiiro côm- 
III 22 



— 170 — 

prendre, qu'à indiquer les ordres ou décrets que je propose à la date de ce jour, 
tant au Comité de salut public qu'au délégué à la guerre. 

1® Au moment de commencer le contrôle de la soldé, je réclame du Comité 
du salut public la peine de mort contre les détournenaents des fonds publics. — 
Je ne demande pas de rétroactivité. . 

2<* A partir de ce jour, la ration de vin sera doublée. — Les cantines, ainsi 
que les débits de boissons établis dans les endroits occupés par les troupes et 
abandonnés par le» habita^ts, seront fermés. 

Tout établissement de boissons d'où un citoyen sortirait en état d'ivresse, 

sériait immédiatement fermé. 

3** Défense formelle de laisser passer aucune femme, si elle n'est munie 
d*un mandat régulier, dans les avancées, forts et retranchements. 

4*^ La solde de la garde nationale ser^ dorénavant répartie ainsi qu'il 

suit : 

fr. 50 cent, par jour pour tous les gardes en campagne ; 

1 fr.*ï5 cent, pour la femme. ..- ' 

« Régler la question des gardes non mariés. » 

• ■.'•{ • • ■■ . •■.■•■ 

^^^es villages dans lesquels une action serait engagée, et les positions 
prises seront immédiatement évacués par les habitants. 

Enfin je demande, aân d'engager complètement et de dégager, s'il le faut» ma 
responsabilité, là libre insertion de mes propositions. 

Je veux donc le libre examen de ma proposition. 

Je ne veux entraver aucun service, mais je veux passer dans tous. Je ne 
veux pias être le bras du Comité du salut public, mais sou œil multiple. 

Je veux ne conserver ce rôle que taiit 'que l'on maintiendra le pouvoir néces- 
saire potir l'exécution des ordres, arrêtés ou décrets promulgués sur ma propo- 
sition. '■■■■•'■ 

Ce pouvoir, je le sais est énorme ; mais j'offre de bonne volonté une garantie, 
c'est en cas de mauvaise foi prouvée, Tapplication sur moi-même de la plus 
gravé des peines que j'aurai réclamées. 

Quant à faire un programme politique, ayant à peine le temps d'agir, je n'ai 
pas le temps d'écrire; qui voudra connaître le programme regardera les actes. 

Salut et fraternité, 

Signé : Edouard Morea.u. 



A peu près à la même date, et gur les instances de Delescluze, le 
Comité central rappelait aux délégués des compagnies et des batail- 
lons leur rôle, et leur interdisait d'intervenir pour entraver Texécu- 
tion des ordres donnés. Voici la circulaire qu'il publia à celte 
occasion: 



— 171 — 

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE 

LIBBSXi -> iSAUTÛ — FBATEKMITi 



Commune de Paris. 



ADMINISTRATION DE LA GUERRE. 



Le comité central, pour seconder énergiquement là défense et mener à bien 
)^tâ.o}iQ que les oîrconstances lui ont imposéq, réc);iix^e |e concours de tous les 
délégués de la fédération. 

Mais il importe de ipettre fin à 1^ çpnfusîpn qui régne dans les attributions 
des 4iv0r8 groupes de là fé4ératifi^ de If^ garde ^atiopale. pQpfudioa qui a pour 
résultat d'entraver la piarche 4e8 seryioes et; 4p cpéej? des diia^QtiiiipBts graves 
entre les citoyens. Le Comité central Qpoit 4onç 4eyp|r rappeler en tepm^s gé- 
néraux quel doit être le rôle de la délégation. 

Toute délégation ayfint généralement pour but d'exprinïer les désirs, les be- 
soins, les plaintes ou les revendications du groupe qu'elle représente, les délé- 
gués doivent, autant q^ue possible, être choisis ijàrnii les ditoji^iU ' èipériinëntés 
et fermes. Ils doivent avoir bien plus en vue de pacifier les ^différends que de 
les fipgraver. ^pntj^elles viçmntes 4u droit, Unv vàl^ peut se résH^^f dans les 
mots suivants : contrôle^ intçrmédiaire, justice. 

Les délégués doivent profiter de l'autorité morale dont ils jouissent pour for- 
tifier l'autorité des chefs, et tous leurs efforts doivent tendre à unit" étroitement 
les chefs et les citoyens gardes. Ils ne sauraient, en aucune circonstance, in- 
tervenir dans le commandement ni dans l'exécution des ordres, autrement la posi- 
tion des chefs deviendrait intolérable, leur autorité nulle, la discipline iippos- 
sible, et la perte de notre cause serait assurée. Voir et signaler, telles sont 
leurs fonctions ; être bienveillants sans cependant cesser d'être énergiques, 
tels sont leurs devoirs. 

En se conformant à ce rôle les délégués peuvent rendre des services immé- 
diats et inappréciables à la cause communale et républicaine. 

Le comité central prépare le moyen d'utiliser toutes les ressources de con- 
trôle, toutes \éi foircésr Tàûtàleé et T^nergie révolutionnaire que lui offre la fédé- 
ration. 

Tous les cercles ou groupes de la fédération vont recevoir des ins- 
tructions précises réglant leurs attributions propres et établissant les relatiens 
nécessaires entre eux et le comité central. 

Potir le cotiiité central et par délégation, 

La commission d'oraanisaiioïh 

Signé : Baboud, signé : Li.og^P, . 
29 fl'oréal, an LXXIX signé : Tournois. 



— 172 -- 

Del^scluze avait voulu concentrer les pouvoirs et se réserver le 
droit de nominations et le droit d'ordonnancement qui avait été 
déféré au Comité central. Lacord lui écrit : 

Mai 
Citoyen Delesclùze, 

Le comité central est devenu, de par le comitéde salut public, l'administrateur 
de la guerre. 

^l'administrateur qui né peut ordohnancer n'est pas un administrateur, mais 
un employé. 

La commission de la guerre, endécidant que Tordonnancemeiit eiefo.l^Pi^iAa'' 
tion aux emplois seraient i*#tiré& au oopaité central, détruit sa^is en avoir le 
pôtî/bcdry ce qu'à fait le comité de Salut public. 

A mon sens, le comité n'eût pas dû engager sur ce point de discussion et pas- 
seroutre. Tant qiie la comrmine ne casse pa^ une déaiêion au cov/kité. cen- 
tral, nulle avionté ne peut annuier cette décision ou la re$treindre.]LeiiO' 
mité ne peui revenir sur sa décision, mais voilà ce qu'il devait faire. 
Salut fraternel et respectueux. 

Signé : Laookd. 

Inutile de dire que ces péflexions sont faites en mon iioïn seul. 

*'-•■• ■ ' ' . . . 

On voit que les dissentiments se réveillent. Le même jour, Peyrott- 
tott engageait le Comité à ne pas sortir de la légalité; il le faisait 

dans les termes Suivants : 

•....■ ■■. " ■ , • . ' • v 

Citoyen, 

Dans la séance de la Commune du 9 mai vous vous êtes exprimé ainsi : 

» Le Comité de Salut publio n'a pas répondu à ce qu'on attendait de lui. lia été 
» un obstacle au lieu d'être un stimulant. Je dis qu'il faut qu'il disparaisse. 
V Si l'on vous avait écouté, on aurait fait disparaître ce Comité et la Commune 
ne .serait pas dans la déplorable situation où elle se trouve. Vous avez trop d'in-r 
telligence pour n^ pas reconnaître que le Gouvernement communal est en dé- 
sarroi, et que le Comité de Salut public, sur lequel vous aviez porté un jugement 
bien fondé le 9 mai, en est une des principales causes. 

11 y a dans le sein de la Commune, des bommes ardents, des tièdes, des 
trMti^<îS. 

Oui des traîtres, et j'en ai des preuves. 

Je ne vois pas de citoyens réunissant toutes les qualités nécessaires pour diri- 
ger convenablement le char mijnîcipal. Les ardents le feront culbuter comme les 
traîtres ; les tièdes le feront rester en chemin. Il faudrait des hommes sages, 
honnêtes, grands partisans de la légalité en tout et pour tout, afin d'attirer les 
esprits prévenus au lieu de les aliéner. — Vous connaissez le proverbe, — on 



-- 178 — 

prend phia de mouches avec du miel qu'avec 4u xiaaigre. La violenee produit 
la réaction, et d'après une maladroite prpclamatioi^ aux^ai^de^ naUonaux ^]i ^ 
floréal^ le Gouvernement de Versailles, serait dispose à rétablir la monarchie, 
' sans doute parce qu'il voit les illégalités qui se ciominetteift à Paris, au nom delà 
Bépublique. 

Signé; Pbtrouton, 



Il est malheureusement certain que la Commune n'a pas recuîé 
devant remploi des projectiles à pétrole et a recherché les moyens 
incendiaires destinés à brûler Paris. 

Nous avons déjà donné, à la suite du rapport de M. le niarquis 
de la Bochethulon, la lettre de M. Borme qui le prouve* 

Nous ajoutons ici plusieurs pièces savoir : 

l"" Une note noh signée dans laquelle le capitaine employé au 
dépôt de la Guerre croit avoir reconnu l'écriture de Grelier ; 

2'' Une demande de bombes à pétrole signée de L com- 
mandant le 159^ bataillon ; 

S"" Un état des matières réquisitionnées par la délégation scienti- 
fique; ^ 

4* Une note sur les moyens d'utiliser les tuyaux de gaz pour fairç 
sauter les quartiers de Paris. La fin de cette note est signée de 
Tridon ; le corps de la pièce est d'une autre écriture et n'est pas 
signé; 

5"" Une note sur les matières trouvées, le 23 mai, au ministère du 
Commerce, où était la délégation scientifique. 

En cas de revers, Grelier propose^ d'ioi à deux ou trois jours, d'envoyer deux 
parlementaires à Versailles, pour que dans les 24 heures, ils envoient deux 
Versaillais ; leur montrer tous les dossiers des notaires, des avoués^ des huis- 
siers et les titres de rentes de la dette publique qui se trouvent entre les mains 
de la Commune ; tout sera détruit, brûlé avec du pétrole. 

Placer de la nitro-^glycërine 4ans tous les grands quartiers, oomi&e Dardelie a 
placé les poudres aux Tuileries ; après cette promenade, ils iront porter Tidée de 
la paix à Versailles. 

(Cette pièce n'est pas signée, mais je la reconnais pour être de Grelier f 
membre du Comité central, dont nous avons d'autres pièces signées). 

Cap. B;.... \ 



■ ■ . : : . L ..■■■.■*•■■['; ■■=■ 



^ 174 ~ 

FÉDÉftAÏIOît RÉÎ>UBLIdAmE ' 
de la 

OAWm T^ATÎONALili 

Comité central. 

Je demande à éè ^tiè 80 boinbes à pétrole soient mises de suite à la disposition 
des remparts pour brûler le bois de Boulogne en profitant bien entendu, comme 
puissant auxiliaire, d*un vent favorable. 

Si l>n MuÉi», gûité à la fCirte ÛB la Mtiétté. 



Signé : R 



Sign^ : ii , . 

Côihiûàiidâût at 169« BàtàiilM. 



ISlgii^ : V 



Él^nA \ Sàbôùd. 



28 avril 1871. 



■Ai^bA 



■-^ iT5 — ^ 

Marchandises dont la déclaration a été faite à la délégation 

êCientifiquBé 



T 



n— fc 






NOMS 



DES QITOTBNS. 



Gilles, faubourg du Temple, 43. 



Fabiut Boitait boulèrafd Clicby , 49. 

Magts. gén.i PoBt d« Flandre* 

Boulevard YolUire, 56. 

Magasi YiUe rue Lecourbe. 

~ T if — r ' — — •'- • • -^ 



Veine, ftta Ltge&dn, 41. 



^tAftCaÀKl)lâËâ 



OFFBHTBg* 



-' •-•"•• ■•■ 



300 litres essence minérale* 

50 — pétrde. 

50 kilog. résine. 
2Ô0 — soufre. 



86|500 kil. bUile ainsi répartie r 
541 fûts pétrel. 
115 — — 
10 — — 



IB 






» 



LepUiy Noël et compagnie, boule' 
varà Bonne-Nouvelle, 8. 

N. 



Chemin de Osr du Nord (10,871), 
diviaion du Hkatériel« 



■ih4I^Mt««a«ié 



O. Saulaz, 90, rue Saint-Lazare. 



Uiie bartiqué de p4iroW. 



1 à 2 hect. essence minérale. 
1 4 6 -^ pétrole. 
Ces màrcbanciiséjs se renouvellent. 



-I i.* Il .. 



i 



75 fûts biiilo de pélrele« 
Destinés aux besoi&s du service. 



.^..•>.-..w. .. ..■ r-^ .w..» .. > 



63 litreâ eiâiieiicé minéi'ale. 
35 — pétrole. 



^•"* "*■■"•- *■ - - - • ■>■-■--.- 



Michel Greyweldinoyer et compa- 
gnie, rue des. Vinaigriers, 33. 



t\ \-«t 



" ■ • ■ - 



VôÉiL Doré et Libaude, rue Tur- 
bigo, 3. 



Ficator Ulysse, rue Pagevin, 16. 



2,500 fusées complètes. Mars cou- 
rant. 

2,500 percuteurs pour lévites. 
2,500 bouchons détonnants. 
2,500 — de transports. 



200 fûts huile pétrole. 
150 huile lourde. 
En magasin à îss^^, i Tusiné. 



1 hectolitre huile de pétrole. 

woÊmÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÈÊÊmBSÊmÊom 



mm 



— 176 — 

CONDUITES DE GAZ. 

L'explosion d'une conduite de gaz ne peut avoir lieu que si Taîr ost mélangé 
au gaz d'éclairage, en proportion suffisante pour produire ce qu'on appelle un 
méUmg e détonant. Donc en injectant de l'air dans une conduite, encfiarg&i 
qn peut prépar€>r ce mélange . détonnant qu'une étincelle électrique peut 
enflammer instantanément. 

Comme toutes les conduites communiquent entre elles, il est nécessaire de 
localiser le mélange sur la partie qui doit éclater ; sinon l'air se répandrait dans 
les diverses conduites branchées sur la conduite maîtresse, et le résultat ne 
pourrait être atteint. Il faut donc arrêter par des valves, en avalfii en amcmtfi^ 
la partie qui doit constituer un élément de défense, l'arrivée du gaz où lé 
départ de l'air. Mais dès que le mélange sera ainsi préparé, il est bon de savoir 
que l'on prive d'éclairage les voies et les maisons voisines. D'autre part, dand 
le cas où cet élément de défense ne serait pas utilisé, il est très-facile d'éviter 
tout accident ultérieur, en faisant ce qu'on appelle le vide d'air , opération qui 
se fait chaque fois qu'une conduite est restée quelque temps sans être en charge. 

Du reste on peut faire une expérience en petit. Sur un tuyau en plomb de 
m. 027 de diamètre (diamètre des branchements ordinaires,) on fait arriver 
du gaz et de l'air en proportion voulue ; on enfouit le tuyau sous des pavés et 
par une étincelle on enflammera distance le mélange. On pourra juger par reflet 
produit ce qu'on pourrait attendre d'un pareil moyen sur une conduite du dia- 
mètre de celles qui sillonnent les voies dans Paris* 

Quoique les travaux puissent être préparés à l'avance, c'est-à-dire que les 
valves puissent être disposées en prévision d'utiliser ce moyen de défense, 
l'éclairage peut n'être pas suspendu. Il ne faudra injecter l'air qu'au dernier 
moment en coupant le branchement d'une ou de plusieurs lanternes publiques, 
ajustant à ces branchements un soufflet d'appareil! eur à gaz et après l'injection, 
mettant soigneusement le plomb. Il faudra, dans le cas de l'explosion, avoir soin 
d'exiger la fermeture de tous les robinets extérieurs des maisons, où l'on fait 
usage de gaz, pour éviter des accidents intérieurs. 

Détails sur les moyens d'utiliser les tuyaux de gaz pour la défense, renvoyer à homme spécial» 

. . Signé : G. Tridon. 



Lundi 22 mai, dès la première heure, il y eut rue du Bac, près de la rue de 
Varennes, un petit groupe d'hommes qui voulurent faciliter la tâche périlleuse 
de l'armée. 

Leur centre s'établit au commissariat de police sous la direction de M. Isam- 
bert, auquel vint se joindre immédiatement M. Guimbal. 

M. le commandant M. Durouchoux venait d'être blessé mortellement rue 
de Grenelle. 

Il était important d'occuper définitivement la rue de Varennes. En effet, il 



- 177 — 

s'y trouvait pendant le siège de Paris, la délégation scientifique au n^ 63, 
Ministère du Commerce, et la Commune y avait installé ses ateliers de fabrica- 
tions de bombes Orsini; les fusées incendiaires se fesaient dans Thôtel de M. de 
la Rochefoucauld, n°78. 

Toute la journée du Lundi, avant Tarrivée des troupes, on tint tète aux insur- 
gés, notamment aux Vengeurs de Paris qui, maintenus par une barricade rue du 
Bac, à la Fileuse, voulaient opérer un mouvement tournant par la rue Belte- 
ohasse. Une démonstration fut faite sous la direciion de M. Isambert, en péné« 
trant dans Thôtel de M. Bocher, n"" 56. 

Forts du secours de Farmée, MM. Guimbal et Isambert se rendirent, dans 
l'après-midi de mardi, à la délégation scientifique où le docteur Parisel, mem- 
bre de la Commune, avaitson cabinet, et où le sieur L , dit F de 

L* • t • M délégué au 6* arrondissement, avait mis sa science à la disposition de 
la Commune pour le service des appareils électriques de M. Bazin. 

Des papiers très-compromettants furent réunis en un dossier et remis & 
M. Arnaud de rÂriège, maire du !• arrondissement, et MM. Guimbal et Isam- 
bert s'occupèrent de faire enlever' les fusées incendiaires deThOtel de M. de la 
Rochefoucauld,ainsi que les bombes et autres matières dangereuses, que la Com- 
mune avait eu l'idée de placer au-dessous des collections de la manufacture de 
Sèvres qu'on réussit à sauver une seconde fois. 

D'autres matières dangereuses, bombonnes de pétrole, barils de poudre, bom- 
bes à pétrole, ont aussi été enlevés dans ces premiers jours de l'hôtel de Cam- 
bacérès, rue de l'Université. 

M. le commandant d*artillérie, Levassor, en permanence à l'Ecole militaire 
voulut bien prêter son concours. 

(Note adressée à la Commission et signée par sept officiers de la garde natio- 
nale du *7* arrondissement). 



HI. 



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PIÈCES DIVERSES 



I > m, » i m ff9fX% S> f >' 



1. — Adhésion d'un chef de bataillon au Comité central. 

2. — " Ordres de service aut 65* et 192® bataillons fédérés, âJS se portW le 18 mars sur Mont- 

martre. 

3. — 19 mars. — Ordre au 70® bataillon, (commandé par L capitaine), d'occuper les 

Tuileries, 

4. — Note du Comité refusant de traiter avec le roi de Prusse. 

5. — Stétutâ de la fédération. — Imp. Berthélémy et Cie. 

6. — Commission de capitaine trésorier de l'armée. 

7. — Dépêche télégraphique aux maires pour le recensement des vofes. 

8. — 28 mars. — Nomination de Brunel au commandement des hvt&i dô WJÔtd-adés-Vfflô, 

9. — Rapport des délégués du 208" bataillon. 

10. — Nomenclature des ordres expédiés du 24 au 31 mars. 

11. — Ordre prescrivant une enquête au sujet du citoyen Bidet. 

12. — Demande d'états à la Commission municipale du 7® arrondissement, 6 avril. 

13. — 8 avril. — Avis signalant des bataillons contraires à la Commime. 

14. -^ 21 avril. — Avl^ au 71® bataillon, pour la nomination des chefs de légion. 

15. — 21 avril. — Protestation en faveur du citoyen Ferrât, commandant le 80® bataillon. 

16. '— 25 et 26 avril. — 4 pièces concernant l'affaire Jaclard. 

17. — Sans date. — Offre de concours du Comité à U Commission de la guerre. 

18. — 18 mai. — Réquisition, Comité central d'artillerie. 

19. — Le Comité demande le remplacement de Cluseret par DombroWski* 

20. — Reçu de 3,000 froacs, à la date, du 23 mai. 



I. ^ Adhésioii an Cotsité central. 

Le chef de bataUlon reconnaft le Comité ceâtral^ et promet de loi o'bëir. 

Il pretid rengagement de défendre la république , de concert avec le Comité 
central. 

Si toutefois elle venait à étr« menacée, il promet que le service ordinaire du 
106® bataillon se feradand notre arrondisBement. 

Signé : C.«. 



MT" 



— 180 — 
II. — Ordre de service du Comité central. 

18marsl8*ïl. 

Ordre au 65® bataillon de se poi ter, d^ concert avec le 192p bataillon, aux 
Buttes Montmartre , en passant par les chemins désignés par I0 capitaine J..« 
du 168» bataillon. 

Se pprtqr rapidement* 

Les membres du Comité , 

Signé : Fougbbbt, Roussbau, Blanohbt, Gentib^ Ànt. AJi- 

NAUD, J. QbOLIBB, AsSI. 



• -s» 



18 mars 1871. 

Ordre de rassembler les bataillons sur les lieux ordinaires de réunions» d^^e 
tenir sur la défensive (vu le mouvement des troupes). 

Ne pas attaquer; en cas d'attaque, barricader les petites rues auprès des gran- 
des communications afin de les couper; en cas de lutte ne pas rester en peloton, 
86 mettre en tirailleurs le long des murs* 

Les membres du Comité', 

Signé : Àssi, GrouHiBB, BoussBAU, Blanohst. 



^t 



m. — Ordre d'occuper les Toileries. 

ADWNISTBATION Paris, le 19 mars 1871. 

N du ^ , 

DÉPARTEMENT DE LA SEINB 
et 
ILORIB JX& PARIS. 

Monsieur le commandant, 

Vous êtes invité à occuper immédiatement avec votre bataillon le palais des 
Tuileries (pavillon DenQ^)^ à barrer les issuea du quai et celles de la rue Ri- 
voli. 

Un détachement de votre bataillon devra être formé en face de la grille de 
la place de la Concorde et surveillera tout le prolongement de la rue de Rivoli. 

Les grilles devront être immédiatement fermées après votre entrée. 

Rendez-moi compte de l'exécution de ces mesures. 

Le général commandant supérieur des gardes nationales^ 

P. 0. ; VaâjvMnt général, 
i Signé : VAuaBANB. 



~ 181 ~ 

Par ordre : 
Les membres du Comité ce)itral, 

Signé : Josselïn, Pbaïbier, 
J. Groiard. * 

P. S, Le général commandant le 70^ bataillon prendra lé comxnà^dèmehl; du 
régiment de ligne stationné sui* la place de la Concorde. 

Le commandant détachera une corvée de soixante hommes pour prendre des 
vivres par les soins de THÔtel-de-Ville, qui lui délivrera les bons. 

Observer une consigne très-sévère. 

Vadiudant général, 
Signé : Valigbànb. 

Exécution facile, tous postes occupés , consignes données sévèrement, vgrilles 
bien gardées. 
Où envoyer chercher les mots d'ordre? 

Le capitaine commandant les Tuileries^ 

h..... 



lY. — Défense de traiter avec le roi de Prusse. 

Le Comité de la garde nationale n*a reçu aucune mission de traiter avec le 
roi de Prusse. Une Assemblée a été nommée à cet effet. jQuelque tristes qu'aient 
été les conditions de paix acceptées par elle, le Comité, fonctionnant dans le but 
bien défini de faire faire des élections communales parfaitement libres, n'a 
point à intervenir dans les questions de cette nature. 



y. — statuts de la Fédération. 



» s. 



FEDERATION BÉPXIBLICAINE DE LA GARDE NATIONALE. 



COMITÉ CENTRAL. 



STATUTS. 



DiCLABATioN PBÉALABLB. 

La république étant le seul gouvernement de droit et de justice, ne peut être 
subordonnée au suffrage universel. 



I 

/ 



— 182 — 

La garde nationale a le droit absolu de nommer tous les chefs et de les révo- 
quer dès qu'ils ont perdu la confiance de ceux qui les ont élus , toutefois après 
enquête préalable destinée à sauvegarder les droits sacrés de la ju&tice. 

Article premier. 

La fédération républicaine de la garde nationale est organisée ainsi qu'il 
suit : 
1"* L'assemblée générale des délégués ; 
2** Le cercle de bataillon; 
3o Le conseil de légion; 
4^ Le Comité central. 

Abt. 2. 

L'assemblée générale est formée : 

4^ D'un délégué à cet effet dans chaque compagnie, sans distinction ^e 

grade : 
2** D'un officier par bataillon, élu par le corps des officiers ; 
3» Du chef de bataillon. 
Ces délégués, quels qu*ils soient, sont toujours révocables par ceux qui les ont 

nommés. ^ 

< 

Art. 3. 

Le cercle de bataillon est formé : 

1* Du délégué à l'assemblée générale ; 

2^ De deux délégués par compagnie, élus sans distinction de grade ; 

3* De l'officier délégué à l'assemblée générale ; 

4'' Du chef de batailldn. 

Art. 4. 

Le conseil général est formé : 

1^ De trois dt^êgués par cercle de bataillon, élus sans distinction de grade; 

2*^ Des chefs de bataillon de Tarrondissement. 

Les chefs de bataillon ne prennent pas part à Télection des trois délégués. 

Art. 5. 

Les délégués aux cercles de bataillon, conseils de légion et Comité eentnl 
sont les défenseurs naturelsde tous les intérêts de la garde nationale. Ils devroat 
veiller au maintien de rarmement de tous les corps spéciaux et autres de ladite 
garde et prévenir toute tentative qui aurait pour but le renversement de la ré- 
publique. 

Ils ont également pour mission d'élaborer un projetde réorganisation oooaplèl» 
des forces nationales. , 

Art. 6. 



Les réunions de Tassembléô générale auront lieu les premiers dimancliee 
mois, sauf l\urgence. 



— 183 — 

Les diverses fractions constituées de la fédération axeront, par un règlement • 
intérieur, les modes, lieux et heures de leurs délibérations. 

Aet. 7. 

Pour subvenir aux frais généraux d'administration, de publicité, et autres du 
Comité central, il sera établi dans chaque compagnie une cotisation qui devra 
produire i^h p^inimom un ^^riem^nt mensuel de cinq francs,lequel sera efféctué| 
du 1^' au 5 du moi^, e^tre les mains du trésorier par les soins des délégués. 

Art. 8. 

Il sera délivré à chaque délégué membre de rassemblée générale une carte 
personnelle qui lui servira d'entrée à ses réunions. 

Aet. 9. 

Tous les giu'cles oati^ni^x sont solidaires , et Uë délégué» de la féd((ratîon 
sont placés sous la sauvegarde immédiate et directe de la garde nationale toute 
entière. 



YI. — eoflimisâioli de capitaine-trésorier. 
^jtflNlsmATipN RBPUBUQUSI FBANÇAISB. 

du 

DÉPARTEMENT DE LA SEINE 

ET DE PARIS. Commission de Capitaine-Trésorier 

— de l'imdée* 

m .1 ivi. tm « ■ 






DUPLICATA. 



■^— I j t 



Nous, membres du Comité central, nommons au grade de capitaine trésorier 
le citoyen P. . .. (P -B. . . .-A ), adjudant éO«s-<rfiéier au 4if régi- 
ment d'infanterie, réformé par suite de blessures reçues devant Paris au combat 
de Çbampigny. 

^aris, le 28 mars ISTfl. 

Les membres du Comité centrait 

Signé : Brunel, Dupont, Gaudies, Arnold, LaVauwtb. 

Le SouS'Inte^îdani, 

$if Aé : Pb Cm,» 

f^y^f ifL QB§êfn^ Napoléon, 

Signé : Brunel, général commandant. 



— 184 

Pour copie eonforms : 
Le BOUS'-intendant militaire f 



Vu et vérifié : 
Le capitaine commandant f 
Signé : B... 



^ VII. — Dépêche pour le recensement des votes. 

SECRÉTARIAT GÉNÉRAL. PRÉFECTURE 

DU DÉPARTEMENT DB LA SEINB. 
BUBBAU DBS ÈLUCTlOVë, 



2^mars^s^^. 

» 

COMITÉ CENTRAL A MAIRE. 

Le recensement aura lieu ce soir à partir de neuf heures (salle du Trdne). Les 
maires auront donc à fournir les procès-verbaux à sept heures au plus tard. 

Par délégation : 
Signé : H. Petiau. 

Le procès-verbal signé par moi a été envoyé à cinq heures. 
Si ma présence était nécessaire, je me mets à la disposition du Comité cen- 
tral. Je rentre chez moi et n'en sortirai pas de la soirée. 

B...y adjoint. 



Vni.-— Nomination de Bmnel an commandement des fbroes de 

l'H6teI-de-vme. 

Le général Brunel est nommé général commandant les forces de rHôtri-de« 
Ville. 

Faiten séance, le 28 mars 1871. 

Pour le Comité central, 

Signé : E. Mobeau, Lisbonne, Audotnaud, L. Boubsibb, A. Bil- 
LiOBAY, Andignoux, Gontieb, J. <}bolabd, Grblieb, Beb- 
TUBXON, Fbbbat, Boussbau, H. Chouteau. Léon Abnold. 



-^ 185 — 

FÉDÉRATION RÉPUBLICAINE DE LA GARDE NATIONALE. 



Rapport de9 dilégnés du 208^ bataillon. 



Citoyens, 

Plusieurs plaintes sont formulées, mais vu la réélection générale du cadre, il 
est de tout intérêt de ne pas passionner, par une foule de discussions et de rap- 
ports, le travail que nous avons intérêt à voir dans une bonne voie. Ceci dit, 
votre appréciation fera le reste. 

Il existe des faits sur lesquels nous sommes obligés de nous expliquer plus 
ouvertement : C'est sur les chefs et les gardes qui oublient leurs devoirs dans le 
service. Un homme qui se met en état d*ivresse, en tout temps, est immoral ; 
mais un chef qui boit dans le service^ étant de garde ou devant l'ennemi, cela 
n'est pas admissible. 

Vous comprenez, citoyens, que nous ne nous étendons pas sur des détails 
de personnalités, qui do feraient que blesser ceux qui seraient le sujet de ces plain- 
tes, et qui probablement le regrettent; nous faisons la part des fedblesses humai- 
nes; mais nous disons que ce n'est pas parce qu'un garde est devenu chef qu'il est 
changé ; au contraire, un homme qui boit étant simple garde dans le service, s'il 
devient gradé boira davantage, vu que parmi nous, une foule de citoyens ou- 
blient ou ne comprennent pas leurs devoirs, en offrant à leurs chefs, pour une 
cause ou pour une autre, ces petites politesses multipliées qui conduisent à des 
faits regrettables. 

Nous appelons donc, citoyens, toute votre attention sur le vote que vous êtes 
appelés à faire; généraleniènt, jusqu'alors les élections ont été faites un peu à la 
légère. Sans vouloir enfreindre, en quoi que ce soit, par pression ou par coterie, 
le vote universel, le cercle du bataillon croit utiledesoumettreàvotreappréciation 
quelques réflexions dans l'intérêt de la cause commune. 

Pur exemple ne vwidrait-il pas mieux, faute d'hommes qui aient servi, que 
vous prissiez pour chef de compagnie un homme courageux, prêt à donner sa 
vie pour la République qui, avec du dévouement, pourrait en quelques jours ac- 
quérir la science militaire pour conduire une compagnie, qu'uBFhQmmiBquii parce 
qu'il a fait un congé, vous oblige ou vous croit obligé de lui obéir dansnne^ po- 
sition ou il a perdu toute autorité. 

Vu l'intérêt général, et vu les sacrifices que chaque jour nous faisons pour la 
revendication de nos droits, malgré le sang généreux que chaque patriote office 
& la régénération de l'humanité; il est nécessaire que pas une ^utte de ce sang 
lie soit versée par l'oubli du devoir!... 

Citoyens, si nous nous appesantissons ^ur ce sujets c'est qu'il est en partie 
cause d'une foule de choses qui se sont passées, sur lesquelles il y a des plaintes 
gravée. 

IIL 24 



— 18C — 

Il faut qu'à tout prix rorgauisation du cadre du bataillon soit respectée et 
obéîe; les moments sont précieux; il faut de la discipline, nous en reconnaissons 
le besoin, nous la réclamons, il la fiiut!... 

Nous avons tous des défauts; disciplinons-nons le plus possible; ceci ne 
pourra s*opérer que par une morale personnelle que nous pouvons faire chacun 
en nous- mêmes. Le nombre obéira par la force du droit, que tout groupe a, de 
s'administrer par lui-même, et de mettre tout citoyen dans l'impossibilité do 
nuire aux intérêts généraux. 

Un garde en état d'ivresse est méprisable; mais mis dans l'impossibilité de 
nuire , ce n'est qu'un homme de moins. Un chef dans cet état, c'est bien diffé- 
rent; s'il a perdu la raison, l'autorité disparaît; plus d'obéissance, plus de con- 
fiance.La tête d'une compagnie ajant disparu, la compagnie est nulle; résultat: 
débandade qui peut conduire un bataillon tout entier à se faire massacrer; à 
perdre l'honneur de son numéro et à compromettre la grande cause que nous dé- 
fendons au prix de tous les sacrifices. 

Ainsi donc, citoyens, plus le grade est élevé, plus il importe que vous choisis- 
siez des hommes sérieux qui comprennent la grandeur delà responsabilité qu'ils 
prennent en acceptant le commandemant, et le respect qu'ils doivent au suffrage 
universel. 

Citoyens, si plus haut la délégation émet l'opinion qu'il n'est pas de toute 
utilité qu'un chef de compagnie soit expérimenté, quoique cela soit préférable, 
il n'en est pas de même d'un chef de bataillon. 

La délégation qui représente les opinions et rapports des compagnies, croit 
que dans les moments critiques où noua nous trouvons, il faudrait un homme 
qui ait de la stratégie et de l'organisation, pris en dehors du bataillon, ce qui 
éviterait l'esprit de camaraderie et de jalousie qu'il n'est pas possible d'éviter 
en procédant comme nous l'avons fait jusqu'à ce jour. Il faut un candidat qui, 
avant de passera l'élection, vienne nous faire en peu de mots l'exposé de se§ prin- 
cipes politiques et de ses connaissances militaires; qu'il reconnaisse les ^atuts 
de la fédération républicaine de la garde nationale et en accepte tous les prin- 
cipes, base essentielle de notre nouvelle organisation; qu'il s'engage à donner 
tout son temps, son intelligence et jusqu'à sa vie à la défense de la République 
démocratique et sociale et de notre sainte cause. 

Citoyens, avant de procéder à l'élection de la délégation, il est utile que nous 
vous soumettions quelques observations à ce sujet. Jusqu'à ce jour, elle n'a pas 
été bien comprise et n'a pu, par ce fait, rendre le service que vous auriez dû at- 
tendre d'elle ; plusieurs circonstances en sont cause : 

1® L'esprit de militarisme, sauf quelques exceptions, n'admettant pas de ré- 
plique, pour se servir d'un mot usité à ce sujet, n'accepte pas de contrôle, 
grave oubli des principes républicains qui veulent que tout se fasse au grand jour 
et soit contrôlé. 

Assez de la bouteille à l'encre de tous ces misérables et infâmes gouverne- 
ments déchus ! 

Du jour et de la lumière pour éclairer la liberté. 

Nous répondrons à ceux que cela blesse et que cela gène et qui ne Tadmettent 
pas et le méprisent, que le contrôle est la garantie du contrôlé; que toi^t homme 



— 187 — 

peut faillir ou se tromper; que tout citoyen qui a Tintention de faire le bien, ne 
craint pas le contrôle de ses actes, car il est une garantie morale et la récom- 
pense du bien qu'il a fait ou qu'il veut faire. 

Citoyens, nous appelons votre attention sur les devoirs des délégués et leurs 
attributions, dans le choix que vous êtes appelés à faire. 

Les délégués doivent maintenir Tesprit politique des compagnies qu'ils F^p^ 
sentent; avoir l'âge et les qualités nécessaires pour jugersavec impartialité leH' 
faitsou réclamations qui se présenteraient, sur rhabillement,la solde, les punition» 
arbitraires, etc., etc.; et être capables de faire partie des conseils de dlsciplin0 
dans le cas où ces faits seraient portés devant les conseils. 

Les statuts de la fédération républicaine de la garde nationale étant perfec- 
tibles, nous appelons encore votre attention sur la nomination du capitaine en 
premier et du sergent-major qui peuvent se trouver nommés à la délégation. Il 
n'est pas admissible qu'un de ces gradés puisse être contrôleur et contrôlé. 

Nous reconnaissons qu'il serait utile d'opter pour un de ces emplois. 

Citoyens, le délégué doit représenter l'esprit républicain dans toute sa gran» 
deur, avec l'initiative politique de la foi dans les principes révolutionaires, afin 
qu'au cas où tous les chefs militaires auraient perdu la vie en combattant pour la 
Eépublique et la Commune, l'âme de la Révolution se redresserait encore pour 
obtenir l'entière revendication de ses droits, et que si le principe doit périr, 
périsse jusqu'au dernier des combattants. 

Vive la République t Vive la Commune/ 

[Suiyent les signatures). 



— 188 — 



X. 



COMïTÉ CENTRAL. 

UTomenelatore d'ordres donnés da 941 an 31 mai. 



NOS 

des 
oxa)RES. 



1 
2 

3 

4 
5 
6 

7 



8 
9 

10 



11 
12 
13 
14 
15 



16 
17 

18 

19 
20 
21 
22 
23 



DATES. 



24 mars, 
id. 

25 mars. 

id. 
id. 

26 mars, 
id. 

» 
» 

^7 mars. 

id. 
» 

28 mars. 

è 

29 mars, 
id. 



3- 
» 

» 

31 mars. 



DÉSIGNATION DES ORDRES. 



Pour passage dMn bateau se tendant à Puteaux avec modèles de machines. 

Pour le directeur de la petite Roquette, pour la mise en liberté de tous les 
prisonniers militaires. 

Pouvoir donné au citoyen Moureauxpùur envoyer des déUgu€s à LyoUy Mar- 
seille, Toulouse, Limoges» 

Ministre des finances a versé 3,000 fr. au citoyen Moureaux, pour les frais 
à faire dans la délégation ci-dessus. 

Nomination du citoyen D..., nommé garde du parc du Cbâlet à Belle- 
ville, au nom du comité central d'artillerie. 

Ordre donné au concierge du n** 30, boulevard de Sébastopol, de laisser sor- 
tir le mobilier de la citoyenne Picard. 

Ordre donné au citoyen F..., capitaine au 98®. bataillon, de faire procé- 
der au vote au fort d'Ivry; il sera installé un bureau des citoyens destinés 
à censurer la régularité du vote. 

Ordre de laisser déménager la citoyenne Blinet de la caserne des Célestins. 

Ordre de laisser passer un fût de vin et un d'alcool, pour le citoyen Pasquet 
se rendant à Montrouge, Grande-Rue n° 79. 

Otdre de laisser circuler dans Paris le citoyen Smyth, docteur, ■ pour portet 
secours aux familles indigentes, ledit citoyen est domicilié avenue Mar 
beuf, n** 10. 

Ordre de laisser passer deux pièces de vin, envoi Barutin et Rolland, desti 
nation Vincennes, pour M. Picard. 

Ordre de laisser passer le citoyen Carré, se rendant avec indemnité de route, 
à destination de Brest, 

Ordre de laisser passer un panier Marais, destination Murât (Cantal). En 
voi de M. P..., ligne de Lyon. 

Ordre donné au citoyen Aube de /aire procéder, dans le plus bref délai, à la 
vente de 900 wagons de pommes de terre. 

Prière à MM. les maires des vingt arrondissements, de prévenir leur popula- 
tion de la vente publique des pommes de terre qui aura lieu le jeudi, 
30 mars, à 2 heures, au port Saint-Nicolas, au chemin de fer du Nord et au 
port de la Villette. 

Ordre délaisser passer 6 pièces de vin pour Saint-Mandé au citoyen R... 

Ordre de laisser passer 5 pièces de vin pour Saint-Mandé, au citoyen R... 

Ordre de laisser passer 20 pièces de vin pour Pantin, au citoyen M..., ruei 
de Paris, 159. 

Ordre de laissez passer 2 hectolitres de vin au citoyen B. ..«pour VlUemom-l 
ble, rue Procession, 5. 

Ordre de laisser passer 3 wagons de charbon au citoyen M..., pour 
Meaux. 

Ordre de laisser passer 3 wagons de charbon au citoyen B..., pour Comble 
la-Ville. 

Ordre de laisser passer une voiture d'épicerie au citoyen M..., à destina- 
tion de Meaux. 

Ordre donné au citoyen M. ...propriétaire n* 16, rue de la Tour-d'Auver- 

I gne, de laisser déménager la citoyenne (maire). 



— 189 — 



XI. 



Ordre est donné au comité de Montmartre de (aire une enquête au sujet du 
citoyen Bidet, et d'en adresser un rapport circonstancié au Comité central. 



1 •>"' ' ■'•.■ «*■ 



Les membres du Comité central^ 

Signé : Baboud, J. Gbolabd, Gàudibb, 

Mobbàu* 



Paris, le 1« avril 1871. 



XII, 



GARDE NATIONALE Paris, le 6 avril 1 871 . 

DE PARIS. 

Comité central. 



I 



Aux citoyens membres de la Commune et de la commission municipale du 

7® arrondissement. 

Citoyens, 

» 

Nous vous prions de vouloir bien établir de suite, un état conforme au mo-* - 
dèle ci-joint, comprenant tous les citoyens qui doivent être incorporés dans les , 
compagnies de marche, suivant le décret de la Commune. Veuillez également i 
centraliser les états nominatifs des hommes composant actuellement ces compa- 
gnies dans tous les bataillons de votre arrondissement. 

Ces états devront vous être envoyés au plus tôt, et sans attendre qu'ils vous ' 
soient tous remis si quelques bataillons étaient en retard. Nous avons le plus ; 
pressant besoin de ces documents pour mettre à exécution rorganisation [ 
nouvelle . 

Salut et fraternité. 

Par délégation du Comité central : 
Signé : G. Gaudibb. 



— 190 

XIH. 



MINISTËRB 



Cabinet du Ministreé 

Citoyen, 

On nous signale, comme batttiUôtis contraires à la Commune, les 18 *— 20 et 
19* bataillons du 6« arrondissement. 
Faites-en votre profit. 
Salut. Egalité. 

Par délégation du Comité central : 
8 avril 1871. 



FÉDÉRATION RÉPUBLICAINE 

de la 

GARDE NATIONALE. 



XIV- 



21 avril 1871 



Comité central. 

Le Comité central informe le "ïl* bataîlloû, que vu les circonstances excep- 
tionnelles où nous nous trouvons vis-à-vis de Versailles, la Commune s'est 
réservée le droit de nommer d'office des chefs ou sous-chefs de Légion dans 
tous les arrondissements qui n*ont pas encore procédé à cette élection. 

Les membres du Comité : 
Bàroud, a. Bouit, Masceàu. 



FÈDÉtULrim RÉFUBLICAINÉ 

de la 

GARDE NATIONALE. 



Comité central. 



XV. 



Paris, 21 avril 1871. 



Aiuv citoyens membres de la cour martiale. 

Citoyens, 
Ld Comité central vous envoie un f rocès*Terbal émanant du 80« bataillon* 



— 191 — 

Le Comité ûe daît pàg qtlels dont les faits qui sont imputés au commandant 
Ferrât, mais comme le 80® bataillon, il vous dit que le citoyen Fôrxaik a toate«on 
estime* 

Pour le Comité centrai: 
Signé : RoussEAxr. 

Après enquête faite par trois délégués du Comité central du 80® batailltftf, 
Le Comité eentrali en présence de l'arrestation du citoyen Ferrât, a cru 

devoir déléguer trois de ses membres pour procéder à une enquête au sein du 

80® bataillon. 
L'envoi du procès-verbal ci-joînt vous éclairera sur Tesprit du bataillon qui 

conserve toute son estime au commandant Ferrât. 



XVI. 

FÉDÉRATION RÉPUBLICAINE ifr ftWll iWr 

de la 

GARDE NATIONALE. 

Cofiiitô ee&tl'âl. 

Au citoyen Arnold, montre de la commission de la guerre. 

Le Comité central, malgré les démarches qu'il a faites hier auprès de Chalain 
et de Malon, apprend ce matin que des membres du Comité du 17® arrondisse- 
ment, ont été arrêtés en vertu d'un ordre signé d'un membre de la Commune 
et de Jaclard, chef non élu de la légion, placé là par la camaraderie. Jaclard, 
après le 10 mars,était l'adjoint du XVIIP qui s'est rangé du coté deClémenceau. 
Est-ce que cela ne Ara pas bientôt ânir ? Que les imprudents prennent bien garde f 
il y a un grand danger à fouler aux pieds les principes et à méconnaître l'abné- 
gation 4e citoyens qui se sentent plus patriotes et plus forts que de misérables 
ambitieux. 

Pour le Comité 'central ; 

IZ Signé : Rousseau, Laboqub, E. Touenois. 

A 5 heures les délégués du XYIP arrondissement M sont pas encotè rétattfal 
en comité. 

Le secrétaire gtnèttà^ 

Signé ! Laub9. 

Les délégués viennent d*amver ; ce qui s'est passé est dégoûtant de sottises; 
Malon a approuvé ces turpitudes; Jaclard veut résister^ paraît-il> et tester chef 
da l^etft ^Qfmmé malgré le chef élu. Voyez cela. 



— 192 — 

Paris, le 36 avrU 1871. 
Au citoyen Jaclard, 

En présence du confiit qui vient d'éclater dans le XYIP arrondissemenli au 
sujet de rélection d'un nouveau chef de légion, le citoyen Jaclard est invité à 
ne procéder à aucune arrestation contre les membres de la 1> légion et les 
nouveaux élus. 

Par ordre du Comité central. 



FÉDÉRATION RÉPUBLIGAINB ^6 avril 1871. 

delà 

OABDB NATIONALE. 



Comité central. 



NOTIFICATIONS. 



Le Comité central reçoit le procès-verbal d'élection du citoyen Muley, chef 
de la XYII^' légion. Cette élection est validée par le conseil qui la notifie au 
délégué à la guerre. 

Le citoyen Jaclard ne saurait être maintenu : 1* parce qu'il n'est pas élu ; 
2o parce qu'il s'est montré hostile à la Commune après le 18 mars en refusant 
ses services d'officier municipal. 

Pour le Comité central. 

Signé : J. CouzALOT, E. Toubnois, A. Bouir, Boisson, 

Mabcbau, Rousseau, Laboque. 



xvn. 

FÉDÉRATION RÉPUBLICAINE 
delà 

6ARDB NATIONALS. 

m 

Ck>mitè central. 

AucQ citoyens, m£mbre8 de la Commission de la guerre* 

Votre entrée au ministère signifie pour les patriotes que tous les serrieet 
vont se régulariser. 



— 193 — 

Le Comité central vous oflTre son concours pour coopérer de toute son énergie 
à vos travaux et au salut de la révolution. 

Assurer Texéçution rapide de Tenvoi aux avant-postes des subsistances, des 
munitions; veiller à Téquipement, à l'armement; réviser les marchés des four- 
nisseurs, surveiller les livraisons» empêcher tout coulage; détruire les abus; 
mettre la vieille vertu républicaine, l'intégrité, dans tous les services ; tel est, 
citoyens, le concours que nous vous offrons. Divisés par groupe de 3 membres 
dans chaque service, nous pourrions exercer un concours efficace. 

A vous, commission civile, à vous qui êtes la révolution comme nous, nous 
offrons notre concours le plus absolu. 

Salut et fraternité. 

Pour le Comité central : 

\ 

% 

Signé : Roussbau, Tournois, Prudhommb, Baroud, B. Lacarrb, 
Xacord, Houzblot, Laroque, Bouit, Marceau, Bisson. 



XIX. 



ARTILLERIE. RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. 

ÉTAT-MAJOR. 

Paris, le 18 mai 1871. 

Le Citoyen Grandclaude, délégué de la fédération des compagnons et des 
Francs-maçons, a requis des voitures pour réunir hommes, matériels et agrès, 
charger cinq pièces de canons de sept, se chargeant par la culasse, qui ont été 
transportées à TÉcole militaire, et a payé pour cinq heures au cocher,soit : — 
six francs. 

Paris le 18 mai 1811. 

Enregistrement 2458. Signé : Grandclaude, 

Délégué de la fédération des Francs-maçons et compagnons. 

Le lieutenant colonel commandant V artillerie, 

S.D 



m. «s 



194 — 



XX 



FÉDÉRATION RÉPUBLICAINE 
de la 

GARDE KAHONAIB. 

Comité oentral. 

Aiicù membres de la Commune. 

Le découragement le plus grand règne dans la garde nationaldé Une colère 
sourde s'amasse dans les cœurs. Les chefs, Dombrowski, Okolowicz, etc., sont 
désolés et presque sans hommes. — Pour eux la |H>ftitloii n'est ^lug tênable, si 
des mesures énergiques et immédiates ne sont prises. Il faut arrêter Cluseret, 
nommer Dombrowski commandant en chef, constituer tous les militaires en 
conseil de guerre, délibérant sous les yeux d'un commissaire de la Commune. 

Il faut des organisateurs civils responsables du contrôle et cela vite, vite, 
vite, ou tout est perdu. 

Pour le Comité central et sur délégation : 

Signé : E. Tournois, Bosson, A. Bonnet, Houzelot, Marceau, Laroqub. 



Le Comité central reçoit 3,000 franci du délégué aux finances, le 23 mait 

Signé: Illisible. 



XXI 



Regu du citoyen délégué aux financer la somme de trois mille francs pour le 
Comité central. 

Payé le 23 mai. 
Paris,le23mail871. 

Le secrétaire trésorier, 
Gustave Em.. 



• COMITÉ 



DE 



SALUT PUBLIC 



COMITÉ DE SALDT PUBLIC 



1 Dépêche télégraphique, — 3 mai, au général Wroblewski. — Ordre de se rendre d'urgence 

au fort d'Issy. 

2 — 4 mai, à guerre et place. — garder Issy à tout prix ; — prendre les mesures nécessaires. 

3 — 16 floréal 79 (6 mai). — Ordre d'arrêter M. Dardelle, colonel commandant les Tui- 

leries. 

4 — 2 mai, — au commandant du fort de Vincennes, à guerre et à place. — Ordre d'ap- 

puyer le mouvement communal dans la municipalité de Vincennes. 

5 — Ch. Delescluze. — Brouillon d'une protestation contre la nomination de Moreau^ 

comme délégué civil auprès du délégué à la guerre. 

6 — Notification aux mairies de l'élection du Comité de salut public. 9 mai, — signé 

Amoureux. 

7 — Bon de réquisition, signé Lonclay, 23 mai. 

8 Dépêche télégraphique à sûreté générale, 4 prairial 79 (24 mai 7î). — Ordre de transférer les 

otages à la Roquette. 

9 — Renseignements sur Delescluze. 

10 — Renseignements sur les francs-maçons. 

11 — Ordre de ne pas composer des bataillons avec des soldats de la ligne. 

12 — Nomination d'un délégué civil à la guerre. 

13 — Arrêté concernant les femmes de mauvaise vie. 

14 • — Arrêté concernant le contrôle des chemins de fer. 

15 — Appel aux armes. 

IC — Explosion de l'avenue Rapp. 

17 — Dispense de service pour les employés du gaz. 



I 
COMMUNE DE PARIS. RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. 



COMITÉ 

de 
SALUT PUBLiC. _ . , _ . . ^m 

_ Pans, le 3 mai 1811. 

No 98. 

Général Wroblewski. 

Veuillez vous transporter immédiatement au fort dlssy, il y a urgence (h 
pourvoir à plusieurs services, génie, artillerie, etc. 

Les membres du Comité de salut public : 

Ant. Arnaud. 

Ci-joint la copie d'une dépêche du commandant du fort. 

Félix Pyat. 



"'..: 1* t 



— 198 — 

II 

MINISTÈRE Paris, le 4 mai 18*71. 

DE LA GUERRE 

Comité de mlut public à guerre et placés 

Le Comité de salut puli^Up iUai a^solffimpnt à pie qfi^ox^ gfith U^ ^ ^^^^ P^î^» 
et jusqu'à nouvel ordre» pr«ttdrft l.esf mesure!» ftéeessi^res e^ s.9b^ délais. 

fmv l^ ÇoRiitô de §^l);t puWifi : 

Signé : Aïinaud et 5*élîx Pyat. 



HI 

COMMUNE DE PARIS. RBPUBLIQIffi FRANÇAISE. 



Commission executive. 



Paris, 16floréan9. 



Comité de salut public à sûreté générale. 

Faire arréteiclô ditoyeti Bardeile, eôlonel commandant leâ Tuileries jàcksusé de 
détournement d'objets d'art et de relations avec Tennemi. 

Pour le Comité de salut public : 

Bigné lO, Ranvier, Ant. Arnaud. 

Pièce saisie dans les papiers du sieur L. ., capitaine commandant du 
70» bataillon. 

Le capitaine f^appo^Heur^ 
A. G 



i99 — 



IV 



MIIfïSTËtife 

DE l'intérieur. 

DIRECTION GÉNÉRALE 

DES 
LIGNES TÉLÉaBAPHIQUES. 



DEPECHE TÉLÉGRAMlQtJE. ' 



'.iiSU 



Paris, le 2 mai 18*71 (5 heures 
40 minutes soir.) 

Comité de salut public au com^nandant du fort de 
' VincenneSy à guerre et place. 



Ordre d'appuyer Iq mouveipeiit Çoijamunal dans la municipalité de Vin- 



cennes. 



Pour le Comité de salut public. 

Signé : Félix Pyat, Gérard, Arnaud, 

Léo Meillet. 

Pour copie Conforme : 

Le chef du service : 

F..'.... 



Le soussigné demande Tannulation de l'arrêté pris par le comité de salut 
public à l'effet d'instituer le citoyen Moreau, délégué civil de la Commune 
auprès du délégué à la guerre, ledit arrêté inséré à V Officiel du 9 mai 1871. 

Charles Delbsolu^b. 



COMMUNE DE PARIS 

SECRÉTARIAT N® 4l6. 

NOTIFICATION AUX MAIRES. 



Citoyens délégués^ 



VI 



RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. 



Paris, le 9 mai 1871 . 



Nous avons Thonneur de porter à votre connaissance la notification sui- 
vante : 



— 200 — 

Conformément au vote de ce jour, il a été procédé à Télection du comité de 
salut public. Ont^té nommés: 
Les citoyens Ranvier, Ant. Abnaud, Gambon, Eudes, Delbsoluzb. 

Pour copie conforme : - 

Le secrétaire membre de la Commune, 

Signé : Amouroux. 



VII 



COMMUNE DE PARIS. 



COMITÉ 

DE SALUT PUBLIC. 



RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. 



Paris, le 23 mai 1871 



Bon de réquisition pour des voitures du chemin de fer d'Orléans à la disposi- 
tion du commandant Larue. 

Leco7nmanda7itdela guerre, 
Signé : A. L 



VIII 



COMMUNE DE PARIS. 
COMITÉ 

DE SALUT PUBLIC. 



REPUBLIQUE FRANÇAISE. 



Paris, le 4 prairial 1879 



% 

Comité de Salut piiblic à sûreté générale. 

Ordre de transporter immédiatement les otages, tels que rarchevèqiie, les 
différents curés, BoDJean, sénateur, et tous ceux qui peuvent avoir une impor- 
tance quelconque, à la prison de La Roquette (dépôt des condamnés.) 

Le comité de Salut public, ^ 

• Signé : G. Ranvier, Eudes. F. Gambon. 



— 201 



sa* 



IX 



1'« DIVISION MILITAIRE. 

Service de l'insurrection 
parisienne. 



M. DUMAIGNEAUX DE LA SALLE, 



CAPITAINE RAPPORTEUR. 



Renseignements concernant le sieur Delescluze. 

On a prétendu que Delescluze était le seul homme de la Commune qui ait 
réellement montré un certain courage lors de Tattaque de Paris par les troupes 
régulières. Nous sommes en mesure de pouvoir établir que, s'il a été tué dans 
' Paris pendant cette semaine, c'est uniquement parce qu'on Ta empêché de se 
sauver. Nous extrayons en effet de la déposition du témoin Reculet, marchand 
tailleur, demeurant à Paris-Bercy, rue de Soulage, 31, le passage suivant : 

« En sortant de chez molle jeudi 25 mai, je me dirigeai du côté de la porte de 
» Vincennesoù j'ai y \x Delescluze ^à trois reprises différentes, tenter des efforts 
y» infructueux pour se sauver. La dernière fois, un garde national s'adressant à 
» lui, lui tint ce langage : « A tort ou à raison, vous nom avez mis dedans, 
» citoyen Delescluze : ce n'est pas la peine que vous essayiez de votes sauver 
» par ici, voies boirez le bouiUon comme nous touSy et si vous persistez, fai 
» une balle dans le fusil, je vous la loge dans la cervelle. » 

Le rapporteur^ 
Signé : de La Salle, substitut. 



X 



Renseignements sur les FrancS'Maçons. 

3 mai 1871. 
Monsieur Olivier, 
Veuillez bien m'excuser près de la compagnie si je ne suis pas parmi vous; 
DOS réunions ont lieu tous les jours, nous avons encore trois journées à consacrer 
à ces travaux. 
Voici celle d'hier, veuillez, je vous prie, en 4onner connaissance. 
Délibéré: \^ fusion des francs-maçons et des compagnons du devoir de toutes 
les corporations quelles qu'elles soient. 

Au nombre de 5,000 environ, il a été décidé à l'Hôtel-de-Ville et ensuite au 
cirque Napoléon, que l'on exécuterait le décret de la Commune sur la levée 
d'hommes de 19 à 40 ans, mariés ou non mariés. 

III. 26 






-= toi — 

2° Tous les Francs-Maçons, ex-compagnons du devoir, équipés et habillés, 
d*ici à vendredi, nous combattrons dans vos rangs, répartis dans tous les ba- 
taillons, avec nos bannières déployées. Notre devise est vaificre ou mourir; 
attendu qùé toutes lés déÉËSfcPèhes &lidl» à Versailles n'éffit àbedti à fieh, nous 
répondrons arabes pf^ç ^W^, et du droit sortira la victoire; le sang si précieux 
qui coule se paiera cher. 

3® Nous avons été acclamés sur le passage des boulevards pu? UBÉ fegje im- 
mense. 

40 Ces deux décrets ont été votés à la majorité absolue. Réunion, vendredi, 
au Cirque^ en tenue àé g&tde dâtioiiale. Nous reprendrons QDisttitènos bannières 
qui se trouvent toujours sur les remparts. 

Riëfl de plnn â irons dire poUf Tiùstant. 
Je Yofus 8€lrrè là ttsAU, 

Tout à Toti^, 

P,-5.. ^,os ap^itiési ^x\i^ capitaine, lietitén^pt, ^<ip., e^p, 
Si vous, ppuy^^i T^f^tû^eXive^ ^, votre â^me 4é«$ mv^^^Mx Y^^s ifç^^ repériez 
serviqe, 

(Lettré adressée HH éiëW Olivier par un hbmmé BàtmAniii ëlMpId gàtàé fia- 
tîottal, fraHë-jkàé&n.) 

Le sieur, 

SifOS : R;w.;i.. 



XI 
COMMUNE DE PARIS. HÉPUBLIQUE FRANÇAISE. 



Commission executive. 

N° 79. Paris, le 2 mai 18*71. 

Gitojen délégné, 

La Commission a reçu la communication suivante sur Timprudence déformer 
des bataillons exclusivement composés de soldats de la ligne, comnae cela se 
pratique, en ce moment, à la caserne Reuilly, d'après les ùtàtéé doànés par le 
citoyen Clusel^ét. 

Veuillez, citbyen, prendre les mesures, à ce sujet, que vous inspireront votre 
zèle et votre dévouement. 

Salut fratei*heL 

Pbur la Commission executive : 

Le secrétaire de la délégation de la guer7^e, 

Signé : Remette. 



âoâ 



XII 



COMMUNE DE PARIS. REPUBLIQUE FRANÇAISE. 



157 

Notification 
aux Citoyens déléguéiâ. 

DUPONT 

m® ARRONDISSEMENt. 



Paris, lo 10 mai 1811. 



Citojend délégués ^ 

P^oi|s^vqns r))OQDei|i* de porte? & vptrq gonn^iss^npe la notiftcatipA suivante, 
D^fis la séanee du mai 1871, 
La Gommi^ne de Paris a décidé : 

1^ De réclamer la démission des Membres actuels dU Comité dô feàl^t JUblic 
et de pourvoir immédiatement à leur remplacement ; 

2« De iipmm^î* un délégué civil à la guerre, qui sera assisté de la Commission 
militaire actuelle, laquelle se mettra immédiatement en permanence; 

3^ De nommer une commission de trois membres chargée de rédiger immé- 
diatement une proclamation ; 

4° De ne plus se réunir que trois fois par semaine en assemblée délibérante, 
sauf les réunions qui auront lieu dans les cas d'ut*gence, sur la proposition de 
cinq membres, ou sur celle du Comité du salut public; 

5® De se mettre en permanence dans les Mairies de ses arrondissements 
respectifs pour pourvoir souverainement aux besoins de la situation ; 

6** De créer une cour martiale dont les membres seront nommés immédiate- 
ment par la Commission militaire ; 

7" De mettre le Comité de salut public en permanence à THôtel-de- Ville. 

Paris, le 9 mai 1871. 
Pour copie conforme, 

Le secrétaire, membre de h Commune, 

AMOtJBOUX; 



— 204 — 

xm 

1" ET 2» RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. 

ARRONDISSEMENTS. ^^^^^^^ _ ^^^^^^^ _ ^^^^^^^^g. 



COMMUNE DE PARIS. 



Avœ Citoyens, membres de la Commune. 
Citoyens, 

Les soussignés, habitant les l®"^ et 2® arrondissements, ont vu avec plaisir un 
arrêté de la Mairie du XI« arrondissement, paru à l'Officiel de ce jour, jeudi 11 
mai 1871, concernant les femmes de mauvaise me et les ivrognes. 

Attendu que dans diverses rues, on ne peut faire dix pas sans être arrêté 
d'une manière scandaleuse par les femmes de mauvaise vie, et notamment dans 
les rues du Petit-Carreau, Montorgueil, Saint-Honoré^ Bauval, etc., etc. 

Les soussignés demandent qu'un arrêté semblable soit pris, et mis à exécu- 
tion dans le plus bref délai. 

Signé : D. C. ., 

Rue Saint-Honoré, 112. 



XIV 
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. 

N° 242 LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ. N'^ 242 



COMMUNE DE PARIS, 



Le comité de salut ptiNiCy 
Arrête : 

Art. P'^. Le contrôle général des chemins de fer passe de la commission du 
travail et de l'échange à la commission des subsistances. 

Art. 2. La commission des subsistances prendra à l'avenir le nom de commis- 
sion des subsistances et des transports. 
Paris, le 4 mai 1871. 

Le comité de salut public^ 

Signé : Ant. Arnaud, Léo Meillet, Ch. Gérardin, 

Félix Pyat, Ranvier. 



N«392 



205 — 



XV 



REPUBLIQUE FRANÇAISE.. 

LIBBBTi — ÉGALITÉ — FRATBBNITÉ. 



Commune da Paris 



N» 392 



COMITÉ DE SALUT PUBLIC 



Ao PEUPLE DB PaBIS. 



Citoyens, 



La porte de Saint-Cloud, assiégée de quatre côtés à la fois par les feux du 
Mont-Valérien, de la butte Mortemart, des Moulineaux et du fort d'Issy que 
la trahison a livré, la porte de Saint-Clond a été forcée par les Versaillais, qui 
se sont répandus sur une partie du territoire parisien. 

Ce revers, loin de nous abattre, doit être un stimulant énergique. Le Peuple 
qui détrône les rois, qui détruit les Bastilles ; le Peuple de 89 et de 93, le Peu- 
ple de là Révolution, ne peut perdre en un jour le fruit de Témancipation du 
18 mars. 

Parisiens, la lutte engagée ne saurait être désertée par personne; car c'est 
la lutte de l'avenir contre le passé, de la liberté contre le despotisme, de l'éga- 
lité contre le monopole, de la fraternité contre la servitude, de la idolidaritédes 
peuples contre l'égoïsme des oppresseurs. 

AUX ARMES ! 

Donc, aux armes I Que Paris se hérisse de barricades, et que derrière ces 
ramparts improvisés, il jette encore à ses ennemis son cri de guerre, cri d'or- 
gueil, cri de défi, mais aussi cri de victoire ; car Paris, avec ses barricades, est 
inexpugnable. 

Que les rues soient toutes dépavées : d'abord, parce que les projectiles enne- 
mis, tombant sur la terre, sont moins dangereux; ensuite, parce que ces pavés, 
nouveaux moyens de défense, devront éire accumulés, de distance en distance, 
sur les balcons des étages supérieurs des maisons. 

Que le Paris révolutionnaire, le Paris des grands jours, fasse son devoir ; la 
Commune et le comité de salut public feront le leur. 

Hôtel-de-Ville, le 2 prairial an 79. 

Le comité de salut public. 
Signé : Ant. Aenaud, E. Eudes,?. Ctambon, G. Ranttbb. 



■MiMM 



— 20« — 

XVI 

;bépublique française 

N" 345 LiBHBTÉ *-' ÉGALITÉ ^ FRATiMSlT*. H' 94Ô 

GOiDiiititme Aê ï*ftpls 



COMITÉ DE SALUT PUBLIC. 



Le gouvernement do Versailles viôtit dô gé souiller d*un nouveau crime, le 
plus épouvantable et le plus lâche de tous. 

Se& agents ont mis le feu à la cartottcherie de Tavenue Retpp éi pvoroqjli une 
explosion effroyable. 

On évalue à plus de cent le nombre des viotimea. Des lémtnéiâ, un dhfànt â 
la mamelle, ont été mis en lambeaux* 

Quatre des coupables sont entre les mains de la sûreté générale» 
Paria,le27floréaH8T1. 

Le comité dit salut public, 

Signé : Ant. Abkaud^ Biluoray, ë. Bo0B9, 
F. Gambon, Gr. Raiïtibb. 



XVII 
COMMUNE DE PARIS. RÉPUBLIQUE PRÀNÇAISB. 



comité de salut public. ^^^^^ ^^ ^^^ .^j^ ^^ ,^ 

CÇMité t)fi salut Public a ôubbre. 

Faire donner immédiatémeâtj {^lir tous etnjrlojést à& la Compagnie du gaz^ 
des dispenses de service pour lee mettre à Tabri des arrestations et des in»- 
corporations forcées, leur service étant indispensable. 

Le délégué du comité de salut publiÇf 
Signé: G. Rakvibb, 



— 207 — 



xviri 



RÉPUBLIQUE FRANÇAISE 

K» 380 LIBBBTi — ÈaXLTté — FBATBBMITÊ N° 880 



Gommiine de Paris 



COMITÉ DE SALUT PUBLIC. 



Le comité de salut public, en présence des tentatives de corruption qui lui 
sont signalées de toutes parts, rappelle que tout individu, prévenu d*avoir offert 
ou accepté de Targent pour faits d*embauchage, se rend coupable du crime de 
haute trahison, et sera déféré à la cour martiale. 

Paris, le 1®' prairial an 79. 

Le comité de salut piiblic^ 

Signé : Ant. Aenaud, Billiobay, E. Eudes, 

F, Gambon, g. Banvibr. 



I B O O I 



L'INTERNATIONALE 



IM. « 



L'INTERNATIONALE 



Quelques procès-verbaux des séances du Conseil fédéral de Tas- 
socialîoh Iiilèrtoationale des travailleurs ont été saisis. Nous publions 
ceui qui notfs ont été coînmunîqués. Ils contiennent les délibéra- 
tions du comité du 5 janvier au 29 mars 1871. 

Séance du 5 jcmvier 1871. 



Franquin, président. — Varlin, assesseur. — H. Goullé, secrétaire. 

Rectiflcation au procès-verbal de la séance précédente. 

Frankbl demande qu'on complète la discussion sur la communication de la 
section de l'Est; cette communication a été repoussée par Tordre du jour parce 
que les pleins pouvoirs qu'on admettait sous l'empire étaient commandés par les 
circonstances; depuis la République, il n'y a plus d'utilité de remettre ces pleins 
pouvoirs, et partant il n'est pas régulier d'en admettre, surtout étant depuis si 
longtemps privés de communications avec Londres. 

Sont présents: Bijoutiers, chambre syndicale. — Ebénistes. — Imprimeurs- 
lithograplhies. — Marbriers. — Marmite. 2° groupe, 4* d<*. — Orfèvres. — Pas- 
sementiers à là barre. — Peintres en bâtiments. — Tapissiers. — Tisseurs en 
tous genres. — Sections, cercle d'Etude. — 50 numéros du journal Brantôme^ 
Ecole de Médecine. — Hôpital Saint-Louis. — Ternes, 100 numéros. — Bati- 
gnoUes. — Poissonnière.— Richard-Lenoir. — Combat. — Couronnes. — 15 nu- 
méros. — Roule, 20 numéros. 

Varlin communique que la section des BatignoUes adonné les fonds pour quatre 
numéros d'un journal qu'elle doit fonder immédiatement elle-même. Cette sec- 
tion envoie aujourd'hui 2 délégués qui offrent de mettre les fonds à la disposi- 
tion du Conseil fédéral, si le conseil est en mesure de paraître sans retard. Le 
résultat que nous avons est insuffisant; 6 sections seulement ont répondu. 

Buisson, délégué par la section des BatignoUes pour le journal : La section 
des BatignoUes est en mesure de faire paraître immédiatement un journal de 
petit format. Elle a en main les fonds assurés pour 4 à 6 numéros; elle désire 
paraître immédiatement, elle pense que les circonstances rendent urgent 
d'avoir un organe sans aucun retard. Le Conseil fédéral pourrait prendre 



212 — 

connaissance de la rédaction du !«' numéro et nommer deux délégués pour re- 
connaître si le journal est bien dans l'esprit de Tassociation et s'il peut prendre 
pour sous-titre cette inscription: « Association internationale des Travailleurs » 
et dans deux cartouches latérales les devises : a Pas de devoirs sans droits et 
Emancipation des Travailleurs par eux-mêmes. » Si plus tard le Conseil fédéral 
fait paraître un organe, le journal de la section des BatignoUes fera fusion et 
acceptera le titre et la rédaction que le Conseil fédéral aura choisis. 

Lacord s'étonne que le Conseil fédéral se mette en rapport avec le journal 
que veut fonder la section des BatignoUes, quand il a repoussé la Lutte à outrance 
qui se vend fort bien et qui a conquis une place sérieuse. Il j a là un danger, 
c'est d'indiquer au public la désunion qui existe au sein de TAssociation Inter- 
nationale des Travailleurs. 

Yablin. La Lutte à outrance est un journal essentiellement militaiit et politi- 
que; le Conseil fédéral désire un journal bien à lui, à lui seul^ propagate^ir 
de Vesprit de V Association et dont la rédaction soit dans sa main. 

Lacord. La Lutte à outrance a un titre approprié à la lutte, des- 
tiné à combattre corps à corps avec les privilèges dressés contre les Travailleurs, 
et à être un journal qui, aussitôt après la guerre, sera exclusivement consacré à 
là question du travail. Nous vous avions offert de changer selon vos apprécia- 
tions le titre, vous réservant la place primordiale dans nos colonnes. Je crains 
que vous ne traciez des limites trop étroites au rédacteur de votre organe ; il y a 
là un danger que vous apprécierez plus tard. 

Frankbl. La question n'est pas nettement posée. Il faut examiner seulement 
si le Conseil fédéral doit avoir un organe qui soit son porte-parole et je 
pense qu'il est triste de voir que deux sections aient chacune les moyens de se 
créer un organe et que l'Internationale, avec toutes ses autres sections 
réunies, ne puisse toute entière trouver assez de force pour créer un organe 
général. 

Buisson. Le journal de la section des BatignoUes n'est pas fait ; la question 
matérielle sera tranchée demain matin à 10 heures. Etes-vous prêts à paraître de 
suite? Répondez-vous de paraître hebdomadairement pendant un mois sans inter- 
ruption? Il n'y aurait qu'un accident sans conséquence si le journal d'une section 
disparaissait. Il serait fort grave que l'organe général de l'Internationale dispa- 
rût après quelques numéros. Envoyez des délégués à la Commission du jour- 
nal des BatignoUes qui se mettront demain matin à l'œuvre. 

Franquin. Le nombre des numéros souscrits par le conseil fédéral est trop 
petit pour assurer l'existence de son propre journal. 

Frankel. J'espère que le siège de Paris ne dupera pas, et qu'en envoyant des 
délégués près des sections on trouvera assez d'abonnements. 

Lacord. Nous pourrions nommer /les délégués qui seraient chargés d'exami- 
ner les forces de la Lutte à outrance et de la section des BatignoUes pour les 
combiner ensemble. 

Il nous faut un organe à nous, bien à nous ; combinons nos forces et ne per- 
dons pas de temps. On nous offre les concours réunis de la Lutte à outrance et de 
la Section des BatignoUes ; acceptons et paraissons. 






— 213 — 

NoBO. Il est urgent de s'entendre, il n'y a pas de temps à perdre; unissons 
nos efforts. 

Laoord. Je n'ai pas pouvoir pour terminer complètement au nom de la Lutte 
à outrfince. Venez à nous, nous discuterons chacun selon nos vues. 

Camélinat. Si nous n'avons pas entre les mains les moyens de réussir entiè- 
rement, *il vaut mieux laisser une section se hasarder sur le terrain glissant 
du journalisme. Il serait très grave de faire, au nom du Conseil fédéral, un 
journal exposé à périr faute d'éléments de vie. Un tel échec est redoutable, 
car il peut nous discréditer dans l'opinion publique. 

Frankel. Il nous faut un journal du Conseil fédéral; si les associés ne com- 
prennent pas qu'il est de leur devoir de le soutenir haut et ferme, il faudra dé- 
sespérer de l'avenir de l'association de l'Internationale française. 

Lacord. Il nous faut un organe qui se dresse en face des grands journaux de 
la bourgeoisie, qui ait sa vie propre et qui combatte en notre nom. Il nous faut 
un rédacteur rompu de longue date à la lutte politique, qui ne fasse pas d'école 
qui altérerait la force de notre organe. La rédaction de la Lutte à outrance 
vous offre un essai de trois ou six mois, pour que vous jugiez si la ligne que 
vous aurez tracée aura été suivie. La rédaction gratuite pendant trois ou six 
mois sera payée après ce temps d'essai, si vous approuvez la rédaction. Vous 
changerez la rédaction à cette époque, et même du jour au lendemain, si vous 
en reconnaissez la nécessité. 

Buisson. Je n'ai pas mandat pour demander une commission d'études; 
nous ne voulons pas perdre de temps, nous sommes décidés à agir dès demain. 
Je constate que l'Internationale française agit faiblement dans un cas aussi 
décisif. Notre journal paraîtra samedi, vous le jugerez. 

Varlin. Ce qui fait notre embarras, c'est que depuis le 4 septembre, nous 
manquons d'argent; les cotisations des sections ne se recouvrent plus et, chose 
grave, il nous reste encore quelques dettes du temps de l'Empiro. Six sections, 
à elles seules, prennent 300 numéros; c'est bien minime, et cela ne nous rend 
pas hardis . 

Frankel. Le Conseil Fédéral a manqué d'activité dans son appel aux sections. 

Franquin. Chacun de nous individuellement croit au succès, mais ayant 
mandat de nos groupes, nous ne pouvons nous engager que^ dans la mesure des 
forces que nous leur connaissons. 

Nomination d'une Commission pour délibérer avec la Lutte à outrance et 

avec la Section des Batignolks au sujet du journal. Sont nommés : Frankel, 

Varlin, Noro, Boudet, GouUé. — La commission se réunira samedi, rue Larrey, 

2y chez le citoyen Molleveaux. La section Poissonnière est acceptée; adresser 

. les communications au citoyen Boudier, 138, faubourg Poissonnière. 

Frankel. La présence des délégués des sections au Conseil Fédéral est indis- 
pensable. 

Varlin. Autrefois nous avions l'habitude d'envoyer un délégué du Conseil 
Fédéral, une fois par semaine, dans chaque section ; il serait bon de revenir à 
eette habitude. 

La proposition est acceptée. 

Chatel. Faute du temps nécessaire, je prie le Conseil Fédéral d'accepter ma 



^ 



— 214 — 

démission de caissier; je continuerai àm'occuper des écritures.— La dénaission 
çgt a»çcçptée. E$t nommé caissier: GouUé^ boulevariJ Sébastopol, 78. 

Lacobd propose que chaque section p^ie une somme de 25 centimes par 
a^mai^e pour les fr^i^ d'autograpMe et d'expédition des procès-verbaux. 

lia séancjs est levée. 

Le secrétaire, 

Signé : Henri QouLLi. 






Sécmce du i2 janvier. 

Baohbitch, président. — Vàblin, assesseur. 

Sont présents : Cercle d'Études. — Tarn es. — École de Médeoine. — Cou- 
ronnes. — Faubourg du Temple. — Faubourg Antoine. — Brantôn^e. — Bichard- 
Lenoir. — Hôpital Louis. — Orfèvres. — Passementiers. — Meni;isier§ ^ 
B&timents. — Gérapique* — Bonlangers. — Gordonniere, — Coupeurs, pour 
«kaassurM* 

Rectifications au PRooES-VEKbAL. 

Vabltn. L'expression (donne) les fond9 pour quatre ou six nnm4i:cfi du 
journal, appliquée à la section des Batignolles, doit être remplacée par oeUe (a 
réuni) les fonds. 

Le procès-verbal est accepté moins une voix. 

Communications . 

Gambon. La section Biobard-Lenoir dopne mandat au citoyen Grambon de 
la représenter au Conseil Fédéral. Ce mandat est signé des citoyens Camélinat, 
Gi^énot, Mathieu, E. EimMuL 

Le Conseil Fédéral adopte. / 

Lacobd. L'association Républicaine du 6^ arrondissement délègue au Conseil 
Fédéral, pour la représenter, les citoyens Lacord, Tpommelin, Lallemant, 
A. LÉvi. Le mandat est signé du citoyen Mollbveaux. Le Conseil Fédéral adopte. 

{^'association typographique du faubourg Saint-D^nis demande un à-comptc. 

Yaelin. Nous devons, pour notre compte, une note à cette association. 

Fbakkbl. Combien a-t-on vendu de volumes de nos procès ? Où en sommes- 
nous financièrement? 

Ya^ilin. Franquin qui s'occupait de ces compter est aux avant-postes. 

PiNDT.Que Goullé, successeur de Chat... s'occupe de dresser un compte g^ïiér^. 

44A?OBT9. Je propose que les sections paient au Conseil Fédéral 0,10. centimes 
paf pQis pçi^r ahaeun de leurs membres. 

PiNDY. Que le montant de la cotisation de décembre soit apporté jjeudi u^g- 
chain. 

Paçhjbiuçh pr0pQs« que la eptisation de. 0,10 p^r mois sjoit payéiQ au cqn^eil 
fédéraL , 



j 



/■^ 



./' 



N ^^. 215 — 

La proposition est votée. 

Vaïilin. Les bronziers sont dispersés dans les compagnies de guerre; ils ne 
peuvent verser d'argent; on ne peut l'exiger, il y a force majeure. 

Minet. Nous sommes aussi dispersés dans ma corporation; je ferai une dé- 
ijaarche et j'appor^^çai de l'argent, si cela est possible. 

André. Les ébénistes sont dans le même cas de dispersion. 

GoULLÉ. Rapport de la commission du journal. 

La Lutte à outrance a tiré son premier n* à 5,000 ; le second à 3,000; \e troisièxjae 
à 12,000. Le citoyen Armand Lévi nous propose une entente avec le Comité fédiJ- 
ral pour la ligne politique du journal et nous réserve 2 à 3 colonnes, avec titre 
40 séparation absolue, pour que nous y soyons bien chez nous. 

Abmand Lévi, délégué de l'Association lépublicaine. 

J'offre de travailler gratuitement à votre journal jusqu'à ce qu'il aoit fopd^. 
Les travailleurs peuvent fonder un organe indestructible au moyen de forces 
tirées de leur propre sein. — Je serai votre écho fidèle en politique. Pour \e 
travail, le travailleur doit combattre groupé par corporation. — Nous combattrpQS 
le clergé et ses empiétements, la féodalité industrielle. -- Nous défendrons la 
République qui est au-dessus du droit des majorités. — Je ne veux pas faire un 
journal à moi, ni dans mon intérêt, mais un journal à vous, -r- Le travailleur 
doit aujourd'hui ne vouloir s'élever qu'avec sa classe et ne pas cherchera s'élever 
lui seuL — Je désirerais que le journal devînt de suite hebdomadaire. On peut 
compter sur un tirage de 8,000. Si vous le désirez, les colonnes seront partagées 
]pai moitié entre vous et le club de l'Ecole de médecine. 

Laportk. Je suis de la même opinion que le citoyen A. Lévi. Je pense qu'un 
journal exclusivement ouvrier manquerait d'intérêt, je désire qu'on y joigne la 
politique. Nous pourrions peut-être faire un effort et paraître tous les jours. 

Varlin. Le journal la Lutte à outrance est rempli par les comptes-rendus du 
club de l'Ecole de médecine; il faudrait paraître souvent, mais, de fait, le club 
n'a de matières que pour un numéro par semaine; il ne pourrait paraître quoti- 
diennement que si nous faisions un effort très-énergique. 

GouLLÉ. J'ai demandé des abonnements à seize sections, tâchons de pardtre 
trois fois par semaine. 

Lacobd. Laporte ne se rend pas compte des diflScultés pécuniaires pour 
paraître tous les jours. Il faudrait faire une délégation qui allât demander des 
abonnements à toutes les sections.Ce soir, le Conseil fédéral a à examiner l'offre 
faite par le citoyen Lévi au nom du Comité du 6« arrondissement. 

Fbanilel. Il nous faut un organe qui explique clairement nos idées. Comment 
vpulez-vou^ que l'ouvicier, qui ne sail; riqn, apprenne? On lui parle aujourd'hui 
dep9X4^i;n9,ce mot V^ffraie, Une s^t ce que c'est. Depuis la République, nous 
n'avons rien fait. — La bourgeoisie nous combat aujourd'hui I Répondons-lui 
avec un journal mordant, indépendant, qui ti^nuQ haut et ferme le drapeau des 
travailleurs. 

Je n'accepte pas la rédaction de la Lutte à outrance telle qu'elle est, niais nous, 
pouvons lui faire un programme. 

David. Ma section réclame un journal. Acceptons-nous ou n'acceptone-nous 



I 



— 216 — 

pas la Lutte à outrance ? Le siège va finir, il nous en faudra un pour la province 
qui forme des sections et qui compte sur nous. 

Ab. Levi. Il faudrait que le journal contînt une partie intitulée : Tribune de 
Vassociation internationale des travailleurs, partie exclusivement rédigée par 
vous. Pour la partie politique, convenons d*un programme, je le suivrai. — 
Différents clubs ont promis leur concours et sont résolus à suivre avec nous le 
chemin droit du socialisme révolutionnaire. 

Varlin. Nous avions espéré fonder nous-mêmes un journal quotidien; Tétude 
que nous avons faite nous a démontré que cela était impossible. — Nous devons 
accepter la Lutte à outrance ; peut-être deviendrons-nous quotidiens avec le 
concours des autres clubs. 

Minet. Pour éviter les difficultés qui peuvent surgir, il serait urgent qu'un 
entre-filet indiquât que Tassociation Internationale des travailleurs ne répond 
que de sa tribune. , 

N Challain. Je suis opposé à ce que le Conseil fédéral fasse une tribune dans 
aucun journal sans dégager expressément sa responsabilité. Il faudraitj^en tous 
cas, une commission de rédaction . Il vaudrait mieux faire un journal nous-mêmes; 
à cet effet la section des Batignolles nous abandonne ses fonds. 

Bachruch. Il nous faut un journal ouvrier. — La République des travailleurs 
a fait fausse route. 

FRANKEL.Varlinet moi, nous voulions un journal bien à nous; nous en avons vu 
rimpossibilité. — J'accepte comme lui la Lutte à outrance. L'ouvrier français 
a besoin d'avoir une idole ; laissons- le en avoir une, mais haïssons et combattons 
avec lui la bourgeoisie. — La République bourgeoise n'est plus à discuter ; la Lutte 
à outrance devra discuter la République sociale. 

Chalain. Nous ne devons pas avoir de rédacteur en chef. La République des 
travailleurs porte mon nom ; je n y ai pas écrit, mais j'en accepte la responsabilité, 
tout en déclarant que le premier numéro a été maladroitement fait. Nous vous 
demandions de la copie, elle a manqué. Réunissons les deux journaux. 

MiNKT. Que le président consulte le Conseil fédéral. — Acceptons-nous la 
Lutte à out7'*ance ? 

Challain. Votons par sections. 

Bachruch. Toutes les sections doivent être représentées, c'est leur devoir. 

Vote par sections : 14 sections votent oui; vote de la section des Ternes, 
Nul. (Voté à l'unanimité) . Le journal la Lutte à outrance aura un sous-titre 
séparé du corps du journal et une réserve pour là partie politique. 

P. S. Omission au procès-verbal. 

Lacord. Il est inutile de faire une séparation, puisque le journal nous 
appartiendra. Nous ne voulons pas suivre la ligne de la Patrie en danger. 

Bachruch. Blanqui a souvent des idées justes, mais c'est un journal socialiste 
que nous faisons, et quoique je pense de Blanqui, je ne veux pas m'écarter de 
cette ligne. 

ÔOMMISSION m RBD action. 

Sont nommés : Frankbl, Pindy, Minkt, Bachruch, Goullé, Franquin,- 
Varlin, Laportb, Theisz, Verdure. 



mm 



— 217 — 

"^ Séance du i9 janvier. 

Président, Rouvjîyrol. — Assesseur. Fbankbl. — Secrétaire, H. Goullb. 
^ Sont présents : Faubourg du Temple, — BatignoUes, — -Hôpital Louis, — 
Ternes, — École de médecine, — Grandes Carrières de Montmartre, — Sociale 
des Ecoles, — Marmite 2« et 4« groupes, — Brantôme, — Orfèvres, — Tisseurs 
en tous genres, — Lithographes, — Mécaniciens, — Boulangers. 

Lecture du procès- verbal. Il est adopté. 

CouPBT. Il a été désigné quatre délégués pour représenter la section des 
BatignoUes au Conseil fédéral. Je regrette que deux sur quatre manquent. Le 
journal la République des travailleurs semble vouloir suivre une route à part. 

Cette attitude est blâmable. 

BoDVEYBOL. La classe des travailleurs est bien peu soigneuse de nous envoyer 

ses délégués. 

MÂLiN. La guerre a trouvé la corporation des lithographes désunie ; aujour- 
d'hui elle se rapproche et s^occupe de la rentrée des lithographes allemands 
dans les ateliers. La corporation est résolue à repousser ceux qui n*auraient 
pas de lien international avec elle. — Lecture d'un procès-verbal à ce sujet. 
Une communication est annoncée. 

Tabouret. Le travail infligé aux ouvriers boulangers est oppressif. Il se fait 
la nuit sans nécessité, cela nous sépare de la société et de la famille; dormant 
pendant le jour, nous vivons comme retranchés du monde, aussi ne pouvons- 
nous pas être en communion d'idées avec les travailleurs. Les boulangers deman- 
dent l'appui de l'Internationale. Une grève de boulangers aurait une grave 
influence sur la société. 

Fbankbl. Varlin et moi, nous avons traité cette question sociale. Nous avons 
démontré qu'au moyen-âge, les boulangers ne travaillaient que le jour et qu'ils 
fêtaient toutes les fêtes d'alors ; cela faisait cent jours environ de chômage 
par an. 

GouLLiÊ. Les boulangers pourraient nous remettre un mémoire pour le journal. 

Varlin. Le moment serait mal choisi aujourd'hui que la farine manque. Cette 
corporation manquait de forces il y a quelques mois; ce serait bien pis actuel- 
lement. — Je demande l'ordre du jour. 

Challain. Je m'étonne que le Conseil fédéral discute une telle question dans 
un moment où la situation politique est si menaçante. 

Vbalin. Beaucoup de corporations sont dans le même cas que les boulangers. 
Quandje suis, allé en province, j'ai vu des centres tout entiers en proie à 
une atroce misère. Le seul remède serait celui-ci : devenir un corps politique 
puissant, afin d'agir nous-mêmes. 

Baohbuch demande l'ordre du jour. » 

RouvBYROL. Notre concours est acquis aux boulangers ; la communication 
.«era examinée. Je mets l'ordre du jour aux voix : L'ordre du jour est voté. 

Challain. La section de l'Est fomente chez nous la discorde, le Conseil 
fédéral doit accomplir son mandat sans tenir compte de cette opposition. On a 

in. 28 



— 218 — 

fait dans les arrondissements des conseils de vigilance. Cela a pu être utile 
en son temps, mais aujour^i'Uui il est urgçivt q^ue tou» viennent se grouper au 
sein du Conseil fédéral. Je demande qu'on nomme des délégations pour 
aller dans les sections. 

Pbanrbl. Cela a été fait et n'a pas produit de résultat. 

Ballbret. L'Internationale doit s'efforcer de gagner du terrain par la 
politique. 

GouLLÉ. Commission du journal. Il est urgent que nous fassions un mani- 
feste en prenant possession de la Lutte à outrance. 

Vablin. C'est là une question qui doit être résolue au sein de la commis- 
sion de rédaction ; pour moi, je suis convaincu qu'il n'y a plus de temps à perdre 
en face dés événements. 

Challain. Le manifeste de la société Internationale des travailleurs devra 
soutenir nettement la question de la liquidation sociale. L*empire a légué 
1^ milliards de dettes, la guerre et le gaspillage en ont fait autant ; la liquida- 
tion est inévitable, il faut le dire aux bourgeois. 

RouTBTROL. Ce projet de manifeste devrait être rédigé. Il est regrettable 
qa'il nelesoitpas. 

Lacori>* L'Internationale a mal compris son rôle ; les travailleurs devaient 
a'empAi'er du pouvoir le 4 septembre, il faut le faire aujourd'hui. Si dès le 
premier jour, Tlnternationalè avait marché droit son chemin, tout aurait 
tûiirné d'une autre manière, notamment au 31 octobre. — Tout est désorganisé 
aujourd'hui, et cependant T Internation aie doit comprendre qu'à l'heure ac- 
tuelle son existence même est en jeii. Elle eût tué. le gouvernement, si un organe 
à elle, avait démontré ses fautes au public, à mesure qu'il les commettait; soz^ 
journal aurait été exclusivement aux mains de nos classes. — Pour étudier les 
questions vitales qui s'agitent en ce moment, je propose que les séances 
deviennent quotidiennes. L'Internationale ignore sa force réelle, elle est consi- 
dérable, le public la croit riche et Unie. 

RouvBYROL. L'Internationale s'est toujours occupée de politique et, en la 
critiquant, on oublie que les sections sont ruinées, que leurs membres sont 
dispersés. Si le public savait tout cela, il jugerait combien nous sommes faibles 
et l'association sombrerait du coup. 

Melin. Un manifesta, non appuyé de forces effectives, serait un échec, ce se- 
rait un 31 octobre. 

Frankbl. Notre journal sera une force. J'ai un projet de manifeste. (Lecture 
du projet.) 

*Ai Lévi. Le manifeste du conseil fédéral est bon comme idées, mais pa$ assez 
dans le cens actuel. Ce qui a fait la force de l'Internationale, ça été de ne pas 
se limiter à combattre pour les travailleurs français, mais de s'étendre au prolé- 
tariat de l'univers. En 1848, nous voulions, nous aussi, réformer la société de 
fond en comble. L'expérience du passé semble prouver que le plussûr moyen pour 
devaaii! une paiissanoe redoutaWe, est de grouper les travailleurs par corpora- 
tion ; chaque groupe aura son règlement particulier et sa représentation dans 
up conseil central. Le journal sera l'organe, et du conseil, et des corporationsi 

Varun. Le projet de Frankel, bien qu*excellent dans les idées, est un article 



/ 



— *49 - 

«:k 9PA iJA ï?^iVJfô.st9». V ^çft iJt^^içpjBnsable qu'un, manifeste prenne possession du 
journal au nom du Conseil fédéral. L'Internationale n'a pas voulu faire ie la 
politique personnelle, elle a laissé cela aux réunions publiq^ues; pour ma part, je 
ne le regrette pas. En fac^^des événements, je crois indispensable d'avoir des 

$éanc^ fréquentes. 
ROkWByROi,. L^ ci,tojçn. Lacojpd prppp^e 4 séances par semaine et le citoyen 

YnxMn 3 ; j^ ççnsult^ IjÇi conÉ^eil, puis on votera. 

Note : Il j aura séance les ma^di, j,eudi. el sapo^di à 3 ^^ur^ djEi j^pjLr • ^ 
Tunanimite. 
La séance est levée à onze heures et demie. 

Le secrétaire, 

Ç.ijgn4 :. Henri (fPV^^Â- 



, ' !.n ^ ., 



Sécmce dm "^^jamoie^. 

Président, Fbankel. — Assesseur, Nobo. 

Sont présents : Ecole de médecine, — Brantôme,--^ H(^al Lpi^iSy -m BiAb^t^ 
Lenoir, — faubourg Antoine, — Couronnes, — Ternes, -+r Mapmi|fcp.3ff* grpwi?, 
— Coupeurs pour chaussures, — Orfèvres, — Mécaniciens^ ~ Cpçd,Q;ix^ji:§;:s^ — 
Tisseurs en tous genres. 

Lecture du procès-verbal. — Observations. 

Lacobd remarque que certaine passages des prooès^Vi^cJ^ai^ dQyie9^.ra|eDt 
dangereux pour nou« dans le cas où ui^ des e^eoû^plaire^. ç'égape^alt. Rpuy^y^ol, 
é*aprè& le procèis-Terbal, a dit que Tlnter^ationale ét^t %it)le, L^s jugemeait^ 
que ies niembres du Conseil fédéral so^t ^PP^l^s à fpi^p^uljer en séance ne dpfi^nt 
pas être connus du public. Le secrétaire doit e^xnin^er c^s p^.ss^es et en ^- 
miner, dans cet ordre de pensée^ ceux compromettants pour l'association. 

Ebankel. Je m'associe à Tobservation de Lacord. Au sujet d^^ boulangers et 
de l'appui qu'ilsi deJKiandent, j'aya^s emplpjé le mot difficulté e( non inûipog-> 
sîbilité. 

Le procès-verbal çst adopté. 

MÉLiNE. Ma section a souscrit au journal : où en sommes-nous a^ec la L^(^ 
à outrancel 

Lacobd. Le club de l'école de médecine, qui supportables frai^ dp, la Lw^fe à 
(mtranpiiSry çi'exj^te plus. Je nj,e suis occijpé de ce journal^ tous ces jours ci, et san 
en être sûr ^nporiE*, je crois néanmoins qu'il continuera à paraître; je vous 
<^ni|Mea^^i une réponse définitive m 

Vaeltn. Ce journal esten d^nçer ^ ne plus paraître^ nous ne pouvc^ns plus 
Qompter sur l^ui. ^*e malheur a durement atteint le^ sections des Ternes et; des 
B^tignolles pendant le siège. La mort d'associés nous laisse 1 orphelins sur les 



— 220 — 

Lacobd. J'ai rédigé un manifeste, je n'ai d'argent que pour en publier 200 
exemplaires. 

Lecture du manifeste. — Approbation. 

Il est résolu qu'on cherchera un moyen de le publier. 

Un homme dévoué nous olfre 1,500 fp.^ pour commencer un journal. Je pense 
que cette proposition sera suivie d'effet et que nous aurons un organe qui, 
conquérant une place politique puissante par notre nom, et tenant haut et 
ferme le drapeau de Tlnternationale, deviendra notre porte-voix et discutera, 
au nom des travailleurs, les questions politiques d'où dépendent les destinées du 
pays. 

Dès aujourd'hui, nous voudrions flétrir les auteurs de ces menées criminelles 
qui ont semé la discorde entre la ligne, la mobile et la garde nationale. 
\ YAiLLm.L& République des travailleurs ne paraîtra probablement pas sa- 
medi prochain, l'argent manque. N'ayant plus de journal, nous pourrions nous 
réunir à quelques groupes républicains pour publier une brochure qui fasse 
connaître la vérité sur les faits du 22 janvier. 

En face de la capitulation, Tlnternationale a fait son devoir. 

Lagord. La lutte à outrance peut tomber dignement; elle peut se faire 
. supprimer en publiant un appel à l'armée. 

GouLLâ. La population est pourrie; si le conseil fédéral veut accepter la 
responsabilité, publions hautement notre opinion sur la situation politique; 
quant à moi je crois que le peuple ne nous soutiendra pas. 

Lacobd. Nous ne devons pas désespérer ; si on nous abandonne, restons 
l'Internationale, c'est-à-dire une association d*hommes pratiques et marchons 
seuls et la tête haute. 

Frankel. Occupons-nous moins du 22 janvier et plus de l'avenir. 

Vablin. Actuellement, l'élément solide, c'est-à-direles travailleurs, manquent;. 
ceux-ci se contentent des indemnités de 1 fr. 50 c, et 0, 75 c, pour les femmes. 

GouLLÉ. Si nous ne restons pas étroitement unis en face de la bourgeoisie 
qui déjà s'organise pour réduire les salaires après la guerre, ce serait renier le 
devoir. 

Frankel. Les délégués tiennent le langage du découragement. La situation 
est d'une telle gravité qu'elle désorienterait tout le monde : en faisant de la 
propagande, nous ramènerons le peuple à nous. 

Les clubs, les ligues, n'ont rien fait; ils ont laissé tomber Paris et ils pou«- 
valent le sauver. Le Prussien va entrer, la bourgeoisie le flattera pour conser- 
ver sa puissance et ses privilèges et elle fera peser sur nous les charges qui 
vont résulter de la guerre. 

Lacobd. Nous avons assez discuté; il faut aviser à ramener d'abord les 
ouvriers et ensuite à avoir des travailleurs parmi les gens au pouvoir. 

NoRO. Les sections doivent être recomposées: je demande que le conseil 
fédéral nomme des délégués qui aillent les réveiller. 

Vablin. La République des travailleurs et la Lutte à outrance ne reparaî- 
trontprobablement plus; cherchons donc les moyens de faire un nouveau journal. 
Le seul moyen que nous ayons de devenir forts est de réorganiser l'Internationale 



— 221 — 

Mblik. Il peut survenir, dans la situation, des événements qui nous 
soient favorables, nous devons nous tenir prêts à bonifier des circonstances. 

Hardy. La république est en danger, nous devons nous unir aux républicains 
pour la défendre. 

Fbankbl. Je demande à rassemblée si elle ne trouve pas urgent de voter, 
qu'en cas d'événements, toutes les sections devront se réunir ici. 

La proposition est votée à Tunanimité • 

La séance est levée à onze heures. 

Le secrétaire. 
Signé : H. Ooull£. 



Séance du 15 février. 

Président, Avrial. — Assesseur, Fbankbl. 

Sont présents : Cercle d'études -i- Est — Brantôme, —, Hôpital Louis, — 
la Gare et Bercy. — Couronne. 

Lecture du procès-verbal. Il est adopté. 

Lecture d'une lettre de Ledoré, de Brest. 

Résolution. Le citoyen Piau, publiera cette lettre individuellement. 

Avrial. Ij^l petite Presse annonce que V. Hugo et Louis Blanc sont présidents 
honoraires de l'Internationale, et que Malon et Tolain ont reçu un à compte de 
2,000 fr. sur les 20,000 fr. que llnternationale leur alloue par an pendant qu'ils 
seront députés ; il serait urgent de rectifier. 

Seraillbr. Il faudrait d'abord faire une rectification au sujet des aflSches des 
quatre comités. Cette annonce de Is^ petite Presse est une affaire du même ordre. 
Je n'y vois à rectifier que Terreur sur notre présidence ; tant qu'aux 20,000 fr. 
il est avantageux de laisser croire que nous sommes riches. 

Fbankbl. Je suis satisfait de voir la bourgeoisie et ses journaux s'occUper de 
nous et nous craindre. 

BABicKaLa Petite presse est un journal de peu de valeur, il n'y a p6tô à s'occu- 
per de ce qu'il dit. 

Goullê. La seule réponse à faire consisterait à adresser trois lignes à lei petite 
Presse pour déclarer que l'Internationale n'a ni présidents, ni chefs ; rien de 
plus; si non, ce journal fera deux colonnes sur l'Internationale afin d'essayer 
d'entamer une polémique avec nous. Ce serait un moyen de battre monnaie. . 

Fbankbl propose l'ordre du jour — il est adopté. 

Ordre du jour : de la réorganisation de l* Association. 

Depuis le 4 septembre, les événements ont dispersé Tlnternationale. Il serait 
urgent de reconstituer les sections pour qu'elles trouvassent la force qui leur est 
indispensable. Nous avons une force morale, sinon en France du moins à Paris :1a 
force matérielle nous manque faute d'organisation. Beaucoup^ d'associés ne com- 
prennent pas le but de l'association. Ainsi nous avons une liste de candidats 



— 2àâ — 

Aoéiâlistes et beaucoup de membres ne se sont pas rendu compté de la raison 'q^i 
nous faisait porter des noms obscurs, à la place des Louis Blanc, des Victor Hiig^d, 
etc.^ous voulions faire parvenir à la dëputation quelques internationaux ouviSe JS. 
Il est regrettable qu'on n'ait pas mieux compris le but qu'on devait poiirsuivi*e. îl 
nolis faut une organisation virile , des sections disciplinées, avec leur propre rè- 
glement, qui participent à nos travaux par leuris propres délégués, qiii se rnàiti- 
tiennent dévoués à l'idée Internationale, vivàcés^ "Sans jaïûâîà se lasSer, hi fléchir. 
A ces conditions, on sera prêt et puissammeirt constitué le jotir d^ Tâttrcm, ^i 
imprévue que soit son arrivée, 

AvRiAL. J'ai annoncé dans les journaux la création d'une section dans le 11« 
arrondissement. Voici wa. aperçu des statuts. Tout ouvrier adhère à la société 
de résistance de sa corporation. La preuve de moyens d'existence honorable sera 
exigée de chaque postulant. Le conseil approuve unanimement. 

Il faut deux éléments au Conseil fédéral, le groupement des travailleurs manuels 
et l'étude approfondie des questions sociales. Il sera difficile de reconstituer l'In- 
ternationale ; le manque de travail a créé la misère, et il nous faut des cotisa- 
tions ûdèlement payées pour publier des journaux, des brochures et aller dans 
les centres en province. 

ThsiSî:. Llntèi*natîonale doit devenir le gouvernement social lu!- mèftie âkiis 
l'avenir. Les sociétés ouvrières se groupent difficilement aujourd'hui îles sectioôs 
ouvrières sant fatalement vouées à la lutte quotidienne du salariat; ti'o'uè sa- 
vons combien cette tâche est rude, embarrassée de «aiUe détails absorbante. 
Les sections, Wéo un bon esprit politique "et social, sont apj^eléesà exerefer «né 
grkû'àié ddfiàinâtîôû sur l'opinion publique. Je propose doacau Conseil fédéral de 
marcher résolument vers î'avenîr et pour ouvrir là Voie, je demandé H 
noMùati'on d^linB ct)fnmi^ron spécialement cotisacrée à faire une enquête au sein 
même de chaque section et à adresser un i-appoi^ qui vous sera soumis. LéU 
membres de cette commission seront les porte-pare^les du Cottseil fédéral et dé- 
velopperont dans lès sections la pensée du Conseil fédérd.- Une scission n'ési 
produite dans la dernière élection; il e^ certes déplofablte d'aVdir vu une section 
hasarder une démarche auprès de là bourgeoise. 
bisiûTÀ^. ïl est urgent d'avoir des sections dans chaque arrondissement. 
Babiok. Nous devons décider si nous aurons des sections par arrondisâènÂ6B(t, 
ou '{lîài^ quartier; si plusieurs sont du méiné arrondissement ou du mêMë 
quartier, on pourra les inviter à fusionner. 

&i&it)Bï. PoXlt aujourd'hui, je ôuis contre lés sections d'arrondissement, Il fanl 
reôôn^îtuei» d*abord rintèï*nàtîonale ; passons à la proposition dé Theisz. 

Â.'viRïlL.'C*èst avéfc ràîso'n que le^ statuts liaisfceht aux sections le soin de se 
créer et 'de se réglementer elles-mêmes. Je meits en discussion la proposition dé 
Theisz . 

Feankel. J'appuie la proposition de Theisz pour reconstituer Tlnterha- 
tibnîtlé ; je Vôudràîs en outre qu'on avisât aux tnoyens d'avoir un jôurhal^ 
qu^bti Yioïïitnât déB èecirétàiréé pour renouer les relations avec la France et aveë 
l'étranger. 

SéÏUiïXÈé. 'On s'occupe tlrop dés sections et pasassez du Conseil fédéral qtli 
lui ii*& t^àâ reâipll ]son dèvoiï*. Le GonBeil général dé Loiirâres n\ jamais eà as8<éfc 



— 2f s — 

de renseign^d^éûts du OoASeil iô^éral de Paris pour connaître la «ittiaiion de là 
branche française de rinternationale. Il est urgent dé reiionstituer Tlnternatio- 
naleetle Cotiâeil fédéml; puis de nommer des secrétaires qui correspondent im- 
médiatement avec Tétranger et avec le Conseil général. 

Une fusion dé tous les dissident^ est indispensable. D'accord avec lapectian 
de TEst, plusieûlns sections ont noîumé un nouveau Gonseil fédéral. Toutes 
offrent de lé faire siéger ici et de le fondre avee vous si vous voulez marcber en 
avant. 

A^ Londres, llntetnationale est Une puissance politique de premier ordre f; 
qu'un mouvement sobialiste éclate^ llnternatiôn^e est prête en Angleterre. 
Eu France, en est-il de même. 

GotiLLâ. Le prolétaire français à'o. pas cette atroce et hideuse misère anglaise 
pbùr aiguillon, aussi n'a-t-il pas cette énergie patiente et tenace. Il a cepeudaiii 
atissi ses qualités, Tardeur et Taudace ; ce sont les deux éléments qu'on d<<piit 
saisir. Malheureusement^ depuis le 4 septembre, les associés ont oublié Ji^ 
devoir; aufesi n'a-t-on pas parcouru la carrière qu'on devait parcourir. C'est à 
Tavenir qu'il faut songer maintenant, j'appuie la proposition de Theisz. 

La proposition Theisz est votée àTunanimitè. — Sont nomioaés membres de 
là coinmission : Theisz, Frankel, Rochat, Babick, GouUé, Piau, Pagûexxe, 
Hainet, Demay, Bernâhet. 

La séance est levée à oïlzé hëUreis un quart. 

Le secrétairéy 
Signé : Henri Goullé. 



Séance du 22 février. 

Président, Vablin. — Assesseur, Pin dt. 

Sont présents : Cercle d'études, — Est, — Ecole de médecine^ — Hdpitei 
Louis, — Gobelins, — Ternes, — Batignolles, — Couronnes, — Richard, - 
Lenoir, — Récollets, — Brantôme, — faubourg Antoine, — faubourg du Tem- 
ple, — Poissonnière, — Dessinateurs, — Relieurs. 

Lecture du procès-verbàl. 

Theisz. Cette phrase (la scissioù qui s'est produite à éii$ u)i scan<kile,> 
traduit mal ce que j'ai étprimé, elle dénaturé ina 'pensée de contliiiation. Je 
demande une rectification. Le Conseil fédéral, après avoir voté la rectifitsatioB, 
Adopte le procès-verbdl. 

PiNî)Y lit le procés-verbal de la séance dû 21 février de la section des 

Gobelins. 

PiOABD propose au nom de la section Richard-Lenoir une manifestation paôi- 
flqûè le 24 février pour affirmer énergiquecaent les tendances républicfeinéiB du 
peuple de Paris. 

CoMbaxjli liie l'opportunité d'une telle manifestation où le {>euple ne nous 

siîîvràit pâd. 



— 284 — 

RoLLBt ajoute qu'une manifestation pourrait servir de prétexte à des vio^ 
lenoes contre le peuple. Il faut éviter cela dans les circonstances actuelles. - 

Bidet. Une manifestation pourrait avoir pour résultat de prouver que les Pari- 
siens sont disposés à tout pour conserver la République» et entraîner cette 
masse hésitante qui, à certains moments, se rallie à la force et au nombre. 

Fbamkbl. Tout en étant très-sjmpathique à la manifestation, je conteste 
rimportance qu'elle pourrait avoir au milieu des événements actuels. Il e»t 
urgent de s'occuper d*études et d'organisation; ce qui se passe sous nos yeux le 
démontre avec évidence. Nous devons approfondir les questions spéciales, celles 
dtt loyer et du chômage général. Les sections doivent participer chez elles à ce 
travail et le faire rapidement. Il est nécessaire de coordonner toutes nos pen- 
sées, toutes nos appréciations, et de les résumer dans un mandat à donner & 
Malon et à Tolain qui siègent à l'Assemblée et qui doivent y faire entendre la 
volonté des travailleurs. Je demande qu'on repoussé toute discussion sur la ma- 
nifestation, par rprdre du jour. 

L'Assemblée vote l'ordre du jour; chaque associé jugera s'il veut prendre part 
individuellement à la manifestation : 

Babick, Rochat, Frankel, délégués près des sections. 

Nous informons le Conseil fédéral que notre démarche auprès des sections, 
pour leur porter la proposition de reconstitution votée par le Conseil fédéral, a 
été bien accueillie et nous avons la satisfaction de voir siéger ici ce soir les 
délégués des sections que nous avons visitées ces jours derniers. 

Fbankbl. Je voudrais voir le travail de reconstitution marcher plus rapi- 
dement. Nous devrions aussi nous occuper de reconstituer les sections du 
département de la Seine. Je ne me lasserai pas de demander au Conseil fédéral 
la création d'un organe de l'Association. Le journalisme est le plus puissant 
moyen de propagande. Il est urgent que les cotisations rentrent régulièrement 
à l'avenir. Le Conseil fédéral a besoin d'argent pour fonder un journal, pour 
envoyer des délégués en province qui fassent, au proût des principes interna- 
tionaux, une immense publicité : par ce moyen, nous grouperions dans l'asso- 
ciation un nombre considérable de travailleurs. Je demande la formation d'une 
commission pour élaborer les nouveaux statuts du Conseil fédéral. 

La proposition est mise aux voix et adoptée. 
Sont nommés membres : 

Pindy, Rochat, Theisz, Babick, Lacord, Déliot, Frankel, Varlin. 

BiDBT. Je demande que tout membre d'une section de l'Internationale soit 
tenu d'adhérer à la société de résistance de sa corporation et à la société ouvrière 
du syndicat. 

Malâzieux. Il y a des sociétés ouvrières qui sont animées du plus mauvais 
esprit politique et social. Un citoyen dévoué aux principes de l'association Inter- 
nationale ne peut pas adhérer à la société de sa corporation si celle-ci est réac- 
tionnaire. 

VabLin. Le dernier congrès a invité tous les ouvriers à se grouper dans les 

sociétés de résistance de leur corporation ; en conséquence je suis d'avis qu'on 

invite les membres de toutes les sections à adhérer à leurs syndicats respectifs, 

(Rochat. Je demande qu'on oblige en quelque sorte les Internationaux à 



— 225 — 

adhérer aux sociétés de résistance; c'est là un devoir primordial pour tout 
socialiste» et il est absolument indispensable de constituer solidement toutes les 
sociétés corporatives, car là seulement est notre vraie force dans Tavenir. 

GouLLé. Les bourgeois et les industriels s'organisent fièrement sur toute 
retendue du sol français, se préparant à la lutte inévitable sur le terrain poli- 
tique et sur celui du salariat. Dégoûtés des avocats, ils cherchent sérieusement 
à s'enquérir eUx-mômes des prétentions de la classe ouvrière, prétentions qui 
leur causent une immense inquiétude. £n face de Tactivité de la bourgeoisie, 
je suis d'avis d'affirmer hautement nos revendications sociales. Nos sections de 
province doivent renaître plus étroitement unies à nous que jamais ; elles 
doivent devenir, chacune dans leurs circonscriptions électorales, un foyer poli- 
tique respecté des amis, redouté des ennemis, puissant sur l'opinion publique. 
Cette marche audacieuse en avant me semble nécessaire pour édifier Tavenir. 

Un journal et de l'argent auraient dans nos mains une utilité incontestable 
pour les intérêts de l'association. Il serait bon de commencer dès maintenant à 
écrire à nos sections de province et d'établir exactement notre situation sur 
chacun de ces points. 

Fbankel. Je propose de mettre à l'ordre du jour de notre prochaine séance, la 
discussion des statuts dri Conseil fédéral que la commission aura élaborés. 

Cet ordre du jour est accepté. 

PiNDY donne lecture de la lettre du général Cluseret. 

Le Conseil fédéral décide que cette lettre sera publiée à ses frais et vendue 
par ses soins. 

La séance est levée à onze heures trois quart. 

Le secrétaire j 

Henri Gcullé, , 

P. S, Prière aux citoyens secrétaires 'des, sections de lire en séance le procès- 
verbal du Conseil fédéral. 



Séance du i^ mars. 

# 

Président, Pindy. — Assesseur, Varlin. 

Sont présents : Cercle d'études — Couronnes — Est — Gobelins — Ecole 
en médecine — Hôpital Louis — Poissonnière, Récollets, faubourg du Temple 
— Sociale des Ecoles, Gare et Bercy, Vertbois, Richard — Lenoir, Marmite 
deuxième groupe, Peintres en bâtiments. 

Lecture du procès-verbal. 

RocHAT. Le procès-verbal n'indique pas la présence du délégué des peintres 
en bâtiments. 

Le procès-verbal est adopté avec cette rectification» 

Fbankel. Le grand nombre de gardes nationaux de service ce soir explique 
l'absence de beaucoup de délégués. 

Varlin. Communication d'urgence. Comité central de la Garde Nationale. 
III. 29 



— 22ft — 

Il seraH urgent que les Internationaux fissent leur pos»We pour se &iw 
nommer délégués dans leurs compagnies, et pour siéger ainsi au comité ceatr^i. 
Je demande la nomination d*une commission de quatre mem^bres qui se ren^ç^ 
auprès de ce comité, juge en quoi T Internationale peut et doit s'en pccupej^ et 
fournisse ensuite tous renseignements au Conseil Fédéral. 

Choutbau parle d'une calomnie dont il est victime et demande une ejiquéte* 

PiNDT. Cette accusation est portée' par Ghatwière, de llnternationale. Gei* 

doit être soumis aux membres de la section de Chouteau, et non au CQQiSeil 

Fédéral. Je propose un vote dans ce sens — Le Conseil Fédéral vote 

que la plainte sera portée devant le cercle des Ëj[ude& soeiale» (Section è la^ 

quelle appartient Chouteau). 

F&ANKEL. Communication. Depuis trois semaines, le Minidtère a été cbaog<$ 
en Autriche; une amniistie a été accordée, et nos frères condanm^s dana q# ^9^ 
ontrété mis en liberté. En Hongrie, à Pesth, Bachruch et nos amiis pi^évoquent 
des réunions publiques, où on parle en faveur de la France. 

RocHAT. Il serait prudent d'attendre que rinternationale française ftt, 
d'accord avec les sections, un manifeste adressé aux Travailleurs de toue les 
pays, à l'occasion de la paix. 

Hamet. Il serait prudent d'attendre que la paix fût conclue. 

PiNDY. Il est utile de s'occuper de cela, dès maintenant, à cause 4e«^ le^te^rs 
de l'impression. 

Frankeb. Je ne comprends pas Tempressement qui porte à faire un manifeste 
immédiatement; laissons un peu de répit aux Allemands, afin qu'ils aient Im 
temps de réfléchir. 

Bidet. Je pense qu'il faut agir promptement dans la chaleur de la première 
indignation. 

Vaelin. Je me ralie à l'opinion de Frankel; je pense que nous devons faire 
un man-ifeste avec raison et de froid jugement. 

Theisz. Nous devons nous adjoindre la Chambre Fédiérafe eH fg^ire C0 mM^ 
feste 'ensemble, en dehors de la délégation des vingt arrondissements, ce 
groupe ajant une action exclusivement parisienne. 

On décide que : 1° Une commission va être nommé ; 2** Elle rédigera un 
manifeste de concert avec la Chambre Fédérale; 3® La délégation des vingt 
arrondissements n'y participera pas. — Sont nommés membres de la Commis- 
sion, pour le Conseil Fédéral, Varlin, Frankel, Tfkeisz. 

Yablin. Allons à la chambre fédérale, non pas comme latematioBau^, suds 
comme gardes nationaux, et travaillons à nous en^parer de Tespril dee^rte 
assemblée. 

Frânkbl. Ceci ressemble à un compromis avec la bourgeoisie, j^e a'en ^veM 
pas. Notre chemin est international, nous ne devons pas^sortir de cette voie* 

Lacobd II faut a'^solument empêcher la gard^ nationale de se mettre à la 
remorque do la réaction, comme cela a eu lieu au premier tour^de scrutin. 0e« 
gardes viennent à nous par suite de rinfluence mopale qu'ia coaquise Tlnt^rmâ- 
tionale. Pourquoi les repousser ? 

Hamet. La commission que nous nommerons doit se renseigner au sein du 
comité fédéral et nous rendis compte à la prookwie aéaiiee. 



— 227 — 

Olamous. En nous faisant nommer délégués dans nos compagnies, nous con- 
quérons une force réelle ; usons de ce nioyen. hôuâ sauroïis âîiisi àvèô qui flotis 
marchons. 

Bidet. J*ai eu la preuve ce soir que Vinoy n'est plus obéi. La ligne veut éiriter 
tout conflit avec le peut)le."Vihoy a envoyé chercher les canons à la Place Royale; 
la garde natioBalô a refusé de les livrer; la ligne n'a pas insisté. 

Babick. L'influence de ces événements est considérable. Dès maintenant j*y 
vois un avantage immense. 

' PiNDY. On semble oublier qu'il y ,a là un risque de compromettre Tlnterna- 
tionale. 

Frankkl. Personne ici ne peut engager l'Internationale avant d'avoir con- 
sulté sa section. 

GouixÉ. Il n'y a pas à engager Tlnternationale. Il s'agit d*avoîr des ïn'èei^flà- 
tionaujc dans les délégués des compagnies, puis quatre meinbl^es dans le c6^ité 
central, pour y agir en leur nom individuellement et venir doniie^ des retfilWôî- 
gnements au Conseil Fédéral. 

Clamous. Ce sont des socialistes qui sont à la tête de Tâffaîre. 

Varlin. Les hommes du comité qui nous étaient suspects, ont été éçàtt^ 
et remplacés par des socialistes qui désirent avoir parmi eux quatre délëgùés 
servant de lien entre eux et l'Internationale, Si nous restons seuls en face d'Uïl'c 
telle force, noire iiifluence disparaîtra ; si nous sommes unis avec ce co'&ité, 
nous faisons un grand pas vers l'avenir social. 

Babiok. Aeceptoiia le concours qu'on nous offre, et usons-en avec la réserve 
commandée par la prudence. Je combats Pindy et Frankel, mais je veux 4^e 
dans tout ceci l'Internationale soit à l'abri. 

BiBS9. Il n*y a pas d'inconvénient à nommer quatre délégués aveo le mandat 
qui vient d'être fixé; et il y en aurait à ne point le fair^, car si les sociali^tçs de 
ce comité ont à marcher en avant, ce serait une folie que l'Internationale leur 
refusât scm conôoiars réservé. 

ChabboîïnbaI!!. Vous dites que le comité est devenu socialiste. Ason début, il 
était réactionnaire. Je reste défiant. En conséquence, j'appuie la nominatioQ de 
quatre membres, mais avec un mandat déterminé; ils ne se naiéleront à l'ac- 
tion que pour une lutte, sociale. 

RouVETROL. Des socialistes, qui se sont avancés dans l'intérêt du peuple, de- 
mandent de Tappui, ce serait une désertion que de ne pas le donner. 

PiNDT. Je vais faire voter la proposition sous la forme suivante qui résulta 
de la discussion. 

1" Une commission de quatre membres est déléguée auprès] du comité oentrs^ 
de la garde nationale ; 

2<> Son action y sera individuelle et expressément réservée, en ce qui cp^ç^rï»^ 
l'Association Internationale des Travailleurs. 

L'Asssemblée adopté.. Secrétariat. QouUé et Varlifi sont nommés sçwétaiçes 
pour la France. 

Lacord propose une permanence à la Corderie (ajournée faute d'argent). 
Commission de révision des statuts du Conseil Fédéral. 



— 228 — 

Le travail n*est pas encoîrô terminé .La question formera Tordre du jour de la 
prochaine séance. 
La séance est levée à 11 heures 1|4. 

Le Secrétaire f 

Signé : Henri Ooullé. 



Séance du 8 mars. 

Président, Combàult. — Assesseur, Piau. 

Sont présents : Cercle d*Études. — Couronnes. — Est. — ^.Gobelins. — École 
de Médecine. — Marmite, !•'* et 2* groupes. — Doreurs sur bois. — Sociale des 
Écoles.— Hôpital Louis.— Ternes. — BatignoUes.— Récollets. — Faubourg du 
Temple. — Gare et Bercy. — Vaugirard. — Panthéon. — Poissonnière. — 
Brantôme. — Montrouge. 

Lecture du procès-verbaL II est adopté. 

Dépôt de communications. 

CoMBAULT demande l'urgence sur la communication des Ternes relative aux 
canons. 

Fbanquin propose de renvoyer cette question au Comité central. 

Lévy. La question est plus qu'urgente, elle est pressante. 

Hambt. Attendons, pour cette décision, les deux groupes qui doivent ce soir se 
réunir à nous et passons à l'ordre du jour. 

BuisSBT. J'appuie Turgence ; /peut-étre demain mettra-t-on en demeure les 
citoyens de Montmartre de rendre les canons. Il est adopté à une forte majorité 
que cette discussion aura lieu dans la séance des trois groupes. 

Ordre du jour. — Révision des statuts. 

Fbanebl. La commission a, pour ainsi dire, achevé son travail, et la discus- 
sion pourra commencer dans la prochaine séance. Si Theisz, rapporteur de la 
commission était présent, le dépôt des statuts serait opéré ce soir. 

CoMBAULT propose à ce sujet que le Conseil Fédéral se réunisse samedi 11 
mars. Adopté. . 

GouLLB. Annonce, au nom du Cercle d'Études, l'état de pénurie dauslequ el 
se trouvent nos amis de Brest et demande au Conseil Fédéral d'émettre le vote 
de leur venir en aide. 

Feanquin.II n'est pas besoin de voter, il suffit d'avertir les sections de ce fait 
et elles souscriront. 

LÉVY Lazahe. a propos du manifeste aux Allemands, que doit faire l'Inter- 
nationale ? Ne voudrait pas faire de la propagande (par écrit? le temps de 
l'action, dit-il, est désormais arrivé. 

CoMBAULT lève la séance pour la réunion des trois groupes à 10 heures. 

Le Secrétaire y 
Signé : Hamet. 



f . . 



— 229 — 



Séance du 15 mars. 

Président, Thbisz. — Assesseur, Fbankbl. 

Sont présents : Couronnes. '^ Popincourt. — Ternes. — Bécollets. — Pois- 
sonnière. — Brantôme. — Cercle d'Etudes. — Est. — Marmites, 3 premiers 
groupes. — Gobelins. — Lithographes. — Doreurs sur bois. — Sociale des 
Écoles. — BatignoUes. — Bronziers. — Orfèvres. — Faubourg du Temple. — 
Beïcy. — La Gare. -*- Panthéon. — Hôpital Louis. — École de Médecine, — 
Strasbourg. 

Communications. 

GouLLÉ communique une lettre du citoyen Gambon, ainsi qu'un avis du 
citoyen Pyat] le premier consulte Tlnternationale sur la conduite à tenir en 
raison de Tattitude de l'Assemblée nationale. 

Fkankkl. Cette consultation vient, il me semble, un peu tard. Après discus- 
sion, Theisz propose d'inviter Pyat, Gambon, Malon et Tolain à se présenter 
parmi nous, à la séance de mercredi 22 courant» aân de discuter avec nous la 
conduite que nous avons à tenir. 

CoMBAULT propose d'inviter également Millière, Ranc, Tridofl, Rochefort et 
Langlois. 

Les deux propositions sont adoptées. 

Babick fait mention de la part qu'il a prise à la réorganisation de la section 
du Combat ; il a invité cette section à changer de nom. 

AvRiAL est d'avis de reconstituer toutes les sections, afin d'en évincer ceux 
qui ont fait dévier Tlnternationale de son but. Il nous faut un programme 
défini. 

BuTSSET appuie Avrial. Au nom de la section Sociale des écoles, il fait la 
proposition de mettre à l'ordre du jour des sections : De la nécessité d*avoir pro- 
chainement un congrès de l'Internationale à Paris. 

Frankkl. Il faudrait d'abord reconstituer le Conseil fédéral pour faire un 
congrès national. 

BuissBT insiste sur sa proposition. Deux membres de sa section reviennent 
de Leipsick, l'esprit de ces Internationaux y est excellent; la proposition est 

adoptée. 

Macdonbl fait, au nom de la section du faubourg du Temple, la proposition 
de mettre à l'ordre du jour également, dans les sections, la question des loyers. 
Après communication des décisions qu'a prises à ce sujet cette section, l'assem- 
blée adopte cette proposition à l'unanimité. 

PiAU demande que le Conseil fédéral lui donne un mandat pour fonder des 
sections en province, attendu qu'il s'y rend sous peu de jours. 

Cette proposition est adoptée. 

Fbanquin demande au Conseil fédéral d'être autorisé à avancer 50 fr. sur 
la caisse pour les internationaux de Brest. 

Cette proposition combattue d'abord est adoptée à l'unanimité. 

Pindt communique une lettre du citoyen Gromier, demandant audience 



/ 



— 230 — 

pour le lendemain pour le citoyen Wolf, celui-ci ayant à faire une communica- 
tion officieuse de la part de la branche anglaise. — Sont délégués à cet effet: 
Fbanquin, Pindy, Rochat. 

Fbankrl secrétaire, correspondant pour l'étranger, communique le résultat 
des élections en Allemagne et le trouve déplorable; le parti progressiste a 
le dessus; c'est au point de vue social un parti gravement réactionnaire. 

CoMBAULTcite une lettre reproduite i^slt Paris- Journal y de KqH Marx, inter- 
prétée comme un ordre prussien qui nous serait donné; il faudrait que le Conseil 

fédéral protestât. 

Divers citoyens mettent en doute Tauthenticité de la lettre. 

RooHAT. Ce journal est policier ; si la lettre existe, elle a été communiquée 
par la police. Dans les deux cas, laissons ce journal à la police. , 

Fbankel. Si le Conseil fédéral m'autorise à le faire, j'écrirai officiellement au 
citoyen Marx; sinon, je lui écrirai personnellement, et je saurai à quoi m'en 
tenir pour cette insertion. 

11 est adopté que le citoyens Frankel est autorisé à écrire. 

Un citoyen propose d'aller s'enquérir à Faris-Journal ; cette proposition est 
vivement repoussée. — Plusieurs citoyens annoncent la création de nouveaux 
journaux révolutionnaires. 

BuissBT annonce la réapparition de la Marseillaise. 

Bebtin rappelle qu'une commission avait autrefois été nommée pour organiser 
dftns un journal une partie détachée qui serait la partie officielle de llnterna- 
' tionale. 

Hambt était membre de la commission qui s'est adressée à la Marseillaise. 
Il croit d'après \eMot (Tordre que les rédacteurs du journal précité n'accueille- 
raient pas favorablement notre proposition. 

Tebisz. Il faut répandre leplus possible nos communications et les mettre dans 
plusieurs Journaux,; mak il faut aussi attendre que nous puissions avoir un or- 
gane qui nous appartienne entièrement. Theisz, rapporteur de la commission 
dQS statuts, donne lecture du projet qui est annexé au présent procès-verbal du 
Conseil fédéral. 

Buissbt demande la discussion à quinzaine. 

Fbankbl la veut immédiate. 

Theisz objecte la réunion avec les députés. 

Dwuis appuie le renvo'e à quinzaine, (jui est adopté à l'unanimité. 

l4k séance est levée à 11 h. 1/2. 

lé$ 80çr4i^ir€f 
Signé : HAMBt. 

N. B. Le procès- t^fbal ne s^wi e^Toyé qu'a» délégué qui s'engagera à U lire 
dans sa section. 
Xi«i Itanùites l'affichient. 

Si^né : ISambt. 



— sâi — 

Rapport de la CDnimission chargée de la révision des statats 

du ConiSeil fédéral. 

Aaï. 1«V 11 est étaWi entre les sections parisiennes de rAssociation Interna- 
tionale une fédération ayant pour but de faciliter les relations de toutes natures 
entre les dirers girouipe* de travailleurs. 

Cette fédération est représentée |^r on Conseil fédéral. 

ORGÀNISAtlON DEfl SbCTIONI?. 

Art. 2. Les sections sont organisées à Paris et dans le département de la Seine 
par arrondissement, quartier ou commune. 

Art 3. Toutes las sections appartenant à un arrondissement, quel que soit 
leur nombre, devront établir des relations entre elles par une délégation réci- 
proque de deux de leurs membres, afin de s'entendre sur tout ce qui se rattache 
aux intérêts de Tarrondissement. 

Art. 4. Chaque section conserve sou autonomie dans les questions d'orga- 
nisation et de réglementation intérieure, pourvu qu'elle se conforme à l'esprit 
et aux statuts généraux de Tlnternationald; elle conserve également sa liberté 
d'apprécier la solution des questions sociales. 

Art. 5. Les sections doivent se- réunir au moins uncfois par quipzaine pour 
coopérer aux travaux de la fédération et pour étudier les questions sociales 
auxquelles les travailleurs sont intéressés. 

Art. 6. Sont reçus membres de l'association Internationale, après enquête 
de la section à laquelle ils ont adhéré, tous les travailleurs manuels, employés, 
salariés, pouvant justifier de leur moralité. 

Les sections pourront également admettre dans leur sein, les citoyens qui, 

. sans exercer une profession manuelle, ont adopté et défendu les principes de 

l'Internationale, mais leur admission devra être ratifiée par le conseil fédéral. 

Art. 7. Tout membre de l'Inteniationale voulant fonder une section doit en 
faire la déclaration préalable au conseil fédéral qui lui donne acte de cet 
avis. 

Constitution du. Conseil FÉuiRAL. 

AKt. Ô. Ijd conseil fêâ&ral éist ôôtnpôsé dès délégués dé tôùtôs leè séctiôfts 
iOuePseti. 

Le nombre des délégués est réglé côîïiitte il suit : 

Une section comprenant 60 membres ou plus est représentée par 1 délégué ; 
de 51 à 100 par 2; de 101 à 300 par 3; de 300 à 600 paE 4; de 600 à 1000 paj» 5; 
etdeplus del0ùôpàr6. 

Chaque section nommera un nombre égal de délégués suppléants. 

Les délégués de chaque section seront munis d'un mandat signé par le secré- 
tahHi et pnt îé tréèdrier dô k sectiôti. 

AmT. 9. tM ÈéàiAbtii, fôYtHëëè ii6tà dô Éàrtà dans lé dipariemeni de la Beiae, 



- 232 — 

qui ne pourront envoyer régulièrement leurs délégués, devront correspondre 
au moins une fois par mois avec le secrétaire du conseil fédéral. 

Art. 10. Chaque section nomme et change ses délégués commeil lui convient; 
elle n'est tenue qu'à en faire communication au secrétaire des séances du 
conseil fédéral. 

Art. 11. Aux premières séances d'avril et d'octobre, le conseil fédéral 
nommera son bureau formé de : 

Un trésorier, un secrétaire des séances; un secrétaire correspondant pour lé 
département de la Seine; deux correspondants pour les autres départements 
delà France et deux correspondants pour Tétrangor, dont un serachargé spéciale- 
ment de la correspondance avec le conseil général de l'associationlnternationale. 

Les membres du bureau sont constamment révocables par le conseil; les 
vacances devront être immédiatement remplies. 

Art. 12. Le secrétaire du département de la Seine est chargé de corres- 
pondre avec les sections des communes faisant partie de ce département. 11 
secondera, s'il est nécessaire, les autres secrétaires. 

Art. 13. Le secrétaire, chargé des procès- verbaux des séances, doit faire le 
compte-rendu in-extenso qui sera autographié et envoyé à chaque section. 
Il mettra en ordre les correspondances adressées au conseil fédéral. 

Art. 14. Les secrétaires, chargés de la correspondance avec les autres dépar- 
tements, doivent se mettre en. rapport permanent avec les sections et conseils 
fédéraux de ces départements, afin que tous les groupes puissent agir de concerf" 
pour défendr^e les intérêts des travailleurs. 

Art. 15. Les secrétaires corrrespondants pour l'extérieur doivent se mettre 
en relation directe aVec tous les bureaux centraux des autres pays. 

Le secrétaire chargé plus spécialement de la correspondance avec le 
conseil général doit lui envoyer tous les mois un rapport sur la situation de 
rinternationale dans le département delà Seine. 

Art. 16. Tous les secrétaires correspondants tiendrf nt un livre de copie des 
lettres qu'ils auront envoyées; ils remettront les lettres reçues au secrétaire 
des séances. 

Art. 17. Le trésorier doit inscrire article par article sur le livre de caisse 
les recettes et les dépenses. Tous les mois, il soumettra aux déléguas la balance 
des comptes de la fédération, et tous les trois mois il communiquera aux sections 
un relevé de la comptabilité pendant le trimestre. 

Art. 18. Dans le cas où l'un des fonctionnaires cesserait d'être délégué par 
la section dont il fait partie, le Conseil Fédéral se réserve le droit de le main- 
tenir dans sa fonction jusqu'au terme fixé par le règlement, mais il ne peut lui 
accorder voix délibérative dans les séances. 



Attributions du Conseil Fédéral. — Rapport du Conseil avec les sections 

fédérées. 

* t 

Art. 19. Le Conseil Fédéral est seul fondé de pouvoirs pour représenter les 
sections parisiennes de l'Association Internationale des Travailleurs. 



— 233 -^ 

Il discute les propositions qui lui sont adressées, décide sur^'celles qui ont un 
earactère purement administratif et soumet toutes les autres à la discussion et 
au vote de toutes les sections. 

Il prend des informations sur les nouvelles sections; il s'enquiert des motifs 
qui déterminent une section à cesser de se faire représenter dans la Fédération, 
et signale la négligence des délégués. 

Il fait des enquêtes sur les sections qui s'écarteraient du but indiqué par les 
statuts généraux de Tlnternationale. 

Art. 20. Conformément à la résolution de Bâle, le Conseil Fédéral peut 
refuser l'affiliation d'une section ou l'expulser de son sein, sans toutefois pou- 
voir la priver de son caractère d'internationalité, le Conseil général ayant seul 
le droit d'en prononcer la suspension, et le congrès, la suppression. 

Art. 21. Le Conseil Fédéral n'a droit àe prononcer d'exclusion, de prendre 
de résolution, de formuler un programme, un exposé de principes, au nom des 
sections parisiennes, qu'après avoir consulté la majorité émise par avis donné 
dans toutes les sections, c'est-à-dire après les avoir toutes consultées. 

Le vote est acquis à la majorité absolue des voix, comptées pour chaque sec- 
tion suivant le nombre de délégués qui la représentent. 

Art. 22. Les sections ne sont responsables des résolutions adoptées par le 
Conseil Fédéral qu'autant qu'elles y ont adhéré par leurs suffrages. Toute réso- 
lution rendue publique devra relater le nombre et le titre des sections qui l'ont 
adoptée. 

Art. 23. Toute section, avant de publier quelque résolution, manifeste, pro- 
gramme, etc., doit en donner communication au Conseil Fédéral. Dans le cas où 
la résolution ne serait pas prise en considération, si la section persiste à la rendre 
publique, elle est tenue de mentionner son caractère purement individuel et de 
dégager la responsabilité des autres sections contractantes. 

Art. 24. Tous les deux mois, une question sociale sera mise à l'étude dans les 
sections, et les rapports des discussions, suivis des conclusions adoptées par 
chacune d'elles, seront remis au Conseil Fédéral qui devra leur donner la plus 
grande publicité possible. ^ 

Art. 25. Le Conseil Fédéral devra s'occuper activement de la création d'un 
journal destiné à la propagation des idées de l'Internationale. La rédaction de 
ce journal serait placée sous sa surveillance et les rédacteurs devraient être 
révocables. Ce journal devrait être envoyé aux fédérations des départements et 
de l'étranger ; chaque section parisienne s'engagerait à en acquérir un exem- 
plaire au moins. 

Art. 26. Le Conseil Fédéral travaillera en outre à une propagande active 
dans les départements en faveur des principes de l'Internationale. A cet effet, 
il pourra envoyer des délégués avec un mandat spécial. 

Art. 27. Le Conseil Fédéral prêtera son concours, s'il est nécessaire, à la 
Chambre Fédérale des Sociétés ouvrières pour créer des sociétés dans toutes les 
corporations. Les Membres de l'Association sont invités à faciliter ce concours 
en se rattachant aux Sociétés ouvrières de leurs professions, ou en contribuant 
à la création de nouvelles sociétés dans le cas où celles qui existent refuseraient 
d'adhérer h l'Internationale. 

IIL 30 



— 434 — 

Art. î8. La Fédération des sections parisiennes se fewi répréseiitérr chaque 
année par un ou plusieurs délégués dans les Congrès généraut Aè l'Interna- 
tionale. 
.Art. 29. Le Conseil Fédéral dispose des diverses dépenses du budget delà 

ïûanière suivante : 

L'un des délégués de la section doit verser, à la première assemblée du mois, 
la somme dont il est redevable, entre les mains du Trésorier. 

Après un mois de retard, la suspension de la section est de droit ; ses délégués 
n'ont plus droit au Conseil Fédéral : après trois mois, la radiation est prononcée. 
Le Conseil Fédéral peut, avec motifs à Tappui, voter des dépenses supérieures 
à son budget et indiquer la part proportioinnelle incombant à chaque section; 
mais, dans oe cas, les sections qui ont voté les dépenses sont seules responsable, 
pour les autres, la contribution reste purement facultative, 

Art. 30. Tbus les mois le Conseil fédéral fera publier la liste deis seetiMs 
adhérentes suivant Tordre des avertisHtements dans le ^mple-rend^ autogra- 
phié, et par la voie de la presse. 

Akt.. 31 . Toute section voulant Mre partie de la fédération pariàîénné, doit 
déposer deux exemplaires de ses statuts et de son règlement particrtilier dt^nt 
l'UR est destiné au Conseil général. (Règlement général, artide 14.) 

Art. 32. Conformément & la résolution (5) de B&le, le Conseil général avRiit 
d'adoMUre ou de refuser raffttiation â*une nouvelle section formée à Patis, 
doit consulter la fédération parisienne. 

RiuMiON DU Conseil FÉD^RA.L, Assemblées GéNêRALBS. 

Afir, 33. Le Conseil fédéral tient des séances oxviiiiaires tous les merorédis, à 
8 heures du soir. 

Art. 84. Les convocations pour les séances extraordinaires devront être 
signées ^r le secrétaire des séances et par un des secrétaires correspondants. 

Dans le cas où une réunion du Conseil fédéral et de la Chambre fédérale des 
sociétés ouvrières serait jugée nécessaire, la signature du secrétaire contes- 
pondant d€^vrait être remplacée par celle de Tun des délégués du Conseil 
auprès d^ ladite Charnue. 

Nulle canvoeation ne sera valable sans cette formalité. 

Art- 35. £n cas d'urgenoe, le conseil fédéral réuni sanseonvoeation ne pourra 
prendra de résolution qu'autant qu'il j aura majorité des sections parisiennes 
fédérées. Les membres des sections étrangères, de passage à Paris, et les 
adMreots d^ sections peuvent assister aux séances. 

Art. 37. Tous les trois mois, les seetioasse réuniront en Assemblée génénAe 
pour resserrer les liens de solidarité enim elleset pour déterminer la ligfi# de 
condiute de la fédération et disc4i4er la gestion du Conseil. 

Ri.l»'P6RTDU féNSBlL tÉDÉEAt ÀVEdLEÔ S4ÇJlÉtÔS OTÎH^È^tt. 

li'iMAvmatie^ It»<»rnatienale étant représentée à Paris par les Sê«ti«ns d'at- 
rondissement et par les sociétés ouvrières, celles d« mi dèMMi^M ^Hi ëti% àèîkité 



— 28S — 

â rïntôrnationalô auront k nommer un délégué chargé de les rôl»Pédontêt «w 
Conseil fédéral,. et de s'entendre avec les secrétaires pour les correspondances 
Internationales. 
Ant. 3Ô. Pour assurer une unité d'Slction nécessaire atrx intéréfts des trat^il- 
/ leurs, le Conseil fédéral recerra dans ses séances trois déléguée dé îa Chambré 
fédérale des sociétés ouvrières. 

Réciproquement il désignera trois de ses membres pour le représenter au 
sein de la Chambre fédérale. 

RÉVISION DBS Statuts. 

Art. 40. Les statuts pourront être révisés par le Conseil fédéral sur la de- 
mande de un ou plusieurs groi^es, communiquée au moins un mois à Tavance 
à toutes les sections fédérées. 

La révision devra être acceptée par la majorité des groupes des arrondisse- 
ments représentés, et par la majorité des délégués de toutes les sections affi-> 
liées e^ comptant les voix proportionnellement au nombre de leurs adhé- 
rents. 

Pour la Commission : Le rapporteur : Theisz. 

Le présent règlement est à Tordre du jour du S9 mars 1871. 

Pour copie et comme annexe au procès-verbal de la séance du 22 mars. 

Le sectèlùxrey 
Signé : Hamet. 



y 



•*rftM«.taMi««ta 



Séance du 22 mars. 



Président, RouvfîYROL. — Assesseur, OouLtÉ. 

Sont présents: Couronnes, — hôpital Louis,— Braniôittê, -^Cercle d'Etudes, 
— Gobelins, —Marbriers, — • Orfèvres, —Bercy et la Gare, — Ciiàte«u^a©oge 
etBatignoUes. 

Lecture des deux derniers procès-verbaux; ils sont adopté». 

PiAU n*a pas cru devoir envoyer à Brest les 50 fr. votés, en raison des 
dernière événements. z 

GouLLÉ a vu le citoyen Pyat; celui-ci, s*est empreseé d'acoéder À noire 
demande et il assistera à notre séance. 

Malon émet les doutes les plus anxieux sur le résultat d'und oon«iiati«n 
entî^e les municipalités et le Comité central, aineiiiue sar la réaMite ùm élec- 
tions à ta Comtûune. ïl cralût qu'on ne pulsfeè éviter un conflit sanglant. 

feôutté. L^Iùtèrnatiônâlè n*a qn'nii iiiéûibre dai» le ^ÎMnité. 

Yarlin. Donc, elle est dégagée de toute responsabilité. 

JAC<5irt5Mïiï. n ifàut savoir ^ lé Comité ne cbmprottiet pa» \k flëp<it)li4<i<i. 

GtfULLlt, Je pi^pese d'insérer dans les journaux une contc«»âftten ^ CelMwil 



N 



— 236 — 

fédéral invitant les sections et les sociétés ouvrières à se présenter demain 
23, à 8 heures du soir; adopté. 

Si»OETLER. Il serait bon que dans la séance de demain, on fit appel aux sec- 
tions et aux sociétés ouvrières, et que par décision de ces groupes on invitât le 
Comité à déposer ses pouvoirs, entre les mains des municipalités. 

RouvEYROL. Si le Comité avait à déposer ses pouvoirs, ce serait entre les 
mains du peuple armé, attendu qu'il émane de lui ; il inviterait celui-ci à pour- 
voir à son remplacement immédiat. , 

La question réservée est mise à Tordre du jour du lendemain. 

La séance est levée à onze heures et quart. 

Le secrétaire de la séance^ 
Signé : DupuîS. 



Séance du 23 mars. 

Internationale et Chambre fédérale. 

Président,^HEisz. — Assesseur, Rouveyrol. 

Sont présents : Hôpital Louis — Doreurs feur bois, — Gobelins, — Sociales 
des Ecoles, — Brantôme, — -.Cercle d'Etudes, — Marbriers, — Orfèvres. — La 
Gare et Bercy, — Château-Rouge, — BatignoUes, — Est, — Marmites, 2® 
Groupe, — Marbriers, — Mécaniciens, — Céramique, fédéral diu Temple, 
— Ecole de Médecine, — Menuisiers en bâtiment, — Panthéon, — -Peintres en 
bâtiments, — (production), — Menuisiers en siège, — Tapissiers, — Tail- 
landiers, — Ebéni&tes, — Tailleurs, — (Chambre syndicale) —Marmite 3** 
Groupe, — Cuisiniers, — Tisseurs en tous genres, — Cordonniers. 

Bertin. Nous devons c© soir nous occuper des élections communales. 

Frankel. Le Conseil municipal n'est autre chose qu'un Conseil de surveillance 
dans une association. 

Cette assimilation est tellement complète qu'en ce moment la question pour 
tous n'est plus politique, elle est sociale. Je suis d'avis de faire un manifeste 
dans lequel nous inviterons les nôtres à voter pour la Commune. 

Buisset veut que Tlnternationale prenne une part active au vote; il n'est 
pas partisan d'un manifeste. 

Bertin. Il faut demander à nos candidats un mandat impératif et une démis- 
sion par avance. 

Rouveyrol. On a mis nombre de choses sur le dos de l'Internationale; si 
l'on faisait un manifeste, il serait essentiel de nous dégager de ces accusations. 

Hambt. Quelle part, comme activité, l'Internationale peut-elle prendre danç 
les élections? Là doit être la seule question. 

Frankel. Faisons un manifeste, nous renforcerons le Comité central de toute 
notre force morale. 



— 237 — 

DÙoHÉNB. Sous l'empire, rinternationale affirmait haut ses principes; peut- 
elle être muette sous la R^ublique ? 

Minet. Soyons prudents. Ce ne sont point nos personnes qui sont en jeu, c'est 
l'institution et Torganisation de Tlnternationale ; celle-ci a nommé officielle- 
ment quatre délégués pour agir avec le Comité central. 

Theisz veut disculper l'Internationale de toute action ; le mandat donné aux 
quatre délégués était d'aller faire une enquête auprès du Comité. Si les délégués 
ont dépassé leur mandat, ils peuvent avoir bien fait, mais nous ne saurions être 
responsables de cela. 

BouvEYROL ne voudrait pas que l'on se conduisît de façon à froisser telle ou 
telle idée. Nous sommes tous d'accord pour l'action ; mais nous pouvons avoir, 
en tant que responsabilité, des idées difi^érentes. 

Feankkl répète que la question est purement sociale. — Est-ce sous la 
République que l'Internationale voudrait nier son but et son passé ? Je vote pour 
un manisfeste. 

BouDET. Apportons tous notre concours à la République, quand elle devient 
sociale . 

Hevette. Il faut que l'Internationale ait aujourd'hui une action mili- 
tante. 

Spoetleb. L'întéFnationale, plus idéaliste que réaliste, en toutes choses 
fait toujours de la propagande; je suis pour un manifeste, mais, je m'opposerais 
à ce quel'on jetât à plein corps les sociétés ouvrières dans le mouvement. Hier 
était émis l'avis de faire l'Internationale médiatrice ^ après les nominations 
d'aujourd'hui, l'idéalisme ne nous est plus permis. 

Hamet. La question de compromission ou de responsabilité nous met tous 
d'accord. Seule, la question d'opportunité, mise enjeu, nous divise; notre 
parti est pris, votons immédiatement. Je demande la clôture de la discussion. 

Buisset. Votera contre la clôture. Nous n'avons pas discuté jusqu'à quel point 
nous pouvions engager la responsabilité de l'Internationale sans avoir consulté 
nos sections,. 

« 

La clôture est prononcée. — La question d'opportunité mise aux voix, est 
adoptée à l'unanimité, moins 7 voix. 

Bertin. Dans le manifeste nous pouvons ne nous occuper que de la Com- 
mune, 

Minet, Si nous nous occupions du Comité central dans notre manifeste, nous 
aurions à endosser la responsabilité que la réaction mettrait sur nou^, si nous 
avions un échec. 

Theisz n'a pas été partisan du manifeste, parce que les délégués ne sont que 
les porte-paroles de leurs sections ; mais, comme citoyen, il est pour une décla- 
ration de principes daps laquelle nous dirions ce que nous voulons, l'organisation 
de la Commune autrement qu'on ne l'entend à Versailles. Il est difficile de pou- 
voir élaborer un manifeste ce soir, le temps nous manque. 

Frankel. Nous n'avons pas besoin de faire un volume, faisons quelques lignes 
pour assurer le succès des élections en invitant les nôtres à voter. 

Hamet. Nommons une commission, ce soir, chargée d'élaborer ce manife&te 



— 238 — 

que nous signerons eomme délégués des âeotions, mais non ttu nom des stdiojid. 

Les sections non représentées adhéreront au manifeste. 

SpoferLÊB voudrait que Von ôt uhe liste de fusion et que oette liste figurât à là 
suite du manifeste. La proposition est rejetée. 

Il est adopté que la rédaction du manifeste isera faite ce soir, et qu'il mt% 
voté dans la séance. 

Sont fto^mmés membres de la commission : Frankel, Theisz, Demay. 

La coma»ission se retire et, sur la proposition du citoyen Frankel, ki séance' 
change de forme à onze heures un quart. 

Oommunication Hecklé et Véry. Adhésion à l'Internationale des tapissiers ^i 
des coupeurs pour chaussures. Ces sections prendront le nom de leurs eorpin* 
rations. , 

Est représentée la Fédération rouennaise ; Roureyrol, Aubry, assesseuire. 

NosTAT. Relativement à l'adhésion des coupeurs pour chaussureaet de» tJ^^i^ 
siers, le citoyen Nostay fait remarquer qu'aucune mesure n'a été prise à Tégard 
de sa section et qu'il ne sait pas encore si elle est affiliée à la Fédération. 

GouLLÉ. Il suffit de nommer deux membres qui feront une enquête à ce &ù|et^ 

Hamet. Il est inutile de nommer deux nouveaux membres; il existe une com- 
mission chargée de vérifier les statuts des sections et d'assurer leurs rapports 
avec le Conseil fédéral. C'est à cette con^mission à faire le travail. 

GouLLÉ. Nous pourrions profiter, parmi nous, de la préseticô du ci^yeïi 
Aubiy, pour discuter l'état social actuel de la province* 

AuBBY.«Rouen est indécis; il s' étonae de ne pas trouver une liaison intime 
entre la fédération ouvrière et le Comité central ; cependant la révolution An 
IS Mars est toute sociale et les journaux, dans toute la France, citent r^nterna- 
tionale comme ajant pris le pouvoir; nous savons qu'il en est différemment, }e 
crcdis que Ton coordonnerait le mouvement en invitant le Comité central ^ 
adhérer à^ Tlnternationale. 

GouLLÉ. Il y a peu de chose à attendre maintenant de la province. 

Hamet. La province n'est que ce qu'est le pouvoir existant. L'Assembl^^ 
nationale nom niée pour faire la paix ne représente pas le sentiment de la piro- 
vince. 

RoCHAT. Je demande au citoyen Goullé, qi^i assistait à la séance de mercredi 
et qui a pu interroger Malon, pourquoi celui-ci a signé l'affiche des dé- 
putés ? 

GouLLÉ fait un discours très-écouté sur les événements actuels, lesquels, dît- 
il, peuvent tourner à notre avantage, mais il y a peu à attendre de la province, 
ce qui a dû. décourager Malon. Pour citer un exemple, les derniers événements 
dé Roubaix ont montré une masse ouvrière sommée par sa municipalité, et au 
nom de l'honnêteté, de rentrer dans les ateliers à des conditions inférieurijs & 
celles qui lui étaient faites avant la guerre; et il y a, dans le département du 
Nord, 700,000 ouvriers qui, demain, se ralliant à cette injonction, seront écrasés 
sous la dictature municipale. 

AuBRY. J'en dirai autant de la Seine- Inférieure, où 250,000 ouTWêr» sbnt 
dans le même cas. 
RooHAT répète sa question. 



/ 



— «8» — 

y 

II» CûQvpAimoa rentre en séance et lit le prqlet de miuiifeete qui ^ joint 
au présent procès-Terbal* 

Sur la proposition de Rochtt et de Frankd. ce manifeste sera puldié par "^oie 
d'affichage da^s les Tingt arrondissements; et chaque sectioA devra verser dix 
francs pour couvrir ces frais. 

Adopté à Tuftanimité. 

La séai^oe eat levée i % beures du natin. 

Le Secrétaire, 

Signé : Hamkt. 



Séance du 29 mars. 



Président, S^vin. — Assesseur, Bouvbtrol, 

Sont également présents : Cercle d'Etudes, — Orfèvres, -— Hôpital-Louis, — 
Doreurs sur bois, — Gobelins, — Brantôme, — Marmite 2* et 3® groupes, — 
faubourg du Temple, — Panthéon, — Popiacourt, — la gare de Bercy, — Ch4- 
teau-Rouge, •— Est, — Ternes, — Relieurs, 

Lecture des procès-verbaux des 22 et 'Z*i mars. 

jACQUiUi^iN.. Le procès-verbal me fait demander si le comité ne compromet 
pas la république, alors que j*ai souvent demandé jusqu'à que) point Vlntarna- 
tionale entrait dan^ le comité. 

Spc^tlbb. Il faut rectiûer, pour moi également dans le procès-verbal du 
22 ; j'ai demandé que Ton envoyât une délégation, dans le cas où une médiation 
serait nécessaire. De même, dans la séance du 23, je n'ai pas demandé que Von 
une liste de fusion, mais qu'on appuyât celle des vingt arrondissements élaborée 
au Comité qui siège ici. 

Les deux procès-verbaux sont adoptés avec ces retifications. 

RocHAT. Le citoyen PuzzA demande son admission dans l'Internationale; il 
serait nécessaire de nommer une commission d'enquête à ce sujet, certains 
faits lui étant à charge. 

BbbtiN. On attribue au citoyen Piazza un rapport à Napoléon MX sur la véoaf^ 
ganiaatîon de l'armée. Je doute de son socialisme. 

La proposition de Rocbat est adoptée. — Sont nommés : Franl^el, Comt^uU, 
Rochat. 

ÇrOULXÉ demande que des affiches du noanifeste aoîeni envoyées àLondrea. 
Adopté. 

Bbbtin. Une des plus grandes questions qui doiveai noua préoçQtt|ier, e'est 
celle relative à Tordre social ; notre révolution est accomplie* Laissona le fasîl 
etk reprenons l'outil. 

GlouLLi n'est pas absolument de cet avis ; il faut se tenir sur ses gardea. 



~ 240 — 

HAMBT.La garde est facile à établir, le travail Test moins; prenons nos outils; 
au premier coup de tambour, nous saurons reprendre nos fusils. 

Fbankel. J'appuie cette idée, nous voulons fonder la droit des travailleurs, et 
ce droit ne s'établit que par la force morale et ]a persuasion ;laissons les despotes 
faire respecter le droit qu'ils entendent à leur façon, par de la mitraille. 

J'ai peu de temps et je devrais être à l'Hôtel-de -Ville; si je suis venu, c'est 
pour demander la nomination d'une commission, qui serait intermédiaire entre 
la Commune et le conseil fédéral. 

Après quelques observations du citoyen Rouveyrol et de Spœtleè déclarant 
qu'il serait urgent défaire la même proposition'à la chambre fédérale, et d'autres 
des citoyens Goullé, Hamet et Combault sur le nombre des membres, 
l'assemblée adopte la proposition du citoyen Fbankel, et fixé à 7 le nombre des 
membres de la commission, à l'unanimité moins 5 voix. 

Sont nommés: Seraillbb, Combault, Bebtin , Nostag, Goullé Henri, Ha- 
met et Légeb. 

Hamet propose de faire deux réunions par semaine, dont une le dimanche. 

Adopté. 

L'heure de ces séances est en discussion. 

Combault. Il faudrait choisir 9 heures du matin; évidemment chacun fera 
des sacrifices et laissera ses intérêts de famille ; mais il ne faudrait pas trop 
compter sur le dévoûment de chacun, car on s'exposerait à avoir peu de monde 
aux séances 

Neuf heures sont adoptées. 3 voix se prononcent pour 3 heures. 

RocHAT. Je répète une question que j'ai faite à la dernière séance. Pourquoi 
Malon a-t-il fait cause commune avec les maires et les députés contre le 
comité? il faut qu'il soit entendu ici^ 
« Cette proposition est adoptée. Le citoyen Malon est convoqué pour dimanche. 

RouvÉYBOLLES iusistc pouT quc la convocation porte : Le citoyen Malon est 
tenu de se présenter, etc. 

Adopté/ 

Nostag annonce la création d'un journal ayant pour titre : La Révolution et 
pour sous-titre Association Internationale des Travailleurs (section de Bercy). 

Je demande à ce sujet l'avis du Conseil fédéral. 

Après opposition du citoyen Jacquemin, quant au sous-titre, et défense des 
citoyes Combault et Sévin,le Conseil fédéral déclare prendre acte de la déclara- 
tion du citoyen Nostag. 

Ordre du.jour : Révision des statuts. 

Hamet. Le rapport imprimé est soumis à la connaissance des sections; il suffit 
à chacune d'envoyer des amendements ; quand toutes les sections auront fait ce 
travail, nous pourrons discuter. Adopté. 

Combault propose de demander au Conseil général de Londres de fixer le 
prochain congrès de l'Internationale à Paris et à la date du 15 mai. 

(Ce projet avait été déposé déjà par la section sociale des Ecoles.) 

Cette proposition vivement accueillie est adoptée à l'unanimité. 

RouvBTBOL demande une enquête sur une scission électorale qui se serait 
produite dans le dix-neuvième ari'ondissement. 



— 241 — 

Cette question est réservée, 

La séance est levée à onze heures et demie. 



Le Secrétaire^ 
Signé : Hambt. 



Le Conseil fédéral était, comme on l'a vu dans ces procès-ver- 
baux, assez embarrassé de la conduite à tenir au milieu des évé- 
nements qui se pressaient, La veille de Tinsurrection, le 17 mars, 
Goullé écrivait à Gambon la lettre suivante : 



Paris, le 17 mars 1871 



Citoyen Gambon, 



Nous avons reçu votre bonne lettre et nous vous en remercions. Le Conseil 
fédéral de Fassociation Internationale des travailleurs est comme vous fort 
embarrassé de Tobscurité de la situation politique; que faire ? que pense le peuple 
au fond de sa conscience ? 

Les délégués ont résolu à l'unanimité qu'il vous serait écrit, ainsi qu'«.ux citoyens 
Félix Pyat, Malon^ Tolain, Tridon, Langlois, Ranc, Millière, Rochefort, amis 
à divers titres de l'idée internationale, pour vous prier, si cela vous est possible, 
de vous rendre à la séance de mercredi prochain, 22 mars, place de la Corderie 
à 9 heures du soir. Nous serons heureux d'entendre votre parole, de savoir ce 
que vous croyez pratique et enfin comment vous jugez les événements actuels. 

Les délégués au Conseil fédéral vous présentent leurs saints fraternels. 

Un des secrétaires pour la France, 

Signé : Henri GouLLi, 
78, Boulevard Sebastopol. 



Cependant l'Internationale se rallia à la Commune^ et ses mem- 
bres prirent place dans la Commission du travail et de l'échange. 
Cette Commission devait surveiller les différents services de Tinten- 
dance. 

Le décret rendu par la Commune est ainsi conçu : 



III. 31 



— 242 — 

COMMUNEDE PARIS. RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. 

SECRÉTARIAT. . 

NM28. 

Notifieatioii aux Citoyens , 

délégués. 

GtlERRS. 

Citoyens délégués, ' 

Nous avons l'honneur de porter et votre connaissance la nbtîâeatidn suivtt&te. 
Sur la proposition de la commission du travail et de l'échange, 
La Commune, 

Arrête : 

Art. 1*^. — La commission du travail et de l'échange se fera représenter par 
des délégués aux différents services de l'intendaice iiiilHatfef. 

Art. %. — Lés délégués prendront connaissance des marchés conclus par les 
clrefs dé service, et dresseront des rapports de toutes les opérations. 

La CbkiiWiii bli>Afâs. 

Pour côïtte èottfôrmè : ' 

Les secrétaires, menibres de la Commune : 

Signé : AMOTjRotJX. 



Ces délégués ont fait plusieurs rapports àâris tesquéls ôfi retroliVe 
les doctrines de l'internationale. ï^ous citerons seulement deux de 
ces rapports, 

L'uû de LéVy LazÀrè et Évette, sur rhabillement. 

L'autre, sur les marchés. 



HapptMrt sut* la délégation de Lèvy^ I^sjutre et Evette 

à rhabillement militaire. 



Aux termes de Tarrété de la Commune en date du... 

La commission dU lifavkil et dé TéchkÂ^b 'a, p'a,i kke î^è^Hihi, 'p^ ^nltàiB- 
sance des marchés conclus pour l'habillement militaire. 
Il résulte du rapport présenté par les délégués que, depuis le 18 mars, Fadmi* 



Bi^Mtioti sëdnlte jpairles dlfresdes fnduôtridls, aurait baiô^les priic des façons 
dànis tné pfo^ôM;toh Assois tdtablô. , 

toépHmê ^ôrd, des taisons assez spécietfôës viennent appuyer cette xnaniôre 
d'opérer. La Commune ayant à traiter des marchés^ a conclu avec les meilleurs 
bffi^litsi 'c'est-à-dire avec ceux qui lui denwmdaientles prix les inoîns élevés. 

SiVtJélïé «yétètnfe, les façons baisseront encore bien certainetnent, cûf Tentre- 
preneur qui fait une pareille affaire ne court aucun risque, puisqu'il ne fait en 
l^lîkê qu^àgir ^sui» lég àalUirèis. Que lui importe de soumissioniief au rfeibais ? 
les ouvriers et ouvrières, pressés par le besoin de travail, ne ^ont-ik pas làpour 
supporter seuls la diminution des prix de la main-d'œuvre ? 

La comnitibe peut t^uvi^it* une enquête, elle est bien facile. Etant donnes les 
marcbés Bernard et Montent, à 8 fr. 75 c. Jes vareuses, et à2 fK 50 c. les panta- 
lons, il est impossible que le prix des façons que les entrepreneurs pi^yent aux 
ouvriiers et ouVî^iêres, représente de» journées suffisantes pouT qu'ils puissent 
vivre. 

Quïint aui iexplëitenrs, ils îahi leur fortune sans avoir contre eux aucune 
chance des pertes : entre le Inarcbé de la commune et la façon qu'ils accordent, 
il y a toujours une différence suffisante pour qu'ils remplissent leur bourse. 

Le gouvernement du 4 septembre, lui-môme, avait redouté l'effet d'un 
pareil trafic, et les marchés passés sous son administration n'ont jamais eu pour 
base l'enchère au rabais. 

Il se présente dans le cas présent une objection : si les entrepreneurs se 
chargent des vareuses à 3 fr. "75 c, peut-on recourir à l'association en 
donnant à celle-ci 6 fr. ? car, en admettant que l'association entreprenne 
pour 3 fr. 75 (ce qu'elle ne veut pas), on trouvera toujours des entrepreneurs 
qui soumissionneront pour 3 fr. ; faudrait-il alors abandonner l^s associations 
pour recourir aux exploiteurs ? 

Dans eetté eonentrence infâ;me, la Commune perd en dignité et les ouvriers 
et ouvrières voient diminuer progressivement leurs salaires déjà insuffisants. 

La question est ainsi posée : des exploiteurs profitant de la ruine publique 
«pour baisser les salaires, et la Commune assez aveugle pour prêter la main à de 
pareilles manœuvres. 

En effet, il est inutile et immoral d'avoir recoursàun intermédiaire qui n'a pas 
'â^autres fonctions que de prélever un impôt sur la journée des travailleurs qu'il 
accupe : c'est continuer l'asservissement de» travailleurs par la centralisation 
du travail entre les mains de l'exploiteur; c'est continuer les traditions escla- 
vagistes du régime bourgeois, ennemi acharné, par intérêt, de toute émancipa- 
tion de la classe ouvrière. 

On ne saurait invoquer non plus l'état de nos finances, car comme le fait 
très-bien remarquer le rapport de la délégation, « si le travail ne suffit pas 
» pour nourrir la fttmille, celle-ci a recours aux bureaux de bienfaisance, qui 
j^ d'un autre côté, grèvent le budget. » C'est une vérité économique incontes- 
table; l'ouvrier viendra demander à la charité ce que le travAil n'aura pu lui 
procurer. Seul, l'intérêt de l'exploiteur est garanti dans cette affaire, ainsi qu'il 
est démontré plus haut. 

£i^ principe, nous Tavona admis dana toutes nos études sociales ^ lorsque dans 



— 244 — 

l'époque transitoire, l'individu soumissionnera pour un travail de l'état, il 
devra, par un cahier des charges, indiquer le prix de la main-d'œuvre, car si le 
prix de la main-d'œuvre reste comme aléa dans les marchés, c'est lui seul qui 
supportera les rabais. 

Gela ne peut se faire autrement, et dans le cas présent, il n'existe auouu 
cahier des charges ; rien ! rien qui puisse garantir le travail contre l'exploitation 
à outrance I 

Et le travailleur est aux remparts, et il se fait tuer pour ne plus subir cette 
môme exploitation I 

Conclusion : 

La commission du travail et> de l'échange demande que les marchés qui 
pourront être directement passés avec les corporations, leur soient confiés. 

Les prix seront ârbitralement fixés avec l'Intendance, la Chambre syndicale 
de la corporation, et une délégation de la commission du travail et de rechange. 

Le membre de la Commune, délégué à la commistiœi 
du travail et de rechange. 

Signé : L£o fbankbl. 



MARCHÉS POUR L'HABILLEMENT MILITAIRE. 



Rapport au citoyen délégué aux travaux publics. 



Dans notre examen des marchés passés jusqu'au 25 avril 1871, nous avons 
constaté que les vareuses étaient payées 6 fr., de façon par la ville, et les 
pantalons 3 fr., 50. Avec cette rétribution, il était possible de faire manger les 
ouvriers et ouvrières qui faisaient ce travail. Mais,à partir de cette date, le prix 
de confection de ces vêtements a été offert par des exploiteurs au prix de4 fp., 
et même de 3 fr., 75 par vareuse, les pantalons à 2 fr., 50. Ces marchés sont en 
voie d'exécution. Il en résulte que le prix déjà si faible de façon sera baissé de 
près de moitié, et que ceux qui feront ce travail ne pourront vivre; de sorte 
que la révolution aura amené ceci, que le travail de la Commune, pour la garde 
nationale,sera payé beaucoup moins que sotis le Gouvernement du 4 septembre; 
et alors, on pourra dire que la république socit^le à fait ce que ceux qui 
nous assiègent actuellement, n'ont pas voulu faire, diminuer les salaires. 

Car il s'agit de savoir si la Commune veut aider le peuple à vivre, par 
l'aumône ou par le travail; on nous dit que le gouvernement est forcé de 
compter et de faire des marchés au plus bas prix possible. 

Noue tenons à constater et à bien établir que le cas présent n'est n'y commer- 
cial ni spécial ; qu'au contraire, toute la population ouvrière y est intéressée; 



— 245 ~ 

il est évident que, si au lieu de gagner 2 &•, par jour, l'ouvrière ne gagne 
que 1 fr., il faut nécessairement qu'elle s'adresse aux cantines ou aux bureaux 
de secours; ce qui revient au même comme déboursé pour la Commune, et il 
est incontestable que la moralité en soufre. 

Il nous est pénible d*étre contrainte de faire un rapport si peu en harmonie 
avec ceux qui devraient être relatifs aux actes d'un gouvernement socialiste, et 
nous constatons avec peine que les exploiteurs qui offrent les plus bas prix, 
sont encore privilégiés. 

Les associations ouvrières ne peuvent pas se résoudre à remplir un rôle qui 
consiste à profiter de la misère publique pour baisser le prix du travail; et cepen- 
dant si la Commune veut avoir de bonnes fournitures et du travail bien fait, elle 
doit s'adresser aux ouvriers eux-mêmes qui composent la corporation des tail- 
leurs de Paris; car nous affirmons qu'il n'est pas possible d'établir des vêtements 
dans des conditions convenables avec les prix qui ont été soumissionnés par les 
derniers signataires des marchés. 

Nous tenons à mettre la Commune en garde contre un pareil écueil qui serait 
un coup porté aux plus grands principes de la révolution sociale que nous devons 
à tout prix conserver pure de toute tache de ce genre, et ne pas affaiblir par de 
petites spéculations la grandeur et le prestige du mouvement qui s'accomplit. 

Il faut absolument que le citoyen délégué aux travaux publics fasse compren- 
dre à la Commune qu'elle ne doit pas s'appesantir sur les bas prix qui lui 
sont offerts par les exploiteurs. 

Il est reconnu que les associations ouvrières ne peuvent lutter aigourd'hui 
concurremment, et qu'elles ne le pourront jamais si elles ne trouvent un appui 
matériel et moral. 

La baisse des prix de productions ne viendra, que lorsque les associations 
s'appartiendront. , 

Nous concluons en demandant que le prix des façons des vêtements de la 
garde nationale restent tels qu'ils ont été depuis huit mois, et que tous les, 
marchés et entreprises concernant l'habillement, soient, autant que possible, 
livrés à la corporation des ouvriers tailleurs : 

Association, chambre syndicale, société de résistance, ces trois groupes qui 
en sont les mandataires, viennent de déposer entre nos mains un contrat 
fédératif qui met à notre disposition les vingt ou trente mille ouvriers de cette 
profession. 

Les délégvés à l'habillement militaire. 
Signé : Lévy Làzabb, Evbttb. 

Les associations ouvrières demandaient en effet du travail. Elles 
demandaient aussi à la Commune de les aider à se développer et 
à former des associations nouvelles. Dans ce but, elles envoyèrent 
au Comité la liste suivante des sociétés qui existaient à Paris le 
l^'.aoûtlSTl. 



— 2*6 -- 

Naus. croyona servir le principe d'aesociatiou en nous faisant un 4evpiy 4*1^41- 
quer les noms et adresses des diyerçes associations actuellenafint içxIs^ant^B.à, 
Paris, et nous les recommandons irattention de tous. 



ASSOCIATIONS DE PRODUCTION. 



AmUes (facteurs d'),Turbeau et C% 64, chaussée Ménilmontant. 

Bijoutiers en doré, Drévilla, Thiébaut et Q% 14» rue Béran^er. -^ Proi;et et 

C% 41, rue Turbigo.. 
Cannes çt manches de parapljuies, La Famille, 1, ruç Thévenot, 
C77ii]fi5<fs (ouvriers fabricants de), 63, rue des Aînandiers-PQpincQurt- — Galopin 

et C® 10^ rue Saint-Nicolas. 
Charpentiers, Gelquin-Méguet, 55, rue Lecourbe. 

— Fruneàu, rue de la Râpée. 

Chatidronniers (société coopérative des), G.ouret, 107, avenue de Pa^is (Ç^ÎTit^ 

Denis). 
Cloutiers, Meubles, Sellerie. BQurellerie, Chenu, Sopye et C«,210, ruQ.S^ift^r 

Maur. 
CordonnierSy Coupeurs, 2, rue Quincampoix. 

— Bottiers, 34, rue des Fossés-du-Temple. 

Doreurs, Argenteurs sur métauw, 1, rue et impasse Saint-^Séb^stien. 
Facteurs de Pianos^ 66, rue des Poissonniers. 
Ferblantiers, Lissy, Pichenoit et C®, 70, rue de Bondy. 
Fermiers, Delondre et C®, 48, rue Saint-Sauveur. 
Fumistes, Branca» directeur, 8, rue Charles-Cinq. 
Graveurs sur bois, Coulon et C«, 32, rue de Reuilly. 
Instruments de musiqne^ Sudre et C«, 45, ri^e Saint-Maur. 
Lantemiers, Larmiot ^t C«, 90, boulevard Monceau. 

— pour voitures, Biémont et C*^, 30, rue du Golysée. 
Lithographes, Schmitz et C«, 149, quai dç Yalmy. • 
Lunettiers, Délabre, Muneau-Villepied, 6, rue d'Anjou (Marais). 
Maçons, Bagnard et C®, 12; rue Monge. 

Mégissiers, Bethon-Desrieur, 5, rue de Charonne. 

Menuisiers en voitures, Gurgot et C«, rond-point-des-Ternes. 

Menuisiers en bâtimefits. Guillemet et C®, 216, rue Saint-Maur. — Rue 

Gay-Lussac. 
Meubles sculptés, 8, passage Piçrre-Amelot. 
Oi ticiens (Jumelles, Longues- Vues), 9, rue Pierre-Levée. 
Papeterie parisienne, 67, rue Montorgueil. 
Pas9$ment0rie^ 1&, rue Qui4ca¥(|p^i^,. 

Peintre ^n biHmmts^ 5Q, rue ÇeckÎRne. — fiçpn 0t C*, 13, quai 4*4»)^^^ " ' 

Société anonyme, 20, Vue Chariot (au Marais). 
Peintres en voitures, 69, boulevard de èourcelles. 
Phmàriers, Cotwreurs, Zingueurs, Ohauttard et &, 8, rue des Chantiers. 
Polisseurs d'acier, Hurblin et C®, 308, quai Jemmapes. 



— 247 ~ 

Eobinettiers, Regout et C®, 59, rue Saint -Sébastien, -r Gaillaui^e et Of, 31, 

rue du Grand-Saint-Michel. ' 

Sculpteurs, 42, rue Pontaine-Saint-Georges. 
Serruriers (meubles), Dreux et C*. 12, rue d'Aligrf . 
Société des matières 'gremières 'pour ébénistçrie, Tavernier et C«, 4, paa0a|^ 

Sainte-Marie. 
Tailleurs (ThaUts, 33, rue Turbigo. 

Tailleurs de limes, Mangin, Masçé, Fquque, 48, rue des Grayillier^. 
Tonneliers, Loulier et C^ 92, ro]ite de Choisy. 
Tourneurs d'essieux, Guiraud et C«, S, vvifi Chariot (Ternes). 
Typographes (association générale ^es), 19, rue du Faubourg-Saint-Dçnîi, 
Vanniers, 14, rue des Jardins-Saint-Paul. 

SOCIÉTÉS D'ALIMENTATION. 

i 

L'Abeille, 145, rue Dumontier (Suresnes). 

L'Economie ouvrière, 20, rue Delaistre. 

Les Equitables, 211, boulevard de la Gare. 

La Ménagère, 21 , rue Saint- Jacques. 

La Revendication, 23, rue Saint-Denis (Plateaux). 

Société du XIII^ arrondissement, 9, rue Rambouillet. 

V Union des Familles, 25, rue DuflBau (Gentilly). 

§OOIÉTp^ DE CONSOMMATION. 

La Ifarmite. l®'^ groupe, 8, rue Larrey. 

— 2* groupe, 40, rue des Blancs-M^-nteaux. 

— 3» groupe, 42, rtt0 du Château (Plaisance). 

— • ^ ^PRPP» ?iOj rii? dep ^erzelipç p (Bati^jaoUqs). 

SIÈGES DES CHAMBRES SYNDICALES. 



I^OMS ET ADBBS3ES. 



Bijoutiers, 48, rue deBretagne^ mardi, mercredi, vendredi. 

Bronze, 6, place de la Corderie, mardi. 

Brossiers, Bois et Buffles, 6, place de la Corderie, premier et troisième lundi. 

Chapeliers, rue des Blancs-Manteaux, 32. 

Chaudronniers, 1*73, rue Saint-Maur. 

Coupeurs, Brocheurs, Chausseurs, 6, place de la Corderie, mercredi. 

Cordonniers, 39, i^up S^-int-Sauveur. 

Cuirs et peaitœ, 170, rue de la Glacière. 

Doreurs sur bois, 6, place de la Cordeci^, toercpedi soir. 

Fact^rs de pianos, orgues, 6, place de la Corderie. 

FermmtiersVfom^^ 42,' boulevard du Temple, mercredi* 



\ 



— 248 - 

Fondeurs en fer, 21, rue d'Allemagne. 

Galochiers, 143^ rue de Charonne. 

Imprimeurs-lithographes, 1, rue du Cloître-Saint-Jacques, jeudi soir. 

Marbriers. 13, rue Pont-aux-Choux. 

MécanicienSy 75, rue Saint-Maur. 

Menuisiers en bâtiments, 6, place de la Corderie, mardi. 

Menuisiers (meubles sculptés), 150, rue Saint-Antoine. 

Optique (précision). 26, rue Sévigné, jeudi. 

Orfèvres, 6, place de la Corderie, vendredi soir. 

Papeterie parisienne (production), 67, rue Montorgueil, vendredi. 

Papetiers, régleurs, 160, rue Saint-Martin, vendredi soir. 

Passementiers, 3, rue des Couronnes, samedi. 

Peintres en bâtiments, 14, rue des Deux-Ponts, mardi. 

Porte feuillistes, 6, place de la Corderie. 

Relieurs, 8, rue Larrey, vendredi, à la Marmitte. 

Taillandiers, 9, rue Saint-Gilles. 

Tailleurs de pierre, 6, place de la Corderie. 

Tailleurs d'habits, 39, rue Saint-Sauveur. 

Tapissiers, 29, rue Molière, 2« et 4® vendredi du mois. 

Tisseurs en tous genres, 36, rue des Marronniers, mercredi soir. 

Tonneliers, administration à Bicètre, 

Tourneurs en chaises, 12, cours Darmoy, mercredi. 

Typographes, 15, rue de Savoie, mardi et jeudi. 



Les membres de Tlnternationale ralliés à la Commune en- 
voyèrent en province des agents, Lambrech, Marchand, Amoureux, 
Albert Blanc, etc., pour y soulever les populations. Le comité 
central des vingt arrondissements en fit autant. 

Voici dans quels termes étaient conçus les pouvoirs donnés à ces 
délégués. 

Pouvoirs donnés par l'Internationale à AUiert Blanc. 

CABINET 

du ■ 

DIRECTEUR SPÉCIil. 
DE LA SURETt GÉNÉRALE. 

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE ET SOCIALE. 

DÉLÉGATION. 

Le conseil fédéral des sections parisiennes de Tassociation Internationale des 



— Î49 — 

travailleurs et la délégation révolationnairedes vingt arrondissements de Paris, 
donnent délégation et pleins pouvoirs au citoyen Albert Leblanc, membre de 
rinternationale et membre de la commission executive de la délégation des 
vingt arrondissements de Paris, près les sections de rinternationale et les 
groupes révolutionnaires de la France. 

Pour la délégation : 

Le Secrétaire, 
Signé : Constant M 



Pour le conseil fédéral de l'association Internationale des travailleurs. 

' Le Secrétaire, 

Signé : Henri GouLLd. 



Pouvoirs donnés à Parisel par le Comité des vingt arrondissements. 

\^ 
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQTE ET SOCIALE. 

DâLÉGàTION. 

La délégation révolutionnaire des vingt arrondissements de Paris délègue le 
citoyen Parisel, l'un de ses membres, pour la représenter près les groupes 
socialistes révolutionnaires des départements. 

Pour la commission executive : 

Le Secf^étaire, 

Signé: Constant M 

Le Président, 
Signé : E. Vaillant. 



< ■ i> • 



m. 



n 



1 . 



COMITÉ CENTRAL 



DE 



Ik DËLËGATION DES VINGT ARRONDISSEMENTS 



COMITÉ CENTRAL 



DB 



LA DÉLÉGATION DES VINGT ARRONDISSEMENTS 



^^^nn*^ 



On a vu dans le rapport de M. de La Rochethulon comment le 
5 septembre 1870 s'étak formé ce Comité qui, pendant toute la 
durée du siège, se montra fort hostile au Gouvernement de la défense 
nationale et dont le premier soin avait été d'organiser des Comités 
de vigilance dans toutes les mairies pour surveiller les administrations 
municipales. 

On trouve ce Comité réuni le 23 février 1871, reconstituant 
ses comités de vigilance en laissant à Vécart les éléments dont 
le tempérament ne serait pas suffisamment socialiste et révo- 
lutionnaire. 

Il otfrit son concours au Comité central , le 22 mars» ainsi que le 
prouve la pièce suivante. 



La délégation des ringt arrondissemants tient, ee sÀir, à neuf heuroSi séante 
rue Oberkampf, 56 bis. 

Permanence à la Gorderie. 

La délégation renouyelle ses ofSres de concoura à la Fédération de la Garde 
nationale. 

Nons n'ayons préparé encore aucune liste de candidats. 

Paris, 22 mars 1871, 4 h. 1/4 du soir. 

Le Secrétaire^ 
Signé : Constant Màbtxn. 

(Cette pièce authentique existe au greffe du conseil de guerre) ; 



— 254 — 

La délégation communale avait travaillé activement à fédérer les 
bataillons (de la garâe ùbticmalé. Debk déligl^ p$v arrondissement 
avaient été nommés à cet effet; en voici la liste. 



COMITÉ CENTRAL DES DÉLÉGUÉS 

(Liste de deux délégués par arrondissement pour l'organisation de la garde 

nationale). 

Bédouch, président, 

Napias-Piquet, secrétaire, 

A. Texier, 

1|?(]Fti8l^ifiit, 

ThéUdon) ^ 

Missol. 

lÈbnéèliér, 

Bbo089-(|^airifilftiit> ^ 

Vigneron, 

Maréchal, 

îjàtiâàt 

S: Vtà^i^ 

Armand Lévy, 
Sicardy 

Poitalier, 
Pagnière, 
J. Baux, « 

Chalyet, 
Rival, 



Xarpin, 

Benj. Gastineau, 

PHlOB, 

Gaillard (père). 
jBrîosne, 
Rastouîi, 
Eug. 



— »5B — 

Après la révoluUon du 1 8 mars, le Comité ceetral de la ^^arde «a*^ 
tionale avait invité, comme on Ta vu> le Comité central de la 4é\è^ 
gation des 20 arrondissements à modifier son titre. Voici la lettrld 
sans date, qui fut adressée à ce sujet au président et mx «einfeires 
de la délégation communale. 

• 

Aux Citoyens membres de la Délégation communale des vingt 

arrondisaemMts. 

Citoyens, le Comité central vient vous demander de vouloir bien modifier 
votre titre d* ^otnitë céH^dX 'de îîà ctétégaïiôh dès vingt arrondissements, 
afin de faire cesser la confusion qui a lieu chaque jour. 

Votre titre primitif était : Bét&ffûXttM communale des vingt arrondisse* 
ments. Il y a une série de faits qui ont consacré ce titre. 

Notre titre est : Comité ventral de la carde nafionale.lM Mimrëietetik^ni 
également consacré ce titre qui a désormais une valeur hnstoriqnei 

Le Comité central espère que vous vous rendrez à ces bonnes raisons, et vous 
prie d'agréer ses fraternelles salutations. 

Pour le Comité eerrirat Jet pxt dë^êédén * 
Signé : Bisson. Cûmst. FouâBBBT. Bàroud. Mabcbau. 

ftoUSSBL. AuDOTNàUD. 



La délégation communale ne se rendît pas à cette invittAhm. Mais 
loin de combattre^ jl appuya te gouveri^eitiefat tlouveati. il ise mbtitra 
disposé à ne pas tolérer \ëè èlutis, éfomibë le prouvé Ta circulaire 
suivante signée de M. Àrmâncï Lévy, qui avait été pendant le^ié^ 
un des orateurs les phiê violents des réuttions pepulairas «t ^i 
«ttebia iltos le vkigtièttM arrdiïdiâ^âféàt t^té diëclàl'atfôn * 

COMltÉ CENTBAL DU XZ« ABRONDISSffiyifiNT. 

C'est contrairement aux intentions du Comité cefn^i^ Su xx* àrronâisàémeÀ't 
iUrttk %lnb à ^, éh ee mirent, '&aHH & SMÏit-SulpicÀ. 

iePréâident^ 
Signe : *AraAmà Lérr. 

tlts Âis'éààir^, le Seèrèiaire, 

Signe : Ïbchbl St Gûfivu. Signé : Boupbot. 

Le comité 'dli la détèg&tiôn dèà 2Ô àrronâissëmëhts à seconde le 



~ 250 — 

mouvement insurrectionnel du 18 mars» mais il parait avoir joué un 
rôle assez effacé pendant la durée du second siège. 11 a uni ses efforts 
à ceux du Comité central, mais il n'a rien dirigé. 

Il en a été de même de$ francs-maçons qui adressèrent à leurs 
frères de France la circulaire suivante : 



FÉDÉRATION 

DES FRANCS-MAGONS ET COMPAGNONS DE PARIS. 



Les Francs-Maçons et Compagnons de Paris & leurs Frères de 
France et du monde entier. 

FRÈRES , 

C'est à vous tous que nous nous adressons. 

Francs-Maçons de tous les rites et de tous les Orients, 

Compagnons de l^outes les corporations, 

Vous le savez, les Francs-Maçons sont des hommes de paix, de concorde, da 
fraternité, d'étude et de travail ; ils ont toujours lutté contre la tyrannie, le 
despotisme, Thypocrisie, Tignorance. 

Ils défendent sans cesse les faibles courbés sous le joug de ceux qui les domi- 
nent; leurs adeptes couvrent le monde entier; ce sont des philosophes qui ont 
pour préceptes : la Morale^la Justice, le Droit. 

Les compagnons sont aussi des hommes qui pensent, réfléchissent et agissent 
pour le progrès et Taffranchissement de l'humanité. 

A répoque malheureuse que nous traversons, lorsque le fléau de la guerre s 
été déchaîné par les despotes pour|anéantir plus particulièrement la nohle nation 
française. 

Quand cette belle France, qui, pour tout le monde, est Tespérance des 
opprimés, se voit réduite à merci et que Paris y sa capitale, est le but d'attaques 
épouvantables et fratricides ; 

Les Francs-Maçons et les Compagnons sortent, les uns et les autres, de leurs 
sanctuaires mystérieux, tenant de la main gauche la branche d'olivier, symbole 
de la paix ; et de la main droite, le glaive de la revendication. 

Attendu que les efforts des Francs-Maçons ont été trois fois repoussés par ceux- 
là mêmes qui ont la prétention de représenter l'Ordre, et que leur longue pa- 
tience est épuisée, tous les Francs-Maçons et les Compagnons doivent prendre 
l'arme vengeresse et crier : 

Frères, debout ! que les traîtres et les hypocrites soient châtiés. 

Frères de la Maçonnerie universelle, frères, compagnons, écoutez I 

Les Francs-Maçons ont, d ans la journée du St avril, envoyée Versailles 



— 257 — 

porter au chef du pouvoir exécutif, des paroles d'apaisement et de conciliation. 
Leurs délégués étaient accompagnés de deux citoyens désignés par les chambres 
syndicales de Paris, ils n'ont pu obtenir qu'une trêve de neuf heures pour faire 
sortir les malheureuses et innocentes victimes qui périssaient dans les caves des 
communes de Neuilly, des l'ernes, de Levallois, de Clichy. 

Les hostilités ayant été reprises avec une haine indescriptible par ceux qui 
osent bombarder Paris, les Francs-Maçong se réunirent, le 26 avril, au Châtelet 
et décidèrent que, le samedi 29, ils iraient solennellement faire adhésion à la 
Commune de Paris, et planter leurs bannières sur les remparts de la ville, aux 
endroits les plus menacés, espérant qu'elles amèneraient la fin de cette guerre 
impie et fratricide. 

Le 29 avril, les Francs-Maçons au nombre de 10 ou 11,000, se rendirent à 
l'Hôtel-de-Ville, suivant les grandes artères de la capitale, au milieu des accla- 
mations de toute la population parisienne ; arrivés à l'avenue de la Grande-Ar- 
mée, malgré les bombes et la mitraille, ils arborèrent soixante-deux de leurs 
bannières en face des assaillants. 

Leur bannière blanche , Aimons-nous les uns les aw^r^5, s' avançant sur les 
lignes Versaillaises, fit cesser le feu de la Porte -Dauphine à la Porte Bineau; la 
tête de leurs profondes colonnes atteignit seulela première barricade des assaillants. 

Trois Francs-Maçons furent admis comme délégués. 

Ces délégués, n'ayant obtenu qu'une courte trêve des généraux auxquels ils 
s'étaient adressés à Neuilly, à Courbevoie et àliueil, où les populations les accla- 
maient aux cris de Vive la Maçonnerie! Vive la Commune ! deux d'entre eux, 
cédant à l'instance des généraux, qui déclarèrent d'ailleurs qu'ils ne pouvaient 
pas être leurs interprêtes, allèrent à Versailles, sans mandat et contrairement 
à la ligne de conduite qu'ils s'étaient tracée, mais pour démontrer une fois de 
plus que toute tentative nouvelle de conciliation était inutile. 

Us n'obtinrent rien, absolument rien du chef du pouvoir exécutif. 

Le feu, interrompu le 29 à quatre heures de relevée, recommença plus formi- 
dable, accompagné de bombes incendiaires, le 30, à sept heures quarante-cinq 
minutes du soir. La trêve n'avait donc duré que 27 heures 45 minutes. 

Une délégation de Francs-Maçons, placée à la Porte-Maillot, a constat^ la 
profanation des bannières. 

C'est de Versailles que sont partis les premiers coups, et un Franc-Maçon en 
fut la première victime. 

Les Francs-Maçons et les Compagnons de Paris, fédérés à la date du 2 mai, 
s'adressent à tous ceux qui les connaissent. 

Frères en Maçonnerie et Frères Compagnons, nous n'avons plus à prendre 
d'autre résolution que celle de combattre et de couvrir de notre égide sacrée le 
côté du Droit. 

Armons-nous pour la défense I ^ 

Sauvons Paris. 

Sauvons la France ! 

Sauvons 1 humanité ! 

Paris, à la tête du progrès humain, dans une crise suprême, fait son appel 
III. 33^ 



— 258 ~ 

ànlsL Maçonnerie Universelle, slux Compagnons de^ toutes les oirpomtions, a 
crie : A moi les enfants de la veuve ! 

Cet appel sera entendu par tous les Francs-Maçons et Compagnon»; tous 
s'uniront pour Taction commune, en protestant contre la guerre civile que; fer- 
mentent les souteneurs de la monarchie. 

Tous comprendroi^t ce que veulent leurs frères de Paris^ c'est^ que: Id Justice 
passe de la. théorie h la pratique, que Tamour des uns pour les autres devienne 
règle génécale, et que Fépée n*est tirée du fourreau^ à^Paris^ quetpourla légitime 
défense de Thumanité. 

Non! Frères-Maçons et Compagnons, vous ne- poudres pafr permettre quch la 
force brutale l'emporte, vous ne supporterez pas que nous retournions aui chaos; 
et c'est ce qui adviendrait, si vous n'étiez pas avec vos foèi^es de Paris qui vous 
appellent à la rescousse. 

Agissez de concert, toutes les villes ensemble, en vous jetant au-devanldes 
soldats qui combattent bien malgré eux, pour la même cause, ceUs guinerepré*' 
sente qice des intérêts égoïstes ^ et entraînez-les à servir Ia cause de la.'JtÂstice 
et du Droit. 

Vous aurez bien mérité de la Patrie universelle, vous aurez assuré le bonheur 
des peuples pour l'avenir. • 

Vive la République I 

Vivent les Communes de France fédérées avec celle de Paris ! 

Paris, 5 mai 1871. 



POUR LKS PRANCS-MACONS BT LES 

Les Délégués Francs-Maçom : 

Thirifocq, ancien vénér. ' . de la loge J, E; 

orat.*. de la L.*. E.*. L. E.'. 
T. BouissAis, or/. Frères unis Inséparables. 
Massé, trésorieF de la Fédération, président 

de la réunion des originaires de TYonne. 
Bàldug, anc.\ vén.'. de la loge la Ligne dr&ite. 
Debchaicps, loge de la Persévérance^ 0.*. dé 

Californie. 
J. Reky, de V Orient de Paris. 
J.-B. Parché, de VOrient de Paris. 
Pe Be^umont, de la Tolérance^ 
Grandelande, orat.'. de Bagneux. 
Lacombe, de VOrient de Paris. 
"ViNGENT, de VOrient de Paris. 
GRAesBT, trésorier de la Paix et Union àé 

Nantes. 

Gambier, délai.'. J.-J. Rousseau (Montmo- 
rency). 

Martin, ex-secrét.'. de laL.*. VEarmonie de 
Paris. 

LONOEPUD. de r Orient de Pans-BelleyiU*, 



DÉLéGUâa. OQS&PAâNONSv D^PAIEIIS : 

E. LoDBT, du Cfkipitre dés Vrais Amiss. df 

Paris* 
A^ Lraf<Ai'CiiB>d66:PhBladélff^ Or^'. de LpndfWPfi 
Gouduhier, delà 1.'. lea^Acaçias^ 
liEBEAUjI^uia, de l&l/Afn, Prévoyance. 
Vaillant, Emm^uel, de la L*. de Senlis. 
Elin, J.-Bap., des Amis triomphants, 
BbuDAiLLS, des Amis de la Paix. 
Pierre: LAcnsAMEAtmiB, d» l&h B/K0 èt^pav'fait 

Silence, 
DiTBAND. g^ant d|amilié? da \^\.\ \^ By'^. de 

Marseille, 
MAODELSNASr de la C^^ntff^ of^j^cmpii^- 

lite. 
MossARENGHT, du G.*, Ôtient du Bréaly 
Fauchery, des hospitaliers de Saini-Oûefi. 
Ra-digcb; de VStoUe^ Polaire. 
AuDO YER, des Amis de la Paièf d'AngCMilAtoek 
RoDSSBLBr, des TVoMft^dsffrf de LemUtoîK 
Levacqub, porte-étendardipficlemBBitailii 
Lbcontb-Minor, du Qik^^éfi Vinfùt^fiieft. 
Barbier, 1^ 8urv.'.if>6^io^^ (Vioc^afMJj. 






— 259 — 



Les Délégués Compagnons : 



Vincent, dit Poitevin^ Vami de V intelligence, 
Cartier, dit Draguignan^ le lien-aimé» 
Chabanne, àii Niveimais, noble cwnr, 
Thevenin, dit Nivernais, l'ami an tour de 

France. 
DuMUis, dit Gatinaie, le protecteur du devoir. 
CiLLARD, dit Angevin, Vami des Âris.^ 
Cabanié, dit Carcassonne^ Vitmi des Arts. ' 



Thomal, dit PoiteHn^ sani'fféte. 

RuFFiN, dit Comtois, le fidèle courageua. 

Lacrice, dit Carcassonne, C*. M.'.D. .1).', 

Franc ŒUR, de Marcilly. 

tiA LiôerTé, te Nantais. 

Larrat, h Vertu, VAgenais, compagnon cba- 

pelier, 
Lyonnais, le FlAmhean du devoir* 
Etc. 



Siège de la Fédération, place de l'Hôtel-de-VîHe, 9, bureau n» 23. 

La légion garibaldienne s'était mise également à la disposition du 
Comité; elle s'était réorganisée, dès le 20 mars 1871 ; et avait pu- 
blié ses statuts: 



RiilPUBLlQUE UNIVERSELLE DÉMOCBATTQUE ET SoOtALÉ. 



LÉGION GARIBALDIENNE. 



Le Conseil central provisoire a décidé la centralisation des divisions de la 
Légion GaribàlcUenne, et l'annulation des cartes primitivement déllvt^èes. 

La Légion conservera néanmoins son titre, son ancienne organisatiott et ses 
principes. 

Tout légionnaire deVra se conformer strictement aux statuts qui suivent, sous 
peine de radiation. 

Statuts. 

Article 1*^'. Tous les légionnaires devront être armés et prêts à répondre à 
rappel du Comité central, pour la défense de la République sociale, le seul 
mode de gouvernement qu'ils reconnaissent. 

Article 2. Le Comité se composera de 21 membres, élus en Assemblée géné- 
rale, et devra être renouvelé par tiers à chaque réunion de cette Assemblée qui 
aura lieu tous les quatre mois. 

Article 3. La réunion mensuelle aura lieu tous les deuxième mercredi dii 
chaque mois. 

Article 4. La cotisation mensuelle est axée à 50 centimes. 

Les dizainiers seront chargés de recevoir les cotisations de leurs lé£^onnaire$^ 
et les remettront, à chaque réunion, au Trésorier. 

Article 5. Teut légionnaire en retard de 2 francs sur sa cotisi^tioB géra ]^p^ 
posé ppur la radiation en Assemblée générale. 



« 



— 260 — 

Artiolb 6. Les adhésions ne seront reçues que sur la présentation de deux 
légionnaires et après enquête. 

Vive la République Universelle ! 



L'association des défenseurs de la République, distincte de l'Al- 
liance républicaine, fesait aussi appel à ses groupes dans un but 
d'action commune. Voici dans quels termes sa proclamation 
était formulée. 



RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. 

LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ. 



ASSOCIATION DES DÉFENSEURS DE LA RÉPUBLIQUE. 



La capitulation de Paris et la signification monarchique d'an scrutin sur- 
veillé par les baïonnettes allemandes, ont mis en péril l'existence même de la 
République. 

En présence d'un tel danger, et dans le but d'y parer, V Associati07i des 
DéfenseJ4rs de la République croit le moment venu pour tous les Républicains 
de se grouper, et de s'unir entre eux. 

A tous ceux qui sont pénétrés de cette vérité que la République est au-dessus 
du suffrage universel, et qu'il n'y a pas de droit contre le droit, à tous ceux-là, 
l'Association fait la déclaration suivante : 



DÉCLARATION 

Une seule question doit se poser aujourd'hui parmi les Républicains : Être ou 
ne pas être. 

Toutes les nuances, toutes les écoles doivent s'unir pou;» le salut commun. 

Deux camps seulement doivent actuellement se trouver en présence. D'un 
côté, les monarchistes avec le cortège des charges et dçs institutions que traîne 
après elle la servitude ; de l'autre côté, les Républicains, avec leur programme 
de justice et de solidarité, d'où doit découler l'immortelle trilogie : Liberté, 
Égalité, Fraternité. 

C'est dans ce4)ut que le Comité central déjà existant fait connaître l'organi- 
sation et l'extension suivantes, qu'il se propose de donner à l'Association des 
Défenseurs de la République, avec l'approbation de tous les adhérents actuels. 



>JLi 



— 261 — 

ORGANISATION 



L'association des Défenseurs de la République a pour but : 
1^ De défendre Texistence de la République envers et contre tous ; 
2«> De propager les principes de justice, qui sont la base même des institutiong 
républicaines. 

II 

. L'Association, qui embrasse la France ^t T Algérie, est divisée en Groupes. 

Chaque arrondissement de Paris et du département de la Seine forme un 
groupe ; chaque département en forme un autre. 

III 

Les groupes sont divisas en sections -, ceux de Paris, à raison d'une section par 
quartier ; ceux des départements, à raison d'une section par arrondissement. 

IV 

Chaque groupe se recrutera et s'administrera par lui-même, à la condition 
toutefois que, lors de ,sa formation, il soumettra à l'approbation du Comité 
central la liste de ses cinquante premiers adhérents. 

Le Comité central prélèvera, sur chaque groupe, une cotisation mensuelle 
d'autant de fois vingt-cinq centimes que le groupe comptera de membres. 

COMITÉ GENTRAIi 



Le Comité central de TAssociation des Défenseurs de la République réside à 
Paris. 

Il est composé de tous les délégués librement élus des groupes de Paris et «des 
départements . 

II 

A titre provisoire, et jusqu'à ce que tous les groupes puissent avoir une repré- 
sentation proportionnelle au nombre de leurs membres, chaque département 
sera représenté au Comité central par un délégué^ et chaque arrondissement de 
Paris par cinq délégués. 

ni 

Le mandat de chaque délégué est constamment révocable, et doit dans tous 
les cas cesser au bout du douzième mois d'exercice. 

La majorité absolue, nécessaire pour obtenir la révocation d'un délégué, 
devra être supérieure en nombre au tiers des adhérents inscrits du groupe. 



— 262 — 

IV 

Les fonctions da Comité central actuel cesseront le 31 mars prochain. 

D'ici à cette époque, chaque groupe de Paris devra s'organiser, se faire recon- 
naître par le Comité central, et pourvoir par Vélection à la nojnination des 
cinq délégués qui devront entrer en fonctions le 1®' avril. 

Les groupes de départements procéderont à Télectlon de leurs Délégués, au 
fur et à mesure de leur formation . 

V 

Uno eartf individuelle, émanant du Comité central, sera délivx^o k tmis \eâ 
adhérente de l'Assodation. 

X'Association assure à chacun de ses membres sa protection dans le casoù^ 
pour des causes politiques, leur liberté serait atteinte. 

VI 

Le Comité central actuel se réserve de proposer au futur Comité central la 
création d'un journal hebdomadaire, qui serait l'organe des intérêts et des 
principes de l'Association. 

Délibéré en assemblée générale, le 21 février IS'ill. 

Pour r Association de^ défetismrs de la République, 

Le président du Comité central : Signé : Batbux-^Dumssmil ; 
Les vice-présidents : Signé : Dujabbier, Ulysse Parent; 
Les secrétaires : Signé : Dassis, Aethur Abnould. 
Le trésorier ; Signé : Chavagnat. 

NOTE 

De nombreux Comités républicains existent déjà dans les dépai^temeatâ et 
dans Paris. Nous serions désireux de les voir venir à nous comme nous sommes 
désireux d'aller à eux. Une vaste et forte organisation, un rayonnement facile 
et prompt sont seuls capables d'assurer le succès. 

La nécessité de Y unité de groupe étant comprise, le Comité central ne 
saurait trop inviter les divers Comités d'un même département ou d'un même 
arrondissement de Paris, à se fusionner en un seul Groupe^ à se faire Recon- 
naître par le Comité central, et à parfaire leur organisation par la constitution 
d'un bureau, le choix d'un local, l'éLection de leur» délégués au Comité cen- 
tral, etc., etc. 

Sans vouloir empiéter sur l'initiative de chaque groupe, dont l'autonomie est 
formellement respectée, le Comité centrai se propose d'indiquer, dans une pro- 
chaine circulaire, quels sont les moyens d'org^anisatio^ pratique et de propa- 
gande sur lesquels il croit devoir appeler l'attention des groupes. 



ALLIANCE RÉPUBLICAINE 



ALLIANCE RÉPUBLICAINE 



«di«^AaMiM<K^ 



UAlliance républicaine avait été aussi fondée pendant le siège de 
Paris en vue de concourir par tous les moyens possibles à la défense 
et au maintien delà République. 

Les procès-verbaux dee séances du 12 décembre au 17 janvier 
montrent quel était alors Tesprit de celte société. Le t2 décembre 
une scission s'était opérée dans son sein. M. Ledru-RoUin avait 
combattu les tendances socialistes de quelques-uns des membres 
qui se retirèrent. 

Le programme de la nouvelle association fut adopté le 15 décem* 
bre. 

Le 18i on discuta la situation politique. Les procès-verbaux de 
ces deux séances sont aux archives du ministère de la guerre et in- 
diquent l'attitude prise par l'Alliance Républicaine à la fin du siège. 



PROCES-VERBAUX DES SÉANCES. 



Séance du 12 décembre 1870. 

L'Assemblée constitue son bureau et nomme le citoyen président Bbiyes. 
— Secrétaires-Assesseurs, Lama^eque et Lefebvrb-Ronoibr. 

La séance est ouverte à deux heures et demie. 

Sont présents: Rochat, Mathé, Lefèvre, Ledru-RoUin, Rousseau, Massol, 
Boisson, Lafontaine,MaiUard, Peyrouton, Tony Révillon, Tisserandeau, Sellier, 
Duché, Brisson, Radoux, Frachebout, Savage, Turpin, Lafond, Razoua, Bruys, 
Drugé, Lechasseur, Lamarque, Brives, Lefebvre -Roncier, Martin-Bernard. 

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. 

Le citoyen Rey, demande à présenter une observation avant l'ouverture de 
la discussion. 

11 expose qu'il fait partie d'une délégation envoyée par les membres dissidents 

ni, 34 






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— 266 — 

auprèsdes signataires de la proposition faite par le citoyen Tibabd, et il demande 
qu'il y ait une réunion générale avant de prononcer la scission. 

Le citoyen Lbdru-Rollin rappelle ce qui s'est passé à la dernière séance et 
précise les deux points essentiels sur lesquels porte le dissentiment. 

D'une part, les tendances fédéralistes des dissidents ; et il appuie sur ce 
point, qu'un jour donné, grâce à Tadoption de la mesure qui rend le nom- 
bre des sociétaires illimité, ou par suite d'événements fortuits, une majorité 
réelle ou factice pourrait venir changer d'une façon absolue le caractère de 
l'Union Républicaine. 

D'autre part, le citoyen Ledru-^Bollin insiste sur la néoesgité d'un programme. 
Ce qui le préoccupe, avec les nécessités de la défense nationale, c'est le len- 
demain de la crise que nous traversons, et il estime que l'exposition claire et 
loyale du but que nous poursuivons est un des meilleurs moyens *pour attirer à 
nous ^oute œtte portion moyenne de la population de Paris qui veut il'opdre et 
quWrayemt les sociétés sans programme déterminé, où .s!agitent confusément 
les questions, de conûscation et de liquidation sociale. 

iLe citoyen Ledru-Rollin conclut en proposant que ceux qui ont voté 
Fameud&ment du citoyen Tirard , forment un groupe sous la dénomination, 
l'Alliance républicaine. 

Le citoyen Ledru-Rollin ajoute : a ce groupe se mettra en rapport avec tontes 
les sociétés existantes ou futures qui garderont leur vie propre et leur initia- 
tive indépendante. — Alliance nlmplique pas adhésion absolue ; c'est un fait 
oecaaionnel et pouvant se produire pour une question d'actualité. En un mot, 
l'orateur propose la formation d'un Comité central, inspirateur, appelé à don- 
ner la main à tous les autres groupes républicains quand il y aura lieu d'agir 
sur un terrain commun. 

Martin-Bernaed appuie la proposition présentée à la réunion. 

Ledbu-Rolltn. Après un examen rapide des écoles mutuellistes et collec- 
tivistes, constate que d'antagonisme est d'ancienne date et que nous avons à 
combattre ce qu'ont combattu nos pères : son aspiration est de voir fonder la 
tradition montagnarde par l'Alliance Républicaine. 

L'Assemblée consultée adopte la proposition du citoyen Ledru-Rollin, et 
nomme une commission >de 5 membres chargés de rédiger et de présenter un 
programme. J 

Cette commission est composée des citoyens: Ledru-EollW, Mathé, Razoua, 
Lamarque , Massol . \ 

La séance est levée à quatre heures. 



Séance du 15 décembre. 

Président, Brives. — Assesseurs, Lamabque et LefbuvrE'Roncïbr. 
lîtaient présents: Ledru-Rollin, Rousseau, Buisson, Lechasseur, >Bourne« 



— 2W — 

ville, Mainapâ, Fraohëbout, Sayc^, Drugé.LelsbiFiie, i)aoM, ScUier, IMa^t^^e, 
Baaooa, Radoux,Tofij-ReviUoii,BriY68, Lamarq^é» Lefébi^rcHRon^i^/Turpiâ, 

L'Assemblée désigne pour président le e&toy«ii iBi^?66 ét^pour 8eciHK^i2>d 
assesseurs les citoyens Lamarque et Lefévre-fionciier. 
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. 

Le citoyen Lamarque demande la parole -pour in 4eoture ^ki prog^pamm^ |>ré- 
sente par la commission nommée dans la précédente ^aaœ. 

Personne ne demandant la parole sur l'ensemble, l'Assemblée passe à la 
discussion des articles. 

Le préambule et les articles 1 et 2 sont adoptés sans observations. 

Maillabd. (Art. 3. relatif aux conseils municipaux.) Le citoyen Maillard, de- 
mande que les principes formulés par cet'artide et par rai*ti<;J[e 2 soient étendus 
aux corps intermédiaires entre les conseils municipaux et l'Assemblée nationale. 

ToNY-^éTiLi^N j>fo|)pse u^ paragraphe coi;njp.léixxentaire ain^i conçu: 

« Les mêmes principes sont applicables à tout corps intexippiédiaire entre Ji^ 
Coiximua^ et l'Asi^eiubjiée nationale. » 

Ce paragraphe est adopté. 

Les art. 4, 5 et 6, sont adoptés aaçs observations. 

Bazoua. Art. 7. X^e çitoyejiiL Razoua demande qu'il soit «jouté à çfii.^vïào}^ vu 
paragraphe ainsi congu. 

« Suppression .des congrégation religieuses ». 

Maillas.!). Tout en déclarant qu'il adopte^ quant auXond, la proposition du 
citoyeQ Ra^ouat^souJ^è^e la question d'opportunité. 

BsiVBS appuie la motion du citoyen Razoua, Cette jproposition /est .adoptéie. 

Les art. 8, 9 et 10 sont adoptés sans observajiians. 

Art, 11, relatif à l'arjQaée. 

Lbdbu-Rollin pense qu'il y alleu d'introduire dans le programme le prin- 
cipe d^ l'élection au^ grades jusqu'à celui de chef de biataillon /et ^propose le 
paragr,aplxe ^ditionnel suivant. 

c J^w grades so^t conférés ^ Téiection Jusqu'à celui de chef de batailjpn. » 

Cette proposition est adoptée : 

L^ au^es articles du progr^mpe sont jEidoptés saps observations. L'As«- 
sembléie eu vote l'iBnsembJe.. 

L'Assemblée, sur la proposition de la commission, décide que Iç programmiS 
sera publié dans les journaux et confère aux citoyens Brivei?, JiamQrque e( 
Ledru-rRoUin, le pouvoir de le signer par délégation de la société. 

Le règlement est mis en délibération. 

Le citoyen Lamabqub en donne lecture 

Aucun membre ne demande la parole sur Tensèmble. 

Le Président met successivement les articles aux voix. 

Tous les articles du règlement sont adoptés sans observations. L'ÀssemIbléè 
en vot^ l'ensemble, et, sur la proposition de la Commission, décide qu'il sera 
imprimé et distribué. 

L'Assemblée décide aussi que le programme et le règlement seront trans- 
crits en entier sur le registre des procès-verbaux. 

L'Assemblée, sur la proposition d'un membre, décide qu'elle aura trois séances 



~ 268 — 

ordinaires par semaine, les mardi, jeudi et samedi, et que, en raison de la 
gravité des circonstances actuelles, une réunion extraordinaire aura lieu le 
dimanche 18 décembre, à 2 heures après-midi. 

Elle fixe ainsi qu'il suit l'ordre du jour de cette séance: 

» i® Affiliations. 
2® Subsistances et défense nationale.» 

La séance est levée à 11 heures et 1/4. 



Séance du i8 décembre. 



Président, Bbivbs, — Assesseurs, — La^maeque et Achille Mercier. 

La séance est ouverte à 2 heures 1/4. 

L'Assemblée désigne pour président le citoyen Brives, et pour secrétaires 
assesseurs, les citoyens Lamarque et Achille Mercier. 

Le procès-verbal de la précédente séance est adopté. 

Le programme de l'Alliance est signé par les membres présents. 

Le citoyen Massol, absent, fait présenter ses excuses par un membre. 

L'ordre du jour comprend : V examen de la situation politique, 

Lamarque. Le citoyen Lamarque expose que Paris n'ayant de subsistances 
que pour un mois, la capitulation est prochaine si une action vigoureuse ne rend 
pas le ravitaillement possible. 

L'Alliance doit-elle intervenir ? 

Ledru-Rollin. Suivant le citoyen Ledru-RoUin, le gouvernement veut capi- 
tuler. 

Le général Trochu a dit qu'il ne voulait pas capituler, qu'il se retirerait dans 
un fort pour résister jusqu'à la dernière extrémité. Ce n'est pas assez pour la 
défense de Paris ; c'est de l'honneur militaire; cela ne va pas jusqu'au péril de 
la vie. 

Un journal a publié la lettre d'un typographe qui affirme avoir vu à l'impri- 
merie nationale un cliché tout*préparé pour voter par oui ou par non la conti- 
nuation de la lutte. 

Un membre du gouvernement a avoué qu'on allait au jour le jour; que per- 
sonne ne signerait la capitulation; qu'il y aurait des désordres à l'entrée de l'en- 
nemi. 

Que faire? Un appel au peuple ? Nous ne serions pas suivis. — Pas d'appel au 
peuple, la garde nationale serait contre nous. 

On pourrait se servir des maires comme point d'appui. 

Ils étaient pour la Commune et pensaient qu'elle rendrait des services politi- 
ques. — Ils représentent la population parisienne et sont le produit d'un 
vote plus spécialement parisien que celui sur le plébiscite. Donc les maires 
représentent Paris, ils doivent servir de point d'appui, i^^/e^cte^ a donné le 
sign^d dans le Réveil. 






— 269 — 

» 

Il faut un point d'appui légal, pester dans le droit étroit, insister sur le 
concours des maires, bi le Gouvernement veut un plébiscite sur la question de 
capitulation, grâce aux votes des réfugiés, de Tarmée et de la mobile, la capi- 
tulation sera votée. Avec l'influence des maires, ira voter la vraie population 
parisienne sans éléments hétérogènes. 

La plupart des maires se disent républicains. Il faut se mettre en rapport 
avec eux. Qu'ils se réunissent demain, qu'ils se démettent, si on refuse de se 
battre. 

Tout le monde a lu le rapport d'un citoyen Richard qui a vu de ses yeux 
les lignes prussiennes. Si le général Trochu pousse une pointe en avant, il 
trouvera peu de monde. Les armées de Frédéric-Charles et de Vpn der Thann, 
comprennent 250,000 hommes et sont loin de Paris. Nous en avons dans Paris 
autant; donc si le général Trochu fait deux ou trois sorties, on aura la victoire. 

n faut prier les maires de se réunir et d'agir dans ce sens ; on resterait dans 
la légalité. Ils diront : plus de pain, donc il faut se battre avant d'en venir à la 
capitulation (vive approbation.) 

Lepâvre-Lamarque. Après les observations des citoyens Lefèore et Lamar^ 
qiiei on décide que divers membres de la réunion se rendront individuellement 
près de chacun des maires et leur parleront dans ce sens. 

ToNT Revillon. Le citoyen Tony Revillon propose de rédiger une motion 
résumant les opinions du citoyen Ledru-Rollin, et de présenter cette motion 
à l'adoption des différents clubs. 

Cette motion serait ainsi conçue : 

M L'Alliance républicaine considérant que Paris ne contient de subsistances que 
n pour la durée d'un mois ; que le ravitaillement d'une ville de 2,000,000 d*ha- 
9 bitants nécessite atf moins 15 jours; — Que le salut public commande, que des 
» résolutions soient prises immédiatement par le Gouvernement de la défense ; 
M — que les membres de ce gouvernement doivent partager la foi des citoyens 
» dans la victoire ets'associer avec énergie à leur volonté ; 

a Exprime le vœu que le Gouvernement renonce à tout projet de capitula- 
9» tion et dirige sur le champ dans le sens de l'offensive les forces dont il dis- 
» pose. » 

La motion de Tony Revillon est votée. 

On nomme la commission d*administration qui demeure composée ainsi qu'il 
suit : 

MaTHÉ, — FiLLON, — TURPIN, — COUBNBT, — TONT RâviLLON, — LaMAB- 
QUE, — SbiLLEB. 

On continue la discussion sur la situation de la ville de Paris. 

Un membre de la réunion constate qu'on est contraint d'extraire du blé 
90 0/0 dans le blutage ; qu'on y mêle du seigle et de l'orge; qu'on réquisition- 
ne des chevaux de 4,000 fr. la paire qui sont menés, non au service de l'armée, 
mais à l'abattoir. 

La réunion se sépare après diverses observations sur la situation alimentai- 
res et sur les modes divers de recensement. 
* 

Ouverture de la séance à 8 heures 1\2. 



— 270 — 

Séance du 20 décembre.- 

r 

Président : Brives; — Assesseurs, — Lamarque et tiEFàvRE 'Roncier. 

Lamarque lit le procès-verbal de la séance du 16 décembre, il est adopté, 

ÏIercier lit le procès-verbal de la séance du 18 ; il est également adopté. 

Lamarque, rapporteur de la Commission administrative, propose au nom de 
cette commission de ne présenter à Tafôliation que les citoyens sur lesquels les 
membres présents auront fourni des explications et des renseignements. La 
Cpnimission recevra ces^explîcations les mardi, jeudi et samedi, au lieu ordinaire 
des séances entre 4 et 6 heures. 

L'Assemblée approuve la proposition ; elle déclare en outre, qu'entre le jour 
d-èïa présentation de la Commission et le jour de l'acceptation défimtiv& par* 
l'Assemblée, il est utile de placer un intervalle de deux séances. 

I^iLLON propose qu'il soit établi une permanence de trois membres ; il de- 
mande que l'Alliance républicaine invite chacun de ses membres à entrer en 
dômttlunication avec les sociétés existantes qui enverront un de leurs membres 
Kd Comité central, où il serait affilié. 

Ledru-Rollin dit qu'il faut en effet que notre action pénètre dans les grou- 
pe^ constitués ; que la formation de groupes nouveaux exige un temps que 
ttous'n'âvôiiBpas. 

Il demande que chacun des membres de l'Alliance républicaine entre en re- 
lation avec les groupes de son arrondissement. L'association républicai^etéten-^ 
dtaf aÎTtsi' Sôii actiôii, et ne perdra point son caractère de Comité central par 
Fadjonctibn d^ trop nombreux délégués. 

MjtfSsôL â])^uie cette proposition à laquelle ge rallie le citoyen Fillon. 

L'Assembi'ée l'adopte . 

La séance estlevée à onze ieures. 



Séance du ^ décembre. 

Président, Brives. — Assesseurs, Lamarque, Lbfbbvrbt-Romoïer. ' 

iji, séance est outérte â huit heures et demie. 

Lamarque. Le citoyen Lamarque, rapporteur au nom de la oommission d'ad-^ 
ministration, présente â rassemblée^ comme affiliés, les citoyens dont les noms 
dirent : 



Dblbbbt 



Louis Redon j 



admîs à Tutlanimité. 



I!iô'cito;^ôîï Hartmann est présenté par le rapporteur. Aux termes d'une dis- 
position prise dans la dernière séance, il né sera prononcé sur son admission 
qu'après deux séances. 



^ >«.... 



« 

I 



— 271 — 



Lkdru. Le citoyen Ledru revient sur le rapport à établir entre Tassociation 
républicaine et les groupes existant. La discussion s'engage sur ce sujet, et les 
mesures à prendre, adoptées dans- la dernière séance, sont de tiouveau recom-^ 
mandées à la commission administrative. 

La séance est levée à onze heures. 



Séance du 2* décembre. 

Président, Brives. — Assesseurs, Lamarque, Lbfebvrb- Roncier. 

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. L'assemblée admet 
le citoyen Levraut aîné, signataire du programme de TAlliance républicaine^. 

Elle déclare qu'à Tavenir les admissions se feront toutes, sans distînction, 
suivant le mode indiqué dans Tarticle 2 du règlement. 

Le citoyen Lamarque, rapporteur de la commission d'administration, prapose 
Tadmission du citoyen dont le nom suit, toutes les formalités ayant étéremj^ds^ 

Le citoyen Hartmann présenté par les citoyens Fillon et Sellier, est ad^lg 
àTunanimité. 

Le citoyen Gustave Bousseau, présenté par les citoyens Lechassemr et Ledru* 
RoUin, Gatineau, présenté par les citoyens Razoua et Turpin, spnt présentés 
pour la première fois par la Commission administrative. Il sera voté sur leur 
admission à la séance du 28. 

Il est sursis aux autres admissions démandées pour faciliter une enquête défi- 
nitive.. 

Le citoyen Lamarque propose d'envoyer en province le programme de l'Asso- 
ciation républicaine et une circulaire portant le n°l. L'assemblée approuve l'es- 
prit dans lequel cette circulaire est conçue et nomme, ppur la rédaction, i^ne 
commission composée des citoyens Ledru-RoUin, Massol et Lamarque. 

Tony Révillon demande que l'alliance républicaine forme en province des 
groupes, portant le même nom, et y ajoutant le nom du département ou de la 
ville où ces groupes seront formés. 

L'assemblée adopte la proposition suivante, à l'unanimité : 

« L'Alliance' républicaine créera en province des sociétés sœurs portant son 
» nom et ayant son programme. 

Radoux. Le citoyen Radoux fait la pjroposition suivante: les séances de T Asso- 
ciation républicaine se tiendront désarmais à huit heures et demie. 

Lat motion e^t adoptée. 

La séance est levée à.onze heures. 



— 272 



Séance du 27 décembre, 

r > 

Président, Brtves. — Assesseurs, Lefebvre-Roncibr, Lamabque. 

Le citoyen Lamarque, rapporteur delà commission d'administration, propose 
l'admission des citoyens : 

Gatineau, présenté par les citoyens Razoua et Turpin, 

Rousseau, présenté par les citoyens Ledru-Rollin et Lechasseur. 

Toutes les formalités ayant été accomplies, rassemblée les accepte comme 
membres de l'association républicaine, àTunanimité. 

Le citoyen Raisant est admis aussi comme membre de TAlliance républicaine, 
à l'unanimité. 

Première lecture est donnée de la présentation par la commission adminis- 
trative du citoyen Bertillon. Il sera prononcé à la séance du 28 sur son admis- 
sion définitive. 

Lamarque lit, au nom de la commission spéciale nommée à la précédente 
séance, la rédaction définitive de la circulaire n** 1. L'assemblée vote paragra- 
phe par paragraphe et l'ensemble de la rédaction est adopté à l'unanimité. 

Le mot démocratique est ajouté à la formule République^ une et indivisible. 

La réunion consultée sur le mode de signature à adopter pour le programme 
et pour la circulaire décide à la majorité ; 

P En ce qui concerne le programme, 

Tous les membres fondateurs de l'Alliance républicaine seront appelés à signer 
le programme. 

2^ En ce qui concerne la circulaire, 

Un membre délégué signera la circulaire, ainsi que tous les actes administra- 
tifs de l'Alliance républicaine. 

Le citoyen Turpin est nommé membre délégué, à l'unanimité. 

La séance est levée à onze heures. 



Séance du 31 décembre. 

Président, Brives. — Assesseurs, Lamarque, Tony Révillon. 
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. 
Lamarque. Le citoyen Lamarque, rapporteur de la commission d'administra- 
tion, propose Tadmission dans l'alliance républicaine des citoyens : 
Bertillon, présenté par les citoyens Rousseau et Massol ; 
Vargler, id., Noël et Turpin ; 

Ghanlot, id., Razoua et Quentin ; 

Oodefroie, id . , Brisson et Lafond ; 

MoBRiâ, id.» Lechasseur et Rousseau. 



— 273 — 

Le citoyen Lamarque, rapporteur de la commissioi), d'administration, propose 
Tadmission, dans l'alliance républicaine, des citoyens ci-dessus dénommés, 
qui sont acceptés à l'unanimité. 

Sur l'admission du dtoyen Floquet, présenté par les citoyens Maillard et 
Lafond, on procède à l'appel nominal. 

Résultat : pour l'admission 16 voix. 

Contre 3 voix. 

Le citoyen Floquet est admis à la majorité réglementaire. 

Sur la proposition du citoyen Levrault, l'assemblée décide qu'une réunion 
extraordinaire aura lieu lundi, 2 janvier, à 2 heures de l'après-midi. 

Pour les secrétaires. empêchés; 

Sîgné : ToNT-RÉ VILLON. 



Séance du 3 janvier 1871 . 

Président : Brives. Assesseurs, Làmarqoe et Levraud. 

Les citoyens Brives, Lefebvre et Levraud (Edmond) sont nommés membres 
de la commission administrative et d'affiliation, en remplacement des citoyens 
Cournet, Révillon et Mathé, empêchés. 

La parole est au citoyen Révillon comme rapporteur de la commission chargée 
de la rédaction du manifeste. 

Le citoyen Delescluze combat le vote par quartier en s'appuyant sur ce que 
la population n'étant pas la même pour chaque arrondissement, il en résulterait 
un avantage pour la réaction qui aurait plus de représentants. 

Le citoyen Révillon répond en s'appuyant sur ce que le vote par quartier 
aurait l'avantage de permettre à toutes les opinions d'être représentées. Un 
membre demande que le vote se fasse par subdivisions basées sur la population. 

Gatinbau. Le citoyen Oatineau demande purement et simplement la nomi- 
nation d'un corps politique en réservant le mot a par quartier. » 

La question est réservée. 

Le citoyen Lamarque demande qu'il soit clairement indiqué que ce corps 
politique parisien est, non pas une réunion des députés de Paris, fraction d'une 
Assemblée nationale, mais un corps municipal. 

Le gouvernement aurait, à ce que croit l'orateur, l'intention de faire nommer 
ainsi 40 députés de Paris. Mais dans cette hypothèse la province voudrait nous 
imiter et nous ne manquerions pas de voir se réunir à Bordeaux ou dans toute 
autre ville, une assemblée de la province, d'où pourrait résulter un conflit entre 
les deux assemblées, fatal pour le pays et la République. 

Le citoyen Delescluze propose le titre suivant : Assemblée municipale Chargée 
de pourvoir aux i^itérêis et aux soins de la défense de Paris. Le mandat de 
cette assemblée expirerait avec la levée du siège. 

Cette rédaction est approuvée. 

III. 35 



— 874 — 

Le 5 4 est supprimé. 

Le § de l'adresse relatif à TÂmérique est, après une discussion dans laquelle 
sa suppression est rejetée à runanîmité moins 4 voix, modifié ainsi qu'il suit : 
les générmix qui devaient vaincre, etc. 

Floquet. Le citoyen Floquet annonce qu'un conseil de guerrp se tient & 
l'heure où il parle et demande en conséquence que le vote de r^nsgmble du 
manii'ebte soit subordonné à l'action vive et énergique qui doit être tentée par 
le général Trochu. 

LÉOLANCHÉ. Ce citoyen dit que le moment est pressant, qu'on no peut attendre 
indéfiniment que le général Trochu se décide à marcher. 

Lefebvrb-Roncibr. Le citoyen LefebvJe-Roncier demande que la question 
d'opportunité de l'affichage soit laissée au choix du comité d'administration. 

Le citoyen Gatineau dit que, si l'on attend l'heure où il plaira au général 
Trochu de tenter une action pour savoir si oui ou non on affichera le manifjpste» 
on pourra attendre longtemps. 
' On demande le vote sur l'ensemble du manifeste. 

Le manifeste est voté à Tunanimité dans les termes que nous reproduisons à 
la fin de notre procès-verbal. 

Après le vote, le citoyen Lamarque, revenant sur la question d'opportunité d« 
l'affichage, dit qu'il y aurait évidemment danger à afficher au moment d« 
Faction, mais que c'est précisément parce que Paris n^a pas confiante dans le gé- 
néral Trochu, qu'il faut publier le manifeste de suite et avant que l'action n« 
commence. ^ 

Il faut éviter, si cela est possible^ de confier la directioii dç cette actioA 
importante au général Trochu. 

On met aux voix e.t on adopte la résolution suivante : Jje las^nifeste sera 
imprimé de suite, et dès jeudi, 5 janvier, il çer^ affich^ s'il ^'y a p^ d'^i^is à 
Y Officiel annonçant un commencement d'action. 

On discute ensuite par qui sera signé ce manifeste. 

 l'unanimité, moins 3 voix^ l'assemblée décide qu'il sera sign^ par tou9 lei 
membres fondateurs. 

L'assemblée décide ensuite que la commissipiif ppur l'^ffich^e sera^ çpi^pogé» 
, des citoyens : 

Léclanché. — Gatineau. — Floquet. — Brives. — LaiQarg^U€|. 

Cette commission se réunira jeudi, 5, au lieu ordifi§ire 4çf !|f^>^Çf^ *^ ^ 
8 heures du matin. 

La séance est levée à 11 h. 5'. 



Séance du 5 janvier. 

Président, BarvES. — Assesseurs ^ LkHAnÇfOiHf ^^WUe JIeboikç. 
La séance est ouverte à 9 heures du soir. 



^ 275 — 

Lamarque. Le citoyen Lamarque fait un rapport sur les admissions. 

L'assemblée adxaet les citoyens Tenoz^ Fntchard et Grillet, 

La commission nommée pour Taffichage du manifeste voté cjans la séance pré- 
cédante, f^it son rapport par Torgane du citoyen Lmnarqice. La commissionabien 
reconnu que nulle action militaire n'était engagée, mais elle s'çst trouvée en 
présence de l'opposition de ceux qui n'avaient pas voté pour le manifeste ; il? 
représentaient qu'ils n'avaient rien signé. 

LÉCLANCHÉ. Le citoyen Léclanché fait remarquer que le mandat était împé- 
ratif et que les conditions imposées avaient été remplie^ ; que pour ^st, p^rt 
il voulait l'affichage immédiat. 

On demande les noms des opposants, ce sont : 
Druggerqui a donné sa démission. 
Floquet. 
Massol. 
Maillart. 
Ledru-RpUin. 
Buisson. 

Diverses observations sont présentées par les citoyens Bertillon, Biazom, 
Buisson^ Léclanché et Floquet. 

Lamaeque. Le citoyen Lamarque propose la motion sifivante ' 

« Lorsque rAlliance républicaine votera la publication et l'affichage çl*un acte 
A quelconque, avec la signature individuelle de ses membres, ceux-ci devront 
» être mis en demeure d'opter entre l'apposition de leurs signatures sur cet acte ^ 
» ou leurs démissions. 

» Dans ce cas, la présence de la moitié plus un des membres résidant à Parig 
» sera obligatoire pour la validité de la décision. » 
Adopté. 

Une discussion s'engage sur la question de savoir ce que deviendra le 
manifeste. 

Après un échange d'obsei^vations entre les citoyens Beriillon^ Lamarque^ 
RévUlorif la réunion vote la motion suivante : 

« Le manifeste est non avenu. » 

L'or4re du jour de la prochaine réunion est ainsi fixé. ' 

— La défense nationale. — 

L^ séance est levée à 11 heures. 



Séance du 7 ja/nvier. 

Président, Bbives. — Assesseurs, Lamarqub, Achille Mercier. 
La séance est ouverte à neuf heures. 

Le procès-verbal de la précédente séance après quelques obsiçr^ations, ^st lu 
et adopté. 



~ 276 — 

Sont admis les citoyens Lecoq, négociant, Protot, avocat. 
Les citoyens Lefelyore-Roncier et Leclanché font remarquer que Tadminis- 
tration de la République a été envahie presqu'exclusivement par des citoyens 
appartenant à la même profession, celle d'avocat; que désormais dans les 
admissions on doit se souvenir de ce fait. 

Un membre annonce que le manifeste, considéré comme non avenu par la 
réunion, a été publié dans un journal. 

Massol. Le citoyen Massol demande une enquête sur ce fait. On nomme 
une commission d'enquête ainsi conçue : 
Brisson. 
Floquet. 
Maillard. 
Massol. 
Laffon. 
La démission du citoyen Drugger est acceptée. 

On passe à la discussion de Tordre du jour qui porte sur la défense nationale. 
Avant de se séparer, la réunion vote la motion suivante sur la proposition du 
citoyen Révillon. 

Bévillon. « L'Alliance républicaine fait appel à tous ses membres, les prie 
au nom de leur dévouement àla République d'assister à la séance de mardi. » 
L'ordre du jour de la prochaine séance est ainsi fixé : 
De l'action de l'Alliance républicaine dans les circonstances actuelles. 



Séance du 10 janvier. 

é 

Président. Brives, — Assesseurs, A. Mercier et Bournèville. 

Mercier. Le citoyen Mercier lit le procès-verbal de la séance du 7 janvier. Il 
est accepté sans discussion. 

Massol rend compte de la mission dont il a été chargé avec plusieurs autres 
membres de la société relativement à la publication de l'affiche déclarée non 
avenue dans une des séances précédentes. De l'enquête à laquelle s'est livré le 
citoyen Mastsol, il résulte que cette publication a été faite de bonne foi et qu'il 
n'y a pas lieu d'insister sur cet incident. ^ 

Lamarque au nom de la commission administrative et conformément au 
règlement de la société, propose l'admission des citoyens : 

Marasse, Bayeux-Dumesnil, Amédée, Georges. 

Ces admissions sont prononcées. 

Au nom de la même commission, le citoyen Lamarque fait pai t ensuite de la 
nécessité qu'il y a d'ouvrir une souscription, afin : 

1® de faire face aux dépenses anciennes. 

2^ d'avoir un fonds de roulement. 

La société vote la souscription. 



— 277 — 

FiLLON insiste sur l'urgence présente, pour la société, de formuler son opinion 
•ur les meilleures mesures à prendre dans l'intérêt de la défense nationale, et au 
nom des citoyens qui avaient préparé un travail dans le but d'éclairer la société 
sur la situation, il demande une séance extraordinaire pour demain 11 janvier à 
2 heures. Le citoyen Fillon insiste personnellement pour que cette réunion ait 
lieu car il importe beaucoup, selon lui, que la société manifeste son existence 
d'une façon sérieuse. 

Après diverses objections, la proposition, mise aux voix, est adoptée. 

L'un des secrétaires donne lecture d'une lettre du citoyen Godprin dans 
laquelle sont exprimés des idées et des désirs tout à fait semblables à ceux qui 
ont fait l'objet de la proposition du citoyen Fillon. 

La séance est levée à 10 heures et demie. 



Séance du ii janvier. 

Président, Brives. — Assesseurs, Edmond Lbvbaud eu MfiitOiBR. 

La séance est ouverte à 2 heures. 

Lamabqub donne lecture d'une lettre du citoyen Floquet, annonçant sa 
démission. 

Cette démission est acceptée. 

L'ordre du jour rappelle la discussion sur les mesures à prendre pour affirmer 
l'existence de l'alliance Républicaine. 

On met aux voix la proposition de l'impression d'un bulletin manifeste pré- 
cédé du programme de l'alliance. 

Cette proposition est acceptée. 

On décide que ce bulletin sera signé : 

L'alliance Républicaine. 

Les citoyens Ledru-Rollin, Delesoluze et Lamarqub sont [chargés de la 
rédaction de ce bulletin.. 

Une séance extraordinaire est décidée pour vendredi 13, à 3 heures de 
l'après-midi. 

La séance est levée à 5 heures moins un quart. 



L'Alliance Républicaine suspendit ses séances après la capitulation 
de Paris. Elle les reprit le 15 mars; et le 17, elle invitait tousses 
adhérents à se réunir en assemblée générale, ie 19 mars, rue St- 
Marc, numéro 8. 

Voici dans quels termes cette invitation était faite. 



— 278 — 

« 

ALLIANCE RÉPUBLICAINE. 

Citoyen, 

L'alliance Républicaine fondée pendant le siège de Paris en vue de concourir, 
par tous les moyens possibles, à la défense du pays, doit aujourd'hui consacrer 
ses efforts à Texécution de la deuxième partie de son programme : mainteuir et 
sauvegarder la République. 

C'est un des principaux titres de cette société, pendant cette guerre désas- 
tireuse, d'avoir constamment élevé la voix et donné l'avertissement suprême au 
peuple de Paris, en démasquant Taveuglemeift, l'incapacité ou la trahison de 
ceux qui tenaient en main les destinées de la Patrie. 

Une paix dont nous n'avons point voulu et dont la responsabilité retombera 
tout entière suY* ses auteurs a été signée ; et les conditions inouïes auxquelles 
ont souscrit ceux-là qui se croyaient vaincus, disent assez chez quels hommes se 
rencontraient le véritable patriotisme et lorgueil républicain. 

La république a été vaincue par les ennemis de l'extérieur; il faut la faire 
triompher des ennemis de l'intérieur, et un des meilleurs moyens d'arrifer au 
succès est assurément de^ grouper en comités d'action, les citoyens sincèrement 
dévoués aux idées républicaines. 

Nous devons être toujours prêts devant les événements qui se précipitent ; 
nous devons être unis devant les haines qui se déchaînent comme devant les 
agitations et les menées réactiounaires et monarchiques. 

L'alliance républicaine a sa raison d'être dans le mouvement actuel de la po- 
litique ; elle doit conserver son existence propre, avec un programme déter- 
miné, des tendances parfaitement définies et la ferme volonté de coniinuef* la 
grande tradition révolutionnaire. 

Nous avons pensé, citoyen, que le moment était venu, après plus d'un mois 
d'interruption , de reprendre nos travaux. Des incorporations nouvelles de 
citoyens profondément dévoués à la cause commune vous seront proposées, et 
ainsi nous recoustituerons une réunion politique, sérieuse, militante, étendant 
son action pour la réalisation du programme adopté tant à Paris que dans les 
départements, et toujours prête à dépenser son activité et son énergie pour 
défendre et pour fonder la République démocratique, sociale, une et indivi- 
sible. 

En conséquence, la commission administrative de l'Alliance républicaine vous 
invite à assister à la réunion générale des membres de la société qui aura lieu le 
dimanche, 19 mars 1871, à 3 heures de l'après-midi, rue St.-Marc, n° 8. 

Paris, le 1*7 mars 1871. 

te 

Signé: Grilliet, Marras, BnivEé, Lefebvrk-Konôibb. 

Deron, Laffont. 

L' Alliance républicaine avait des groupes constitués dans un gi uliI 
nombre de départements. 
L'existence de ces groupes est prouvée par une foule de pièces. 



" -.\-. 



— 279 — 

Ainsi, le 28 mars, TAlliance républicaine de Montpellier écrivait à 
M. Rochefort la lettre suivaftte, dont l'original existe aux archives du 
lïitnlstêré (Je la guerre. 



Montpellier, 28 mars 1871 . 



^»f-, 4 



Cher citoyen. 



Les membres de TAlliance républicaine et les Etudiants de Montpellier ont 
aj)priô âvlô pélaë vôtre ni âladie. Ils seront heureux de vous posséder, de vous 
enteàdrë; et, en leur nom,|e vous prie de vouloir bien, aussitôt que votre santé 
le permettra, venir au milieu de bous; votre visite à Montpellier sera le plus 
gr&iid feèrvicé que vous puissiez rertdre à la démocratie du midi; elle rendra 
rtliiîôii et îa vibtôire au parti Républicain. 

J'ô^ èl^pè'rér ^ae vous voudrez bîeh nous accorder ThonneUr et le bonheur 
de v8ûé i^oëà^dôr. • é 

Veuillez agréer, etc. 

Sigiié : Henry Charpentier. 

Secrétaire de TAUiance républicaine, étudiant en pharmacie. 



Déciâtàlîbné et rappbMs de la Commission de conciliation : 



CÔMMlSSM DE CONCILIATION 

Du Commerce 9 de rlndustrie et du Travail. 



flÊcLiRATÎON. 



Les sousiBignés, membres et délégués de cent-sept associations et ^corpora- 
tions industrielles, commerciales, ouvrières et autres de la ville de Paris (1), 

(l) Les ësBôSfàfîoné 8l ëiJfî)éi'itîoAi iêtùellëinënt repr&ëntées par îè's sousiîgii^s, s6ôt*fet ÏÙi- 
vantes : 

Union nationàlb du Commerce et de l'Industrie. Chambres : des Cuirs et Peaui; — dâ 
àirâcléè' Jfe CÏfirôsserîé et Sèlîerîè ; — âe l'Eclairage fet dû Chauffage au gaz; — de la LÏèerièj — 
dé rAmèublemenl ; — déé Chemisiers ; — dé la Chapellerie ; — de l'Epicerie ; — des îh-oduîls 
chîMi^ùéb ; — des Artistes mdiïslrîels ; — dès Mécaniciens. Chaudronniers, Fondeurs, etc. ; — 
dé la ïHtsTciiûièntéîfe; M'ércehè, frdfâiinè et feuBans ; — dés Fleurs, Plûmes et Modes ; — du Pà~ 
pîejr ; -^ d^s Marchands Tâillemrs ; — de là ÎPhbtogtàphie ; -^ de la Ganterie et Péàux pour 
gaînts ; — des Brësseùrs ; — àés MàrÉrîers ; — des Parapluies, Cannes, etc, ; — de la Tableité- 
rié ; — des t)oreurs èxir bois ; — des Caoutchoucs, Toiles cirées, etc. ; — àè la Brosserie ; — diés 
Sculpteiirs ornemaîiistes ; — dè§ Imprimeurs siir étoffes, Apprêtèùrs, etc. ; — des Industries idi- 



- 280 — 

constitués en commission de Conciliation pour rechercher les moyens de mettre 
un terme à Thorrible conflit qui ensanglante et dét^honore la France; 

Ont pu, à la suite d'une étude attentive des dispositions des esprits dans 
un camp comme dans l'autre, se convaincre que les causes principales •de la 
querelle se réduisent aux deux suivantes : 

lo Défiances suscitées dans Paris, touchant le maintien de la République, par 
l'attitude qu'ont pu prendre, en telle ou telle occasion, diverses fractions plus 
ou moins nombreuses de l'A-ssemblée nationale; 

â*» Vœu formel exprimé et affirmé par Paris de reconquérir ses franchises 
municipales ou même, suivant le langage de quelques-uns, son autonomie com- 
munale pleinement indépendante de la loi générale (fe l'Etat. 

Sans vouloir prendre parti absolu pour les vues ou les exigences formulées 
de part ou d'autre, ce qui serait précisément contraire au rôle de conciliation 
tracé aux soussignés par leurs commettants, il ne parait pas aux membres de la 
Commission de conciliation que ces vues et ce» exigences réciproques soient 
absolument impossibles à mettre d'accord. 

Snr le premier point, en effet, on ne peut, à moins d'un parti pris où nous 



verses ; — des Instruments de Musique et Editeurs ; — de la Chaussure ; — de la Teinture et du 
Nettoyage ; — des Ferblantiers, Lampistes, etc. ; — de l'Industrie du Transport; — des Eaux 
Gazeuses ; — des Layetiers-Emballeurs ; — des Loueurs de voitures ; — des Armuriers, Arque- 
. busiers; — de la Coutellerie et Instruments de Chirurgie; — des Doreurs sur métaux; /— des 
Scieurs et Découpeurs ; — des Bois des îles et indigènes ; — des Enseignes et Stores ; — des 
Instruments de précision, Optique, etc. ; — de la Maroquinerie et Gaînerie ; — des Négociants en 
Charbon de terre ; — de la Confection pour dames et enfants. Lingerie et Fourrure; — de la Bon- 
neterie et des Cotons filés ; — des Laines et de la Mégisserie ; — des Relieurs et Doreurs sur cuir ; 

— des Bois de- sciage et d'industrie ; — des Tissus de coton : — des DenteUes, Tulles et Broderies ; 

— des Tissus de laine et Nouveautés ; — de la Parfumerie ; — des Distillateurs en gros ; — de la 
Bimbelotterie ; — de la Boulangerie ; — de la Confection pour Hommes, Jeunes gens et Enfants ; 

— des Marchands de Futailles et Tonneliers ; — de la Graineterie ; — des Bouteilles et Bou- 
chons, 

Associations ouvrièris : De L'Epargne immohUière; — des Maçons ; — des Menuisiers ; — 
des Fabricants de chaises ; — des Pianistes ; — des Tailleurs ; ■:— des Fabricants do Cannes ; — 
des Fabricants de Limes ; -^ des Peintres en bâtiment ; — des Ébénistes ; — des Lunetiers ; — 
des Cordonniers ; — des Typographes ; — des Serruriers ; — des Papetiers ; — des Composi- 
teurs-Typographes ; — des Balanciers. — du Bronze imitation ; — des Coupeurs et Brocheurs en 
chaussures ; — des Entrepreneurs de Terrasse; — des Facteurs de Pianos et Orgues; 

Crédit mutuel l'Epargne : Groupe de Commerçants du XIV* arrondissemeut. — Instruction 
populaire. 

Comité cuntral des Chambres syndicales : De la Bijouterie, de la Joaillerie, de l'Orfèvrerie, 
de THorlogerie ; — des Bois à Brûler ; — des Bronzes ; — des Carriers, Fournisseurs du bâtiment ; 

— de la Céramique ; — des Courtiers de Commerce ; — des Entrepreneurs de Couverture et de 
Plomberie ; — des Entrepreneurs de Maçonnerie ; — des Entrepreneurs de Pavage j — des En- 
trepreneurs de Peinture et Vitrerie ; — des Entrepreneurs de Transports ; — des Exportateurs ; — 
de rimprimerie lithographique ; — de la Librairie ; — de la Literie ; — de la Marine ; — des 
Métaux ; — des Papiers peints ; — des Pharmaciens ; — de la Quincaillerie ; des Sculpteurs 
ornemanistes ; — de la Serrurerie ; — des Tapissiers ; — des Tissus ; — des Tissus ; — dei 
Vins «t Spiritueux. 






— 281 — 

n'aurions garde de tomber, nier la valeur des dëdarations précises et réitérées 
par lesquelles le chef du Pouvoir exécutif a affirmé la République sans soulever 
de protestations, mémeparmiles groupes les plus ardents delaChambre.D'autre 
part, la République a pour elle, et les manifestations diverses des villes de pro- 
vince qui en réclament le maintien, et aussi, dans Tordre pratique, l'impuissance 
des partis monarchiques à se mettre d'accord sur le choix d*une monarchie. La 
République n*est donc pas seulement aujou;rd'hui le gouvernement existant eh 
droit; elle est aussi le seul qui soit possible en fait; et cela doit suffire, à. ce 
qu*il semble, pour calmer les appréhensions républicaines qui ont mis les armes 
aux mains d'une partie de la population de Paris. 

Sur le second point, 'j a-t-il pour Paris intérêt absolu, comme quelques-uns 
le croient, à se constituer à Tétat de « ville, libre,» en dehors de toute ingérence 
du pouvoir central, et, par suite, en dehors de tous rapports législatifs avec le 
reste de la nation? Non-seulement il ne semble pas que ce soit là, dans l'intérêt 
de Paris, une solution impérieuse, mais il est manifeste qu'une telle solution 
serait, en fait, impraticable ; car trop d'intérêts, de souvenirs, de traditions, de 
besoins et d'attaches réciproques unissent Paris au reste de la France pour 
qu'un tel faisceau puisse se briser en un jour par un décret ou par une consti- 
tution ; et l'on verrait, dès que se rétablirait le jeu régulier des choses, se re* 
constituer invinciblement les liens et les rapports que Ton aurait vainement 
prétendu dissoudre. 

Cela étant, on ne voit point d'inconciliabilité absolue; mais on aperçoit, 
au contraire, la nécessité d'un accord entre les revendications de Paris et les 
résistances de Versailles. 

Il est bien vrai que Paris, et plus spécialement la Commune de Paris, récla- 
ment des réformes tout à fait inattendues dans nos traditions françaises, et des 
franchises locales plus larges de beaucoup que celles édictées par la récente loi 
municipale votée à Versailles. 

Et il est bien vrai aussi que Versailles déclare ne vouloir accorder à Paris 
rien de plus que « le droit commun.» 

Mais il faut admettre, d'une part, que Paris consentirait à tempérer 
quelque peu des visées tout naturellement empreintes de l'esprit d'irritation et 
d'exigence que suscite l'état de guerre; 

Et il n'est pas douteux aussi que Versailles reviendra de la rigueur avec 
laquelle on voudrait appliquer à Paris un droit commun que notre histoire de 
France répudie et que l'Assemblée nationale elle-même a déjà désavoué. 

Lorsqu'on effet, pour ne pas remonter plus haut dans les temps, la Con- 
vention fit de Paris, — en y joignant une banlieue qu'elle eût mieux fait d'en 
séparer, — un département tout à fait anormal, enclavé dans un autre, et qui 
était tout à la fois le plus petit et le plus peuplé de la France, elle ne fit pas 
autre chose que poser en principe, à l'égard de Paris, une exception au droit 
commun. 

Cette exception n'a jamais cessé, depuis lors, d'être reconnue. Seulement 
l'application en a été faite presque constamment au détriment de Paris, par 
des lois qui lui imposaient deux préfets et lui refusaient une représentation 

ni. u 



— 28â ~ 

lAttnièipàle. Et, à ce point de vue, on pourrait dire que c'est Pa^is, et non l'As^ 
sèîtibléë, qui invoque aujourd'hui le bénéfice du droit commun. 

L'Âssëmhlêè, tout eh le lui appliquant ou voulant le lui appliquer, a consacré 
une fois de plus, dans la loi municipale du 8 avril, les conditions exceptionnelles 
de Paris, soit pàl* Tétendue des dispositions qui, dans cette loi^ se réfèrent à 
Torganisation de la municipalité parisienne, soit par le caractère particulier de 
telle ou telle de ces dispositions, de celle, entre autres» qui assimile, quant aul 
incompatibilités, les conseillers municipaux de Paris aux conseillers généraux 
de département. 

D'ailleurs, cette loi du 8 avril, que Ton invoque comme réglant « le droit 
commun^ <* reconnaît, en termes formels et d'une manière générale, le princî|)e 
dés catégories, puisqu'elle restreint ou élargit les franchises municipales en 
raison de la population. Nous croyons que les Assemblées françaises seront ap- 
péléèè avatit peu à étendre et à varier singulièrement les applications de ce 
prinètpe des catégories, dont Paris se i»éclame, non point pour obtenir un prlVi- 
lé^O) mais pour offrir un exemple. 

li ne s'agit donc que de dégager et de préciser davantage les tendances la- 
tentes par où se révèlent, dans chacune des deux parties, les possibilités d'un 
arfèôrd en dehors du droit commun A\ s'agit de confirmer, une fois ^onr toutes, 
ce principe de droit et de raison, que la situation de Paris, ville de deux millions 
d'âmes et d'une si grande importance dans le monde, ne peut, sans que la 
justice et la logique soient violées au profit d'une faUsse égalité, être soumise 
aui tnémes lois, règlements et procédés administratifs que telle autre ville^ qui 
nt lui ressemble ni par les traditions, ni par les habitudes, ni par la composition 
ou le chiffre de la population. Il s'agit, en un mot, de régler légi&lativement des 
questions posées et résolues par l'irrésistible force des choses. 

G'eèt ainsi, pour prendre dés exemples, que les services de rAssistancè pu- 
blique, si vastes et si importants à Paris, comportent, comme le gouvernement 
l'a d^à reconnu^ une organisation toute spéciale. 

Il en est de même des établissements d'instruction primaire et priofession- 
nelle. 

La voirie, à laquelle se rattachent d'énormes intérêts dans une ville qui est la 
tête de ligne de toutes les routes et de tous les chemins de fer de la nation, ne 
saurait guère être réglée sans une certaine participation dé l'État ; mais les 
services de sécurité publique pourraient, sans nul inconvénient^ être laissés à la 
direction des autorités communales, surtout si le siège du gouvernement devait 
demeurer éloigné de Paris. 

Nous indiquons par là même comment pourrait se résoudre la question de 
i'armement ou du désarmement actuel des gardes nationales, qui intéresse ai 
légitimement les susceptibilités de la population parisienne, et dont la solution 
définitive se fondrait aisément dans le projet de réorganisation de l'armée ; 
projet qui doit avoir pour base, dans le sentiment unanime de la France, ce 
principe de droit commun : que tout citoyen est soldat. 

£n ce qui concerne le cuite, sans entrer ici dans l'examen des mesures |>riseà 
à cet égard par la Commune, il n'est pas inutile de constater qu'elles ont été 
prises au nom de la liberté religieuse et de la séparation de l'Eglise et dé f Etat : 



— 283 — 

deux principes qui tendent à prévaloir dans la conscience nationale et sur les- 
quels il ne s'agirait, suivant toute apparence, que de rechercher àe/è accommo- 
dements de fait. 

Quant aux divers impôts, il ne semble nullement impossible de trouver une 
combinaison d'assiette et de perception qui concilie, dans une mesure satifitai- 
santé pour les deu^parties, la liberté d'action de la Commune et les droits de 
TEtat. 

De même encore, il ne semble pas attentatoire à l'autorité de l'Assemblée 
nationale, non plus qu'à la dignité du suffrage universel, que la municipalité de 
Paris fût admise à faire elle-même son règlement électoral. Ce qu'il importe de 
préserver, c*est le principe môme au suffrage universel et de Tégalité devant la 
loi; mais, ce principe mis hors de cause, on conçoit à merveille qu'une cité in- 
dustrielle, où le travail joue un rôle si considérable et par les produits qu'il 
donne^ et par le nombre de bras ou d'esprits qu'il occupe, où tant d'intérêts se 
niélent et se distribuent en associations ou corporations diverses, on conçoit, 
disons-nous, qu'une telle cité puisse trouver utile à ses intérêts et conforme à 
la justice d'organiser Vexercice du suffrage, — nous ne disons pas le droite — 
autrement que dans telles cités peuplées presque uniquement de rentiers ou 
dans tel arrondissement agricole. 

Ajoutons enfin, pour ne négliger aucun point important ou délicat, que la 
question tant controversée de l'élection du maire de Paris, ne nous parait point 
ré«61dé par les conèidérations qui ont conseillé au pouvoir exécutif de se réser- 
ver le choix de ce magistrat dans les villes au-dessus de 6,000 ou de 20,000 
âmes. Outre que l'on peut discuter si Paris ne peut Se passer d'un maire, et si 
une commission municipale ou un président du coùseil municipal n'en pourrait 
pas remplir les fonctions, on ne voit pas très-bien dans quel intérêt le gou- 
vernement, en revendiquant d'une 'façon absolue le droit de nommer le maire 
de Paris, assumerait bénévolement une responsabilité qu'il est si facile de dé- 
cliner, et se contraindrait lui-même à exercer une tutelle toujours laborieuse et 
parfois impuissante. 

Tous ces points pourraient faire l'objet d'une négociation préalable d'où res- 
sortîraient les possibilités d'uie pacification, et qui en établirait les prélimi- 
naires. 

Cette négociation, dont le point de départ feerait nécessairement une suspen- 
sion 'd'armes de quelques jours, pourrait être entreprise et suivie par la Com- 
mission de conciliation. 

Si elle aboutissait à un résultat, des élections générales seraient faites à 
Paris dans un délai cléteriuiné par une loi spéciale, pour l'élection d'un Conseil 
communal. La Commune de Paris actuelle, pour marquer son désintéressement 
et montrer à tous la loj^auté des inspirations qui la mènent, pourrait demeurer 
étrangère à la direction de ces élections, qui, en témoignage de concorde, 
seraient faites sous le contrôle de délégués choisis parmi leé membres des 
chambres de commerce, des conseils de prud'hommes et des syndicats de patrons 
et d'ouvriers, tous corps constitués librement et par voie d'élection. 

Le Conseîlcommunal,issu des nouvelles élections générales de Paris, serait en 
même temps Comité d'organisation municipale. A ce titre, il tirerait de son 



- 284 — 

sein une Commission chargée de se mettre en communication avec l'Assemblée 
nationale pour le. règlement détaillé des divers points qui auraient été établis 
d'avance ; et de ces communications naîtrait, en même temps que la pacification 
définitive, rharmonie des rapports entre la grande Cité parisienne et le Gouver- 
nement central de la nation française. 

Nous ne nous dissimulons point les difficultés d'une telle entreprise. Nous 
sentons fort bien qu*elle rencontrera plus d'un obstacle, non-seulement dans 
telle fraction de TAssemblée ou de la Commune, mais de la part même du pou- 
voir exécutif, qui peut se trouver embarrassé, sur cette grave question des rap- 
psrts entre les Communes et l'Etat, soit par la grandeur de ses responsabilités, 
soit par des traditions ou des convictions qui lui seraient propres. Nous croyons 
pourtant que le patriotisme et le sentiment^de l'humanité peuvent, à certaines 
heures, commander bien des sacrifices et obtenir de chacun même des victoires 
difficiles sur ses propres convictions. 

Les soussignés ne font pas autre chose ici que donner cet exemple; carie 
présent programme, adopté partons, n'est peut-être pas celui de chacun. Ce 
n*est pas là ce qui importe. Le droit individuel se réaflfermira plus tard, quand 
la paix rétablie lui rendra toute entière une liberté sans danger. A l'heure qu'il 
est, ce qui importe, c'est de sauver la nation, et un tel effort vaut bien que 
chaque citoyen abjure pour un temps quelque chose de ses aspirations et de ses 
espérances. 

Jules Amigues, Publiciste. — Baraguet, Président de la Chambre syndicale des com- 
positeurs-typographes. — Ch. Barbin, Représentant de commerce, adhérent à la 
Chambre de la mercerie. — Bouykr, Gérant-fondateur de l'association des ou- 
Triers maçons et tailleurs de pierre, fondée en 1848. — J. Camps, Avocnt du 
contentieux de V Union nationale du commerce et de l'industrie. — Fkytaud,' 
Membre du Conseil de la Société ppur l'instruction élémentaire. — Gallimard, 
Négociant, Secrétaire du Comité central des Chambres syndicales. — Jacquinot, 
de la Société du Crédit mutuel V Epargne. — Josy, Président de la Chambre 
syndicale des ouvriers serruriers en bâtiments du département de la Seine. — 
Cyrille Lamy, Secrétaire de Y Épargne immobilière, — E. Leyallots, Négo- 
ciant, Vice- Président de la Chambre des tissus de laine. — A. Lhuillier, 
Négociant, Secrétaire du syndicat général de V Union nationale^ Vice- Président 
de la Chambre de passementerie, mercerie, etc. — Ch. Limousin, Publiciste, 
ancien gérant de la Tribune Ouvrière. — Loiseau-Pinson, Négociant, ex-adjoint 
au maire du 2® arrondissement, président de la Chambre des Teinturiers. — Hip- 
polyte Marestaing, Directeur-Fondateur de la So^piété d'assurances contre les 
accidents du travail : la Pre'servatrice. — Jules Maumy, Manufacturier, Secré- 
taire de la Chambre des Tissus de laine. — Joseph Pioche, Directeur de la 
société coopérative : l'Union des comptoirs agricoles et industriels. — Pougheon, 
Gérant delà Société coopérative des fabricants de meubles. — Ch. Rault, Fila- 
teur, Vice-Président de la Chambre de la bonneterie et des cotons filés. 

• 

Nota. — Un membre de la Commission se tient en permanence, au siège do 
rUnion nationale, 82, boulevard de Sébastopol, pour tous renseignements^ 
ndhôsions et communications» 



^ » 



' 



— 285 — 

TTûâ délégation de la Commission de Conciliation de lllidustrie, du 
Commerce et du Travail s'est rendue ce matin auprès d'un des Membres de 
la Commune, auquel elle a eu l'honneur de remettre le rapport suivant que nous 
soumettons à l'appréciation de nos concitoyens. 



RAPPORT DE LA COMMISSION DE CONGIUATION 

* 

DE l'industrie, DU COMMERCE ET DU TRAVAIL 

Atuc 109 corporations et associations industrielles, ouvrières et autres 

dont ils sont les délégués. 



Citoyens, 

Nous avons déjà fait conndtre à tous, par la voie des journaux, les bases bur 
lesquelles nous nous proposions d'agir, sous Votre inspiration, dans les négocia- 
tions dont nous avons pris Tinitiative entre Versailles et Paris. 

11 n'importe pas que nous les rappelions ici. Il nous suffira de vous faire remar- 
quer que, si les éléments de pacification que nous indiquons plus loin ne sont 
pas de tous points conformes à nos visées premières, il y a lieu de s'en prendre 
uniquement aux difficultés et aux résistances diverses qui nous ont contraint 
de nous renfermer dans les possibilités pratiques que comporte notre rôle de 

conciliateurs. 

Nous ne nous étendrons pas autrement sur les obstacles de toute nature qu'a 
rencontré à son début notre intervention. Ils n'ont jamais refroidi notre zèle, 
mais ils ont ébranlé un instant nos espérances. 

Il nous semblait impossible pourtant que le gouvernement ne prît point en 
considération sérieuse les patriotiques efforts d'une délégation en qui s'expri- 
maient les vœux de la population parisienne, et qui représentait, en nos humbles 
personnes, cent neuf associations et corporations, dont plus de cinquante appar- 
tiennent à la classe ouvrière. 

Nos fermes et vives instances en ce sens ont fini par obtenir un commence- 
ment de satisfaction dans une entrevue que nous avons eue ce matin avec 
M. Thiers, et où la situation d'esprit des ouvriers parisiens a été très-nettement 
définie par l'un des soussignés, président de la Chambre syndicale desouvrieri 
serruriers en bâtiments du département de la Seine. 

Voici en résumé, quelle nous a paru être, àla suite de cet entretien, la limite 
extrême des concessions auxquelles il serait possible d'amener le Pouvoir 
exécutif : 

1® Paris séparé de sa banlieue serait déclaré former, non-seulement une 
commune, mais un département spécial. 

2<> Le conseil communal de Paris se trouverait ainsi converti en conseil général 
de département, et ses attributions en seraient considérablement élargies; 

3^ La garde nationale demeurerait seule chargée du service intérieur de la 



— 236 — 

cité. Tous ses bataillons, sans distinction de quartiers, seraient reconstitués pa^ 
les soins des mairies ; les armes seraient déposées dans les arsenaux d'arrondiç- 
seijieijiti où elles resteraient à la disposition et sous la garde des bataillons, qui 
viendraient les y prendre pour les besoins du service. 

4» La solde aux gardes nationaux et les subsides à leurs familles seraient 
maintenus jusqu'à la reprise du travail. 

5° L'armée régulière n'entrerait pas dans Paris. Il lui serait fait seulement 
remise des forts qu'elle garderait provisoirement, juv<qu'à ce que la loi sur la 
réorganisation de l'armée eut disposé à quelle catégorie des forces nationales 
serait remise la garde des places et forteresses. Cette réorganisation de l'armée 
aurait lieu sur ce principe, que la conscription est abolie et que tout citoyen 
est soldat. 

6*^ En vue de marquer son désintéressement et de montrer à tous la loyauté 
des inspirations qui l'animent, la Commune actuelle se dissoudrait et se retrem- 
parait dans l'élection . 

7® Les élections communales nouvelles seraient faites sous la direction et le 
contrôle d'une commission provisoire, empruntée, par voie élective, à la 
Chambre (Je commerce, au Tribunal de commerce, aux Conseils de prud'hommes^ 
aux Syndicats industriels, commerciaux et ouvriers, tous corps électifs et libre- 
ment constitués. 

8f Ces élections seraient faites à raison de quatre conseillers par arrondisse- 
ment, ainsi qu'il est réglé par la loi provisoire du 14 avril ; mais le conseil com- 
munal issu de ces élections aurait la faculté de présenter à l'Assemblée unpçoje|i 
de loi où seraient exprimés les vœux, les tendances et Içs besoins propres à ïa 
ville de Paris et résultant des conditions économiques et sociales où elle sfi 
troijiyç placée. 

99 Lf s ^.rticles 191 et 192 du C©de pénal seraient abrogés, et les droits d'asso- 
ciation et de réunion seraient affranchis de toute entrave. 

1P>* Nul ne serait inquiété pour les faits relatifs aux évéï^iements de Paris. Le^ 
portes dç Paris resteraient ouvertes ; tous les citoyens pourraient y entrer p.\i 
en sortir librement. 

IV Les prisonniers faits à l'occasion de la lutte sous les murs de Paris seraîejit 
élargis aussitôt après les élections municipales régulières de la ville de Paris. 

NpU9 n'ajputerons aucun commentaire à ce projet d'accommodement que no^i^ 
sourriptt(j;>S ^ la Commune de Paris et que nous livrons à l'appréciation de tojfg 
les c^to^ens. 

Yersaill^, le 8 mai 1871. 

l^ Mm^es de la Commission de conciliation : 

Jules Amigubs, Publiciste. — Baraquet, Président de la Chambre syndicale dei com- 
positeurs-typographes, — Ch. Barbin, Représentant de commerce, adhérent àît 
Chambre de la Mercerie. — Bouter. Gérant-fondateur de l'Association des oui 
vriers maçons et tailleurs de pierre, fondée en 1848. — J. Camps, Avocat da 
contentieux de V Union nationale du commerce et de l'industrie. — Fbytaud, 
Membre du ConseU de la Société pour l'instruction élémentaire. — GAtL^iCARP, 
Négociant, Secrétaire du Comité central des Chambres syndicales. — Jacqvinot. 



— 287 — 

de la Société da Crédit mutuel VBpargne, — JoflT, Président de la Chamlire 
syndicale des ouYi^ers serruriers en bfttiments du département de la Seine. •-* 
Cyrille Lamt, Secrétaire de VSpargne immobilière, -— B Lbvalloir, Négo- 
ciant, Vice-Président de la Chambre des tissus de laine. — Â,. Lhuillibr, 
Négociant, Secrétaire du syndicat général de V Union nationale, Vice -Président 
de la Chambre de passementerie, mercerie, etc. — Ch. Liicousin, Publiciste 
ancien gérant de la Tribune ouvrière. — Loisbau- Pinson, Négociant, ez-adjoint 
au maire du 2^ arrondissement, président de la Chambre des Teinturiers. "^ Hip* 
polyte Marbstaino, Directeur-fondateur de la Société d'assurances contre les 
accidents du travail : la Préservatrice. — Jules Mauuy, Manufacturier^ Secré- 
taire de la Chambre des tissus de laine. — Joseph Pioche, Directeur de la 
société coopérative : V Union des comptoirs agricoles et industriels. — PonaHBON, 
Grérant de la Société coopérative des fabricants de meubles. ^- Ch. Rault, Fila- 
leur, Vice-Prélident de la Chambre de la bonneterie et des cotons filés* 



LA COMMUNE 



lU. 



37 



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LA COMMUNE 



-'*V'«M6«H«^ 



# ' 



1. Programme de la Commune. •— 18 avril 1871. 

2. Caractère de la révolution dû 18 mari. — 28 avril 1871. 

3. Manifeste de la population de Paris à la province. 

4. Adresse de la Commune aux départements signée de la Commission executive. — Avrj! H71 

5. Rapport du citoyen Treilhard sur Torganisation de Passistance publique. 

•• Adresse de la Commune de Paris aux grandes villes de France, signée par Patehal Qrousset. 



I 



RÉPUBLIQUE FRANÇAISE 

LIBBBTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ 



COMMUNE DE PARIS. 



PROGRAMME. 

Dans le conûit douloureux et terrible qui menace une fois encore Paris des 
horreurs du siège et du bombardement, qui fait couler le sang framçais, n'é- 
pargnant ni nos frères, ni nos femmes, ni nos enfants écrasés sous les obus et 
la mitraille^ il est nécessaire que Topinion publique ne soit pas diyisée, que 
la conscience nationale ne soit point troublée. 

Il faut que Paris et le Pays tout entier sachent quelle est la nature, la raiion, 
le but de la révolution qui s'accomplit ; il est juste, enfin, que la responsabilité 
des deuils, des souffrances et des malheurs dont nous sommes les victimes, re- 
tombe sur ceux qui, après avoir trahi la France et livf é Paris h rétratiger, 
poursuivent avec une aveugle et cruelle obstination la ruine de la grande Oité, 
afin d*enterrer dans le désastre de la République et de la Liberté le douUe 
témoignage de leur trahison et de leur crime. 



— 292 — 

La Commune a le devoir d'affirmer et de déterminer les aspirations et les 
vœux de la population de Paris; de préciser le caractère du mouvement du 
18 mars, incompris, inconnu et calomnié par les hommes politiques qui siègent 
à Versailles. 

Cette fois encore, Paris travaille et souffre pour la France entière, dont il 
prépare par ses combats et ses sacrifices la régénération intellectuelle, 'morale, 
administrative et économique, la gloire et la prospérité. 
Que demande-t-il? 

La reconnaissance et la consolidation de la République, seule forme de gou- 
vernement compatible avec les droits du peuple et le développement régulier 
et libre de la société. 

L'autonomie absolue de la Commune étendue à toutes les localités de la 
France et assurant à chacun l'intégralité de ses droits et à tout Français le plein 
exercice de ses facultés et de ses aptitudes, comme homme^ citoyen et produc- 
teur. 

L'autonomie de la Commune n'aura pour limites que le droit d'autonomie, 
égal pour toutes les autres communes adhérentes au contrat, [dont l'association 
doit assurer l'Unité française. 

Les droits inhérents à la Commune sont : 

Le vote du budget communal, recettes et dépenses ; la fixation et la réparti- 
tion de l'impôt, la direction des services locaux ; l'organisation de sa magistra- 
ture, de la police intérieure et de l'enseignement ; l'administration des biens 
appartenant à la Commune. 

Le choix par l'élection ou le concours, avec la responsabilité et le droit per- 
manent de contrôle et de révocation, des magistrats ou fonctionnaires commu- 
naux de tousordre^ 
La garantie absolue de la liberté individuelle et de la liberté de conscience. 
L'intervention permanente des citoyens dans les affaires communales par la 
libre manifestation de leurs idées, la libre défense de leurs intérêts : garanties 
données à ces manifestations par la Commune, seule chargée de surveiller et 
d'assurer le libre et juste exercice du droit de réunion et de publicité. 

L'organisation de la défense urbaine et de la garde natibnàle qui élit ses chefs, 
et veille"seule au maintien de Tordre dans la cité. 

Paris ne veut rien de plus à titre de garanties locales, à condition bien en- 
tendu de retrouver dans la grande administration centrale, délégation des com- 
munes fédérées, la réalisation et la pratique des mêmes principes. 

Mais à la faveur de son autonomie, et profitant de sa liberté d'action, il se 
réserve d'opérer, comme ill'entendra chez lui, les réformes administratives et 
économiques que réclame sa population, de créer des institutions propres à déve- 
lopper et à propager l'instruction, la production, l'échange et le crédit, à uni- 
versaliser le pouvoir et la propriété, suivant les nécessités du • moment, le 
vœu des intéressés et les données fournies par l'expérience. 

Nos ennemis se trompent ou trompent le Pays, quand ils accusent Paris de 
vouloir imposer sa volonté ou sa suprématie au reste de la nation et de préten- 
dre à une dictature qui serait un véritable attentat contre l'indépendance et la 
souveraineté des autres communes. 



J 



— 293 — 

Ils se trompent ou trompent le Pays, quand ils accusent Paris de poursuivre 
la destruction de TUnité française constituée par la Révolution aux acclama- 
tions de nos pères, accourus à la fête de la fédération de tous les points de la 
vieille France. 

L'Unité, telle qu'elle nous a été imposée jusqu'à ca jour par Tempire, la 
monarchie et le parlementarisme, n'est que la centralisation despotique, inintel- 
ligente, arbitraire ou onéreuse. 

L'Unité politique, telle que la veut Paris, c'est l'association volontaire de 
toutes les initiatives locales, le concours spontané et libre de toutes les énergies 
individuelles, en vue d'un but commun, le bien-être, la liberté et la sécurité de 
tous. 

La Révolution communale, commencée par l'initiative populaire du 18 mars, 
inaugure une ère nouvelle de politique expérimentale, positive, scientifique. 

C'est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du 
fonctionnarisme, de l'exploitation, de l'agiotage, des monopoles, des privilèges 
auxquels le prolétariat doit son servage, la Patrie ses malheurs et ses désastres. 

Que cette chère et grande Patrie, trompée par les mensonges et les calom- 
nies, se rassure donc! — La lutte engagée entre Paris et Versailles est de celles 
qui ne peuvent se terminer par des compromis illusoires ; l'issue n'en saurait 
être douteuse. La victoire, poursuivie avec une indomptable énergie par la garde 
nationale, restera à l'idée et au droit. 

Nous en appelons à la France. 

Avertie que Paris en armes possède autant de calme que de bravoure ; qu'il 
soutient l'ordre avec autant d'énergie que d'enthousiasme ; qu'Use sacrifie avec 
autant de raison que d'héroïsme ; qu'il ne s'est armé que par dévouement pour 
la liberté et la gloire de tous : que la France fasse cesser ce sanglant conflit. 

C'est à la France à désarmer Versailles par la manifestation solennelle de son 
irrésistible volonté. 

Appelée à bénéficier de nos conquêtes^ qu'elle se déclare solidaire de nos 
efforts ; qu'elle soit notre alliée dans ce combat qui ne peut finir que par lo 
triomphe de Tidée communale ou par la ruine de Paris. 

Quant ^ nous, citoyens de Paris, nous avons la mission d'accomplir la Révo- 
. lution moderne, la plus large et la plus féconde de toutes celles qui ont illuminé 
l'histoire. 

Nous avons le devoir de lutter et de vaincre. 

19 avril 1871 . 

Signé : La Commune db Pabis. 



/ 



— 294 — 



II 



REPUBLIQUE FRANÇAISE. 

LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITE. 



Commune de Paris. 



CARACTERE DE LA RÉVOLUTION DU 18 MARS. 



AU PEUPLE DES CAMPAGNES 

Méconnue d*abord, la Révolution du 18 mars, aujourd'hui consacrée par un 
mois d'existence et d'héroïques efforts dont le succès ne saurait se faire ai- 
tendre, la Révolution du 18 mars, dis-je, est assurément le plus grand acte de * 
justice populaire qui ait été jamais accompli. 

En face d'un gouvernement établi, disposant de toutes les forces d'une ad- 
ministration défiante autant qu'impitoyable, le Peuple, le Peuple seul a su 
improviser une organisation redoutable qui saura dominer tous les obstacles. 

La République était menacée par TAssemblée féodale qui siège à Versailles ; 
Paris insulté dans son honneur, attaqué dans ses justes prérogatives. On voulait 
désarmer notre intrépide garde nationale, en employant contre elle l'armée 
qu'on n'avait pas voulu laisser combattre les Prussiens. Paris s'est levé, les sol- 
dats ont fraternisé avec les citoyens, et le Gouvernement n'a plus eu d^autre 
ressource qu'une fuite honteuse. 

Quelques jours après, 250,000 suffrages, émis en toute liberté, établissaient 
une Commune chargée de pourvoir, sous le contrôle vigilant du peuple, aux 
nécessités d'une situation jusque-là sans exemple et d'assurer le triomphe de 
ses légitimes revendications. 

Paris, toujours tenu en lisière par les gouvernements antérieurs, avait enfin 
son autonomie absolue, intégrale; il allait pouvoir régler à son gré ses intérêts 
et prendre en main la direction de ses affaires intérieures. C'était justice; une 
cité de deux millions d'âmes ne pouvait accepter plus longtemps d'être traitée 
en mineure, je pourrais dire en esclave, par les dépositaires d'une autorité cen- 
trale qui ne s'était fait connaître que par ses fautes et ses crimes, qui, en un 
mot, avait livré Paris et la France à l'étranger. ^ 

Que veut Paris? 

Paris veut toutes les franchises qui découlent de la pleine souveraineté, dans 
l'ordre communal; il les possède aujourd'hui, il saura les conserver envers et 
contre tous. Pouvaitril permettre d'un autre côté que laRépublique, sa conquête à 



V • t 



»u- 



- 2»^ 

lui, fût plus longtemps en butte aux atteintetdettv^ ^ ^^^^' 

guicide. Il ne pouvait Taccepter. ^^^^-w. irnée, 

Comment a répondu le gouvernement de YeTudiW v 
menaces, par des insultes nouvelles et, en dernier U«r ** ** 
et enfin par l'assassinat de nos prisonniers. * ^ 

Bans cette position, la Commune de Paris a été foreée da- 
tions normales. ' " - .-. 

Traitée en ennemie, elle a dû faire acte de Rouvememe»» 
limites du possible, les services généraux ; agir en belligéraau * " 
qu'on lui déclarait lui en imposait le devoir. * ''^'^^ 



' 1 ^ 



On sait le reste, et le canon de Versailles qui tonne contre qo. 
obus de Versailles qui pleuvent sur nos maisons, allant le plus lo^*****^* ^ 
des femmes et des enfants, voilà la répons© du Gouvernement. ' '^ ' 






Ainsi g'est creusé. plus profondément Tabîme qui sépare la potwUf 
rîsienne des royalistes de l'Assemblée. Paris bloqué, privé de correntoJ 
avec rintérieur, Paris bombardé n'a plus d'autre alternative que de va '***'** 
de penr. ^ 

■ Le péril est grand, tnais combien glorieuse sera la victoire l Le goitw 
nement de Versailles a beau faire, il succombera sous la malédiction unW 
selle. 

Les traîtres qui ont signé la capitulation de janvier, qui bombatdent en ce 
moment Paris, n'écbapperont pas au juste châtiment de leurs forfaits. 

Ils sont et seront de plus en plusjmpossibles. L'exécration générale dont i]g 
sont l'objet à Paris, dan» toutes les classes et dans toutes les opinions, en est un 
gage. 

Il y va de la ruine ou du salut pour tous, amis ou ennemis. Ce ne serait plus 
l'ardent foyer de l'idée; la science, l'art et l'industrie, frappés dans une de 
leurs principales patries, pleureraient longtemps la ruine de cette grande cité 
si hospitalière pour tous les talents, pour toutes les ardeurs généreuses du 
génie. La vie se retirerait de Paris devenu cadavre. Le silence et la mort, telle 
serait la physionomie de notre glorieuse capitale. 

L'entrée victorieuse des Versaillais dans nos murs serait l'arrêt de mort dé 
Paris; l'échafaud, la fusillade et la déportation en feraient un désert. 

Avec la victoire populaire, au contraire, quel sera le prix? 

Là liberté partout, à la Commune et dans l'État ; la sécurité au domiellô, 
l'épanouissement du travail affranchi de toute entrave, livré à toutes séS 
énergies, le commerce et l'induStrisî reprenant leur activité anéantie par leë 
coupables manoéuvî-es dé Versailles,* rinstruction répandant là lumière â flot 
en établissant l'égalité intelléetttéllé, source unique et seule garantie de là 
véritable égalité, ôhfln l'union deé èôéurs et des volontés, 

Paris libre dans la France libre, éft marchant du même pas que les dépar- 
tements aujourd'hui enchaînés par la terreur ou les mensonges de la réaction, 
Paris redeviendra le cœur et la tête de la France et de TEurôpëj mais sans 
prétentions à une supréniàtie qu'il désavoue et qui serait la négation de ses 
principes les plus chers. 

Qu'on compare cette situation â celle qftïe nous ferait la victoire des généraux 



/ 



— 296 — 

DB 'Versailles, les mêmes qui ont livré la France aux Prussiens, si 
jamais ces généraux pouvaient vaincre Paris, et qu'on juge ! 

Paris, 28 avril 1871 . 



III 



REPUBLIQUE FRANÇAISE. 
I 

liberté — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ. 



Commune de Paris. 



COMMISSION- DES RELATIONS EXTERIEURES. 



MANIFESTE DE LA POPULATION DE PARIS A LA PROVINCE 



LA POPULATION DE PARIS, désireuse de rétablir en province la vérité 
sur sa situation dénaturée avec intention par les hommes qui siègent à Ver- 
sailles, adresse' à tous les Français le manifeste suivant : 

s 

MANIFESTE. 

Depuis un mois les hommes de Versailles ont coupé les communications par 
la poste entre Paris et les départements à seule fin de tromper la France entière^ 
non-seulement sur les faits de guerre, mais encore et surtout sur la véritable 
portée de la Révolution du 18 Mars. 

Le Comité central de la garde nationale, constitué par la nomination d'un 
délégué par compagnie, fit, au moment de l'entrée ^es Prussiens à Paris, trans- 
porter à Montmartre, à Belle ville et à la Villette les canons et mitrailleuses 
provenant des souscriptions faites par les gardes nationaux, lesquels canons et 
mitrailleuses avaient été abandonnés par le gouvernement de la défense natio- 
nale, même dans les quartiers qui devaient être occupés par les Prussiens. 

Le Comité central demandait la réorganisation de Tartillerie de la garde 
nationale et l'affectation d'ui^ parc pour cette artillerie. 

Le gouvernement demandait la remise puve et simple entre ses mains de 
toute rartillerie. 

Le 18 Mars, à 3 heures du matin, les agents de police et plusieurs bataillons 
de ligne furent à Montmartre, à Belleville et à la Villette pour surprendre les 
gardiens de l'artillerie et la leur enlever de force.. 



— 297 — 

La garde nationale résista, les soldats de ligne levèrent la crosse en Vair^ 
malgré les menaces et les ordres dégénérai Lecomte, qui fut, dans la journée, 
fusillé par ses soldats, en même temps que le général Clément Thomas. 

Le gouvernement fit un appel cnergique à la garde nationale ; mais la popu- 
lation entière était tellement indignée, que, sur 400,000 gardes nationaux que 
renfermait Paris, 300 hommes seulement répondirent. 

En présence d*un échec moral aussi grand, les membre» du gouvernement s'en- 
fuirent à Versailles, en faisant protéger leur retraite par quelques bataillons 
de ligne et par les agents de police qu'ils chargèrent de protéger TAssemblée 
que personne ne menaçait. 

Le CJomité central, prévoyant un retour offensif, fit ocbuper militairement 
l'Hôtel-de- Ville, les points stratégiques de Paris, et les forts de la rive gauche, 
Issiy, Vanves, Montrouge et Qicétre. 

Le Comité central avait as8(Uré la défense de Paris ; il n'avait plus qu'à faire 
procéder aux élections et à résigner ses pouvoirs entre les mains de la Commune 
de Paris, élue le 26 Mars par 250,000 suffrages ; c'est ce qu'il fit. 

Paris réclame son autonomie complète; il veut s'administrer lui-même, 
régler ses dépenses et ses recettes, faire sa police, assurer la liberté de cons- 
cience par la séparation de TÉglise et de l'État, répandre l'instruction, n'avoir 
d'autre armée que la milice citoyenne : en un mot, fonder la vraie République. 

Paris ne veut pas se séparer de la France ; il reconnaît à toutes les communes 
le droit de s'administrer elles-mêmes, comme il veut que son droit soit reconnu ; 
Paris demande, en un mot, que toutes les communes de France soient réunies 
entre elles par le plus puissant de tous les liens, par la fédération. 

Nous allons examiner maintenant les actes de la Commune de Paris et ceux 
des hommes de Versailles. 

Versailles a attaqué Paris; il a lancé contre nous ses agents de police qui 
<;rîent ^vive fempereurlf» ses chouans et ses Bretons qui portent le drapeau blanc 
et crient « vive le roi I » 

Les bataillons parisiens tenant haut et ferme le drapeau rouge, emblème du 
travailleur, ont repoussé les hordes de Versailles au cri de vive la Bépublique ! 
vive la Commune I 

Le Mont-Valérien, occupé par les troupes de Versailles, imitant l'exemple 
donné par les Prussiens, lance les obus et les boites à mitraille dans l'intérieur 
de Paris ; l'Arc-de-Triomphe est criblé de leurs projectiles. 

Les hommes de Versailles font fusiller une partie des prisonniers tombés en 
leur pouvoir. 

La Commune de Paris se borne à mettre dans l'impossibilité de nuire les 
prisonniers faits par la garde nationale. 

Les hommes de Versailles annoncent à la France et à l'Europe que Paris est 
livré à l'anarchie, que le vol et le pillage y sont à Tordre du jour. 

La Commune de Paris a rendu tous les décrets nécessaires pour assurer, 4ans 
ces temps difficiles, le respect de la liberté individuelle et de la propriété, qui 
n'étaient menacés que par les agents et émissaires de Versailles. 

La France entière se rappelle la belle proclamation de Ducrot disant qu*il ne 
rentrerait à Paris que mort ou mctorieuoo, la fameuse déclaration de Trocht^ 



— 298 ~ 

annonçant que le gouverneur de Paris ne capiluleimt jamais ^ la circulaire de 
Jules Favre donnant l'assurance que le gouvernement de la défense Nationale ne 
céderait ni une pierre de nos forteresses, ni un pouce de notre territoire-, la 
France entière sait également comment ces promesses ont été tenues. 

Quelle confiance peut-on avoir dans le dévouement de Thiers pour la Répu- 
blique qu*il jure de maintenir tant qu*il sera au pouvoir? Thiers, Thomme de 
la rue Transnonain, qui s'est fait le complice de Ducrot, de Trochu et de Jules 
Favre ; Thiers qui a nommé le général Vinoy grand chancelier de la Légion 
d'honneur, pour le récompenser des services qu'il a rendus en 1851, et de cetix 
qu'il rend aujourd'hui ; Thiers qui a fait appel à tous les traîtres qui ont fait et 
soutenu l'empire ; Thiers enfin qui, le 31 janvier 1848, prononçait à la tribune 
de la Chambre des députés le discours suivant. • 

« Vous savez, Messieurs, ce qui se passe à Palerme; vous avez tous tressailli 
» d'horreur en apprenant que, pendant quarante-huit heures, une grande ville 
»» a été bombardée ! Par qui? Était-ce par un ennemi étranger exerçant leâ droits 
» de la guerre? Non, Messieurs, par son propre gouvernement. Et pourquoi? 
» parce que cette ville infortunée demandait des droits. 

* Eh bien I il y a eu 48 heures de bombardement. 

« Permettez-moi d'en appeler à l'opinion européenne ; c'est un service à 
>» rendre à l'humanité que de venir, du haut de la plus grande ^ibune pèut- 
» être de l'Europe, faire retentir quelques paroles d'indignation contre de tels 
♦» actes. » 

Quelle confiance, disons-nous, peut-on avoir dans cet homme qui bombarde 
aujourd'hui Paris, réclamant non-seulement ses droits, mais ceux de la France 
entière, cet homme qui, il y a vingt-trois ans, a publiquement flétri ceux qu'il 
imite aujourd'hui ! 

Citoyens, 

Les deux tiers de la population de Paris sont les enfants de la province, à qui 
la grande ville a ouvert ses portes et son cœur; Paris ne sera jamais l'ennemi 
des départements. 

Cette Commune, dont les membres sont accusés de chercher la richesse dans 
le pillage, a rendu un décret fixant le maximum des traitements à 6,000 francs 
par an. 

Ce peuple de Paris que l'on accuse de suer le meurtre et l'assassinat, a amené 
Ifts guillotines sur la place publique et les a brûlées. 

L'ordre le plus grand règne dans Paris depuis le départ des agents de police : 
il n'y a eu ni vol ni assassinat ; il n'a pas été signalé une seule attaque nocturne 
même aans les quartiers les plus reculés et les moins fréquentés, depuis que les 
vcitoyens font la police. 

Que l'Assemblée et les hommes de Versailles tombent sous le mépris public. 
Paris ne demande pas que la province vienne matériellement à son secours, il 
se sent le courage de, résister tout seul, et s'il succombait, il serait assez puis- 
sant pour écraser Tarmée royaliste de Versailles dans les convulsions de son 
agonie. 



.... ^» '. \ 



G6 que Paris demande aux départements, c'est leur appui moral; il veut que 
la lumière ae fasse sur ses intentions comme sur ses actes ; par Théroïque con- 
duite de sa garde nationale, il prouve ce qu'il était capable de faire contre les 
Prussiens, si son élan n'eût été entravé par ceux qui se proclamaient le gouver- 
nement de la défense nationale, et qui, en réalité n'ont été que le gouvernement 
delà défection nationale ; ces misérables savent que, dans leur fuite à Versailles, 
ils ont laissé à Paris les preuves do leurs crimes, et, pour anéantir ces preuves, 
ils iraient jusqu'à faire de Paris une montagne de ruines baignée par une mer 
de sang. 

Paris s'imposera tous les sacrifices pour arrivera son but, l^établissenteHt de 
la Commune^ dont le programme peut se résumer ainsi : 

Assurer à tous les citoyens le travail par la liberté, la justice par l'égalité, 
Tordre par la fraternité. 

VIVE LA RÉPUBLIQUE I VIVE Là COMMUNE! 



RÉUNIONS QUI ONT ADHÉRÉ AU MANIFESTE DE LA SALLE MOLlàRK. 

1* La réunion de la Marseillaise, rue de Flandres ; 

2** Le club national, passage Jouffroy; 

3« Le club de l'École de médecine ; 

4° Le club de l'École do droit ; 

5o Le club de la rue des Terres-Fortes ; 

%"" L'Alliance républicaine des citoyens du département du Rhône ; 

7o Le club du Collège de France ; 

8* Le club de la Ck)ur des Miracles. 

Nota. Les réunions politiques qui voudront se joindre à celles ci-dessus sofii 
priées d'envoyer leur adhésion à la salle Molière. 



IV 



REPUBLIQUE FRANÇAISE. 

LIBERTÉ — ÉGALITÉ — FRATERNITÉ 



COMMUNE DE PARIS. 



AUX DÉPARTEMENTS. 

Citoyens, 

Vous avez soif de vérité, et, jusqu'à présent, le gouvernement de Versailles 
ne vous a nourris que de mensonges et de calonjnies ! 



i 



> 



— 300 -i- 

Nous allons donc vous faire connaître la situation dans toute son exactitude. 

C*est le gouvernement de Versailles qui a commencé la guerre civile en 
égorgeant nos avant-postes, trompés par l'apparence pacifique de ses sicaires. 
C'est aussi le gouvernement de Versailles qui fait assassiner nos prisonniers et 
qui menace Paris des horreurs de la famine et d'un siège, sans souci des intérêts 
et des souffrances d'une population déjà éprouvée par cinq mois d'investissement. 

Nous ne parlerons pas de l'interruption du service des postes, si préjudiciable 
an commerce, de l'accaparement des produits de Toctroi, etc., etc. 

Ce qui nous préoccupe avant tout-, c'est la propagande infâme organisée dans 
les départements par le gouvernement de Versailles, pour noircir le mouve- 
ment sublime de la population parisienne. 

On vous trompe, Frères, en vous disant que Paris veut gouverner la France 
et exercer une dictature qui serait la négation de la souveraineté nationale; 
on vous trompe, lorsqu'on vous dit que le vol et l'assassinat s'étalent publique- 
ment dans Paris. Jamais nos rues n'ont été plus tranquilles; depuis cinq semaines» 
pas un vol n'a été commis, pas une tentative d'assassinat ne s'y est produite. 

Paris n'aspire qu'à fonder la République et à conquérir ses franchises com- 
munales, heureux de fournir un exemple aux autres communes de France. Si* 
la Commune de Paris est sortie du cercle de ses attributions normales, c'est à 
son grand regret ; c'est pour répondre àTétat de guerre provoqué par le gouver- 
nement de Versailles. 

Paris n'aspire qu'à se renfermer dans son autonomie, plein de respect pour 
les droits égaux des autres communes de France . 

Quant aux membres de la Commune, ils n'ont d'autre ambition que de voir 
arriver le jour où Paris, délivré des royalistes qui le menacent, pourra procédez* 
à de nouvelles élections. 

Encore une fois; Frères, ne vous laissez pas prendre aux monstrueuses inven- 
tions des royalistes de Versailles. Songez que c'est pour vous autant que pour 
lui que Paris lutte et combat en ce moment. Que vos efforts se joignent aux 
nôtres, et nous vaincrons, car nous représentons le droitet la justice, c'est-à-dire 
le bonheur de tous par tous, la liberté pour tous et pour chacun, sous les auspices 
d'une solidarité volontaire et féconde. 

Vive la France! Vive la Républigice une et indivisible, démocratique et sociale] 

Paris, Avril 1871. 

La Commission executive : 

Signé : Cournet, Delbsoluzb, Félix Ptat, G. Tbidon, 

E. Vaillant, Vbrmobel. 



— 301 — 

V 

RAPPORT 

Du Directeur général de V administration de Vassistance publique, à 
la Commission des finances et à la Commune de Paris, sur la sufh 
pression des bureaux de bienfaisance^ et Vorgdmsation des bureaux 
d'assistance, dans les vingt arrondissements de Paris. 

4 

L'opinion publique a condamné depuis longtemps Torganisation des bureaux de 
bienfaisance; uniquement constitués au point de vue de la charité , ils ne 
donnent aucune satisfaction aux sentiments de solidarité civique. 

Ils succombent moralement devant des motifs de droit et de fait ; ils ont été 
dans le passé, ils étaient encore hier, des instruments de lutte contre les idées 
sociales. Places sous des influences cléricales, ils tendaient à démoraliser ceux 
qui réclamaient leurs secours. 

En favorisant ouvertement les individus, ou les familles qui se livrent à des 
pratiques religieuses, ils encouragent Thypocrisie, la délation, la suspicion, la 
haine entre les citoyens ; aussi sont-ils tombés devant les manifestations légi- 
times qu'ils ont trop provoquées. 

Il s'agit maintenant de reconstituer sans retard, une organisation qui se 
substitue, sans difflculté, sans transition^ aux anciens bureaux de bienfaisance. 
Mais pour bien se rendre compte, de ce que Ton doit faire^ il est nécessaire de 
se reporter sur tous lés détails du service auquel il faut pourvoir. 

MODB DB DISTRIBUTION. 

Chaque arrondissement a un bureau de bienfaisance, qui fait distribuer les 
secours aux indigents qui j sonl inscrits, à Taide : ^ 

P Des administrateurs nommés par Tadministration, au nombre de àotte par 
arrondissement. 

2® Des Sœurs des maisons de secours, qui se trouvent généralement au 
nombre de trois ou quatre, par arrondissement, et qui ont pour chaque maison 
quatre ou cinq sœurs, entretenues, logées aux frais de TAssistance publique, 
et payées chacune, à raison de 50 francs par mois par le bureau de bienfaisance. 

Les Administrateurs, au nombre de trois par quartier, sont spécialement 
chargés de présenter les indigents au bureau de bienfaisance, afin de les y faire 
admettre, et ensuite de leur distribuer les secours qui leur sont remis par le 
Trésorier. Ces secours, qui varient suivant la catégorie dans laquelle a été 
classé rindigent, sont les suivants : 

Secours d'hospice, donnés aux malades ou infirmes, qui peuvent rester et M 
faire soigner chez eux : 

Pour les hommes, 24 fr. dans Thiver. — 19 fr. dans Tété. 
Pour les femmes, 18 — ^^ — 15 — 



_y 



— 802 — 

Les indigents classés dans cette catégorie ne reçoivent rien en dehors de 
cette somme d'argent, même en nature. 

Les autres, au contraire, reçoivent des bons de pain, de viande et de bois, 
plus 5 fr. par mois, de 14 à 78 ans, et 8 fr., 10 fr. et 12 fr., suivant leur âge. 

Les Administrateurs sont en outre chargés de veiller à ce que ceux de leurs 
administrés qui sont malades, reçoivent les soins du médecin attaché au bureau 
de bienfaisance, et à ce que, les sœurs de la maison de secours leur donnent 
les médicaments prescrits par le niédecin du bureau de bienfaisance. 

Ils doivent également s'occuper des dons, quêtes, bals, concerts, tombolas, 
fêtes, donnés au profit des indigents de leur arrondissement, et dont l'argent ou 
les objets sont distribués ensuite par le bureau de bienfaisance, ce qui constitue 
une de ses ressources. 

Les sœurs des maisons de secours, ont mission de servir une partie des l)ons, 
ceux de bois par exemple, qui ont été distribués par les Administrateurs. 

Elles Sont également chargées de l'administration de la pharmacie de la mai- 
son de secours, de distribuer les vêtements et le linge qui ont été donnés dans 
les différentes quêtes du bureau, ou qu'elles-mêmes ont obtenus. 

Dans les moments de grande misère, l'Administration fait établir des four- 
neaux économiques, dont elles ont la gestion, sous la direction du bureau de 
bienfaisance, ^ 

En moyenne, les secours donnés dans les vingt bureaux de bienfaisance, 
(sommes données par l'administration), sont de : 3,330,000 fr. 

SommeB produites par les quêtes, environ 1,500,000 

Soit 4,830,000fr. 

Ces secours, coûtent à distribuer : 

Employés des bureaux de bienfaisance. . . .^ 246,000 fr. 

Appointements des secrétaires-trésoriers 91,500 

Environ 160 sœurs employées et payées à raison de 600 fr. par 

an, soit 96,000 

Plus, la nourriture et le blanchissage de ces sœurs, évalués. . . 50,000 
Plus le local occupé par ces communautés, qui coûte 78,000 fr. 
par an d'entretien, et qui pourrait, tout en conservant le local né- 
cessaire à la distribution faite aux indigents, être loué environ. . 200,000 
Tout en diminuant Tentretien du bâtiment de 30,000 

Total •Î13,500*fr. 



I 



Les secours à distribuer, sans compter le service médical, sans compter le 
service central de l'Administration, coûtent donc plus de *700,000 fr. par an à 
l'Administration . 

Voilà ce qui existait, ce qui est à remplacer dans des conditions d'économie, 
qui ne laissent pourtant aucun bespin réel sans secoure, et qui permettent un 
contrôle exact et rigoureux sur l'emploi des ressources. 

Une influence exclusivement laïque doit dominer : elle sera efficace, si elle 



— 303 — 

associe à Tœuvre commime radministration de TAssistance ptiblique et la 
municipalité des vingt arrondissements. 

C'est dans cet esprit, et en s'inspirant des principes qu'il vient d'exposer, 
que le directeur de TAssistance publique, propose.au Comité des finances et à 
la Commune de Paris les résolutions suivantes : 

c Les bureaux de bienfaisance, et les maisons de secours actuels sont sup-« 

primés. 

Dans chaque arrondissement, un Comité d'assistance publique communal, 
composé de quarante membres, dix par quartier, sera constitué par la muni- 
cipalité de Tarrondissement. 

Il siégera dans remplacement actuel du bureau de bienfaisance. 

Il nommera son président et deux assesseurs, qui administreront le bureau 
de bienfaisance. 

L'administration de l'Assistance publique aura, dans chaque arrondissevoteat, 
trois ou quatre employés, qui tiendront la caisse et la comptabilité du bureau, 
sous la direction du comité. 

Le Comité désignera 24 de ses membres qui se partageront lés indigents de 
Tarroadissement, vérifieront à nouveau les droits et les besoins des assistés 
déjà inscrits, et seront chargés chacun, de faire les distributions aux indigents. 
Ils serviront d'intermédiaires entre les assistés et le Comité. Du reste, l'admi- 
nistration tiendra à la disposition du Comité, dans toutes les maisons de secours, 
l'emplacement nécessaire pour faij^e les distributions et donner les consultations 
médicales. 

Les médecins, du bureau donneront totis les soins que réclamera pour ses 
indigents Le membre du Comité. 

Quant i^ux médicaments, dans- chaque arrondissement, une pharmacie sera 
établie par les soins de l'Assistance publique, où toutes les ordonnances An, 
médecin du bureau seront servies» après avoir été visées par le Comité. 

Quant aux fourneaux économiques, ils seront supprimés, et chaque membre 
du comité recevra des bons de cantine qui seront servis dans les cantines de 
rarrondissement. 

L'administration de Tassistanoe publique s'entendra pour cela avec les muni- 
cipalités. 

Les vingt pi^ésidénts des Comités d'arrondissements constitueront, auprès de 
l'administration de l'Assistance publique, une commission supérieure; qui, soua 
la présidence du directeur général, fera la répartition des secours entre les 
arrondissements, et dans la mesure des besoins de chacun d'eux. 

Cette commission étudiera et préparera tous les moyens propres à aug- 
menter et à développer les ressources des bureaux d'assistance publique, afin de 
les mettre en rapport avec les misères qui ont droit à une réparation légitime* 

Des inspecteurs désignés par le directeur de l'Assistance publique seroat 
chargé^ de la vérifics^tion et du contrôle des opérations matérielles, de la 
régularité des écritures, et des employés préposés à la caisse et à la compta^ 
biUt4 des bureaux d'assistance des arrondissements. 



— 304 — 



VI 



RÉPUBLIQUE FRANÇAISE 

LIBERTÉ — -iaALITÉ — FRATKBNITÉ 



COMMUNE DE PARIS. 



.AUX GRANDES VILLES 

Après deux mois d'une bataille de toutes les heures, Paris n'est ni las ni 
entamé. 
Paris lu,tte toujours, sans trêve et sans repos, infatigable, héroïque, invaincu. 
Paris a fait un pacte avec la mort. Derrière ses forts, il a ses murs; derrière 
ses murs, ses barricades; derrière ses barricades, ses maisons, qu'il faudrait lui 
arracher une à une, et quMl ferait sauter, au besoin, plutôt que de se rendre à 
merci. • 

Grandes villes de France, assisterez-vous immobiles et impassibles à ce duel 
à mort de l'Avenir contre le Passé, de la République contre la Monarchie? 

Ou verrez-vous enfin que Paris est le champion de la France et du monde, 
et que ne pas l'aider, c'est le trahir. 

Vous voulez la République, ou vos votes n'ont aucun sens; vous voulez la 
Commune, car la repousser, ce serait abdiquer votre part de souveraineté na- 
tionale; vous voulez la liberté politique et l'égalité sociale, puisque vous 
récrivez sur vos programmes ; vous voyez clairement que l'armée de Versailles 
est l'armée du bonapartisme, du centralisme monarchique, du despotisme et du 
privilège, car vous connaissez ses chefs et vous vous rappelez leur passé. 

Qu'attendez-vous donc pour vous lever? Qu'attendez- vous pour chasser d© 
votre sein les infâmes agents de ce gouvernement de capitulation et de honte 
qui mendie et achète, à cette heure même, de larmée prussienne, les moyens 
de bombarder Paris par tous les côtés à la fois ? 

Attendez-vous que les soldats du droit soient tombés jusqu'au dernier sous 
les balles empoisonnées de Versailles? 

Attendez-vous que Paris soit transformé en cimetière et chacune de ses 
maisons en tombeau? 

Grandes villes, vous lui avez envoyé votre adhésion fraternelle ; vous lui avez 
dit: « De cœur, je suis avec toi ! » 

Grandes villes, le temps n'est plus aux manifestes : le temps est aux actes, 
quand la parole est au canon. 

Assez de sympathies platoniques. Vous avez des fusils et des munitions : aux 
armes! Debout, les villes de France ! 

Paris vous regarde. Paris attend que votre cercle se serre autour de se» 
lAches bombardeurs et les empêche d'échapper au ch&timent qu'il leur réserve. 

Paris fera son devoir et le fera jusqu'au bout. 



/ 
/- 



— 305 — 

Mais ne l'oubliez pas, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Nantes, Bordeaux et 
les autres. 

Si Paris succombait pour la liberté du monde, Thistoire vengeresse aurait 
le droit de dire que Paris a été égorgé parce que vous avez laissé s'accomplir 
TasBassinat. 

Le Délégué de la Commune aux Eclations extérieures, 

, Signé : Paschal Obousset. 



m. 39 



PIÈCES DIVERSES 



PIÈCES DIVERSES 



■*^o«49MKA^ 



Pièces communiquées par M. le colonel Gaillard comme annexes 
à sa déposition : 

l<^ Do rôle des femmes peadant la lotte de la Commnne. 

(Rapport chi capitaine Briot, substitut du 4» Conseil de guerre,) 

1051 femmes ont été déférées au 4* conseil de guerre et appartiennent aux 
catégories suivantes : 



ÉTAT. 



Mariéesi vivant avec leurs 

maris 221. ^^ 

Mariées, vivant en concu- 
binage 117 

Veuves, vivant seules.. 71 

Veuves, vivant en conçu- î 83 

binage • 76; 

Célibataires, vivant seules 82 j 

Célibataires, vivant en \ 

concubinage 302; 630 

Célibataires, soumises à i 

la police 246' 

Total 1,051 

BBSBBS5SS55SS5SSSSSSSS555SSS 



PROFESSION. 



Propriétaires • . . . • 1 

Concierges..* •••••••• . h 

Institutrices 4 

Sages-femmes 3 

Maîtresses d^bôtel 10 

Maîtresses de café 5 

Marchandes de vin. • • . . 18 

^ftircbandes et fabricantes. 11 

Fruitières 16 

Modistes 45 

Demoiselle dé magasin . • 3 

Corsetières 37 

Culottières 44 

Giletières 38 

Couturières en robes .... 26 

Passementières 13 

Fleuristes 22 

Piqueuses de bottines. . . 31 

Gantières 29 

Costumières 4 

Cartonnières 11 

Matelassières 49 

Blanchisseuses • • 57 

Lingères 39 

Repasseuses 45 

Marchandes de journaux. 5 

Femmes de ménage 56 

Gardes-malades 16 

Domestiques 85 

Journalières 78 

Sans profession 246 

Total 1,«51 

wmmmmmmKmmmmmmimmmÊimmKmmmmm^mmmÊmSm 

% 



NATIONALITÉ. 



Françaises • • 


1.032 


Prussiennes • 


5 


Italiennes . • • 


2 


Belges 


6 


Espagnoles . . 


1 


Suisse^ 


1 


Polonaises ■ • 


4 



Total... 1,051 



— 310 — 

Le travail judiciaire relatif à ces 1051 prévenues se résume ainsi : 



* 



(1) Ordonnances de non-lieu* .•....• 850 

Dessaisissements au proât de la j ustice civile 23 

Évaouées sur des maisons de santé 4 

Décédées 6 

Mises en jugement 33 

A juger.... '■ • 135 



Total égal 1051 



Sur les 33 fexomes. jugées, 



15 ont été acquittées, 
4 condamnées à la peine de mort. 
1 — aux travaux forcés à perpétuité. 

6 — à la déportation dans uno OBe^inie ferèifléo, 

1 — à la déportation simple. 

2 — ' à la réclusion. 

4 — à l'emprisonnement. 

33 

Pour la plupart dé9 4Sô feynyiftfis àjttg^,. les procédures sont terminées ; ei 
^les pourront être traduites devant le conseil de guerre, d'ici au 1®' avril 
|rochain. 

Presque toutes les prévenues yolgUBifiinX k Tignorance la plus complète le 
manque de sens moral. Ainsi, une cantinière établie avec sa compagnio dans^ 
mxe église, accepte d'un fédéré une nappe d'autel qu'elle viont de roiit 
arracher de 1 autel même. Elle enlève la dentelle, très riche mais çpd ne^ 
pouvait pas lui servir, et emporte la Qappe pour s'en faire des mouchoirs. 
Interpellée sur ce fait, elle dit avec un accei]^t de profonde sincérité * » Ce n*est 
n pas moi qui avais volé la nappe ; je ne croyais pas mal faire en Tacceptant. h 

Toutes, ou à peu près, sont perdues de mœurs, même les femmes mariées^ 
¥ne de ces dernières s'est fait ijascrlre à la police comme ûlle publique, sur les. 
conseils de son mari avec qui elle a continué à vivre, rapportant au domicile 
conjugal le produit diC sa honteuse industrie. 

Parmi les femme^ séparées de leura maris, les unes vivent en concubfm^,. 
<}'autres sont soumisieç à la police et donnent |»i^ur excuse l'abandon dans lequel! 
elles se trouvent. 

Voilà les élémentp ^ont se softt fervi» le» fto^mmes du 18 mars; examinons,, 
xj^aintenant, comment ils les ont attirés à eQX« , 

(l). Le. chiffre des ordopnaxices de non-lieu n'indique pas (|ae les arrestations auraient <té décidéesJK 
à la légère. Il existait deé otages contre presque toutes lesi in^i^péQs. On a tenu compte, pour lesK 
non-lieu, des antécédents, de la durée des préventions, et dos causes, ^ui ont entraîné la plupaiti 
de ces malheureuses dans Tinsurrection. 



— 311 — 

L'imnaense majorité, d'après ce qu'on vient de voir, était facile à gagner. Il 
suffisait, en effet, de faire briller à leurs yeux Tappât de Targent. De 
plus, beaucoup d*ehtre elles, séduites par les th(!orîes de socialisme développées 
dans les clubs et les réunions publiques depuis- la loi du 6 juin 1868, crureat 
qu'une ère nouvelle allait s'ouvrir. La paresse, l'envie, la soif de jouissances 
inconnues et ardemment désirées contribuèrent à les aveugler, et elles se 
jetèrent à corps perdu dans le mouvement révolutionnaire qui devait les 
emporter. Nous n'avons Ipas à développer les causes que nous venons 
d'indiquer, car elles appartiennent à un ordre philosophique en dehors de 
notre cadre, mais nous pouvons consigner les remarques que nous avons faites 
dans le cours de notre instruction. 

La garde nationale, pendant le si^ge de Paris contre les Prussiens, availi 
multiplié les emplois de cantiuières. Lors de la fédération des bataillons, beau- 
coup de ces femmes suivirent les troupes insurgées sans savoir de quoi il s'agis* 
sait ; d'autres furent attirées par la solde et les profits qu'elles étaient appelées 
à retirer de leur commerce^ d'autres enfin, eh acceptant une commission, 
crurent avoir trouvé le moyen d'empêcher leurs maris ou leurs amants de 
combattre contre les troupes de l'ordre. 

Après les cantinières viennent les ambulancières, les barricadières, les em-* 
ployées des fourneaux et des hôpitaux, et, enfin, la catégorie très-nombrettse des 
femmes qui avaient pour mission de rechercher et de dénoncer les réfractaires. 

Toutes ces femmes étaient recrutées par les comités, dits de vigilmce, orga- 
nisés dans chaque arrondissemsnt et qui recevaient leurs instructions et leur 
mot d'ordre du Comité central de Vunion des femmes siégeant à la mairie du 
10* arrondissement, sous la présidence de Mlle DemitriefT. 

Pendant le siège de Paris, ce Comité central avait été d'abord une sorte de 
direction d'ateliers coopératifs^ organisé sur le modèle donné par les coânnu- 
nistes et dans lequel le salaire était remplacé par une part dans les bénââoes. 
Ainsi, \b, citoyenne Poirier qui succéda à Louise Michel comme présidente du 
Comité de vigilance du IS*' arrondissement, avait, pendant le siège, dirigé un 
atelier dans lequel elle avait réuni jusqu'à 80 et 100 ouvrières. 

La Commune une fois établie, les adhésions devenaient très-faciles. Il suffisait 
pour cela, de placarder des affiches promettant du travail à toutes les personnes 
qui en manquaient. Puis, quand les ouvrières se présentaient, on leur tenait à 
peu près ce langage : c Nous vous avons promis effectivement de l'ouvrage, et 
» nous vous ëll dohnerons ; maiâ, nous aVôns à lutter, en ce moment, eontin» le 
» capital et l^s riches qui cherchent à étoufi'er la Commune. Nous serons certain 
> nement vainqueurs. Nous avons besoin, jpour cela, du concours de toutes les 
» intelligences, de tous tes bra^. T«fos pèreà, nos maris et nos frères eombat- 
» téntpour le but glorieux que nous poursuivons, c'est-à-dire VaffmncMssémetit 
if des travailleurs. Nous leur devons nos soins, et c'est à nous de panser leurs 
» blessures. Il nous faut des ambulancières. Enfin,* nous, femmes, nous avons 
» des droits à revehdiqùe^; pourquoi n*ôffrit1ons-nous paè notr^ Sang et notre 
^ vie pour la sainte cause? Il nous faut aussi d^s soldats et des ouvrières pour 
% les barricades, dans le cas oti les Royalistes dé Versailles réussiraient à entrer 
« dans Paris. » 



— 312 — 

Et alors, trompées parles grands mots, par la perspective de la solde, des 
allocations de vivres et l'espoir, surtout, pour l'avenir, du fameux droit au 
travail, les unes se faisaient inscrire conxpie ambulancières, d'autres comme 
darricadières , Puis, un beau jour, elles étaient prises d'un véritable enthou- 
siasme et juraient de défendre au besoin la Commune, les armes à la main; on 
a pu lire cette proclamation affichée sur tous les murs de la capitale : 

» Au nom de la Révolution Sociale que nous acclamons, au nom de la reven- 
» dication des droits au travail, de l'égalité et de la justice, l'Union des femmes 
» pour la défense de Paris et les soins aux bles^és, pi'oteste de toutes ses forces 
» contre l'indigne proclamation aux citoyennes, affichée avant-hier et émanant 
» d'un groupe de réactionnaires. 

» La dite proclamation porte que les femmes de Paris en appellent à la géné- 
» rosité de Versailles et demandent la paix à tout prix. 

»» Non, ce n'est pas la paix, mais bien la guerre à outrance que les travail- 
» leuses de Paris viennent réclamer! / * 

» Aujourd'hui, une conciliation serait une trahison! Ce serait renier toutes 
» les aspirations ouvrières acclamant la rénovation sociale absolue, l'anéantis- 
» sèment de tous les rapports j uridiques et sociaux existant actuellement, la 
» suppression de tous les privilèges, de toutes les exploitations, la substitution 
» du règne du travail à celui du capital, en un mot, l'affranchissement du 

> travailleur par lui-même. 

1 Six mois de souffrances et de trahison pendant le siège, six semaines de 
3 lutte gigantesque contre les exploiteurs coalisés, les fiots de sang versés pour 
» la cause de la liberté sont nos titres de gloire et de vengeance! 

» La lutte actuelle ne peut avoir pour issue que le triomple de la cause popu- 
» laire. Paris ne reculera pas, car il porte le drapeau de l'avenir. L'heure 

> suprême a sonné ! Place aux iravailleursl Arrière leurs dourreauxl Des actes I 
» de l'énergie ! 

» L'arbre de la liberté croît arrosé par le sang de ses ennemis ! 
» Toutes unies et résolues, grandies et éclairées par les souffrances que les 
y* crises sociales entraînent à leur suite, profondément convaincues que la 

> Commune représentant les principes internationaux et révolutionnaires des 
» peuples, porte en elle les germes de la révolution sociale, les femmes de Paris 
» prouveront à la Franôe et au monde qu'elles aussi, sauront, au moment du 
» danger suprême, défendre les remparts et les barricgdes de Paris, si la réaction 
» forçait les portes, donner, comme leurs frères, leur sang et leur vie, pour la 
» défense et le triomphe de la Commune, c'est-à-dire du peuple I 

» Alors victorieux, à même de s'unir et de s'entendre sur leurs intérêts 

> communs, travailleurs et travailleuses, tous solidaires, jouiront en paix des 
» bienfaits de la république sociale ! 

• Vive la Commune! » 

Plusieurs femmes des Comités se laissèrent prendre aussi par la promesse 
d'un emploi de Directrice d'ateliers. Elles l'avouent très franchement, et 
restent convaincues que la Commune triomphante eût tenu ses engagements 
envers elles et leurs compagnes. 

Il reste *à dire quelques mots sur celles qtii étaient chargées de faire la 



— 313 — . 

chasse aux réfractaires et d'exciter à la guerre civile. Celles-là n ont agi, géné- 
ralement, que pour assouvir des vengeances ou des haines particulières. Quel- 
ques-unes tenaient aussi à se montrer reconnaissantes envers la Commune qui 
leur donnait de l'argent et leur procurait, pour ainsi dire, les moyens de vivre 
sans rien faire. D'autres, enfin, obéissaient à ce besoin de crier et dlnsulter qui 
parait inhérent à certaines natures de femmes. Elles n'en étaient pas moins 
très-dangereuses, très -redoutées et elles n'ont pas peu contribué, par leur vio- 
lence, leurs vexations et leur audace, à terrifier dans le parti de Tordre les 
gens timides. 

En résumé, les causes, qui ont entraîné les femmes dans le mouvement révo- 
lutionnaire du 18 mars, sont : 

L'état de concubinage, de démoralisation et de débauche ; la réglementation 
défectueuse de la prostitution ; le manque de surveillance des agents spéciaux 
de la police ; 

L'admission à Saint-Lazare, et le maintien ensuite dans la capitale, de 
créatures dont les antécédents et la corruption sont un danger permanent pour 
les mœurs et la tranquillité publique; 

Les théories dissolvantes du socialisme, les réunions 'et les clubs, les publi- 
cations immorales et obscènes ; 

Enfin, les manœuvres de F Internationale et l'organisation, pendant le siège, 
du Comité central de l'Union des femmes. 



i^ Du rôle des enfants dans Tinsurreetion. 

(Rapport du capitaine Guichard). 

Les enfants de 16 ans et au-dessous, inculpés de participation au mouvement 
insurrectionnel de Paris, ont fait l'objet d'une instructiçn spéciale. 

Considéré d'après leur âge, le nombre total de ces enfants (651) se décompose 
de la manière suivante : 



Enfants de 16 ans, 


237, dont 35 mis en jugement. 




15 


226, — 


26 


— 


14 


103, 


17 - , 


— 


13 


47, - 


4 


— 


12 — 


21, - 


4 — 




11 


11.- 


1 — 


— 


40 — 


4, - 


» 


— 


8—, 


1. - 


» 




•7 — 


1, - 


n — — V 


Total 


général : 


651 , dont 87 mis en jugement. 



Ces enfants, dirigés sur YersailIeSi au fur et à mesure des arrestations, on|i 
m. 4Q 



formé, dés les premiers jours, une catégorie distincte, et, sHl n*a pas été possible 
de leur affecter une prison spéciale, on les a, du moins, tenus dans des quài^ 
tiers séparés. Ensuite, leur nombre augmentant, on a dû en faire transférer 
^ne partie dans des dépôts de l'intérieur, notamment à Rouen. 

La procédure relative aux jeunes prévenus devait suivre son cours régulier^ 
et» pour ceux déférés aux tribunaux, il appartenait aux juges de statuer sur la 
question de discernement, en appliquant la loi avec ou sans bénéfice des art. 66 
et 67 du Code Pénal ordinaire. 

Cependant le nombre considérable des enfants compromis dans rinsurreotion' 
constituait un fait tellement anormal qn'il a semblé utile, dans un Autre ordre 
4Udées, de centraliser l'information et d'en confier la direction à un rapporteur 
xnuni d'instructions particulières. Le but indiqué était de préparer, à Taîde des 
recherches nécessitées par l'œuvre de la justice, les éléments d'une étude 
morale supplémentaire, de déterminer à ce point de vue, le degré de participa- 
tion et de faire ressortir dans un tableau d'ensemble, les diverses phases de la 
culpabilité, aussi bien que les causes productrices d'un désordre moral san^ pré- 
cédent dans les crises révolutionnaires. 

on a vu que les enfants de ? à 14 ans formaient presque un tiers du nombre to- 
tal. Comment expliquer une aussi précoce dépravation? 

Il y avait évidemment, à côté de l'entraînement ou dé l'esprit d'imitation 
naturel à l'enfance, une source plus profonde du mal qu'il était important de 
rechercher, et il n'était pas possible, à première vue, d'attribuer à des enfants 
si jeunes toute la part de responsabilité correspondant aux crimes commis. Un 
tableau accompagné de quelques notes fera ressortir les déplorables condi- 
tions de famille dans lesquelles avaient vécu presque tous ces enfants. 

L'information relative aux enfants a été commencée à la prison des Chantiers, 
à Versailles; elle a été poursuivie sans interruption, d'abord dans ce lieu de 
dépôt où se trouvaient enferma environ 170 détenus, ensuite à la ferme de la 
Lajiterfie, près Saint-Cjr, où les jeunes prévenus furent transportés le 1^' octobre 
suivant. Des listes générales dressées dans les ports et les différentes prisons de 
rintériôur, avaient déjà été transmises sur la demande de la justice militaire et 
avaient indiqué la presque totalité des enfants compromis dans l'insurrection. 

On s'est empressé de faire revenir ceux des jeunes prévenus qui s'étaient 
trouvés confondus parmi les prisonniers adultes; quelques autres recueillis dans 
les hôpitaux ou les ambulances, furent plus tard signalés, et vinrent successive- 
ment se réunir aux autres pour former le chiffre total de 651. 

Voici quels ont été les résultats de l'information : 

Mis en jugement 67 

Restant à juger , 5 

Dessaisissement au profit de la justice ordinaire 12 

Ordonnances de non-lieu 520* 

A la suite desquelles : 

Ont été rendus aux parents, ou à leur défaut, à de9 personnes hono- 
rables 493 

Ont été recueillis par l'assistance publique 27 



, I 



— Si5 :=: 

Maintenus dans les ports ^3 

Disparus ou décédés jj 

En fuite j 

Total égal •. 6&1 

Les mises en jugement ont produit lea résultats suivants : 

Condamnés aux travaux forcés * , 1 

Condamnés à la prison § 

Acquittés et enfermés dans des maisons de correction * . . . . 96 

Acquittés et rendus aux parents ,r.r.. StS( 

Total égal , è^' 

Les éléments de Tinstruction faisaient presque complètement défaut {fOur 
«es prévenus. A Texception de quelques-uns régulièrement enrôlés mal^é 
\e^T Age, et dont les noms pouvaient, à la rigueur, se retrouver sUr le éort- 
trôle de la garde nationale, presque tous n'avaient- â leur dossier que 
des renseignements sans importance. Beaucoup avaient été in(iorp6:^és 
dans les bataillons insurrectionnels, du 40 au 20 mai, mais aucune iràce 
de ee» enrôlements ne subsistait ; et beaucoup aussi avaient suivi les f^atailloiid' 
au hasard, sans y être inscrits. Les parents eux mêmes ne savaient le pltijl 
souvent ce qu'était devenu tel enfant qui avait subitement quitté le foyer àe ta 
famille, et ne pouvaient fournir la moindre indication. Enfin, la plupart dés 
patrons avaient fermé leurs ateliers ou leurs magasins, les u»s poa» soiKir 
de Paris, les autres pour prendre part à rinsurrection. 

Les interrogatoires, seuls, pouvaient donc mettre les juges d'instnwtio» svr 
la trace de la culpabilité ; mais les enfants se renfermaient dami mu sysièiàe 
absolu de dénégation, ou bien brodaient un thème invariable éoài aoevB 
raisonnement ne pouvait les faire sortir. 

Cependant, il se trouvait, parmi ces prévenus» queJqoea jeune© fi^nfavéM» 
qui avaient raconté dans la prison certaines prouesses qu'ils prétendaiwit aroin^ 
accomplies. Ces conversations entendues par les gardiens, permirent dtf< former 
quelques groupes de vrais coupables, et, peu à peu, fa vérité se fit jdwr.Uir« pri** 
mière affaires amena devant le 4* Conseil de guerre 15 pupilles ée: la C«mttMë 
qui pendant la lutte dans Paris, avaient combattu aux barricades avoisîâafti 
le Cbâteau-d'Ëau. Un ncmbre as^ez considérable d'enfants avait été enrôlé à 
la caserne du Prince-Eugène, dans le courant de mai, et, chacun de ceux 4ui 
était convaincu de participation à la lutte, s'empresëait de sigfnalér ses aansHU 
rades de combats. 

U en fut de même pour ti*autres épisodes de la résistance, o^ les imiw^pré^ 
venue s'étaient trouvés méléi>; mais, parmi les différents corps foMtés à la 
hâte pour recruter Tenfance, aucun n'était organisé sérieusement; à pêiimfltVMIk 
on des armes à leur distribuer, et le plus grand nombre de ces enfdÉtts ne têfoM 
de fufeils qu'au moment où les troupes allaient forcer Fénceinte. Telle ëlait 
au moins la situation de preisque tous ceux qui, conduits à Passy et à la Muette 
du 18 au 21 mai, avaient été surpris par Tarmée, le 22, à 4 heuree da HMiia. 



— 316 — 

Un groupe assez nombreux se trouvait, à l'état de vagabondage, à la 
manutention du quai de Billy, sans être armé : d'autres groupes étaient 
perdus sur difiérents points, à la remorque d'un bataillon quelconque, quittant 
ce bataillon pour en suivre un autre, marchant au gré de leur caprice, les uns 
épouvantés et cherchant à se cacher, les autres bravant le danger avec insou- 
ciance, mais ne laissant de leur passage que des traces insaisissables. 

Parmi eux se trouvaitsouvent un vaurien échappé de la petite Roquette ou d'une 
prison quelconque, prenant part à la lutte acharnée et excitant ses jeunes cama- 
rades. L'information a mis en relief quelques-uns de ces mauvais sujets, hôtes 
assidus des maisons de correction, contre lesquels le tribunal a prononcé des 
plus peines sévères. Ceux-là étaient les plus coupables, et le tableau ci-après les 
désignera parmi ceux, qui, traduits en jugement, avaient déjà subi des condam- 
nations antérieures. 

Enfin, il faut signaler ceux qui, sans avoir pris une part réelle à l'insurrec- 
tion, ont été entraînés par cette déplorable curiosité, si contagieuse à Paris, à 
quitter leur domicile pour jouir du spectacle de la lutte. Eloignés de leur quar- 
tier et souvent revêtus, soit d'un képi, soit d'un pantalon de garde national, ils 
avaient été pris et confondus avec les autres prisonniers. 

Dans cette môme catégorie peuvent être compris quelques enfants arrêtés 
dans les maisons, où l'on s'était défendu contrenos troupes, et d'autres arrêtés 
avec leurs parents coupables. D'après ces différentes données, il est possible 
d'établir une échelle de culpabilité en divisant en 4 catégories les divers groupes 
dont il vient d'être parlé : 

1® Les enfants qui ont pris une part réelle et effective au mouvement insur- 
rectionnel et qui avaient à leur charge de mauvais antécédents ou des condam- 
nation s judiciaires ; 

2^ Les vagabonds sans famille, ou abandonnés par des parents coupables, 
dont la culpabilité était évidente, mais pouvait résulter surtout des, circonstances; 

3** Ceux qui ayant pris une part minime au mouvement révolutionnaire, sem- 
blaient y avoir été entraînés par la misère et pouvaient invoquer des antécédents 
favorables ; 

4* Ceux enfin qui n'ayant pris aucune part active à l'insurrection, avaient 
été arrêtés dans la rue ou dans des perquisitions, soit parce que leurs parents 
étaient eux-mêmes compromis, soit parce que, cédant à la curiosité naturelle à 
l'enfance, ils avaient trompé la surveillance de leurs familles pour s'éloigner de 
leur quartier. 

La proportion assez considérable des ordonnances de non-lieu demandées en 
faveur des enfants s'explique, aussi bien par le chiffre très-élevé de ceux qui 
appartenaient aux trois dernières catégories, quepar les arrêts du tribunal dans 
les premières affaires qui lui furent soumises. En effet, ces affaires se rappor- 
taient aux principaux inculpés, et les enfants n'ayant pas de mauvais 
antécédents, appartenant à des familles honorables, avaient été acquittés et 
rendus à leurs parents. 

Tout en demandant la mise en liberté de ceux qui pouvaient opposer au 
fait de participation une bonne conduite antérieure, il a semblé nécessaire 
d'engager, d'une façon générale^ la responsabilité des parents. 



— 817 — 

Dans ce but, les répondants naturels ont mis été en demeure d'accepter renga- 
gement formel de surveiller, jusqu'à sa majorité, l'enfant qui leur était rendu; 
à défaut du père et de la mère, la responsabilité a été prise par des parents plus 
éloignés, choisis de préférence en province et dans les campagnes. 

Telle est, en résumé, la marche suivie dans l'instruction relativement aux 
jeunes prévenus. Il reste à présenter les appréciations recueillies dans le 
cours de la procédure. 

Il a été dit précédemment que 651 enfants avaient été déférés au conseil de 
guerre. Sur ce nombre, 140 n*ont pas été compris dans Tinstruction spéciale, 
parce que, pour diverses causes, il avait été statué à leur égard, à la suite d'ins- 
tructions suivies dans les dépôts des côtes de l'Océan. 

Le tableau ci-dessous ne fera âgurer, par suite de cette élimination, qu'un 
chiffre de 511 prévenus qui est celui des enfants dont la procédure à été ins- 
truite à Versailles. 



Nombre 



par caté- 



sone. 



Enfants déférés 
aux tribunaux 
ordinaires . • . . 

Enfants remis aux 
parents contre 
promesse de sur- 
veillance après 
ordonnance de 
non-lieu. . . . • • 

Orphelins remis à 
l'assistance pu- 
blique après or- 
donnances de 
non-lieu .... 



Totaux. 



Totaux égaux, 



RENSEIGNEMENTS SUR LE DEGRÉ d'iNSTRUGTION, LA SITUATION DB FAMILL8 

ET LES ANTÉCéDENTS. 



INSTRUCTION. 



T 



Sachant 

lire 
et écrire. 



87 



397 



27 



32 



250 



511 



Sachant 
à peine 

lire 
et signer. 



Ne 

sachant 

rien. 



SITUATION DE FAMILLES. 



Vaga- 
bonds et 

orphe- 
lins aban- 
don nés. 



14 



86 



287 



103 



511 



41 



61 



8 



19 



121 



47 



Orphe- 
lins re- 
cueillis. 



41 



25 



80 



25 



48. 



Enfants 

de 

familles 

réputées 

honnêtes 



19 



102 



121 



511 



Enfants 

de 

famille 

dans une 

position 

douteuse 

de 
moralité. 



14 



126 



Enfants 

de 
famille 
conrom> 
pus ou 
nés du 
concubi- 
nage, de 
la prosti- 
tution. 



41 



81 



140 



122 



Enfants 
entière- 
ment 
litres il 

eux- 
mêmes* 



58 



75 



27 



160 



Enfimts 
ayant 
subi des 
eondam- 
nations 
anté- 
rieures. 



36 



44 



— 818 — 

n i^ésolte de oettâ statistique : 

1* Pour les 87 enfants mis en jugement. 

Que 55 étaient complètement dépourvus d'instruction ; 

13 étaient orphelins ou vagabonds abandonnés; 

19 seulement appartenaient à des familles iéputééà hottnétés ; 

14 étaient nés dans une position douteuse de moralité ; 
41 étiuent nés de parents corrompus ; 

Bt enfin, 

58 avaient été entièrement livré» à eux-mêmes ; 
36 avaient des antécédents judiciaires ; 

8f P#«» les 391 enfants roôdus aux parants, après ordonnances df »t»^UM : 
147 étaient complètement dépourvus d'instruction ; 
88 étaient orphelins ou vagabonds abandonnés ; 
102 appartenaient à des familles réputées honnêtes ; 
126 étaient nés de parents dans une position douteuse de moralité ; 
âl étaiaAt nés de parents ayant une mauvaise réputation çomoie Hf - 
?i^té. 
Et enfin , 

16 avaient été entièrement livrés à eux-mêmes ; 
6 avaient subi des condamnations antérieures légères ; 
Ttms ces eiifants n^ont été rendus que contre promesse formelle de surveil- 
laiioo lignée par les membres de la famille qui offraient le plus de garanties, ou 
k leur dèffiuty jpar des personnes charitables d'une moralité reconnue. 

3^ Pott)^ Ub Zl éiti|ànts remis à l'assistance publique* 

JKS iftai^ttt eomplètemé&t dépotirvuâ d'instruction ; 

£7 étaient orphelins en âls naturels oomplètemeut abandonnés ; 
£t enfifl) 

9 settlement avaient déjà, subi des peines légères pour vagabondage. 

Cette statistique fait connaître l'état moral et la situation de famille dé loili 
les jéunés prévenus ; elle semble aussi donner des indicatious utiles sur lèé * 
causée de leur participation au mouvement insurrectionnel. 

On peut remarquer, tout d'abord, que les 87 enfants traduits en ju^efliéÉt 
étaient, presque tons^ dans un état d'ignorance complète et absolument Iivir4^ % 
eux-tiémes -, qu'ils appartenaient, pour le plus grand nombre, à des pAfVsti 
èèrrotnpUs et que leur précoce dépravation résultait aussi bien de leurs maUirâlii 
instincts que des etemples pernideux dont ils avaient été entourés. En outre 3§ 
de ces prévenus avaient à leur eharge des condamnations antérieures j^Ittf^ <MI. 
moins graves. 

Pour ceux-làfla justice, tout en accordant, dans certains cas, le bénéfioa 4m 
jUttctes 66 et 67 du Gode pénal, leur a infligé des peines que nous avons indiquées 
î^réc^démment. 

Quant aux enfants mis en liberté après ordonnances de non-lieu, il était 
•sseàtiel, quelque minime que fût leur participation au mouvement révolution** 



naire, qu'ils ne fussent pas rejetés datis la vie errante, et qu^te rétirèTitftMiMii 
dans la famille, Téducation morale ou, tout au moins, la stirvôillftiicé qui leur 
avait fait défaut. 

Beaucoup d*entre eux étaient nés de parents réputés honnéteô, mdiu sittjs 
principes bien établis, et leur égarement ne pouvait être taxé dé crime : ^r 
le moindre frein, le moindre bon conseil eussent suffT sans doute pour les dé- 
tourner du mal. Livrés plus longtemps à une molle surveillance, ils fuUsetit 
9inon devenus de mauvais sujets, dans toute l'acception du terme, dû moîtis des 
hommes sans énergie, sans principes, sans religion, et préparant pàrit les 
temps de trouble^ un élément dangereux, facile à entraîner au mal. ^tiélqtlis 
uns, réellement atteints par la misère, s'étaient crus autorisés à chercher 
des ressources dans le moyen qui leur semblait le plus simple, l'enrôlement, 
tandis qu'il leur eût été le plus souvent possible de gagner leur vie par le 
travail. 

Pouvait- on rendre ces enfants absolument responsables de la faute qu'Us 
avaient commise lorsqu'ils répondaient avec une apparence sincère de naïveté 
que le pain manquait à la maison, et que la mère n'avait pu opposer à leur dé- 
part que l'appréhension du danger à courir? Jusque là, quoique privés de toute 
éducation, ils avaient été bons fils, bons ouvriers, et si une voie honnête leur 
eût été indiquée pour gagner le pain qui manquait, ils l'eussent suivie de pré- 
férence. 

Mais les habitudes du travail s'étaient perdues pendant le siège ; les ateliers 
s'étaient fermés, et la surveillance, déjà insuffisante pour une ville comme 
Paris, dans les circonstances ordinaires, le devenait encore davantage sous la 
Commune. 

Il faut ajouter que beaucoup d'enfants avaient été laissés chez leurs patrons 
par des parents qui avaient abandonné Paris dès les premiers jours de l'insur- 
rection. Plus tard^ les patrons manquant de travail, ou entraînés eux-mêmes 
dans le mouvement, avaient renvoyé tout ou partie de leurs ouvriers, aban- 
donnant ainsi et sans ressources les jeuqes gens qui leur avaient été confiés. 

Dans cette catégorie se trouvaient encore des enfants de la province, venus à 
Paris antérieurement à la guerre et qui, privés subitement de. moyens d*6xis- 
tence, n'avaient eu d'autre ressource que celle de suivre, soit comme simples 
gardes, soit comme vagabonds, une compagnie de garde nationale. 

Enfin, il reste à parler des orphelins complètement abandonnés, au nombre 
de 21, et dont la situation était des plus intéressantes. Quelques-uns avaient 
pris part à l'insurrection ; mais il n'était pas possible de leur en faire 
lin crime, car ces malheureux déshérités avaient de bons antécédents et ne 
montraient pas, en dépit de l'abandon où ils s'étaient trouvés, le germe A% 
mauvais instincts. Tous ont été recueillis, sur la demande de l'autorité militaire, 
par l'assistance publique. 

Les causes de la participation des enfants au mouvement insurrectionnel 
semblent ressortir clairement de la situation qui vient d'être exposée. La pro- 
portion de ceux qui devaient supporter la responsabilité entière de leurs actes 
était minime, puisqu'elle représentait un huitième du cMffre total des prévenus, 
Le tribunal a pleinement confirmé *ces appréciations en prononçant l'acquitte* 



— 320 — 

ment et la remise aux familles d'une partie des jeunes prévenus pour lesquels 
la mise en jugement avait été demandée. 

En résumé, nous croyons pouvoir conclure en rappelant simplement ici Tob- 
servation ci-après contenue dans la statistique dés prisons et établissements 
pénitentiaires pour l'année 1868. c C'est aux familles des jeunes détenus qu'il 
faut faire remonter la responsabilité des méfaits pour lesquels ces enfants sont 
traduits en justice, y» 

Cette remarque, qui s'applique aux faits des^ temps ordinaires, semble être 
plus vraie encore dans les circonstances particulières auxquelles se rapporte le 
présent travail. 



LETTRE 



ADRESSÉE A M. LE PRÉSIDENT DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE 



Par M. le Prinoe GZARTORYSKI 



Sur la ■participation des émigrés polonais à Vinsurrectton du 18 mars. 



m. M 



LETTRE 

ADRÈâSÉË A M. LE t>RÉSlDENT DE L'ASSElifiLÉÉ NATIOÎ^ÀLe 

Par M. LB Prince CZARTORYSKÎj 
Sfitr ItL pufUdfWtion des émigrés polonais à rinsurreeltioii itti iSWBh^s. 



Monsieur le Frôi^dent, 

Les émigrés polonais en France, YOjant qaelqae8*nns de leurs cottpatrietWI 
s'engager dans les troupes de la Commune, se sont empressés de protester hatl* 
tement contre cet impardonnable oubli de tous leurs devoirs. Dans diverses dé- 
clarations publiées soit collectivement, soit individuellement en province, à Ye^- 
sailles et à Paris même où cette publication n'était pas sans danger, ils ont dé«« 
nonce ces hommes comme doublement coupables, envers la France et envers ià 
Pologne: Us ont rappelé que les statuts de Témigration nous défendent rigou^ 
reusement de nous mêler aux conflits intérieurs des pays qui nous donnent rhod-» 
pitalité, et que quiconque parmi nous agit contre cette règle, s'exclut lui-mémè 
de notre communauté. La grande majorité de Téniigration polonaise a cru avoir 
ainsi suffisamment repoussé toute solidarité avec eeux qui d'ailleurs ne consti- 
tuaient dans son sein qu'une infime minorité. 

Malheureusement, la notoriété extraordinaire qu'ont acquise deux ou trois û!ê 
ces individus, jusque-là fort obscurs et entièrement inconnus, semble avoirfâdt 
oublier toutes ces déclarations. Nommés journellement avec grand fraeas dans 
les bulletins mensongers de l'insurrection, ces hommes coupables ont paru 8« 
multiplier aux yeux du public, et bientôt on en est venu à parler de milliers dB 
Polonais au service de la Commune. Aujourd'hui encore on les eompte par ces* 
taines, et les journaux reproduisent sans le moindre scrupule ces calculs imA^ 
ginaires. 

L'ambassade russe de Paris aurait^ dit-on, envoyé à toutes les autres ambué- 
sades russes en Europe, une liste nominative de 700 Polonais ayant serrt te 
Commune pour les signaler aux poursuites des Gouvernements respectif». héB 
journaux répètent cette monstruosité sans songer que l'ambassade russA peut 
mettre sur cette prétendue liste, tels noms que bon iui semble, même lee lA>iii 
de tous ceux qui signent ce mémoire. 



— 324 — 

Une feuille a publié une listé âes fonctionnaires étrangers de la Commune, 
civils et militaires, dans laquelle elle met sur le compte des Polonais plusieurs 
noms fantastiques et même burlesques, qui n^ont jamais existé, ou bien des 
noms qui sont notoirement russes, valaques, espagnols. D'autres journaux ont 
reproduit sans hésitation cette liste comme si c'était un document authentique. 

Cette même feuille qui se montre particulièrement indignée, a dit sans bron- 
cher que M les Polopais se sont mis à la tête des assassins et des incendiaires, m 
Encore un peu, et nous apprendrons que ce sont les Polonais qui ont brûlé 
Paris. 

Nous avons gardé jusqu'ici le silence en face de ces absurdes exagérations. 
Nous nous sommes tû pendant un mois, croyant que Teffervescence des pre- ^ 
miers moments une fois passée, on reviendrait à une appréciation plus con- 
forme à la vérité. Malheureusement, notre attente tarde à se réaliser, et nous 
voyons que ces bruits faux ou exagérés, accueillis à la légère, amènent des 
conséquences fâcheuses pour tous les Polonais en général. 

La crédulité du public, la difficulté qu'on a en France de connaître tout ce 
qui est étranger, ont fait prendre au sérieux les accusations vagues et sommai- 
res lancées contre les Polonais. D'un autre côté, l'énormité même des crimes 
commis a produit une tendance naturelle à les faire retomber plutôt sur les 
étrangers que sur les Français, et parmi les étrangers on met en avant les Po- 
lonais, grâce au déplorable retentissement qu'ont reçu les noms, entièrement 
ignorés jusqu'ici, d'un Dombrowski ou d'un Okolowitch. 

Bref, l'opinion publique, surtout dans la classe moyenne de la bourgeoisie, 
semble étendre à tous les Polonais une espèce de complicité morale dans les 
terribles événements dont Paris a été le théâtre. Le nom polonais devient de 
divers côtés un objet de suspicion, de prévention et d'éloignement. Nous nous 
voyons enveloppés tous dans la défaveur publique méritée par quelques cou- 
pables. Nous nous ressentons, dans nos relations sociales, de ce changement de 
dispositions à notre égard. Là, où jusqu'ici régnait une parfaite cordialité, nous 
rencontrons une froideur marquée. Quelques-uns de nos compatriotes se sont 
vu refuser du travail à cause de leur nom polonais. D'autres nous écrivent de 
province pour se plaindre du mauvais vouloir qu'on leur témoigne. De^ pro- 
pos iniurieux ne nous sont même pas épargnés. Il y a des naïfs qui paraissent 
voir dans chaque Polonais un communeux ou un incendiaire. 

Nos ennemis et nos oppresseurs, les Russes et les Allemands, font de leur 
mieux pour entretenir ces préventions, pour semer contre nous des mensonges 
et des calomnies. Rien ne saurait leur causer une plus vive satisfaction que de 
voir la nation française, qui a été de tout temps notre amie et souvent notre 
seule amie, se tourner également contre nous. Le gouvernement russe et le 
gouvernement prussien, dans leur haine contre les Polonais, qui n'a plus rien 
d'humain, voudraient nous voir traqués partout et ne trouver nulle part de 
refuge. Ils ne désirent rien tant que de nous faire décrier tous comme ré- 
volutionnaires incorrigibles, comme perturbateurs de l'ordre public dans toute 
l'Europe, pour justifier le joug qu'ils font peser sur notre patrie. Et ceux qui, 
À la légère, dirigent contre nous des accusations sommaires, ne songent pas que 



-^- 325 — 

ce n'est pas nous seds, émigrés, qui pouvons en souffrir, mais qu'elles peuvent 
valoir à notre pauvre pays une recrudescence d'oppression. 

Dans cette situation, il ne nous est pas permis de garder le silence plus long- 
temps. La dignité et Thonneur national, l'intérêt de la justice, la sauvegarde 
des innocents, nous commandent de parler enfin pour dissiper les préventions 
injustes, réduire les exagérations, confondre les calomnies. L'Assemblée natio- 
nale a nommé une commission d'enquête sur les causes de Tinsurrection pari- 
sienne. Nous apportons à cette commission des éléments, des chiffres et des 
dates qui peuvent Téclairer dans une partie de sa tâche. Nous nous sommes 
livrés de notre côté à une enquête sur la part qu'un certain nombre de nos com- 
patriotes ont prise dans les derniers événements et voici le résultat de cette 
enquête : 

Aucun Polonais, nous l'affirmons sur notre honneur, n'a trempé dans les in- 
cendies ; aucun Polonais n'a participé au pillage des églises et des établisse-^ 
ments publics ; aucun Polonais n'a eu la moindre part directe ou indirecte dans 
Tassassinat des otages. Le nombre de Polonais ayant servi la Commune est 
loin d'être aussi considérable qu'on le prétend, ils ont été moins nombreux que 
les Belges, les Italiens et les Allemands, et leur participation a été purement 
et exclusivement militaire. 

Il y a eu 3,700 émigrés polonais en France, dont 1,200 environ habitent 
Paris. Sur ce dernier nombre, plus de 500 sont entrés dans la gçirde nationale 
parisienne au moment où la capitale se préparait à la défense contre les Prus- 
siens. Les préliminaires de paix signés, le comité polonais qui tenait le contrôle 
dé ces enrôlés , les a invités à quitter le service qui n'avait plus d'objet pour 
eux. A l'exception de 74, tous se sont rendus à cette invitation. 068*74 Polonais, 
pressés par le besoin, privés de tout travail, sans aucun moyen de vivre, les 
subsides qu'ils recevaient jusque-là comme émigrés ayant cessé d'être payés, 
sont restés, comme simples gardes, dans les rangs des bataillons sédentaires, 
pour avoir la solde de 30 sous. La révolution du 18 mars les a trouvés dans 
cette situation. Ils ont eu alors le tort grave de ne pas se retirer, et de con- 
tinuer le service pendant le règne de la Commune. Nous les reconnaissons cou- 
pables de ce chef, et nous déclarons que le besoin matériel ne peut aucunement- 
leur servir de justification é 

En dehors de cette catégorie, il s'est trouvé 30 à 40 Polonais qui sont entrés 
volontairement au service de la Commune après sa constitution. Ils apparte- 
naient à cette classe d'aventuriers, d'hommes désœuvrés, sans profession, et 
pour la plupart perdus de réputation, qui constitue malheureusement Tappen- 
dice inévitable de toutes les émigrations. Plusieurs parmi eux ont été recrutés 
par Dombrowski qui le premier a donné ce funeste exemple ; ils étaient de ses 
amis et de son entourage. Tous ont été attirés par les promesses exagérées de la 
Commune et par les grades de généraux, de colonels, de chefs de bataillon 
qu'elle leur distribuait à profusion . 

La Commune sentant bien la complète incapacité de ses propres officiers, re- 
cherchait surtout, pour leur confier des commandements, les Polonais, qui 
avaient la réputation de soldats éprouvés et capables. Elle a eu même un mo- 



— 326 — 

ment, dît-on, l'idée originale de réquisitionner ^e force ponr son service touç 
les anciens ofâciers polonais de Témigration. En tout cas, plusieurs de Bps 
compatriotes, anciens militaires, se sont vus exposés aux obsessions pressantes 
deg agents de la Commune, obsessions auxquelles ils ont résisté. 

Les Polonais enrôlés par la Commune se sont bornés exclusivement au ser- 
vice militaire, et la Commune elle-même les réduisait strictement à ce seul 
emploi. La révolution du 18 mars s'est faite sans leiur participation ; il n*y % e^ 
aucun Polonais parmi les instigateurs et les auteurs de cette révolution; il n'y ^ 
pas eu un seul Polonais parmi les membres du Comité central. Ils n'a^pai^aisseiit 
qne bien après la constitution de la Commune. La nomination de Dombrowski 
date du 6 avril ; les autres se sont engagés encore plus tard. Pendant toute la 
durée de la Commune, ils n'ont eu que'des emplois militaires. Il n'y a pas eu 
de Polonais dans les conseils de la Commune. Aucun d'eux n'a figuré ni comme 
membre de la Commune, ni comme membre d'une de ces nombreuses commis- 
sions, ni dans ses délégations aux divers ministères. Ils sont restés complète-* 
ment étrangers au gouvernement et à l'administration de la Commune, à ses 
décrets et à ses délibérations : ils ont été tous et constamment dans les forts, 
dans les tranchées, aux remparts. 

A l'exception peut-être du seul Dombrowski, qui était notoirement plus 
Russe que Polonais et depuis longtemps lié avec les socialistes russes, les autres 
Polonais au service de l'insurrection étaient étrangers aux idées et aui; doc- 
trines de la Commune. Ils n'étaient pas affiliés à rinternationale et n'appar- 
tenaient à aucune secte socialiste. Ils ont été attirés dans la révolte par la. 
désir des galons, des grades, par la sotte vanité et l'envie du commandementj 
quelques-uns même, simples d'esprit et bornés, se sont l^-issé séduire par les 
phrases humanitaires de la Commune et par ses promesses de délivrance de 
tous les peuples. 

Tous ces hommes sont à nos yeux gravement coupables et nous les abandon- 
nons à la justice française ; le châtiment qu'ils ont reçu ou qui les attend, ij^ 
l'ont pleinement mérité ; ils nous déshonoraient, et ils nous ont fait un tort ini- 
mense. Mais la vérité nous fait un devoir de dire qu'il n'y a eu parmi eux ni 
pillards, ni assassins, ni incendiaires. C'étaient de simples condottieri, des mer- 
cenaires militaires qui ont vendu leurs services à la Commune pour la solde et 
les grades, comme ils l'auraient probablement fait à' d'autres drapeaux et à 
d'antres causes. Tristes produits des malheurs de notre patrie , ces hommes sont 
pour nous un sujet de honte et d'affliction ; mais tout pervertis et criminels , 
qu'ils sont, ils ne songeaient, nous pouvons l'affirmer, ni au partage de biens, 
ni à la suppression du capital, ni à la destruction de la société et de l'Eglise, et 
moins encore à l'anéantissement de Paris, qu'ils aimaient et qui leur servait de 
refuge. 

Et ici nous dirons à ceux qui,, répétant le rçfr^in éternel de noa ennex^i^^ a|^ 
fectent de ne voir dans les Polonais en général que ^ des fauteu^a de troul^lea, > 
nous dirons -r* ce qui les étonnera fort — • que la nation polonaise est pe.ut-^tr^ 
la moins révolutionnaire de toutes, dans le sens généralement accepté de ce mot. 
On parle de nos insurrections et ^n nous confond avec des révolutionnaires or- 



- m — 

di^i^pe^; :^a^ pçetçi^tQiis contre cette confusion. Nou« ne noua^omme» javiai^ 
remplîtes i|i contre Vopdre social, ni contre l'Eglise, ni contre telle ou telle forme 
d§ goi^ver^einent ; ftOUs nous sommes soulevés plusieurs fois pour secouer 1^ 
joiig de Vétyanger, J^fîiais les sectes qui prêchent le renversement de la reli-. 
gion ft d^ roi»dre çpciftl Q'ont pu trouVer accès en Pologne. L'Internatioqale y 
est M^çonnije : p'ept 19, première fois aujourd'hui qu'on apprendra dans notre 
PW^îWrl^SJOWnaux, le nom et l'existence^ de cette association malfaisante^ 
M^mep^i^jni Us émigré^ polonais en France, en Angleterre, en Belgique et en 
Sui^flii oi| i}j3 sont exposés é^ toutes les influences pernicieuses, les socialistes 
sqnt ç)|^t?4p.ement rares et n'apparaissent que comme d'étranges exceptions, 
Qq a pu ^om reprocher les écarts d'un patriotisme exalté, hlâmer notre 
impat^^i^^ il' i^ûus délivrer de la domination étrangère, mais le communiâmes 
l'athiâlii^^., le mat^rialisine répugnent profondément à tous 90s sentiments, ik 
tous nos instincts, à nos traditions, à notre caractère national. Cela est si vrai, 
que les adeptes de la révolution cosmopolite, — surtout les nihilistes russes et 
les ^oçi£i,listes-démoçrates allemands, — qualifient ordinairement les Polonais de 
réactioi^naire^,. d^ rétrogrades^, de féodaux, parce que tous les Polonais^ les plus 
mod^r^B oÇiWV^^ ^^^ B^^^ avancés, considèrent comme principes sacrés et inatta- 
qi^ahle^^ la patrie, la religiop, la famille, la propriété, les droits acquis. 

Poi^r êtr^ exacts dans nos énumératipus, nous devons ajouter qu'outre le^ 
74 PqJlçi^^i^ r^çtéis comme simples gardes dans les bataillons sédentaires, et le$ 
3Q â 4û Ed^qi^is qu| qnt sçrYi ÇPiHDûe officiers, cavaliers et artilleurs, il y a ,ei| 
encQ^e ^b^qa T^rmée insurgée 5 pu Ç chirurgiens polonais et quelques amhulftn- 
cîfijf . Yft^à. ^ quoi se rédM^çe^t les îpillier§ de Polonais au service de la Qm-^ 
mune, dont o^^ a ^^^t parlé I Chiffres malheureusement encore trop grandç I et 
n^usle çléploroipis s^incèreme;its ^W à. P^^ chiffres, qui représentent, pour ail(^i 
dire« notre pa^if mçg^al, ^ous ppuvp^s en opposer d'autres qui sont notre actif, 
et q^i ^piofi XQQiitrei;!^ |ttpi|s les ye\ix sous un aspect bien différent. 

S'il s-est traavé des Polonais q^i o^t indignement oublié les devoirs que leiir 
imposait F^hespitalitô Erançaise, il y en a eu d'autres qui ne les ont pas oubliéis ; 
il y en a eu, et en nomlure éis içiM plu^ considérable, qui ont fait plu^ que leur ^ 
strîet devoir, qui ont donné dee preuves d'un vrai dévouement. Il nous est péK 
nible d'être obligés de parler nous-m4mes sur pe sujet, mais puisque ces faits 
par^issei^tr ignoras qu, pu^U^, puiçqi^e, a^ milieu des accusations qui npus apca- 
bleifit, a^cijipie voix fr^i^çaise ne s'est élevée, au moins publiquement, pour le« 
rappeler, ^rce -nq^s ^i 4'w 4ir^ q\i,elques mot? nous-mêmes. 

Béa la début, de la guerre o^tr^ la Prusse, et surtout du moment où la 
Fsanna a «u 4 ae dôfendve cpntre l'invasion, l'émigration polonaise n'^ pas hésité 
un instant ^ fair« mn devoir. Bile 9'çst empressée de payer au moins une par- 
tie de sa dette de neeonnaiasanoe ooal^ot!^ enyer&ce pays qui lui a accordé 4q^ 
purs 4 longtemps Hua gén4to«ttS« hofi^italitâ. Snr 3,700 émigrés poionai^ v4l^ 
dani en Sr^nee, près de la moitié, 1,9^ se s0Hti eiigagés danst l'armée frapçai^e 
et, pendant tenta la durée de la guerse, ont Pdmbattu ^ c^té dea Fran^i^ cpntre 
les Prussiens sur tous les champs de bataille. Nous avons déjà dit qu'à Pai^g^Q 
fie. 8gn^ 9M^Ah^9^ \* 8¥*4ft ?A^iW?J^i W^ §9M ««t^ês, pq^r la plus çraAdft J^ 



— 328 — 

dans les bataillons de marche, et ont participé à tons les combats antonr de la 
capitale. Il faut ajouter pour Paris 52 vieillards qui se sont engagés dans la garde 
civique pendant le siège. Il y avait ensuite 87 Polonais dans les éclaireurs et 
les francs- tireurs de la Seine ; 260 dans les détachements de Lafon, de Moo- 
quart, etc. La légion étrangère, qui a combattu glorieusement sur la Loire, 
comptait dans ses rangs environ 200 Polonais ; il y en avait 53 dans le détache- 
ment de Lipowski, le défenseur de Châteaudun, détachement qui a fait ensuite 
partie de Tarmée du général Chanzy. 60 Polonais se trouvaient dans Tarmée du 
général Faidherbe ; de 300 à 400 dans l'armée de Bourbaki et dans celle des 
Vosges. Ce dernier chiffre a été probablement beaucoup plus considérable en 
réalité, car il y avait, dans Tarmée des Vosges, plusieurs Polonais qui sont ve- 
nus de Suisse et dltalie. Il y en a eu même, au nombre de 40, qui sont accou- 
rus de Turquie. Ajoutons, enûn, une centaine d'ambulanciers, principalement 
à Paris. 

Et il faut le dire, il ne nous a pas été facile de faire ce que nous regardions 
comme notre devoir. Il a fallu beaucoup de peine pour obtenir la permission 
de se battre pour la France. Il a fallu passer par bien des difficultés, des en- 
traves et môme des humiliations. Déjà le gouvernement de l'empereur Napo- 
léon avait cru être agréable au cabinet de Saint-Pétersbourg et mériter ses 
bonnes grâces, en repoussant durement certaines offres de nos compatriotes 
dont on reconnaîtrait bien aujourd'hui le mérite et l'utilité. Quant au gouver- 
nement du 4 septembre, celui-là comptait positivement sur l'alliance de la 
Russie ; il paraissait même en être sûr. On parlait alors à Paris d'une grande 
armée russe qui se serait mise en marche vers la frontière prussienne pour vo- 
ler au secours de la France. Aussi le gouvernement du 4 septembre semblait- 
il craindre de froisser le czar par le seul contact des Polonais, et il apportait 
dans ses rapports avec nous des façons qui nous ont fait dévorer en silence bien 
des amertumes. Les Polonais résidant à Paris ont voulu former un détachement 
avec le drapeau français, avec l'uniforme français et sous le commandement 
supérieur français ; ils désiraient seulement rester et combattre tous ensemble. 
On n'en a jamais voulu entendre parler. Nos compatriotes ont passé outre et ont 
fini par s'engager individuellement; plusieurs de nos anciens officiers supé- 
rieurs sont allé servir comme simples soldats. 

Cette fois, ce n'est pas le désir des galons et des grades qui a inspiré les Polo- 
nais, mais un pur dévouement et l'amour de la France. Ils ont largement payé 
pour elle de leurs personnes et lui ont apporté un fort tribut de sang« Nous ne 
possédons pas encore le relevé complet de nos morts, mais dès aujourd'hui nous 
pouvons dire que 300 Polonais environ sont tombés en combattant dans les rangs 
français sur divers champs de bataille. Les journaux de province ont publié, en 
novembre de l'aniiée passée, la liste nominative de ?0 Polonais qui ont succombé 
à Orléans dans les rangs de ces vaillants soldats qui se sont fait hacher pour per 
mettre au gros de l'armée française d'opérer sa retraite. Près de Dijon, nous 
avons perdu le général Bossak-Hauke, un de nos meilleurs officiers de l'année 
de 1863. 

Uy a à Paris deux écoles polonaises fort connues. 89 élèves de Técole de Ba- 



— 329 — 

tîgnoUes ont été dans les rangs français, et 16 d'entre eux y ont trouvé la mort; 
aucun des élèves actuek de cette école n'a servi la Commune. Tous les élèves de 
TEcole polonaise supérieure de Montparnasse, 50 en nombre, sont entrés, à 
Paris, dans les bataillons de marche ; 4 ont été tués pendant le siège ; aucun n'a 
servi la Commune. 

Nos compatriotes habitant les diverses provinces de Tancienne Pologne, hors 
d'état de porter à la France un secours armé, ont fait au moins tout ce qui était 
en leur pouvoir pour lui témoigner leur ardente sympathie. Ils lui sont restés 
fidèles jusqu'au bout, fidèles, lorsque toute l'Europe se détournait d'elle et pliait 
devant le vainqueur. 

Les députés polonais du duché de Posen au Reichstag allemand ont manifesté 
par tous leurs votes, leurs sentiments envers la France. Dans la Diète de Gali- 
cie, dans le Reichsrath à Vienne, dans les délégations à Pesth, les Polonais ont 
élevé avec persistance leurs voix en faveur de la France, s'exposant ainsi aux 
injures et au persiflage des Allemands d'Autriche, admirateurs de M. de Bis- 
marck et partisans de l'annexion à la Prusse. 

Les prisonniers français rentrant d'Allemagne peuvent dire, et le diront sûre- 
ment, quel accueil ils ont reçu delà part des Polonais du duché de Posen, dans la 
Prusse occidentale, ainsi que de ceux qui habitent Dresde, et ce qu'ont fait pour 
adoucir leur sort nos compatriotes sous l'œil même des autorités prussiennes qui 
taxaient cette sympathie de haute trahison, et malgré toutes les persécutions 
et toutes les avanies de la police prussienne. Nos paysans, en Oalicie, faisaient 
dire des messes pour le succès des armes françaises. 

On pourrait parler longuement des souscriptions organisées dans toutes nos 
provinces en faveur des blessés français et des victimes de la guerre ; des som- 
mes votées par nos diverses municipalités pour le même objet et pour l'achat 
des semences à envoyer aux cultivateurs français ruinés par les Prussiens. On 
pourrait enfin rappeler qu'au début même de la campagne, un des principaux 
membres de notre émigration a fait don d'un demi-million de francs pour les be- 
soins de la guerre. 

Tels sont nos titres devant l'opinion publique française. Ces faits et ces chif- 
fres, nous pouvons hardiment les mettre en balance avec ceux qui restent à no- 
tre charge ; et nous espérons que tout Français impartial reconnaîtra que notre 
bonne renommée dans ce pays ne peut pas être perdue par la conduite d'une 
poignée d'égarés ou de misérables, et que nous ne méritons pas d'être jugés 
tous d'après quelques membres indignes de notre nation. De notre côté, 
nous pouvons assurer ceux qui étendent à tous les Polonais le jugement 
sévère, mérité par un petit nombre d'entre eux, que jamais nous n'avons songé 
et ne songerons à juger la nation française d'après les membres de la 
Commune. 

Notre tâche est terminée ; nous avons dit tout ce qu'il y avait à dire dans 
notre situation. La Commission d'enquête aura les moyens de vérifier les faits 
que nous venons d'exposer dans ce mémoire ; nous nous adressons à elle pour 

ni 42 



-m- 

myfoqj^efuw Umoig^agçf.î^piiff espérons ^u'ell^ ^$ j^o^s le r^fiu^9 B^- ^S% 
iéif^qîgn^e §eryira, nou^ po soff^mes st^rg, ^ d^sip^^ las ^uagia^ qiiii, p^ s^^ 
d^p exag^cfLtlons et d^s malQiitçmda^, fif^ ^nt éleyés entpfs ^fàVLX n^ppf iiteg 



(Suivent les rijinatures.) 



j«x-' 



I f 



RÉCLAMATIONS 



.^^M^ 



RÉCLAMATIONS 






4 avril, 
Mm^^ewr le Président de la Commission d'enquête sur le 18 m^rs. (1) 

N'ayant point été appelé devant la Commission, je crois devoir lui présenter M. HBNBI MABTIN» 
quelques observations qui peuvent servir à édaircir ou à compléter diverses dé- 
positions et trouver place dans le volume supplémentaire de TEnquéte, en sus de 
la lettre que j*ai eu l'honneur de vous adresser relativement à la déposition de 
M. Fribourg. 

Comme observation générale, je dirai d'abord que le comité directeur a été 
loin de posséder pendant le siège Tespèce de dictature municipale que lui attr^ ' 
bue M. le Bapporteur. Ce Comité n'est point parvenu à se rendre maître de 
l'administration réelle de Paris; son influence jusqu'à l'approche de la capitu- 
lation a été nulle sur une très-grande partie de la municipalité^ et moins com- 
plète dans d'autres qu'on ne l'a dit. Il n'avait point alors cette organisation 
redoutable, cette consistance, ni cette prise sur les populations qu'a eues plus 
tard le Comité central de la garde nationale. 

Le Comité central, dans le 16^ arrondissement dont j'étais maire, n'a eu au- 
cune part à l'enlèvement des canons. Cinquante et quelques pièces d'artillerie 
avaient été retirées des remparts et gisaient sous les quinconces du Banelagh. 
Quand on sut que les Prussiens allaient entrer, nos gardes nationaux s'indignè- 
rent à la pensée que l'ennemi mettrait la main sur nos canons ; faute de che- 
vaux, les hommes s'attelèrent aux pièces et les traînèrent, adjoints et comman- 
dants en tête, jusqu'au parc Monceau, où ils les gardèrent pendant le séjour des 
Prussiens. 



(l) En insérant cette lettre et les documents suivants à titre de supplément d'informations^ la 
Commission ne saurait a(;cepter la responsabilité des appréciations émises par les auteurs. 



y 



— 334 — 

L'ennemi parti, il y eut quelques diflScultés entre ces bataillons et d'autres qui 
gardaient aussi le parc, et qui prétendaient que nos canons restassent avec les 
leurs, probablement à l'instigation du concours du Comité. 

Nos gens tinrent ferme, et Ton dut les laisser ramener les pièces à Passy. 
Elles furent ensuite remises sans conteste à Tautorité militaire. 

Lorsque je revins de Bordeaux à Paris, le 5 mars, avec quelques autres dé- 
putés maires, sur l'invitation du Gouvernement, je trouvai Paris tranquille en 
apparence, mais je ne suis pas retourné à Bordeaux dire qu'il ne fallait pas 
prendre le Comité central au sérieux. Il y a erreur à cet égard, en ce qui me 
concerne, dans la déposition de M. Vacherot : Je n'ai plies quitté Paris jusqu^à 
la crise. Après la malheureuse journée du 18 mars, nous eûmes le vif d'ésir, dans 
le 16^ arrondissement, d'établir chez nous la base de la résistance. 

Bans la nuit du 19 ou du 20, le chef de bataillon qui avait succédé à M. de 
Brancion dans le commandement du '72®, M. de Bouteillier, me fit proposer 
d'appeler à la Muette M. Tamiral Saisset, et de l'inviter à y installer son quar- 
tier général : l'offre fut faite au nom de la municipalité et de la garde na- 
tionale. 

L*^âmiràrn'àécept^ pas. iSon projet' était iîfe tétiter dé èè maintenir ffàbi3*Kn- 
térieur de Paris, et il s'établit au Grand-Hôtel. Ce fut pour nous un vif regret. 
Notre garde nationale n'était pas nombreuse : elle ne dépassait pas 3,500 
hommes, dont à peu près 1,100 formaient les deux bataillons de marche, le 38® 
et le ^2^ ; mais elle était très-solide sur son terrain, et si elle eût été renforcée 
par les bons éléments des 8© et H® arrondissements et de Neuilly, si l'on eût ïpu 
nous envoyer quelque artillerie de renfort, et un petit détachement de troupe 
sûre, nous nous fussions maintenus énergiquement sur la ligne de rArc-de- 
TEtoile au Trocadéro, très-facile à défendre et très-dominante. Nous avioms^ 
dans les souterrains du Trocadéro, des munitions en quantité immense qu^vait 
réunies notre ancien chef du 6* secteur, l'amiral de Langle. 

Pendant les quelques jours que dura la tentative d'organisation de la résis- 
tance dans les 1«% 2® et 9« arrondissements, j'assistai à plusieurs des réunions 
des maires et adjoints à la mairie de la rue de la Banque. On a exagéré le 
nombre des membres de la réunion qui conniv aient plus ou moins avec les gens 
de l'Hôtel-de-Ville, et Ton a beaucoup trop réduit le nombre de ceux qui étaient 
disposés à soutenir la lutte. Beaucoup de ceux qui tâchaient d'obtenir l'évacua^ 
tion de l'Hôtel-de-Ville sans combat, ne cherchaient pas seulement à éviler 
l'effusion du sang, mais aussi savaient très-bien qu'ils secondaient le Gouverne^ 
ment, en lui faisant gagner du temps pour se renforcer. 

Des hommes que leurs opinions avancées ont fait parfois accuser injustement 
étaient animés des meilleures intentions. Je citerai M. Loiseau-Plnson, un des 
adjoints du 2® arrondissement, qui, le jeudi 23, par deux fois, me pressa dé 
faire décider par la réunion qu'on demandei'ait de l'argent à la Banque pour 
faire subsister les bataillons de l'ordre qui nous soutenaient ; c'était approuvé 
d'avance par le Grouvernement. Si on eût pu engager et prolonger la lutte cela 
nous eût donné'un avantage décisif, car nous eussions fermé la Banque à nos 
adversaires tout en lui demandant dès ressources pour nous. Cela prouvait Ja 
l>gnjie foi de Mt Loî^^ftai^ Qaand la ré^i^tance eut cessé dans le 2® arrondisse- 



ïnént, et que les rapports furent intérroiùptis ênifè ioiré le® arrondissement ôt 
là ëânqué, nous continuâmes & âoldér nos gàfdëâ nationaux de i^asàj, au mojr^n 
dèiéssoùrcés fournies diféctéméiit par le GdùYèrnemént, et cela permit à notre 
arrondissement éé se maintenir encore â |>èù |>f es indépendant durant ùtie sê* 
maine. 

Ce $uô je disais des disposition^ dès maires et adjoints est attesté par ce qui 
âë passa dans la nuit iH 2â au ^, à la mairie ^ù i^ ârro'Èfdissemeni. Ôâ iioûs 
cÉàrféa, M. Arnaud de tAriêgé et moi, de rMiger une proclamation énergique 
îîblîtrelés ^iécliions illégàiés qù'ordôônâiÉ lé Comité centrai, la réunion aes 
iïïàti^es se posait ainsi nettement en fâcé dû pouvoir fiactiéux de i'àôtéi-<ié-^ifle 
et acceptait la lutte. Parmi les assistants, les uns adhérèrent vivement, d*âu- 
frét ptifënt Se tirôûvér entraînas tfii-deïâ de iétt'r sentiment ; mais, quoi qu*i1 en 
^i, ims âignéf^ent. 

Le iéîidéiaain êtrfent;fiéu : l^àttàqùe dés géùs dé rHôtèl-de-Ville contré la mai- 
Me (fii pi^ëmiér àrrôiidisisément, ïes négociations qui siti virent, et la transaction 
cbliûlué' â ià mairie dé la rue dé k êanqtié. Je n'étais psis présent, mais j'eusi^e 
accepté la transaction, car ôile ^roi^éttait réVâcuation dé celles des mairies qui 
âvàiéiit/été ôcbùpéés par lés boâinie^ dit comité central, Tévacuation des àrrbn* 
dissémehts envahis par des batûllons d*autrés arrondissements, c'est-à-dire 
principalement par ceux dés faubourgs du nord ; et enfin, elle reculait jusqu'au 
àO ieé éîectîônë âLiinicipales; dans ces conditions, leshommeé d'ordre pouvaient 
M falliéii' èi ée concerter, et la majorité électorale eût tourné contré tes 
llfetieux. 

tià fatiâ^tîbn deë élection^ au 36 par Yel'sailles, él! là t)r6messé de mainte- 
nir la solde jusqu'à la reprisé dii travail eussent tout régularisé et tout sauvé". 

ÏJè ébiûité céiitrÀl lô éompnt. Àussli, avec rinvàriablé périidié à laquelle il ne 
tlév'ôg^é, pbînt dàii^ tëutlé cours des négociations, il désavoua ses délégués; il 
^dlSiVà iiti'il f bûlâit les élèietiôiis pour le dimanche ^, et rendrait lés mairies, 
lÉaiô lié rappellerait point les bataillons qui occupaient dés arrondissements sus- 
i^ë^étë. Là bat^Ue était immiinente ; la majorité des maires et adjoints né crut 
$ttô m sticcès et Jugea devoir, le samedi matin 25; se résigner ati nouveau tràifé 
ffîpââë {iâr lé cbîHité; Les ihbtifs en diit été exposés par dés hommes qui sbiit 
âd-dSëéilë dh^tipçdn. Jô tfétâià pas à là réUriibn ; cefiit à Passy que j'en reçus 
fts àb^Velles par un dé mes adjoints, M*. Sévéste. Jô pensai q^i'il n'y âyait plù^ 
ââcUité gàr'aiitié dans là nbUVellé coiiv'éiitibn. Jé n'avais pas tort, car lé cbinité 
ne tint pas même la proméSâé d'évacUèr celles des mairies qu'il» avait envahies ; 
il métitit' et trompa jtièqu'àu dernier momëtlt. Je n'adhérai donc point; cépen- 
iMî, àfirôsy àl'ôir bleâ réfléchi, je ne fis pbitit afficher dé protestation dans lé 
Tft^ arrbhdîs^éihent, et, eu retournùït à Yeràailles, jé ne détourhsd pas mes 
àiijbints, MM. CHàUdét et Sé^este, dé faire procéder aux élections le lendëmiun 
é6; Ék voici là ràlSoîi : c'e^ qu'à VexcépiioîL dé Chàillot et de là Manutention 
qu'avaient occupéâ^ lès gèH^ dû comité central, nbUs étions élicorô maîtres dé 
iibti^é ari^oôdîssèiiieiit, nos comhiandàrits gardaient énddre nos portée ouvertes 
^aii côté de Véi»Ôailië^, et lô ëolohèl Lavigné avait repris le Viaduc et là port* 
' àé^binf-dU-J^ur, sùf deâfdétàch'emerits de gardes natioiiàU^ dû 15*, et nous éô^ 
^m tt)tijbilns q[U'Oû fbùtt^t n^'u^ sei^riï' &^ teinj^r, il ùous sèttibl^t de là 



— 336 — 

plus hante importance de gagner quelques jours. En repoussant ouvertement le 
pacte du 25^ nous nous serions fait envahir immédiatement ; au lieu de rompre , 
on parlementa donc, mais les armes à la main, en gardant comme otage un 
délégué du comité central, Sanglier, que nos gardes nationaux avaient arrêté 
lorsqu'il avait voulu s'emparer de la mairie. 

Les élections se firent chez nous le 26, mais elles eurent un caractère 
d'opposition et de protestation contre le parti de la Commune. L'on élut le pre- 
mier adjoint, M. Marmottan, qui était absent, et le commandant du 72^ 
M. Marmottan ne reparut à Passy que pour encourager les opposants, et pour 
refuser d'aller siéger à l'Hôtel-de-Ville, par une lettre digne de sa haute 
énergie. 

Le commandant du 72^, M. Bouteiller, donna aussi sans délai sa démission 
de membre de la nouvelle commune. La déposition de M. le colonel Lavigne 
fait allusion à quelques divisions et à quelques tiraillements qui eurent lieu alors 
dans cette situation complexe et difficile ; mais ce serait une erreur de croire 
qu aucun membre de la municipalité eût la moindre complicité avec la Com- 
mune. L'adjoint Chaudet, homme très-courageux et très-dévoué, et l'un des 
plus menacés par le parti de la Commune, dut quitter, à grand'peine, l'arron- 
dissement, ainsi que ses collègues, pour échapper à une arrestation, lorsque la 
prolongation de la résistance fut devenue impossible. 

Le colonel Lavigne qui commandait le 38®, et le commandant BouteiUier se 
retirèrent à Versailles le 31 mars, avec une partie de leurs oflSciers. Il était 
temps ;* des forces considérables se portaient sur Passy pour arrêter les adjoints 
et les commandants, et pour installer une mairie communaliste. Le découra- 
gement et la désorganisation avaient enfin envahi nos bataillons. 

Ce fut le 31 mars seulement que nos dernières portes cessèrent d'être à 
la disposition dn Gouvernement, et, dès le lendemain, la Commune fit la grande 
sortie où elle fut battue. Le récit qui précède rectifie un passage important de 
la déposition de M. l'amiral Saisset. M. l'amiral dit que si, lorsqu'il vit qu'il 
ne pouvait plus tenir au Grand-Hôtel, il n'est pas venu s'établir à la Muette 
pour y continuer la résistance, c'est qu'il ne pouvait compter sur notre garde 
nationale ; le colonel Lavigne était venu lui dire qu'il ne répondait pas de ses 
hommes. Le colonel Lavigne n'était point allé chez l'amiral comme celui-ci Ta 
reconnu depuis; un inconnu, en uniforme de colonel, s'était présenté sous le 
nom de M. Lavigne, et avait fait à l'amiral la déclaration qui le décida à ne 
point se transporter à Passy et à abandonner la lutte. 

C'était sans doute un agent du comité central. Cette manœuvre perfide ne 
réussit que trop. Il y avait des difficultés à faire sortir nos bataillons de chez 
eux, pour les lancer dans l'intérieur de Paris, mais ils auraient défend^ le Tro- 
cadéro avec la plus grande vigueur. Cette population est comme une ville à part» 
ou plutôt un groupe de petites viUes tout à l'extrémité de la grande, et qui' 
garde une sorte de personnalité et un esprit à elle dans l'unité parisienne. 

La mémoire de M. lamiral Saisset l'a trompé sur ce qui regarde le 72® et son 
commandant, lorsqu'il dit que M. de Bouteiller « était si peu le maître de ses 
hommes que, condamné à mort dès le 21 par le comité central, il a été obligé 
de se sauver pour n'être point exécuté, » Le 72®, comme le 38®, plusieurs jours 



— 337 — 

après cette date, exécutait encore des coups de main, soit pour enlever des 
vivres qui entraient à la manutention ou en sortaient, soit pour dégager nos 
portes. Il essaya, le 25, de reprendre une canonnière aux gens du comité 
central. 

Durant tout le second siège de Paris, nous avons conservé des intelligences 
dans notre garde nationale, toute désorganisée qu'elle fût. Des hommes coura- 
geux allaient et venaient, au péril de Içur vie^ entre Versailles et Paris, et 
nous fûmes bien près de remettre la main sur la porte du Point*-du- Jour, dans 
un moment où rentrée soudaine des troupes eût épargnée Paris les incendies et 
lesdestri^ctions dont nous avons été témoins, et peut-être aussi le massacre des 
otages. 

C'était vers le commencement de mai ; un incident fit manquer Tentreprise, 
comme manqua aussi celle de la Porte-Dauphine. 

Lorsque je rentrai dans le XVP arrondissement, à la suite des troupes, le 
22 mai, pn me rapporta un fait qui me semble mériter d'être cité, comme 
venant à la décharge des malheureux égarés par les factieux. 

La maison d'un de mes adjoints, M. Seveste, à Auteuil, avait été occupée par 
un fort détachement de fédérés, venus je crois, de BelieviUe, La Villette ou la 
Chapelle. Leur chef de bataillon commençait à s'approprier les objets qui 
étaient à sa convenance dans la maison. Les lieutenants lui dirent : < Comman<- 
dant, est-ce que vous croyez que notre bataillon est un bataillon de voleurs? 
Si vous continuez, nous allons vous fusiller. > Il y a eu nombre de faits ana> 
logues. Si les masses, qui ont été maîtresses de Paris pendant deux mois, eussent 
été aussi perverses que quelques chefs, Paris entier eût été le théfttre d'horreurs 
sans nom. 

Le nombre des auteurs des crimes qui ont épouvanté le monde a été relative- 
ment médiocre : une lie de population renforcée de malfaiteurs des deux sexes 
sortis des prisons; plus, la manie imitative, en fait d'incendie, surtout chez les 
enfants. Lorsque le médecin qui était alors de service à l'Hôtel-Dieu, M. Qroit- 
hardel, à la tête des internes et du personnel de l'Hôtel-Dieu, chassa de Notre- 
Dame les gens qui en avaient préparé l'incendie, il trouva là une bande d'en- 
fants qui, après avoir amoncelé, par ordre des incendiaires, les matériaux 
inflammables, commençaient d'y mettre le feu. Ces enfants, changeant brusW 
quement de sentiment, aidèrent à éteindre le feu avec la même fougue qu'ils 
l'eussent propagé. 

Je suis entré dans des détails un peu longsi mais je crois que chacun doit con- 
tribuer à compléter les matériaux de notre douloureuse histoire contemporaine. 
Veuillez agréer, etc. 

. Signé : Henri Mabtik. 



m. 4$ 



-^ 338 - 

Monsieur le Président de la Commission d'enquêté 

sur le 4 septembre. 

Monsieur le Président, 

U. HENBI MABTiN. L' Indépendance belge du 26 mars a publié par anticipation la déposition dn 

M. le général Ducrot devant la Commission d'enquête sur le 4 septembre ; j'ai 
rhonneur de vous adresser quelques observations à ce sujet. 

Je lis dans cette déposition une relation de la réunion d'ofûciers supérieurs et 
de maires qui eut lieu, deux jours après la bataille de Buzenval, le 22 janViëp 
1871, au ministère de l'instruction publique, en présence de deux des membres 
du gouvernement de la Défense nationale. 

Voici quel fut le vrai caractère et le vrai but de cette réunion. 

M. le général Trochu, puis MM. les généraux Le Flô et Vinoy s*Aaielit, 
comme le rapporte M. le général Ducrot, refusés, Tun après Tautr^, à entre- 
prendre une nouvelle sortie. Les maires de Paris savaient avec quels sentiments 
d'horreur la population parisiehne verrait approcher le moment où la faim Ià 
contraindrait à déposer les armes. Ils comprenaient qu'on n'amènerait le 
peuple de Paris à subir cette nécessité funeste que si on lui persuadait que tbutéô 
les chances avaient été tentées et épuisées. D'accord ayec les membres du gotl- 
rernement, ils voulurent s'assurer si, parmi les plus valeureux officiers de 
l'armée et de la garde nationale, il ne s'en trouverait aucun qui crût au su(5o8à 
possible^d'un dernier effort, et qui se sentît la force et la confiance de le di- 
riger. 

Ce fut, je pense, M. le général Trochu lui-même, qui désigna un certain 
nombre d'officiers supérieurs de Tarmée. 

Tous ceux qui avaient été convoqués se déclarèrent prêts à marcher 4, liEi 
mort avec les maires et la garde nationale, si l'on décidait la sortie en masse; 
mais tous, moins un seul, déclarèrent le succès totalement impossible, et aucuû 
n'accepta la responbabilité de la direction. 

Ceux des maires qui s'étaient efi'orcés d'espérer jusque là, comprirent àîoP$ 
quel affreux devoir restait au gouvernement de la Défense nationale; ils com- 
prirent que leur devoir, à eux, était de ne point s'opposer à ce que commandait 
le salut de quinze cent mille femmes et enfants, et de préparer à la résignatîoû 
ceux dont ils avaient jusi^u'alors entretenu l'ardeur. Un des assistants prononça 
le mot fatal : c Messieurs, il faut capituler I ** et il se mit à fondre en larmes. 

C'était l'infortuné général Lecomte. M. le général Ducrot, qui n'était pas 
présent et qui ne donne de cette scène qu'un récit de seconde main, attribue & 
M. Jules Simon un langage dur et tranchant qu'il n'a pas tenu, et' résume les 
opinions exprimées par les membres militaires de la réunion. 

Le souvenir qui m'est resté de cette longue et douloureuse conférence n'est 
pas du tout que les officiers présents aient déclaré, à l'unanimité, qu'on avait 
fait jusque-là tout ce qu'on pouvait faire. Les colonels de la garde nationale pré- 
sents récriminèrent, au contraire, avec la plus grande énergie, contre la direo* 
tion des opérations à Buzenval. \ 



— 339 — 

On pourra ultérieurement comparer le récit de M« le général Puqrot areol^ 
déposition d'un des maires présents, M. Tirard, qui a ^crit ses souvenirs le jour 
même. 

Mais il est un passade à Toccasion duquel j'ai le droit et le devoir de réclamer. 
Le brave colonel de Brancion, dit M. le général Ducrot, « à qui il appartenait, 
mieux qu'à personne, de parler de la garde nationale... «ajouta... a que Bu- 
zenval avait montré que, dans la garde nationale, les cœurs} vraiment patrio- 
tiques représentés par quelques personnalités Sun rang social plus élévi^ 
savaient se faire tuer, mais que la lie, qui composâmes bataillons de marcTie^ 
restait en arrière ; que, si de nouveaux efforts devaient être tentés, la fraction 
honorable paierait encore de sa personne, laissant derrière elle, pour Tinsur- 
rection et le pillage, la majeure partie, composée d'éléments viciés. » 

Il y a ici une grave erreur matérielle. D'a'bord, les officiers présents recon- 
nurent généralement l'élan qu'avait montré la garde nationale, et plusieurs 
constatèrent avec de grands éloges sa solidité à Buzenval; je citerai, par 
exemple, M. le commandant Bourgeois et M. le colonel Warnet. Personne u^k 
parlé et n'a pu parler de Buzenval dans les termes que rapporte M. le général 
Ducrot. Un de nos colonels les plus distingués a dit que si Ton faisait étvsiSfft 
l'armée et la garde nationale, c'est-à-dire les bataillons de marche, om risque- 
rait de livrer Paris àla lie delà population, ce qui était bien différent; mais ce 
colonel n'était point, d'ailleurs, M. de Brancion; c'était M. Colomieu. Il était 
tout à fait impossible que M. de Brancion employât le langage qu'on lui prête, 
précisément parce quHl lui appartenait mieux qu'à personne de parler de te 
garde nationale. 

C'est moi qui ai eu l'honneur d'amener à la réunionM. le colonel de Brancion, 
que j'avais eu occasion d'apprécier journellement dans le 16« arrondissement 
dont j'étais maire depuis le commencement du siège, et qui est un de 'ces 
hommes également capables de rendre d'eminents services à leur pays, dans 
l'administration et dans la guerre. C'est de lui que je tiens ce que je sais de 
Buzenval. 

Certes, il rendait pleine justice au dévouement patriotique de la bourgeoisie 
parisienne ; mais ce n'est pas lui qui eût dit qu'à Buzenval, la lie qui compo- 
sait les bataillons de marche restait en arrière ; il savait trop que ce n'étaient 
pas ces braves bataillons de marche, habilement formés et si bien commandés 
par lui, qui étaient restés en arrière à Buzenval ! 

M. ^e Brancion, avant de devenir colonel du 16^ régiment de marche, avait 
d'abord commandé un bataillon, notre 72®, presque constamment employé aux 
avancées depuis Bondy jusqu'à Buzenval, et dont il eût été fort à désirer que 
tous les cprps réguliers égalassent l'excellente discipline; or, ce ^bataillon 
n'était pas composé de sOfmnités sociales, mais, en très grande majorité, d'ou- 
vriers. Dans le 16® régiment, à côté de ce bataiUon du seizième arrondissement, 
figura un bataillon de Montmartre, composé d'éléments fort douteux, et dont 
M. de Brancion hésitait d'abord à se charger; il sut agir sur ces hommes, et 
ce bataillon, lui aussi, fit parfaitement son devoir à Buzenval; tatitvautle chef, 
tant valent les soldats. 
^Quant au ^72^, 6ur 400 hommes engagés, il laissa à Buzenval 2 capitaines et 



-- 340 — 

2 lieutenants tuëd^ 30 hommes tués, 50 hors, de combat. Il âe battit dans le 
parCy de huit heures du matin jusque bien avant dans Taprès-midi. Les pertes 
des autres bataillons ne furent pas moindres. Au centre, les régiments de garde 
nationale soutinrent, avec quelques bataillons de la ligne, le pçids de cette 
journée meurtrière, jusqu*à la nuit tombante, sans reculer d'un pas. Ils ne re- 
çurent aucun appui de l'aile droite durant plusieurs heures, et ils ne reçurent, 
de toute la journée, aucun ordre, ni aucun renfort du général commandant le 
centre, pour tourner robstacle devant lequel ils s'épuisaient en sanglants efforts, 
le mur du fond du parc de Buzenval. 

Ce fut eu essayant de suppléer à ce manque d'ordres, que le colonel Langlois 
fut blessé dans une tentative de mouvement tournant combinée avec M. de 
Brancion, 

M. le général Bucrot donne, sur le long retard de l'aile droite et sur les mau- 
vaises dispositions prises pour l'affaire, des explications qui seraient fort à la 
charge du chef d'état-major. 

L'histoire assignera à chacun sa part de responsabilité. Les souvenirs laissés 
par l'état^major aux chefs des municipalités et de la garde nationale ne sont 
rien moins que favorables : mais la garde nationale a rencontré ailleurs que dans 
l'état-major un invariable mauvais vouloir, durant cette douloureuse période du 
siège, qui est celle où elle a mérité le plus d'éloges. 

L'équité oblige à constater que, d'après le témoignage d'un homme digne 
d'une entière confiance, M. le colonel Montagut, ceci ne s'appliquerait point au 
gouverneur de Paris. 

En tous cas, si Tépreuve faite, ce jour-là, de la garde nationale, n'a pas réussi, 
c'est à d'autres qu'à elle qu'il faut s'en prendre. 

Veuillez agréer, etc. 

Signé : H. Mautin. 



Versailles, 16 mars ISTO, 
BX HABim. JUonsieur iB Président de la Commission d'enquête sur leiS mars. 

ê 

Je lisdans le tome II de l'Enquête, page 576 (Déposition de M. Fribourg), que, 
de même qu'un certain nombre d'hommes politiques, j'avais envoyé mon adhé- 
sion aux premiers fondateurs de l'Internationale, et que comme je n'avais pas 
demandé Tlncognito, M. Fribourg avait cru pouvoir citer mon nom dans un 
travail qu'il a fait à ce sujet. 

Je n'avais pas, en effet, à lui demander l'incognito sur l'approbation publique 
que j'avais donnée aux idées Internationales exprimées à Saint-Martin-Hall ; 
j'avais énoncé cette approbation dans un journal, et j'ai eu l'honneur d'en expli- 
quer les motifs àTAssemblée nationale. Mais, ensuite, je lis que M. le Président 



J 



— 341 — 

demande si j*ëtai8 adhérent et non pas membre de Tlnternationale ; M. Fii- 
houpg répond que j'étais membre de Tlnternationale. 

Je n'ai compris ni cette distinction, ni cette assertion. N'ayant pas Tbabitudéde 
laisser d'équivoque sur mes paroles ni sur mes actes, j'ai dû recueillir mes sou- 
venirs, car il s'agit de faits qui remontent à plus de sept ans. 

Après la publication de mon article, MM. Tolain, Fribourg et deux de leurs 
amis vinrent me remercier de ce que j'avais écrit de favorable sur leur meeting. 
Notre entretien me confirma dans ce que je pensais de leur intention de rester 
sur un terrain pacifique et licite, quant à la discussion des questions économi- 
ques et sociales ; et aussi de leurs sentiments droits, quant aux questions Inter- 
nationales, ce qui m'intéressait tout spécialement. Mon approbation n'impliquait 
d'adbésion à aucune secte ou à aucune doctrine économique ou sociale partioii- 
lière ; c'est là ce que je tiens à constater. 

C'est à cet entretien et à.une faible souscription qui n'a pas été renouvelée, que 
se sont bornées mes relations personnelles avec l'association à son début. Il ne 
me reste dans la mémoire aucun autre incident qui la concerne.^ 

Dans tous les faits auxquels j'ai été mêlé, je tiens à déterminer nettement la 
part qui me revient, ni en deçà, ni au delà. Je vous prie donc de vouloir bien accor- 
der une place à cette lettre dans le 3^ volume de l'Enquête. 
Yeuillez agréer, etc. 

Signé : Henri Mabtik. 



Versailles, le 10 avril 1872. m. lbblond. 

Monsieur lé Président, 

J'avais prié la Commission d'enquête, de vouloir bien entendre M. Henri Di- 
dier, ancien procureur de la République. Ses explications devaient, dans ma 
pensée, dissiper tous les doutes et répondre à toutes les attaques dirigées contre 
le parquet. 

La Commission, à mon grand regret, n'a pas cru devoir l'appeler devant elle, 
je me vois donc contraint, maintenant que les attaques sont précisées, de vous 
soumettre quelques nouvelles observations (1). 

Je ne puis m'expliquer le langage descbefs de la police, si ce n'est pas leur 
extrême inexpérience de fonctions auxquelles ils n'étaient nullement pré- 
parés. 

Il semblerait, à les entendre, que le parquet se refusait à poursuivre les 
contraventions et les délits, qui, tous les jours, se commettaient dans la capi- 
tale. 

(l) M. H. Didier a été entendu; sa déposition figure dans le» pi^es de rjBnquôte du 3t octobre. 



— 842 — 

Maïs côâ contraventions et ces délits, il aurait d'abord fkllu les constater, et 
qui donc devait faire les constatations? La police assuréïnënt. 

A Paris, en effet, la multiplicité des affaires criminelles ne permet pas aux 
magistrats du parquet de faire les premiers actes d'information, ainsi que cela 
a lieu en province. Ces premiers actes sont faits par des agents dépendant de 
Tadministration de la police. Les fonctions de la justice se réduisent à diriger 
l'information, à réunir \es éléments épars du débat judiciaire, à procéder à Tâu- 
ditîon des témoins. 

C'est ainsi qu'ont toujours été instruites de tout temps les affaires criminelles : 
c'est ainsi qu'elles s'instruisent encore, qu'il s'agisse de vagabondage ou d'as- 
sassinat, de mendicité ou de complot, 

fih bien ! je voudrais savoir des chefs de la police, si elle a procédé à tes 
constatations indispensables. 

La réponse à cette question se trouve dans la déposition de M. Choppin lui- 
même. « La police n'existait pas à Paris, elle ne pénétrait plus dans un grand 
nombre d'arrondissements, ceux-là même où sa présence aurait été le plus né- 
cessaire. Une moitié des boulevards était interdite à ses agents. On y exposait 
sans qu'elle pût y mettre obstacle, les gravures les plus licencieuses, on y com- 
mettait sous ses yeux toutes les contraventions. On y vendait du tabac de con- 
trebande. Les arrestations y étaient impossibles.» (Déposition de M. Choppin, p. 
105, p. 110, p. 116, p. 109). 

Pour moi qui ai vu toutes ces choses, je ne m'étonne pas de l'impuissance de 
la police. Je trouve étrange seulement qu'on s'en prenne au parquet de ces im- 
possibilités. ^ 
Mais voici le reproche le plus grave. 

La police a fait un certain nombre d'arrestations à la suite des événements du 
31 octobre, — et le parquet de la Seine aurait mis en liberté ceux qu'elle arrê- 
tait, ou suivi avec une grande indifférence les procédures commencées sur ses 
indications. 

J'ai eu l'honneur de dire à la Commission que, pendant plusieurs jours, j'avais 
«ngagé le gouvernement à ne pas poursuivre les auteurs de l'attentat du 31 oc- 
tobre. J'ai dit les raisons qui me déterminaient à donner ce conseil : je ne veux 
pas les reproduire. 

Mais dès qu'il a été décidé que des poursuites auraient lieu, le parquet a 
e^sidéré comme un devoir impérieux de les commencer et de les suivre sans 
«Qcune hésitation. 

Une instruction considérable a été faite, et faite avec le plus grand soin pai* les 
iQagi^trats les plus autorisés. / . 

Il y avait pour la Commission un moyen bien simple de s'en assurer. C'était 
de se faire représenter le dossier très-volumineux de cette instruction. 

€• dossier, monsieur le Président, je vous en avais signalé VexistencQ (1). Je 
1^ guiii m'expliquer comment la Commission n'a paft demandé qu'on le lui re- 

(1) Les pièces de la procédure du 31 octobre n'ont pas été communiquées à la Commission^ 
Ailgré led deiHaildeâ réitérées qu'elle en à flités*. 






— 343 — 

XDfl. Sorti dd mes ttiainfl âlft 6Qited*nn arrêté deM.Ie gouverneur de Paria qtii ap- 
pelait les Conseils de gaerre à juger les accusés, il a pris place dans les Arehives 
de ces Conseils de guerre. Jesais qu'il y est encore. Il tous lira bien mieux que 
je ne saurais le faire combien a été lojale et indépendante linstruction de cette 
affaire si grave et si peu connue. 

Oe dossier contient bien des enseignements curieux. 

Il vous dira, si vous le voulez consulter, monsieur le Président/que quand le 
parquet ou le juge d'instruction demandait à la police pourquoi, dans quelles 
conditions, sur quels indices, sur quels témoignages, tel prévenu avait été arrê- 
ta, la police ne voulait pas répondre. 

Il TOUS dira que si les chefs delà police ont connu toutes les menées du parti 
révolutionnaire et présagéles événements du 18mars,il8 ont gardé pour eux toute 
cette science et n'en ont point fait part à la justice. Aucun document, aucune 
pièce, aucun témoignage important n'ont été fournis en effet par les soins de 
l'administration qu'ils dirigeaient, sur les événements du 31 octobre. 

Il dira que les éléments de l'information ont été réunis uniquement par les 
soins du gouvernement de THôtel-de- Ville, par Injustice et par quelques-ans des 
mairies. (La r«, la 6«, la 19« et la 20^). 

11 dira que si certains prévenus— 14 seulement sur 23 — ont^é arrétésdansles 
premiers jours de novembre, les }^v\TL(i\^?L\ix: BlanquùMillière ^Vallès yFlxmrens^ 
Levraud.qne la justice avait le plus grand intérêt à saisir, les seuls que les coih 
seils de guerre aient frappés d'une condamnation, ont toujours su échapper aux 
investigations de la police, et que si, en janvier, Flourens a été arrêté, il Ta 
été par l'initiative et sur l'ordre d'un officier de Tétat-major du général Clé- 
ment Thomas. 

Il dira que si des mises en liberté ont été ordonnées, ça été à la suite de dé- 
cisions de non-lieu rendues par des magistrats compétents — ou d'accord avec 
la police. 

Il dira que le procureur général qui, après l'ordonnance de renvoi, pouvait 
seul prendre parti sur lci> inises en liberté provisoire, a renoncé à ce droit, en 
raison des circonstances, et l'a en quelque sorte délégué à l'administration de la 
police , qu'il n'a rien fait sans la consulter et que, pour les commi^nications des 
détenus avec leurs familles et leurs amis, il a également tenu à avoir l'avis du 
préfet. (v.Ja déposition de M. Cresson, p. 131). 

Il dira enfin que si deux des accusés sont parvenus à s'évader, en trompant la 
vigilance des agents qui les accompagnaient, ou du directeur de la prison qui 
étiut chargé de leur garde, leur évasion ne peut être mise à la charge du par- 
quet, qui ne la croit point et qui ne surveille point les agents de la police. 

J'en aurais fini avec leç événements du 31 octobre, si je ne voulais répondre à 
une déclaration de M. jChoppin qui m'a surpris autant qu'elle m'a affli- 
gé, je ne sais fsn y<^rité ot^ il a pris ces renseignements; mais il déclare que 
ppur sîgnçç les p^quijsitoir^g du ministère public, on n'a pu trouver le Procureur 
général et qu'il a fallu se passer de lui. * ^ 

S'il avait été mieux au courant des cheseé, il aurait §u que les réquifiitoires 
du çaînist^re public dçyant la Cham\jre des mises en accusation ne sont paspré- 
àentés par le Procureur général lui-même, mais par un de ses substituts et dés 



— 344 ~ 

lors, signés par celai-ci. Il aurait su que l'acte d'accusation seul est signé par 
le Procureur général ; mais^ comme le dessaisissement provoqué par M. le 
gouverneur de Paris avait arrêté Taffaire avant l'acte d'accusation, on n'a eu à 
chercher personne pour le préparer, encore moins pour le signer. 

Je voudrais ajouter encore un mot à cette lettre déjà trop longue. Le parquet 
dé la Seine a fait tout ce qu'il pouvait faire. Je n'hésite pas aie dire, tout ce 
qu'il devait faire. — À distance, quand les événements sont accomplis, pour ceux 
qui n'ont pas vu Paris durant les longs mois ds siège, il est facile de dire : lo 
gouvernement devait montrer plus d'énergie, le parquet plus de résolution ;-« 
et moi, je réponds que c'aurait été de sa part peut-être une grande témérité. 
Une population de 3 ou 400,000 hommes armés, maîtres de Paris, sans disci- 
pline, ne se conduit pas comme une population paisible, dans des temps calmes. 
cLa guerre civile était au bout de chacun de nos actes » (M. Ghoppin, p. 113 et 
114). Pour la contenir, pas de police, pas d'armée, il n'y avait plus que la force 
morale, et ce sera une des gloires du gouvernement de la défense nationale, <— 
on lui rendra cette justice un jour, — d'avoir contenu pendant cinq mois par 
l'autorité morale seulement une population frémissante et que tous les malheurs 
accablaient à la fois. 

Je vous prie, Monsieur le Président, de vouloir bien ordonner Finsertion de 
cette lettre dans le 3® volume de l'Enquête du 18 mars; et j'ai l'honneur de vous 
offrir l'expression de mes sentiments les plus distingués. 

■ 

«^ Signé : Lb Blond, 
Ancien Procureur général, 
Député de la Marne. 



b D10XBR. ^ Monsieur le Président de la Commission d'enquête sur l'insurrection 

du 48 mars 1871. 

Monsieur le Président, 

... .La police, au lieu d'avouer tout simplement que, son service ayant été désor- 
ganisé, elle s'était trouvée réduite à Tiiiapuissance et qu'elle ne savait guère autre 
chose que ce que tout le monde avait pu savoirja police a eu l'art de parler d'elle 
dans des termes tels qu'il faudrait croire qu'elle seule, dans ces temps doulou- 
reux, a montré un peu de courage, d'énergie et de dévouement; si bien que, son 
langage et ses récits lui ayant valu un éloge tout particulier de votre bouche, 
Monsieur le Président, elle n'a pas hésité à répondre modestement qu'elle le 
recevait d'autant plus volontiers que sa conscience lui disait qu'elle l'avait bien 

mérité. 

A la bonne heure! Je n'y contredis pas. J'ajoute même une vertu de plus à 
cellep qu'elje ^ fait paraître, Du 3 novembre au 11 décembre, elle a économisé, , 



— 3*5 — 

sur les fonds dont elle pouvait disposer, la somme de 30,000 fr/; et, dans une 
lettre au ministre de l'intérieur que Ton peut lire à VOfficiel^ elle demande 
Tautorisation, qui lui est accordée, d'employer en secours les fonds secrets 
de la République, par cemotif, d'une nouveauté et d^une opportunité touchante, 
que « si la meilleure police est, comm^ elle le croit, celle de la charité, il faut 
la faire. » 

Que ce soit là son excuse de n'avoir pas arrêté et livré à la justice les grands 
coupables de la néfaste journée du 31 octobre, j'y consens volontiers. Mais, que, 
lorsqu' après coup et trop tard, hélas! elle a dû reconnaître que c'était là un 
assez triste moyen de lutter contre les audacieuses menées des précurseurs de 
la Commune, elle ose rejeter sur le parquet du tribunal de la Seine la res* 
ponsabilité de son inaction, voilà qui est inadmissible et de tous points intolé- 
rable. 

C'est pourtant, paraîtrait-il, ce qu'elle a su découvrir de mieux. 

« Je dois dire, déclare-t-elle, p. 114 de Tenquéte, que jamais nous n'avons été 
» soutenus parle parquet delà Seine. » 

Et p. 183 : — « Quand la préfecture de police avait livré à la justice les prin- 
" dpaux coupables, on les relâchait et nous sentions très-bien que le parquet en- 
» travait plutôt notre action qu'il ne la secondait, » 

Et p. 198: -—a Je me rappelle avoir vu M. Eudes dans le cabinet d'un juge 
s» d'instruction; deux jours après, il était en liberté sur parole et,' quand on le 
M rappelait, il ne revenait pas. n ^ 

Et p, 126 : — « Voici la liste des personnes que j'ai fait arrêter Ont été 

» arrêtés en novembre à propos du 31 octobre. >» — Puis vient la liste sur la- 
quelle figurent Flourens, Vallès, Millière, Blanqui, Levrault, et au-dessous: 
« Ont seuls pu éviter l'arrestation poue un temps, FIburens, Vallès, Millière, 
» Blanqui ». 

Et p. 138 : — a J'ai arrêté Eudes dans le courant de novembre «. Et, avec 
une tranquillité que ne trouble pas même l'ombre d'un doute, elle articule 
très-expressément qu'Eudes a été Tobjet d'une ordonnance de non-lieu etMégy 
aussi. 

Je comprends, Monsieur le Président, qu'en présence d'assertions aussi for- 
melles et aussi nettement exprimées; la Commission se soit émue et qu'elle 
ait pu prendre du parquet de la Seine une opinion singulièrement défavo- 
rable. 

Qui, en effet, ne trouverait là matière à l'accuser, non pas seulement d'une 
déplorable faiblesse, mais d'une véritable complicité avec les pères de la Com- 
mune ? 

Eh bien I tout cela, la police, tourmentée de je ne sais quelle fièvre, l'a ima- 
giné, gratuitement imaginé ! Et, à chacune de ces assertions je serais en droit 
d'opposer la brève et rude réponse de Pascal à ses adversaires. Mais, encore que 
presque tous mes papiers aient été brûlés dans l'incendie du palais de justice, il 
est resté dans mes mains assez de documents pour qu'il me soit possible de prou- 
ver à la police qu'elle a été dans ces circonstances plus nerveuse que de raison 
et qu'elle s'est abusée delà façon la plus étrange. Il m'en reste un notamment 

auquelj'attacheune grande hnportance,c'est la réquisition qui aprécédé et motivé 
lU. U 



— S4d — 

Tordonnance de renTOi rendu le 17 décembre par le magistrat, si intelligent, d 
laborieux, si dévoué à son devoir et si honoré dô tous, à qui avait été remis le 
soin de Tinstruction, ce réquisitoire que la police me reproche (p. 122), de n'a- 
voir pas signé, que je n'ai pas «igné en ejffet, mais que j'ai lu et relu et approuvé et 
a été ensuite signé pour moi, Procureur de laRépublique, sous ma responsabi- 
lité toute personnelle par son auteur, et cela parce que j'avais trouvé le tra- 
vail bien fait, si bien fait que j'ai voulu en avoir de lui-même une copie et qu'il 
m'a paru convenable de lui en laisser le mérite ; — ce qui du reste est d'un usagd 
à peu près constant et ce qui, dans tous les cas, était pour moi une vieille habi- 
tude et avait été la règle invariable de ma conduite, à une autre époque, comme 
Procureur du Roi. 

Et maintenant, ces pièces sous les yeux, je puis aflSrmer que les principaux 
criminels à atteindre étaient Blanqui, Flourens, Millière et Jules Vallès et que 
la police, trop occupée peut-être de ses œuvres de charité, n'a réussi à mettre la 
main sur aucan de ces quatre personnages et qu'elle ne Ta pu.faire jamais, jamais, 
bien que je n'aie cessé, moi, de la mettre en demeure de me les livrer. 

Un jour, cependant, le 7 décembre, Flourens, qu'elle déclarait retranché 
comme dans une forteresse à Belleville et absolument imprenable âfi milieu de 
ses tirailleurs, fut, à sa grande confusion, pris en un tout autre lieu et fait pri- 
sonnier par le regrettable général Clément Thomas. Amené le lendemain matin 
devant le juge d'instruction, il fut, après un long interrogatoire, envoyé et écrouô, 
non à la Conciergerie, mais à la prison de IJiJazas; ce qui l'exaspéra au dernier 
degré et m'attira de sa part les Jettres les plus insultantes, en même teinps 
qu'il adressait aux journaux de son parti de violentes diatribes contre le gou- 
versement et contre la justice. -*- Comment avait-il pu commoniquer avec eos 
journaux? Je ne l'ai pas su ; mais le directeur de la prison s'en inquiéta, et, ses 
soupçons s'étant portés sur un jeune avocat qui avait été autorisé à l'aller voir 
et qui n'était autre que son frère, je m'en plaignis et je reçus bientôt la visité de 
Madame Flourens la mère, en l'absence du jeune homme qui était avec feacèmpa- 
gniô de garde nationale aux avant-postes. Madame Flourens m'assura que éonfllè, 
le jeune avocat, était en fait de politique, tout l'opposé de son frère aîné et qu'il 
fallait chercher ailleurs les serviteurs de son exaltation ; — que, quaïit à l'alné, 
elle désirait bien vivement qu'on pût le garder où il était, qu'il devenait Ml 
dès qu'il entrait eu contact avec ses affidés de Belleville, mais que, deux joiim 
avant son arrestation, il était encore chez elle, rue d'Açsas, et qu'il y avait passé 
trois semaines, trois semaines complètes, faisant les délices de tous ceux qui fré- 
quentaient sa mai^son. 

Et la police ne s'en était pas doutée! Au contraire, toujours elle Ta'Viit t«, 
mai6 ce qu'on appelle vu, dans son antre de Belleville et toujours son œil vigilant 
^étoit resté la sur lui ! 

Jepuifi également affirmer qu'Eudes, qui a été arrêté lé 9 déeefb!MPe eeofle*- 
ment, a été eompris dana l'ordonnance de renvoi ; qu'il n'a é^ mis en Iit>èr(t9 
par la justice ni sur parole ni autrement ; qu,'il n'y a pas eu à son égard de kiên- 
lieti et qu'il n'y en a pas eu davantage en ce qui concerne Mégy^ dont le nom n'A 
pa« Qiéme été prononcé dani l'instruction relative à l'affaire du 31 octobre; que 
ib-W «e rencontre dans un billet du juge d'instruction au Préfet de pelice, Q'eit 



\ 



~ 34T — 

d'abord tôut-à-fait à mon însu^ et, d'après ce que j'ai a^prîs depuis que je Tat lu 
danô TEnquête, c'est parce que ce nom avait été porté sur une note sanà aucune 
explication*ét que le juge d'instruction avait besoin, pour prendre une résolution, 
de renseignements qui jamais ne sont venus. 

Il est Vrai, néanmoins, qu'il a été accordé, avec mon assentiment, trois mises 
en liberté provisoire et qu'il a été déclaré, conformément à mes réquisitions, 
n'y avoir lieu à suivre à l'égard de trois des inculpés, et voici pourquoi et à quel 
propos. 

C'est, comme on vous l'a dit, par le gouvernement en conseil qu'a été dressée la 
liste des individus à poursuivre. D'abord composée de trente noms, elle s'est ré- 
duite, non à 24, mais à 23, savoir : 

Blanqui, Eudes, Lefrançais. 

Flourens, Cyrille, Ranvier. 

Minière, Tibaldi, Eazoua. 

Jules Vallès, Maurice Joly, Tridon. 

Levrault, Félix Pyat, Vermorel. 

Régère, G-oupil, Vésinier. 

Bauer, Jaclard, Ducoudray. 

Genard, Pillot. 

Les neuf premiers, au nombre desquels étaient les chefs les plus dangereux, 
les véritables meneurs du parti de l'insurrection et de la Commune, avaient 
échappé aux premières recherches de la police, et, cette occasion fiaanquée, 
elle ne s'est plus retrouvée. Les quatorze derniers au contraire furent arrêtés 
le 5 novem^bre ; et, sans perdre une minutç, aussitôt qu'ils furent mis à ma d:s- 
position, je fis mon réquisitoire et le juge d'instruction commença son œuvre. 
Nous demandâmes des renseignements de tous côtés et ne pûmes guère eil trou- 
ver qu'à l'Hôtel -d e- Ville et auprès des membres du gouvernemen t qui furent tous 
entendus comme témoins. Au bout de quelques jours, l'instruction était à peu 
près complètementHnie, et déjà il était possible d'apprécier le degré de culpabilité 
des uns et des autres. 

Dès le 9 novembre, il y eut une mise en liberté provisoire, eelle de Ducou- 
dray qui, le 17 décembre, fut l'objet d'une ordonnance de non-lieu. Il était tout- 
à-coup tombé malade dans sa cellule. Le directeurde la prison vint m'en préve- 
nir. Le médecin de l'administration avait été appelé; il déclarait dans son rapport 
qu'il y avait danger imminent de mort, ej; le juge d'instruction fut dans la néces- 
sité d'ordonner d'urgence de le reconduire à son domicile. 

Maurice Joly était aussi malade et il n'y avait pas contre lui de charges bien 
grav€f8. Le 14 novendbre, il obtint la favçur d'une mise en liberté provisoire. 

Bnân, Félix Pyat, ce m^me joui* 14 novembre, fut également mis en liberté 
/-^provisoire. On l'avait bien vu par deux fois à rHôtel-de- Ville dans la journée et 
daâs la soirée du 31 octobre , mais un instant <^aqu^ fois. Et non-seulement on 
A4 prouvait pas, mais on n'alléguait pas même un fut ou une parole de lui d*où 
il fût possible d'induire sa participation directe ou indirecte à l'œuvre crimi- 
nelle dontBlanqui, Fleurons et Millière avaient eu la coupable initiative, Est-ce 



) 



— 348 — 

à dire, comme le pense M. Choppin, que Félix Pyat ne fût qu'un littérateur? 
Non, certes. Félix Pyat a été pendant le siège un des agitateurs les plus malfai- 
sants des multitudes égarées. Mais il n'avait point été arrêté pour cela ; il avait 
été arrêté comme co-auteurpu complice d'un attentat déterminé, et, comme pro- 
visoirement il était établi qu'il y était resté étranger, il a été mis en liberté pro- 
visoire, sous la réserve, bien entendu, d'une arrestation nouvelle, si l'instruction 
venait à trouver des charges contre lui. 

M. le Préfet de police a raconté, à cette occasion, une anecdote très-piquante, 
dans laquelle il fait intervenir le garde des sceaux, lui demandant de mettre en 
liberté son vieux camarade Félix Pyat. — De l'anecdote, je n'ai rien à dire. 
Mais que le garde des sceaux ait demandé au Préfet de police la liberté d'un in- 
culpé sous la main de la justice, en état de mandat de dépôt, en vérité cela est 
fait pour surprendre et doit paraître assez invraisemblable, car le garde des sceaux 
n'ignorait pas que le Préfet de police n'avait aucunement le pouvoir de lui faire 
cette grâce; — et je déclare que, moi, qui pourtant y pouvais quelque chose au 
moins indirectement, ni en cette circonstance ni en aucune autre, je n'ai reçu de 
lui pareille demande. 

Il s'est produit aussi, à propos de Félix Pyat, un incident qui touche à une 
personne, et qu'il ne m'est pas permis de passer sous silence. Un honorable 
membre de la Commission croit savoir (p. 136 et 151) que je serais allé à la pri- 
son pour interroger cet inculpé^ et que là, nu Mm d'un interrogatoire^ il y 
aurait eu une reconnaibsance amicale très-étrange^ après quoi il aurait été 

élargi. 

Si cela était vrai, ce serait effectivement très-étrange, —plus que très- 
étrange, ce serait un scandale et une prévarication. 

Mais, grâce à Dieu, je n'ai pas à me reprocher cette énormité. 

D'abord, je ne suis pas allé à la prison pour interroger Félix Pyat, parce que 
ce n'était pas mon affaire, mais l'affaire du juge d'instruction. Ensuite, jamais 
en aucun temps, je n'ai eu de rapports d'amitié avec Félix Pyat, et, par cela 
même, il ne se pouvait pas que je reconnusse en lui un ami. 

Seulement, comme vous, M. le Président, je l'avais rencontré à la Consti- 
tuante ; mais nous y siégions sur des bancs si distants les uns des autres, et nous 
y représentions et y soutenions des opinions tellement différentes, que c'est à 
peine si, dans le cours d'un an qu'a duré cette assemblée, il y a eu entre nous 
l'échange de quelques paroles ; — et, depuis lors, jamais je ne l'avais revu, et 
jamais je n'avais entendu parler de lui autrement que par les journaux. 

Et, quand après le 31 octobre, les: inculpés arrêtés furent consignés à la Con- 
ciergerie, il y éclata un tumulte et une agitation qui obligèrent le directeur de 
la prison à m'appeler à son secours. Croyant que je pourrais y rétablir un peu 
de calme, je m'y rendis accompagné d'un de mes substituts; — et, sous la con- 
duite du directeur et de deux ou trois gardiens, nous visitâmes chacun des pri- 
sonniers dans sa cellule. La pl'ipart répondirent à mes paroles par la promesse 
de se mieux conduire ; quelques-uns s'y montrèrent récalcitrants et ne firent 
que se plaindre avec la plus violente amertume. Puis, la cellule où était Félix 
Pyat étant ouverte, il s'approcha brusquement de moi, et, me jetant les bras 
autour du cou, sans que j'aie pu même songer à m'en défendre, il me dit : « Je 



^ 



— 349 — 

vous remercie d'être venu me voir; je suis-innocent du fait qui m*est imputé, 
et je vous demande de me faire rendre justice. > 

Je me suis senti, je Tavoue, tout étourdi de cette effusion tout à fait inat- 
tendue pour moi; j'en ai été stupéfait et blessé, mais que pouvais-je y faire ? Je 
lui ai i^pondu que s'il était innocent, lej'Jge d'instruction ne manquerait pas de 
le constater, qu'il fallait donc qu'il prît patience, et je me retirai. , 

Voilà le fait dans toute sa vérité ! Je Tai raconté tout autour de moi immédia- 
tement, et, pour qui voudra bien y réfléchir, il deviendra à coup sûr évident que 
la seule conséquence qui pût en résulter, c'était bien plutôt de me porter à la 
sévérité qu'à l'indulgence. 

Et puis, est-ce que le juge d'instruction à qui appartenait, en définitive, le 
droit de statuer sur toutes les mesures à prendre à l'égard des inculpés, n'était 
pas là avec sa conscience, avec sa voloçté et avec son pouvoir? Est-ce que, lui 
aussi, il aurait été atteint dans son zèle pour rintéxét de la justice? Qui, le con- 
naissant, oserait le prétendre? 

Le dossier existe : on peut le consulter, étudier les dépositions, les documents 
de toutes sortes qu'il contient, et j'ai la plus entière confiance qu'on y trouvera 
la démonstration que la mise en liberté provisoire de Félix Pyata été un acte de 
justice, et rien qu'un acte de justice, le plus simple et le plus naturel. 

Ainsi, trois mises en liberté» provisoire : l'une, en faveur de Ducoudray, dan- 
gereusement malade, l'autre en faveur de Maurice Joly, aussi dans un état de 
maladie très-caractérisé, et la troisième en faveur de Félix Pyat, contre qui on 
n'avait trouvé aucune charge quelconque. 

Et, le 17 décembre, au moment où Tafifaire allait passer du parquet de pre- 
mière instance au parquet delà Cour, après un examen de la procédure qui a 
exigé un travail de plus de huit jours, trois ordonnances de non^lieu en faveur de 
Ducoudray, de Félix Pyat et de Tridon, requises en mon nom par un de mes 
substituts qtfil me suMrait de nommer pour qu'il soit prouvé à tous que les réso- 
lutions du parquet sont restées en cela pures de toute faiblesse et de toute 
complaisance envers un quelconque des inculpés. 

Et c'est devant de tels résultats que la police accuse le parquet d'avoir rel&ché 
les principaux coupables. 

Quels sont donc ces principaux coupables que nous avons relâchés? A part 
Félix Pyat, sur qui je viens de m'expliquer longuement, trop longuement à 
mon gré, il est bien clair qu'on ne peut en citer aucun. 

Les principaux coupableSy n'étaient-^e donc pas Blanqui, Flourens^ Millière^ 
Jules Vallès*^ Et, s'ils n'ont pas été arrêtés, à qui doûc faut-il s'en prendre, si 
ce. n'est à la police? 

Flourens avait été arrêté par les soins du général Clément Thbmas, le 7 
décembre ; dans le courant du mois de janvier, la police se l'est laissé arracher 
des mains. 

Cela vaut bien, il vaut en convenir, l'évasion de Goupil, dont on peut, à bon 
droit, nous demander raison. Goupil était un médecin spécial» Un jour, une 
jeune fille ou une jeune f^mme se présente tout en larmes dans le cabinet du 
juge d'instruction, lui dit que son père est en proie à une crise des plus doulou- 
reuses, qu'il n'a de confiance que dans le docteur Goupil, qui est son médecin 



L 



— 350 — 

hçibituel) qu'il l'appelle avec des cris désespérés, et elle le prie^ en grâce, de per- 
mettre que le docteur se rende près de lui, ne fût-ce que pour quelques minutes, 
ajoutant que c'est pour son père une question de vie ou de mort. Le juge d'ins- 
truction attendri vient me demander ce que j'en pense. J'entre dans son senti- 
ment, et tout de suite il va de sa personne à la Préfecture de police, demander 
deux agents bien solides et bien sûrs. On les lui donne ; il court avec eux à 1^ 
prison, fait venir Goupil, qui s'engage sur Thonneur et par écrit, à rentrer dans 
deux heures, et qui, parti avec les deux agents, les emmène chez lui, sous pré- 
texte d'y aller prendre un instrument de chirurgie quilui est nécessaire, et leur 
échappe par une porte dérobée. 

Mais il y a aussi Ranvier qui, plus tard, devait jouer sous la Commune un rôle 
si déplorablemeût sinistre. Ranvierétait un négociant, veuf, ayant deux enfant^, 
deux jeunes filles, que son incarcération laissait dans la misère, et exposées à 
tous les dangers. Il sollicita avec instance, et finit par obtenir vingt-quatre 
heures de liberté pour les pouvoir placer en lieu sûr. Au lieu de rentrer à l'ex- 
piration des vingt-quatre heures, il n'est rentré qu'après quarante-huit heures, 
et, dans l'intervalle, il s'était laissé entraîner au club. CTest alors que, suivant 
la police (p. 431), il aurait prononcé ces odieuses paroles : « Ils n'ont pas le cou- 
rage de me fusiller; nous, nous aurons ce courage, nous les fusillerons; » — ce 
qui n'est pas sans diflSculté, car il n'a pas laissé de se reconstituer prisonnier, 
et, par là, il se serait exposé à aggraver beaucoup sa situation. Aussi, ni le juge 
d'instruction, ni moi, n'avons-nous reçu de rapports en ce sens. Au contraire, 
les renseignements que nous avons demandés nous ont appris qu'il n'avait fait 
qu'une courte apparition au club, et qu'il y avait conseillé la paix et Tunion. 

Du reste, vous allez voir, Monsieur le Président, comment la police, qui sa 
montre si exigeante envers le parquet, et si prompte à lui créer des torts plus 
imaginaires que réels, la police, qui semble avoir tant souffert des trois mises en 
liberté provisoire effectuées et légitimement efi*ectuées par nous, en a usé avec 
la loi et les règles les plus respectées de notre droit pénal. 

L'ordonnance de renvoi des inculpés devant la Chambre des mises en accusa- 
tion est du 17 décembre. A partir de ce moment, la parole était à cette Chambre 
seule; tous les inculpés lui appartenaient, et, pour statuer sur le sort dé tous et 
de chacun, il était besoin d'un arrêt et des réquisitions du Procureur général. 

Mais cela ne gêne guère, ou plutôt ne gêne pas du tout la police. En yert^ 
de son autorité privée, et des pouvoirs qu'il lui convient de s'attribuer, elle fait 
ouvrir les portes de la prison : 

Le 21 Décembre. . . à Pillot et à Génard; 

Le 25 Décembre. . . à Eudes; 

Le 5 Janvier .... à Jaclard ; 

Le 8 Janvier .... à Cyrille. 

L'énormité de tels procédés est patente : c'est la négation effrontée du pou- 
voir judiciaire. 

Lorsque, pour la première fois, j'en entendis parler, un mouvement d'orgueil 
dont j'ai dû me repentir, et dont je demande pardon à mon procureur-gënéral, 



s 



— 851 — 

ine Inonta au côrreau, et je me dis que ce n*était pas avec moi qu'on eb agirait 
ainsi. Je me trompais : c'était chose faite. 

Ala fin du mois de novembre, un facteur rural, signalé comme portant chaque 
jour aux avant-postes prussiens tous nos journaux et des quantités plus ou moins 
considérables de tabac, avait été arrêté. Une instruction avait été commencée 
contre lui, et il était à Mazas sous mandat de dépôt. On avait trouvé les libraires 
chez qui il achetait les journaux, et les débitants qui lui fournissaient du tabac 
et dés cigares ; mais il paraissait utile d'entendre quelques témoins des lieux où 
il allait rejoindre les Prussiens, et la difficulté de communiquer avec eux et de 
les faire venir, obligea le juge d'instruction à laisser dormir Taïfaire pendant 
quelques semaineB. C'était prolonger, outre mesure peut-être, la détention pré- 
ventive de cet individu. Mais nous avions eu d'autant moins de scrupules à le 
faire , quMl parlait l'allemand ; que, par suite, il pouvait, même sans le vouloir, 
nous causer plus de mal par ses indiscrétions et pas les renseignements que, sans 
aucun doute, les Prussiens tiraient de leurs rapports avec lui, et surtout que les 
faitp à sa charge; très-graves, étaient déjà en grande partie constatés. Puis, un 
peu plusîard, quand est venu le moment de reprendre et d'achever l'instruction, 
il s'est trouvé qu'il avait été extrait de la prison, sur un ordre de la Préfecture 
de police, et qu'il n y avait pas été réintégré. Dans le premier moment, j'eus la 
bonhomie de croire qu'il n'y avait là qu'un malentendu ou une erreur, et j'en 
écrivis aussitôt au Préfet de police. Mais non : mon homme avait été bel et bien 
mis en liberté, au mépris delaloi,par une usurpation de pouvoir et par ordre 
de la police. 

Je pourrais m'arréter là. Mais, après avoir repoussé les attaques imméritées 
que, sans que j'aie jamais pu comprendre pourquoi, la police s'est plu à diriger 
contre le parquet de la Seine, j'ai encore à dire que, en prétendant qu'elle n'avait 
pas été soutenue par le parquet, eile a interverti très-arbitrairement et très- 
mal à propos les situations et les rôles; que c'est précisément le contraire qui 
est advenu ; que la vérité est que, toujours, en tant que la loi l'a permis, le par- 
quet lui a prêté t^on assistance la plus active, tandis que, dans les circonstances 
graves, particulièrement dans cette triste afi'aire du 31 octobre, elle lui a fait, 
k lui, complètement défaut. 

Au3si bien, il n'est personne qui ne sache que, dansla matinée du 1*' novem- 
bre, le gouvernement avait décidé qu'il n'y aurait pas de poursuites, et que, 
ce n'estque parce qu'il a été informé ce jour- là même, 1" novembre, qu'il aurait 
été tenu des conciliabules dans lesquels les auteurs des méfaits de la veille, repre- 
nant leur projet avorté, se seraient promis de revenir au plus tôt à la charge» 
et, ciette fois, de pousser, coûte que coûte, les choses jusqu'au bout, qu'il a aban- 
donné sa première détermination et pris le parti de saisir la justice. Or, l'ins- 
truction ouverte, nous avions pour premières pièces de notre dossier les notes 
relatives aux résolutions arrêtées dans ces conciliabules et manifestement la 
première chose à faire était d'en visiter les énonciations sans quoi l'accusatio^ 
pouvait manqtier de base. Ehbien I cette vérification, il nouaa été impossible de 
la faire. La police de qui émanaient les notes non. signées a refusé de nous fairi^ 
connaître les agents qui les avaient recueillies. 

Nous avons eu beau lui dire : Us ne seront pas entendus comme témoins ; noui 



y 



— 352 — 

De voulons d'eux que des indications. On a fini par nous répondre qu'on ne sa» 
Tait pas leurs noms et qu'on ne pouvait à cet égard nous fournir aucun rensei- 
gnement. £t dans le cours de l'instruction il en a été ainsi. Outre qu'elle n'a pu 
arrêter ni Blanqui, ni Fiourens. ni Millière, ni Vallès, les promoteurs et les 
têtes de l'attentat, elle n'a su nous apporter ni une preuve, ni un indice, ni un 
éclaircissement ni une lumière sur qui et sur quoi que ce soit. 

Quelle a donc pu être la cause de cette impuissance? Elle se trouve indiquée 
dans la déposition du général Trochu : c'est qu'en vérité il n'y avait plus alors de 
police dans Paris. 

Je suis avec respect, etc. 

Signé: Henry Didier, 

Procureur de la République au tribunal de la Seine, 
du 6 septembre 1870 au 20 novembre 1874. 

Paria, 26 mars 1872. 



Paris, le 11 mars 1872. 

ELQRAND. Vous m'avez fait l'honneur de me consulter sur les passages suivants de la 

déposition de M. Barrai de Montaud de l'enquête parlementaire sur l'Insurrec- 
tion du 18 mars. (Voir tome II, passages soulignés, pages 261, 267, 273, 274.) 

Page 267. — «Le réseau électrique par lequel étaient commandées toutes 
« les mines des égouts^ a été par moi détruit au milieu de mille difficultés... etc. 

Page 272. — o Son plan (de Cluseret), était... de se servir des égouts, de 
« faire sauter les divers quartiers au fur et à mesure de leur occupation par les 
« troupes. » 

Page 273. — «Je pus constater que l'on se préparait à faire sauter l'un après 
c l'autre les divers quartiers, et ce, au moyen de fils télégraphiques reliés à 
«« deux claviers établis l'un au télégraphe central, l'autre à l'Hôtel-de-Ville. » 

« Je gagnai à prix d'or deux individus qui écartèrent tout danger, d'abord du 
« côté de Montrouge, etc.. » 

Je suis en mesure d'affirmer qu'il n'y a rien d'exact dans cette déposition. 

Personne n'a pu pénétrer dans les égouts pour y pratiquer des mines, par la 
raison bien simple que le service du nettoiement n'a pas cessé un seul instant 
pendant le siège et ]fi. Commune, et qu'ainsi nos agents et ouvriers visitaient 
tous les égouts au moins une ou deux fois par semaine. Nous n'avons donc eu à 
réparer, après rentrée des troupes, ni fourneaux de mine, ni autre avarie de ce 
genre. J'ai fait venir aujourd'hui même M. Rousselle, Ingénieur en Chef; 
M. Gallet, inspecteur et M. Louis, contrôleur principal du curage des égouts, 
pour m'assurer s'il y avait désaccoVd entré nous sur ce point. Ces messieurs 
m'ont pleinement confirmé dans ma manière de voir, les insurgés n'ont fait 
aucune entreprise sur les égouts. 



— 353 — ' ' 

Sur quoi sont donc basées toutes ces fables qui ont eu cours dans le public? 
Peut-être sur les faits suivants. 

Il 7 a des fils dans les égouts, posés depuis longtemps par Tadministration 
du service télégraphique. Peut- être a-t-on cru que ces fils, que vous avez vus, 
étaient destinés à faire sauter des mines? Je sais qu'on a pris pour des ton- 
neaux de poudre, les tonneaux de goudron que les égoutiers descendent dans 
les égouts pour entretenir Tenduit qui préserve les conduits d'eau de roxjdatien, 
Un seul fil électrique, destiné à faire sauter des fougasses posées en terre et non 
en égoht, avait été établi pendant le siège xlans une de nos galeries. Il a été 
covLi^é pendant la Comrmme par ui> piqueur du service, M. Sauvage, qui crai- 
gnait que les fougasses de la voie publique n'eussent pas été détruites. 

En résumé, je puis affirmer que, depuis le 18 mars jusqu'à la rentrée des 
troupes à Paris, il n'a été fait aucune entreprise sur les égouts, qu'on n'y a pas 
établi de fourneaux de mines, qu'aucune matière incendiaire ou explosible n'y 
a été introduite, qu'on n'y a établi aucun fil destiné à mettre le feu à des mines 
ou à des matières incendiaires. 

Veuillez agréer, etc. 

Signé : E, Bblqband. 



Paris, le 23 mars 4872. h. lb oiiNiBAL, 

COMTE BTSTBO- 

Monsieur le Président. ko'wski. 

Ayant été questionné par des personnes de mon pays sur le rôle que me fait 
jouer M. le général Trocbu par sa déposition devant la Commission d'enquête 
dont vous êtes, Monsieur le comte, le Président, c'est alors seulement que je vis 
combien cette déposition était bles;^ante pour moi et que mon silence n'était pas 
une réponse suffisante. Avant de la livrer à la publicité, je viens la déposer 
entre vos mains: l'attaque ayant été officielle, la défense doit l'être aussi. 

Voici la déposition de M. le général Trochu, où s'il ne me nomme pas, il me 
désigne très-clairement : 

« Dombrowiski, lui aussi, était un des directeurs des afi^aires militaires de la 
Commune. Il m'avait été dénoncé dès le commencement du siège, comme un 
agent prussien, par des rapports qui signalaient ses allées et venues entre Paris 
et les avant-postes de l'ennemi. Je l'avais fait arrêter. Il fut relâché sur les ins- 
tances d'un général Polonais attaché à l'ambassade ottomane, un très-brave 
homme, très-connu de tous, qui à la vérité répondait moins de son protégé 
qu'il n'était affecté de voir dans une telle situation un membre de la famille 
Polonaise. » 

Voici ma réponse à ce que j'affirme n'être qu'un tissu d'erreurs: 

J'ai eu dans le temps quelques insignifiants rapports avec M. le général 

m. 45 



— .85* — 

fT^oçbu, Qiaiç depuis le 4 septembre i870, jeue Dii^ lepie^fidaçs ^o^ dpmidjie, 
ni dans son cabinet. Il arriva qu'un jour mon compatriote le comte MicKol 
^jeiebki fut arrêté sous la prévention d'avoir des relations avec les Prusçieps. 
XJa autre compatriote à moi, le colonel ^ierzbicki s'adressa au général 
Spbinitï pour obte^iir Télargis^ement du comte Mjciels]û. Le général Scbmitz, 
q.9Î m'avait connu chez le général comte de Mputebello, rép6^dit qu'il ferait 
jUargip le comte Mjcielski sur ma garantie. Je me rendis donc cbez le général 
Scbmitz et sur son bureau je fis la déclaration dj^mandée et le comte ]|([7cielç)f.f 
ê été inia en liberté. 

^.elle est la seule circonstance qui me p, aller au quartier général, où le npxj^ 
de M. Dombrowski n'a pas été prononcé, et pour lequel d'ailleurs jç n'aurais pu 
m'employer aucujpement, car je ne Je connaissais pas. Ma déclaration écrite, 
restée ^ntre les mains du général Schmit?, est d'ailleurs une preuve matérielle 
de ce que j'avance ici, contrairement à la déposition de M. le général Trocbu. 

En vous priaM, Monsieur le Président, de faire l'usage nécessaire df) ^a ff^ér 
sente affirmation, 

J'ai l'honneur, Monsieur le Président, de vous présente;* mejs sentimenis de 
très-haute et respectueuse considération. 

Signé : Le général comte Bystboznowski, 
ex-attaché militdre à l'ambassade ottomane, 
5d, nte des Saints-Pères. 



jhàult, Paris, le 4 avril 1872. 

Meosieur, 

Je yianç sollicite^ de vptjce bienveillance we recti^catio^ ^n rappoitf j^^r 
l'Enqy^te du 18 mars, top^e I*', chapitre IV, paragraphe II, page pO; l'IfojfQ- 
rable ii^pporteur publie en note la liste des journau^i: qui 04t protesté, le jnep- 
drecli.22 iparSi ^ntre le décret du comit^é central app^ant les .électeurs ^ypt^r, 
parmi ces joarnaux ne figure pas le Bien Public. 

Adversaire de la Commune depuis la prepiière jusqu'à la dernière iheuz;e, je 
tfens II ifigurer p^iriai les protestants. Non-seulepiept le Bien JP^blic fk si^a^ et 
publié eette protestation, mais j'ai eu l'honneur, conjointei;nent avec m^s bonp- 
rables confrères MM. (Jruéroulli et Thur,eau-I)angin, 4'étre désigné jpo^ir en fir 
Kdter le» termes. 

¥«iitiUfis fiffuéeTf Moufiieur, etc. 

fligné : H. Vbi^naitlt. 



am-fm^mmpm^m ^ itm . ■■ ' ^ n im r^i 



^ 855 — 

M. Etienne Ârago adresse à ia Commission les réelaoaations «uî- M.iniNimàaÂâ^o 
vantes : 

Je demande la permission de répondre à la déposition qu'ont faite MM. Iboff, 
Ducrot et Vacherot, devant la commission d'Enquête sur des faits qui me con- 
cernent. 

La déposition de M. Ibos renferme le paragraphe suivant : 

a Au moment où je prenais mes dispositions pour opérer mon mouvement 
(là délivrance de trois membres du gouvernement), on était venu me çheri^ber 
de la part d*un membre du gouvernement qui se tenait dans une pièce, de Tautre 
côté de la salle Saint-JeaQ. 

» M. le Président. — M. Dorian? 

y* M. Ibos. — Je trouvai là, en effet, M. Dorian et M. Etienne Araçp ; ils 
se tenaient dans le cabinet de ce dernier. Ces messieurs sont venus à moi toQt 
de suite. J'avais très- cbs^ud, j'étais fatigué ; je n'avais pas mangé de la journée, 
puisque le matin mon déjeuner avait été interrompu. J'étais un peu fa|H?- 
L'un de ces messieurs, M. Dorian, je crois, me fit faire un verre d'eau suçré$ ; 
puis nous causâmes. M. Dorian me dit qu'il arrivait des troupes pçur nous ai(jer; 
il me donna des instructions. J'avais été frappé d'un mot qui avait été dit quand 
j'étais entré. Dans ce cabinet, il y avait pas mal de monde, et une de cep per- 
sonnes, en me voyant arriver, s'était écriée : « Je vous l'avais bien dit qull 
viendrait et qu'il serait des nôtres. >» 

« Ceci me frappa assez désagréablement. Je pris Etienne Ariago pajr l^brafi, 
je le conduisis à la croisée, et, traduisant tout de suite l'impression que j'ayfjkis 
éprouvée en entrant là dedans, je lui dis : « Us n'ont cependant pas trahi. » 
Etienne Arago me répondit: « Non. Je suis très-en nuyé, j'ai fait tout ce j^ue 
j'ai pu pour conjurer cela... Brisson et Floquet sont partis pour faire afficher 
une proclamation ; nous avons pensé que nous pourrions arranger les chose>s ^ 
cette façon. »» Pendant qu'il me parlait, j'ai trouvé chez lui de l'embarras ; n^oi- 
mômeje ne me suis pas sen.ti à l'aise. » * 

Voilà une partie du récit de M. Ibos, récit sans preuves à l'appui, où le b;ep 
et le mal se trouvent mêlés. Voici la vérité sans mélange, qui sera au besoin 
appuyée de plusieurs témoignages. 

C'est moi qui, le premier, vers 11 heures du matin, ai contenu la foule s^r ^ 
seuQ de la porte de l'iîôtel-de- Ville, en lui annonçant que les vingt mai^ 
étaient convoqués et porteraient au gouvernement de la défense la pensée de l^ 
population parisienne sur la situation et les événements du jour, qui comnaftn- 
daient l'énergie. MM. Floquet, Brisson, Clamageran et Hérisson, mes ^uiftjre 
adjoints, parlèrent après moi dans le même sens. 

ïiCà maires s'étant réunis et ayant exprimé à l'unanimité le vœu des élections 
municipales immédiates, je fus député par eux auprès du gouvernement, qu| 
adhéra à ce vœu, et me chargea de proclamer cette adhésion par les fenêtre;! 
de rHôtel-vde-Ville. Je passe certains épisodes personnelSj qui trouveront l^^r 
place ailleurs, et je me borne à dire qu'aux cris, peu nombreux en ce mom^^t : 
( Ifl Çommtf?}e\lq Çpif^tnmel » je répondis» toujours appuyé par M. JÏSItu&a- 



— 356 — 

gôràn : « tton \ Non I pas la Commune. Vom avez les élections municipales. • 

On Tint tn'annoncer alors, qu'à la suite d'une seconde irruption de la foule 
dansTHMei-de-Ville, irruption bien différente de la première, mon cabinet 
Tenait d'être envahi. J'étais en ce moment dans la partie de rHôtelHie-Yille 
voféftré du quai,' où le gouvernement tenait ses "lances deux fois par jour ; je 
couràs à feutre bout, donnant sur la rue de Rivoli, où se trouvait mon cabinet. 
M. ^bbs étàltUPdéjà dans ITiÔtel ? Je l'ignore, mais je n'ai pas eu besoinde lui 
poùt èxpulsei^ de ndon bureau les envahisseurs. Etrange manière, on l'avouera, 
de pafetiier avec eux. 

Avant l'arrivée de M. Ibos auprès de moi, j'avais eu le temps de signer Taffi- 
cheàtt bas de laquelle MM. DoriaÂ, Schœlcher, Floquet et Brisson apposèrent 
aussi leurs noms. Cette affiche, qui annonçait pour le lendemain les élections 
consenties par le gouvernement, était un moyen que nous regardions comme 
propre à apaise^ la population ; à dégager les membres du gouvernement qu'on 
Venait de nous dire prisonniers, et avec lesquels notre aile de rHôtel-de-Ville 
ne pouvait plus communiquer ; à conserver enfin lé pouvoir au gouvernement de 
la dôjfense. Et ces idées étaient tellement dans l'esprit de tous, que le gouverne- 
ment insurrectionnel, qui cherchait à se constituer à l'Hôtel-de- Ville, taxa 
notre affiche d'acte de rébellion contre lui. 

Cest après le départ de MM.; Floquet et Brisson pour l'imprimerie que M. Ibos 
pai*ut J^ la porte de mon cabinet. Il était à peu près neuf heures du soir. 

Mais quelle était donc la personne qui avait pu d'un mot lui faire abandionner 
les dispqsitiœis quHl prenait pour opérer son mouvement et l'avait fait^passer 
du côté droit énvahide THâtel-de- Ville, au côté gauche, redevenu libre de mon 
^àlV pendant une heure encore ? Je ne comprends pas comment il quitta la place, 
où étaient toujours prisonniers plusieurs membres du gouvernement, à la voix 
â*un inconnu sans mission ; car aucun des adjoints du maire n'avait appelé son 
intèrtre'ntiôn, '- — inùtiie surce point. Quantàmoi, je ne connaissais pas M. Ibos, 
et j^îgnorais absolument, je le jure, sa présence à rHôtel*dé-Ville. . 

Quand a. Ibos entra dans mon bureau, nous étions là dedans j • — comme il 
dît aVëc élégance, — ^ non pas, comme il dit encore, 2)as mal de monde, mais 
seulement quatre ou cinq personnes : MM. Dorian, Amablè, Lemaître, Thauvin 
et ifetzel. M. Ibos, — il se peint ainsi lui-même, — était très-faible, puisque 
son déjeuner' avait été interrompu le matin. M." Thauvin Taida à s'asseoir et 
lui nt' donner un verre d'eau. Après avoir repris ses sens, il nous raconta com- 
ment il avait fait échapper trois membres du gouvernement. Il resta avec noua 
une àémi-he'ufe tout au plus. 



à^feW'Kft ^ùr'âevôlVi'e'^^^ -Doria«^ét 

W6ïfitMë^b,ti\tûtté^àné^ I>%rOle aurait ^té 

réj^étéç par les trois ou quatre honorables personnes qui se trouvaient arec 
nous et dont le témoignage m'est acquis. 
T)^'* â^ M^ pbînt, xKîikis je lie me rappelle aucunement que M. Ibos m'ait prit 



par 1« bras et m'ait dit : « Ils n'ont cep^ndtuaipafi trahi ! » (]«s membres ...dQ 
gouTernement sans doute.) Je pourrais cependant accepter cette exclamation, 
puit^que M. Ibos ajoute que j'j répondis en ces termes : « J'ai^ait ce quej'aïpii 
pour conjurer cela. » . " 

A ce ^^an point que me donne M. Ibos» succède une mauvaise note. IX prétend 
qu'on. a dit à M^ Juleij Ferry et à lui que j'avais fait rendre les fujsils aux ^taîtr: 
Ions àuxqjuelson les aurait pris. Je suis stir que ^^^e^vy a dédaîgTQ^âi <fet^ ^Wgiir 
tion mensongère, complaisamment acçeptj&e par M, Ibps/ ^t Àlaj)uel^^ j^ donniâ 
le démenti le plus complet devant la commission d'enquête sur les. f$iltQ,,d%4 
septembre^: ■•■. ■: .--■..: -.-•.,.-.-• -IV-V 

M. Ibos.s!étanne d'avQir été arrêté un instant au sortir du eabii^et^u maire^ 
Héks Ile maire lui-même fut arrêté pl^s t^rd en, sortant de son cabinet pour 
chercher h rendre la liberté à M. Dorian.et, à la fin de la Duit, U s'y trouva 
prisonnier pendant des heures^en compagnie de MM» Dprian, l^agiiin, A^[!J^u4 
(de rAriége,) Het^el et plusieurs autres personnes. Ce qui prouve sura^ond^pi^ 
ment son accord aveo les envahisseurs. 

Enfin M. Ibos, dans un rapport verbal et officieux» a exprimé ses imijsàmv 
le rôle que nous avions joué, M. Dorian et moi, dans la journée et la nuit du ^1 
octobre. Mais il faut que ses rapports aient eu bien peu d'autorité et de créance^ 
car M. Trochu (comme M. Fayre et les autres membres du gouvernèment)^me 
serra la miiin quand je déclarai au conseil que je resterais è- la mairie de JParid 
pour prouver à la population parisienne » que pendant Tenvahissement de THAtel- 

de- Ville, j'avais été, de pensée et d'action, avec le gouvernement. . 

Dans la situation qui est faite par les commissions d'enquête aux républicains» 
il faut que chacun dise nettement ce qu'il fit, ce qu'il pensa durant les longs 
jours du siège ; pour ma part, je n'y manquerai pas. Quant à cette déplor^îl)le 
journée du 31 octobre, que j'avais prévue, — car j'avais demandé, la veille au 
soir, que l'on envoyât le lendemain matin des bataillons de gardes nationaux die 
service autour de l'Hôtel-de-Ville, — précaution qui ne fut pas, à mon grand 
regret, jugée nécessaire, — son souvenir ne me cause aucun trouble personaeL 
Le lendemain de cette journée, j'ai pensé, contrairement à Topinion conscien- 
cieuse de quelques-uns de mes amis et d'accord avec, plusieurs autres, ^u<^ 
mon devoir était de ne pas donner ma démission, qui aurait pu être mal inter- 
prêtée; mais j'ai cru pouvoir prier qu'on l'accept&t après la ratiflcatiqn du gour 
vernement de la défense et la nomination des maires par le double voté auquel 
j'avais donné tous mes soins. 

JepasseaM.Ducrot.il n'a prononcé, paraît-il, qu'une phrase dont jiO 4PÎT^ 
prendre mA part. Le général dit qu'4 rHôtel-de^Ville se tejnait un cox)lCiU.M^l>ul<^ 
contre le gouvernement. M. Jiiles Ferry doit sourire comme moi, à\l'idée ^^ 
cette caverne imaginaire, où conspiraient M. Roehefbrt^^pliratçur alb^, à^ 
général Trochu, et M. Banc, qui revenait saus doute toutes, les nuit^ dan^., jLo 
baHon qui l'avait emporté loin de la mairie du 9^ arrondissement, si M^n, fidn^i* 
nistrée, -r-r .to^t le monde est obligé d'en convenir, — p8^r ^n inteiygent^ 
fermeté* . . 

Un mot en passant à M. de La Rochethulon. Ce député, membre, de la cç^r 
lydsaioA d'e^i^u^te» jette cette opinjpn personnelle au.cQur^ d'\Ï9y^s^d 



- Été ^ 

« Jlest vrai que M. Dorian, ce jour-là, a pris des arrangements avec Tériieute J 
if. Etienne Arago a fait de^nême. » Je mets au défi M. de La Rochethuïoù iè 
prouver ce qu'il affirme. Est-il vrai que mon accusateur ne cherchera point i 
être éclairé ? Je n'ai été en rapport avec aucun membre de rémeute, si ce n'est 
pour en expulser d'abord quelques-uns de mon cabinet et être ensuite deux fois 
pirivépareux de ma liberté. Voilà ce que M. de Là Rochethulon appelle àvoii^ 
pris des arrangements. 

J'arrive à M. Vacherot. Il a chargé un de ses collègues de Versailles de niii 
faire savoir qu'en ce qui me concerne, une phrase mise dans sa bouché par la 
commission n'est pas conforme à sa dictée. On lui fait dire, à propos des mait'es 
de Paris nommés le 4 et le 5 septembre : « M. Etienne Arago n'a pas fait de 
bons choix. » Eh bien I M. Vacherot affirme avoir dit : « M. Etienne Arago 
n*a pas fait que de bons choix. » 

Cette version atténue singulièrement le reproche qui m'est adressé, car je 
n'ai pas de prétentions à l'infaillibilité; et, il faut d'ailleurs qu'on le sache, les 
vingt maires ne furent pas choisis par moi seul, plusieurs ont été désignés païf 
certains membres du gouvernement de la défense ; mais, il est bon de le faire 
remarquer, le plus grand nombre d'entre eux, après avoir accepté de nos mains 
un bien lourd fardeau, a été récompensé de son dévouement par l'élection 
générale. 

Donc, tout gît entre M. Vacherot et moi dans le mot que, supprimé par les 
rédacteurs de Tenquéte. M. le professeur Vacherot n'a plus qu'à leur dire com-. 
ment on traite les écoliers quand ils font une application malheureuse de la règle 
du qtœ retranché. 

En finissant, il mènera permis de faire remarquer à MM. les membres de isL 
commission d'enquête que lorsque j*ai déposé mon écharpe de maire, pas une 
goutte de sang n'avait coulé dans Paris. 
Agréez, etc. 

Signé : Etisnnb Abaoo. 



Monsieur le Président, 

NBÀBAao ••*••• Vous avez lu, sans doute, le dernier livre de M. Jules Favre. L'anoién 
ministre des^affaires étrangères, dans le tableau qu'il trace de la journée du 
31 ootobre, me montre parlant et agissant contre l'émeute. 

Avant cette publication, vous m'aviez entendu etyavais mis sous vos yeuw des 
pièces authentiques attestant que, dans la nuit du 30 octobre, j'avais demandé, 
peur lé lendemaii) matin, quelques bataillons de la garde nationale autour dfu 
siège du Gouvernement. 

Ma déposition porte aussi que, le 31, jusqu'à 9 heures du soir, le télégra^' 
pbe de l'Hôtel-de- Ville avait parlé inutilement pour demander, au nom des 
commandants des bataillons de l'Indre et du Finistère, casernes dernère V] 



— 859 — 

des ordres au général de Beaufort, commandant la 2® subdivision de la garde 
mobile, au Palais-Royal. Ces dépêches, je n'en avais pas l'original dans les 
mains quand j'ai été entendu par la Commission d'enquête; mais je les ai 
retrouvées aujourd'hui. Elles seules prouveraient que tout l'Hôtel-de-Ville a 
fait son possible pour s'opposer d'abord aux envahisseurs, et pour les refouler 
ensuite, bien avant l'arrivée très efficace de M. le Préfet de police. 

Nul membre de la Commission d'*enquête (j'en suis persuadé), nç maintien- 
dra désormais cette phrase : « Il est vrai que M. Dorian, ce jour-là, a pris des 
arrangements avec Témeute. M. Etienne Ârago a fait de même. » — L'abbé 
Vértot seul aurait pu la conserver. 

Agréez, Monsieur le Comte, mes salutations empressées, 

Signe : Etienne àbâcK), 

Bue de la Chaise, 14. 
Paris, le 16 mars 1872. 



TÉLÉGËAM&ÏË. 



1 -ï ^ - 

CABINET DBS DÉPâCHKS. 



(37925) 

Pour Palais-Royal, de caserne Napoléon. Mots 40. ï)épôt le 31 octobre à 
g hé 5 m. du soir. 

Commandants desiataillons de l'Indre et du Finistère. Caserne. ïîàpôl^ôli & 
général de Beaufort, commandant la 2« subdivision de la garde mobile, PaïâJiÉ- 
Royal. 

Demande d'ordres en présence de ce qui se passe à rÈôtel-dé-VilIé. 



TÉLÉGRAMME 

CABINET DES D]£pECHBS. 

(réexpédition 37941.) 

Pour Paris, caserne Napoléon. Mots 22, dépôt le 31 octof>re à 8 h. 10 m. du 

soir. 
Commandants des bâiailloiis dé l'Indré et du Finiâtère à général dé B^Mt, 

au Palais-Boyal. 

Nous demandons instamment une réponse imnàédiàte (1). 

(i) LS M^&tk dii tdl^âptié iii ikidn f^s à dtté enratô, à c» ({ut J*iâ »a If Usfdemtm. 



— 360 — 



\ ' 



3<MEÀBAG0* 



Monsieur la Rédacteur, 



€ Je vais vous rapporter un incident assez curieux, a dit M. Ducrot. 

» Pendant que les mobiles fouillaient les caves, un capitaine du bataillon, 
M. Laurent, je crois,. mais je ne suis pas sûr du nom, avait aperçu un individu 
qui se cachait derrière une pile de bois. Il allait sauter sur lui, croyant se trou- 
verenface d'un insurgé, quand l'individu lui cria : «Ne tirez pas! ne me fusillez 
pas ; respectez-moi ; je suis le maire de Paris, je suis Etienne Amgo. » 

» Le capitaine des mobiles lui répondit : a Si vous êtes le maire de Paris, vdtfe 
place n'est pas ici, montez en haut dans la salle.» 

Voilà le récit qu'a fait M. Ducrot, d'après le rapport' d'un officier, dont il 
peut garantir le nom. Voici maintenant à peu près telle qu'elle est dans les 
mains de ia Commission, la partie de ma déposition se rapportant à cet incident: 

... L'état-major de la place nous laissait dans le plus complot isolement. 
Les commandants dos mobiles casernes derrière l'Hôtel-de-Ville r. raient fait 
télégraphier, jàso[a'à 8 heures 10 minutes du soir, pour demander d,'3 ordres au 
général de Beau fort, et deux dépêches (je lésai en orginal) adressé }3 au Palais 
Bojal, c'est-à-dire à trois cents pas de la demeure du général Troehu, étaient 
restés sans répo^tse. Je ma disais qu'on aurait pu faire entrer les mobiles de la 
caserne Napoléon par un souterrain à moi connu. J'avais interrogé dans cet es- 
poir M. Boyer, l'honnête et brave directeur du matériel, et un porte-clefs, qui 
peuvent en témoigner. Ils me répondirent que tout était gardé par les envahis- 
seurs. Plus tard cependant je voulus faire une tentative. Je me glih^sai hors de 
mon cabinet et pris l'escalier qui en était voisin. Mais à,peine arrivé sur le pa- 
lier de l'étage au-dessous, je fus arrêté pas des gardes nationaux armés qui, 
après un colloque, inutile àreproduir ici, me poussèrent contre (et non derrière) 
une pile de bcis à brûler et me tenant sous les baïonnettes de leurs fusils, oui 
voulaient garder en otage. 

Cette pile de bois était dans une encoignure et placée de telle sorte, je me 
le rappelle, qu'on n'eût pas pu se glisser derrière : elle était à un étage au-dessus 
de Ventrée du souterrain, et les mobiles se trouvaient dans Vimpossibilité de 
la voir. Ils ne s'étaient fait entendre à moi, et aux hommes dont j'étais prison- 
niers que par le cliquetis de leurs armes. En entendant ce bruit, les quatre gar- 
des nationaux prirent peur et s'élancèrent vers les étages supérieurs. Libre, je 
descendis et une voix me cria: « Qui vive.» Je répondis : «Le maire: de Paris.» 
Les^n^bilesjét^iejxt.encoi'e.au r^z-de-ch£^ussée. Jedis en deux mots à leur chef la 
^tuation 4e. laquelle leur arriWe m'avait tiré ; et je me dirigeaJl- *ôn'iww en 
fuxtUper$ jUi ^qll^^msÀ^Yeva la, conv M. BcFmôni Â^am 

trôs-aflfairé, cela se conçoit, et donnant aés ô^dt'es. '' ■' ^^ '■ ^ ' < 

M(:fV9 ,cop;)jmJfiÇj^ le .déport tumultueux et forcé des envaïfeféêui*s:'5^é me pla- 
çai à l'^entrée d'un çouioir ïàîsiEuît face' à un escalier ^f'^'ilss^éii àîlaiéint en 
désordre ; je me trouvais là avec les iidbil'es ; ils formâientki hai^. - ^ "^ - 

Je donne donc un démenti à la personne qui prétend m'avoir aperçu^è ca- 
chant derrière une pile de bois et m'avôir dit: c Vbtrfrplace n'estpâs ici, mon- 
tez en haut dans la salle. » Je donne un second dôinenti à quiconque a dédaré 



— 361 — 

(comme le dit encore M. Ducrot sur la parole d'autrui) que j'ai fait rendre aux 
émeutiers des armes qui leur avaient été prises. 

Voil^ la vérité, je l'affitoe sur Thonneur. Je Tai dite, la semaine qui suivit 
Tenvahissement, à M. le juge d'instruction et je Tai répétée devant la commis- 
sion d*epquête. Je n'ai jamais eu le moindre rapport avec M. Dacrot; si ma vie 
lui eût été^ connue, il ne se serait pas fait lécho d'une invention que tout mon 
passé dément. Peu d'heures avant Tacte de faiblei^se qu'il me prête, n'avais-je 
pas couru à mon cabinet pour en chasser ceux qui l'avaient envahi? J'ai été 
pendant près de trois mois l'homme du gouvernement de la défense, et tout en 
ayant déliré lui voir plus de résolution, plus de vigueur, je lui restai fidèle. 
Quand je prends un engagement, je le tiens. 

» Agréez, Monsieur, mes meilleurs sentiments. 

« Signé : Etibnnb ARAGO. » 



Cette réclamation d 3 M. Etienne Arago a déjà paru dans les jour- 
naux et a provoqué une polémique. 

En consentant à imprimer ses lettres dans le 3* vol. deTEnquéte, 
la Commission a dû donner la même publicité aux réponses de M» le 
colonel Ibos et de M. le général Ducrot. 



Quant à ce que j'ai pu dire au sujet de M. Etienne Araga que je n'avais pas 
rhonneur de connaître avant le 31 octobre 1870, je ne puis que déclarer que je 
l'ai fait uniquement pour rendre hommage à la vérité^ et il n'est pas un mot de 
ma déposition que je ne sois prêt à répéter devant M. Arago, en Tappujant de 
preuves irrécusables, si besoin était» » 



H. LE COLONBL 
IBOS. 



Monsieur le Président, 

: Le journal le Bien Public^ numéro du 30 mars, a pnbîîé iitie lettre de 
;Mi Etienne Aragp^. dans laquelle cet ancien mâîre'^de Paris quâifieder èaloîn- 
nieuse et d'absurde ma dépQsùiQn devant la Comniissîon^d 

Il est des insuites qjie je ne relaye pa,é parce qu'eUe$ néi^edycniîii'àttèihdre, 
au contraire, elle&^m'ho.norentauxyjeux des hoiinétes gens et à mes propres 
-yeuxi --■ 

Mais je ne dois rien négliger de ce qui peut contribuer à éclairer le public 
iur les actes et la coiiduite des hommes qui ont exercé et qui exercent encore 
Ul. 46 



M. LB OÉNiBAL 
DUOBOT. 



éiè si fiiriôste influence sur les destinées de nôttè malheureux pays ! — A ôè 
titre, et comme réponse à la lettre de M. Etienne Arago qui à été publiée dans 
ttri journal, je vous prie de vouloir bien reproduire la lettre que je viens de 
î'écévoir de M. Mauduit, ancien capitaine des mobiles du Finistère, et eelui-lâ 
même qui entra le premier dans l'Hôtel-de- Ville pendant la nuit du 31 octobre. 
Voici la copie de cette lettre dont l'original reste entre mes mains : 

Quimperïé, le 3 aoûi 1872. 
Mon général, 

M. le marquis de Plœuc, faisant appel à mes souvenirs de la nuit du 31 octo- 
bre, me prie de vous les communiquer et de répondre aux deux questions sui- 
vantes : 

1° M. Laurent a-t-il arrêté M. Etienne Arago? 

2* Vos hommes ont-ils désarmé un assez grand nombre d'éclaireurs de Flou- 
pens ?Ne vous a-t-on pas arrêté dans ce désarmement et n'avez-vous pas rendu 
les armes aux insurgés prisonniers? 

En réponse à la première question, j'ai l'honneur, mon général, de vous 
tdûthïev que le lieutenant Laurent, du 3« bataillon du Finistère, chargé par le 
commandant de Legge de garder l'escalier des cuisines, qui donne issue au 
souterrain, vit descendre un individu qui cherchait à sa vue à se dissimuler 
derrière un tas de bois. Le lieutenant Laurent lui mît la main sur l'épaule et dit 

à ses hommes : « empoignez-moi ce b et mettez-le avec les autres prison* 

niers. » I/individu répondit: « mais vous ne me connaissez donc pas, je suis 
M. Etienne Arago, le maire de Paris. » — « Vous le maire de Paris! un maire de 
Paris ne se sauve pas par un escalier de service, c'est bon, restez-là, nous verrons 
ééla tout à l'heure, j» 

Le lieutenant conserva ainsi M. Arago, jusqu'à ce que des personnes atta- 
chées au service de l'Hôtel-de-Ville lui eussent affirmé que c'était bien 
M. Arago. 

Le fait m'a été raconté la nuit même par M. Laurent et par plusieurs autres 
officiers de mobiles. 

En plusieurs circonstances j'ai remarqué que M. Arago, rencontrant M. Lau- 
rent que son service appelait tous les deux jours à l'Hôtel- de- Ville, lui disait 
toujours bonjour, mais avec un sourire contraint et forcé. 

Quant au second fait, j'affirme que M. Ferry, après le départdes membres du 
Gouvernement, c'ëst-à-dire à 2 heures environ, fît cesser le désarmement et fît 
mêiiré en liberté tôu:^ nos prisonniers, environ 200. 

Ayant appris le tnatin que nous retenions à la caserne Napoléon, 12 officiers 
pris dans la nuit et que nous avions mis à part, comme étant les plus exaltés et 
lés plus dangereux et en même temps les plus compromis, il nous intima Tordre 
de les relâcher. Le capitaine Martineau, le lieutenant Btuiiffet et moi, pous 
allâmes les mettre en liberté. 

Quant à là question des armes, je ne crois pas qu'elles aient été remisée aux 
insurgea, du moins je n'en ai pas eu connaissance. Une partie des armes a été 



- m - 

remise à des gardes nationaux qui n'avaient pas été comproihis dans la nuit 
du 31 octobre, et 15 jours après/ dans cette circonstance comme danscelle du 
22 janvier, M. Fert*y nous a paru toujours favoriser les communard*. 
Veuillez agréer, mon Général, etc. 

Signé : HenH de mauduit, 
Capitaine au 3® bataillon des mobiles du Finistère. 



Pour le moment je me borne à cette citation; je n'ai pas cru devoir invoquer 
les souvenirs de M. le commandant de Legge, parce que comme moi, il a été 
interrogé par la Commission d'enquête et sa déposition, qui paraîtra dans quel- 
ques jours, viendra infirmer ou confirmer la mienne. 

Veuillez agréer^ Monsieur le ^ Président, l'assurance de ma considération ht 
plus distinguée, 

Signé : Général Ch. DtJCBOT. 



La Commission s'abstient de publier les dépositions de plusieurs 
autres officiers de mobile. Ces documents trouveront place dans la 
portion de l'Enquête de la Commission du 4 septembre relative aux 
événements du 31 octobre. 

M. de la Rochethalon,pourjuslifier l'opinion qu'jl a exprimée rela- 
tivement aux arrangenîents contractés par MM. Dorian et Arago 
dans la soirée du 31 octobre, se borne à produire la pièce suivante 
écrite dans la soirée même du 31 octobre, par Delcscluze et trouvée 
à son domicile. 

Elle est ainsi conçue : 

« Les citoyens soussignés...... sur la déclaration faite par le GÎt<yyeii Dorian 

> que les formalités électorales étaient remplies, que Télection aurait lieu de- 
» niain mardi sous sa présidence, ^— pour la Commune, et lô jéiir èuivant pont 

» la réélection du Gouvernement provisoire, déclarent que, réserve faiW 

» des droits du peuple, Us attendront le résultat dés élections qui doivent avoir 
9 lieu demâ^i. i 

Celle pièce ést|iour M-^iè la ftôchelhulôn là pfettve de iàtfOT-^ 
saction qui est intervenue. 



■"pw^^^^p 



— 364 — 



iOHBSOT. 



Monsieur le Président. 



En parcourant le 2® volume de notre Enquête, j*y trouve, page 186, les paroles 
suivantes qui me sont attribuées. 

M. Vacherot:((i\ y ades hommes qui figurent au début dans T/nf^naftonate, 
et qui ont joué un rôle dans les événements du 18 mars, je vous citerai Malon ; 
je pourrais vous citer Greppo et d'autres encore, » 

N'ayant pas eu sous les yeux le texte des comptes-rendus de nos séances avant 
la publicaiion, je n'ai pu rectifier ces paroles que je reconnais très- volontiers 
n'être ni exactes quant aux faits, ni convenables quant à la forme. Je n'avais 
aucune raison de croire que mon honorable collègue, M. Greppo, eût fait partie 
de l'Internationale, et encore moins qu'il eût pris une part quelconque à 1 insur- 
rection du 18 mars. Et si j'avais cru devoir l'at'firmer, je l'aurais fait av^ les 
égards que mérite un collègue de l'Assemblée, et particulièrement un collègue 
dont la modération et la politesse sont connues de tous ceux qui l'approchent; 

Ai-je besoin d'ajouter. Monsieur le Président, que si je n'accepte pas la res- 
ponsabilité des paroles publiées, avant d'avoir rté revues par moi, c'est surtout 
quand il s'agit d'interruption^ échappées à un membre de la Comnlissiôn, 
dans le cours des séances, à propos des dépositio;is des témoins? 

Signé : vaoherot. 



KAQUBT« 



Versailles, 28 mars 1872. 



A Monsieur le Président de la Commission d'Enquête sur l'insurrection du 
18 mars. 



Permettez-moi de vous signaler quelques inexactitudes que renferme à mon 
endroit l'Enquête parlementaire sur l'insurrection du 18 mars. 

On lit à la page 596 du tome I«% dans un rapport de M. le préfet de Vaucluse 
en date du 8 août 18*71 : 

a A la première nouvelle de l'insurrection, M. Alfred Naquet, aujourd'hui 
député de Vaucluse, a publiquement demandé au balcon du cercle d'Avignon, 
que le drapeau rouge fût arboré à l'Hôtel-de-Ville. La résistance de mon pré- 
décesseur, M. Poujade, n'a pas permis, la réalisation de ce projet. »» 

Cette assertion est inexacte de tous points. Voici en effet les détails qu'on life 
dans le journal d'Avignon ta démocratie du MidU à la date du 26 mars, détails 
qui n'ont jamais été contredits par personne, alors que cependant certains au- 
tres passages du même journal ont donné lieu à des rectifications. 

« Hier soir, vers 9 heures, le citoyen Naquet causait tranquillement 
avec quelques amis au cercle de l'Avenir, lorsqu'une grande foule réunie sur la 
place de l'horloge, l'appela sur le balcon. ♦» 

« II s'y rendit et il y répéta ce qu'il n'a cessé de dire depuis le 18 mars. Il 



\ 



— 365 — 

affirma qu'il était pour Paris contre Versailles, mais il se prononça aussi èontre 
toute tentative de désordre dans Avignon. Interpellé parles cris: « le drapeau 
rouge ! le drapeau rouge ! le drapeau rouge! il répondit : 

« Je ne serai pas suspect si je commence par vous affirmer que je suis pour 
M le drapeau rouge. C'est le drapeau vraiment national. C'est, les légitimistes 
» ne devraient pas Toublier^ l'antique oriflamme de Saint-Louis; c'est le drapeau 
» de rafiranchissemeivt des communes. 

«.Le drapeau tricolore est sorti d'une transaction. Le bleu 7 représente 
» Paris; le blanc, la maison de Bourbon ; le rouge^ la nation entière. Nous 
» n'avons plus à représenter une dynastie décbue^ et notre drapeau ne doit pas 
» porter les couleurs de telle ou telle ville; il doit être, comme le pays, un et 
s» indivisible; il doit n'avoir qu'une couleur, la couleur de la nation, le rouge. 

« Le drapeau rouge^ continua-t'il, n^a jamais été le symbole de Vanarchie ; 
» il n'a eu d'existence légale, dans les temps modernes, que sous la constitution 
» de 1791; et alors loin d'être le sjmbole de l'anarchie, il était l'inverse; il 
w était le drapeau martial, le drapeau de la répression de l'émeute. » 

« Je suis donc pour le drapeau rouge^ et cependant je vous supplie de ne pas 
» V arborer. Nous l'arborerons le jour où il sera reconnu comme le drapeau du 
n pays; mais aujourd'hui il est mal compris; on lui attribue une signification 
» qu'il n'a pas; ici, en particulier, il diviserait les républicains eux-mêmes et 
» nous exposerait'à une collision sanglante. Gardo7iS'7ious donc de Varl)orer, 
» et restons sur la défensive, c'est-à-dire dans la position que nous avons prise 
» depuis le 18 mars; restons résolus à ne pas troubler l'ordre et à ne pas per- 
• mettre qu'il soit troublé parles ennemis de la république. >» 

« Vive la République j vive Paris i » 

« Ces cri& furent répétés par le peuple qui se sépara dans le. plus grand 
ordre. » 

Quant à M. Poujade, il demeura complètement étranger à cet événement qui 
était déjà passé lorsqu'il en eut connaissance. 

Permettez-moi d'ajouter que l'Enquête renferme, au sujet du département de 
Yaucluse, non seulement les erreurs que je viens de relever, mais encore des 
contradictions. 

J'ai cité cette phrase du rapport de M. le préfet Albert Gigot qui se trouve à 
la page 596 du premier volume : 

« La résistance de mon prédécesseur n'a pas permiis la réalisation de ce projet 
(le projet d'arborer le drapeau rouge.) » 

•Toiçi i^9tij>tenaB^ >i73 du même yol^pe dans le rapport 

de,Jd^rde;MearU^;...^,,,.^,^^ ...,. • , ., .. •>:; ..••■, -.-vr',-' ôr-, ^••r.r-^ •.-f-- 

« A Avigrion,.^MQni9Lrgi^ et d de Tiarrondissenient 

de Montar^îs et de JPontainebieau, le drapeau rouge a été arboré,... n 

Et, chose remarquable I cette assertion, on prétend l'appuyer sur la déclara- 
tion du préfet de Vaucluse que nous venons de rappeler et qui la dément. 
Je vous prie, M. le Président, de vouloir comprendre ma lettre au nombre des 



— 866 — 

pièces rectificatives qui figureront Mans le 3<» volume de l'Enquête, et d'agréer 
l'expression de ma considération distinguée. 

Signé : A. nàQUet. 
Député de Vaucluse. 



Deux journaux, Y Indicateur d'Hazebrouck, et la Revue Bour- 
guignonne de Beaune, ont été, par suite d'une erreur regrettable, 
compris dans la liste des journaux de province favorables à la Com- 
mune, et ils figurent, le premier : à la page 357 du rapport de M. le 
yjpomlp de Cuipont, tome 1 de rEnquéte, çur la presse révolution- 
naire de province ; le second; à la page 359. 

Or, il résulte des renseignements pris immédiatement après les 
réclamations des deux journaux que V Indicateur d'Edzebvouckj et 
Ja Revuç Bourguignonne de Beaune, appartiennent et ont tpujQurs 
appartenu à la presse conservgitrice, et n'ont jamais cessé de (léfehr 
dre la cause de l'ordre avec fermeté, notamment pendant Tinsur- 
rection du 18 mars et le siège de Paris. 

La Commission s'empresse de rendre justice à l'Indicateur et à 
la Revue Bourguignonne. Elle veut faire droit aussi à la depaan^p 
de M. Batault, propriétaire et directeur de la Bévue Bourgui- 
gnonne, en reproduisant la lettre suivante, adressée à M. de Cumont» 
le 27 mars 1872. 



ULTàtTLT. Beaune (Oôte-d-Or) , le 27 mars 181% 

Monsieur, 

Je lis dans votre rapport sur les causes de l'insurrection du 18 mars que ma 
feuille y est désignée comme un journal ayant pactisé avec la Commune. 

Depuis vingt ans, la Revue Bourguignonne que je dirige s'est dévouée ftu:|^ 
principes conservateurs. J'y ai combattu avec toute mon énergie les saturnales 
de la Commune et j'ai ûétri, comme des complices; ceux qui ont osé les encour 
rager ou les amnistier. 

Il m^est donc parfaitement désagréable de me trouver en pareille compa-? 
gnie. 



Je viens vous le dire et vous prier de rectifier Terreur dont je suis victime. 

A chacun selon ses œuvres. 

Avec mes remerciements anticipés, veuillez agréer, monsieur, etc. 

Signé : Batault, 

Rédacteur en chef, propriétaire i0 Id 
Revue Bourguignonne. 



Paris, 13 avril 1872. m. dubail, 

Monsieur le Président. 

Je lis dans la déposition de Thonorable M. Schœlcher dans TEnquôte sur le 
18 mars ce qui suit : (page 224.) 

« M. Dubail assistait à la réunion des maires et députés du 25 mars, où fut 
signé le compromis qui fixait au lendemain les élections du Conseil municipal 
de Paris... 11 n'a pas protesté contre le fait... » 

De leur côté, plusieurs de mes collègues déclarent dans l'Enquête qu'ils 
croient qte j'étais à cette séance finale ; l'un d'eux môme, M. Héligon, me peint 
en termes plus pittoresques qu'exacts prenant mon chapeau et m'en allant, «u 
moment où mes collègues signaient. 

Permettez-moi de rectifier l'ensemble de ces assertions. 

La vérité est que je n'assistais point à cette dernière réunion, je l'ai connue 
seulement par ses résultats ; que je n'ai vu ni entendu alors les délégués du 
Comité Central, et n'ai eu par conséquent ni à discuter ni à protester au siget 
du compromis. 

Je l'avais d'ailleurs repoussé énergiquement dans la précédente séance de 
nuif , et je croyais bien que c'en était fini des pourparlers ; témoin la proclama- 
tion de rupture que je rédigeai et fis imprimer entre les deux séances. 

Ai-je été appelé à la dernière délibération? je l'ignore. En tout cas, j'étais 
assez près, me tenant à raison de mes attributions spéciales dans le cabinet du 
maire, pour qu'il fût aisé de me faire venir si on y atait pensé. 

Quoiqu'il ^jn soit, j'ai persisté à refuser ma signature au compromis, soit dès 
que je le connus, soit un peu plus tard en en conférant avec M. Schœlcher 
quand lui-même allait signer, soit dans la réunion des maires chez M. André 
soit enfin par ma protestation, adressée le jour même au National^ et publiée 
par lui le matin des élections. 

L'honorable M. Schœlcher,avec sa loyauté ordinaire, m'adresse à ce siget une 
réponse dont j'extrais la déclaration suivante : 

« Ce qui a pu, me faites- vous l'honneur de me dire, confondre vos souvenirs 
et ceuxde mes collègues,c'est qu'on me savait en permanence dans le cabinet du 
maire, que j'ai probablement paru dans la grande salle de réunion le matin avant 



SBXTTUS 
lOBBL. 



— 368 — 

la séance anale, et que j'y suis revenu plus tard quand tout était décidé et 
signé. 

c Pour mon compte» ajoute M. Schœlcher, je n'hésite pas à vous donner acte 
de cette explication, et à reconnaître que je dois m'étre trompé. 

M. Murât, mon ancien adjoint, qui était présent à cette séance, et qui a signé 
le compromis pour éviter l'effusion du sang, me confirme de son côté que je n'y 
étais point. 

Vous excuserez, Monsieur le Président, cette rectification peut-être superflue 
pour les lecteurs attentifs, mais indispensable pour beaucoup qu'étonnerait mon 
silence dans une conjoncture aussi décisive. 

Veuillez agréer, etc. 

Signé : R. Dubail, 

Maire du X<» arrondissement 
de Paris. 



Paris, le 28 avril 1872. 



Monsieur le Président, 



J'ai appris par un de mes collègues que je figurais dans l'Enqu^esur le 
18 mars, au nombre de ceux qui ont signé la Convention passée entre les Maires 
et Adjoints et le Comité Central. 

J'étais pressent à cette réunion; mais, ayant catégoriquement refusé d'apposer 
ma signature au bas de cette Convention, je tiens à ce qu'on ne me fasse pas 
changer d'attitude. 

Je vous serais donc extrêmement obligé. Monsieur le Président, de vouloir 
bien faire insérer ma réclamation à la suite de Tenquéte (1 ). 

Agréez. Monsieur le Président, Tassurance de ma considération la plus distin- 
guée. 

Signé: Sextius Michel, 
Maire du XV* arrondissement de Paris. 



LNSABT. 



Monsieur le Comte, 

Monsieur François Favre, ancien maire du XVIP arrondissement est venu me 
trouver au sujet d'un passage de ma déposition devant la Commission d'En- 



(l) Le Rapport général de la Commission, page 104, publie en note le texte de l'affiche avouée 
par les maires et intitulée seule pièce authentique de la convention signée entre les maires et adjoints 
présents à la'séance et les délégués du Comité central. Cette afBche serait cause d« Terreur commise, 
car elle porte pour le 15* arrondissement le nom de M. Sextius Michel, adjoint. 



— 369 — 

quête (page 188, colonne 1). M. Favre m'a dit, que' plusieurs personnes avaient 
interprété, comme s'adressant à lui personnellement, le soupçon de manœuvres 
électorales, au moyen dé distributions trop abondantes de bons de secours. 

Je n'éprouve aucune difSculté à déclarer que cette interprétation ne répond 
nullement à ma pensée, d'autant plus que deux lignes au-dessus, je qualifie 
M. Favre, d'homme respectàblÇy ce que je n'aurais pas fait si je l'eusse consi- 
déré comme auteur de semblables manœuvres. 

Veuillez agréer, etc. 

Signé : Ansabt. 

22 mars 1872. 



* La Commission a autorisé Finsertion des réclamations suivantes m.' le viob-amiraii 
présentées piar M. le vice-amiral Saisset, en ce qui concerne les dé- saissbt. 
positions de MM. Tirard, Bellaigue, Degouve-Denunque, Lavigne, 
etHéligon. 

Page^39. — Je partage tout à fait Topinion de M. Tirard. Il est infiniment 
regrettable que la Banque de France ait donné des fonds au comité de l'Hôtel- 
de- Ville, presque dès le début. Cela a paralysé les efforts des membres des mu- 
nicipalités élues disposés à organiser la résistance. ^ 

Page 341.' — Les quatre points étaient l'objet de toutes les discussions, ainsi 
que le reconnaît M. Tirard. Mon seul tort a été de me prêter à formuler les di- 
verses rédactions. Je l'ai toujours reconnu, toutes ces rédactions portaient effec- 
tivement la formule « Bon à tirer» ; mais il tombait sous le sens «» que la aigna- 
y> ture des maires qui, seuls, avaient les pleins pouvoirs de M. le Président de 
y* République, était indispensable pour autoriser l'affichage et lui donner un . 
» caractère officiel. L'expression « J5on à tirer ï* impliquait, de ma part, Tauto- 
» risation d'afficher, avec mon nom joint à ceux de messieurs les maires dès 
r* que la votation des quatre points arriverait à Versailles. »» 

C'est ainsi que je le comprenais. J'ai parfaitement le souvenir d^avoir laissé 
entre les mains de M. Tirard, dans son cabinet, une ou deux de ces rédactions, 
en lui disant : Vous pourrez les faire afficher quand le moment en sera venu. Il 
dit donc vrai sûr ce point. 

Je regrette bien que M. Tirard, qui avait toute ma confiance, n'ait pas jugé 
qu'ily avait lieu de m'envoyer d'abord l'épreuve ; et avant de donner le &ow à 
tirer sur Vépreuve définitive, je m'en serais entendu avec mes collègues. 

J'ai ignoré jusqu'à ce jour que l'affichage de cette rédaction eût été fait par 
les soins de M. Tirard. 

Lorsque je fus prévenu du fait de l'affichage par plusieurs.de mes aides de 
camp, je m'en suis montré très-irrité, ajoutant que cet affichage était sans va- 
leur, puisque les maires n'avaient pas signé. 

UL * 47 



— 370 - 

M. Tirard a d'ailleurs raison de dire qu'il choisit, pour la faire afficher, celle 
qui lui paraissait la plus utile, car après ma colère passée, je reçus un certain 
nombre d'individus qui vinrent successivement me remercier de Theureuse 
fin des malentendus, grâce aux négociations des maires avec Versailles. 

Page 344. — L'affirmation sur Thonneur de M. Tirard s'explique donc très- 
bien; toutefois il savait les pourparler qui avaient lieu ; lui-même les suivait 
avec ardeur et énergie; il venait à Versailles constamment dans ce but. Quoi de 
plus simple que d'attendre la décision de l'Assemblée avant de faire afficher, ou 
aumoins de me dire : Jetais faire a f ficher \ Je lui aurais dit simplement : atten- 
dez. Ou il m'a bien mal compris, ou il s'est bien pressé. Il fallait afficher les 
rédactions successives ou ne rien afficher du tout. En définitive, je n'ai jamais 
hésité à reconnaître le tort de m'être ingéré dans ce qui ne me regardait pas. 
Je n'ai eu en vue que d'aider chacun et tous, à hâter un dénouement pacifique. 
Je suis prêt à me soumettre au blâme de l'Assemblée, pour un excès d'ardeur 
dans une pensée toute de salut public, alors que nous étions tous dans la four- 
naise (1). 

Page 388. — M. Bellaîgue s'est effectivement mis en relation avec moi. Bans 
aucun découragement, après examen attentif des moyens dont je disposais, et 
api'ès avoir eu une connaissance détaillée de ceux dont l'insurrection disposait, 
j'ai nettement déclaré aux maires que ce serait un crime, de ma part, d'engager 
la lutte dans de pareilles conditions. Quant à des ordres précis, j'en ai constam- 
ment donné, mais personne ne les exécutait. Ne pouvant pas même avoir des vi- 
vres pour les gardes nationaux qui occupaient le Grand-Hôtel, j'étais obligé de les 



(l) Modèle de Vaffkheé < Je m'empresse de porter à yotre connaissance que d'accord arec les àé- 
pûtes de la Seine et les maires élus de Paris, nous «ivons obtenu du Gouvernement deTAssemblée 
nationale . . . , etc » 

M. Tirard était maire de Paris, député de Parist trôfi-eu courant de tous les pourparlers qui avaient 
lieu, ayant la possibilité de faire imprimer ; il eût été aussi bien placé pour discuter dans la réunion 
des maires les divers^es rédactions que pour prendre subitement une décision prématurée pour l'une 
d'elles. Il résulte de la déposition de M. Schœlcber que la réunion des maires n'a pas discuté, au 
moins devant lui, les rédactions remises à M. Tirard, et qui, comme les autres, avaient été prépa- 
rées au Grand-Hôtel. 

Je crois me rappeler que l'une d'elles a été rédigée au Grand-Hôtel, en présence de M. Schœl- 
cber. Elles variaient au fur et à mesure des événements et selon les rapports et communications 
qui nous parvenaient de Versailles* Je regrette bien que M* Tirard ne soit pas venu me parler avant 
de profiter de mes rédactions, touieg prêtes pour l'affichage t je l'aurais prié de prévenir ia réunion 
d«s maires avant de prendre cette détermination qui a fait un gros incident d'une confiance trop 
irréfléchie de ma part. Ce n'est que par la disposition de M. Tirard. que j'apprends que c'est lui 
seuly sans le concours des maires aux réunions desquels je n'avais pas le temps d'assister, qui a fait 
afficher la rédaction qu'il a jugée la plus 'utile de publier. 

En résumé, j'ai eu tout à fait tort de rédiger moi-même ces projets d'affiches en voyant que rien 
ne se préparait pour conjurar les périls de la situation et sortir du chaos où nous étions. 

Signé : Yic0*tmiral Sàisset, 
Membre de l'AsBâmblée nationale. 



~ 371 — 

laisser sortir, sans armes.i^w groupes, pour aller manger chez eux. La phrase : 
* Faites ce que vous voudrez, voici un ordre, vous en ferez ce que vous voudrez, w 
n'est pas exacte. J'ai dû lui dire : «Voici mes ordres, voilà ce qu'il faut faire; 
voyez si vous pouvez les exécuter. >» Désobéi partout, je ne pouvais demander 
plus. 

Page 403. — Après une année de souffrances iporales que tous ignorent, j'ai 
lu avec reconnaissance la déposition de M. ï>egouve-Denunque. C'est l'accent 
de la vérité. Je n'accuse personne, mais en me retirant je me suis sacrifié, 
remerciant Dieu d'avoir eu le courage de résister à un entraînement, à cet 
acte d'insigne folie, d'engager une lutte inégale, de mettre aux mains dans une 
lutte fratricide ceux isurtout qui avaient concouru avec moi à la défense contre 
l'étranger de notre grande cité, et cela sur le sol encore teint de leur sang et où 
avait été versé celui tout entier de mon unique enfant. ^ 

Page 464. — Déposition de M. Lavigne. 

Voici ma réponse extraite d'une prochaine publication. 

Je copie : «< Dès le premier jour, profitant des bonnes dispositions des com- 
» mandants des bataillons de Passy, MM Bouteiller et Lavigne, j'ai songé à 
» m'établir à l'Elysée et au ministère de l'intérieur, en me reliant à Passy par 
» l'occupation du Palais de l'Industrie; Verbalement, par mes adjoints à mon 
» état-major particulier, MM. Monteaux et Delpit; par écrite par l'intermé- 
» diaire de l'un de mes aides de camp, M. Clément, lieutenant de vaisseau, des 
» communications dans ce sens eurent lieu. Elles aboutirent à cette déclaration: 
» qv^ les bataillons de Passy restaient prêts à défendre la cause de l'ordre à 
» Passy; mais quils ne quitteraient pas leurs localités, et que j'étais invité 
» par le commaudant Lavigne à venirm'établirde ma personne à Passy. Je m'y 

> refusai, jugeant que c'eût été déjà un commencement de retraite. Ce fut mon 
» premier mécompte. » 

Je n'ai pas à contredire la déposition de M. Schœlcher, ses appréciations par- 
ticulières étant d'un optimisme que je n'ai jamais pu partager. Ma réponse est 
d'ailleurs celle-ci : Si j'avais eu en main la moitié des forces qu'il jugeait que 
j'avais à ma disposition, les canons de Montmartre nous seraient arrivés tout 
seuls. Ses généreuses illusions ont en définitive abouti à l'amener à se joindre 
aux signataires de la capitulation des maires. J'ai préféré me retirer. Nous 
avons peut-être eu tort tous les deux. 

Page 549. — Déposition de M. Héligon. 

Il ne f|iut par perdre de vue que les maires étaient en pourparlers, et que j'a- 
vais le devoir d'attendre les résultats de leurs démarches, avant d'engager l'ac-? 
tJoB, si je la jugeais praticable. J'ai effectivement reçu la lettre de M. Héligon 
en méqae temps que beaucoup d'autres lettres qui disaient tout le contraire, 
% M. Héligon n'avait qu'à se mettre à la tête de ses 8,000 employés de chemins 
■ de fer, tous armés et parfaitement équipés, prendre &es attelages dans la mai- 
» pie, etm'amener §es quarante pièces de canon, sous la protection de cette in-? 

> fanterie de choix. > 

Il n'avait pas besolQ do m'écrire sa lettre pour entreprendre un acte d^ déçi- 



^ 372 — 

sîon que j'aurais été trop heureux de voir inopinément surgir du chaos où nous 
étions. . 

Veuillez agréer, M. le Président, etc. \ 



Signé : Vice- Amiral Saissbt, 
Membre.de T Assemblée nationale. 



|e-amiral Paris, 3 mars 1872: 

Monsieur le Président, 

» 
J'ai rhonneur de vous rendre compte que j*ai eu samedi une explication avec 
M. Tirard. 

Je lui ai demahdé comment il se faisait qu'une de mes affiches ait été apposée, 
par son ordre, sans qu'elle eut été communiquée à la réunion des maires, 
M. Schœlcher ayant déclaré que mes rédactions n'avaient pas été communi- 
quées, au moins en sa présence. 

M. Tirard m'a répondu : M. Schœlcher fait erreur ; cela a été fait. 

Sur ma question : — € Pourquoi ne Tavez-vous pas déclaré devant la commis- 
sion d'enquête? » Sa réponse a été celle-ci : — «Je n'y ai pas pensé ; mais vous 
n'avez pas à vous inquiéter de tout cela. » 

Ce premier point élucidé, mon tort reste entier, d'avoir tenu la plume, quoi- 
que cette instruction : votes leur devez vos avis, peut l'expliquer, sinon le justi- 
fier dans une certaine mesure. 

En ce qui concerne mon départ de Paris, je me propose, s'il y a lieu, de dire 
à la tribune. « J'étais en quelque sorte le subordonné des maires, puisque seuls 
»» ils avaient la délégation des pouvoirs de l'autorité supérieure. Je leur devais 
» seulement mes avis et mon assistance militaire. Ne reconnaissant person- 
» nellement d'autre chef que le Président de la République, dès l'instant que les 
» maires, contrairement à des ordres, signaient le compromis, ma mission vis- 
» i-vis d'eux cessait d'elle-même. Mon devoir était de me retirer, ne voulant à 
» aucun prix sanctionner, naême par ma présence, ce que j'ai toujours considéré 
»» comme une capitulation. 

M En ce qui concerne la résistance, je n'ai pas perdu un moment nireppussé un 
n concours pour l'organiser à la faveur des pourparlers qui avaient lieu et qui ne 
» pouvaient me permettre d'engager l'action pendant leur durée, n'étant pas 
n d'itiUeui's dans mi,pn appréciation particulière encore en état de l'entreprendre 
n avec chances raisonnables de succès. Le compromis signé, autorisait chacun à 
*>.vq^itteiv,son fu^iï pour prendre le Bulletin de vote et désorganisait forcément 
» la :ré&istance. Commencer le feu dans dépareilles conditions, c'eût été com- 
»» mettre un acte de fou furieux. Résigné, je me suis sacrifié en me retirant et 
» «n déliant tout d'abord ceux qui s'étaient ralliés à moi. ** 



i 



à 



— 373 — 

Je persiste d'ailleurs à penser, que par cette autorisation donnée aux maires 
de consentir à la dernière heure les sacrifices jugés nécessaires, M. le Président 
de la Eépublique entendait se réserver toute sanction à ces sacrifices et ne son- 
geait en aucune façon à autoriser MM. les maires à signer un compromis sans sa 
participation. J'estime qu'ils ont dépassé leurs pouvoirs sans une nécessité impé- 
rieuse, mais que leur responsabilité doit rester entière. 

Informé personnellement à 2 heures de cette capitulation, j'ordonnai immé- 
diatement de brûler toutes les Archives, et à 2 heures 1/2, j'étais parti, ayant 
seulement réuni mon état-major particulier pour informer chacun de ma résolu- 
tion nettement arrêtée et de ce qu'il avait à faire. Après une année de réflexion, 
je crois avoir donné à la situation la seule solution pratique qu'elle pouvait 
recevoir. 

Signé: Vice-Amiral saissbt. 



Paris, 5 mars 1872. " m. lavig^nb. 



Monsieur le Président, 



Dans la déposition de Tamiral Saisset à TEnquéte sur le 18 mars, je lis les 
phrases suivantes à propos du 38® bataillon de Passy : 

« P Page 304, ligne 14 : MM* P... et Lavigne vinrent me trouver ; je donnai 
à ces messieurs^ Tordre, etc. 

2» Page 314, ligne 5 : M. Lavigne est venu me dire qu'il ne répondait pas de 
ses hommes, etc. 

En présence d'assertions si nettes et si précises, et bien que dans ma déposi- 
tion j'aie formellement déclaré n'avoir reçu de l'amiral d'autre ordre que celui 
de la retraite, je crois devoir de mon côté préciser, non moins strictement, les 
faits. 

Je déclare donc sur l'honneur : 

1® Que du 18 au 26 marsje n'ai pas mis les pieds hors du 16« arrondissement ; 

2^ Qu'avantle 31 mars, jour de ma rentrée à Versailles,/^ n'avais jamais de ma 
ri^mcor^paW^ à l'amiral Saisset que je ne connaissais que de vue, ayant été moi- 
même dans la n.arine. Aussi, M. le Président, coiùme la bonne foi de l'amiralne 
saurait être suspectée, etcomme dans le parti intéressé à l'empêcher de se main^ 
tenir sur un point de Paris, il a très-bien pu se trouver quelqu'un qui, profitant 
de ce que je n'étais pa^^ per^sonnellemefit connu de V amiral, ciit usurpé mon 
nom pour lui ôier toute idée de venir à Passy , je viens vous prier de vouloir 
bien ouvrir une enquête à ce sujet; elle me semble d'autant plus nécessaire que 
M. lô lieutenant de vaisseau Clément, aide-de-camp de Tamiral, mon ancien 
oamared^ et ami, m'a dit depuis m'avoir écrit deti^ foU ; or,;^ n'aijammê rim 

TêÇU, 



— 374 — 

Je profite de Toccasion, M. le Président, pour rectifier une èlreur que j'ai 
commise au sujet des officiers d*état-major du 6* secteur. 

Lors de ma déposition, j'ignoraisTordre du généraldePaladine reproduit danë 
la déposition de M. de Mortemart ; ordre qui explique parfaitement et réguliè- 
rement leur absence. 

Je prendb en même temps la liberté de vous rappeler que ma déposition né 
contient pas les deux dépêches trouvées dans les papiers de la Commune, signées 
Bergeret et que j'avais envoyées pour y être annexées. 

Les voici ; je tiens les originaux à votre disposition : 



Place à Préfecture de Police. 

Un certain colonel Lavigne et un commandant de Bouteillier donnent desordres 
à Passj et un mot d'ordre spécial. Ils ne veulent pas céder les portes et nuisent 
considérablement. Il faudrait les arrêter immédiatement. Ils ne reconnaissent pas 
la Commune. 



Dépôt. — 8 h. 40. 
Police. — 8 h. 40. 

Ayard. 



Le général commandant la place de Paris, 

Signé: Bergbrbt. 



Paris, 31 mars 1871, — 10 h. 40 ta. 
Place à Paris. 

Renouvelle avis de faire arrêter citoyen Lavigne, chef du 6* secteur complète- 
ment suspect. 

Prendre des renseignements sur le nommé Chaudey, maire du 17* arrondisse- 
ment. 

Le général commandant la place de Paris^ 

Signé : BsRGBRBTi 
Dépôt. — 10 h. 45. 
Police, — 10 h, 48. 

AYARb. 

J*ai l'honneur d'être avec un profond respeeti Monsieur le Pr4sld«Qt« 
Votre dévoué et obéis&aat eérVit^iur. 

BIgné : H. Lavtoki, 

«t^oolohel de la gàtûé nfttidiièiè, 
rue Desbordes-Valniôre, 22> 
Paris-Passy. 



— 375 — 

J'ai ITicmnêW de porter à la connaissance de Monsieur le Président de la jucytK VB L*JUfiaAl» 
Commission d'enquête du 18 mars : que Monsieur Lavigne, ex-colonel de la garde SAifigit. 

nationale vient de se présenter chez moi aujourd'hui 6 mars 18721, et qu'il n'est 
nullement la personne qui s'est présentée chez moi le premier jour de mon ari*i- 
vée à Paris, en mars 1811, avec les galons de chef de bataillon et la croix de 
chevalier de la Légion d'Honneur, selon ma déposition. Je me joins à lui pour 
qu'une enquête puisse arriver à faire connaître quel est celui qui est venu par^ 
1er au nom de son bataillon, peu après la visite du commandant BouteiUier, 
visite faite en costume bourgeois. 

Signé: Vice-Amiral Saisset, 

Membre de l'Assemblée Nationale. 



Paris, 15 mars 1872, 



. M. LÀViaMB. 



Monsieur le Président, 



Le*7 mars courant, j'ai eu l'honneur devons remettre personnellement à 
Versailles, dans la salle de la Commibsion, une demande de rectification rela- 
tive à un point de la déposition de l'Amiral Saisset, qui me concerne. 

Cette demande, que dans l'intérêt de la vérité et des convenances, aussi bien 
que pour faciliter le travail de la Commission, j'avais cru devoir communiquer à 
l'honorable amiral, était revêtue de plusieurs annotations de sa main me don- 
nant pleine satisfaction et révélant un fait inouï ; ïusurpation frauduleuse de 
mon nom et de mes fonctions. 

Quoique vous ayez bien voulu, M. le Président, me donner l'assurance que 

la pièce que je vous remettais et qui porto la date du 6 mars, serait imprimée 

in-extenso dans le 3® volume de l'Enquête, je crois devoir, en présence des 

révélations qu'elle contient et qui donnent la mesure de l'audace de ceux qui se 

sont placés placés entre l'amiral et moi , et eu ég^rd aux antécédents judiciaires 

de gens que l'élection avait malheureusement placés auprès de moi à Passy, et 

que par suite je suis autorisé à suspecter, vous adresser une autre requête : 

Je demande que si la Commission reçoit quelques observations au sujet de ma 

déposition, elle veuille bien faire pour moi, ce que j'ai fait pour l'amiral Saisset, 

c'est-à-dire me les communiquer afin que je puisse, s'il y a lieu, donner les 

explications nécessaires. 

Je vous serais obligé, M. le Président, de vouloir bien me faire accuser récep- 
tion de ma demande, ainsi que de celle en date du 6 mars, annotée de Ul m&in 
de M. VAtniml Saisset. 
Je stiié àiiSè^ irespèût , été. 

Sigiié : S. LA%«m«, 

ex-colonel de la garde nationale, 
rue Desbordes-Valmore, 22, Paris-Passy. 



— 376 — 

rAiLiON DB ï*»"s, 20 mars 1872. 

fàedb na- Monsieur le Président. 

LLB DE* LA 

B. Dans un tableau insurrectionnel de la garde nationale, communiqué à la 

Cîommissioade l'Enquête sur le 18 mars, et inséré page 459 du 2® volume, l'Etat- 
major général de la garde nationale a porté le 15® bataillon comme adhérent le 
18 mars au Comité central. 

« Les oflSciers et gardes du 15® bataillon ont vu avec une douloureuse surprise 
cet étrange classement. 

Non-seulement le 15^ bataillon ne s'est jamais fédéré, ni avant, ni après le 
18 mars, ( son énergique et courageuse attitude contre la Commune en est la 
preuve), mais il a donné à la cause de Tordre des gages du dévoûment le plus 
absolu et le plus constant ; ses actes sont de notoriété publique. 

Pour ne parler que de la journée du 18 mars, au lieu de pactiser avec l'émeute 
comme le ferait croire Tétat précité, il gardait le ministère des affaires étran- 
gères, où siégeait le Gouvernement, et il n'évacuait que fort tard dans la nuit et 
après la retraite du Gouvernement la position confiée à sa fidélité. 

Nous tous, officiers et gardes soussignés, confiants dans le souvenir de nos 
loyaux services, nous venons, Monsieur le Président, faire appel à votre équité, 
en vous demandant de vouloir bien faire constater publiquement que notre rôle a 
été complètement interverti par le document transmis àla Commission par l'état- 
major général de la garde nationale et que jamais le IS® bataillon n'a trempé 
dans la fatale insurrection qui devait ruiner notre malheureux Paris. 

Veuillez agréer, etc. 

(^Suivent les signatures d'un grand nombre d'officiers et gardes.) 



riRARD. Paris, 16 mars \ 872. 

Monsieur le Président. 

J'ai l'honneur de vous transmettre la lettre que m'écrit M. Wimphen, qui, 
pendant le siège a vaillamment fait son devoir à la tôto du 227® bataillon delà 
garde nationale. (Quartier du Mail, 2« arrondissement.) 

Cette lettre vous permettra d'apprécier la déposition de M. Ossude, dont je 
n'avais jamais entendu parler, mais qui paraît avoir joué un rôle si important, 
qui sait tant de choses et qui connaît tout le monde. 

Je voudrais avoir la certitude que. lorsqu'il a ordonné les fusillades dont il 
parle dans sa déposition, ce témoin était mieux infprmé que lorsqu'il a parlé 
du 227* bataillon. 

Veuilleiî agréer, Monsieur le Président, etc. 

Signé ; P, Tiiuw. 



— 377 — 



V 



Paris, 16 mars 187Î. m. wimphen. 

A Monsieur Tirard^ député de la Seiue. 

Dana TEnquéte sur les événements du 18 mars, un Monsieur Ossude a déclaré 
que, dans la journée du 22 janvier, le 227® bataillon est arrivé le soir à THôtel- 
de Ville et qu'il a rétrogradé après s'être assuré que les mesures étaient bien 
prises. Plus loin, M. Ossude ajoute que le 227® bataillon, commandé par Martin 
est resté tout entier, et toute la journée du 19, commandant en tête, caché dans 
des trous, qu'on a poursuivi l'adjudant-major pour avoir dit à ses hommes : , 
a mais il pleut des balles,je n'ai jamaisvu en Afrique un feu pareil, allons-nous 
en. » 

Enfin le même témoin déclare que le 22'7« bataillon s'est battu comme un 
enragé pendant l'insurrection, et qu'à l'attaque de Meudon, il a perdu le quart 
de son effectif. 

Je donne le démenti le plus complet aux assertions de Monsieur Ossude. 

Jamais le !227^ bataillon n'a été commandé par d'autre que par moi^ et je ne 
m'appelle pas Martin» et il n'a pas passé à l'Hôtel-de-Ville dans la journée du 
22 janvier. 

J'ai quitté Paris avec mes compagnies de marche, le 17 janvier, et le 19 nous 
étions dans nos cantonnements aux environs du fort de Noisy ; le bataillon n'a 
pu, conséquemment, prendre aucune part à l'action de cette journée. 

L'adjudant-major du 227® bataillon n'a jamais été poursuivi. 

Enfin, mon bataillon qui, jusqu'au dernier moment, a fait son service à la 
mairie du 2® arrondissement, a été licencié par suite de l'ordre de service de 
Monsieur l'amiral Saiset, et quelques hommes seulement ont ^continué le service 
sous la Commune. 

C'est à vous, Monsieur le député, notre ancien maire, qui m'avez vu à l'œuvre 
ainsi que mon bataillon pendant le siège, que j'adresse cette rectification en vous 
priant de la faire parvenir à qui de droit. 

Veuillez agréer, monsieur, etc. 

Signé: D. Wimphen, 
•x-commandant du 227® bataillon . 



(l) On trouvera tuz errata la rectification faite par M. Ossude de. l'erreur typographique qui 
a dpQné lieu à cette polémique. M« Os^u4^ ftaaW 4u W^ bataoUon et ^o^ du ^7*^ 



mmmmmmmmmmÊm 



m. .41 



BNRI WkSr- 
ttABJlOTfAN 
EYBSTB. 



Passy, 20 avril 18Tf2. 
A Monsieur le Président de la Commission d'enquête sur le \S mars. 

On lit dans la déposition de M Lavigne le passage suivant : 

u La situation s'aggrava encore, en ce s^ns, que, sous prétexte que j'étais 
nommé colonel par le gouvernement, et non élu, M. Bouteillier, commandant 
du '72^ bataillon, ne voulut pas reconnaître mon autorité, soutenu en cela par la 
municipalité représentée alors à Passy par le second adjoint M. Chaudet, bou- 
langer. 

J'eus plus tard l'explication de ce fait, lorsque je vis la municipalité signer 
la transaction avec le Comité et Messieurs Chatidet et Bouteillier portés can- 
didats, n 

La lettre que Tun de nous, ancien maire du XVP arrondissement a eu l'hon- 
neur de vous adresser le 3 avril dernier a résumé les principaux faits relatifs à 
la situation de cet arrondissement dans les premiers jours de la Commune, et 
rectifié en termes généraux le passage que nous venons de citer. 

En relisant attentivement la déposition de M. Lavigne, une rectification di- 
recte et expresse nous a paru nécessaire, en ce qui concerne la Municipalité. Il 
semblerait résulter des paroles de M. Lavigne que la Municipalité, représentée 
par M. Chaudet,inclinait du côté du Comité central, cequi aurait amené l'adhé- 
sion de la Municipalité, à la transaction des maires avec le Comité, puis la can- 
didature de M. Chaudet^ à la Commune. 

Nous ne pouvons comprendre comment M. Lavigne a confondu ici le second 
adjoint M. Chaudet, avec l'un de nous, le premier adjoint Marmottan, qui fut 
porté candidat pendant son absence, non pas comme adhésion, mais comme 
protestation. M. Marmottan , une fois nommé, donna sa démission par une lettre 
qui n'avait rien d'équivoque. M. de Bouteillier, l'autre candidat élu, démis- 
sionna aussi. 

Monsieur Chaudet, loin d'avoir eu une conduite incertaine ou suspecte^ a eu 
constamment l'attitude la plus énergique, soit dans Tafi'aire des canons, si hono- 
rable pour notre garde nationale, soit durant les jours de la résistance contre le 
Comité centrai. Il poussait et soutenait de tous ses efforts, dans celte voie, les 
commandants et les gardes nationaux, et il avait efficacement contribué avec 
^ le 72® à faire évacuer le viaduc et le point du jour par les gardes nationaux du 
dehors qui les avaient eûvahis. 

Veuillez agréer. Monsieur le Président, etc. 



H. MabtiKi député, àneien maire du SVI^ arrondissement. 
D. MAftwWi'AK, tiiêmbfè du dohheil ttiiinîcipàl de Parié.* 
Smile Sii^ssxs, ancien adjoint à la mairie du XVI* arr«adiai«»L«Bt. 



Londres, 24 avril ISlS^. m. dbbouteilltbb. 

Monsieur lé Président, (1) 

Ôh mé communique aujourd'hui seulement divers extraits dé dépositîonjS 
fôrtauléS devant la « Commission d'enquête sur les événements du 18 îïiûfs. » 
Ces dépositions contieniiènt, à l'endroit du 12» bataillon et de moi-même, des 
inexactitudes ou dés imputations si graves que je vous démande la l^ermissiôn 
de rectifier ces erreufs et de réfuter ces accusations. 

11 a été dit à la commission que les caiions enlevés de Passy par les 72* et 88» 
bataillons, — au moment où J'occupàtion du XVl« arrondissement par lés Prus-* 
siens rendait cet enlèvement si non nécessaire du moins convenable, — auraient 
servi à grossir l'arsenal qui avait pu être formé à Belleville ou à Mont^ 
martre. Ces canons oùt été, tout àti contraire, ramenés là où ils avaient été pris 
piàr le 72® bataillon et par un détachement du 38®, sous la direction des officiers 
du 72® assistés, dans cette difficile circonstance, par M. l'adjoint Marmottan. 
Vous trouverez dans le Jom^fUZl Officiel (5, 6, 7 mars) une note qui confirme 
ma rectification. 

Ailleurs, je vois figurer le 72« parmi les bataillotig qui oôt adhéré au Comité 
central. J'affirme qu'avant le 18 mars, le 72^ était absolument étranger à Tin- 
fluencé de ce groupé, et qu'au lendemain de la révolution, ce bataillon n'a p⧠
reconnu l'autorité du Comité. Si, après le 31 mars, le 72* a été amené à rece- 
voir sa solde des mains dudit Comité, c'est que les ouvriers qui le composaient 
n'avaient que cette solde pour vivre et qu'elle avait cessé de letir êtte payée t)ar 
le Gouvernement. Le fait que le 72® a été désarmé par la Commune confirme ce 
que je viens de dire de l'attitude de ce bataillon. 

Le 72® a encore été accusé d'avoir déserté, pendant la période comprise entre 
le 18 et le 31 mars, les portes dont la garde lui était confiée. Tout le passé mili- 
taire de ce bataillon proteste contre une semblable imputation. Non-seulement 
mon bataillon n'a abandonné aucun poste, mais encore, le jeudi soir 23 marsi 
une compagnie du 72% commandée par M Dubray-Vital, réussissait à occuper 
la porte Maillot, à côté et en dehors du 6® secteur. 

En ce qui me concerne personnellement, il a été insinué devant la Commis- 
sion que j'aurais joué le jeu du Comité central. J'ai pourtant ouï dire, à cette 
épbque,quej 'avais été l'obj et d'une condamnation de lapart de ce Comité et j 'ai trou- 
vé,depuis, la confirmation de ce bruit, aussi bien dans le Journal Officiel à^Yer- 
sailles (numéro du 22 mars), que dans les organes de la révolution. J'ajoute que 
j'ai arrêté moi-même, àla requête deM l'adjoint Chaudey, un délégué du Comité 
central qui est demeuré prisonnier au château de la Muette ju6<]^ii,'À VkeuredeU 
libération du générai Chanzjj. 

dtt P«ris, ainsi qoé M. Berrus, iogéuieur des arU et manuliictuMitb «ttlèa oi^Am ^ ■Jét'ViiMl- 
l#t«<M|t4àms^ftl4Ce|taNais8Wi»<i«iSi^ rôVi d^ 7Sf iiiMiU<^ et 

céftcues dans le mdsiA sens. Ces rédaxoatipns n'ont pté été imprimées, parce qu'eUes t«^o- 
doisaient les mêmes rectifications que celle de M. de Bouteillier. 



— 380 ~ 

Quant à ma nomination comme membre de la Commune de Paris, je demande 
à Texpliquer sommairement. J*ai nourri, pendant plus d'une semaine, Tespoir 
que l'attitude prise par le 16® arrondissement en face du Comité central et en 
faveur de la légalité républicaine, permettrait au gouvernement de constituer 
sur ce terrain un centre de résistance ou un foyer de conciliation. Amené à 
reconnaître, après huit jours d'attente, que je m'étais trompé dans mes prévi- 
sions, jai cru devoir poursuivre l'exécution de ce projet jusqu'au sein de la Com- 
mune elle-même, où j'espérais rencontrer un groupe d'opposition modératrice. 
Réduit encore à constater l'impossibilité d'une pareille tentative, j'ai donné ma 
démission. En me présentant à l'Hôtel- de-Ville, au lendemain d'une condam- 
nation prononcée contre moi par le Comité central, je crois avoir fait un acte . 
qui n'était peut-être pas exempt d'un certain courage. Au reste, la Commune 
ne s'est jamais méprise sur les sentiments qui m'animaient, puisque, après 
avoir tenté de m'arrêtgr, elle a lancé contre ma mère un mandat d'amener, à 
titre d'otage, mandat auquel ma mère' n'a échappé que par une chance ines- 
pérée. 

Je crois avoir prouvé par ces explications) auxquelles j'ai été contraint de 
donner un caractère personnel, que ma conduite avait été dictée par un 
ardent désir d'empêcher des mains françaises d'avoir à verser du sang 
français, et par la conviction où j'étais, — conviction qui restera éter- 
nellement la mienne, — que ce malheur eût pu être évité, si les efforts 
tentés dans ce sens par le 16^ arrondissement, avaient été utilisés et 
secondés. 

Veuillez agréer, etc. 

Signé : I. DE Bouteilliek, 

Ex-chef du 72« bataillon. 



DUBRi^T. ^ monsieur le Président de la Commission d'Enquête du 18 mars. 

Monsieur le Président, 

J'ai lu les dépositions de l'Enquête, celle de M. l'amiral Saisset et celle de 
l'ex-commandant du 38«, M. Lavigne. 

11 ressort de ces dépositions de graves erreurs qu'il importe de rectifier au 
point de vue de l'histoire qui doit être toujours impartiale, mais encore et sur^ 
tout pour rendre au TO® auquel j'ai eu l'honneur d'appartenir la justice qui lui 
est due. 

En ce qui concerne les canons du pare MoRoeaux, il n'^et pa^ exact (][u'iU aient 
eervi à fortifier Montmartre* 

Cet canont au nombre de 53 furent emm^né^ du ^etneUgb et ramenés & brfii 
d'kammes après le départ des Frus»ieos. Cet épiMde d# \% via ttiUtltir« du 72*» 



— 381 — 

est un de ceux qui font le plus grand honneur à son patriotisme, à son bon esprit 
et à sa discipline. 

Je puis répondre avec certitude de n'être pas démenti que Tordre de se ren- 
dre dans rintérieur de Paris n'a pas été donné impérativement au 12^ bataillon 
et qu'il était seulement considéré comme imprudent délaisser l'arrondisse- 
ment dépourvu de toute force militaire, alors que des bataillons fédérés étaient 
signalés dans le chemin de ronde du 6® secteur, 

M. l'amiral Saisset n'ayant pas du reste persisté dans son projet de s'établir au 
Château de la Muette, il s'en est suivi une certaine indécision dans l'arrondisse- 
ment, et ce projet ne saurait être mis en doute, puisque la correspondance de 
l'Etat-major à l'adresse de l'amiral nous y est parvenue pendant deux ou trois 
jours. 

Au surplus M. l'amiral Saisset savait très-bien que le '72e était un bataillon 
solide entre tous ; il Tavait vu à Bondy, lors de la première sortie de la garde 
nationale contre les Prussiens, et tout le monde sait que «e bataillon perdit 
24 p. 100 de son effectif à Buzenval, dont 4 ofâciers 

Signé : Dubray, statuaire, 
Ex- capitaine au 12^ bataillon. 



Une protestation a été adressée par M. Baré, chef du 1®^ bataillon de la garde j^^ lAWi. 

nationale et par ses officiers. 

Satisfaction a été donnée déjà à cette protestation par une lettre de M. Del- 
pit, rapporteur de la Commission, insérée au Journal officiel et ainsi conçue : 

A M. le Directeur du Journal officiel. 
Monsieur le Directeur, 

C'est par suite d'une erreur regrettable et bien involontaire que le nom de 
« Barré n se trouve, page 100 de mon rapport, et 2® colonne, page 1718 du 
Journal officiel du 10 mars, joint à ceux de Pierre Brunel et Protêt dans le ré- 
cit de ce qui s'est passé à la mairie du premier arrondissement le 24 mars. Je 
n'ai assurément pas voulu comprendre l'honorable commandant du \^^ bataillon 
de la garde nationale , commandant supérieur du premier arrondissement, 
« M. Elphége Baré », pas plus que les hommes de son bataillon, parmi les in- 
surges. Je sais jijueces honorables gardes nationaux ont^toujourô été, ainsi que 
leur commandant, pour la cause de l'ordre et ont concouru à la résistâ^nce tiînt 
qu'elle a, été possible. Je n^ai, du reste, en aucune façon, désigné le l** ba- 
taillon. 

La juste réclamation de M. Baré seraânsérée avec pièces à l'appui dans Id 



rr- 382 — 

1* Yj^lvme dd TEaquâte sur le 18 marsi- En ^ttend^nt la publîcatîQp d^ 09 ror 
lume, je vous prie de vouloir bien .m'aider, monsieur le Directeur, à donner 
ÎQUi i^ ^uite à M. ^QfVé la ç^tisfaption qui lui est due. 
YçuiUe«i agréer, etc. 

Signé : Martial Delpit, 
^ Rapporteur de la Commission d'Enquête du l^ V^^» 



Paris, 12 mars 1812. 



(Extrait du Jourmal officiel du 17 murs 1S72.) 



A.8SBK0N. 



M. Passeron, capitaine au 9^ bataillon de mobiles, se plaint de ce que, iaxk$ 
sa déposition (t. II, p. 30*7), M. l'amiral Saisset, parlant de ce qui se passait à 
Paris, le 23 mars, ait dit : « Le colonel Valette avait réussi à grouper 350 à 
400 gardes nfubionaux parfaitement décidés à se battre. > M. Passeron déclare 
que c'est lui, et non pas le co}onel Valette, qui a réuni ces 350 à 400 hommes. 
A l'appui de son affirmation, il produit un article de Paris-Journal du 
23 mars 1871 et une lettre de M. Dubail, maire du X^ arrondissement. 



20 mars 18T2. 



BAQUET. 



Monsieur le Président, 



Je lis page 468 de TEnquéte sur les événements du 18 mars (Dépositions) le 
récit d'un incident raconté par M. Ossude, préyot du *7« arrondissejnent, dans 
lequel il m'attribue un propos que je ne saurais accepter. 

«f lUgj^ult, dit M. Ossude, qui était le 31 octobre commissaire du Gouverne- 
n meçt de la défense nationale, avait voulu s'emparer, au nom de la Commune, 
4P .de la préfecture depolice* Le lendemain je racontai ce fait et on me répondit: 
n oui, nous le savons, mais c'est un vieux camarade de Ynn de ces Messieurs, 
P 0^ ne peut pas le faire arrêter. » 

I» M. LB Président. -— Qui vous a fait cette réponse? 

» M. OsfiUDB. — C'est M. Béquet, substitut du Procureur de la République; 
p M. Hérisson, toutes les personnes qui approchaient M. Jules Ferry, et ua 
9 H- Salvador Bernard qui était de la Commission, m'en ont dit autant. » 

La déposition de M. Ossude est absolument fausse. 

Je n'ai point dit ce que M. Ossude me fait dire. M. Ferry ne m*a jamais parlé 
i0 fiMulQigauU; je me crois pas qu'il Tait jamais vu; et comme il n'a jamais 



— 383 — 

été question de poursuivre Raoul Rigault à l'occasion du 31 octobre, M. Ferry 
n*a pu s'opposer à son arrestation. 

J'ajouterai, Monsieur le Président, que tout le monde ignorait à l'Hôtel-de- 
Ville ce qui avait pu se passer à la préfecture de police dans la nuit du 31 octobre 
et que si le fait allégué par M. Ossude était vrai, il est probable que M. Cresson, 
au lieu de se contenter de demander à Rigault sa démission, l'aurait compris 
dans les poursuites. 

Veilliez agréer, Monsieur le président, rassurunoe de js^n ^e/spepjb. 

Signé: Léon Béqubt, 
Ancien chef de cabinet du Gouvernement de la défense nationale, 

(30, rue Jacob). 



Paris, le 9 avril 1J872- 
Monsieur le Président, 

Un de nos collègues, M. Beaussire m'adresse une rectification à ma dépctsîr 
tîon, juste au fond et parfaitement convenable dans la forme. Il désire qu'elle 
soit insérée dans le tr(Jîsième volume de l'enquête, et je partage son désir si 
vous n'y voyez pas d'i-nconvénient. 

Agréez, monsieur le Président, l'assurance de mon affectueux dévouement, 

Signé : E. Vacherot. 



Mon cher maître, 

Ayant vomlu lire d'une manière suivie YEnquête sur Vinsurrection du 
18 mars, je viens seulement de prendre connaissance de votre déposition. 
Je ne suis pas de ceux, vous le savez d'avance, qui en blâmeront l'esprit éner- 
giquement conservateur.'; les injures que vous vous êtes attirées vous honorent 
aux yeux de tous vos vrais amis ; permettez-moi toutefois de vous signaler une 
inexactitude qui peut affliger beaucoup d'hommes de cœur parmi vos adminis- 
trés. 

Vous dites dans votre récit de la journée du 18 mars : 

« J'ai fait battre le rappel dans Tarrondissement, personne n'est venu. Un 
bataillon passait pour bon, il n'a pas donné signe de vie. > 

Yos yeux vous ont trompé, mon cher maître ; où vous n*ave7< tu qu'un seul 



M. BBAUSSniB. 



— 384 — 

• 

bataillon aux ordres du Comité central, il y en avait un autre qui ne recon- 
naissait que votre autorité et celle du gouvernement légal. Quand vous vous 
êtes rendu à votre mairie, le matin du 18 mars, vous vous êtes trouvé, d'après 
votre témoignage, entouré d'un bataillon que vous avez le droit de qualifier de 
détectable, le 118®. Vous n'avez pas vu, de Tautre côté de la place du Pan- 
théon, devant l'Ecole de droit, plus de cent hommes du 21*, qui avaient répondu 
à votre appel et qui se tenaient prêts à vous défendre. Ils sont restés sous les 
armes toute la journée, attendant des ordres. A cinq heures du soir, ils ont été 
renvoyés dans leurs foyers, et depuis lors aucune convocation régulière ne leur 
. est venue. Ils ne se sont pas cru pour cela dispensés de leur devoir. Dès que la 
résistance s'est organisée un peu sérieusement dans Paris livré à lui-même, 
le 2l« bataillon en a pris l'initiative dans le Y® arrondissement. Il a com- 
mencé par se donner des chefs en remplacement de ceux qui avaient donné 
leur démission ou qui avaient quitté Paris. Il a groupé autour de lui les meil- 
leurs éléments des autres bataillons de l'arrondissement , près de la moitié du 
59® et une notable partie du 119®. Il a réuni ainsi, à l'Ecole polytechnique, sous 
le commandement du brave capitaine de frégate Salicis, une force assez im» 
portante pour défier toute attaque et qui se préparait à prendre Tofifensive, lors^ 
que sa bonne volonté a été paralysée par la transaction à laquelle ont consenti 
quelques-uns de vos collègues. 

A la suite de cette transaction que je m'abstiens de juger, le dimanche 
26 mars, le 21® bataillon a tenu des réunions pour aviser à la situation. J'ai eu 
l'honneur de présider une de ces réunions. Deux opinions y ont divisé les 
gardes nationaux : les uns soutenaient qu'il ne fallait Drendre aucune part à 
des élections manifestement illégales ; les autres étaient d'avis que ces élections 
étaient le seul moyen, pour la population honnête, de faire connaître ses sen- 
timents. Mais, sur un point, il y avait unanimité : tous les orateurs qui ont été 
entendus affirmaient leur fidélité à l'Assemblée nationale et leur horreur de 
l'insurrection. 

Sous la Commune, le 21® bataillon s'est considéré comme dissous. Des efforts 
ont été tentés, vers la fin d'avril, pour le reconstituer sous l'autorité du gou- 
vernement insurrectionnel. La plupart des gardes nationaux ont résisté à ces 
tentatives : un petit nombre, par peur, s*est prêté à un service de police dans 
l'arrondissement, acte de taiblesse très-condamnable, qui a eu pour quelques- 
uns de ceux qui l'ont commis de déplorables conséquences, mais qu'il faut re- 
porter à sa date pour l'apprécier équitablement. Je crois devoir, à ce sujet, 
protester contre un document qui figure dans une autre déposition, celle de 
M. Baudouin de Mortemart. C'est une liste des bataillons adhérents au Comité 
central, le 18 mars. Le 21® y est compris, en compagnie d'autres bataillons 
non moins dévoués à l'ardre, dont quelques-uns ont déjà fait entendre d'éner- 
giques réclamations. La liste communiquée à la Commission d'enquête par 
M. Baudouin de Mortemart ne se rapporte pas au 18 mars, mais au mois de 
mai. Elle comprend, outre les bataillons qui avaient adhéré dès l'origine au 
Comité central, les portions des bataillons de l'ordre que la passion politique, la 
terreur ou les trente sous avaient plus tard ralliés à la Commune. Il faut y join- 
àpe un certain nombre de bataillons nouveaux qui avaient pris les numéros des 



- 385 - 

bataillons dissous. Ce n'est d'ailleurs qu'un effectif de fantaisie dont là Commune 
faisait montre, mais sur lequel elle savait bien qu'elle ne pouvait faire fond. 

Quant au 21®, il s'y est produit des défaillances, mais, en très-grande ma- 
jorité, il est toujours resté fidèle à la cause de l'ordre et des lois. Il l'avait 
défendue, dès le 14 mars, en s'opposant, près de la porte d Italie, au pillage 
d'un magasin de cartouches ; il ne l'a pas trahie sous la Commune, et il lui 
donna encore des défenseurs dans les derniers jours de mai, après l'entrée des 
troupes. Je vous demande donc, en son nom, de vouloir bien rectifier devant la 
Commission d'enquêie ce qu'il y a d'inexact dans votre déposition. L'œuvre de 
cette Commission tiendra une grande place parmi les monuments historiques de 
notre malheureuse époque : il importe donc que tous les témoignages soient 
accueillis. Or il est un ordre de témoignage qui a été généralement négligé ou 
laissé dans Tombre : ce sont ceux qui se rapportent aux efforts des honnêtes 
gens de Paris pour réagir, dans les conditions les plus défavorables, contre la 
plus terrible et la mieux armée des insurrections. Ces efforts n'ont pas tous été 
stériles, et dans tous les cas ce n'est pas au succès que doit se mesurer l'estime 
qu'ils méritent. 

Veuillez agréer, mon cher maître, etc. 



Signé : Emile Beaussirb. 



Marseille, le 3 avril 1872. M* audifysbnt. 

Monsieur le Président de la Commission d'enquête sur les événements du - . 

18 mars 487L 

Monsieur le Président,^ ^'V 

Un anii me signale le passage suivant du rapport qui vous a été fait sur les 
événements de Marseille, en mars et avril 1871 : « Trois autres individus, 
« Cartoux, Audiffrent, Dubonis, qui avaient été envoyés de Marseille à Paris et 
« qui étaient revenus avec Landeck, Amoureux et Megy, tiennent le même 
« langage, et sous cette excitation, Tinsurrection de Marseille, prête à s'affais- 
** ser sur elle-même, se relève avec plus d'ardeur et s'affirme avec une nouvelle 
« force, n 

J'ai été arrêté, il est vrai, le 16 juin IS^l, par ordre de M. le général Espî- 
vent de la Villeboinet, sous cette étrange a'ccu.*alion, et mis en liberté le 
5 juillet sur une ordonnance de non-lieu. Je n'ai jamais reçu aucune mission du 
Comilï^ départemental de Marseille auprès de la Commission qui siégeait, 
après le 18 mars, à THôtel-de-Ville de Paris et encore moins auprès de la Com- 
III 49 



— 386 — 

muûè de Paris, qui n'était pas encore constituée à l'époque de mon arrivée 4 
Paris, à la date du 26 mars. 

Je n'ai vu pendant mon séjour à Paris aucun des membres de la Cpmmis^iQÇ 
deTHôtel-de-Ville, ni aucun personnage politique. 

Je n*ai ramené persorine aveo moi. M. Landeck et autres étaient d^^ ^ M^v- 
seille avant le 26 mars, jour de mon arrivée à Parité. 

C'est donc par une erreur que je dois relever, mais non appréçlçjr» quQ je 199 
trouve encore sous le coup d'une semblable accusation. 

J'ai rhonneur d'être» Monsieur le Président, etc. 

Signé : O. AtTDIFPBENl!, 

Docteur en Médecine, ancien élève 
de rÉcole Polytechnique. 



lANSON. ' Limoges, le 29 mars 1872. 

A Monsieur le Président de la Commission d'enquête sur les événements du 

18 mars. 

Je lis dans le rapport sur les événements insurrectionnels de Limoges, à la 
page 305 du 1«' volume, la phrase suivante : 

w Le Maire, qui se trouvait à l'Hôtel-de- Ville entouré de quelques conseillers 
municipaux, répond aux cris de la foule : qu'il n'obéit pas au gouvernement de 
Versailles, qui s'est souillé dans le sang du peuple, et termine son allocution en 
criant: vivq la République! vive Paris! »» 

J'affirme que je n'ai pas prononcé ces paroles. Je proteste hautement contre 
le langage qu'on me fait tenir, je soutiens que je n*ai rien dit qui put prêter à 
une telle interprétation. Je mets du reste au défit qui que ce soit de prouver 
qu'on m'ait jamais entendu prononcer de telles paroles. 

J'espère, Monsieur le Président, que vous voudrez bien prendre ma protesta- 
tion en considération, et qu'après nouvelle enquête Vous me rendrez justice en 
la faisant joindre au rapport. 

Recevez, Monsieur, etc. 

Signé : L. G. Ranson, 
ancien maire de Limoges. 



MM^ 






— i87 — 

A Monsimf k Président de la Commissioti d'enquête parlementaire sur 

Vinsurrection du 18 7nars. 



Châtillon-sur-Seifie, le 24 avril 1872. 



M. XILLIf. 



Monsieur le Président, 

Je suis Tune des personnes de Châtillon désignées dans le rapport de M. le 
Chefdela24f légion de gendarmerie, inséré au 1®^ volume des rapports que 
vous avez publiés. — On m'y représente comme un chef de conspirateurs, com- 
plice de l'Internationale et de la (îlhnmune, — mais par voie de supposition 
seulement, ^t sans apporter la moindre preuve, le plus léger indice ; — c'est 
qu'en effet cela serait impossible et je proteste avec indignation contre de pa- 
reilles imputations. 

Sans me désintéresser des affaires de mon pays, — je ne fais pas de politique; 
— r loa pQsition ^ la QçBipagnie de TEst me le défend, et d'ailleurs ce n'esV pas 
daQS moa goût^. — J'ai prié mpa ehef immédiat de faire une enquête auprès 
des agents placée sous mes ordres; il pourra s'assurer que jamais, depuis 18 ans 
que je sers la Compagnie, je n'ai fait le plus léger essai de propagande auprès 
d'euK^ qye jamais je ne leur ai touché un mot de politique; — et ainsi, en dehors 
cle pes foQotipp0, je Vi^ retiré ne pie mêlant à aucun cercle, à aucune coterie. 

S'il y a des conciliabules chez M""® v^« Tridon, j'y suis étranger; il me paraît, 

' d^aiUeurs, difâeile qu'il y en ait eu, puisque cela aurait dû se passer en pleine 

eepupatiçn prusaienne; en tpus cas je ^'ai jamais connu ni même vu cette dape 

etsoufil»^ Je n'fti jamais eu de relatiop^queloonquesavecunseulrévolutioonairf, 

av#e up seul )|omme politique. 

Je réprouve l6s révolutions violentes, j'ai horreur de la guerre civile, et q'e^t 
un fi^Btimetitd'ép&uvanteindignée qqe m'ont inspiré les crimes de la Commune. 
— Quftnt À rinternaUenale, je ne sais un peu ce que c'est que depuis I;^ lec- 
ture fortuite de doeumeats publiés au premier volume de l'Enquête sur le H 
«lars. 

Je veus prie d'agréer^ Monsieur le Président, etc. 

Signé ; Aug. Nillt», 
Chef de section à la Compagnie des chemins de fer de VEst. 



Monsieur Massé, ancien sous-préfet de Cosne et Maire de Fougues, déclare 
qu'il n'a japais fait partie de l'Internationale, que : « Partisan absolu de la 
liberté, de l'indépendance individuelle, il n'ajamais voulu se lier à aucune asso- 
ciation dont les vues, le but et les conséquences ne fussent pas bien détermi- 



H. MASSâ. 



— 388 — . 

nés, dont Thorizon fût inconnu, désirant toujours rester maître de lui-même, de 
sa liberté d'appréciation et d'action, pour ne relever que de sa conscience. » 

S'il n'a jamais été afûlié à Tlnternationale, encore moins aurait-il consenti 
à être son agent et à distribuer ses fonds. 

licite à Tappui de cette déclaration la circulaire qu'il a publiée comme candi* 
dataux élections pour le Conseil général, daa» laquelle il affirme ses conyictions 
républicaines, toujotirs inséparables de son respect pour les lois et pour le 
prificipe supérieut de la souveraineté nattonale. 



iNT-siMON . A.'^W, 22 mars ISH. 

Monsieur le Président, 

J'ai rhonneur de vous adresser une rectifiéation au sujet de la déposition faite 
par M. Picard sur les événements qui se sont passés le 18 mars an ministère de 
l'intérieur. Ce récit contient, en ce qui concerne la compagnie que je comman- 
dais, des inexactitude^ que je crois de mon devoir de rectifier. 

Monsieur Picard s'exprime ainsi : c II n'y avait qu'un poste de vingt-cinq 
hommes commandés par M. Oscar de Poli ; il y avait aussi quelques gardiens de 
la paix, n * 

J'étais capitaine commandant la 2^ compagnie de guerre du 4® bataillon de la 
garde nationale à qui était confiée la défense du ministère. Je n'ai pas quitté 
mon poste pendant les 30 heures que nous y sommes restés. Nous avions pour 
nous appuyer une compagnie de gardiens de la paix commandée par le capitaine 
Oyon, à l'attitude énergique duqxiel je suis heureux de rendre hommage. 

Peu de temps après notre arrivée, le Ministre m'ayant fait appeler pour me 
demander si je pouvais répondre de mes hommes; je lui affirmai l'excellent es- 
prit qui les animait et leur fermé résolution de ne pas pactiser avec Témeute. 

Dans la soirée du 18, un bataillon de marche d'insurgés s'avança par lavenue 
de Marigny; les officiers qui le commandaient nous adressèrent de vaines pro- 
positions pour se faire céder le poste. 

Le lendemain à 6 heures du matin, les gardiens de )a paix évacuèrent par 
ordre l'hôtel du ministre.Restés seuls, nous attendîmes inutilement qu'un batail- 
lon désigné par l!autorité régulière vint nous relever. Ma compagnie, nialgré cet 
abandon, avait conservé toute son énergie, pas un homme ne nâanquaità Tappel. 

Vers une heure de laprès-midi, une foule en armes composée d'hommes por- 
tant les divers uniformes de Tarmée et de la garde nationale, occupa militaire- 
ment la place Bauveau. J'allai reconnaître la troupe qui s'avançait dans la di- 
rection des grilles. Celui qui la commandait, après m*avoir déclaré qu'il se nom- 
mait Eudes, exhiba un ordre du comité central. Je lui répondis que je n'avais 
à recevoir d'ordres que de l'autorité régulière et que tant que noua serions I&^ 
ni lui, ni ses holnmes ne pénétreraient dans le ministère. 



— 389 — 

Sur oes éntrefaits, le secrétaire général, M. Labibhè, me donna Vordre écr- 
de me retirer et de me mettre avec ma troupe à la dispoiiition de M. Denorman 
die, maire du S^ arrondissement; ce que je fis. 

Dans cette circonstance, comme dans toutes celles où la 2® O^ a été appelée 
pendant et après le siège, j*ai trouvé dans M. de Poli, lieutenant, et dans 
M. Ouillot, sous-lieutenant, d'excellents auxiliaires. 

Tels sont, en résumé, les faits que j'ai exposés à M. le baron d'Avril,comman- 
dant du 4® bataillon, dans le rapport que je lui ai immédii^tement adressé. 

Je vous serai obligé, Monsieur le Président, de vouloir bien tenir compte de 
ma réclamation en faisant insérer la ^tification qui précédé dans Tun des pro- 
chains volumes de TEnquéte sur les événements du 18 mars. J'ai Thonneur de 
vous prévenir en m^jûé temps qu'en raison de la publicité qu'a reçue la déposition 
de M. Picard, je transmets copie de cette lettre à différents journaux. 

Veuillez agréer, Monsieur le Président, etc. 

Signé : A. db Saint-Simon. 
Membre de la commission de permoîience du Conseil général du Tarn. 

M. de Saint-Simon me communique la lettre rectificative qu'il adresse au 
Président de la Commission d'enquête. Cette lettre est de tous points conforme 
au rapport que j'ai envoyé le 19 mars 1871 à l'état-major général. 

Je me fais un devoir de répéter ici que M. de Saint-Simon a montré beaucoup 
d'énergie et de dignité dans une circonstance très difficile, et qu'il a été .bien 
secondé par les officiers et les hommes qu'il commandait. La^^ compagnie de 
marche a positivement sauvegardé l'honneur de notre drapeau. 

Paris, le 24mar8 1874. 

Le chef de bataillon, ex-commandant sttpérieur du 8^ arro/idissetnent» 

Signé : A. d'Avril. 



Réclamations contre la, déposition de M. le Préfet de liséré. 



Le 1*^ volume de l'Ënquéte parlementaire sur les causes de l'inburrection du 
18 mars 1870, contient un rapport de>I. le Préfet de l'kère, daté de Grenoble, 
15 juillet 1871. 

Ce document, suivi de neuf pièces justificatives, analyse les tendances poli- 
liquea et bociales qui, depuis le 4 septembre, dans ce département et spéciaie- 
lûeut dans ses trois villes industrielles et commerçantes, Grenoble, Voirou 
et VieuDc, se fcont traduites par les faits suivants. 



— 390 — 

Il signale, à Grenoble, Torganisation enl869 delà société de lecture ; en 1870, 
de TAssociation Républicaine et de la société pour la défense nationale 
(pièce annexée n"2); la fondation du journal le Réveil du Dauphiné (rédacteur 
F. Vogeli,) — ses articles contre TAssemblée à Bordeauxet à Versailles en 
faveur de la Commune. (pièces 2. 4. 6. 8.) ; 

L'arrivée à Grenoble de MM. Frappât, ancien instituteur de l'Isère, et Pirodpn, 
venant de Paris ; — la part prise par eux à la direction des réunions publi^ueô 
et du mouvement; le programme de la fédération de là ga?de nationale appointé 
par Pirodon. (Pièce n<* 9.) ; 

L'arrivée à Grenoble d'étrangers, Guerin, Lemesle, Qsmonville, qui pren- 
nent part active aux réunions publiques, aux manif estç-tions ; Guérin fpuilie lè^ 
trains à la gare, etc. ; 

La démission forcée du général Mônet ; l'arrestation successive du colonel 
Cassaigne, des généi?aux Barrai et Servier; 

A Voiron, les actes de la société Républicaine, sousl a présidence deM.Favre, 
négociant de cette ville ; 

Les conférences ou réunions de Lemesle et Osmonville ; l'expulsion de la 
gare, du commissaire de surveillance du chemin de fer et enfin l'événement 
qui a provoqué le 26 mai la dissolution de la garde nationale de Voiron. 

Un voyageur annonçant un échec des troupes de Versailles soU3 P^çis est 
arrêté, la prison est forcée par un rassemblement de 2^0 perspn^es qui le met- 
tent en liberté. 

A Vienne, la société Républicaine gouverne la ville, commande à la mu- 
nicipalité provisoire et à la garde nationale; la municipalité fait afficher 
dans un cadre réservé, un manifeste de l'alliance Républicaine, dei^nier appel 
en faveur de Paris, 

Un M. Vaganay, conseiller municipal, délégué au commissariat de police, 
recommande de faciliter dans le département du Rhône le passage des émis- 
saires de la Commune de Paris qui pourraient venir à Viejine, eten(ii|^e 4rapeau 
rouge est longtemps arboré dans huit ou dix endroits de la ville. 

Ce rapport publié, comme toutes les pièces de l'Enquête en vertu du vote de 
l'Assemblée nationale du 22 décembre 1871, a donné lieu à plusieurs récla- 
mations ; ce sont : 

1** Une lettre du maire de Grenoble qui transmet une délibération du Conseil 
municipal de cette ville ; 

Cette délibération qui proteste contre les appréciations du rapport sans contes- 
ter aucun des faits qui y sont énoncés, ayant été prise contrairement à la loi ne 
peut pas être publiée. 

2° M. Vogeli, rédacteur du Réveil du Dauphiné^ écrit qu'il, «fait de ce tissu de 
fables le cas qull faut en faire, y mais rectifie, (page558) des détails biographi- 
ques qui le concernent, et nie (page 560) sa présence aux événemeiits du 21 
septembre ; il le fait dans les termes suivants : 

M Page §58, 1*"® colonne, lignes 37 et suivantes. M.Doniol s'exprime çur mon 

^ compte comme suit : ancien vétérinaire de i'arm^e (6® cuirassiers), il avait 

* f* été détaché par le Gouvernement Impérial m Brésil pour y organiser l'en- 

» geignement et le service vétérinaire, sur la demande du gouvernement bré- 



— 301 — 

•• «il^^n. Remercié bientôt par ce gouvernement, Vogeli demeura en Amérique 
^ et j nt du journalisme. )^ 

« Il faut lire : i Ancien vétérinaire de Tarmée (5* chasseurs), M. Vogeli avait 
)» ^U détaché par le gouvernement Impéjrial au Brésil, pour y organiser Tensei- 
» gnement et le service vétérinaire, sur la demande du gouvernement brésilien. 

> Rentré en France après quatorze ans, non sans avoir reçu du Grouvernement 
» brésilien de nombreux téiiioignageç de considération et d'estime, M. Vogeli 
» donna en 1870 $a démission du service français d'abord, et du service brésilien 
» ensuite. Il était déjà de retour en France quand il reçut du Gouvernement 
» brésilien la décoration d'officier de Tordre de la feose, etc. p 

« Page 560, lignes 34 et suivantes, à propos de prétendues violences auxquelles 

> sfi seraient livrés » de nombreux intéressés »» contre la personne du Commis- 
eaire central, des papiers duquel on se serait emparé, dans la soiré du 21 sep- 
tembre 1870, M. Doaiolécrit : « Le rédacteur du Réveil.yi. Vogeli, était de cette 
^ d^ffiière expédition. » Il faut lire : ^ M. Vogeli n'assista ni à cette expédition 
» ni à aucun autre événement ayant eu lieu dans la soirée du 21 septembre'. » 

2o 81» Pierre Boissier, nommé dans le rapport (page 560), écrit une lettre 
d'injures que nous ne pouvons reproduire. 
3** Il en est de mêuje de M, Frappât, nommé dans le rapport (page 558). 

49 Les président et vide-président de la Société Républicaine écrivent pour 
déclarer que l'article publié, le <6 octobre 1870, par le Réveil du Daupbiné 
(pièce n« 2) n'est pas le programme de leur société républicaine, mais un simple 
article de journal signé X. Ils ajoutent qu'on a eu tort de joindre à cet article 
(pièce n^ 2) une proclamation publiée sous cinq signatures à une date antérieure 
(24 septembre 1870.) 

50 MM. Rigaudin et Boissier, tous deux signataires de ôtte pièce, font la 
même réolamatipn; il$ se plaignent en outre, de ce que le rapport n'a publié 
qiie par ^ii^traits leur proclamation à la Gomniission, comme délégués d'Une 
réunion po^viaire considérable, pour motiver le refus de faire des élec- 
tions municipales. 

6®M.Favre, négociant àVoiron, nommé (page 562 du rapport) réclame au nom 
de la société Républicaine da cette, ville dont il est président. La lettre de 
H. Favré est très longue ; les ex:pressions de mensonges, de caloiunies, de dé- 
loyauté y sont souvent répétées. 

M. Favre nie l'action de la société Républicaine sur la municipalité provi- 
soire, qui n'est autre que le Conseil municipal élu en août 1870 et réélu le 30 
avril 1871. Il explique l'expulsion de la gare du commissaire du chemiil de fer 
par l'émotion que causa dans la foule la casquette de ce fonctionnaire portant 
l'aigle brodé,le jour ou Riciotti Garibaldi venait à Voiron faire à M. Favre une 
visite personnelle. 

La délivrance du voyageur, arrêté le 24 mai à Voiron, au moment iLrépétait 
lô bruit d'uQ échec des troupes de Versailles, n'est pas le fait exclusif de la 
société Républicaine ; la moitié des citoyens poursuivis pour cet acte n'appar- 
tenaient pas à cette société. 

7* M» le maire de Vienne réclame contre la partie au rapport relative à cette 
^ ville (pages 563-564); à son avis M. Doniol, préfet de l'Isère seuletnent depuis 



— 392 — 

le 25 mars 1871, ne pouvait fournir à la Commission un rapport véridique; il 
Bretonne que la Commission ne se soit pas adressée à son prédéce^^seur. 11 n*y a 
pas eu à Vienne une Commission*municipale, mais un Conseil élu les 6-7 
août 1870 et réélu le 30 avril 1871 ; il n'était pas sous la direction de la société 
Républicaine fondée à Vienne en janvier 1871. 

La municipalité de Vienne n a fait afficher ou répandre aucun placard conte- 
nant un manifeste de Talliance Républicaine. 

7o bis. M. Albert Lévesque, ancien s^ous-préfet de Vienne au 4 septembre, 
écrit de Paris une lettre de réclamation analogue, il proteste en des termes et 
avec des expressions qui rendent sa réclamation inadmissible. 

8^ M Richey, ingénieur, actuellement à Angouléme ancien colonel de la 
garde nationale fie Vienne, réclame contre le passage du rarpport où il est dit 
que, K la société Républicaine avait la garde nationale pour force armée » il n*a 
eu , comme commandant, aucun rapport avec cette société. 

Il n'a reçu d'ordres et n*a eu de rapports qu'avec la mairie et le sous-préfet. 

La garde nationale lui a toujours obéi. 

Les archives déposées à la mairie de Vienne établiront qu'elle a toujours fait 
son devoir. 

9" Enfin M. Vaganay, nomme (page 564), répond, en ce qui le concerne, par 
une lettre dont la publication est impossible. 



Déposition du premier président à, la Cour de Ghambéry. 

Le rapport de M. le Premier Président de la Cour d*appel de Chambéry 
(volume i^^ de TEnquête, page 488), dit en substance qu'il n'y a pas de faits 
précis établissant des relations entre les chef^ de l'insurrection parisienne et les 
membres de l'association internationale des deux départements de la Savoie, 
ou des partis faisant cause commune avec elle* ' 

Les deux journaux, Y Indépendance de la Savoie et le Patriote Savoisien 
n'auraient jamais, pendant la lutte, dissimulé leur haine contrôle Gouverne- 
ment de Versailles, et leur admiration pour les héros de Paris. 

L^ôpiniôu dont ces feuilles sont 1 organe en majorité^ dans le conseil mu- 
nicipal, et parmi les officiers de la garde nationale. 

A Chambéry, des ouvriers avinés se seraient livrés à des propos injurieux et 
même à des voies de fait contre les militaires et surtout les ofûciers de l'armée. 
Il y aurait eu des poursuites et des condamnations. 

A Annecy, Tlnternationale a un comité dont le président, M. Caligé, photo- 
graphe, a pris les noms et qualités dans une affiche manuscrite datf^e du 16 
avril, dont le rapport donne le texte, et dans une réunion électorale du 2 juil- 
let. , 

Le rapport du Président signale enfin la reprise de l'agitation séparatiste, 
^ qui aurait échoué devant le maintien du bénéfice de la zone, étendue à ces 
arrondissements par le traité de 1860. 



— 398 — 

Cd rapport a provoqué les réclamations suivantes : 



Versailles, 21 mars 1872, 



Monsieur le Président, 



J*ai Thonnenr de vous adresser copie de^la délibération prise le 16 mars cou- 
rant, par le conseil municipal de Chambérj (Savoie), en réponse au rapport de 
M. le président de la Cour, publié dans le 1®' volume de TEnquête surle 18 Mars. 

Je saisis cette occasion pour protester, à mon tour, en ce qui me concerne 
personnellement, contre Temploi de mon nom fait par M. Dupasquier dans son 
rapport; et contre la publicité qui lui a été donnée par la Commission que vous 
avez Thonneur de présider, s^ans avoir été entrndu, ni même avoir été appelé 
par elle, bien que mon nom fût suivi de ma qualité. J'aurais réclamé contre les 
appréciations contenues dans ce rapport sur Toî^prit qui anime les populations 
de Chambéry et de la Savoie. 

J'attends de la justice de la Commission Tinserlion de cette lettre et de la 
délibération jointe dans le 3<^ volume de TEnquéte. Je me tiens, du reste, à 
votre disposition et à celle de la Commission. 

Veuillez agréer, Monsieur, etc. i 

Signé : N. PAfisKT, 
Député de la Savoie. 

La délibération annexée à cette letfre, ayant été prise contrairement à la 
loi, n'a pas pu être publiée par la Commission. 



Versailles, 30 mars 18*72. 
Monsieur le Président et honoré Collègue, 

Le rapport adressé par M. le Premier Président de la Cour de Cbambéry à 
la Commission chargée de faire une enquête parlementaire sur Tinsurrection 
du 18 Mars, contient les passages suivants : 

a On ne doute pas que Tlnternationale ne compte à Chnmhéry^ à Aix les- 
» Bains, et dans laplupart de nos petites villes,dewomftré?t^a?a/yî/î^5 qui étaient 
)» assez exactement informés de ce qui se passait à Paris et qui faisaient des 
» vœux pour le triomphe delà Commune. » 

Et plus loin, après une rapide analyse de l'attitude sympathique à l'Insur- 
rection du 18 Mars qu'avaient prise les journaux Vludépendance dé la Savoie 
et le Patriote Savoisieriy publiés à Chambéiy : 

« Les hommes qui sont à la tète de ces journaux sont bien connus. Usent 

m. «0 



— à64 — 

» derrière eux les sociétés ouvrières, et dispOâefitÀiâfti dans iiètrè #ille à% âéuf 
» cents voTx à Taide desquelles ils se sont installés dans le conseil municipal, 
» et ont distridicé entre etiâo et leurs adhérents presque totcs les grades de la 
» garde nationale. 

» Il est donc bien évident qu'ils sont, pour le moment, maîtres de la position, 
» et quç c'çst à eux que doit remonter la responsabilité morale des désordres 
» plus ou moins graves qui se produisent de temps à auire^ et qui effraient la 
» partie tranquille de tapopulatio^i. 

Le rapport de M. le Premier f^résident ayant été reproduit par la presse 
locale, a cauçé dan$t le public une Vive sensation. Les anciens oMeiërs dô la 
gàrdô nationale notamment, se sont émus des passages cités plus haUt et dôiîi 
renpemble tend à présenter sous un jour inexact le rôle que la légioh de ÇhâÉl- 
Wp^ a joué pendant le temps qu'a duré spn existence. Ils m'bni tj^àiii^niiè là 
protestation jointe à cette lettre, en me priant dé Vous la préseiitéj^. ÇBtniÛÀ 
j'ai euThonneur de les commander en qualité de colonel, je elbois devoir Joiddl^ê 
ma réolamf^tion à la leur, pour afûrmen : 

1^ Que la garde naiionale de Chambéry est constamtiiênt rô&tSè dëVôtiëd à 
iWdre et à la légalité, et qu'elle a donnée en diverses (^ifCdnstàiicèfi, dé^tèMoi- 
gnages du bon esprit qui l'animait; 

^^ Que les élections aux divers grades se sont toujours faites eûtiformément à 
la loi, avec la plus entière liberté et la plus scrupuleuse loyauté ; que c'est dès 
lors, faire trop bon marché dp la dignité des électeurs, que de dire que ce sont 
les hommes qui dirigent les journaux avancés qui ont distribué entre eux et 
leurs adhérents presque tous lès grades. Ces grades, en effet, n'ont été occupés 
que par ceux des miliciens qu'y a appelés le libre choix de leurs camarades de 
dO]ttpftg:niev habitant le même quartier qu'eue» les connaii^^nt parfaUesi^eqt^ et 
dont la bonne foi, dès lors, ne pouvait être surprime. 

Je puis ajouter ce que ne pouvaient pas dire mes anciens subordonnés en 
parlant d'eux-mêmes : que le choix des électeurs, puisant son principal 
motif dans l'estime publique, ne s'est pas porté sur des indignes, et que les 
officiers ont toujours été pris parmi les personnes les plus honorables de la 
ville, appaHèhàût à la lihàticé, aux carrières libérales, à l'industrie, au com- 
merce et même aux services del'Ëtat» toutes à la tête d'établissements sérieux, 
toutes amies de l'ordre ; 

Que s'il est vrai de dire que la garde nationale, dans les rangs de laquelle 
finirait la presque totalité de la bonne et intelligente pîd^ulatibn de Ohambéry, 
était dans sa grande majorité dévouée aux idées républicaines oU libérales, €rt 
avait, dans la désignation de ses chefs, téâu compté, dans une certaine mesure, 
dp ses préférences, il est non moins exact dé reconnaître qu'elle h*a jamais 
appelé à la cominander, ni perturbateu):*s, ni affiliés à ^internationale^ ni qui 
que ce soit partageant, de près ou de loin, les doctrines ànti-socialéâ de la célèbre 
as^ooiation. 

Je viens vous prier, M. le {^résident, de vouloir bien tenir compte, -dans 
le complément de l'Enquête, des rectifications qui réèsortent de cette lettre. 

Il fst intéressant, vous le comp^ndrez, q4*auçtiki doïite né pui^ mteir triT 
les sentiments qui ont aninié, pendant les tristeM^ènôméiità dti comttiièàtrement 



— 395 — 

de Tannée 1871» çpux des habitants d'un des chefs-lieux de nos départements 
de la Savoie > iâuxj^uels lé C^ouvemement ^vâlt jfait rhonnèur âô ô^^nflisf dès 
armés. 
Veuillez a^éer, Monsieur lé Président et honoré collègue, etè. 

Signé : A. GùtNAÉb, 
Dépu^ de la S^avoié. 



Versailles, le \%n. 

Monsieur le Président, 

Noug ^'ayons pas à relever toutes les erreurs et toutes les inexactitudes du 
Rapport dé M. le Prefider Prê^dent âè lu Càurdê Chàmbêfy, en èé qWtoUche 
notre département ; mais il nous est impossible de ne pas protester contre les 
deux assertions suivantes, qui atteignent R0tH h0!idt%bilité et ëelle de l^àotion- 
nàires de notre département, digneë de la éonjïaneëdtl Ôeu^ë^iiëEtietit 2 

€ On est mdMement dertaih que âiiiel OekËitlUiiie àtait tl*fëi1lphé à Paris» 
» le plus grand nombre des hotUMes de septembre et de deux auxquels cette 
» révolution a donné le pouvoir dans Tadministration, et àiiléurê^ et qui lé 
» conservent encdi'e, se seraient empressés de l*itoiter. 

j> Je ne parle |)its de ragltatlen ééparatiste que V6n a ëheréhd à renoùi^ele^ 
» dans nos arrbndissetneiits du nord, px^inéipalëmeÈt & BdnnëviUë j o'es^ eneoi'é 
» là une manœuvre dés hommes de septembl^e qui veulent en foil«e un épouvàn- 
» tail pour conserver leur influence et les pësitîens dont ils se sont emparée, i^ 

Nous protestons énergiquement contre ces inqualifiables accusations, et nous 
vous prions de vouloir bien recueillir notre protestation contre des imputations 
que nous considérons comme malveillantes et mal fondées. 

Veuillez agréer, M. le Président et honoré CoUèjgue, etc. 

Signé : Folliet, — Chakdon, — Tabeblet, — Silva, — Dupàro, 

Députés de la Haute-Savoie. 



Les officiers de la gard^ natipnale du Puy ; ^^^^^^ nationale 

MM. Chappuis, ex-chef de bataillon commandant la garde nationale séden- 

. . ° DU PUT. 

taire; 

Mour j ex-capitàine, jJallès-Tarië etc ; 

Protestent contre i^àllègation suivante côhtenué dànâ une ipié(;è itiêéf^é âaà« 
le !«' vôlùïnè 3e iTÊnquêti; page S^ê: 



— 396 — 

« Là ne se bornaient pas les ramifications de cette affiliation (à rinternationale 
1» et à la Commune) ; laganie nationale du Puj avait à sa tête des officiers qui ne 
» cachaient pas leur adhébion et leurs sympathies à la Commune. Tout le temps 
y* que cette insurrection a duré, cette garde nationale a fonctionné avec un 
» grand zèle. Aussitôt que le succès du Gouvernement légal a été assuré, elle 
M s'est dissoute de fait. J'en tire cette conséquence que les meneurs mainte- 
» naient Forganisatibn de la garde nationale en prévision de circonstances où il 
» leur serait utile d'avoir avec eux une force organisée ; et je confirme mon 
» opinion par les adresses que la garde nationale a envoyées à l'Assemblée, 
» dans lesquelles elle ne dissimulait pas ses sympathies pour la Commune» » 

MM.Chappuis et autre citent à Tappui de leur protestation le texte de Fadresse 
envoyée par eux, non à l'Assemblée, mais au chef du Poiivoir Exécutif, et le 
texte de la réponse qui leur a été faite ; les voici : 

« Adresse de la garde nationale du Puy, au chef du Pouvoir Exécutif, 

M Des hommes trompés par les ennemis de la République, cherchent à renver- 
ser le Gouvernement qui est issu du suffrage universel exercé sans aucune près* 
sion. Leurs tentatives anarchiques paralysent Tindustrie et détruisent la con- 
fiance, au moment où la plus grande union entre les citoyens peut seule nous 
relever de nos désastres. 

• Dans cette situation «l'Assemblée nationale devrait consacrer définitivement, 
par un vote solennel, le Gouvernement de la République, le seul qui puisse ral- 
lier tous les partis. En émettant ce vœu, la garde nationale proteste énergique- 
ment contre Finsurrection qui vient d'éclater, et donne en méme^ temps au 
Gouvernement l'assurance de son concours le plus absolu. » 

• V - ■ 

Réponse transmise au nom du chef du Pouvoir EpoécuUf, 

* 

Monsieur le Commandant, 

» Monsieur le Président du Conseil, chef du Pouvoir Exécutif, me charge de 
vous remercier, et de remercier en son nom MM. les officiers de la garde natio- 
nale du Puy, des sentiments de confiance et de dévouement que lui exprime 
Tadreiibu* que vous lui avez fait parvenir. 

" Veuillez agréer, etc. 

» Signé: B. Saint-Hilaibb. 

rt Représentant du peuple. *» . 

. ■ '■■■;•: " '-' . '..■■ :.\: ...'■. : ..••■ . : '. ■■.:■.': . . ' . . . ^ ..■.......,.:.. j •. .■ 

MM^Chappuis et loutres déclarent que la garde^natM>nal^4*^ P^J V^ envoyé 
aucune autre adresse que celle ci-des&us approuvée. Ils ajoutent que la garde 
nationale s'est désorganisée quand la guerre a cesbé, quand est survenue une 
ncovelle admi nistration municipale, etlongtemps avant la défaite de laCommune. 



% 



— 397 — 

Cinq membres de rancienne Commission municipale du Puy appuient cette 
protestation. 

(Suivent les signatures.} 



Messieurs P..., propriétaire, B..., docteur-ijiëdeoiny R..., bibliothécaire à mm. p., b., r., d* 
Chàtillon-sur-Seine, signalés dans le rapport du chef de la 24« légion de gen- ohatillon-8UB 
darmerle, comme agents du sieur Tridon,membre de la Commune, et pour avoir seine, 
pris part à des réuniqns tenues chez madamie veuve Tridon^ mère de ce dernier, 
dans un but de propagande, protestent contre cette allégation. Ils répudient 
toute synipathie pour rinsurrection parisienne. 

UM. B... et R... s'étonnent de plus de lire dans le même rapport, qu'ils au- 
raient été nommés : Tun sous- préfet, Tautre receveur des finances en cas de 
triomphe de la Commune. Ils déclarent ces allégations sans fondement et abso- 
lument en désacciord avec leurs habitudes et leurs sentiments. La Commission 
d*enquéte n*a pas imprimé les noms propres contenus ^ans cette portion du 
rapport présenté parle chef de la 24*' légion. Elle en a publié seulement les 
initiales. Elle fait connaître de la même manière les dénégations indivi- 
duelles opposées à quelques-unes des affirmations du colonel de gendarmerie. 



M. Quillot, avocat à D^jon» proteste contre cette phrase du rapport du chef de 
la 24® légion de gendarmerie. 

« On cite notammant le sieur Quillot comme s'étant transporté dans ce but 
» (enrôler des hommes pour aller grossir les rangs des insurgée), à Auxonne 
n dans la deuxiénie quinzaine de mars, m o 

M. Quillot affirme qu'il ne connaît à Âuxonneque'des hommes d^afiaireset 
qu'il u*a pas mis les pieds dans cette ville depuis la fin de juin 18*70. La Com- 
mission ;i*a trouvé dans les pièces de Venquéte aucune preuve du voyage que 
M. Quillot aurait fait pour soulever, sans succès, la population d^ Auxonne. 
Elle insôré'donc, sans hésitation, sa réclamation. • . 



H. QUILLOT. 



Cinq habitants de Bavdnne ont réclamé contre l'assertion suivante : (page S04 
du \^^ volume) : 
Dans une réunion publique, tenue le 22 atril 1871/ nu assistant demeuré 



BlfUNION DB 
BA.TONKB. 



— 398 — 

inconnu, aufaîi proposé rétablissement de la Commune ; ce fut l'ocûasion d'un 
tumulte que calma presque ausitôt cette observation : « qu'à la citadelle il j 
» avait des oanen» braqués sup la yille. ». 

Les auteurs de la réclamation déclarent qu'ils ont été les organisateurs de la 
réunion publique du 22 avril, qu'il n'y a été fait aucune proposition d'établisse- 
ment de la Commune et qu'il n'y a eu aucun tumulte ; que Tobservaiion relative 
aux canons braqués sur la viUd» ne s'est pas produite; que le Président, en 
ouvrant la séance, a exprimé son étonn^ment de voir dans la ville un déplaie- 
ment de forôés iBusitéei, et que ses paroles, déaaltttéeâ, ont pu donneif lieu â une 
fâQsêë i&téi*^rétatiôn. 

Ndttd piibliôiis èëtte rëclàmÂtien. Nofi« de^ns ajouter èepètt4âttittiHl fés^lie 
d^un appert âdministi^atlif transinift à là Oèmmission par M. le Ministre é6 Tlk- 
tériétt^ que leè faitt eentefités seraient e:taet6; que lers de 1& réunion dtifiS 
avril, un des assistants aurait crié : «La Oemmtinei la Commune! »» etqUHiltii 
aurait été Npoadu que les canons menacent la ville, il làlkdt s'alàteniir de toute 
démènitrfttlèâ. 



b»HB8 DB Ods Qurriem typographe)» de. Privas^ au sombre de Q^M§f ont pr^imtiéy le 

[VAS. 91 mar» 1873| une réclamation montré un passage da rapport de M. le Pi»élet de 

rÀr440b(ii qU }1 ^\ dit (page &M du l^' volume) i que léu auvriem tjrpogriflMs 

du pays sont généralement affiliés à l'Internationale et que la plupart ont la 
haine du capital, du patron, du bourgeois. Ils déclarent qu'ils ont fondé à 
Privas une société ayant pour objet exclusif la mutualité et la prévoyance, qu'on 
a voulu y voir l'action de llnternationale, que pour le prouver on a exercé des 
poursuites, mais que rien n'a pu établir la vérité de cette supposition. 

Us joutent qu'ils p'ayaîent jamais eu de difficultés »t^o leurs patrons jusqu'à 
l'arrivée de M. le préfet dans le département; et que, depuis cette f^poque^ un 
imprimeur 9> subi rinfluenoe de cq magistrat, çt » e^ 4es discussions arec ses 
ouvriers. 

Cette réclamation a été rendue publique d^fis ^n jpurna} de Jla localité^ en 
même temps qu'elle était envoyée k la Commission d'enquête, M' le I^^^ât de 
l'Ardèche, ainsi informé, s'est empressé d'adresser à la Comn^ission un rapport 
supplémentaire dans lequel il maintient ses premii^res appréeiAtio^s ; il fait 
remarquer que cinq des signataires de cette réelamatien ont été poursuiyis et 
condamnés le 16 février 1872, ppur ^voiv, squs le nom de Sepiêtil 4es Typogra- 
phes du Midi, fait partie d'une association non autorisée et comprenant plus de 
vingt personnes. 

Une lettre émanant d'un- imprimeuf dé Privas, en date du 27 mars 1872, 
confirme les appréciations de M. le Préfet.Il y est déclaré que l'un des ouvriers 
signataires de la réclamation a eu en effet des difficultés avec son patron, mais 
plusieurs mois avant l'arrivée du Préfet dans le département, et que ces difficul- 
tés provenaient uniquement de la délégation acceptée par cet ouvrier auprès de 
la Ligue du Midi. 



— 899 ~ 

Un rapport «nvoyé à la Commission d'enquête, t. II, p. 626, après avoir fait 
le récit du mouvement insurrectionnel qui s'est produit au Creuset, le 26 mars, 
et des mesures prises par M. le Préfet dé gaône-et-Loire, indique que Tautorité 
judiciaire n'aurait pas été à la hauteur de sa tâche. 

Il résulte de témoignages cjui ont été communiqués à la Cominfsdoii, quê Tat- 
titudè de Tâutorité judiciaire a été aussi ferme que di^fûé. Bi éllô ft Wfuéé de 
Sévir contre ceux auxquels Tadministration iiïiputâit Un délit insaîsîlisdMè, 
elle a demandé avec insistance l'arrestation de éenx qui àvaiéAt ôrgaiiiéé le 
mouvement et proclamé la Commune. La plupart de ces demieï* ont été don* 
damnés par la Cour d'assises de Saône-et-Loîre. Nous publions la letifé qUè^ 
noua recevons à cô sujet 8e M. le Procureur de la République, à Autun. 

iutun, lé 19 lûâilWK. ' 

Monsieur lé Président, 

Je lis» à la page 606 d'un rapport de gendàrmepie, d&68 Tenquété pariamea-* 
taire mr riniurrcetioii çlo )8 mars ; (t. 2.) 

« Malgré le refuade Tanterité jadielaire, qui a été bien faible dalit dettii p#ea* 
n lia»* ëDUie mandata d'arrêt furent laneés par le préfet sontre lea pHn^paux 
» menturs. Cependant quelques-uns furent arrêtés immëdiatemçnf ^ ili oat été 
» aequittés par le jury de Saône-^et^Loiré. » 

Permettez-i4oi de protester contre ces appréciations qui bl^asont la vérité^ 
ft sent de nature à porter atteinte à n^èn oaraotère. 

Lors du monvenent insuvreètionnel qui s'est produit, au Oreuaot, le S6 mars 
de Tannée dernière, j'ai refusé, il est vrai, do décerner des mandats ebntro 
divers individus, qui n'ont jamais été déférés à la cour d'assises, peur le délit 
iB^aialssabie qui leur était alors imputé ; mais, il résulte des témoignages les 
plus honorables que j'ai Vhofinèur de vous communiquer, que j'ai réclamé, avec 
insistanoe, rarrestatien de êent qui avaient conduit le mouvement insurreotian* 
nel et proclamé la OomMune au Creuset. Ces derniers pour la plupart, ont été 
par eentnmaee, il est vrai, condamnés par la Cour d'assisea de Saôfiié*et- 
Loire. 

J'ai l'honneur de vous prier, Monsieur le Présidéht, de vouloir bien iBiire 
insérer, en ee sens, uiie note rectificative, qui, eh rétablissant la Vérité, ÛW** 
nera à la magistràtuife îoéalè une satisfaction légitime. 

J'ai d'ailleurs l'àèsuraneé qâô ma conduite, dans cette oecasion^ n'é paê été 
désapprêuvéê par mes iiu^érieurs hiérarchiques, qui m'àHiariêmt, anjûUfé'hui^ 
à formuler eatle p^oiêetatioH. 

Je suis, avee un profond respect, Monsieur lé Pi^ésident, etc. 

L$ procureur de la âétubUqtM^ 
Signé : L. db Rbube. 

Je join» à eette déclaration la lettre suivante : 



M. DBBBURB. 



- 400 — 
rRHARDT. Limoges, ce 25 avril 1872. 

i Monsieur le Procure^ur de la République, 

J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait Thonneur de m'écrire, et je saisis, 
avec empressemeiA, Toccasion que vous m'offrez d'affirmer une fois de plus, que 
de tous les magistrats, de tous les dépositaires de Tautorité, à un degré quel- 
conque, vous êtes certainement, à mes yeux, celui de qui j'ai reçu l'appui le 
plus loyal et le plus énergique , dans les tristes journées qui , au 
Cfeuzot. ont nécet^sité l'intervention de la force armée. Il n'est pas un honnête 
homme, témoin des coupables tentatives doi/t le Creusot a été le théâtre, qui 
ne partage mon avis à cet égard ; ce n'est donc pas sans une pénible surprise, 
que je vous vois en butte aux insinuations les plus malveillantes de la part de 
ceux-là même, qui, selon moi, auraient le plus grand intérêt à faire oublier le 
rôle équivoque qu'ils ont joué, dans cette honteuse affaire. 

Vous me priez, Monsieur, de rappeler mes souvenirs au sujet de ce qui s'est 
passé devant moi, le 27 mars 18*71, lors de l'arrivée, au Creuzot de M. le préfet 
de Saône-ei-Loire ; cela m'est d'autant plus facile, que j'ai noté, avec soin, les 
moindres incidents qui ont signalé non- seulement les journées du 26 au27 mars, 
mais encore toutes celles qui ont précédé l'échauffourée du 26, et même celles 
qui l'ont suivie ; et j'aurais été à même de fournir, à cet égard, d'intéressants 
détails à la Commission d'enquête, qui, je le crains, n'a été qu'imparfaitement 
renseignée sur ce point. 

J'affirme donc, de la manière la plus énergique, qu'à Tarrivée du préfet, vous 
lui avez instamment demandé l'arrestation immédiate du maire Bumay,du com» 
mandant de la garde natonale Maître, et des individus les plus compromis dans 
l'attentat de la veille ; M. Ferry s'y refusa formellement : 

« Je ne ferai point arrêter Dumay, nous dit-il, parce qu'il y aurait du danger 
•• à le faire. Cet homme doit être ambitieux; je vais l'engager à déjeuner avec 
» moi, et je lui offrirai une bonne place, moyennant sa promesse de quitter le 
» Creuzot je remmènerai avec moi s'il le faut. » Ce sont les propres paroles de 
M. Ferry. Naturellement le sous-préfet Marais , et le conseiller de préfecture 
Chenel (le délégué du préfet), tous deux amis particuliers de Dumay et consorts, 
et notoire^nent agents actifs de V attentat [\e \q prouverai lorsqu'on voudra), 
approQvèient sans réserve cette solution ingénieuse, et le mandat décerné 
contre le mifrérable, qui, la veille, avait arboré le drapeau rouge, prononcé la 
déchéance du gouvernement de YerballleS; et proclamé la Commune, fut ainsi 
transformé en une invitation à déjeuner I Je me souviens que vous avez refusé 
avec indignation d'assister à ce repas, et que je vous en ai complimenté. 

Quant à l'inqualifiable dépêche, objet de votre allusion, ^> Cai vue ; elle était 
signée Charle» Ferry. C'est du reste à propos de cette dépêche que j'ai dit & 
M. Ferry, qui convient d'ailleurs d'en être lauteur, que si j'avais eu le droit de 
faire des arre&tations, j'eusse commencé par son délégué, le conseiller 
Chenel. 

J'ai rappelé tous ces incidents et bien d'autres, dans ma déposition devant la 
cour d'assises de Ch&lons; et je n'ai pas été médiocrement surpris, le lendemain 



— 401 — 

en n'en trouvant pas la moindre trace dans les comptes-rendus des journaux de 
la localité, mais j'ai su, depuis, le mot de l'énigme 

Je le répète, j'aurais eu de curieuses révélations à faire sur les événements 
du Creuset, si la Commission d'enquête avait jugé à propos de réclamer mon 
témoignage à leur égard, et je regrette, dans l'intérêt de la vérité^ qu'elle n'ait 
pas cru devoirle faire. 

Veuillez agréer, Monsieur le Procureur de ]a République, l'assurance de 
ma haute estime, et de mes sentiments les plus dévoués. 

Le colonel du 9« cuirassiers ex-commandant des troupes au Creusot, 

Signé : Ad. Gerhardt. 



Paris, le 13 mars 1872. 
Monsieur, 

Un député républicain, qui depuis longtemps veut bien m'ho'norer de son m. HAEA.IS. 
estime, me signale dai\s les procès -verbaux de la Commission dont vous étés le 
président (2® volume, page 635), le gassage suivant du rapport de M. le chef de 
la 24® légion de gendarmerie, 

» Après le 4 septembre, Dumay fut nommé maire du Creuset et, afin de 
» poursuivre le plan donné par l'Internationale, il s'adjoignit quelques amis 
» dévoués dont les noms sont indiqués ci-après. 

« A partir de cette époque, les clubs et les réunions avaient lieu très-souvent; 
» des femmes même y assistaient; là, on professait ouvertement l'anarchie, et 
» tout restait impuni. Le sous-préfet de l'arrondissement y ^ipportait son 
» concours. » ' • 

Le sous-préfet contre lequel M. le Chef de légion a glissé cette petite accu- 
sation gratuite, et qui a l'habitude, lui, de nommer les gens dont il parle, c'est 
moi, Monsieur. 

Sur quelles preuves M. le chef de la 24® légion apnuie-t-il son affirmation ? Jer 
rignore, et pev m'importe. Mais je le défie, dès à présent, de produire un seul 
fait, un seul mot qui puisse la justifier. Et, dès à présent aussi, tout en lui in- 
fligeant le démenti le plus formel, j'invoque le témoignage, non pas de M. Fr.- 
Morin, préfet de Saône-et-Loire du 4 septembre au 10 mars, qui aurait le tort, 
pour M. le Chef de légion, d'être mon ami; non pas celui de M. Ch. Bbîland, 
préfet intérimaire de Saône-et-Loire et votre collègue; mais celui de M. €h. 
Ferry, préfet de Saône-et-Loire au 10 avril 1871, aujourd'hui préfet de Iff 
Haute-Garonne. 

A la date du 9 avril 1871, M. Ch. Ferry m'écrivait : 

IIL ■ ^ -^ • 51 - 



— 402 — 

« Je suis sûr que vous emporterez les regret^ de tou$ 1^8 gQQ^ honit^it^t^ qu^ 
1 n'aveugle pas Fesprit de parti et je joints les miens a^^ lôur^* » 

Et à la daie du 14 décembre 1871 : 

« Vous avez fait noblement votre devoir pendant la guerre et pendant IMii- 
» surrection du Creusot. Dans cette dernière circonstance, je vous ai vu à 
» l'œuvre. Pour votre conduite à Autun, vous avez le témoignage de votre suc- 
> cesseur, M. Lhermite. Il m'a dit plus d'une fois : Je souhaité que l*èn àîsé 
ft de nioi que j'ai renipli nion devoir aussi bien que M. I^arais. % 

Vous avez trop d'équité, Monsieur, pourme demander de m'étonner que vous 
ayez accueilli, publié et officiellement approuvé, sans même m'avertir, une 
accusation lancée contre moi et, encore une fois, toute gratuite. La môme 
équité, j'ose l'espérer du moins, vous décidera à publier cette protestation à la 
suite de toutes celles dont l'Enquête a déjà été gratifiée. Vous voudrez bien 
etc. 

Signé : Aug. Mabais, 
"Sous- Préfet d' Autun au 4 Septembre. 

161, rue Saint-Jacques, Paris. 



M* Mirais qui n'est pas nommé dans l'Enquête, réolamei cpntro 1^ p^^^i^ 
^'une déposition insérée au 2® vol. page 265. Il nie les faits qui li;i sQnt i^piftéç^ 
il nie sa présence dans les clubs du Creuzoï et invoaue les tçmoigçfi^^ 
rendus en faveur de son Administration, par M. Çb. Feyry, préfet d^ Sjj^ône- 
ei-Loire. 

Les faits que conteste M. Marais sont attestés : 1^ par le rapport d^e I^. le }^% 
de paix du canton de Chassy, leq^el affirme la par^ite exactitude de^ i^e]^çei|pne- 
ments fournis à la Commission d'enquête par le colonel de la 24® légion ^ $!^J^Z 
darmerie; 2* par le rapport du juge d'instruction qui, daAÇ les trouble^ du 
Creuzot, a informé contre les prévenus traduits devant la Cour d'a,ss^sç^ d% 
Sf^âne-et-Loire. 

L'instruction judiciaire a établi en effet que M. le sous-préfet Marai^ assîstajit 
fréquemment aux séances des clubs, où, notamment au mois de février 187^^ 
furent proférés les discours les plus anarchiques et les plus odieux ; qu'il &isalt 
^asçciété babituelle de Dumay, Maitre, Gassiot, Supplée, etc., auxquels il avait, 
dans ces temps de désordre, confié la mairie, le commandement de la ^arcU» 
nationale, la police, etc., et qui, presque tous ont été frappés et flétris fe(f- 
l'arrêt de la Cour d'assises du 8 septembre 1871. 

]^e premier a été condamné aux travaux forcés à perpétuité, Içs autres^ à b^ 
déportation dans une enceinte fortifiée. (Voir en ce qui concerne M. Mftraiisu 
les dépositions des témoins Denis Perrot, Chassy, colonel Gérard devant la 
Cour d'assises.) Nous devons mettre en présence de la dénégatipn d^ impijL;t%- 
tions résultant de témoignages concordants. 



— 403 — 

M. Dargance a adressé aux journaux et àla Commission une réclamation contré ic. djlbgakox* 
le rapport publié dans le premier volume, pages 457 et suivantes. 

Il déclare qu'il n'a eu aucun démêlé avec la justice criminelle ou correction- 
nelle d'aucun pays (v. p. 464), et il produit, à ce sujet la copie de deux certificats 
qui lui ont été délivrés, Tun par M. Orense, député aux Certes, l'autre par 
M. Combarieu, conseiller municipal à Cahors. Il affirme n'avoir jamais vu ni 
connu Mégy (p. 468). Il nie avoir été propriétaire de 59 caisses de fusils trouvées 
dans un chai de la Bastide (p. 470); il raconte que le Comité central de la Lé- 
giofi espagnole l'avait chargé ^'acheter 300 fusils, que ces armes lui ayant été 
envoyées, il les examina, les trouva défectueuses, qu'il les refusa en les 
laissant pour compte à l'expéditeur, et qu'il ne s'est plus jamais occupé de cette 
affaire. 

M. Dargance nie également que les gens de l'Internationale se soient jamais ^ 

réunis dans les bureaux du journal la Fédération (p. 464); «il n'y avait là, dit*ii, 
que les collaborateurs et rédacteurs de ce journal; ils y étaient môme à l'étroit^ 
et ne dépendaient que d'eux-mêmes et de leurs convictions.» 

Il déclare que ce n'est point par surprise qu'il s'est installé, avec son journal, 
dans la maison de M. Le Barillier (p. 465); il en jouissait, dit-il, régulièrenkent, 
et cela aurait été constaté par une décision judiciaire. Il proteste aussi contrtl e 
passage du rapport (p. 464) où il est dit que des gardiens veillaient aux porte» 
de sademeure et ne laissaient entrer que les individus qui s'étaient fait d'abord 
reconnaître comme membres de l'Internationale ou de la Comn^une; il expliqué 
que, pour complaire à deux personnes qui demeuraient dans la même maison que 
lui et qui voulaient que la porte demeurât fermée, il la faisait garder par des em- 
ployés des bureaux du journal lorsqu'elle était ouverte, et que jamais on n'a de- 
mandé à personne un mot d'ordre. D^ ailleurs, dit-m. était ce un lieu public pour 
donner accès libre aux indiscrets et aux auxiliaires secrets de la police? 

Le rapport du Président de la Cour (p. 464) a signalé un numéro du journal la 
Fédération qui avait ouvert une souscription publique dans le but de provoquer 
les soldats à la désobéissance et à la désertion ; cet article a été condampé par le 
jury, M. Dargance dit que la souscription avait un but différent * celui de procu- 
rer aux soldats des aliments dont on les disait privés; que le projet, glissé par un 
anonyme dans les papiers de la rédaction, a été publié par surprise dans un nu-^ 
méro, et qu'il en a empêché la reproduction. Il reconnaît que le jury l'a con- 
damné à ce sujet. 

M. Dargance ajoute : « La paternité que j'ai acceptée et revendiquée, c'est 
celle de l'idée qui présida à la fondation de cet organe {la Fédération). La voici 
en deux alinéas : 

« 1* Arriver, par la démonstration des avantages et de la nécessité, à la soli- 
darité intime entre les nations latines contre notre implacable et trop puissant 
ennemi. 

« 2° Etudier, puisque le gouvernement centralisateur s'était trouvé inepte et 
faible en présence de l'invasion, la théorie décentralisatrice ayant pour pivot la 
Commune groupée, soudée, solidarisée par un lien qui empêche l'état de s'é- 
mietter. » 

Cette déclaration confirme les renseignements qui résultent des pièces dépo- 






— 404 — 

sées aux Archives, et qui tendent à prouver que le journal la Fédération^ 
fondé à Bordeaux par M. Dargance, était l'organe avoué de la Commune et le 
correspondant du gouvernement insurrectionnel de Paris. 



ILLABD. 



M. Paillard, rentier à Semur, croit que Timputation contenue à la page 623 
du 1®'' vol. s'applique à lui, bien qu'il ne soit pas nommé. Il dit : 

« En 1862, je pris ma retraite après 33 ans dé service dans l'Assistance pu-. 
» blique de Paris, dont 15 ans comme directeur de l'hôpital Saint-Antoine. 

» En 1852, contraint de prêter serment à l'Empire, serment que je pris au 
)» sérieux, je m'abstins jusqu'à la fin de ma carrière de toute action politique, 
n me renfermant dans mes fonctions de directeur de l'hôpital et de l'adminis- 
n tration de la Caisse d'Epargne. 

» J'arrivai à Semur en 1867, après 5 ans de séjour dansun village de l'Yonne. 

" Je suis républicain, mais entre moi et un partisan de la Commune et un 
» affilié de l'Internationale, il j a des distances que je ne saurais franchir. 

» En li871, je fus porté bien malgré moi sur une liste de candidats aux élec- 
» tiens municipales. Pour me faire échouer je fus présenté aux ouvriers et aux 
n vignerons comme un bourgeois, un capitulard, un réactionnaire, etc.. » 

La Commission accueille ces déclarations qui ne sont infirmées par aucune 
pièce de l'Enquête. 



«T-BÉAULX 



M. de Fônt-Réaulx, ancien sous-préfet du Gouvernement de la Défense Na- 
tionale, déclare que le colonel commandant la 21® légion s'est trompé en croyant 
que la ville de Saint-Junien était affiliée à l'Internationale ; Monsieur de Font- 
Réaulx, affirme qu'il n'en est rien. 

M. Constant Julien, ouvrier gantier, confirme la déclaration de M. de Font- 
Kéaulx. 



&.PBLBT 



M. Capelet (de Moulins) chez lequel s'est tenue une réunion des représentants 
de la Presse, dans le but de signer une pétition adressée à Monsieur le Président 
delà République et publiée pendant l'Insurrection du 18 mars, croit devoir pro- 
tester, en son nom et au nom de tous les journaux représentés à ce congrès, con- 
tre toute imputation d'affiliation à l'Internationale. 

M. Capelet n'était pas nommé dans le rapport (voir page 619) ; mais nous ne 
nous refusons pas à mentionner sa réclaniation. 



— 405 — 

Les sieurs Collas et Lefèvre, de Bar-lc-Duc, protestent en termes généraux de MM. collas kt lk- 
leur honnêteté et opposent une dénégation formelle aux imputations dont ils FàvsE. 

ont été l'objet. 



Vingt membres du Conseil municipal d'Auch protestent contre les rapports du d'auch 

premier président, du préfet et du commandant de la gendarmerie relatifs aux 
troubles du Grers. Ils déclarent que les cartouches placées dans les bâtiments 
communaux y avaient été déposés le 7 mars, pour être distribuées aux gardes 
nationaux qui devaient s'exercer au tir. Le maire les avait officiellement de- 
mandées à M. le préfet dans ce but. Elles furent livrées au maire, qui en 
donna reçu, par le capitaine commandant Tartillerie départementale. 

Les cartouches n'étaient donc pas cachées et n'ont pas été saisies. 



Le rapport du préfet du Gers, indique le fonctionnement d'un comité de salut 
public à Auch, parle de saisies de cartouches faites à la mairie, d'une tentative 
de proclamation de la Commune, et blâme l'attitude du conseil municipal de 
cette ville pendant la Commune de Paris, ses adresses ainsi que sa continuelle 
opposition à l'autorité. 

Après informations prises, il appert que si M. Brun n'a pas été sommé de 
proclamer la Cotnmune, plusieurs membres du conseil municipal lui ont 
demandé de la proclamer, ainsi que l'a déclaré M. Brun lui-même à plusieurs 
personnes très-honorables qui l'ont affirmé et de vive voix et par écrit ; 

Que la municipalité n'a pris aucune mesure décisive contre. le comité de salut 
public ; 

Et qu'enfin un dépôt de cartouchesexistait réellement à la bibliothèque et 
à la mairie de la ville. 



Quinze Membres du Conseil municipal d'Alger protestent contre les rapports conseillées mu- 
du préfet d'Alger et du chef de légion de la gendarmerie d'Afrique et affirment NIQIPAUX D ALaER, 
que les populatiom algériemies, loin de songer au moindre désordre ^n'ont fait 
qu'user avec calme de leurs droits. 



— 406 — 

Cette protestation émane, non du Conseil municipal, maift de èitoyenU agis- 
nant en tant que conseillers municipaux et comme représentants delà dté.EUe 
ne précise du reste aucun fait. 



JUCHT. M. Debuchy, dans une lettre adressée à M. le Président de la Commission, 

proteste contre le passage du rapport dû colonel de la 3® légion, qui le signale 
comme ayant été à Boulogne Tun des agents les plus actifs de rinternationalé. 
Il serait, dit-il, le premier à combattre le désordre de la rue. 



BRS MU- Seize membres du conseil municipal de la ville de Boulogne et deux membres 
AUX DE (îu conseil d'arrondissement, ont cru devoir protester contre le passage suivant 
^NB-sua- ^^ rapport de M. le colonel de la 3® légion de gendarmerie. 

a Dans le Pas-de-Calais, ce furent les villes de Boulogne eiàe Saint-Pierre- 

» lès-Calais qui furent travaillées par les socialistes de Tlnternationale 

» , 

» le 12 avril, on craignait à Boulogne une manifestation. Elle a été déjouée 
•• grâce aux mesures énergiques de M. le Préfet du Pas-de-Calais. 

« Le 31 mai, des atfiches apposées dans la nuit appelaient des volontaires 
» pour aller au secours de la Coajmune> Des journaux de cette Commune arri- 
» vaient en même temps et étaient saisis a la gare de Boulogne. » 

La Commission, examinant les pièces de l'Enquête, n y a trouvé qUe la 
coufetatation de faits particuliers qui n^iiicriminaient en rien l'esprit général d* 
la population. 

Elle a reçu en outre, à la date du 20 juille^t 1872, une lettre de M. Huguet, 
ïnaire de Boulogne, dans laquelle on lit ce qui suit : 

« Aucun mouvement séditieux, aucune provocation à la révolte, n'ont eu 
4» lieu à Boulogne, peu de temps avant ou pendant l'insurrection de Paris. 

» Il n'est pas à ma connaissance que des relations aient existé ou puissent 
» exister actuellement entre les habitants de Boulogne eXÏJnternaiionale ouïes 
» partis qui auraient.fait cause commune avec cette insurrection. 

tt Les renseignements que j'ai recueillis..,, ne révèlent, à eut égard, aucune 
» ramification avec notre ville. » 



•07 



A Jdemeurs les Membres de la Commission à^ Enquête 
sur les causes de V Insurrection du i8 m^rs. 

* 
Léis reétiâdatiôns quejesonmets à la Commission portent sur deux dépositions, 
dont je ]i*ai étt connaissance que par la publication de TËnquéte, celle de 
H. Osisude, capitaine d'habillement au 105<^ bataillon de la garde nationale, et 
belle de M. Cresson, préfet de police sous le gouyernement du 4 septembre. 

I — Déposition de M. Ossude. 

M. Ossade m'impute trois actes de faiblesse ou de complicité, il m'accuse : 
1^ d'avoir enipéché l'arrestation de Raoul Rigault après le 31 octobre ; 2^ d'à- 
Toir dans la huit du 31 octobre délivré Delescluze ; 8^ d'avoir sauvé Serisier 
le S3 janvier. 

1*^ RxouL RiGAUtT. — La réfutation est toUté entière dans deux lettrés, 
âont Tuneetit entre les mains de la Commission, et l'autre en ma possession. 

L'allégation de M. Ossude s'était ainsi produite (page 468, col. 2:) 

li avait vu, dans la nuit du 31 octobre , Raoul Rigault qui venait s'emparer 
de la Préfecture de police. «« Le lendemain, ajoute-t-il, je racontai ce fait et 
on me répondit :« Oui, nous le savons, mais c'est unvieuoo camarade de l'un de 
ces messieur^, on ne peut pas le faire arrêter. » 

« M. fjE Peésxdknt. — Qui vous à fait cette réponse ? 

« JI. Ossude. — • C'est M. Béquet, substitut et procureur de la République, 
M. âérisson, et toutes les personnes qui approciiaient M. Ferry. 

Voilà, souB forme d'insinuation ^ une accusation doût la portée n*est pas 
doiitèuse. 

Or, M. Béquet, ainsi mis en cause, a écrit à M. le comte Dàru, que l'assertion 
était faudse, qu'il n'avait pas dit ce que M. Ossude lui faisait dire. Il a ajouté, 
(66 qui est vrai) que je ne connaissais pas Raoul Rigault, que je ne l'avais 
jamais VU^ et que jainais je n'avais parlé de Raoul Rigault à M. Béquet. M. Bé- 
quet ajoute que tout lé monde ignorait à l'Hôtel-de- Ville ce qui avait pu se 
passer à là Préfecture dan& la nuit du 31 octobre, et que si le fait allégué par 
M. Oësudë était vrai, on ne s'expliquerait pas que M. Cresson, au lieu de se 
contenter de demander à Raoul Rigault sa démission, ne l'eût pas compris dans 
les |)èurâuited intentée^ contre les auteurs du 31 octobre. 

MUiS il ^ a ndiôux : M. €is6ude a écrit à M. Béquet une lettre qui est dans mes 
mains, et par laquelle M. Osâude déclare que M. Béquet n'a pas tenu le pro- 
pô6 qu'il lui avait attribué. Ge ptopos étant le «eul lien que le témoia eût dé- 
couvert entre moi et Raoul Rigault, tout son récit tonibe à plat. 

2** DsisdOLnssB. — A la page 470, coL 1, M. le Président dènaânde'^: 

« Qui a délivré Delescluze? 

^ M: Osgtiidd répond : j'éd U^i ê$ ctmjrs que è'ast M. Ferry. 

Ici le témoin «stpris en flagrant délit d'incertitude. Delesdu^e n'ayant fp^s 



— 408 — 

été arrêté le 31 octobre, n'a été délivré par personne. Delescluze ne faisait pas 
partie du gouvernement insurrectionnel ; il avait fait, — cela est constant, — 
les plus grands efforts pour déterminer les bandes qui avaient envahi VHôtel- 
de-Ville à Tévacuer volontairement. Désespérant d'y parvenir, il avait quitté 
THôtel-de-Ville depuis longtemps quand j'y pénétrai avec la garde nationale. 

C'est Blanqui, et non Delescluze, que le 1*7^ bataillon tint un instant prison- 
nier dans la soirée, avant l'arrivée du bataillon de la garde nationale (voir les 
débats récents du procès Blanqui.) Delescluze était Tennemi juré du gouverne- 
ment de la défense nationale, mais il était trop intelligent pour prendre au sé- 
rieux une équipée conduite par Flourens. A cet égard, je ne puis mieux faire 
que de renvoyer la Commission à une pièce qui est déposée dans les Archives 
de l'Assemblée sous le n® 1529. C'est une lettre écrite par moi, le 2 novem- 
bre 18*70, au journal le Réveil, reproduite à cette date, partons les journaux, et 
dont l'original s'est retrouvé dans les papiers de Delescluze. Ce document cons- 
tate le rôle spécial joné dans l'événement par Delescluze, et définit, mieux que 
toutes les déclarations rétrospectives, mon attitude vis-à-vis des complices et 
des preneurs du 31 octobre. La polémique amère, injurieuse, qui s'en suivit, 
dans le journal le Réveil et qui ne prit fin qu'avec cette feuiUe même, fait voir 
à quel point les allégations de M. Ossude relèvent de la pure fantaisie. 

3» Serizier. — Encore un de ceux que M. Ossude représente, dans sa dé- 
position, et dans une lettre qui a suivi, {Figaro du 21 mars), comme un de « nos 
vieux camarades. » 

Ai-je besoin de dire que je n'avais vu Serizier de ma vie avant le 22 janvier ? 

M, Ossude dit que Serizier a dû la vie, ce jour-là, à mon intercession. 

On ne saurait plus audacieusement défigurer les faits. Voilà la vérité. 

Le 22 janvier, la fusillade avait cessé^ et la place de l'Hôtel-de-Ville était 
complètement balayée parle feu des mobiles bretons, quand nous vîmes arriver 
à la grille un officier de garde nationale, seul, sans armes, agitant un mouchoir 
blanc, à la façon des parlementaires. On lui ouvrit, et on me l'amena. C'était 
un capitaine du 101® bataillon, et l'on avait constaté que les gardes nationaux 
qui venaient d'attaquer l'Hôtel-de-Ville appartenaient à ce bataillon. Quel- 
qu'un dit : « Cet homme a commandé le feu ! Il faut le fusiller». — L'autre se dé- 
battit, niant énergiquement. Sur mon ordre, il fut aussitôt arrêté et mis en lieu 
sûr. On s'occupa immédiatement d'instruire l'affaire. Il donna son nom, c'était 
bien Serizier. Les généraux d'Argentant et de Malleroy avaient pris le comman- 
dement de l'Hôtel-de-Ville. Sur l'ordre du général Vinoy, ils se mirent en devoir 
deconstituer une Cour martiale. Un décret du gouvernement de la défense na- 
tionale avait autorisé cette juridiction expédi4ive, mais au premier examen, 
on reconnut que le décret était expressément limité aux 12^ et 13« corps de 
l'armée et aux troupeô de Saint-Denis;. Je ne pris d'ailleurs à cet incideniqu'une 
part très-secondaire ; TautcHté militaire était, à ce moment, souveraine à 
l'Hôtel-de-Ville^; les généraux auraient pu prendre sous leur responsabilité 
d'exécuter Serizier avec ou sans Cour martiale, mais les textes parlaient d'eux- 
méimes. 

Le général Vinoy s'est plaint, dans sa déposition^ de n'avoir pu obtenir du 
gouverAement la constitution d'une Cour martiale pour juger les auteurs du 



— 409 — 

coup de main du 22 janvier. M. Cresson nous fait le même reproche, c'est même 
un de ses gros griefs. Je le comprends d'un militaire, mais d'un homme de loi ! 
Etablir» après coup, et pour des faits accomplis, une juridiction qui enlèverait 
aux accusés les garanties les plus essentielles, c'est de la'^rétroactivité au pre- 
mier chef, et le gouvernement de la défense nationale eût commis un détestable 
excès de pouvoir en glissant sur cette pente. Si c'est là manquer d'énergie, je 
déclare que je n'aurai jamais, pour mon compte, cette énergie-là. J'ai entendu 
le maréchal Mac-Mahon, dans les lugubres journées de mai, au milieu'de Paris 
enflammes, réprouver hautement lès fusillades sans jugement. Il l'a répété 
devant la Commission d'enquête. Nous n'avons pas, quant à nous, à nous défen- 
dre d'avoir cédé, au lendemain du 22 janvier, à des scrupules juridiques aux- 
quels l'Assemblée nationale a su rendre, au lendemain de Thorrible Commune, 
un si éclatant hommage en refusant d'abréger, comme le gouvernement le de- 
mandait, la procédure des. Conseils de guerre. 

L'histoire des temps douloureux que nous avons traversés est bien mal connue. 
La plupart de ceux qui la racontent semblent intéressés à la travestir. Nous 
avons laissé impunis l'attentat du 22 janvier 1 Cela se répète et s'imprime. Cela 
n'est pas vrai. Le soir même, le gouvernement instituait deux nouveaux Conseils 
de guerre, et dans ce décret qu'on pourrait se donner la peine de lire, puisqu'il 
est SLVi journal Officiel, il y avait un article 3 ainsi conçu: 

« Les Conseils de guerre pourront statuer sur instruction faite à V audience 

y> et sans aiccun délai, sur les attentats contre la paix publique et les tentatives 

» armées contre les lois. » 
o 
Quant aux coupables arrêtés le jour même, Serizier compris, c'est le 18 mars 

qui les a délivrés. A la veille de cette journée néfaste, leur procès avait com- 
mencé. Il était bien tard, sans doute. La capitulation, la désorganisation mili- 
taire qui s'en était suivi, la douleur publique enfin, pourra expliquer ces len- 
teurs extraordinaires de la justice militaire, en un tel cas de flagrant délit. Là 
encore, comme pendant toutle siège, on vit se reproduire ce phénomène étrange 
et caractéristique, qu'a signalé maintes fois le général Trochu. Le gouverne- 
ment ordonnait les poursuites, les arrestations étaient opérées, mais les procé- 
dures, confiées à la justice militaire, qu'on est accoutumé à considérer comme , 
la plus expéditive à la fois et la plus rigoureuse, languissaient ou n'aboutis- 
saient pas. J'ai voulu faire le relevé de ces poursuites avortées, et Toccasion me 
paraît bonne pour communiquer à la Commission cette curieuse statistique, 
simplement extraite de la Gazette des Tribunaux. 

2 Février. — Affaire Piazza et Brunel. (Ces deux chefs de bataillon, dont l'un 
devait devenir un incendiaire fameux, avaient marché, à la tête d'une trouped'in- 
surgés, sur l'Hôtel-de-Ville. Le délit était flagrant, les ordres signés Brunel 
avaient été saisis. — Le 2 février, le Conseil présidé par le Colonel AUaveine 
de la garde républicaine, se déclare incompétent, parce qu'il n'est pas composé 
conformément à la loi. 

11 Février. — Le Conseil se réunit de nouveau, composé cette fois de 6 colonels, 
et présidé par un général, le général Valentin depuis préfet de police. Piazza et 
Prunel sont acquittés sur le chef d'ejLcitation à la guerre civile et de iîomman- 



— *10 — 

dèttént de troupes arâiées, et cohdamnéiî à deux ànsiBigimonpùurtisurpaiiQn 

âe fonction ! 

18 Féyriér. — 4« Conseil de guerre — Baillet, directeur de Maia», avait, dans 
la huit du 21 au %2 janvier, ouvert les portes de la prison aux bataillons insur- 
gés qui venaient délivrer Flourens. Le Conseil^ présidé par le colonel Léspicau, 

acquitta Maillet. 

23 Février. — Affaire du 81 octobre. 20 Accusés, comparants : Lefrançaîs, 
Vermorel, Tibàldi, docteur Pillot, Vésinier, acquittés. Le 24 février.— Sursis à 
l'égard db Mlllière et de Razoua, élus députés, jusqu'à Tautorisation de pour- 
iUites à demander à TAssembiée. 

9 Mars.— 4« Conseil, (colonel Lespicau, président) Huit accusés de l'affaire du 

81 octobre, côtli parants : Maurice Joly, Jaclard, Ranvier, Genard, BaUer, Jules 

Vallêâ. TOUS acquittés, le 10 mars, à l'exception de Vallès, condamné à 6 mois 

'de prison. Blanqui, Flourens, Levrault, Cyrille, condamnés à mort par C(mtU- 

mace. Goupil, à deux ans de prison, aussi par défaut. 

18 Mars. — 3« Conseil (colonel Allayéine, ^Té^Xàeni) Affaire du gSJafwi&. 

Vitrai; acquitté. — Gauvain, condamné à cinq ans de prison. — Il n'est pas 
Question de Serizier, réservé probablement pour une SêCOtide fburnée. 

Pdur en revenir a cette journée du 22 janvier, sur laquelle la Commission n'a 
guère recueilli que dès ôn-dit, la voici racontée, toute chkude en quelque 
sorte, dans des dépêches envoyées à l'heure même de l'Hôtel-de- Ville, et qui se 

retrouvent dans ious les journaux du temps : 

• 

Paris, 22 janvier 1871, 4 h. 50 m. du soft*. 

Maire de Paris aux comnïandants des neuf secteurs. 

€ Quelques gardes nationaux factieux, appartenant au lOl® de marche, ont 
^enté de prendre THôtel-de-Ville. Ils ont tiré siir les officiers de service et 
blessé grièvement un adjudant-major de la garde mobile. La troupe a riposté. 
L'Hôtel-de- Ville a été fusillé des fenêtres des maisons qui lui font face de l'au- 
tre côté de la place, et qui étaient d'avance occupées. On a lancé sur nous des 
bombes et des balles explosibles. L'agression a été la plus lâche et laplusbdieuse, 
puisqu'on a tiré plus de 100 coups de fusil sur le colonel Vabre et ses officiers, 
au moment où ils congédiaient une députation admise un instant avant dans 
i'Hôtel-de- Ville ; non moins lâche ensuite, quand, après la première dé- 
charge, la place s'étant vidée, et le feu ayant cessé de notre part, nous fûmes 
fusillés des fenêtres d'en face. Dites bien ces choses aux cardes nationaux, et 
tenez-moi au courant. Si tout est rentré dans l'ordre, la garde républicaine et la 
garde nationale occuperont les abords. » 

Jules Ferry y rnaire de Paris, aux vingt maires^ S h. 40 m. 

€ L'H6tel-de-Ville a été attaqué par une eompagAie du )0l« de maroli^^ Au 
- moment où une délégation, qu'on venait de recevoir amicalement, redeieêlidwit 



— Ûi — 

lot veMît àè firànciiîr la gHllé. À ce moment, le colonel commanclant l'&ôtel dé- 
Ville et deux de ses officiers qui étaient occupés, entre la grille et le bâtimehl, 
à parier aux groupes assez peu nombreux d'ailleurs, ont été assaillis par une fu- 
sillade. L'adjudant du bataillon de gardes mobiles est tombé frappé de trois 
balles. C'est alors s'eùlemenl q\ie lefe mobiles ont riposté. La place se vida en un 
instant, et le feu cessa du côté des défenseurs de l'Hôtel- de- Ville. Mais les 
maisons qui font face de^ deux côtés du bâtiment de l'Assistance publique étaient 
occupées d'avance et une nouvelle et plus vive fusillade partit de leurs fenêtres, 
dirigée sur le premier étage de l'Hôtel-de- Ville qui ep porte les traces. 

< 11 est à noter que, parmi les projectiles, on a trouvé beaucoup de balles ex- 
plosibles et de petites bombes. L'arrivée de la garde nationale et de la garde ré- 
publicaine a mis fin à tout. On a arrêté douze gardes nationaux et un officier 
embusqués dans les maisons, un capitaine du 101® de marche qui avait com- 
mandé le feu avec Sapia. 

» Ainsi, par le crime de quelques-uns, cette extrémité douloureuse n'aura pas 
été épargnée à notre glorieux" et malheureux Paris. Une agression aussi lâche 
que folle a souillé cette page si pure. Vous en serez, comme moi, pénétré de la 
plus profonde douleur. L'Hôtel-de -Ville et ses abords sont occupés par des forces 
Tîétisidériftbles . Il n'y a rien à qraihdre pour l'ordre. 

Signé: Jules FfiRBT. 

n y a, vous le voyez,, dans le langage du maire de Paris, toutes sortes de 
« complaisances » pour l'insurrection. J'ai honte d'y revenir : mais je dois, 
pour en finir avec la déposition qui m'a amené à ce long récit, vous.faire remar- 
quer que les dates mêmes de ces dépêches et leur contexte, prouvefat claire- 
ment que M. Oûsude n'a point eu, ccy:nme il s'en vante, à sauver l'Hôtel-de- 
Ville à sept heures du soir. Je pourrais établir également que la prétendue 
blessure, dont il s'est fait honneur devant vous, fut très-prosaïqueméntwncoMj? 
de genou lancé par un prisonnier, ce dont M. Ossudese trouva fort malade; vou8 
citer les lettres du (jommandant Wimphen, du 2^'7« bataillon et de l'adjudant- 
major Roquancourt {Siècle du 18 mars 1872), qui donnent à M. Ossude un dé- 
menti sans réplique, sur le rôle odieux et parfaitement imaginaire que le témoin 
avait fait jouer au 23*7' bataillon. . . Mais c'en est déjà trop. 

3Ô. — Déposition de M. Cresson. 

Après M. Ossude, j'ai deux mots de réponse personnelle à faire à M. Gpéssda. 

Il à dit à la Commission qu'il avait livré « une bataillé )^ le 32 janvier et en- 
levé une barricade. Je ne le veux pas contrarier là-dessus ; mails je tiens à dire 
4ué 4c là bataille, » si cela peut à'appëler ain^i, a été livrée par là gardé Répu- 
blicaine, amenée pat* le général d'Afgeht^nt et par lefe mobiles du Finistère* 
(Vbir le colonel Vabre, îiotré collègue de Lsgge, M. OUivier Pichat, Aidé dé 
camp du général d'Argentant.) J'ai vu tout cela de près et je ti*blivfe jliétè dé 
faire à chacun sa part . 

Deux pointé me touchent directement dans la déposition de M. GtèssoB. Il 
m'accuse de je ne sais quelles complaisances pour l'InterBationale et pour le 



— 412 — 

sieur Châtelain, un de ses membres, et surtout du crime d'incrédulité quant aux 
menées de cette association fameuse. 

Là-dessus, les journaux se sont empressés de dire que j'avais fait mettre le 
sieur Châtelain en liberté. 

Je transcris ici ma réponse au Constitutionnel et au Moniteur universel. 



A monsieur le directeur du Constitutionnel. 

Paris, 12 mars 1872. 

Monsieur, 

Lé Constitutionnel d'hier, Il mars, a publié une analyse de la déposition de 
M. Cresson devant la Commission d'enquête du 18 mars, analyse qui reproduit 
exactement celle qu'avait donnée le Moniteur universel du 4 mars dernier. J'ai, 
à cette occasion, dû adresser au Moniteur universelle, lettre suivante : 

. » Monsieur, 

» Vous analysez, dans votre numéro d'hier, la déposition de M. Cresson de- 
vant la commission d'enquête du 18 mars, et vous m'imputez, à cette occasion, 
d*^voir fait mettre en liberté un sieur Châtelain, arrêté vers la fin de novembre 
comme un meneur dangereux. 

» Cette imputation est absolument imaginaire. Châtelain a été arrêté, pour- 
suivi, puis acquitté, comme vous pouvez le voir dans la déposition de M. Macé, 
commissaire de police, qui fit les perquisitions et qui opéra l'arrestation (page 
219 du tome II de V Enquête). 

> Je ne me suis occupé, pour mon compte, du sièur Châtelain qu'une fois, 
sous l'administration de M. de Kératry, et ce n'était pas pour lui tresser des 
couronnes. 

» «Quant à mes rapports avec l'Internationale, laissez-moi vous confesser ce 
secret plein d'horreur. Oui, j'ai été l'avocat de M. Héligon, de M. André Mu- 
rat, tous deux de l'Internationale, et je les tiens l'un et l'autre, non-seulement 
pour de braves gens, comme on me le fait dire, mais pour de courageux citoyens. 
C'est un miracle si André Murât n'a pas été fusillé par la Commune, qui l'a 
tenu quinze jours sous les verrous. Quant à Héligon, il a déployé dans sa résis- 
tance à l'insurrection, du 18 au 26 mars, une énergie que peu de conservateurs 
ont égalée. 

» Le Moniteur universel a accueilli cette rectification, et je ne doute pas 
que le Constitutionnel n'en fasse autant. 

» J'ajouterai que je tiens à votre disposition la dépêche à laquelle je faisais 
allusion dans ma lettre au Moniteur. Cette dépêche, datée du 8 octobre 1870, et 
adressée au préfet de police, a précisément pour but de provoquer l'arrestation 
du sieur Châtelain. 

» On peut juger, par là, de la légèreté avec laquelle le déposant a mis ep 
cause devant la Commission parlementaire, le gouvernement qu'il a servi, 

> Veuillez agréer, Monsieur, etc. 



— 413 — 

Voici la dépêche à laquelle je faisais allusion : 

Préfet, de Police, 8 octobre 1870, 9 h. 33 m. du matin. 

Chef CaUnet du préfet de police au préfet de police au ministère 

des affaires étrangères. 

« Ferry télégraphie : 

« Une affiche rouge, signée Châtelain, convoque une manifestation pour deux 
r* heures. Voulez-vous vous la procurer et venir à l'Hôtel-de-Ville"? Il y a un 
» parti à prendre avec le Gouverneur. 

» J'envoie affiche à l'Hôtel-de- Ville avec la lettre de Ferry, au cas où vous 
» voudriez y passer. Nous tiendrons Châtelain quand vous voudrez par X.,. »» 

En somme, Châtelain nous était signalé depuis longtemps comme un agent 
bonapartiste. M. de Kératry n'en doutait pas, et, plus tard, on trouva chez cet 
agitateur une carte d'agent de police. Il est bien risible qu'on en fasse un de mes 
protégés. 

Quant à Tlnternationale, il est bien vrai que je ne partageais pas les an- 
goisses de M. Cresson, qui la voyait dans tous les mouvements. L'Internatio- 
nale que je connaissais était celle dont M. Héligôn vous a révélé la vieille et 
profonde faiblesse, à la veille du 4 septembre. Depuis cette époque, l'armement 
de la garde nationale en avait brisé les cadres, dissipé le personnel ; la suspen- 
sion du travail, la fermeture à peu près universelle des ateliers, la préoccupa- 
tion passionnée de la défense avaient naturellement rejeté les problèmes éco- 
nomiques fort à l'arrière-plan. L'Internationale n'existait plus que virtuelle- 
ment, duraiit le siège. Je m'évertuai à le répéter à M. Cresson, homme impres- 
sionnable, très-neuf dans les choses politiques comme à la préfecture de police, 
et plus enclin qu'il ne faut à admettre, sans esprit de critique, les rapport^ des 
agents. Du reste, la découverte des procès-verbaux de l'Internationale me 
donne^ sur ce point, complètement raison. C est Frankel lui-même qui cons- 
tate, dans une séance du mois de février 1871 (si je ne metrompCf.) que l'Inter- 
nationale n'existe plus, depuis le 4 septenibre, et qu'il faut la reconstituer. Et, 
même après le 18 mars, les procès-verbaux de Tassociation font voir qu'on est 
sur une fausse piste quand on fait dériver la Commune de l'Association inter- 
nationale. Les Comités de vigilance, le Comité central, tous les groupes révolu- 
tionn^iires, formés dans la capitale assiégée, étaient des végétations naturelles 
de l'esprit démagogique, et il n'est pas besoin d'en chercher l'explication en 
dehors d'eux-mêmes. 

Je suis obligé d'entrer dans ces détails, puisque M. Cresson a cru dévoir signa- 
ler cette différence dans nos vues respectives, comme un chef d'accusation 
contre moi. Je fais remarquer d'ailleurs, qu'en dehors du fait qui concerne 
Châtelain, fait inexact et que j'ai suffisamment réiuté, M. Cresson ne peut pas 
citer une arrestation qu'on lui ait refusée, une mesure de vigueur dans laquelle 
le Conseil du Gouvernement ne l'ait aidé, applaudi, encouragé. S'il a donné sa 
démission après les élections de Paris, ce n'est pas notre faute. Les conséquences 



— 414 — 

de cette démission ont été considérables. Paris n'a plus eu de préfet de police 
jusqu*au 18 mars, et, parmi les causes secondaires de l'insurrection du 18 mars, 
l'absence d'un préfet de police et d'un commandant en chef de la garde nationale 
peut être mise au premier rang. 

Signé : Jules Fbeet. 



B MÀEQuis MB A Mofisieur le Président de la Commission d'Enqu/éie stj^ rinsiurreiçlwn^ 
TOOTÉ. du \S mars. 

Monsieur le Président, 

Vous 9QVS ayez fait savoir que vous recevriez jusqu'au XI avril toute réclarr 
mation écrite concernant les rapports imprimés et publiés par la Commission du 
18 mars. 

Cette voie, respectueuse pour PAssemblée dont vous tenez votre mission, ma 
paraît préférable à toute autre pour vous, signaler quelques rectifica;tions iiéqes,r 
saires à l'exactitude de votre rapport. 

Je ne vous parlerai que du département du Cher que j'ai Vl^onneur de r^^pré- 
senter. 

Yo.^re honorable rapporteur établit (page 294) une distinction entre nos popu- 
lationii rurales et nos populations industrielles. 11 vous dit avec raison : Les 
preipières sont à peine entamées par la propagande révolutionnaire et socia- 
liste; » mais il ^oute : « Les secondes son^ complètement perverties. » 

Ce jugement ainsi généralijîé serait injuste et impolitique; il froisse les sen- 
timeints qui m*ont guidé et soutenu dans mes longues relations avec les ouvriers 
de nos campagnes et ceux de noire industrie. J'ai vu de près les périls dont ils 
étaient entourés, — les passions sociales qui cherchaient à diviser les intérêt^ 
et à aigrir les personnes, — j'ai lutté sans relâche contre ces périls. Une apprôr 
ciation dure et superficielle ne viendrait pas en aide à la tâche d union et d'apai- 
sement à laquelle je m'honore d'avoir consacré ma vie. 

Vous nvez courageusement signalé « les mobiles et le programme des nou- 
veaux barbares »» qui ont enyahi notre pays et cherché â le pervertir ; — rin- 
fluence fatale de la propagande socialiste, plus ancienne que la société interna- 
tiouale, qui n'est qu'un de ses habiles organisateurs. — Mais, pour chercher avec 
vous les moyens de combattre le mal qu'elle a déjà fait dans mon département,, 
pernaettez-moi de préciser davantage la mesure de ses progrès. 

Si vous voulez bien m'autoriser à déposer sur les faits qui me sont personnels^ 
je vous dirai que pendant les temps de souffrances et de révolutions que nous 
venons de traverser, lorsque, dans un département voisin, les grèves de 1870 
avaient profondément troublé de grandes industries, sœurs de la nôtre, pas une 
plainte, pas un mauvais propos, pas même une contestation sur le prix de la 
mai^-d'œu^Q, comme il s'en présente sans cesse ^e^nB le ré^lenaent des affairçi| 



-— 415 — 

de rçtelîer, i^e sont venus altérer les bons rapports qui ont régné à tout^ let^ 
époques entrai les nombreux ouvriers de mes usines de Mazières, leurs chefs et 
leur patron. — Aux portes d'une grande ville, ils rencontrept sans doute des 
agitateurs politiq^ues et les excitations du socialisme. Mais ils sont assez éclairés 
pour comprendre que les travailleurs et les chefs de l'industrie sont atteints à 
la fois par les mauvais jours. Ils savent aussi que leurs intérêts sont solidaires, 
et lis attendent ensemble un meilleur avenir. 

Crpyez-vpus que je puisse leur dire, en revenant parmi eux : — «des théorie! 
iiisensées, des passions détestables oçt voulu s'emparer de vous, — vous les ave^ 
écoutées — et yous voilà tous pervertis. » • 

Non, l'ouvrier du Berrj ne se laisse pas ainsi conduire; il a trop de sag|U}it4 r 
de finesse et de coeur. Il peut, par intervalles, se laisser éblouir et tenter par de 
tpak^ines rêveries, mais il garde au fond de sa pensée le sentiment prudent e^ 
y^'^i de ses intérêts, le souvetiir de la sollicitude dont il a été l'objet. Ceux qui 
m'ont confié leur fortune indtistrielle sont toujours les enfants de cette bonne 
population ouvrière de Mazières et d'Ivoy qui, en juin 1,848, accourait en armes 
à Paris, pour protéger les représentants et défendre l'Assemblée na,tionalQ 
contre les criminels précurseurs des insurgés de 1871. 

Votre honorable rapporteur. Monsieur le Président, a traité avec pins d'équit^j 
^os populations rurales, je puis donc en parler très-librement, sans crainte d'ag- 
graver aucun mal en le signalant avec exagération. — Je vis au ndilieu d'eU^H 
depuis de longues années ; elles m'ont donné de nombreux témoignages de leur 
confiance, et lasévérité serait de ma part une ingratitude. Je me crois pourtant 
le droit de m'exprimer autrement que Monsieur le Rapporteur, et je leur dirai 
avec sincérité que dans les jours de bourrasques, elles m'inquiétaient autrement, 
mais autant que nos populations industrielles. Bienveillantes, naïves, fort igno- 
rantes des faits lointains, elles sont accessible^ aux rumeurs les plus insensées, 
aux préjugés les plus absurdes. Leurs dispositions confiantes deviennent de la 
crédulité, et la contagion les parcourt avec une eff'rayante rapidité. Mais, plus 
tard, les bons sentiments qui sont l'habitude et le fond de leur nature, re- 
prennent leur empire. 

Il faut savoir ne pas se laisser troubler par ces oscillations qui passent ; — ne 
pas s'éloigner des milieux agités ; — rester avec la foule, lui montrer le bon 
sens, et attendre. 

Si les conservateurs savent adopter cet esprit de conduite, actif et calmant, 
si l'autorité publique sait démasquer et atteindre avec vigueur les meneurs, 
briser l'alliance coupable que vous avez signalée entre le socialisme et les ana- 
l^itions politiques, nous arriverons, c'est ma ferme espérance, à vaincre une 
fois de plus, l'esprit funeste de la démagogie qui veut exploiter et pervertir les 
pQpulations que nous sommes chargés de défendre.. 

Veuillez agréer. Monsieur le Président, etc. 

Signé : Le marquis te VoGui> 
député du Cher. 
Paris, le 10 avril 1872. 



P. S, — Je n'ai pas cru devoir vous demander, monsieur le Président, de 
rectifier une phrase du rapport, qui n'est que le résultat involontaire d'une 
erreur matérielle. 

Elle affirme que le département^ du Cher « n'a pour ainsi dire pas fourni 
d'engagés volontaires à notre armée pendant que la France épuisée se débat- 
tait contre la Prusse, n 

Laissez-moi vous le dire, monsieur le Président, en contenant une émotion 
que vous pourrez comprendre, — les enfants de nos ouvriers, de notre bour- 
geoisie, de nos vieilles familles, volontaires, mobiles, ou soldats, ont versé et 
mêlé leur sang pour défendre la France. Il serait malheureux d'altérer, par 
une phrase inexacte, ces douloureux et précieux souvenirs qui peuvent exer- 
cer une heureuse et féconde influence sur l'avenir de notre pays. 

Les documents que vous avez réunis ont été mal compris par M. le Rappor- 
teur. — Ils parlent plusieurs fois , non de volontaires contre la Prusse, mais de 
ceux que nous avions cru devoir appeler pour la guerre contre l'insurrection 
de Paris. Ces volontaires ont été. partout peu nombreux. Bon par faiblesse, 
m^is parce que l'autorité militaire a préféré se passer de leur concours, pen- 
dant qu'il lui fallait, dans, cette lutte terrible, non des bataillons improvisés, 
mais des soldats réguliers, formés par des chefs éprouvés à la manœuvre et à 
la discipline. 

Cette erreur est évidente, et la rectification est trop facile pour qu'il soit 
nécessaire de voua en signaler l'importance. 



Monsieur le Président, 

LLiCHBR. Dans son rapport sur la situation morale des populations du Cher et de la 

Nièvre, la Commission après avoir reconnu que les populations rurales sont à 

peine entamées par la propagande révolutionnaire et socialiste, B.tàvme que 

les populations industrielles [sont complètement perverties par V esprit dé- 

> magogique^. 

Ce jugement a paru un peu trop absolu à ceux des députés du Cher qui sont 
particulièrement en contact avec les classés ouvrières, et déjà quelques obser- 
vations vous ont été adressées sur ce point; je vous demande la permission de 
les formuler ici d'une manière plus précise. 

Successivement chef d'industrie dans deux grands établissements métallur- 
giques de ce pays, la plus grande partie de ma vie s'est écoulée au milieu de 
ces populations ouvrières, et les relations que j'ai conservées avec elles me 
permettent d'en parler avec quelque compétence. 

La grande industrie du fer au bois, dont le Cher a été si longtemps un des 
centres les plus 'actifs, s'exerçait dans de vastes usines disséminées sur tous les 
grands cours d'eau du pays, et, autant que possible; à proximité des forêts ou 
des minières. 



— 417 — 

L'établissement comportait toujours, avec les ateliers et autour d'eux, le» 
nombreux logements des ouvriers qui formaient une espèce de grande famille 
groupée autour d'un chef dont la direction paternelle s'exerçait sans conteste. 

La création des grandes usines à vapeur, puis les traités de commerce de 
1860 ont renversé la plus grande partie de ces usines et dispersé leur person« 
nol ; il ne reste debout aujourd'hui que celles qui ont trouvé, dans* la fortune 
de leurs propriétaires, dans des transformations intelligentes ou dans l'exploita- 
tion d'heureuses spécialités, lés çaojens de soutenir une concurrence ruineuse. 
— Nous comptons parmi elles : 

Les fourneaux et fonderies de Mazières, créées et exploitées pat M.' le mar- 
quis de Vogué, sous la direction de M. de Saint-Phalle; 

Les forges et tréfileries de Bigny et Châteauneuf, exploitées par M. le duc de 
Maillé, sous la direction de M. Trémeau ^ 

Les forges de Mareuil, à M. le duc de Mortemart, exploitées par M. Por- 
cheron ; . 

Les fourneaux et fonderies de Rosières, relevés et exploités par M. Jules 
Boussel ; 

Les forges, tréfilerie et pointerie de Bourges, exploitées par MM. Duponnois 
et Gagneux. 

Ces usines nous restent comme les principaux représentants de la vieille in- 
dustrie du fer dans le département du Cher ; chez elles, l'influence salutaire du 
chef d'industrie s'est en partie conservée avec les traditions d'honnêteté des 
familles d'ouvriers qui s'y succèdent, 

11 faut le reconnaître et le dire à l'honneur des uns et des autres. 

Il est bien vrai que, là aussi, l'influence délétère du cabaret, la propagande 
démagogique et cet esprit d insubordination que la destruction de l'autorité du 
père de famille a développés à tous les degrés de l'échelle sociale, ont porté 
leurs fruits i^'le sentiment du devoir s'est affaibli, les idées d'ordre et d'économie 
sont remplacées par les aspirations du plaisir et des jouissapces matérielles ; on 
prête volontiers l'oreille aux mauvais conseils, et s'il s'agit d'aller au suffrage, 
on évite les avis du chef qu'on écoutait autrefois avec conflance. 

Mais quelles sont les populations de la France qui aient échappé à ces in- 
fluences et chez lesquelles ne se manifestent pas ces défiances, ces passions, ces 
aspirations? Et faut- il, parce que les populations industrielles du centre du 
Berry ont subi, comme les autres, cet affaissement général des vertus civiques 
et des qualités morales, leur appliquer un jugement plus sévère qu'à toutes les 
autres? 

Vous ne le penserez pas, monsieur le Président, et un examen plus appro- 
fondi des documents que j'ai l'honneur de vous adresser amèneront, je l'espère^ 
la Commission à rectifler des appréciations trop générales et à reconnaîtra 
qu'elle a confondu, d'une manière trop absolue, les populations que le Cher ap- 
plique, sur des points éloignés, à des industries très-diverses et très- distinctes. 

Veuillez agréer, etc. 

Signé : L. Galltchbb, 
Député du Cher. 
Lissay, par Levet, le 10 avril 1870. 

IIL 53 



— 418 — 

H. FOUBNIBB , Mènsidtir le Préisidenty 

iTHUB DE OHA- "^°^* SBveîi quB, après avoir la le rapport dé notre honorable collègue, 
LUt>-LA-TODB. ^- ^® Chamaillard, sur la situation du département du (3her, nous comptions 

TOUS proposer quelques rectifications à ce travail, quand s*est brusquenaent 
produite la protestation de M. de Flavigny, préfet du Cher. 

Le bruit qui s'est fait à propos de cette intervention d'un agent du gouverne-^ 
ment, dans un débat parlementaire, a dû fixer d'abord notre attention, et noua 
avons cru devoir nou sabstenir un instant pour laisser à la Commission le soin 
da r4tablir eUe-même le sens de son travail que le préfet venait de dénaturer. 

Le silence va se faire sur cet incident regrettable, et nous pensons qu'il nou3 
appartient de Vtoir, à notre tour, avec les égards qui sont dus à nos honorables 
collègues et avec la modération comme la bonne foi que nous devons apportes^ 
dan» nciB actes, vous présenter sur le xapport de la Commission quelque^ obser- 
vations. 

M. de Chamaillard constata avec raison que les papulations rurales du Cher 
sont à peine eniam^^es par la propagande révolutionnaire et socialiste^ mais il ajouta 
q^ae les pQjfiuluiiom industrielles sont complèiement perverties, par Vespxil déma- 
gogique. 

Cette appréciation n'est pas sans exagération et ne^ saurait s'appliquer 
qu'à certaines localités du centre de la France, agitées par les détestablesr doa<* 
triues de rjnternationale. Ceux de nos coUègaes de la députation du Cher qui 
oiit autorité pour parler au nom des populationa industrielles, parce qu'ils oui 
avec elles des relations plus fréquentes, plus intimes, ont déjà fourni à M. le 
rapporteur des renseignements dont il a reconnu, ^i nous sommes bien informés, 
toute la justesse. 

f^ous n insisterons donc pas davantage sur ce point et nous appellerons votrei^ 
attention sur un autre passage du rap{>ort où nxxus lisons cette phra^»: les dépar^ 
tementsdu Cher et de la Nièvre n'ont pour ai^si dire pas fourni d'engagés foolon* 
tàires à notre armèe^ pendant que la France vaincue elépjmkée se débattait contre 
lU Prusse, 

Ici la rectification est plus facile^ et, au nom du département du Cher q^^e 
nous avons l'honneur de représenter, nous nous bornerons à opposer à Talléça-* 
tÎQn que notre honorable collègue a puisée dans les pièces de Tenquéte, le chiffre 
des engagements volontaires qiii ont été contractés dans ce département. ïl'i^ 
été dé près de 1,500 et si vous voulez bien vous rappeler quelles levées cons^é« 
•râbles ont été ordonnées à cette époque, vous reconnaîtrez avec nous, Monsieur 
le Président, que le chiffre de ces engagements venant s'ajçuter à celui des i»©- 
bilés et des mobilisés que le gouvernement appelait sous les drapeaux,^ témoigne, 
hautement de là large part que prit le département du Qher dans la l^utte; 
natiéhâlë qui fut soutenue en 1870 et 18*71. 

Nous avons l'espoir que ces observations suffiront pour q^ijie là Commissioà 
véânié bien accueillir la demande de rectification que nous levons l'honneur de 
vous adresser. Nous savons quels sont les sentiments qui l'ont inspirée, et si nous 
déplorons é,ièt elle des.faits regrettables qui ont pu se produire dans quelques 
localités dû centre, nous sommes convaincue auseî qu'elie reud honimag.^ 9>^x. 



— 419 — 

qualités paisiblea ^% laberieoses de risotmeDae nuô^rité dea populatioaa da Cb«r. 
Véailles agréer^ ete. 

Députés du Cher. 



♦ « . . . . « 

Quatorze dépotés de la Meurthe et de la Moselle ont adressé à la Commia-' nipxnis db ul 

alon d'enquête du' 18 mars une réclamation qui perte sur Tappréciation de Mta MBUBTHbstdb la 

généraux et non sur des faits particuliers. MOSBLLS. 

Cette protestation a déjà été imprimée dans beaucoup de journaux. 

La Commission n*a pas peqsé, dans les termes où elle est formulée, que cette 
réclamation pût, recevoir la publicité qui résulte de Tinsertion dans les pièoei 
justificatives du troisième volume de TBaquête. 

Nos collègues avaient été prévenus que leur réclamation contenait autre cbœa 
que la rectification de faits erronés, et qu*elle ne pouvait pas être admise daaa 
les termes qu'ils n'ont pas jugé à propos de modifier. 

Les députés de la Meurthe et de la Moselle déclarent, en résumé, que a'il 
n'existe en Lorraine aucune tendance communiste et aucune relation avec l^ih- 
ternationale ; il n'est pas besoin de la présence de l'étranger pour retenir 
leur province dans l'obéissance et le calme. Ils s'élèvent contre les assertions 
qui signalent Nancy, Bar-leDuc et autres villes cqmme des foyers de mauvaii- 
ses passions; enfin ils attestent que les Lorrains n'ont d'autre préoccupation 
que la libération la plus prochaine possible du territoire, et qu'ils ne peMeat 
qu'à défendre la République et l'ordre social. Nous nous empressons de doanar 
place dans notJre enquête à ces déclarations. 



A Monsieur le Président de la Commission d* enquête sur Vinsurrection m.frédbbïo vvnx. 

du 18 mars. 

Monsieur le Président, 

Le rapport de M. le premier président de la CoUr d'Amiens à la Commission 
d'eitquêtô parlementaire appelle, de ma part, quelques rectificâtioiis assec impoi^ 
tantes pour que je me permette de réclamer en leur faveur une publicité égalt 
à celle que ce rapport a reçue. ^ 

Je serai, du reste, aussi bref que catégorique. 

M. de Saudbreuil prétend que llnternationale « rechercha et trouva dés adhé- 
renta à Amiens t, et que je fus < son agent dans notre tille, i^ 

Jamais je n*ai été ni membre ni agent de l'Intiariiaiiitf&ale» 



— 420 — 

En 1867, je croîs, quelques ouvriers d'Amiens, qui ne rêvaient ni « Tanéan-» 
tissement de la propriété # ni « grossier communisme » me firent part de leur 
dessein d'entrer dans TAssociation Internationale des Travailleurs. Ils me 
prièrent d'être leur Intermédiaire et leur correspondant pour demander les ren- 
seignements qui leur étaient nécessaires, et me donnèrent à cet effet l'adresse 
d*un membre du bureau de Paris, dont faisaient alors également partie MM.Fri- 
bourg et Tolain. Après avoir ajourné quelque temps, je me rendis à leur désir, 
et je reçus les statuts de cette association devenue depuis si célèbre. Je n'y vis 
rien qu'un honnête homme ne pût accepter et leur remis Tenvoi. Il paraît que 
je m'étais rencontré dans cette appréciation avec MM. Jules Simon, Henri Mar- 
tin et tant d'autres que M. le président à la Cour «d'Amiens n'a point encore 
songé à rendre « responsables des actes de la Commune. » 

Ces quatre ou cinq ouvriers avaient recruté quelques camarades. Au nombre 
d'une vingtaine, chiffre qui ne fut jamais dépassé, ils organisèrent un bureau 
qui n'eut guère, comme le groupe lui-même, qu'une existence à peu près nomi- 
nale. Se réunissait-il souvent? je n*en sais rien, n'ayant jamais assisté à leurs 
petits comités pas plus qu'à leur organisation. Je leur avais prêté mon concours 
comme je Tai prêté tant de fois depuis à la constitution de nombreuses associa- 
tions qui n'avaient rien de commun avec l'Internationale. Ils me prièrent, vu 
leur peu d'habitude d'écrire, de continuer à correspondrez pour eux; je continuai 
quelque temps. Mais bientôt furent annoncées les premièree poursuites contre 
le bureau de Paris, qui avait fonctionné jusque-là avec Vaidorisntion tacite 
du gouvernement (Voir le premier procès de F Internationale). Comme les 
adhérents d'Amiens ne se souciaient ni d'enfreindre la loi, ni de s'attirer une 
mauvaise affaire, ils se hâtèrent de laisser là l'Internationale, et il n'en fut plus 
question. 

Voilà en quoi se résume toute mon intervention, qui paraît à M. Sandbreuil 
si < caractéristique » dans la constitution d'un groupe d'adhérents de l'Interna- 
tionale à Amiens en 1867 

Agréei, etc. 

Signé: Frédéric Peitt, 

Ancien rédacteur du Progrès de la Somme. 



Des documents, saisis à Amiens lors du procès de rinternàtio^ 
nale jugé à Paris, établissent d'une manière irrécusable que cette 
association avàîl été îôndéè' à Amiens par M. Frédéric Petit: et que 
dans cette entreprise, M. Frédéric Petit a joué un rôle et déployé 
un zèle tels qu'il pouvait être considéré comme ayant été, momefi- 
tanément du moins, son agent. 



— 421 — 

M. Frédéric Petit n'est pas un ouvrier, c'est le fils d'un négo- 
ciant. En dernier lieu, il avait été le fondateur et le principal rédac- 
teur du journal le Progrès de la Somme. 

^ M. Frédéric Pelîi prétend qu'il a simplement servi d'intermé- 
diaire et prôtc sa plume, comme correspondant, à plusieurs ou- 
vriers d'Amiens qui désiraient se mettre en relation avec un bureau 
de t Internationale à Paris, dont on lui avait donné l'adresse ;— 
que, du reste, les adliérents qui avaient été réunis à grand peine, se 
sont vite dispersés ^ur l'annonce des poursuites exercées contre 
l'Internationale è Paris et que, depuis, il n'a plus été question de 
r Internationale à Amiens. 

En réponse à cetle déclaration, nous sommes obligés de publier 
l'original des pièces sur lesquelles se fondent les appréciations du 
rapport. De ces documents, il résulte que M. Frédéric Petit s'est 
adressé au Courrier Français pour connaître l'adresse du bureau 
de r Internationale et pour l'indiquer aux ouvriers en les affiliant. 
(Lettre du 12 mars 1867) ; 

Qu'il prenait sur lui de faire affirmer, par la publicité, Texistence 
de l'Internationale à Amiens, même avant la conslilution de son 
bureau (Lellre du 25 avril 1867) ; 

Qu'il rédigeait lui-môme les adhésions et établissait provisoire- 
ment le siéfie de la correspondance chez lui (Acte d'adhésion du 
21 avril 1867); 

Qu'il se plaignait de la difficulté de constituer un bureau pdr suite 
du peu de zèle que la propagande rencontrait parmi les ouvriers 
(Lettre du 7 mai 1867). 

Quei le bureau une fois fondé et l'association établie, il s'^idressait 
encore, six mois après, bravement au préfet comme il ledit, et, 
sous prétexte de favoriser l'expansion des sociétés coopératives, 
mais, en réalité, pour constituer un centre autorisé de r&ut* 
nions à la section de r association International, demandât 
au chef de Tadministralicn l'autorisation de fonder un cercle popu- 
laire, sous le titre de Cercle du Progrès aovial (Lettre du ^do-^ 
cembrel867); 

Ily a plus, la Commission a entre les mains copie d^une lettrev 
écrite par M4 Frédéric Petit, pendant la Commune, à. Verdure qui 



--422 — 

^ iàtaU meiQ^re, et qui a: été condamné comn^e teU L'original de 
cette lettre a été saisi au domicile de ce dernier, par les ordres de 
M- le préfet de police, apr^ l'entrée des troupes dans Paris ; et c'est 
M. le préfet de police qui en a fijiH faire la copie* t 

Ypipi cette lettre» qui mérite d'être reproduite in extenso : 

« Amieiia, 8 mai 4611. • 
K Cher citoyen Verdure. » 

« Je Yoi)8 copûrmQ ^n mot que je tous ai adressé ce matin, en fàT^ur dMne 
n jeune fille retenue à Saint-Lazare depuis trois semaines. 

« J'avais oublié de vous informer des efforts que je tente,' en ce moment, pour 
» acclimater dansia Somme une association républicaine appropriée à ce milieu. 

m Je vous envoie les statuts sous ce pli. Si vous jugez à propos de m'adresser 
f des manifestes ou publications quelconques à répandre dans nos eputréeç, 
» comniie je vous le propose dans mon billet de ce matin, mettez sur Tadresse 
I» du ballot: 

« Grande ou petite vitesse, à votre appréciation, la désignation suivante; 
» M.Prédéric Petit, fabricant de velours d'Utrecht, rue du Ljcée, 41, à Amiens. » 

^ Bien (l vous, *» 

« Signé: Frédéric petit &]b. n 

Aineî» 66 trouve établi que M. Frédéric Petit, qui ne veut pas avoir été 
zélfiteiir actif de Çlntfiniationqie, ne demandât; pas ipieux que de deveniir jmi 
zélateur actif de la Commune. 



PtBCBS SAISIES OHBZ CHEMAL^. 

Lettre de Frpâéric Petit. 12 murs 1867. 

j^e^it ^*adre$$e à|Cfhemaljé, au nom de 4 oi| 5 (bravaiUeurs Amiénoi^ qui y^eulenit 
8*affllier à ya^ogiQtiQ^ f^ternat^iqlç et demande de^ rençeignen^^nts sur 
les conditions dan^ lesquelles cette aftiliàtion pourraHavoir ^l|^^•J^.f (Jûtoy*^ 
ft^anfâSii à qui j'avais 4crit me pvw dé m'adresser à votfé. » -: 



Pçtit aceu§j^ réception à Chemidé des statuts de VJnterry^tionale. f II eipf^e 
fbrmer un prêter grcy/pe de 20 adhéreniè, malgré Jaftoidmr quelaprt^ar. 



428 — 



Lettre du même du iS avril 1867. 



Petit accuse réception à Chemalé d'un nouvel envoi de statuts.— -Un i^cueiKi 
§ adhésions. — Il envoie la cotisation des 9 adhérent^, -r ^ fr. "70, plus 5 fr., 
ppur les familles de Houbaix. 

— « Vous porterez les 5 fr.pour Roubaîx au nom collectif des membres amiénois 
de la société Internationale^ de manière à àfûrmer, par la publicité, la forma- 
tion d'un bureau à Amiens. 

» UAssûûiaiion a-t-elle pensé à la puissance que lui donnerait ^ com^Hiu- 
tion d'un budget de la solidarité sur le pied d'une cotisation permanente d'un 
centime par jour et par membre ? 

« Un million d'adhérents donnerait un budget de 3 minions 650 mille francs. 
Je vous soumets l'idée. » 

Acte d'adhésion, db la main de Feédério Petit, joint à la lettre du 25 
avril 1851. 

Aux membres du l'Association Internationale des travailleurs formant le bu- 
reau de Paris. 

Chey§ Citoyens, 

Les travailleurs soussignés résidant à Amiens, 

Voulant affirmer la solidarité qui les unit à tous les travailleurs sans distinc- 
tion de nationalité ou de profei^sion, et concouriT d'une manière effective oa 
mouvement d'émancipation économique et sociale qui doit relever les ouvriers 
d*un servage séculaire ; 

Adhérant à la déclaration des principes (Ju Congrès de Genève du 3 septsm^ 
&re 1866, et aux statuts et règlements élaborés par les délégués au Congrès, 
demandent à être admis à titre de collaborateurs par le bureau de Paris auquel 
fis défirent se rattache!* par des liené fraternels, en attendant que les travail- 
leur^ am^énois, éclairés sur leurs véritables intêiNltis, répondent à leur ap^I, ei 
se ralliant h leur initiative permettent d^organiser le bureau particulier tle la 
section d'Amiens. 

Amiens,' 2t avril 186T. 

Le^iéffedetacorrespondanée^ J^mmmSéà^lémii^fl^à^ 

Petit,fUs. ' 

Lettre datée d'Ai^ens^ Imai 1861 ^ signée Fréd.Fetit fits. 

...... Le bureau a bien de la peine à se constituer par suite du petit noml^re, 

de rinsufflsance des éléments et du peu de xèle de quelques^ns. Oependaat lee 



— 424 — 

jours des réunions sont fixés; deux ont déjà eu lieu.... Le règlement particulier 
au bureau de Paris a été accepté ....je vous prie de vouloir bien adresser au 
bureau d'Amiens, comme vous vous y êtes offert, une vingtaine de carnets 
que vous allez tirer à nouveau. 

P. S. Le bureau d'Amiens a en ce moment 12 adhérents ; prochainement aura 
lieu le choix définitif de la commission et des correspondants devant lesquels je 
m'effacerai... 

Lettre d'un ouvrier — réclamant l'appui du bureau de Paris pour les ouvrier» 
teinturiers en coton d'Amiens qui se sont mis en grève le 29 juin. 

Citoyen, nous venons vous prier nous envoyer deux douzaines de carnets avec 
timbres spéciaux. Nous sommes obligés d'ingcrire les cotisations sur une feuille 
de papier, ce qui n'est pas dans les statuts de la société. Nous espérons sous peu 
qu'elle sera nombreuse, car elle prend de l'extension tous les jours. 

Lettre de Frédéric Petit, 10 juillet 1867. 

Cher citoyen , j'applaudis de grand cœur à votre courageuse initiative pour le 
banquet coraméraoratif de la grande date du 14 juillet ./g voîis envoyé unchèque 

de 5 francs ma cofisation et celle de votre correspondant du hvreau 

ami nois de iA ssociation Internatio)mle, qui doit aller vous voir dimanche^ et 
pourra sans doute assister au banquet. 

Lettre de Frédéric Petit dti 9 décembre 1 867 . 

Il rend compte de ses efforts pour arriver à fonder une boulangerie sociétaire 
à Açiiens, puis il ajoute : 

« Enfin, en vue de pouvoir travailler plus à l'aise et plus sûrement au dévelop- 
pement et à l'extension des idées d'association, comme pour constituer uncen^ 
tre autorisé de réunion à la section de rASSQciATiONL internationale,, nos» 
avons bravement adressé au préfet, il y a quelques mois, une detnandeen au-' 
iorisûlion d*un cerçle^poimlaire sous le titre de'ci^RCijL do PROGnès sooial. Une 
Enquête a été faite par la police sur les signataires au nombre de 17v maia nous 
n'avons encore révélation de rien. Nous nous sommes autorisés^ dans notre 
demandCy-de nos intentions sérieuses et loyales^, comme la fondation de notre 
Boulangerie 69 est la preuve, et de l'e^j^emple donné par l'Autorisation du cercle 
des travailleurs au quartier des Brotteaux à Lyon. Malgré cela, je dois déclarer 
en toute franchise que le succès m*étonnerait. \ 

^^ AMIENS M'bST KNQORS Kl LtON NI PaRIS. » 

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— 425 — 

Monsieur le président du cercle de Tunion ouvrière, et M. Lancel, ex- mm, lancbl kt 
secrétaire du Comité populaire de la Défense nationale, à Amiens, déclarent watin. 
que rAssociatîon connue à Amiens sous le nom de Cercle, le coynité, les clahs^ 
les réunions publiques, sont toujours demeurés en dehors de V Internationale . 

M. Watîn (Lucien) déclare, de son côté, qu'il n'a jamais été membre à un 
titre quelconque de Y Internationale. 



Lille, le 19 mars 1872. m. lk baron sfi. 

0UIBB. 

Monsieur le Président, 

La publication du rapport que j'ai eu l'honneur d'adresser le 15 juillet 1871 à 
la Commission de l'Assemblée nationale, chargée de TEnquéte parlementaire 
sur l'insurrection du 18 mars, a donné lieu à quelques contradictions. 

Les unes ont trait au jugement que j'ai porté sur l'adresse du Conseil muni- 
cipal de Lille concernant l'insurrection de Paris, adresse qui ne fut votée, au 
mois de mai 1871, qu'après une longue discussion et malgré la vive opposition 
de M. Catel-Béghin, maire de Lille et de dix conseillers municipaux. 

Je n'ai rien à modifier dans cette partie de mon rapport. 

Les autres contradictions portent sur des renseignements fournis au sujet des 
antécédents de quelques chefs de l'insurrection, originaires du département du 
Nord. 

Parmi ces contradictions quelques-unes sont fondées, et il est de mon devoir 
4e rectifier les indications inexactes de mon rapport du 15 juillet. 

Ce rapport signalait Cluseret comme « le fils d'un colonel d'infanterie retraité 
« à Lille. » 

Cluseret est bien le fils d'un colonel d'infanterie assez longtemps en garni- 
son à Lille, mais M. Cluseret père, açrès avoir pris sa retraite à Lille, n'est plus 
dans cette ville. 

Le rapport ajoutait que Vermesch « était âlsd*un brigadier de police de Lille.» 

Ce renseignement n'est pas exact. 

Vermesch est fils d'un marchand droguiste de Lille. 

Le rapport disait encore : « Bergeret, d'abord employé à la succursale de la 
Banque do France à Lille, a été quelque temps rédacteur du Progrès du Nord, 
qui se publie dans cette ville.. ^ .. 

Ce renseignement n'est pas exact. 

Bergeret, général et membre de la Oommuue, n'a étd, ni employé à la suc- 
cursale de la Banque de France à Lille, ni rédacteur du Progirès dn Nord, 
L'ancien employé, l'ancien rédacteur financier du Progrès du Nord est M. Gas- 
ton Bergeret, aujourd'hui secrétaire de M. Brame, député du Nord. 

Enân^ répondant aux questions qui avaient été adressées par la Commission 
parlementaire eur Torganisation de l'Internationale dans le département du 

m. u. 



— 426 — 

Kord, le rapport ai^alait que « c'était à Boabaix que rinternationale comp- 
tait le plus d'adhérents (800 environ) ; que, recrutés par Assi et Varlin, ils pa- 
raîsL^aient être maintenant sous la direction de M. Juncker, membre duCon*- 
seil municipal de Roubaix, depuis les dernières élections. » 

Deux journaux, le Progrès du Nord et VEçho du Nor(i (numéro du 46 mars çt 
1? mars 1872), ont fait remarquer que M. Juncker avait protesté dans un 
journal de Roubaix, le Libéral du Nord, contre cette accusation, portée contre 
lui récemment par un autre journal de Roubaîx, le Journal de Roubaix. 

Tout en mentionnant ces protestations, je persiste à dire qu'auprès d'un grand 
non'bre d'industriels de Roubaix, tous très-honorablement connus, M. Juncker 
avait, au mois de juillet 18*71, date du rapport, la possession d'état d^ direc- 
teur des membres de l'Internationale de Roubaix. 
Veuillez agréer. Monsieur, etc. 

Le Préfet du Nord, 



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■f<H^^"«f<»"W 



proteste coptre cettd quali&cation de membre de rjnterQAtiosjilâ qui lui ^. éi4 
donnée dans le rapport d0 M* \$ Préfet du Nord» U dçcl^^ qu'il n'a jaoïaîs fait 
purtip de pette soci^Vi. J#« r»ppprt ^e M- U Vféhi i»s#r4 oM#«jiu^ Tif^td h apj^te 
répl^^atioi)^ 



'^r 



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SILLBBS 
UUX DB 
iXJBB. 



Quatre conÇAiUdrs fon^rau^ 4e r^^li^r protestep( e^Q^^ upç apprfcinlj^n 
rétrospective contenue dans le passage suivant du rapport du prepii^r pf éf id^t 
4eRioi^ ; 

« Jueç firoul^laç do ^ari|i n'ont ^u auçqni» ran^iflQatipq. du «loin^ aBpréjpiable, 

dans l'arrondissement de Cus^^et. La Palisse qui s'est singulièrpi^ent attenté 

depuis le t$i9P§Q^l0fpopulatioQ^4i^Pa¥ga»^e^^n^l9tie pi^r k^ jt^Q4apçes 

les plus subversives, et les actes de la plus criiniQej|9 violenci^.^.o » 
Selon eux, les citoyens du Popjpn p'ont priç la« ftrine^ :[§ ^ 419^^1^ l^^ 



JC1M90. 



▲prêt «TMt In m« dépotition Imprimé» par 1»8 toiv* ie la Gommiai^^B, j*at 



— 427 — 

Toula donner plus de certitude à Tune des circonstances rapportées; et, nou- 
velles informations prises, j'ai été amené à rectifier ainsi qu'il suit un fait hor- 
rible de profanation commise sur le cadavre de M. de TËspée . Un individu de 
Saint-Chamond fut en effet accusé d'un acte odieux que j'ai cité page 4'7'7, 
col. 2®, vol. 2® de l'enquête. Après information, interrogatoire eraiidition de 
témoins, il fut reconnu que cet homme n'avait pris aucune part active au meur- 
tre commis le 25 mars ; qu'il s'était borné à ramasser un morceau du crâne fra- 
cassé, l'avait porté chez lui, montré à sa femme, et, sur le blâme de celle-ci, 
brûlé. 

Un arrêt de non-lieu de la chambre des mises en accusation de la cour de 
Lyon a confirmé l'existance de ce fait tel que je viens de le rétablir. 

Veuillez agréer, etc. 

Le préfet de la Loire, 
Signé : Duoros. 

Nota. *— Une rectification, pareille à celle que nous insérons au nom de M. le 
Préfet de la Haute-Loire, a été produite par M. le Procureur général près la cour 
d'appel de Lyon et par divers citoyens de la ville de Saint-Etienne. 



%' 



ERRATA 



EHRAÎÂ 



■^^^^•^V" 



PREMIER VOLUME. 



Rapports. 



de If. u Roche- pÉ^ U2, ligM f*, sti iiétt d« : Ils^riTèreût à Vincexines, Hm : ▲ Ghareiit<Hi. 

thaloa. 



Id. 



Ptge m, n^ 9a« ut« : Bt qvLon avait pende ausai au général Billot paur le 
commandement de Farmée. 



ffonàu premier pré- Page 544, defflîèw lijfne, aU Mett dé CarO, liH i Gafoi, 
sident de Toulouse. o » o » j 

du colonel de Page 627, colon. 1^, ligne 4«, au lieu de : La détention de BovSSet, lire : La délé- 

,Sr^^''^^«itK«ideB0y.i6t. 



DEUXIÈME VOLUME. 



llépo«tttoiiÉi< 



itcondeif. J.Fatre. Page 51, col, 1'», au lieu de ces mots : Que M. Whasbum ait été en relations avec 

les Allemands, cela est certain, il les représentait 1 Paris. Qu'il en soit Hé 
des complaisances coupables, j'en ai eu des soupçons, Je n'en ai pas en lâ 
preuve; lire ; Qu'il en soit résulté des facilités fàcheused, J*en al ea deil 
i^U^çbns, fil h'M ni pas eu la preuve* 



deM.Leblond. 
de M. Ansart. 

Id. 



Page 150, col. !»•, 1. 11«, au lieu de : Ranc, lire : Ranvier. 

X 

Page 187, col. 1^*, 1. 43% après : A ce moment, en effet, des comités de défense 
se $iont organisés, ajouter : Dans les municipalités. 

Page 189, col. 2», 1. 25% au lieu de : Se fit nommer secrétaire du commissaire de 
police ^t AMoniH Dabost^ on ; Se fit nommer eoioimsaaire de police, at- 
«Étbê àtt eéâ)iûet d« préfet. 



1. « « » • 

de M. M«cé. Page 2^, col. 2«, 1. 7«, au lieu de : Qui était un peu l'agent, lire : Ancien officier 
id. Page 220, col. 2*, 1. 2«, au lieu de : Ferry, lire : Le nommé Ferré. 

e H. Mouton. Page 219, !'• col., 1. 35. au lieu de ^que je fal^#;*#l ^mMsèHà'Aï ^^ ^'ï^ » 

M. Page 229, 2« col., 1. 4, au lieu de : J'ai Constaté que, lire: On a Pl^hjÇÎ>p.s|^^|r 

que. 

id. '^^«^Ç^I^'^^èâ.,^l'ïf,qaàqay^dV^J^}iP'&l^^^nè 

Id. Page 230, 2« col., 1. 27, au lieu de r'ï^éy^ffâ \jJ*>aéS^**féka(^îsflîIé»#éH«iff 

lire : Nous apprîmes que dç§î4?fl^it»d^,/8;^JgK^[fnt.t>(Wri^flfevoy,a^i^^^ ,i 

Id. Page 232, i'« cQUiI^lfi«^te[lifK)4^ r-Surj dQ^Mlititni^i âft{llidipl<W9tos^ii3r93«$ar .^ 

les instances des personnages qui rentouraient. 

,«vioî}ne e.KVj') eu rsurç.oTs.oio^iîo <tio'io êT, • ob l^h rt /-it .1' ^'t î-.o ,9S:£ 9^5^ 

td. 9nxPëg0âsf3v <r%i»i,pIUi^(finlimiq<l4s)Skb f{^Â^ài^(?^tfla,t(î^3A9(uS3^/«Pll^^ ^ 

M. Piétri reprit le chemin de la préfecture. iiur)) k 9:niBil:> ?hflBi§ 

[d. 7i/m^)3a3, é(âlia^^ù^ù|àèr sjQuàej&â'apàB^ iuiqpR'iiqOsIMte Mf|ioBa|9ioi ^ni.vm 

id. Page 304, col 2«, supprimer depuis : MM. P. et Lavi^rfe'/'jusqu'âf^ /*Sf ^%^à^^%^ 1 

[d. Page 305^ col. r^ supprimer : Un moment je âs demander, jusqu'à iMtti^tàl^to ' 

Id. Page 306^ col. 2^ 6« paragraphe, au lieu de : Mottu, lire : Iîl)à=iMeâtetJ) torn dl lâ9'0 , 

d. nmœg^iia^fiiaarr^ U)lt$«|i0è»q: BicbâR};rfi% : Mv^'l^nràrd ,» rbte;ii^:vûal]oiQdéc^flrer 

depuis, que le jugeant utile à la situation, il avait fait afflcIian(iiieGiesf^da0^ 

d. Page 315, col. i'^', 1. V, au lieu de : J*ai doux coaulns devant moi. lire : Je dois 

û f /iSfi A' ♦ .îJimofl05eru 1 «miTqqya .'M .loii .168 s§fi^ 



so .iî 



d. 



d. 

e M. Schœl- 

«r. 



-M 



rester en défiance d*une part. 

y^^^^ .920iJo fil iff tfoca Si m uluof 

Page 316, col. 2«, sOj^fiê^&pAVt ete^tef^céteëcf^uîâ^, j4^^^^^^ 

: diil JjiSa IjJOt îfiir^ eb qi'ODX/BOd HOÏ £ 5i'8 : 4^ u^n Ub ï^C'J .^ **?! .Io3 ^^'J ôga4[ JtA 

Page 321, col. l'e, H0imC)*¥l¥^jlteKl?W6iljl*T^«9»l,^^ 

lire : |^*était un homme fort intelligent que j*ai su depuis être mgBibre du 
Comité central^ mais qui n'avait pas revêtu alors sa qualité. 



— 433 



cter. 



M. 



IL 



M. 



14. 

U. 
la. 
14. 



A, 



iè9U.\wamiiU 



l^ 



tA. 



lé. 

M. 
14. 



Page S22, coL â*, ). 46*, lire : . . , Général ^runelqut consentait à fixer les ëlec^ 
tions municipales an 30. Ils vinrent ensemble au second arrondissement. 

Page 523^ col. 2* : L*afflche de Tamiral Saisset a été publiée par Tamiral, 
ratnmehttr : Saisset au Orand-Hâtel et.;. 

Page 523, col, 2, au lieii de : G*est possible, je ne le contredis pas. lire : Ce doit 
être la vérité, puisqu^il le déclare. 

Page 623, col. 2*, au lieu Ue : Tous ceux qui ont assisté à la séance ont . signé, 
lire : Ne confondons pas. Il ne s*agit plus de la proclamation attribuée à 
Tamiral, mais de la nôtre. Celle-là, tous ceux qui assistaient^ la séance, 
Tont signée. . 

Page 323, col, i»*, 1, 2«, au lieu de : Enfin il fut convenu, etc., lire : Nous deman- 
dions que les élections eussent lieu le 3 avril. Nous ne pûmes l'obtenir. Elles 
restèrent fixées au jeudi 30 mars. Le traité fht signé par le général Brunel. 

Page 324, col. 2«, rempiaeer : Et c'est alors seulement que j'ai été porter ma 
signature, par : Et j*ai été porter mon nom. ^ 

Page 327, U 1^, au lieu de : Le fait, lire : La CllOSe. 

Ping» 328, eol. \^ : J*allais è la maiiie, ajouter : Journellement. 

Page 329, col. i**, 1. 37«, au lieu de : Je crois encore, etc., lire : Je crois eiiicore, 
que même à ce moment, la résistance n'était pas impossible, mais c'était une 
grande chance à courir. 

Page 330, col. i'^, 1. 9«, au lieu de : Je crois que si, etc. , lire : Je crois néanmoins 
que si nous avions eu le temps de nous mettre en état de faire face à Forage, 
en admettant qu'on n^eût pu éviter la guerre civile, elle eût été beaucoup 
moins longue que celle qui a eu lieu, avec 30 ou 40,000 gardes nationaux 
résolus comme ils Tétaient. 

Page 390, eol. l'^ 1. 16«, au lieu de : Faire des redites, lire : répéter ce qui a été 
si bien dit 

Page 390, col. 2«, 1. io«, au lieu de : C'est le mot d'inertie ou d*impossibilité, lire : 
Cest le mot de nécessité. 

Page 390, col. 2«j 1. u«, au lieu de : N'aurait dû peut-être prendre le nom, 
lire : Que le nom. 

Page 890, col. 2«, 1. 15*, au lieu de : Il l'a pris, lire : Il a pris uu autre titre encore. 

Page 891, col. 1^. supprimer : D'économie. 

Pfgê 391, col. i**, 1. io«, au lieu d» : Je n'avais pas voulu le mot, lire : Je n'avais 
Toulu ni le mot, ni la chose. 

Page 891, eol. l'«, 1. 19«, an Ueu de : Violents, lire : RéSOlus. 

Pi^e 391, coL i**, 1. 85*, au lieu de : S'il a fkit beaucoup de mal tout seul, lire : 
S'il n*à pas suffi à la tAphe, malgré son ardent patriotisme. 

KL ^5 



_ 43* — 

ideM.vachcrot.- page 391, côî. i^*, 1. 38*, aûlieude : Ses facultés, sôn initlatiTe de paiH)le; son 
éloquence auraient pu produire un bon effet, lire -.Son actlTité et sbn flo- 

quence ejitraînaûte eussent puissamment concouru à l'œuvre conunune. 

■ . •- ^ ' » • 

w. Page 391, col. i'«, 1. 43«, au lieu de : Tandis qu'il h'y avalt là, lire : Comittô il l\'y 

avait là. 

w- Page 391, col. 1'% 1. 50», au lieu de : Amis de l'égaUté, lire ; Aiiiis dé ïâ légalité; 

iJ. -..Page 891, col. 2^, 1; 1^*, au lieu de t Qui supportaient J& liberté, qudiqtl'eUé pût 

• leur étrè^iésagréablej puisqu'ils étaient les préniiers attaqués, lire : Qui tttti- 
laiènt (Ju'on pût tout dire. 

^^* Page 391, col. 2®, 1. 10% après : Insulter, lire. ; Calomnier. 

***• Pagç 8Qi^ coi..2% i. 36% au lieu de : U y a eu une réuuion, lire i U . y ^vait iies 

groupes. 

^'*' , -• Pajï? 392, çoi, i^, L 10®, au lieu de : BelleviUe; pour, lire : BelleviUe, pour. 

W. Page 392, côl. 1^, 1. 29% au lieu de : Un iJatalllÔIi, lire : Ùu. 

Id. Page 392, col. 1'% 1, 38% au lieu de : ÏI*a pàs fàlf de boiîs Choîx, lire : Oûè 3fe feons 

choix. ' • ' • • N ._- 

W- Page 392,col.2%l. 17% supprimer: Ce n'a été que plus tàtd. .. 

id« ' ^ Page 392, col. 2% 1. 48«, au lieu dé : Quartiers, SOUS, lire : Dont les inairés, sotts. 

^^' Page.393, coU 1^; 1. 22,^, supprimer toute.la phrase : Je I'êÛ détourné, etc. 

M. Page 393, col. H, 1. 34% au lieu de î Adjôliits sortié fle î'électtbii, lit^ : MèS^'iB- 

jôints et ines feinployés. ..:.'.,. 

• •■, ■ " ■■■ . 

W. Page 393, col. l''^, 1. 41®. supprimer la phrase : k nOUS deux> etC^ 

w. Page 394, col. 1'% 1. 11% au lieu de : Maire de Paris, lire : Maire. 

^^' Page 394, col. 1'% 1. 13% supprimer la phrase : Je ne SUis pas le seul qui Ûxt fait 

cela. 

W. Page 394, col. 1'% 1.1. 28« et 32% au lieu de : Gambetta^liw liL Gftmhetta. 

M. Pa^e 394, ool. 1'% U 5t% «ap(>Hmer la phTsae : J'ai attaché le grelot. 

^^- Page 394, col. 2% 1. 20, au lieu de : Qu'alorS, le peuple, lire : Qu'alorS, si l'on 

échouait, le peuple... , 



«. Hl . .. • . ., /,ri, 



Id. 
M. 

H. 



Page 394, col. 2% 1. 30% au lieu de : Ne pas mentir, lire : De dire toute Itf v&rité. 

• *Page^94, coT.'i^;'!. 01% au lieti îiê : 'Mès conf'rères, lire : De quelqués-uûs 4e mes 
confrères. ' ^ 

"Page 395, col. 1'% I; 30% au lieu âe : Fonctionnant et un, etc., kre : Fdnction- 
na&t Un de «nés adjoiats aTait accepté la prësidenD6,'nôii df^ime*dëlég[atioii 
de ce comité, maJur d'oûd Të(uUoû= d^offleiort qtxL hii^»l)^atti *■ '. .11 ; -. 1 \ x\ ^ 



— 435 — 

itiondeM.Yacherot. Pftge 395, col, F«, l. 33% suppjîixner la phrase : .Quand j'avaiS SU Ces ChOSes, etC. 
W. Ibid. i. 42*^, au lieu de Gaime, lire : Galle. 

W. Ibid. 1. 43«, au lieu de : Un militaire, lire : Un ancien ôfÔcier de 

marine. 

w- ?age 395, col. !2«, 1. 16», au lieu de : Un bataillon passait pour bon, etc., lire : Un 

bataillon qui passait pouf être fpes'-c!êtbtté"à rdràl^e' n'a pu être réitni àuino- 

icL Page 395, col. 2\t 3&^, àù lieu dé : Le pliià figtestable tàtaillon, îi^ : Le iàoins 

sûf deâ batailionfi. 

w. P&ge 395, col. 2^ 1. 40°, au lieu de : Gaîmé, lire : Oallé. 

W. Page 895, col. 2% 1. 43', au lieu de ; Un bataillon fidèle, lire : D'un bataillon de 

ses âdèles. 

w. Page 395, col. 2«, 1. 54®, supprimer le paragraphe : J'eus une faiblesse, etc., Otc. , et 

commencer ainsi le paragraphe suivant : Dans Ùnë ^éunioïl dU dolr OÙ j'&i appris 

•^ l'assassinat des généraux, je croîs me rappeler avoir dît, etc. 

id. Page 396, côi. i^*, 1. 2o«, supprimer : Cei*tâlns de tne^ Collègues étaient des 

hommes très-énergiqués. 

# 

id. ,p«hge^d6^ 6q\. 1^, \é 809, fliiiiéudè : A la 9êc6nde réunion, lire : A cette réunion, 

on ftnlt par décider Qu'on ferait une tentative auprès de M. Jules Farre. 
Comme la plupart de mes collègues, je me laissai entraîne!: par le désir de 
mettre fin à la guerre civile et aussi par l'espoir de décider la saine partie de 
la garde nationale ft dot*tir de sa ^plorable abstention» Mais que dire, etc. 

i(], • Page 396^ eoh 1*^,^ 1. 45% supprimer : Envoyer en prison . 

I^^ Page 397, col. l^^, 1, 3«, au lieu de : SânS lutte, lire : SaUS résljStance pOUr lè leil- 

demain. . , 

u. tû^^^l^ M, i^i h ÏBPi fcupprimëf : Je me demandais! ôes hommes, etc., et rem- 

plàd«r pû^ 6ë8 thètft : J6 me dmnande si ces hommes avaient l'étoffe de grands 
scéléi^atii^ "àykÈà éoAOktê'AeÉi gràtfds evimes. On a^ expliqué c^.la^ eto. 

Id. Pai^ 397, eoh S"», 1. '9'', à\k Hèlr de : En toutcës M4i>» : En tOUt CdS. 

• . , * • . 

,a " ïbîd. 1. 19% au lieu de : Non les repris de justice, etc., lire : Peut- 

être, mais d'autres aussi> des ouvriers exaltés auxquels il est facile de faire 

i^ Page 397» çoL 2% 1. 31% au lieu de : Rien dlmpossible, Hen d'étrange, lire : Rien 

d'affreut, îfien de monstrueux. 

M. - • ^age 397, col. 2% h 8B^« au lieu de : L'envie, le bespln d'argent^ lire t L'envte» 

> le déâlf'iblrletûc d'avoir .soiijOfor de triompha, leur Jotirdë veAgeàsee inâ^ lés 
maîtres qu'on lidur dit âtre les it^rt^urâi del^ilir.mia^rQ* .^ 



HldtM.VACll^lM. 



Page 397, col 2% u Sô*», supprimer : Ils se^^sont jetés dans rin^urrecUon, etc., 1 



M. Page 398, K 5^ au lieu de : A bàton rompa, lire : A bâtons rompos* 

• ôJxM vb ueif va ,6tit .eIX>aoilÉ,a SlviHli tl Ol) îVlfp .. v.T'jc ,^V>. . ( /'U .KO ,oii- arir,^ h) 

'w! ' ïd. col. 2% 1. 4% an lieu de : NouS 'si*iMi^^^âi^MldHt«h^;^^^^^ 

seulement par ce g^{^Ç(3«4îpî^?)ffim WSP:%Bï3ftP».^P«^^^^^ ,;o. ^m s^^s^h *^ 



Id. 



14. 



Id. 



R 



lé. 



Id. 



Id. 




,^^j.s')\\\o lV)U"ivs(\\, HE 



tfWs fe^. et dâfi.Vttsi^s autres bataïllonsj,^,„j,„,i ^^. ^,. ,^.„ 



,f.î 




ôT 



Id. 



^* 




les difficultés de la mission, et du chef d'état-major quUl conservât ses fonc- 
tions, ce à quoi il eût le dévouement de consentir, quoi que ce pût avoir des j 
^ixœèàtvéaientlr>et:i^eieâ8itttaiKohif^ ^^ '<' '^ ^ -'^'À 

Page 41^, col. 2«, 1. 37", au lieu de; Il y avait quelque chose, etc., lire : C'éUit là 

ce qu*il y avait de gênant. Ferri-Pisani, qui était mon ancien camarade d^Ecole 

}ii^)ytechi|iqiiÂ>âtêln0n$iaipiar;)i))e |iea¥av|: n^efuserituuelqtrechciseoà jftii eaiaféré 

sans encourir Tépithètede réactionnaire, tandis que j'avais qualit(t|i$Nii^ili9 • 




voulait pas le lâchersà-^eiSS^ '^^^hf^m WOë^^WviéeS^^^A^^^'^i 
rendre 

^ Page 4n, col. 2\it,60% »çèi^: 90 bataillons, ajouter : En Qutre des 60 anciens. 

P^ 418^ çol. l^fUjb^t iupprimer : Je tins bon. .^ 



\ ' ■■• -x-. 



M atii.t»caio- ''%^i'ù,'èoi'.ii^!H. iî',tmfùuxT p»t': Oui, Hoasiedr.' On recevait les aruM,^ 
Ministre delà Guerre, et l'état-major les remettait au cher dabataillon. " 

SUilyll'vl ^nOJAd S. • oui -iliimOT noifiil A ; -A^ V>i\ un ,",' ,i Mf- itaeI 

Page 420, col. l", 1. 3T, après ; Que de la garde nationale, lire, au lira du toxte - 
EtquandundemesanclffiS#îft9JàraaMVHilni'fenJfimifeFlci(fféIk'lr^ii^àfela 
garde nationale, j'ai écrit au général Trocliu qui avait autorisé cette forma- 
tion, pour demandSï"^a1ïiWilt^8Ëè>ii)f'4âtis'''l^Vktésoï-i4<3é1^i^iy'^p8 '" 

Pam 420, col. S», 1. 45», ajouter : Maljrré les fifforts de c^ commandî 



^^.....SvÂ. 

au Jowmal officiel. 

partie des premiers bataillons. ^ 



19 .noilfil 

Page 423, col , 2*, 1. T, au lieu de :, Yï?,^-,?;l)9j=î^*''53é FlfJurçnSp Ijjre [i,.^,B^Q^bre 

TOUS aviez laissé Flourens on plus eiaciement ^te Contraints de laisser Flon- 
rens maoifesteii'iia^^dGle delfHâtiety<l&-VlllaliTO(t sâs1}aUitl6nb.' N'tiya^rt^pas 




-oam ï9£ JÉviaeno;) i;'uii ioi.fi:n-lfiJô'b Imh nii i■^ ,nui£3iin £l ab sttiuofl'iii) bsI 

ft9b -iioïs Jôq 90 'Jap ioup ,ii*a<i<iiîoy sb liwui'jnovjb el îîo lî ioup é oo ,enoiJ 

n *■ H. ouiid«. '«;jiC(itte6,<jM.d^£t>ii4li«!f'4>i;>-i#^^a£ni« ftiulo^tim felsuyiËSaEdfoaJ^vMtsiià 

rendre en aucune façon responsable île l'état de choses que Vai signalé plu» 

if to!.-;> : :..i ..,:.!. ,S.Oi!0 S.pbi.p Jir.ïfi / îi ; .1, ..ii ;;. .Tf^.! /^ .1,.. *[; -^r.^ 

slo-iSf'b o^G'HiJin.n jisi^ns nom Jii.t? i^p ,in cïi'I-inn^ .tnsrràs eb Jis/G ■( lî'up sa 

ij. ^■i'iisjfewi^ â>bastl:li)li!(yjaaR)naM'[9U jvBaiiai); Llir黫peuiit8itélQ(âiipirilIo9J'{Mîlt 

MllSeçMtl'i'f'^P ^-iBvt'Lgi/p ^ibns) ,n-iiÊiiiioilor.à'i nU sJ^iiJiqy'i liiooDii'' anca 

■ .«itô7 bI ab aeq 2i)97 on si. .loui ^pq lii^ivnoi nuor !tn oupilduq^a £m ië ' 
"■ an fiftKêiiSîi ?ÇfelS> il3*é^B"iW'î«Sïn-fii?^I^hS^Wîtrr#>5tttili!âfl(ieiïW»rffiM&Jte 

3itefB(^i#f/Çi«eîfci^ig56i'3^ m^it?^^^ SmmH,-i3d:>kl ni anq Jifiloov 

M. pajte 469, col. 2«, 1. 13«, lire : Le 127' bataillon, au lieu du : 221". 

îasbafl 09 zph oïlaq nS • laïuoiii 
Page 469, col. 2^,1. il', sappMineV: 

„ ..nod .■?. 

P«8« 4eB, roi. ï*, 1. *8». lire : Un mOlS ■ 



— 438 -^ 

1 de M. Ossude. Page 4îO, cbl. 2, 1. 52», au lieu de : J^avais $fvèté Protot, lire : Le 22 janViér j'a- """' "' '" ^ 

vais arrêté Protot. 

id. Page 471, col. 1^^, 1. 6«, au lieu de : Vôus aVez arrêter Certisiër, lire : Vous avez 

vu arrêter Cerisier, * / 

Id. Page 472^cpK 2% 1.25% supprimep depuis : J'^UaiS le fefire f USiU^r , ji;?q(5\> ; JG lui fti 

demandé. 



.>!•'<, 



Ij. Page 473, col. 1'», 1. 51®, supprimer depuis : LeS lutéyesgés Die p^leut pas, jusgtu'à. : 

C'était le 27 janvier. 
Id. Page 473, col. 2«, 1. 12% au lieu de : Ils étaient 60, lire : Ils étalent xjLXie 4|zai?^. 

idcM.dePiœuc. Page 488, colonne 2®, ligne 20®, au lieu de : J'en donnai connaissance au Gouver- 
nement, lire : ...au Gouveméur. • ' 

Id. Page 489, lire la situation de la Banque ainsi modifiée : 

Situation de la Banque de France au ZO mar^. 

^ . ( Numéraire 77,000,000 \ «,^ ^^^ ^^^ 

En caisse.-. [ g^^^^^ ^ _ ^ 166,000,000 1 243,000,000 

Portefeuille ; . . . . . . /; , . 899,000;000 

Valeurs en garantie d'avances '120,006,000' 

Lingots ..,,,.,,.. 11,000,000 

Bijoux en dépôt ., •. . . 7,000,000 

Titres déposés t 9Op,OO0,PQO 



* . ■ ■'i . . ■ ■ >« ■ 



^ k 



Total 2,180,000,000 

Id. Page 489, col. 2% 1. 6% 7® et 8% au lieu dç : 

En caisse de la Banque ...r ......... 243,()00^oe0 



►% 



Numéraire 77,000,000 

Billets de banque ... 166,000,000 

Lire : ' . > - 1 . ; 

Encaisse de la Banque : 

Numéraire 77,000,000 . ' 

. Billets de banque 166,000,000 ( 243,000,000 

,d. Page 489, coi.2», 1. 12® et 13e, au lieu de : Les valeurs déposées et garanties d'a- 

vance, lire : . . .en garantie d'avances. 

Id. Page 489, col. 2% 1. 17%, au lieu de : Ensemble 2,^,000,000, lire : en- 
semble 2,180,000,000. 

M. Page 489, col. 2^ 1. 21% ^u lieu de :"Fr . 900,000,000, lire : Fr . 800,000,000. 

Id. Page 489, col. 2«, 1. 27% au lieu de : Fr. 3,413,000,000, lire : Fr. 2,980,000,000 

irj Page 489, col. 2«. i. 31®, au lieu de : Des bataillons l'ordre, lire : Des batailioQS.^de,. 

Tordre. ^' ^ 



.» 



•> I 



— *89 ~ 

thmdell.dePloBuc. Page 491, col, l^», 1. lf«, au lieu de : Vous y aviez VU^ lire : VouS y avez VU. 

w- Page 491, col. 2«, 1. 16®, au lieu de : De Beutque, secrétaire du Conseil général, 

lire : De Benquè, secrétaire du Conseil général. 

KL . Page 491, col. 2», 1. 33% au lieu de : L'avant-vellle, lire : De la Veille. 

w. Page 401, col. 2«; 1. 49», au lie» de : Pour tôufi exemple, lire : Paurtous un 

exemple. 

1 

"• Page 492, col. 1»*% 1. 4l\ au liflu de : Et qui sè complaît, lire : Et qul se Com- 

plaisent. 

^^' Page 493, col. 2% 1. 34«, au lieu de : Conseil eût statué, nous gagnant, lire : 

Conseil eût statué, Si^gpant. . 

id. Page 483, col. »«, 1. 27«, au lieu de : Sauf en cas d'iusultes, Hw» : Sauf en cas d'in- 

succès. •:. 



Id. 



Id. 



Page 494, col. i^e 1. 27^ et 28«, au lieu de : S'entendre et discuter avec cette admî- 
nistration len ypiès, lire :' S'entendre avec cette administration et disctiter 
les voies. • 



■ ■ 



^. .■» 



Id. Ça^i94,cpi. i'«, dernière Ug^e, f^u lieu de : Qu'entre votre dép^t et la repris, 

lire : Qu'entre votre départ et la reprise. 

id. Page 495, col. 2®, 1. 15«, au lieu de : L'extrait ci-dessous, lire : L'extrait que voici. 

Id, ?Mev*0*is'fioi. 2°, 1, 19^ au lieu de ; Joupde. me flt demander, je m reliis^ pas, 

lire -.-JourdeTïie fit demander une entrevue, je ne refusaj pas. ^ 

la. Page 496, col, 1'®, 1. 7«, au lieu de : Mieuxvaut subir, lire : Mieux valait subir. ' 

w. Page 496, col. l'^ I. 26®, au lieu de': Rien ne peut se faire iaans l'avertissement, 

lire ;.Rijeux ne peut^ faire ^ans l'assefutimeAt. 

Id. Page 496, col. 1'®, 1. 42*, au lieu de : Et il Continua à m'assister, lire : Et il conti- 

nua de m'assister. 

w« Page 497, col. 2^, 1.24^, au lieu de : Vers dix heures du soir, on vient me pré- 

venir, lire : Yers dix heures du soir, on vint me prévenir. 

' • ■ •' _ ■ 11' I ■ 

Id. Page 498, col. 1^, ]. 38«, au lieu de : Des lettres incomplètes du ministre, lire : Des 

lettrée iri&m'pîètès âe lîiintstrès. ' " 



. i. 



p.age 498, col. 2*, 1. 40% au lieu de : Il était temps queles troupes fussent arrivées 
le loir, lire : il étai't tenipsi Que lès troupes fussent arrivées le soir; 



ï^î . Pafi[e i^y.cq^ iïf.»ri-.i^% .-au li^\^ de. :. Ppi^tl Ifit. fer^^ejé et. le .fiput^ge o^t été dignes 

d'éloge, lire : Dont la fermeté et le courage ont été au-dessus de tout éloge'. 

^* -, ■ • ■ • 

](i. Page 4^, col. V\ 1. 28^, au lieu de : A 0té livrée c.e matin, Hye : 4 été délivrée ce 

. matin. -; ' " " ■ - 



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lire : La Banque dé France a conservé ses armes. .^.off:».'joJiB& ab &^eup .iiirV 







jours, lire : Avec ses cnefs et ses défenseurs des premiers jouri«r , . . „,. ^ . 




Page 500, col. 2«, 1. 27, au li«u de : C'était un pOStiche de 92, lire : CTétait on f^^ 

tiche de 92» 

-jb'Îj eLok'i ti^»è ÏL ; ^zU ,.^ij vtiio'i lïBis'ca lï lO : ai) nsïi x;/ ,*i: Jo:*, ,8Ec j.^^^ 

Page 504, col. 2«, 1. 35« et S6«, au liea 4^;^ Ç^fj^ftgièt 7Q^'i%l^eil*ji^|tnBgeV5BÎ'! 




Page 504, col. 2^ L 38«, 39®, 4o«, au lieu de : C'est en Soisse OU en Belgique, je ne 
saurais préciser, lors des premières réunions . Ce n'était d'abord qu'une 
société d'études sociales, lire : C'est en Suisse ou en Belgique, je ne saurais 
préciser. Lors des premières réunions, ce n'était d'abord qu'une société 
d'études sociales. 

I 

[.Dueoing. Pag© ^24, col. !»•, dernière ligne, au lieu de : £tes*VOUS SÛT, etc, OtC, lire : Etes- 

VOUS sûrs de faire reprendre le travail dans Paris? Tout est là^ — dans ce cas 
nous aurions peut-être à compter avec vous. — Non, nous ne l'espérons pas, 
me répondirent-ils. — Alors vous serez obligés d'en venir aux réquisitions. 
— Peut-être. — Mais les réquisitions ne sont que le commencement du pil- 
lage. Arriverez-vous au pillage? — Ohl jamais l Et ils levèrent la main, etc. 

Page 526, attribuer à M. Ducuing la pliraee.^)«osoiicée far M. de Quinfonai et oomiam- 

(ant ainsi : Mais il y avait une répression, etc. 

f.iecoionei ^s® ^^^> ^^^' ^' *" ^^^^ ^^ ' L'Hôtel-de-Ville, lire : Rentré à mon caserne- 
»• ment. 

Page 538, col, 1"^, au lieu de ! A coups de fusîl, lire : A coups de crosse de fusil. 

Page 538, col. i'«. au lieu de : Personne ne rentrera dans THêtel-de-Ville, lire : 
Personne ne sortira de l'Hôtel-de-Ville. 

Page 538, col. i^, au lieu de : Rentra à uue heure du matin, Ure : Rentra i 
neuf heures en disant. 

Page 538, col. i'«, au lieu de : Une heure et demie du matin, lire : A dix heures 
et demie du soir, il nous arrive. 

Page 538, coU 2«, au lieu de : En laissant cinq hommes et quatre concierges et 
un officier, lire : En laissant les quatre concierges. 



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Mur. qïiets de cartouches. recourir, ^Ay-, hTvy<v\.,'^ b oonB-t";^ ^b oi/pncK gJ • e-jïi 



M. 



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je devais rester sans troupes à rHôtel-de-Villey puisquteaBUT@tiraitri&€ibas ipiÀ 




.-rï 



M 






aiirot 



9h 



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de-Ville, lire : J*avàis le T)eaù-irere 

Pàgii 538, col. 2«, au lieu de : Or il m'avait écrit, etc., lire : D était fàcue a*ar- 
riyer^ftïeoïAiJdeaiàrfaAtéaut^îItti^^ et^i^ ^^^^'^ ^f^ ^'^«^ ^^ ^^^^' -ï .'£ -lo-^ M^ ^^^^i 



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ipjifi?'i/p f:.'îods'b jisi^e^n 93 .^riornuèT èoiAiraeiq 29b 8-ïoI .le^iô^iq ^isiuiiè. 

iAùliSB.^ en 9t,B'CrpirJ9Îî no UO 9^3ïï'3 /T?» JîîS'D : m;! .5!9Îi;lC.O? •tiibuWb èî^fOOS^' 

^K'ioo?; Q/iiîr'iïp biod-e/h jJBt^^n -X} ,>:i3Gînr^t't se'ïAJm.'i^'xq ^9b a-roJ .79»bë'îq 

.i:^»Is[:MO< ?ît»br;l^'b 

-.j)]3 ■ î*Ti> ,-:)iS -''•'*-> /îl^rf '■î'(;7-è!9jrH[ : ?>»:. u»i/ :rfc .Ji-igii sTimiyb .''H .îo:> .Ti:.. r^js^l •..snioaoGcr t 

4.Ê0 90 8flBb — .fcî î:':> Ji.ioT ">{■ îc4 .biifîb Iffivs'îi 9i[ OT^fle'iqoi aiïBl ^^b aiija s:i/ô7 

.2sq ?no'ièq?-9'l 9fl fc0oa jiui^ — .^U07 09/6 'î9jqrao>'> i; 9'i]^-iJJ9q &;ïohi/B ?iXJOfl 

.ifïcifîzmpi^TXijT liaèv ivSh a^gildo sor>3 ?iU07 ènof/i — .BlMn9aibnoqèi 9m 

l'a itf>^a9,"Xî3oa'Jinmoî> s» v/ijp tflo^ 9/ï <:nofji^iiJîyj'i 89Ï sIeM- ,9ijô~3i'9*î — 



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TABLE DES MATIËRES 



DU TROISIÈME VOLUME DE L'El^QUÊTE SUR LE 18 ^ARS, 



Allianee républicaine. Procès-verbaux de cette association, p. Î05 et iuiv. 

Ajnédée. Voj. Pbogès-yerbaux de l'Alliance répttbligainb, patsim* 

Amy (M.). Sa réclamation, p. 418. 

Andignoiix* Voy. Progès-verbaxtx du Comité cbntrax, passim. 

André. Voyez Procès-verbaux de l'Internationale, j0«5«»m. 

Ansart (M.). Sa réclamation, p. 368. ; 

Arago (M. Etienne). Ses réclamations, p. 355. 

Armand Léiri. Voy. Procès -verbaux de l'Internationale, passim. 

Arnold. Lettre du Comité central à Arnold, p. 191. — Ses rapports au Comité central, voy. 
GoMiré central. -^ Procès- verbaux du Comité central, pastim. 

Arrondissements de Paris. Note sur la résistance du VIP arrondissement, lors de la ren- 
trée des troupes à Paris, p. 177. — Lettre de Gaudier, relative aux 18®, 18® et 20® bataillons 
du VI* arrondissement, p. 190. 

Artillerie de la g^arde nationale. Son organisation, p. 145, 159.' — Etat du matériel exis- 
tant au 1®' mai 1871 à Paris, p. 162, 164. — Réquisition du citoyen Grandclaude, p. 193. 

Assemblée générale des délégués de la garde nationale. Voy. Comité central. 

Assistance publique. — Rapport du directeur général de Tadministration de l'Assistance pu- 
blitjue, p. 301. 

Assoeiation des défenseurs #e 1« Hépubllfliie. Voy. Défenseurs de la République. 

Association Internationale des travailleurs. Procès- verbaux des séances du Conseil 

fédéral de cette association, p. 211 e( suiy. — Rapport de la Commission ckargée de révisj» l^ 

statuts du conseil fédéral, p. 231. 

Associations ouvrières. Listes : ^es associations de production, p. 24^ ; — de^ sçcié^ d'f^z 
limentation, p. 247 ; — de consommation, p. 247. 

Aubry. Voy. Procès-verbaux de l'Internationale, passim, 

AudilTrent (M.). Sa réclamation, p. 385. 

Audoynaud. Voy. Procès-verbaux du Comité cetjtrajj, passim. 

Avant-Garde (Journal l'). — Articles de ce journal sur if'entrée d;^ Prp^s^^f à f^s^ p. }^. 
17; sur les préparatifs du 18 mars, p. 40. ...,.•••. 

Avriai. Voy. Pbocès-vbrbaUx be l'Internationale, passim. 



'.)0 ^i^Jj c'^-j \i:ii-: ...i-.c "jk '0 :. i!' .;•». 



l|B%n»ii9l^.j.' Sa réëfÀmatiqn|p.'352. ' 



— M44 — 

l ...-. ii> :ii.- .<r»" ,1' . .}.tLj *ioi»1i.<K*CI 

Baehracli. Voy. Progès-vbr^acxjçe i^hi'ç^è^iii^j^^j,^^^^^ ,,... ...,,;• .^ ,/ . ^^a -^^tti^iïî'J 

Baré (M.). Sa réclamation, p. 38. . '^*;7xr,; 

Barroad. Voy. Procès-verbaux du Comité central, pass^ .,; .r. ir/^rra.Vï ..8 .!.k) ^aSc»'* 
Batanlt. Sa réclamation, p. ^. , j:.:a . ;•* iPt- ■ :v. :< -.'':^v .iav 7 o^. ■/" iïwi:<*iiiio'3 

-BeàwaHBli«^-(M^Sffi^ai!iMloitrp-3»*: ^k-- /' -- -^: ^ ;; .'î:-.:.-::- -iî-^-^ ^>" :'i. c' -^^.-jl^h -. .f. 

^i.'-r;:"; :,■ :<ô.'; h-:'^..:-- .vif :;f j;'tn; .•■>? j'-'V- - b ■•:::' A ^ 

"]ftdi^f.^VoJ^."^ÇRàûôfi-vi^iux liB- LlirrïTOîA'nbNAtï/j^^ '■'"*' * '' "; ' " ''' "''',; ;';^ 

-Bc^MpibR^cçQQafiDLaç^ttioi» d^ÇH^çntrForréei&JSiçd^à A^ii.^ealtyiu^ ëe Boiaioai^ibùlSO. 
BomlH» > pétpp^le. Betnandecitsâtepar Làvalettè de boti&lles à ji)ét^lé'|jda!r''brti^ d« 

BMfléf. Voy.PRé«â«^vERBXut"i)ifi.^Tim^Atibiïi.LB,>^ '^' '' '"V"' ' '•■-''^"^^' 

si- 'iL^;; ' j; ,'?;■ .^■:; . •■;.•-■.• :-.. -i: :. . 'i ; /■ - .'■' ■;■•■:•/;.,' :i •■.• •■; ri: V-'i;.r'"»î.r.. t-îdj-^ 
B<^||K..Yoy^ PRpÇÈS-yEF|BA.UXDD CO^TÉCBNI^ .•..!.-;•; — .vï ..- o.-.-.'-^--"-..-» 'Ji 

BNOT»t«r, Y0y,JPRfilCàS*V«RBAT7XBUjG(WTé QPNl^ 1. ..-.>„. '-. — vc ,; 

jfetftcïttcr ftà^. dé)/ Sa, r^ ''.y'.':.,.^:'" •? /''';'':'. \'-/.:^^':."/' i'.."^i";:! 

.BrliV«9. Voy. PvROÇijP-VE^BAUX pa ï,^Ai.H4WGH aép^MÉlAIWSjtP^mW'i,;; ,;' ; ;. v. »i' •» < ;.;î 

BftlflKVoai. V^y. Pl*ocès*vER»Aux de t'IwTBài«Tio*ALBi pàmm. ^ ^ • - - - ^ ^ 

teittïiipét/VOY. ^OCfeS-yÉRBAxix DELlN^iRlïATî'OKi^ "' V -< ^ ..'î V 

lUpni|icI, Sa nomination au çoH^njLandement de VETôteli-àe-Vilio, p, l^.^«-r-Vay.,PÎoo|»«^nii^AUx 

By«|ïO||ow^l4(M*feg^fa)^Sfir^UiaSition,.p.^ 3S8.^ ■: ; ': j<; . -i •; --<^ - ?îi£ 

.;• -j' ■:■ ■:•:. . : .'■ . ■ : -:-,j;.; ■.' „ ' ■ .• • -.r . ; ■;. • - -«'^ , ; .. •;;■. '. .■ - - *"■:; ,m ji.-n/. *; 

■^'. •*.■ ' -.^^..I/ ■..' } '.:■■.: />. ■-.- ..'.: ■:.:: .■.■«■' •— .1 . ■. .•: . . .\j.^ -Ij .:■• ••>;> ^•>:;.;/-.i > ,:. ^ -— ; i:Of 
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.CaW|6li|0iat. ■ ^pyr. Paûai:SçV£HBAL> D^_L'lNTERNAJ|P^A?iK,.J^l(l^y, . „.,^,j ... .. f. .. j, , ,j j y. ,y.,v i .,] 

tCîèpelct (M*),.S«îï^aiiii^i<m# p^.i^.'^ ■:■•""••: .^--'f."" ïf5 )''--.r -y-h --' . îOl '- .f>î.:.;5poK''c' 

là ïcaitouefierié 
Gastioni. Voy. Procès-verbaux du Comité CENTR^At, pasétiîu - 
Cercles de batalllii; Vè^l ^S^mité é^Mitt^ -^ frf.ïiii.?Kr*'>^ *?* n *l*.8lA;aio^ 

J|aiiy»aàd-I*iTôl».:(M. ij»)Sa»é6làmâ^ 4«l> ,<-.-,«*.> r.i 3b rHu%^9X% n^^i^siniaio^ 
Ghalain. Voy. Procès-verbaux de L'IxTfeïiiïATto^ALB; pài^^'' ^'^ ^^'^'^^'^^ snci/iô^sd ^^b 
Chambres syndleales. Leurs noms et adresses, p^^lf. "'- ^ :\-'^:k:H .^i^-^' ,?.«oî«?.laicà©^ 

élnil'boBkêai'à'. Toy. pR0ëÊS-VBR*AÙi'i)*VlK^BRNATI(fWLE;''^^^^ ^' ' '^''""^ '^^^ 



: de'I^veitéc Bap<p. Àffictie 4trCofaitê té Sèîdi PuWfty'^rfîstffW 3i V^^W&n d(? 
riéâèïaveïiueRaîj^, p. «WV" ^ ■ ' ■.'■ ^:- ;^^ '-■•'i ï^?^' - ûOj; .^j c.„:r>î 
n >.^ ,. r»^,^ A jJi: £ '-^t.;!; :•.■'«'. fflo'b î.»;fc"t :»î*» :i:.imâ.)r(o:> 



CkardoB (M.). Sa réclamation, p. 395, 

Cliarpentler. Sa lettre à Rochefort, p. 279. 

Ghatcl* Voy. Progès-yerbauz db l'Internatioxale, j>assim. 

CliefiB de léf^ion. Lettre du Comité central aiC^i® bataillon^ au sujet de la nominatibn des chefs ou 
sous-chefs de légion, p. 190. 

Chontcan* Voy. Procès-verbaux du Comité central, ^o^^tV?. 

Clamons. Voy. Procès-verbaux *RtiÎNnteNÀTtcl?sfixÉV^i^ " ' ■ ■ o / .. ?*>»*!«« 

Clémeiiee. Voy. PROcÈs-vBiêAt^^DU C^fer* <5Ei<^,^^^^ ' ' -^ ,ilD*i^<i-*i:è 

Glnseret, Sa lettre à Deleschttë^p• • i<». • ^^^ Vûy;^0(3Èé^^^ 

Colas (M.). Sa réclamation, p. 404.-. .-r. ; u j - - ... r... i v ; MMA^t-ar^L 

Conaliaiilt. Voy. Procès-verbaux de lInternationale^ /^ofWite. ^ - > r .ih^ntiiAi 

eemtmwAi ^fon^sUo^p* t à13^»253'«t9uhr:'^ G<»r7^^ à-l'Aà3MÉsbl%e^ jj^ftiél^ 
des délégués de la garde nationale^ p. 2, 19. — Préamludes 4^ slajttttsdu Glmiil;^ tieotraly^p^fiti^fjh 
Procès-verbaux delà commission chargée de former ie Comité çeptra)^. p^ 4 ^ ^- rTvi^ffiB^ 
d'Arnold : sur les mesures prises par ce Comité au sujet de 1 Wtréé des Prussiens ê^Pânsl pJ^Q. 

— sur les statuts du Comité, p. 13. — Réunions des délég^uésati Van1chàll,1e 24 févné^^^ T4 

— le 10 mars, p. 27. <«*• Listée die» délégués, -p. !H». "^ Affiche d^ €ôm!té1ail bu^^eT^ntîêS'^ 
Prussiens à Paris, p. 16. — SéaoiO^dvQcfflii^k SjDMosi p.':22.-r* NQt»dii>CoxDité8t£r l«B,'4ébtt3 
de cette séance adressés aux joumi|u^,p. ;^3*r--JE'orm^99duj^(^ed)?$Jkl^^3^ 
rondissement, p. 25, — dans le ^Vltt® arrondissement^ p. 26. — Kstfmôrt^^Arj^^^ ^ ^^%'' 
hall sur la formation et le fonctionnement du Comité côktral>pt:29;^'^Pfc^fàmââcm%1Etm 
à^ifann^^.'câ.i^Nauifaiatiotf d«f délégiiés^tt€ômité^6mi?ài<daÉiâ le^^ aïiiéttd!66éinedl,<)f.'«1^9>A. 

4^n(^Fas^C;^^t^]^<39..^ \9Aèo^^i&% :p-^^4lo«r- 

Projets du Comité central concernant Tannée^ p. 45. — ^Lettre du général du J^so^^a^-^cpi^ sur 
le régiment caserne à la Nouvelle-Ffancçy^m 46^ -rrNégociations avfM:Jles50Airef5,p.,4f. %rfj 
Élargissement du général Chânzy, p. 47/^^ Àî 

la Commune, p. 49. — Procès-v^al lihi 2^ inénfi~' "^ÏW, -^ Convôc^tîdn' àùr dicfS^ de ^ 
p. Si. — Procès-verbaux desséaiiGes^dttCdiiiité Oô&trÀl, ]^. i;^ S9 et sii!%^.'^ R%l«ffli9tit<^!00^ 
rieur du Comité, p. 56. — Noms vdejî «emtes, p* 5p <-<-CoiK»kB8iQ& d^ Conlfté/lp;19l.>fr- 
Lettre de Rousseau à Arnold au sujet des conflits entre le Cçmit^ 9^^^ ^^\^ ^^^^^^'^WfitV'ùWt 
— Résolution du Comité central concernant le'délé^éàlâ.guerre^p.149. — Priso de possession 
par le Comité central de radministratibn'd^ là'^éifrë,^iié^i — ^SescirctlJàfeé':au!i^'chéfe de f>tfâ9- 
lonsdelagarde nationale, p. t^^à«i«^déli%iiér dé lier IMéraftiett» p;i7i;^^'Ra{i|^t^pîelu^ftâ)i^A 
Quseret sur la prise du fort i^l^j, p. 16i,:T^' Adhésion- d'un cbef de .bataHloiL à wc^Q&êM, 
p. 180. — Ordres du Comitj^ a^x ha^aiOO(op p, 480, .-^ N^ 



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pour la formation dëg èotnifâgniès éë iàvt^ib, p. 
189. — Ses lettres : au 71* bataillon, p. 190,*^ a^ mëttâ)reë'ddlÉè Con^xÀJfii^féf^^.^l^^'L 
à Arnold, p. 191 ; — à Jaclard, p. 192. — aux membres de la commission de la guerrre, p. 
192 ; — aux membres de la Commune, p. 194. — Ses notifications au sujet de Muley et de Ja- 
clard, p. 192. — Reçu par le Comité central d'une somme de trois mille francs p. 194. 

Cosaité de Saint publie. Ordres de ce Comké au général "Wrobleswki, pour la défense d'Issy, 
p. 197 ; — à la Guerre et à la Place» sur le même sujet, p. 198 ; — à la Sûreté générale pour 
Tarrestation du commandant des Tuileries, p. 198; — au commandant du fort de Vincennes, 
p. 199. — Notification aux maires de la formation ^e ce comité, p. 199. — Réquisition faite par 
lui des voitures du chemin' dé fbr d'Orïéans, p. iù6. '-^'- Son brdré dé trinspotter'^'ittf;^^ 
la Rosette, p. 200. — Son arrêté au sujet de la commiésioii: d«rsnib8i8tBne(â,.p.I^I:>i^06ii 

^, , app^ apic.-^çi^^s^pp -^OSjrrn %»'^i8çhfi,ftu: 6^i(Btide.r)>»p^ 

Rapp, p. 206. — Ses arrêtés dispensant du servicç i)Ml;t^if)e;|es«imi4c(y^4waWkijl^i2(]S» — 
concernant les faits d^embauchage, p. ^07...^,. ,, > *., •..^^►» 

ConmissIoB de eoneUiatlon. Voy. Cone^|^^UIel^ {CV)iqas«pwi?Riiji,.,^j ^î> ^Mji^O 

Commission exéentlTe de la CommimiQ. S^iattrejm déUSgu^ ito'giiirl^iiitf.^ 

dtsbataiUons composés de soldats de la Jign^p, ^2, i , .,^ , j, ,,.. .l>.:^ .y' rJ«f«fK>' 

C^ommlsalons. Voy, Pouvoir exéct^çif,. ^.^ . ' i,: ^' i"»'isf»îl>ï'Y % <'»n»?rïii3dr> 

Commune. Sa notificaUofi^ ji|iufntoyen&d44;v^^ 
gué civa à la guerre, etc., etc^ p.)ç63,-*-^Si^^^ 



— A46/— 

de la révolution du 18 mars, p. 294. — Son manifeste à la province, p. 296. — S^n adresse aux 
départements, p. 299. — Son adresse aux grandes villes, p. 304. 
Voy. Comité central. — Pouvoir exécutif, etc. 

Coneiliation (commission de.} Déclamation M ràp|)ort dé èetté comtnisdîôiii j^. il9 et ëux4: 

Céii^eilë dé légion. \oj. Comité csNTRlt.. 

Conseils municipaux. Réclamations du conseil municipal de Grenoble, p.iJ9d; d'Al^i*; jji. 'iOj ; 
d'Auch, p. 405; de Boulogne-àur-Mer, p. 405. 

Coupry. Voy. Procès-verbaux de l'Internationale, fïiwstm. ..; .t V; ;/ '/ ^tr<:'V 

Gom n^p^lck. I^etltiôiiu Cemitéqeotraij^ .•i«»ï^i;'« v,v. ; 

CriduPeuplét (Journab le] Article de C6 journal sur la journée dtl 18 mars) pi 41. Xti ■: 

Cumet. Voy. PrOGÈS-VBRBAUXDU Coai^TÉ CENTRAli^JWS«tt«. r : . ■:.,••» V^»f\:î-i 7 

Czartorysl£i (M. le prince). Sa lettre au président de rAssti&blSe.tèlkiÉttâ» 49i:â' là j^ ili ^li Ulèu i 
des Polonais à rinsurrectioni p. 324 î . , , - y <^" ^'^ ?/ «"tt* ^ i 



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ilii#titAèê (m.). Si fëblàiHàlidîi. p. m, 

ftàrâài. \^y. ï'BÔciÈg-yERBAùx i»& ËoMiri ëâNlil^ÂL, paispm, 

Dftvid. Vo^. PROCèS-TBRBAUX bs ^lHT9SRKi.Tl6NA£«^ p^isiki 

©ëkuéiiy (M*). Sa réclamation^ ^'4$liv -c- ^-^''- -^ ^ ^'^ ■ '-' 

Mfi^iiëlilr» de la ke^ttUli^Hft; ^ôclâmâtion de cette dèl^dtttiotl,- pi titiô 0i nSt: '■-' ï*'<v>-> ' 

ilèlèÉéllikéj Sa demandé concernant l'abrogation dés pouvoirs de Mofeau, aellgûi ci¥it près du 

àélèfçvii à là guerre, p. M, — Renseignements sur Delescluzë, p. 201. 
Vôy. t'àoGfis-VERBAui de l'Alliance républicaine j passim. 

iieinay. Voy/ Procès-vbrbauî db L'iNTBRNAtioNALB, pttseim: 

9emelilé3 Vojr. PiioGàs^TERÈirtJx utj GtJttitii dàfirtèAL, j^«è5»#f. 

iNdlte» (rt. îtôiiry). Séi réclàmôtibli, p. âll. 

®*tt^#^*« ^ôy. i*Rôcès-VBRBAUx de l^AlliaNcb RÉPUBLicAiNB, ^otsm, 

fiubaii (M.). Sa réclamation, B> 3678 .. . , . .. 

Du BiâÉon (Le géilgral); — Sa lejtre au Comité S\if }é Jrégttiefll èasèfné àu NWyélie-îyfctfçé» jp. 46.^ 
Voy; PHôtJÈs^vÉRBÀux i)u CoMiïÉ'Gkïlf«it;>«<s^W ' ^ " ■" 

ltà»Fliif(M!J^^Sà têcl(flilàliàlj;|; S^^ ^ .:^.a.. ■^...;: ... . ^- . .'^ .:.r.>..i î^i-: ^^ .... : 

lllieiroâ:(Mi^SÀréilamatioii, fr4{&-.>< .■..■■''^^.^ ,■•:■ . . .>;■.:. s .-.r 

il«fei*oi tM/ ']»-^6^)h «^ ddpcnsltliAÉ) î). t. «^ 6à -tli|imitid ritfx miâM^É de M.-'âtiènnc 
Aragé, {). 361} 963. ■■■'•■.■ " " ■■ -. '. .; v .* -•-:^. .. «i ■;....?•. :: 

Bilpare (M.). Sa rédémfttion, ^. W8v ! . t- ^ •:...;.•..'. i*^ v- y»«*'«^*v,- 

Wi|l.«lll,rYiJj^'fKb«S-ViîàtttJXfaBï<»îiW^ ' "". '-' 

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' ' ' ■ ' • ■ : . ; • .- . "j • -•' 

Ec|iéMiees. Voy. GoMiTâ gbmtral. . , 

Bglise Saint-Laurent. Lettre de Burret fi k âOBdxrànt) «ii ii^lit M Ib (i^c««TlH« <iroMÉmenU 

dans cette église, p. 149. \. : V-. ■' "' 

Bnfants. Leur rôle pendant rinsurrecition, p. '313. 
fitrètte. SoA rapport sur ïhabillement mUiuiré, p. 244* 






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Fawo (M.), ^a réclamation, p. Sèk ' =•' - ■ ' ■ -' . ■' mi!^> '^ 

Fédération i^piil«l«fthi« de ii |ft#é« WHAÉÏilê: Iftjppëff ttil àlt(%ttit fe il i "i WW illMl r -^ 

p. 185. . r . ■• . ..:.•.= 

Femmes. Leur rôle pendant la Commune» p. 309. 

Fenwl. Voy. PROGès-YEitBAXTx du Comité central^ pasaim. 

Ferry (M. Jules). Sa réclamation, p. 407. 

Fillon. Yoy. Procès-verbaux de l'Alliance képuBLicAiNE, passim. 

Floqnet. Voy, Procès-verbaux de l'Alliance républicaine, passim, 

Folliet(M.l Sa réclamation, p. 395. 

Font-Réaulx (M. de"), âa réclamation, p. ÎOÎ/ 

Fournaud. Voy. ProcII-vérbaÙx du CÔMiTé central, pâssm, 

Francs-Haçons. Renseignements sur les francs-maçons, p. 201. — Leur fédération et leur cir- 
culaire à leurs frères de France et du monde, p. 256. .. • ;. •.> « 

Franquîn. Voy. Procès- verbaux. DE l'Internationale, /ws»ww. \ .*■...:,; 

Frankel (Léo). Son rapport sur l'habillement ftoilitaire, p. 244. i 

Frankel. Voy. Procès- verbaux de l'Internationale, jb«w««». :..■■.*: 

Frappai (M.). Sa réclamation, p. 391. 



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Cvallicher (M). Sa réclamation, p. 416. 

Gambon. Voy. Procès- verbaux de l'Internationale, ^a5«»«i. 

Garde Nationale. Notes sur son commandement et son organisation, p. 51. — Rapport d\LColo-^^ 

nel Mayer sur l'organisation des légions, p. 13. — Décrets de Cluseret réglant la discipline de. 

la garde nationale, p. 144, 145. — Orgfiinîëïtion de l'artillerie de la garde nationale, ^.'4W. •^— ' 

Réclamations : du 15® bataillon de la garde nationale de la Seinc^ p. 3. *— De la garde natiootlè^ 

• dvi Puy, p. 3^ Ypy. Alliance républicaine. — Commune. — Comité central, j^tq, v î 

éaudier.Voy. Procès-verbiux du Coittfi «BÎttkAîiî jj»ê«»i \r. -. 

Gaz. Note de Tridon su^ !ft pfiirli t tii^ dtt (toham^ il6 ^&« fm W^mm tk twkè^ "^r \fk 
Arrêté du Comité de salut fmlaïUo dispèasant dn stfrVice militaire kft ttili|riéyét âu-gitl ^N M 

Georges. Voy. Procès-verbaux DE l'Alliance RÉPUBLidâiNBi^MtiMii . " 

Godefroie. Voy. Procès-veiuiai^ bb u'AclUniis RÉPUBinG&iitti |Aiit«tfl. 

GcNihier. Voy. Procès-verba^i&du Comité GBKTnal, j«m«É) 

Gonllé. Sa lettre à Gambon,' p. Mit 

Voy. Procès-verbaux de L'Int SRifATioiuusB p. tli èl suivi 
GreHer/flla «oto^mé i'éfoploi dd pëtrelé ^«ff les ih'stirgéé, pt 17li. 

Voy. PrOgès-verbaux du Comité gbiïtral, f Mttiii^ , 
Griliiet. Voy. Procès-verbaux de l'Alliance flÉPUBÈtGAfitSt jj^mitàt 

Guérilla VQ74^aOaÉs«tiilBÉitt.im€dlliTÉ oitiTAUil'AiifM^ 

Gulnmrd (M). Sa réclamation» p. 393. 



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Hamet. Yoy. PROCifl-VBRBAUX DB LlNTBII]^i;TXONAIfÏE»J?a«l|ft^ âf: .t;.t'/*rKi 

HMdy. Voy. PrOCÈS.VE|?15AU^ ÇB,L'ï«T*BNiTWNALB,,|W#^. ^ ., , ,; , htIC'i/l.î 

BnrCauuui. Voy. PROcès-vBR^fux PB jJMw^vça^Ss^xj^ , . ^ <tw«od?ijl 

flonscloC. Voy. Procès- VERBAUX PU CoiiiTâ GBNTiuu.,iEMi«M«i. , , ^^^r^^^j 



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Ittt«nuitloBalé (Ajmogiatxon ps l*). V<Ff #' AflsoaiAUiON ItCTaMAfiaiiAUii • 7 > > f^ <>î> > • ii(^ 



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Jachupd. Lettre du Comité central à Jàclttd^ p. m. ^ Noâfioaikioa du Goialté «èatMOi'b^feM»»^ 
cernant, p.. -IV^v.. :.'.--.;,.:•.;-•■*/: ^■.;,' • . .^•••.....;'<'»2^ j»?î'iiÀ;4' 

Jloséelln. Voy. PROQàs-TBRBAVX pu CoicrrA osntral, jMUffifi. j, :Mif»urJkf 

Journaux. Lettre de Cluseret à RmniI Higaultau sujetidef joumw^ p. i4^« ^^ Voj/ A|Mi|qr4« 

Garde. ^.. . .,.,.,. , . . ,. .mU'vI* 

JvpkeJP (M). Sa réclamatiopy p. 4Î6. , rwix^ 

; ,-. « - ■ .; - • - \ ' ■"■ t , ■ ■' »■ * i.î*^ 

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■ - . ./.■..•..■■.. 4 '-.'■.V»- ; . ■.'■..,.... ■ . ;• f ^ ■ ■■• > 

Lacord. Sa lettre à Delesc^»?, f. 17?? r?y9y^ PRodtt^^raRiâ^ p^ Çplf^. Ç^ 

tMtion, Voy. Procès-ybubaux PB l'Alliangb iuÊPUBLi04tMB,|)a<Mii. 

T .a i a r y'^* Voy. Progès-ybrbaux pb l*Allunce KàvwLVUdSHtpatêim, 

Laneek (M) Sa réclamation, p. 42S. 

lAndeek. Voy. PROcàs-VBRBAUx pu ComTé gç^vtral, passm. 

Laporte. Voy. Progès-ybubaux pb LlxnnBRNATioMALBy patsm» 

Laroqne. Voy. Progès-ybrbaux du Comité gentiial, paisim» 

I«ar ne. Voy. Proc&s-vbrbaux DU COtfiTâ CENTRAL, /omM. ,:.• • .î*i . .<; pynpjtâ'i 

I^avalette. Sa demande de bombes à pétrole pour brûler le bdt da BmàkifÊê^^Jf.^Vi* tt] éiUiiK 

Voy. PROGàS-VERBAUX DU COMITÊ GBNTRAli, IWMM»/ î ^ ' i *^i \Ad.'< jv iicv-v^i •> *' '«>ï«*y- 

LaTigne. (M-) Sa réclamation, p. ytt. - - . J .( « - .; . ^ - îv :- '^ . . 1 4 . ■ . %at^^i/^- 

Le Blaiiir (Albert). Pouvoirs que lui confère le conaell fédéral de llnlmiatioiitle, p. W. 
LeUond. (M.) Sa réclamation, p. 341. 



— 449 — 

I^éelanelié. Voy. Procès-verbaux Dif" l'Alliance répubucaike. passim. 
I«ecoq. Yoy. pROGàs-vfiRBAUX db l'âllIânce* ftfiPUBLiCAiTns, passim. 
£iedru»Rollln. Voy. Procès-verbaux de l'Alliance républicaine, passim, 
I«efèYre. Voy. Procès- verbaux de l'Alliance républicaine, passim. 
lielèwe. (M.) Sa réclamation, p. 404. 
liégion garibaldienne. Statuts de cette légi^» p. 259. 
liendHeux. Voy. Procès-verbaux du Comité central, passifn, 
Levesqne. (M.) Sa réclamation, p. 392. 

I^vy-Lasare. Son rapport sur riïiÈl*^éritàiKtaii^éVpîi« v.,/. v~-^;,. - ' . •/• -* lu». 

Levrand. Voy. Procès-verbaux ^W*È*kAMfc'F^?ÙB£:^iiid5,iJÏ^^^^ i-^ ^'■''^' 

I^isbonne. Voy. VfidW:^f^mti'W^iWGk^iLl'paiM: -^■'•'■-■^ ^.V ,c*:e«-. . 
.Loyers. Voy.. Comité CENTRAL.*^^^''^^'-'^^^^^'^^--^''-"'''-^^^^^^ <^^ '"' ' - ' 



Maedonel. Voy. pRMâl(u:«fi*iiii%x^^^ilN98RN^iai^^ .«^i*.. vi);iv>ij;i-i 

XaUlard. Voy. VBO(âÈà^^iffii,jM%^'i^AàLUXicj^^Jxk^^ — ,\V^.vct' t'?* 

Xalres. Leurs négociations avec le Comité, p. 46, M, 48. 

Xalézleux. Voy. Procès-verbaux de l'Internationale, passim. 

Marais. (M.) Sa réclamation, p. 401. 

JHarasse. Voy. Procès-verbaux de l'Allianc^^épublicaine, j9<w«»«î. 

Harmottan. (M.) Sa réclamation, p. 378. 

narras. Voy. Procès- verbaux de l'Alliance républicaine, passiiiu 

Jlaiïtiii Çl4î)ii^l!ic:<asill6ctai^^ ^r, .v.jj „$,;,.•.. 

^Martin-Bernard. Voy. Procès -verbaux de l'Alliance républicaine, pdttim:^ ^''-c-jj 

Massol. Voy. Vf^o(^S'Vm(Rim'^ 'WMiM^^^fSi^ -K^^ lîr.'.ujf. ..^. 

Hatières explosibles. Etat de ces matières déc}é<^9<& r Ià^^t§té^éi^&ieiinâÛ<{U%i p' ' .1 7^ >^ ^ 

Handult. (M. de) Sa réclamation;^;-SÇl' "^^-^*-- ^TiifoD :\u x.^i":; <î- îi. . ', . '^ - « >; 

«ûl^S'^rf Wjrf PRoèlfe*iteièkt^fç^'%ij ^ô«rt^ eti^rm^}^ pèà^, - ' î- '■ -^ ^ •-"- -cHii.*;. 

' Hélin. Voy. Procès-verbaux de l'Internationale, ^««*f*y». -. '.ï-.j 

■ereier. Voy. Procès-verbaux de l'Alliance RÛPVBUcÂ'st} p'às^'iiii.' ^' '"'' --*""'■ '''* 

Hinet. Voy. Procès-verbaux de l'Internationale, passim. 

Mœurs. Lettre de citoyens des 1®"^ et 2® arrondissements à la Commune au sujet d'un arrêté du 
XP arrondissement, concernant les mœurs, p. 204. 

Montmartre. Ordre aux 65® et 192® bataillons-Je se porter sur Montmartre, p. 180. 

Morean. Son rapport, en qualité de commissaire civil auprès du délégué à la guerre, p. 169. — 
Voy. Procès-verbaux du Comité central, passim, 

li*»Wè.'V<^.'^Ki<^èfS?ïï^ftifl^^ RèPffBacAîNfe,-y«i««f;--'«^ - '*• - ^-^ Mc:...r. 

Munitions de guerre» Ordre de Clusere(?*éi[rftfel8hiyAlà-c<)n^n^ 

dans les forts, p. 147. -saUtL:» ,3ii*j.:>iJsu«àH ■^'j'<i,î.i.-'A\z vvt xu-^^rs. -:.;coh*I -r/i xkol^s 



loi . -.<>' •••?.. .^»»^" M.'* 



.i;\*^a:j-i H.ïÀhi i;\».:;i.';T"'.rj ;>{•.: . ;.;..-w'» ^-.r.L •,.• ,".':v:.' ,»lti'4 ■.-. 
Naquet. Su réclamatiou, p. ^64. va -6?,/. ^j^rt-i;:^-: -Vi.?^,- :.-./ ■ j.if.".y^'-^'.r •'"■■ .{:"/" ■'■ 

IVorO. Voy. PrOGÈS-VBRBAUX de LlNTERNAélOî*ALI>.t^!WWt»<.. ... ■ 'xr .\a>i:.v - . 

IKoatag, Voy. pRod^s-vBRBAUX de l'Internationale, jDOAsm. 



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— 450 



Otages. Ordre du Comité de Salut public de transporter les otages à U Roqotttti p» MO. 
Oavriers typograithcs de Pa-Ivas. Leur rtfeltaiatio&, p. 309. 



Paillard (M.'). Sa réclamation, p. 404. 

Pai cnt ;M.) Sa rcclamation, p. 393. 

Pai'isel. Pouvoirs quo lai coufère le Comité des ringt arrondissements, p. 349. 

Pa«:rlial Grouse et. Son adresse aui grandes villes, p. 304. 

Passeroii (M.) Sa réclamation, p. 382. 

P^tit (M. FaâDÉi^ic) Sa réclamation, p. 425. 

Pé:roIe. Lettre de Cluseret au sujet de l'emploi des pompes et des obus à pétrole» p. 14&* 

P«'yi'ou2on. Sa lettre au Comité, p. 172. 

Piau. Voy Procès -vkrb aux de i/Internationale. passif' 

Picard. Voy. PROCÈs-viiiiBAUX de lIntkrnatîonale, passim. 

Pîndy. Voy. Procès- verbaux de l'Internationale, pastiui. 

Pouvoir f'xéouiif. Orgauisation du pouvoir exécutif de la Commune en diverses conunissioas, 
p. 42, 43. 

Pr*î.s>»e. Voy. Journaux. 

Procès-verbaux de l'Attiance ré:)nb!îcaiiic, p. 2G5 et suiv. 
Procès -vi'rbaux du Comité cczilr-ai, p. 56, 50 et suiv. 
Proeè.N-Vi'ibauaL de l^lutcrnatioualu. Voy. Association internationalp. 
Proloî. Voy. Procès-verbaux de l'Alliance républicaine, vassim, 
Pi'iiclhomuie. Voy. Procès-verbaux du Comité ckntral, passim, 

Prusse. Note du Comité central refusant d'intervenir dans les questions concernant la !^rance et 
la Prusse, p. ISl. 



QvlUot (M.). Sa réclamation, p. 397. 



Badoux. Voy. Procès-verbaux de l'Alliance Républicaine, pastiM. 

Ranson (M). Sa réclamation, p. 386. 

Razoua. Voy. P^ocÈs- verbaux de l'Alliance Républicaine, passim, 

Receuficineat des Votes. DépÊche relative au recensunent des votes» le 27 mars 1871, p. 1B4« 



— 451 — 

Séelainiations 1* de MM. Henri Martin, p. 334, 338, 340, 378. •— Leblond. p, 341 ; — Henry Di- 
dier , p. 344 ; — Belgrand, p. 352 ; — Bystronowski, 353 ; — Vrignault, p. 334 ; — Etienne 
Arago, p. 355 ; — le colonel Ibos, p. 361 ; — le général Ducrot, p. 361, 363 ; — Henri de Mau- 
duit, p. 362 ; — de La Rochethulon, p.. 363 ; — Vacherot, p. 364 ; — Naquet. p. 364 ; — Batault, 
p. 366 ; — Dubail, p. 367 ; — Sextus Michel, p. 368; — Ansart, p. 368; — le Vice -Amiral 
Saisset, p. 369, 372, 373; — Lavigne, p- 375 ; — Wimphen, p. 377; — M&rmottan, p. 378 ; — - 
Séveste, p. 328; — de Bouteiller ,p. 379; — Dubray., p. 380 ; — Baré, p. 381 ; — Passeron, p. 
382 ; — Béquet, p. 382 ; ~ Beaussire, p. 383 ; — Audiffrent, p. 383 î — Kanson, p. 386 ; r— NU^ 
lis. p. 387; — de Saiiit-Simon, p. 388; — Vogeli, p. 390 ; — Boissier, p. 391 ; — Frappai, 
p 391 ; — Rigaudin, p. 391 ; — tfavre.J). SOI; — Levfeâquë, p. 392; ~ Richéf, p. M; -^^ 
Vaganay, p. 392 ; — Parent, p. 393 ; — Guiratid, p. 393 ; — Folliet , Chardon; Taberlet; SiW, 
Duparc, p. 3J>5 ; — Quillot, p. 397 j — Marais, p. 401 ; — Dargance» p» 4Ô3 t -* P&ilitrd) fv 
404 ; — de Font-Réaulx, p. 404 ; — Capelet, p. 404 ; — Colas, p. 404 ; — Lefèvre, p. 404 ; •— 
Debuchy, p. 405 ; — Ferry, p. 407 ; — de Vogué, p. 414 ; — Gallicher, p. 416 ; — de Cbabaud 
La Tour, p. 418; — lîeuri Fournier, p. 4lë ; — comté Jàùbert, p. 418 ; — Àmy, p. 4l8; — 
Frédéric Petit, p. 425 : •— Lancel, p. 429 ; — Wàtih, p. kîi ; -^ le bàréh SégUièi', jj. Hî \ '-^ 
Juncker, p. 428 ; — Ducros, p. 426. 

2** Des conseils municipaux de Grenoble, p. 390. — d'Auch, p. 405. — d'Alger, p. 405. — de Bftu- 
logne-sur-Mer, p. 405; — de conseilliers généraux derÂUiér, p. 426. 

3» Du maire de Vieuuô, p. 3^1. — De la garde nationale çlii Piiy, p. 39è. — D'habitants de Clii- 
tilion-sur-Seine, p. 497. — • de flayôune, jJ. 397. — D*diHrriefs ty^gràtJhes de PtMà, p. àW. **• 
Des députés de la Meurthe el d« là Moselle» p. 416. 

Réfrac taires. Circulaires de Cluseret et de Barrond aux municipalités concernant les réfrac- 
taires, p. 147, 148. 

BéqiuisiSioBis. Bon de réquisition pour des voitures du chemin de fer d'Orléans, p. 20U. 

Rey. Voy . Procès- verbaux de I'Alliange Républicaine, passim. 

Richey (M). Sa réclamation, p. 392. - . 

Rigaudiu (M). Sa réclamation, p. 31)1. 

Rocbaî. Voy. Procès VERBAUX de l'Internationale, passim. 

Rcclieforî. Lettre que lui a adressée Henri Charpentier, p. 279. 

Rn£iei21-.^Io£Ict. Sou rapport ù Rossel sur les travaux du génie à Paris, p. 136. 

Rossel. Ses lettres à Brunel, p. 151 ; — à Eudes, p. 131 ; ; — au commandant du fort de Veava^j 
p. 132 : — aux membres du Comité central, p. 132 ; — à Gois, p. 153 ; — Rapports qui lui soiii 
adresses aux points de vue hiililairc et politique, p. 133; — âur les travaux* de direction iu 
Génie, p. 156 ; — ^^sur l'organisation et la direction de l'artilleHej p. 159. 

Rousseau. Voy. Procès-verbaux du Comité central» pus^ini, — PiioeàsoTUiBÂVt nlk i^fkM^ 
LiANCB Républicaine, jE?aâ£i;». 

Rouveyrol. Voy. Procès- verbaux db l'Internationalb, pàs9m* 



SalnC-Simon (M. de), âa réclamation, p. 388. 

Saisset (M. le Vice Amiral). Ses réclamations, p. 369, 372, S78. 

Ség^ier (M. le baron). Sa réclamation, p. 425. 

Serailler. Voy. Procès -verbaux de l'Internationale, passim, 

SéiresFe (M). Sa réclamation, 378. 

Sextus Uichel (M). Sa réclamation, p. 368. 

Sîlva (M). Sa réclamation, p. 395. 

Sjpcetler • Voy. pROcis^TsiuniUX pi l'Imtbbmatxosta&s^ p ti um *